30.6.23

Selon que vous rimez blanc ou noir...


à Black & White

  380e billet de Quaternité, et ce nombre m'évoque une relation retrouvée dans le 136e billet, 136 diamants, grâce à la diffusion de la série Magpie murders (Comptine mortelle).
  Ces "meurtres de la pie" m'ont donc rappelé ce 136e billet, dont le numéro d'ordre m'évoquait ma découverte le 8 septembre 2008 de l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44, jour de l'étrange échange de destinées avec le médecin qui l'avait sauvé. Je découvris ensuite le nom de ce médecin, Haemmerli, et la relation Jung/Haemmerli = 52/84 = 13/21, les nombres de Fibonacci qui semblent me hanter, et que ce 8/9/2008 était aussi le premier jour de l'an 136 de l'ère pataphysique (136 = 52+84).
  Car ce 136e billet m'avait conduit aux 136 pies de Sintra, auxquelles Jean-Pierre Le Goff avait consacré un des 122 courriers du Cachet de la poste, recueil couvrant les années 1989-1999, recueil qui m'a donné l'envie de devenir un destinataire de ces courriers,


puis de rencontrer JPLG et de participer à certaines de ses interventions.
 
  JPLG n'est plus, et j'ai maintes fois regretté de ne pouvoir partager avec lui les échos éveillés par sa quête.
  Les 136 pies l'avaient fait rebondir sur une curiosité touchant ce nombre:
13 + 33 + 63 = 1 + 27 + 216 = 244;
23 + 43 + 43 = 8 +  64 +  64 = 136.
  C'était peut-être un peu gratuit, mais m'avait été révélateur car j'avais rencontré ces nombres peu avant. Malgré son caractère d'emblée fantastique, j'ai relié mon intuition du 8 septembre 2008, ou 1er absolu 136 selon le calendrier pataphysique, à divers événements l'ayant précédé, essentiellement la lecture du roman jungien de Sinoué, Des jours et des nuits, et ses coïncidences avec les polars minoens de Halter.
  Ayant constaté que SINOUE-HALTER était formé des 11 lettres ESARTULINOH+E, une anagramme pouvait en apparaître dans un onzain en H d'Alphabets, et j'avais trouvé le très significatif sait-on l'heure.
  Ceci m'avait conduit à rechercher les ELS (séquences de lettres équidistantes) HALTER et SINOUE dans les 176 onzains d'Alphabets mis bout à bout, avec de bons résultats. Dans la foulée, j'avais aussi cherché les translittérations en hébreu de ces noms dans les 176 vers du psaume alphabétique 119, fort proche dans sa conception du recueil de Perec. Qu'il soit bien entendu que les résultats obtenus dans un texte prétendument sacré relèvent pour moi de la synchronicité, je me suis exprimé ailleurs sur les allégations de Drosnin, par exemple.
  Il  n'y avait qu'une seule occurrence de SINOUE, סינוי, de valeur 136 en hébreu (encore un 136), avec un saut remarquable de 26 lettres, proche d'un HALTER, הלטר, de valeur 244 qui ne m'était alors pas significative.
  La redécouverte du jeu des cubes 136-244 a donc été bienvenue, d'autant qu'elle survenait dans un contexte "pie", soit "noir et blanc", dans la nébuleuse des circuits legoffiens qu'il est fort difficile de résumer, bien qu'il ait souvent utilisé l'expression "court-circuit": 
- 52 et 36 touches blanches et noires du piano; 
- "coudée royale" de 52,36 cm;
- 6 coudées font 3,1416 m, pi;
- "pie" est la robe noir et blanc de divers animaux;
- la "pie" est un oiseau, en allemand Vogel, se prononçant à l'envers Legoff...


  J'avais mêlé en 2001 mes propres obsessions à cet édifice, avec notamment la vache pie 5632 de Larchmütz, et
NOIR = 56, BLANC = 32.
  Pouy fut le premier surpris de ces équivalences, bien qu'il fût familier de ces jeux alphanumériques.
  En 2012 le rebond avec mon affaire Sinoué-Halter m'avait fait rappeler les premiers billets consacrés à Des jours et des nuits, Des blancs et des noirs et De jour comme de nuit, et souligner que 244 était le double de 122, alors que
LARCHMUTZ = 122, de même que
LE NOIR + LE BLANC = 73+49 = 122
  La robe noir et blanc de la vache 5632 de Larchmütz était précisée page 122 de l'édition originale du roman à la Série Noire, créée par opposition à la Blanche.
  Quant à 136, je le transformais en
CENT TRENTE SIX = 42+82+52 = 176,
soit deux fois 88 (NOIR+BLANC), et l'anneau de Moebius du billet précédent me fait imaginer les 88 touches d'un "pie anneau" de Moebius...
  JPLG aurait pu faire ce jeu, en relation avec le collier, et c'est précisément un collier qui l'a conduit au piano, collier qu'il a imaginé fait des perles que le milliardaire Barnes aurait disposées sur chaque touche du piano d'une instrumentiste dont il avait apprécié le jeu.
  D'autres ont déjà pensé à ce "pie anneau" de Moebius.

  Comme le dit JPLG, à propos d'un autre collier (Le collier de crayons verts),
lorsqu'un thème en produit un autre, il arrive un moment où celui-ci restitue celui dont il procède
ainsi la perle l'a conduit au piano, et une carte de l'île de Santorin donnait pour traduction de pharos "orge perlé", au moment où il s'intéressait au Cahier de Boscodon n° 4, où la coudée de 52,36 cm est dite correspondre à 233 fois le diamètre d'un grain d'orge (0,2247 cm)...

  Précisément, l'île de Santorin, ou Théra, était une des coïncidence entre Des jours et des nuits et un des polars minoens de Halter.
  Je me désole de n'avoir pu partager avec JPLG que le personnage Graindorge de Belphégor était un thuriféraire des coïncidences.

  Il y avait beaucoup de choses dans 136 diamants, et beaucoup d'autres que j'ai manquées, comme les 122 courriers du Cachet de la poste, alors que
LE NOIR + LE BLANC = 73+49 = 122,
d'où il faudrait s'intéresser au courrier 73, Un piano de sucres d'orge (eh oui!), et au courrier 49 (ce sera pour une autre fois, tant il éveille d'échos).

  Je parlais aussi de la curiosité rencontrée dans un roman de Gilles Tostivint, La vie évidente d'Elisabeth Berg, où il apparaît un mystérieux triangle de lettres dont aucune élucidation n'est donnée.
  Il y est répété à 20 reprises CE BLANC CE NOIR, où j'avais vu
CE BLANC = 40
CE NOIR = 64
40/64 = 5/8, rapport fibonaccien.
  Aujourd'hui, je m'avise que la somme 40+64, 104, est la valeur de TSEROUF, "anagramme" en hébreu.
  Un billet récent m'a conduit à en dédoubler l'R, avec
TSERROUF = 122 = tres four (3 4),
et 122 c'est encore LE BLANC LE NOIR.

  Le courrier 76 du Cachet a pour titre Anagramme, et JPLG y étudie les possibilités d'anagramme d'ANAGRAMME. Dès 1964, Ricardou avait proposé une anagramme de TSEROUF, à partir d'une grille de mots croisés. J'avais composé en 2008 une grille de mots croisés de 104 cases (8 x 13) avec 64 cases blanches et 40 cases noires, dessinant les nombres 8-13, sans suspecter le jeu 40-64, CE BLANC-CE NOIR.

  J'avais remarqué que
JOUR = NUIT = 64 (= 8×8, = 43),
et la valeur 8 (= 23) de CE m'amène à proposer de parfaites équivalences des cubes de JPLG, en considérant comme synonymes blanc-jour et noir-nuit:
136 = 23 + 43 + 43 = 8  64  64 = CE  JOUR  CE-NOIR;
244 = 13 + 33 + 63 = 1-27  216 = DES  JOUR-NUIT-BLANC-NOIR;
ou 1  27  216 = A  CES  JOUR-NUIT-BLANC-NOIR.


  Avant le courrier 96 sur les pies de Sintra, JPLG avait fait intervenir les pies dans le courrier 79, Les pies à l'oeuvre. Il y conviait ses lecteurs à lui envoyer des petits objets brillants, propres à susciter la convoitise des pies. Il formerait ensuite un Sceau de Salomon avec 30 de ces objets, en un endroit fréquenté par les pies, et épierait ce qui se passerait.
  Je passe sur la série d'associations qui ont conduit JPLG à cette ex-pi-rience, ne retenant que le segment choisi pour le Sceau de Salomon, 52,36 cm (encore les 52-36 touches du pi-anneau), ou 0,5236 m, ainsi les 6 segments totaliseront
0,5236 × 6 = 3,1416 (pi).

  Pourquoi 30 objets ? parce que pour construire un Sceau régulier, il faut des nombres de type 12+18n, suite OEIS19557. J'observe pour ma part que
P I E = 16+9+5 = 30,
et j'ai ainsi imaginé ce Sceau proposé aux pies (avec 16 P sur 5 lignes, 9 I sur 2 lignes, 5 E sur 2 lignes):


  Une même PIE aurait pu choisir d'emmener à son nid des objets P-I-E...

  J'ai rapporté ailleurs l'expérience de JPLG ayant consisté à faire écrire par des fourmis le mot ants (fourmis), et les diverses coïncidences qui s'étaient ensuivies. Ici les pies auraient pu effacer les lettres les désignant...
  Mais bien sûr l'expérience n'a pas eu lieu sous cette forme, puisque JPLG ignorait la valeur 30 du mot PIE et ceci me rappelle un autre 30 imprévu.
  Avant Larchmütz 5632, le Série Noire précédent de Pouy était RN 86 (1995), écrit lorsqu'il était en résidence dans le Gard. Pouy l'avait construit en 30 chapitres, en écho au numéro minéralogique du Gard. Je m'étais avisé que
GARD =7+1+18+4 = 30,
et je lui en avais fait part lorsque je l'avais rencontré en avril 99 à la BiLiPo, ce qui l'avait enchanté et lui avait fait me proposer d'écrire un livre pour la nouvelle collection qu'il projetait.

  Dans mon édition originale de RN 86, imprimée le 24 février 1995, ce que Tom Lapnus avait jugé significatif dans Sous les pans du bizarre, j'avais noté quelques mots de valeur 30, dont PIE. Je ne me souviens plus si je pensais alors à la robe pie de la vache 5632.
  J'avais noté aussi 9-15-5-1, I-O-E-A, répartition des chapitres selon leurs types de narration, et P-N, autre répartition.
  Aujourd'hui, 30 juin, 79e anniversaire de la mort de Haemmerli (LA MORT=79), je m'avise que le Gématron lirait
RN 86 = 32 86,
série de chiffres qui me rappelle la vie de Perec, 36-82 (1936-1982).
  J'avais relié ici ces chiffres à Bartlebooth
AAEOO - BRTLBTH = 36-82,
le personnage de Perec qui meurt le 23 juin à 8 heures du soir, dans le 100e et dernier chapitre de La vie mode d'emploi.

  23 juin, 8 heures, ou encore 23/6, 8:00, toujours les chiffres 2-3-6-8, et sur un cadran de téléphone ils correspondent aux lettres C-E-N-T, 100.   
  Les correspondances téléphoniques m'avaient également conduit à remarquer que les 88 notes du piano (52 blanches, 36 noires) vont d'un LA à un DO, 52 à 36 sur le cadran. Pouy, lecteur et commentateur de Perec, aurait ainsi livré les deux séries significatives 3286 et 5632 (ECTN et LODA) dans deux Série Noire successifs.

   J'avais aussi vu,en espagnol,
VIDA = 36 et MUERTE = 82,
et ceci a un profond écho avec une découverte du 24 juin, vertige qui va probablement demander plusieurs prochains billets pour être approfondi.
  C'est si important que les quelques prolongements envisagés pour le présent billet ne me semblent pas utiles.
  Une curiosité cependant pour terminer. Le Sceau de Salomon et l'anneau de Moebius m'ont rappelé une BD de Bob Morane feuilletée jadis, et j'ai eu la curiosité de regarder sur la Z-Library si le roman original y figurait.
 

  Oui, et un autre roman, Bartiméus (de la Fantasy ado), a le même titre. Ces deux premiers résultats sont des fichiers de 373 et 737 KB (somme 1110 = 30 × 37).
  Bartiméus est un djinn déjà présent à Sumer, et ce nom me rappelle mon personnage Bernomartus, anagramme de Nestor Burma.


16.6.23

tout frais, mon poisson, très fou ?

à Stéfur et Sérouf

  Un mot prédomine depuis quelque temps sur Quaternité, tserouf, "anagramme" en hébreu, et je me suis notamment intéressé aux anagrammes de tserouf.
  Le vocable hébraïque est formé de 4 lettres, ÇRWP (צרוף), dont il existe de multiples translittérations, la première lettre pouvant être notée ç, ts, tz, s, z, la troisième ou, u, o, la dernière f, ph...
  Une translittération très courante est tseruf, et dans la nuit du 8 au 9 juin il m'est venu qu'un personnage de Thilliez en était l'anagramme, Stéfur dans L'anneau de Moebius (2008).

  C'est le premier roman de Thilliez que j'ai lu, en février 2009, à cause de la 4e de couverture commençant par
Lamorlaye, Oise.
  Je m'intéressais beaucoup alors au Lebensborn de Lamorlaye, et, s'il n'en était pas question, j'avais trouvé d'autres raisons de m'intéresser à ce polar, et à l'auteur.

  Cette nouvelle raison m'a fait le relire, et je vais commencer par le premier commentaire donné sur Decitre:
Dans ce thriller 2 personnes vont se croiser lors d'une affaire terrifiante.
Stéphane fabricant de masques, de monstres pour le cinéma. Il fait des rêves très étranges. Tout le monde le prend pour un fou.
Victor quand à lui est un jeune flic qui sort juste de l'école. La première affaire sur laquelle il travaille est vraiment sordide.
  C'est moi qui ai souligné les mots "très" et "fou", l'anagramme de tserouf que j'ai vue il y a quelques années, et c'est précisément ce Stéphane Kismet qui deviendra plus tard "Stéfur". Non seulement on le pense très fou, mais lui-même doute fortement de sa raison, et se croit maudit par le destin, ayant commis de multiples actes irrationnels parfois associés à des morts. Ainsi deux mois plus tôt, il a freiné brutalement sur la route, si brutalement qu'il a perdu le contrôle de sa voiture qui est partie dans le décor et a tué une promeneuse.
  Il a dit avoir vu un cerf ou un sanglier, mais lui sait qu'il avait obéi à une impulsion impérieuse, pressentant un accident, comme dans d'autre cas.
  En mai 2007 où se passe l'action, il fait des rêves donc, et s'aperçoit que des détails très précis de ses rêves coïncident avec la réalité.
  Ainsi il a rêvé de la cave de la maison où ils viennent d'emménager, où il n'a jamais été, et des 8 marches qui y descendent: il y a bien 8 marches.
  Son rêve suivant lui a montré une maison et une Porsche immatriculée 8866 BCL 92: il parvient à identifier le propriétaire, et sa maison est exactement semblable à celle du rêve...
  Sa femme Sylvie s'inquiète de son exaltation devant ces rêves, mais Stéphane persiste:
Je suis peut-être sur le point de comprendre ce que je n'ai jamais compris de toute ma vie, de prouver que je ne suis pas un taré.
  Le mot tserouf dérive du verbe TSaRaP, "purifier", dont les trois lettres en hébreu se renversent en PaRaTS, "briser", "cambrioler", "enfreindre les règles", et la recherche de Stéphane va le conduire à maintes actions de ce type. "Pas taré" est pratiquement l'anagramme de PaRaTSe...
  J'ignore complètement s'il a des connaissances hébraïques, mais je crois pouvoir démontrer que ce roman, comme d'autres de Thilliez, cache maintes subtilités d'écriture.
  Stéphane découvre que le Stéphane de ses rêves est lui-même 6 jours et 20 heures dans le futur, d'où il nomme ce Stéphane du futur "Stéfur". Il espère que les renseignements qui lui sont donnés vont lui permettre d'éviter quelques catastrophes, mais un ami physicien le détrompe. Il serait sur un anneau de Moebius, une boucle temporelle où rien ne peut changer, anneau qu'il décrit ainsi:
Une espèce de huit torsadé et couché.
  C'est souvent ainsi qu'on représente le ruban de Moebius, sous forme d'un 8 couché qui est aussi le symbole de l'infini,  .
  Ce n'est qu'à ma 3e lecture que j'ai compris que ce 8 était omniprésent dans le roman, écrit en 2008, 08, imprimé en août 08, 8e mois, dépôt légal en octobre, october, jadis 8e mois romain.
  Les deux personnages principaux sont Vic Marchal, surnommé V8 par ses collègues parce qu'il devrait son affectation à la Criminelle a du piston (Un moteur V8, c'est plein de pistons.), et Stéphane, prénom de 8 lettres, de valeur 88:
S T E P H A N E = 19+20+5+16+8+1+14+5 = 88.

  Thilliez utilisera explicitement ces équivalences alphanumériques dans Vertige et d'autres romans, et elles apparaissent implicitement dans celui-ci, ainsi la bizarre période de 6 jours 20 heures correspond aux initiales de l'auteur,
F = 6, T = 20.
  Stéphane imagine pouvoir communiquer avec Stefur via la boîte postale 101, or c'est la valeur des 8 lettres de Thilliez,
T H I L L I E Z = 20+8+9+12+12+9+5+26 = 101.
  Pour qui trouverait ça compliqué, il existe depuis longtemps des logiciels permettant d'obtenir en quelques secondes tous les mots de 8 lettres de valeur 88, et l'informaticien Thilliez pouvait un programmer un en quelques minutes...

  Il y a encore le tirage gagnant du loto du 9 mai, 4-5-19-20-9-14, vu en rêve par Stéphane Kismet. Ces nombres correspondent à D-E-S-T-I-N, et kismet signifie "destin" en turc.
  Avant d'avoir compris l'omniprésence du 8 dans le roman, j'avais pensé que le prénom de Kismet était un hommage à l'un des auteurs favoris de Thilliez, Stephen King. Par ailleurs les initiales SK sont connues pour être celles de Serial Killer (bien avant ce film, S.K. était en 2002 un épisode de la série Eloïse Rome). Le comportement bizarre de Kismet le rend d'ailleurs principal suspect des meurtres dont s'occupe l'équipe de Vic.
  Si une raison a prévalu pour le choix du prénom Stéphane, Thilliez a pu envisager d'autres possibilités, ayant conforté ce choix.
  Une autre circonstance favorable est l'origine du prénom, le grec stephanos, "couronné". Existe-t-il des couronnes de Moebius?
  Du moins existe la trilogie BD Le coeur couronné, de Moebius et Jodorowsky, publiée de 1992 à 1998.
  A propos de la boucle de 6 jours 20 heures, le mot "couronne" est en hébreu keter, de valeur 620.

  Le texte numérisé de L'anneau de Moebius révèle 161 occurrences du chiffre "8", dont 153 choisies par l'auteur en laissant de côté celles présentes dans les numéros de chapitres, et 31 occurrences de "huit" en toutes lettres.
  Certaines occurrences sont étroitement associées à l'intrigue, par exemple les 8 marches et l'immatriculation 8866 des premiers rêves de Stéphane, mais d'autres semblent tout à fait gratuites, comme
Vic se retourna vers le lieutenant Joffroy, qui bossait à la première division depuis 88. Joffroy, il avait connu les locaux de Beaujon, dans le 8e, puis ceux du boulevard Bessières en plein 17e.
  Il n'est pas question d'examiner tous ces 8 en détail, d'autant qu'il y en a probablement des cachés, ainsi l'indice qui permet à Stéphane d'identifier l'assassin est, via un film Super 8, une photo d'une fillette tératoïde, née avec 4 bras et 4 jambes, ce qui me semble totaliser 8 membres.
  Alors, si l'on passe du 8e au 17e dans la citation ci-dessus, est-ce par un calcul apparenté à celui de Jean Ricardou pour associer les 4 et 8 lettres de ses prénom et nom à sa date de naissance, le 17 juin 1932?
Si l'on ajoute les deux chiffres du nombre 17, on obtient une valeur de huit. Si l'on compte les lettres du mot "juin", on en découvre quatre.
  Selon le même principe, la valeur 71 de DESTIN se réduirait-elle au 8 de l'anneau de Moebius sur lequel Stéphane est piégé?

   L'accumulation des 8 m'avait cependant échappé lors de mes premières lectures, sinon j'aurais probablement fait le lien avec un autre roman, lu et commenté en 2012, où les 8 s'affichent ostensiblement, et je m'aperçois que Le syndrome Copernic, de Henri Loevenbruck, a été publié en janvier 2007, l'année précédant la parution de L'anneau de Moebius (imprimé en 08/2008).
  Le roman s'ouvre sur l'attentat commis à 8:08 le 8/8 (peut-être de l'année 08) contre la plus grande tour de La Défense qui s'effondre en faisant 2634 victimes. Le seul rescapé est le narrateur, Vigo Ravel, qui a pressenti l'événement et a quitté précipitamment la tour.
  Comme Stéphane, Vigo doute de sa raison, jusqu'à ce qu'il comprenne que les mystérieuses voix qu'il entend dans sa tête sont les pensées des autres. Il a participé à une expérience militaire, le Protocole 88, destinée à augmenter les capacités télépathiques, puis ses souvenirs de l'expérience ont été effacés... Nous sommes encore en plein Stephen King...

  Thilliez et Loevenbruck sont tous deux membres de La Ligue de l'Imaginaire, et il est fort possible que l'emprunt, s'il faut parler d'emprunt, ait été consenti. Thilliez y a peut-être fait allusion en nommant son second personnage principal Victor Marchal, proche de Vigo Ravel...
  Les idées totalement neuves deviennent rares, et les écrivains sont bien obligés de se copier les uns les autres, comment leur en vouloir quand c'est fait avec talent?

  Le chapitre 61 de L'anneau de Moebius m'enchante, quelle que soit son origine (ça me rappelle un peu quelque chose). Stéphane se désespère car il n'a pu empêcher la mort de sa femme, et c'est même sa tentative de déjouer le destin qui a provoqué cette mort.
  Il écrit une lettre désabusée à Stéfur, pour la déposer dans la boîte postale 101. Après avoir accompli les formalités de location de la boîte, il découvre qu'il y a déjà une lettre, et son texte est exactement celui qu'il vient d'écrire. Par exemple:
  Je suis l'un de tes prédécesseurs. Moi aussi j'ai rêvé d'un Stéfur, tout comme ce Stéfur a nécessairement lui-même rêvé d'un Stéfur, et ainsi de suite. Nous sommes tous des Stéfur, des reflets piégés dans le miroir de notre propre existence. Nous nous succédons sans cesse, avec un intervalle de six jours et vingt heures, et tous nous menons chaque fois cette même vie. (...)
  Stéfur, c'est nous-mêmes dans six jours, ça ne sert à rien d'écrire des choses que nous savons déjà. D'ailleurs, quelle est l'utilité de cette lettre, au fond, puisque tu viens d'écrire la même, j'en suis certain. (...)
  Qui nous a déposés sur ce fichu anneau de Moebius? Pourquoi rien ne change jamais, quoi qu'on fasse? (...)
PS 1 : Je voudrais que tu remettes cette lettre à sa place, pour les suivants. Mais auparavant, fais quelque chose pour moi, pour les Stépas qui te suivront. Retourne cette feuille et fais une petite croix. Tu sauras ainsi combien de Stéfur t'ont précédé.
PS 2 : Je relis cette lettre, et de plus en plus, je pense que je suis fou.
  Stéphane (ou Stépas, Stéphane du passé) retourne la feuille, et trouve le verso "noir de croix, une infinité de croix."...

  La structure même du roman peut évoquer le croisement en 8 (ou en ) des destins de Stéphane et Vic. La narration les suit alternativement (16 chapitres chacun), puis les fait se rencontrer au chapitre 34, et à partir de là il y aura 16 chapitres Stéphane, 14 Vic, 13 les réunissant, toujours en alternance.
  Parmi cette tresse 4 chapitres suivent d'autres personnages, dont les victimes du tueur, Cassandra Liberman, la 2e, Sylvie Kismet, la 3e et dernière victime, la femme de Stéphane. Le choix du prénom Cassandra, la prophétesse de Troie (3!) qui n'était jamais crue, n'est évidemment pas innocent, et deux autres personnages importants ont des prénoms issus de l'Iliade, Hector (Ariez) héros des Troyens, frère de Cassandre, et Achille (Delsart), héros des Grecs, vainqueur d'Hector.
  Toujours pas innocemment, un lieu essentiel du roman est l'auberge des Trois Parques, divinités maîtresses de la destinée.

  Chapitre 64 (8 fois 8), Vic est maintenant convaincu de la réalité des presciences de Stéphane qui l'avait informé du danger menaçant son bébé, qui vient de mourir. Vic parle à sa femme de la théorie des mondes multiples, selon laquelle il existe d'autres mondes dans lesquels leur bébé vit.
  Et Stéphane, revivant une journée antérieure, maintenant décidé à tenter les actes les plus extrêmes, parvient à empêcher cette mort. 
  C'est la seule catastrophe qu'il permet d'éviter, mais lorsqu'il meurt au dernier chapitre, victime de sa propre malédiction, il dit à Vic:
— Je sais qu'un jour... tout ceci n'aura pas lieu... Je sais qu'un jour... toi et l'un des Stépas, vous réussirez et que Sylvie vivra...

  Le roman de Loevenbruck a 88 chapitres, peu subtilement (mais j'avais vu de possibles sophistications ici).
  Celui de Thilliez en a 79, mais il y a un épilogue, soit 80 éléments en tout, 0 et , le zéro et l'infini?

  L'épilogue montre Vic, sa femme, et leur bébé, sur le point de prendre un avion à Roissy, le 9 juillet 2008. Vic est encore marqué par un récent cauchemar,
dans lequel il avait vu ce nombre, 880, incrusté dans le sol avec le chiffre des unités qui tournait lentement. Quand le 0 était devenu 8 de manière à former 888, une gigantesque bourrasque de flammes surgie du ciel était venue carboniser son visage et celui de sa femme, le réveillant dans un cri.
  La famille attend d'embarquer lorsque Vic voit un homme portant un tee-shirt avec une pub pour un site de poker, www.888.com. Une soudaine impulsion le fait aussitôt entraîner sa famille vers la sortie, et ils ont à peine le temps de s'abriter qu'à 18 h 08 une énorme explosion ravage le bâtiment.
  Le roman se termine sur ces phrases:
  Il comprit alors pourquoi il avait été mêlé à toute cette histoire.
  Il avait toujours été comme Stéphane. Et aujourd'hui, les flashes se réveillaient.
  Un don. Une malédiction.
  Ceci m'avait frappé lors de ma première lecture en février 2009, par un écho avec le second billet de mon premier blog, Nombre et nom.
  J'y relatais la découverte d'un site consacré au nombre d'or, goldennumber.net, dont le webmestre, Gary Meisner, a ses prénom-nom de valeurs 51-83 en rapport d'or, et pas n'importe lequel puisqu'un de ses articles concerne l'angle d'or supposé de la pyramide de Khéops, 51,83° (on peut ainsi écrire cos(51,83)≃51/83).
  Gary Meisner y affirmait sa foi chrétienne, ce qui m'avait amené à constater qu'en latin comme en grec, le sieur Jésus Christ avait ses prénom-nom en rapport fibonaccien:
IESVS / CHRISTVS = 70 / 112 = 5 / 8;
IHSOUS / XRISTOS = 888 / 1480 = 3 /5.
  Je cite le billet publié le 22 avril 2007:
J'ai commencé ce billet le 17 avril. Je n'étais pas loin de comparer la relation d'or 51/83 de Gary Meisner à celles de Jésus Christ en latin et grec lorsque, recherchant une page à partir du site goldennumbers (57/92 !), il s'est produit un incident sur Internet Explorer qui m'a fait perdre toutes les pages en cours, et donc le début de mon billet.
J'ai relancé Explorer qui a affiché la page d'accueil Messengers, et là je ne sais pas ce qui s'est passé, mais il s'est affiché la page
alors que la valeur de Jésus en grec est 888, valeur harmonieuse qui a suscité bien des gloses dès le début de l'ère chrétienne.
Je ne sais donc pas ce qui s'est passé, mais il m'est déjà arrivé de voir s'afficher des pages intempestives, sans songer au miracle. Je précise encore que j'ai depuis peu un nouvel ordi dont le maniement du pavé digital (touchpad) ne m'est pas encore familier, d'où de multiples fausses manoeuvres (mais l'exploration de la page d'accueil ne m'a livré aucune piste vers cette page 888).
Je suppose que certains pourraient voir des signes divins dans ce double incident, la panne alors que je m'apprêtais à parler de façon peu respectueuse de Jésus, l'apparition de cette page débutant par un énorme 888, son nombre même, mais ma mécréance est difficile à ébranler.
  83 jours plus tard, le 9 juillet, çoeur dp me parlait de Hurrah 888 ou la Révolution par les cosaques, mais il s'agissait d'une erreur due au Mac, où une même touche correspond à "!" et "8", et le vrai titre était Hurrah !!!...
  Ceci m'avait fait dire que je me convertirais s'il survenait une autre coïncidence "888" 51 jours plus tard (51-83 de Gary Meisner), mais le seul événement notable du 29 août fut la découverte de l'étui d'un CD d'Hélène Ségara au bord de la route.
  Entre Achille et Hector, une Hélène aurait pu s'égarer dans L'anneau de Moebius (Au bon dieu Ménélas, anagramme), se passant en partie à Pâris, mais je m'émerveille surtout de l'incident www.888 du 9/7/8, un an exactement après le Hurrah 888... Ce n'est qu'en écrivant le présent billet que j'en prends conscience.

  C'est loin d'être la première coïncidence que je constate entre les oeuvres de Thillez et ma démarche, ainsi le cas Stéfur-tseruf est proche de mon attribution du nom Michel Sérouf au Mérou, le détective imaginé pour le second roman que j'envisageais dans la collection Pierre de Gondol. Ce nom faisait intentionnellement allusion au tserouf, car c'était une anagramme de mon nom.
  Ma découverte de l'anagramme Stéfur-tseruf, la nuit du 8 au 9 juin, me semble liée au rêve de la veille, où m'était apparu le nom Farastier, en lequel j'avais vu TSaRaF, "purifier" (racine de tserouf), dont les trois lettres en hébreu se renversent en PaRaTS, "briser". En hébreu P et F sont une seule lettre, prononcée P en début de mot, et F en fin (pour simplifier).

  Le nom Pierre de Gondol avait été choisi par Pouy. Mon roman publié faisait beaucoup intervenir le latin, aussi j'avais fait parler Pierre ainsi (page 124 de Sous les pans du bizarre)
Sum Petrus, et habeo rasus le bolus des sommes de carrés, et je vais plutôt faire un bon somme dans ma carrée.
sans penser à PETRUS anagramme de TSERUP, ni au jeu de mots de rabbi Yeshua, "Tu es Pierre, et sur cette pierre  je bâtirai mon église."

  Dans mon projet Pierre Gondol vivait une vie parallèle sous le nom Léon Pridegor (anagramme).
  Dans le roman de Michel Leiris Aurora le narrateur assassin se nomme Damoclès Siriel, le nom étant clairement le renversement de Leiris.  Damoclés précise après une vision léonine qu'il ne se prénomme pas Léon. Or un personnage important de L'anneau de Moebius, complice du tueur, se nomme Noël Siriel, exact renversement de Leiris Léon, mais je n'imagine guère que Thilliez ait lu Aurora.

  Aujourd'hui, 16 juin (Bloom's day, ce qui nous fait passer de L'Iliade à L'Odyssée), j'ai la curiosité de chercher si "pridegor" existe, en-dehors de mon projet. Les seules autres occurrences viennent d'un livre slovène de poèmes illustrés, dont un passage est donné ici. Le voici, amputé de quelques lignes en amont et aval:
napostaji pridegor svinjski pa stir. prime šmezaroko, vmojemsrcu nemir. MRÓŽNIK travnik, póln zlati hróš, nanjempo čiva méjhn mŕoš. kobó umrl, tambózgnil, vzemljo sebó spreme nil. spo mladi róžic bómna bral, vtvojo jihbóm vazodal, smr délo bópo mróžuv se, radtej mamko čenih če. BAJKER La hkotnost mojega perésa sučese ‘krógtvojga srca, zunaj, vparku, sodre vésa, enmulc druzgav jajcabrca. Révež čistma ote čena, - tebóžam néžno poo brazu - »abipo stala mojažena?« Zdejgaješe zbajkomzgazu. BAJKER La hkotnost mojega perésa sučese ‘krógtvojga srca, zunaj, vparku, sodre vésa, enmulc druzgav jajcabrca. Révež čistma ote čena, - tebóžam néžno poo brazu - »abipo stala mojažena?« Zdejgaješe zbajkomzgazu. BESNRIS Besnris Jebral časo pis Jenótr pisal Dasogadal V ZÓÓ Kjérsvaseméla lepó Onpa tesnó Čepróvga vresnic sploh tmni bló (vsajzglédal nitkó) SMÓKVE smókve svatrgala, vsaraz capana, révna, premlatena, sama, i zdana. kopadla jenóč, svaza spala, rekóč: »Ljubimte, mojamala podgana.« ODPOTO VANJE Zazadnji nóvček Bisikupil kóvček Bidalnótr stólček Intvójko molček Patvojo ramo Intvojo glavo Razen, čegréš prostovóljno zmano. KÓČAV GÓZDU  Gondo ljerin
   Dans ce texte où figure PRIDEGOR apparaît aussi GONDO L... Le traducteur Google n'aide guère, donnant "gondole" pour gondo, "montez" pour pridegor, et pour la totalité du poème concerné:
 LE TRAM
la nature des deux est sauvage,
le chien à côté de la porte de bouleau.
chikeka diva, zanama et les rails meurent.
nastaji vient avec le sauté de porc.
attrape un marteau, une perturbation dans son cœur.
  Je vois aussi que napostaji qui précède pridegor est traduit "nastaji", et tout seul "se produire". Je pense à l'éon Napol évoqué dans le précédent billet...

  Dans le texte slovène apparaît aussi le mot révež, "pauvre homme", mais qui peut faire sens en français.
  Le 12 juin je me suis éveillé avec quelques réminiscences d'un rêve. Je regardais un livre exposant les bases d'une langue extraterrestre (du moins c'est ce que je pensais au réveil, rapprochant ce livre de celui sur UMMO, lequel avait attiré ma curiosité parce que les Ummites étaient censés avoir atterri sur Terre à proximité de Digne, dans mon département).
  Le texte était plein de mots en italique, et j'y repérais la récurrence de enne et nusun, deux concepts essentiels dans la langue concernée, mais je ne feuilletais pas en arrière pour comprendre de quoi il s'agissait. J'allais à la fin du livre pour y consulter une éventuelle table des matières, mais le texte semblait s'interrompre brutalement.
  J'ouvrais le livre au début, et il commençait par le chapitre 34, ou, du moins, par du texte précédé d'une ligne
- 34 -
sans aucune page de garde ou de titre. Mon seul autre souvenir est un petit papier collé, avec erratum page 34...
note du 17 juin: Il me semble que ceci peut faire écho à l'erreur de chapitrage de Deuils de miel, sur laquelle je suis revenu récemment. Les premières éditions s'achevaient sur un chapitre 34 (ensuite corrigé en 33), ce qui m'avait fait penser à Fibonacci. C'était une erreur ne devant rien à Thilliez, mais celui-ci a écrit ensuite des romans en 89 et 55 chapitres, en référence patente à Fibonacci.

  Mon dada numérologique m'a fait chercher les valeurs de enne et nusun, soit 38 et 89. 89 m'a rappelé que j'avais cherché un peu plus tôt la valeur de Stépur, et trouvé 89, également valeur de mon nom, Schulz, également en 6 lettres.
  Les deux mots ont en commun les lettres SU (ou US, "nous", lettres clés dans Only Revolutions de Danielewski), également présentes sans NUSUN. Les ôter conduit à NUN, or je sais que enne est le nom italien de la lettre N, nun en hébreu ou arabe. En araméen, nun signifie "poisson", et cette signification est souvent associée à la lettre.

  Ainsi j'ai nommé Sérouf mon "mérou", d'après mon nom, et le Stéfur rêvé de Thilliez a même valeur que Schulz, donc que tseruf, et un rêve me conduit à associer tseruf et nusun, "su poisson"...
  Si j'ai abandonné Indécente L', avec Pridegor et Sérouf, j'ai mené à terme mon projet antérieur, Novel Roman, construit autour de la lettre N, et l'enne italien y apparaît dans un chapitre. L'N y est associé au poisson dans un autre.

  Après ces lignes, je suis parti promener, l'esprit toujours accaparé par ces idées.
  Il m'est venu que MICHEL SEROUF avait pour anagramme LE MEROU, FISCH, Fisch étant "poisson" en allemand. Je me suis souvenu l'avoir aussi vu à l'époque où j'ai forgé le nom, mais c'était un plus, car c'était mon nom qui était à l'origine de celui du détective (j'expliquerai prochainement pourquoi Z est devenu FOE).

  Bien des choses me viennent encore, mais le billet est déjà bien long. 
  Comme Stéfur, je me demande souvent si je ne suis pas dingue. Sinon, si d'autres arrivent à comprendre ce dont je parle (et il y en a au moins quelques-uns), c'est le monde qui l'est...

9.6.23

l'histoire commence à Remus, divinement


à Jeanne-Eve et Clémentine

  J'ai participé au Jeu des 1000 euros le 17 mai. La diffusion a eu lieu hier 5 juin, on peut en écouter le podcast.
  Les coïncidences étaient au rendez-vous, ou plutôt ce sont des événements ultérieurs qui ont fait coïncidence avec l'émission.
  Il m'a été plus facile de répondre aux questions habituelles, dans une ambiance détendue, que de passer la sélection, foire d'empoigne où il faut répondre au quart de tour parmi des dizaines de candidats. Heureusement une question d'arithmétique m'a permis d'accéder à un panel plus réduit. Je ne me souviens plus de la question suivante m'ayant fait parvenir dans le dernier lot, où j'ai été le premier à dire comment crie le geai.
  Car les geais abondent alentour, et j'entends cajoler chaque jour.

  Le geai est un corvidé, et j'ai découvert ensuite qu'un des personnages de Borges et les orangs-outangs éternels, pastiche de La mort et la boussole, se nomme Cuervo, "corbeau", ceci peu après que j'ai eu la curiosité de chercher comment se dit en espagnol le "cerf" dont la présence me semble implicite dans cette nouvelle, ciervo.
  La trilogie de billets précédents a laissé bien des points en suspens, et j'avais un peu l'embarras du choix pour aborder le suivant, celui-ci; c'est encore un corvidé qui m'a motivé pour choisir son sujet principal, ce matin du 6 juin.

  La semaine dernière, j'ai regardé Comptine mortelle, en accès libre pour quelques mois sur france-tv. C'est l'adaptation du roman Magpie Murders ("Meurtres de la pie") de Anthony Horowitz (2016). Voici la présentation:
Susan Ryeland, une éditrice, attend avec impatience le neuvième roman d’Alan Conway, la star du roman à énigmes. Le héros de ses aventures, Atticus Pünd, est un détective privé allemand qui n’a pas son pareil pour résoudre des enquêtes, dans l’Angleterre des années cinquante. Mais le manuscrit s’avère incomplet et, pire encore, Alan Conway meurt subitement! Susan se lance alors dans sa propre enquête pour retrouver le chapitre manquant du manuscrit et pour comprendre ce qui est arrivé à Alan.
  Attention spoilers! Alan Conway est un écrivain aigri qui déplore de devoir son succès à de vulgaires polars, alors qu'il avait de tout autres ambitions. Depuis le début de sa série Pünd est prévu un gigantesque pied-de-nez au monde de l'édition: les titres des romans formeraient l'acrostiche AN ANAGRAM,
 

"une anagramme", anagramme qui est celle du nom du détective, a stupid cunt, "un stupide con", et cunt est bien plus grossier outre-Manche que "con" en France.

  Or j'ai imaginé dans un projet de 2000 le détective Michel Sérouf, dit "le Mérou", détective sourd-muet, héros de 14 romans signés Jeanne-Eve Turdo, disparue en 1941. On pensait le 14e roman inachevé, son dernier "mot" étant la réplique J d'un personnage que la narration suggérait être le Mérou. On découvre que les dernières lettres des 14 romans épellent à rebours JEANNE EVE TURDO, d'où il s'ensuit que le roman était bien achevé. Le fait que le personnage suspecté d'être le Mérou ne l'est pas est suffisant pour qu'un lecteur idéal découvre la solution de l'énigme.
  Le nom du détective était une anagramme du mien, REMI SCHUL..., avec Z transformé en FOE (=26). Sérouf est une des multiples translittérations possibles de tserouf, désignant la combinatoire des lettres en hébreu, notamment l'anagramme (temoura) et l'acrostiche (notarikon).
  Ce 14e roman se passait dans un camp de prisonniers, en Allemagne, alors que Atticus Pünd, opposant au régime nazi, a passé la guerre dans un camp de concentration.

  J'ai déjà dit ceci dans le précédent billet, mais hier, après l'avoir publié, il m'est revenu que, dans mon projet, la résolution de l'énigme du 14e Mérou, apparemment inachevé, était parallèle dans mon projet de 2000 à celle d'un autre roman, La fin, monsieur Win, dont les deux chapitres finaux étaient manquants. Le 99e était à décoder dans les 98 précédents, et le 100e dans le 99e (je n'ai en fait écrit que ces deux chapitres, donnés sur la page mentionnée supra).
 Or le générique de la série montre une machine à écrire venant de taper THE END ("la fin"), ce qui m'a fait me demander si ce n'était pas le titre en VO (non, c'est bien Magpie Murders). Comme dit dans la présentation ci-dessus, il manque le dernier chapitre du roman Magpie Murders, donnant la solution de l'énigme (dans la série TV, dans le roman ce sont les trois derniers chapitres qui manquent).

  Le projet associé aux Mérous et à La fin, monsieur Win multipliait les acrostiches et anagrammes. Il était lié à la parution prévue fin 1999 de mon roman Sous les pans du bizarre, retardée à octobre 2000, et qui n'a pas connu l'accueil que j'escomptais. La complexité du projet, lié à l'actualité du changement de siècle, était telle que je l'ai abandonné.
  J'en ai parlé à diverses reprises dans Quaternité, et celle où j'ai donné le plus de détails était le dernier billet de 2012, 136e de Quaternité, 136 diamants, et il commençait par parler des 136 pies ornant le plafond d'une salle du palais de Sintra.


  C'est Jean-Pierre Le Goff qui m'avait fait connaître ces pies, dans le prolongement de ses recherches sur les 52 et 36 touches blanches et noires du piano, l'adjectif "pie" désignant les robes noir et blanc de certains animaux. 

  Ceci avait fait écho avec mes propres intérêts, ainsi dans Sous les pans du bizarre  un pan était consacré au roman de Jean-Bernard Pouy Larchmütz 5632, où Larchmütz est le nom d'une vache pie télépathe, tatouée 5632, avec
NOIR = 56, BLANC = 32.
  Pouy avait été le premier surpris de ces équivalences, incapable d'expliquer les raisons du choix du nombre 5632.
  Le nom même Larchmütz, inventé par Pouy, trouvait sens car
LARCHMUTZ = 122, de même que
LE NOIR + LE BLANC = 73+49 = 122

  En 2000 j'avais eu l'idée d'écrire une seconde aventure de Pierre de Gondol, Indécente (L'), qui se serait passée dans une sorte d'univers parallèle, décalé. Il serait ainsi devenu Léon (de) Pridegor, anagramme de lettres, toujours libraire, mais sa librairie Douze maîtres au carré rue Beautreillis dans le 4e serait devenue Treize mérous d'occase, 8 rue de la Bête-aux-Trilles dans le 13e, anagramme phonétique.
    Pridegor vivait une sorte de rêve, un monde en négatif, où seule "l'indécente", la noire Tine Dencel (anagramme), était consciente du décalage, et l'aiguillait vers sa réintégration finale en Gondol. Ceci m'avait été dicté par les 91 chapitres du roman Le chiendent, de Queneau (1933), peut-être le premier roman à structure intentionnellement mathématique (7 sections de 13 chapitres).
  Parce que le département 91, l'Essonne, a pour valeur 91, de même que le Gard (30) a pour valeur 30, honoré par Pouy en un roman de 30 chapitres (RN 86), j'avais imaginé à partir du titre de Queneau la presque anagramme (un H oublié) INDECENTE L, en 9+1 lettres de valeur 91.
  Au passage, mes investigations sur
NOUVEAU ROMAN = 99 61
m'avaient fait me demander s'il existait un roman au titre de valeur 99, et c'est le cas de LE CHIENDENT, assurément un "nouveau roman" avant l'heure.

  Le motif 9-1 aurait été omniprésent dans mon roman, composé de 9 parties de 10 sections, et d'une ultime partie formée de 10 phrases de 19 mots et 91 lettres. Ces phrases formeraient l'acrostiche, retrouvé inversé dans les 10 parties, CTHRUALMZE, soit d'une part une anagramme de LARCHMUETZ (le nom imaginé par Pouy, avec Ü devenu UE), d'autre part une allusion perso, avec la transformation par dizine perecquienne en TRAME CHULZ...

  La 10e section de chacune des 9 parties serait une phrase de 19 mots et 91 lettres. Pour commencer, j'avais choisi la première du Chiendent, soit
Le lecteur de La Croix regardait une mouche avec des yeux ronds, son journal solidement appuyé sur ses cuisses.
  Ceci avait orienté l'intrigue. Un homme venait régulièrement s'asseoir sur l'une des chaises offertes aux clients de Treize mérous d'occase, avec d'abord un journal qu'il avait apporté. Puis c'est un livre, et la dernière phrase de la partie 9 est
Tu passes près du lecteur, tu vois la couverture de son livre affichant en grosses lettres bleues Enid Navette.
  Le roman aurait été publié sous le pseudo Annette Devi (que j'ai utilisé pour une autre publication, une aventure de Lupin riche en anagrammes).
  La dernière partie aurait été numérotée XCI, la seule numérotation employée par Queneau dans Le chiendent, qu'il a dit ensuite inspiré par le triangulaire de 13 (somme des 13 premiers nombres). Outre l'acrostiche EZMLAURHTC, les 10 phrases auraient formé le télostiche (dernières lettres) SACLETUNET, à lire inversé Ten Utelcas, titre anglais d'un des Mérous de Turdo, et anagramme de tentacules, en hommage encore à Pouy, créateur des collections Le Poulpe et Gondol.
  Il me semble aujourd'hui que le choix des mots "Larchmütz" et "tentacules" était faiblard...
  Je n'avais écrit que 6 de ces phrases, pas absolument définitives, mais j'étais fier de la dernière, essentiel final du roman:
  Enid Navette! tu tentes de lire le titre mais les lettres se déforment, se gondolent jusqu'à devenir illisibleS.
  Zut! maintenant tout se brouille lorsque tu t'es avancé, tout disparaît pour se fondre en un épouvantable magmA.
  Mais après un pas supplémentaire l'accommodation semble s'améliorer, à nouveau un autre pas, et ça semble impeC.
  Le titre ONENESS MAKES NO SENSE, littéralement "l'unicité ne fait pas sens", ça te paraît pas tellement paradoxaL.
  Avec ça l'auteur n'est plus Enid Navette, tu déchiffres un nom tout aussi bizarroïde, Vera Elizabeth ClaythornE.
  U ... T
  R ... U
  H ... N
  T ... E
  C'est simultanément que jaillissent vos voix, nos voix, ma tienne voix est ta mienne voix:
- PierreLéon !
- toimoi !
- JET...
  Je ne me souviens plus exactement de comment j'ai forgé le nom Jeanne-Eve Turdo, choisi avant d'avoir forgé cette dernière phrase et son dernier "mot", JET.
  L'anagramme Treize Mérous d'occase m'avait semblé imposer que les "Mérous" soient une collection de livres, le Mérou un détective privé, sourd-muet pour justifier son surnom. J'avais imaginé un 14e Mérou, apparemment inachevé, en écho au 14e contrepoint de l'Art de la fugue, également inachevé, mais certains supposent que cet inachèvement soit un message intentionnel de Bach...
  Les initiales JET s'étaient imposées, en pensant à l'expression "à jet continu", et particulièrement à Roussel, et à son procédé évolué la transformant en "geai Conti nu", à l'origine de l'anecdote du prince de Conti surpris à demi-nu par un mari jaloux près de la chambre de sa femme, se justifiant par la recherche de son geai apprivoisé (dans Impressions d'Afrique).
  Après ma sélection grâce au cri du geai, la première question bleue fut "Quel président de la République Française fut aussi empereur?", or deux exemples successifs du "procédé évolué" donnés par Roussel sont
1° « Napoléon premier empereur » ; 2° « Nappe ollé ombre miettes hampe air heure. » D’où les danseuses espagnoles montées sur la table et l’ombre des miettes visible sur la nappe. Quant à l’anecdote sur le prince de Conti, mes souvenirs sont moins précis ; un mot a dû servir de point de départ et ce mot me manque ; ceci seulement me reste : 1° « … à jet continu » ; 2° « … à geai Conti nu ».
  Je n'eus pas la présence d'esprit de répondre "Mon trisaïeul Louis-Napoléon Bonaparte" (voir ici), et ma partenaire me devança.

  La seconde obligation pour le nom de J-E T était de compter 14 lettres, car j'avais imaginé assez tôt le télostiche sur les 14 romans. Les prénoms devaient être courts, j'avais opté pour Jeanne et Eve, restaient 5 lettres pour un nom débutant par T. J'avais pensé à Tudor, à Marie Tudor qui fit décapiter sa prédécesseure Jeanne, et étais parvenu à Turdo, évoquant "turbot"...
  De multiples autres possibilités avaient dû me venir, et je me rappelle avoir pensé au Privé du cosmos, pastiche de PJ Farmer signé Kilgore Trout à partir du personnage de Kilgore Trout ("truite"), auteur de SF imaginé par Vonnegut à partir de Theodore Sturgeon ("esturgeon"). J'adorais les résumés des intrigues fantastiques de Trout données par Vonnegut, et m'étais régalé d'imaginer quelques affaires du Mérou.

  A l'époque, l'internet était balbutiant, et ce n'est qu'en 2013, à l'occasion de la découverte du personnage Jane Tudor de CS Lewis, que j'ai découvert que turdo signifie "grive" en portugais.
  Du latin Turdus, genre auquel appartient aussi le merle, Turdus merula.
  Or Pouy a précisé quelque part que le Larchmütz était un pipeau utilisé dans les Alpes autrichiennes, là ou vécut Arthur Keelt, dont Pouy a "traduit" l'unique livre, Le merle. C'est encore un auteur fictif, imaginé précisément dans Larchmütz 5632, et Pouy a suivi ensuite la suggestion d'un éditeur d'écrire Le merle.

8 juin: Mérou... L'étymologie prédominante est l'espagnol mero, dont une provenance envisagée est Nero, l'empereur Néron. Le mot a un homonyme, l'adjectif mero, issu du latin merus, "pur".
  Ceci m'a fortement ébranlé. J'ai nommé mon Mérou "Michel Sérouf", à partir de mon nom Rémi Schulz, en pensant au tserouf, "anagramme" en hébreu (de plus mon nom est fréquemment orthographié Schultz, et j'ai été au moins deux fois publié sous ce nom), or ce mot vient du verbe tsaraf, "purifier".

  J'écris ceci le 8 juin, et je me suis éveillé ce matin avec des bribes d'un rêve. J'assistais à un reportage commentant la présence d'un personnage important dans une  réception où il y avait plein de petits groupes. Le personnage allait d'un groupe à l'autre et on le voyait s'asseoir à côté d'un individu seul à une table, ce qui faisait s'exclamer le commentateur d'un ton outré: "Non! Farastier!"
  J'ai vu aussitôt éveillé que ce nom contenait tsaraf inversé. J'ai eu l'occasion d'associer le tserouf à des personnes du nom de Fourest ou Forest. Farastier ne me disait absolument rien, mais une recherche amène des milliers de résultats, les premiers concernant un maire de Montchanin, Louis Farastier, et cet article est écrit par son successeur, Pierre Forest. Les premières pages de résultats livrent aussi Dominique Farastier, enseignante-chercheur en management des systèmes d'information, mais je n'ai pas cherché plus loin.
(incise du 9 juin) Aussitôt après mon réveil, il me semblait que ce Farastier était quelqu'un de très à droite. Il m'est revenu en tentant de m'endormir hier soir le nom Fourastié, et Jean Fourastié a été, entre autres, éditorialiste au Figaro. Il y a évidemment plus à droite, mais ce n'était certes pas un gauchiste.

  Ainsi mon Mérou, né d'une anagramme phonétique, m'a incité à composer son nom à partir du mien pour former serouf, "anagramme" ou "purification", et mon prénom a une relation avec le latin merus, "pur".
  Un livre important de mon enfance a été Contes et légendes de la naissance de Rome, et je m'y identifiais évidemment à Remus. Hélas à chaque lecture c'était toujours Remus qui mourait, et ce tricheur de Romulus qui devenait le fondateur de l'Urbs Quadrata, la Ville Eternelle... Et la querelle fatidique a pour origine une histoire d'oiseaux, de vautours.
  Quand j'ai ensuite fait du latin, j'ai su que Remi était le génitif de Remus, mais mon prénom viendrait de remex, remigis, "rameur".

  Remus et Romulus étaient en quelque sorte des enfants lupins. Samuel m'a rappelé que Remus Lupin était un personnage de Harry Potter. C'est Samuel, du site ZionKaballah, qui m'a appris que l'hébreu moderne porets, "cambrioleur", est le renversement exact de tserouf, ce qui m'a amené à découvrir que Lupin était transcrit en hébreu par les lettres équivalant à LOPAN dans notre alphabet, ce qui a été le point de départ du précédent billet, car voici 30 ans j'avais baptisé le phénomène des coïncidences "éon NAPOL" (15 jours avant, la première question du Jeu des 1000 euros portait sur Napoléon).
  Ce billet précédent était le 377e de Quaternité, et le nom Samuel, "Dieu a exaucé", a en hébreu la guematria 377. Le Michel contenu dans mon nom signifie "qui est comme Dieu", et l'adverbe qui s'est invité pour compléter le titre de ce billet, à partir d'un titre classique, est "divinement", pour parvenir à la valeur 378.
  S'il faut le préciser, je ne m'imagine aucunement être "divin", pas plus que quiconque du moins.

  Je pensais que Remo était la forme italienne de Rémi, j'apprends aujourd'hui que c'est en fait l'équivalent de Raymond, or j'ai été visiter ce matin le blog ami Alluvions, et y ai découvert un nouveau post du 3 juin, De longues épingles d’or piquées en étoile, largement consacré à Raymond Roussel et à Impressions d'Afrique, dont j'ai parlé hier à propos du geai du prince de Conti.
  C'est précisément l'article où j'étudiais le triangle Raismes-Hem-Roeux de La mémoire fantôme de Thilliez que Patrick a lu le 29 mai, et qui l'a conduit à une lecture Raismes(ond) Roeux(ssel). Dans le post précédent, Patrick avait vu Raismes-Roeux faire écho à l'expression  "Rat rhumeux de l'Atlantique", seul souvenir d'un rêve dans la nuit du 27 au 28 mai.
  C'est je crois ce 29 mai que j'ai vu les premiers épisodes de Comptine mortelle, diffusés la veille à la TV.

  Je pourrais commenter longuement ces posts, mais je vais me limiter à un écho immédiat. Aujourd'hui, cherchant des liens entre Rémi et Remus, j'ai appris la parution en 2014 de Rémus de Rhum, textes de Rémi Dijeaux, interné pendant de longues années avant sa mort en 2013 (j'imagine un suicide).
  J'imagine que de doctes spécialistes pourraient également me condamner au tourment asilaire, "Le sujet est si atteint qu'il parvient à faire participer le monde réel à son délire, et constitue donc un danger..."

  L'éon Napol était en verve ce 6 juin, ou 6/06 (Patrick comprendra, comme ceux qui ont lu son post). Après avoir commencé ce billet, et évoqué les corvidés qui l'ont inspiré, je suis parti en balade. 
  Au début du chemin du Pont-coupé, il y avait un geai perché sur un piquet. Il a attendu que je sois tout près pour s'envoler et se poser un peu plus loin, et ce ballet a continué pendant environ 200 m. Je n'ai pas souvenir d'un tel comportement, et je vois des geais quasiment tous les jours.

  Ceci m'a rappelé que çoeur dp m'a parlé il y a quelques mois d'un rouge-gorge très familier.

  Puis j'ai pensé que dans l'épisode d'Inspecteur Barnaby évoqué dans le billet précédent, parce que l'auteur de Comptine mortelle avait été aussi un scénariste de la série, l'anagramme cast no sin here révélait que Robin Lawson était Catherine's son, "le fils de Catherine". Robin, diminutif de Robert, signifie aussi "rouge-gorge"

  Ensuite je me suis rappelé d'une coïncidence survenue l'été dernier. En balade, j'avais entendu un geai cajoler. Comme je venais de rencontrer des Anglais, je m'étais demandé comment se dit "geai" en anglais, et me suis souvenu jay ou jay bird. Puis j'étais revenu au livre en cour de lecture, Sidérations de Richard Powers, où c'était le moment exact où le jeune autiste Robin prenait le pseudo Jay pour participer à une expérience.
  J'ai partagé ceci sur un post d'Alluvions où Patrick parlait aussi du roman de Powers.
note du 21/06: Comment ne me suis-je pas souvenu, dans ces deux occasions, que Patrick Bléron avait pour alter ego Robin Plackert (anagramme, tserouf), dont je connaissais le blog indépendamment de celui de Patrick.
L'aurais-je jamais compris si Patrick n'avait récemment vendu la mèche?
note du 28/06: Et comment n'ai-je pas vu plus tôt que, si c'est le cri du geai qui m'a permis de participer au Jeu des 1000 euros, le rattrapage pour accéder au Banco demandait d'identifier Muriel Robin?

 Un peu plus tard lors de ma balade du 6/06, je me suis souvenu que c'était la Saint Norbert, et j'ai appelé mon ami mandoliniste Norbert pour la lui fêter. Son fils se nomme Robin.

  Patrick utilise des tags (libellés) sur Alluvions, et à ce jour le tag "Rémi Schulz" concerne 48 posts. Le billet qui l'avait inspiré était le premier de ce que j'avais imaginé constituer une trilogie, les billets 375-376-377, somme 1128 que je sais être la somme des 48 premiers nombres.
  Mes récents billets Bach concernaient les "48", désignation courante chez les musiciens des 48 diptyques Prélude-Fugue du Clavier Bien Tempéré. Le roman de Thilliez concerné a précisément 48 chapitres.
  Lors de la séance du Jeu des 1000 euros du 17 mai, Ethan, le fils d'une amie, a été sélectionné pour le Spécial jeunes. La question superbanco était "Quel est le périmètre d'un carré de 144 m2?" La réponse a été donnée par le partenaire d'Ethan, mais celui-ci aurait pu la donner avec la valeur de son prénom,
ETHAN = 48.
  Ce 17 mai, j'avais été à Manosque acheter le nouveau Fred Vargas dont je venais d'apprendre la parution, Sur la dalle.
  Je n'avais encore procédé qu'à l'opération immédiate devant un livre d'un auteur "coïncidentiel", regarder sa structure, et ainsi découvrir qu'il avait 48 chapitres. C'était pour moi une coïncidence immédiate, car la première fiction publiée par Jean Ricardou a été la nouvelle Sur la pierre, dans Tel Quel.
  Dans sa seconde version, publiée en 1971 dans le recueil Révolutions minuscules, Sur la pierre a d'absurdes précisions issues de l'obsession de Ricardou pour les 4 et 8 lettres de ses nom et prénom. Ainsi les jambes d'une skieuse nautique sont pliées à 48 degrés, son buste formant un autre angle de 48 degrés avec les cuisses...
  J'ai été fort déçu par Sur la dalle, au point de me demander si Fred n'avait pas sous-traité le roman, et en ai averti quelques amis lecteurs de Vargas, dont Patrick.

9 juin: En fait ce billet est la continuation de la trilogie précédemment envisagée, et il est loin de clore ses développements.
  Pour finir, REMUS-SUMER me rappelle que ma première publication "sérieuse" était une étude sur le palindrome Oro te ramus aram, ara sumar et oro de Raban Maur et le carré SATOR, ce qui me suggère de construire des carrés de type SATOR à partir de REMUS.
  Je suis assez séduit par
R E M U S
E N A D U
M A L A M
U D A N E
S U M E R

Remus en a du mal à muda*, né Sumer.
*"gaspillage"
  Il me séduit à cause de l'enceinte intérieure nada nada, "rien rien" en espagnol, car j'ai écrit un conte me mettant en scène sous l'anagramme Rémus Zilch. Le nom Zilch s'était imposé avec le reliquat laissé par Rémus, et j'ai appris ensuite que ça signifie "rien" ou "zéro" en anglais familier (on peut aussi lire nada Nadal, alors qu'on est en plein Roland-Garros, sans Nadal pour la 1e fois depuis 2005).

  Autres possibilités de Sators:
Sumer: un ave, madam Eva, nu Remus.
Remus en écume, l'ému, cène, Sumer...


  J'ai également utilisé d'autres formes, comme merus (pur), sérum et muser:
Sûr, ému, hâve, Râ, là, rêva humérus.
Mûre sud, Eve rêve, rêve du sérum.

Résumer amusa: là su, mare, muser...

Résumé se ruse, mesure, se muser (rien que les lettres REMUS)

5.6.23

et le dixième jour sanctifiera la coïncidence


à Lupin et Lopan

  Suite du billet précédent, 376e de Quaternité, 376 valeur de tserouf, le vocable hébraïque désignant chez les kabbalistes les procédés de combinatoire des lettres, tels l'anagramme ou l'acrostiche.
  A la fin de son écriture, le 1er juin, je découvris et citai le site ZionKaballah, précisément pour un article signalant que tserouf est l'anagramme de tsippor, "oiseau", le tserouf étant assimilable à la Langue des oiseaux, et je remarquai cette anagramme au début du billet.
  Un autre article du site m'a appris qu'une autre anagramme est porets, "cambrioleur", car je n'ai étudié que l'hébreu biblique. Ce mot d'hébreu moderne, translittéré PWRÇ, est l'exact renversement de ÇRWP, tserouf. J'avais depuis longtemps vu et commenté que le nom de Perec est issu de l'hébreu PRÇ, "briser", renversement de ÇRP, "purifier", d'où est issu tserouf, ce qui me ravissait car Perec est l'écrivain phare de la littérature à contrainte, palindrome, anagramme, etc.
  Ce porets m'a rappelé presto que j'avais repéré plusieurs allusions de Perec à notre héroïque cambrioleur national. Le 2 juin j'envoyai ce message à la liste Perec:
Perec cite plusieurs fois Lupin, explicitement dans Les Choses et « 53 jours », les 813 cannes et l’architecte Lubin Auzère de LVME étant vraisemblablement des implicitations.
Son nom est issu du verbe perets, פרץ, "briser", et je viens d’apprendre qu’en hébreu moderne "cambrioleur" se dit porets, issu de cette même racine (ou "casseur").
Toujours est-il que Les aventures d’Arsène Lupin gentleman-cambrioleur est traduit ainsi en hébreu
עלילותיו של ארסאן לופאן הפורץ הנוצץ
avec פורץ pour "cambrioleur", racine פרץ.
  Ensuite, je me suis attaché à l'orthographe de Lupin dans cette édition de 1966, לופאן, LWPAN (aujourd'hui c'est plutôt LWPN), qui en-dehors de tout contexte se lirait lopan ou loupan.
  Ceci m'a rappelé quelque chose, rafraîchi en consultant deux pages de mon ancien site, la première étant encore accessible ici (mais c'est très fouillis). Sur cette première page, le point qui m'intéresse est que j'avais appris en août 2004 que Frédéric Pineau avait émis l'hypothèse que le tableau de Poussin Et in Arcadia ego révélait l'emplacement de Herculanum, un siècle avant sa découverte. Je ne me souviens plus de ses arguments, son site n'existe plus, son livre de 2006 est épuisé.
  Quoi qu'il en soit, j'avais été amusé que, bien avant cette hypothèse, Perec avait accolé dans un palindrome (A Pierre Getzler, in La clôture) les mots "Herculanum" et "Et in Arcadia ego". La page suivante, inaccessible et toujours très fouillis, abordait des coïncidences liées à Naples, et ceci connut un couronnement le 11 août 2004, avec un film téléchargé par un ami venu nous rendre visite, Les aventures de Jack Burton, de John Carpenter.
  Jack Burton et ses amis y affrontent le fantôme d’un mandarin magicien vieux de 2000 ans, pensant pouvoir récupérer un corps de jeune homme en épousant une chinoise aux yeux verts (ce qui m'a rappelé que, dans La demoiselle aux yeux verts, aventure de Lupin, l'enjeu est une source de jouvence). Le nom de ce fantôme est Lo Pan. Mon esprit m’avait instantanément soufflé NAPOL. Voici près de 30 ans, j’avais donné un nom au phénomène responsable de l’accumulation de coïncidences dans ma vie, et ce nom était l’éon Napol..
  Jung à ce sujet parle de trickster, ou de Mercure. Mercure est le dieu des cambrioleurs (cf l'aventure d'Arsène Au dieu Mercure).
  Le mot "napolitain" était présent dans le palindrome de Perec (que je donnerai en fin de billet).

  J'avais cherché ce que pouvait signifier Lo Pan, et le lo pan, ou luo pan, est 
une boussole chinoise spécifique au Feng Shui ... Luo signifie "TOUT" et Pan "BOULE". Elle comporte un plateau tournant circulaire inscrit dans un cadre carré.
Luo Pan signifie littéralement " l'Univers sur un plateau".
Le cadre est de forme carrée en référence à la terre, le plateau est circulaire, en référence au ciel.

  Je connaissais bien sûr La mort et la boussole de Borges, et m'en étais inspiré pour mon roman écrit en 1999, avec ses trois crimes des 3/3, 4/4, et 5/5 aux sommets d'un triangle de Pythagore, et une dernière mort le 6/6 au point complétant ce triangle en un rectangle. Mais en 2004 je n'avais pas encore fait le lien entre les victimes MYGDAEL de Borges et les bordels Zwi Migdal de Buenos Aires. Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas la boussole Lo Pan qui m'a conduit à étudier de plus près cette nouvelle.
  La découverte dans le précédent billet de son Hôtel du Nord qui a "l'apparence générale d'une maison close", m'a conduit à réorganiser
y la apariencia general de una casa mala
en
una casa Mala Y General De Apariencia La
una casa MYGDAL, une maison migdal, un bordel... no code in the Spanish translationJ'ai alors pensé à mon roman qui avait été traduit en espagnol sous le titre Extrañas Apariencias...

  Tentative de récapitulation:
- Zwi Migdal, "cerf tour" m'a fait penser au tserouf, "anagramme";
- tserrouf m'a conduit à l'anagramme tres four, "trois quatre", thème essentiel de la nouvelle (les 3 apparents cachent des 4);
- tserouf est en hébreu l'anagramme de porets, "cambrioleur", et la nouvelle débute par un cambriolage qui a mal tourné;
- le gentleman-cambrioleur dont s'enorgueillit la France (en hébreu Tsarfat, dérivé de la racine tsaraf de tserouf) est Lupin, Lopan ou Loupan en hébreu, le lo pan ou luo pan étant en chinois une "boussole".

  Lors du Salon du Livre 2001 où j'avais été invité, j'avais découvert La bibliothèque de Villers de Benoît Peeters (1980), un autre roman inspiré par La mort et la boussole, et le tserouf permet de vérifier que l'auteur s'y est révélé bon cambrioleur, car "Benoît Peeters" a "bien été Porets".
  Je rappelle que son "LIVRE", où l'anagramme de "livre" est omniprésente, avait bien des points communs avec mon projet Novel Roman de 1998, interrompu par l'écriture de Sous les pans du bizarre, et achevé en 2018.

  Je constate souvent de consternants retards dans ma recherche, avec des évidences qui m'échappent parfois pendant des années.
  Des événements extérieurs peuvent être associés à mes dessillements, et c'est ainsi qu'il m'a semblé que mon intuition tserrouf = tres four le soir du 24 mai, 45 jours après avoir relié le tserouf à la nouvelle, était liée à un problème posé par Alexandre Carret à la liste Oulipo quelques heures plus tôt.
  J'ai déjà donné un sonnet d'Alex ici. Il indiquait pour celui-ci avoir suivi une contrainte, mais laquelle?
 

  J'ai été aussitôt frappé par le carré, délicat à réaliser en police Times. On utilise généralement une police à chasse fixe pour écrire des vers isocèles; j'ai composé beaucoup de textes carrés ainsi, et ai apprécié cette nouveauté, surtout venant d'un Carret. J'ai finalement compris que le poème figurait la ronde lune par ses 26 O soigneusement disposés:
 

  C'est donc ensuite, au lit, peu avant de dormir, qu'il m'est venu tres four. Je ne sais plus maintenant si j'avais vu précédemment que les initiales C et D des vers désignaient la lune croissante et décroissante, les O la pleine lune, ou si ça m'est venu le lendemain matin.
  Il y avait autre chose que je n'avais pas vu, la lune a traditionnellement 28 "mansions", et Alexandre suggérait d'imaginer les 2 mansions absentes correspondre à la nouvelle lune, l'avant et l'après du sonnet.
  Et bien sûr, je n'ai pas pensé alors au Lo Pan, cercle dans un carré.

  Le sonnet faisait au moins écho au billet alors en cours d'écriture, De Sol à Luna, en passant par Mercurius, où il était question de la Lune et du Soleil. Comme chaque fois qu'un texte me semble important, je le passe au Gématron, et ses 108 mots comptent 440 lettres de valeur 4886.
  Peu après avoir vu ceci, je me suis demandé quel était le numéro Strong de tsaraf, le verbe dont est issu tserouf, et c'est 6884, renversement de 4886, prenant tout son sens depuis la découverte de porets, renversement de tserouf. Le verbe a 33 occurrences, dont une s'écrit exactement comme tserouf, dans le Psaume 12 où il est question "d'argent purifié", kesef tsarouf (la lune est l'astre d'argent).
  La référence Strong 4886 m'est parlante, car il s'agit du verbe mashah, "oindre", dont la forme allemande salben m'est venue en un étrange rêve, mentionné dans le billet De Sol à Luna...
  J'avais mentionné ici la référence Strong 4444 pour le grec purgos, sans penser alors aux 4 crimes de La mort et la boussole, commis les 4 de chaque mois à partir de celui de la tour de l'Hôtel du Nord; j'ai plus tard souligné que purgos et Borges avaient une même étymologie, mais en oubliant la référence 4444.
  Le mot migdal (Strong 4026) s'écrit en 4 lettres en hébreu, MGDL, de valeurs 40-3-4-30, 4-3-4-3 selon la guematria réduite (mispar qatan).

  J'ai fait part à Alexandre de la coïncidence avec le tserrouf, et de mon anagramme "tres four", et il m'a répondu que cette anagramme était "fort sûre".

  108 mots... J'ai expliqué ici que mon éon NAPOL était lié aux 108 marches de l'escalier de la Dive chez Rabelais. J'aurais quelque chose en rapport à dire sur les 440 lettres, mais ce sera pour plus tard...

...car il y a plus immédiat, avec ce qui s'est passé la nuit du 3 au 4, à 3 heures.
  J'écris ceci le dimanche 4 juin. Je me suis donc réveillé à 3 heures assez exactement, selon mon réveil, j'ai été πC et avant de me rendormir il m'est venu que les initiales C et D du sonnet lunaire d'Alex étaient les lettres de rangs 3 et 4, d'où le rapport se précise entre le sonnet et mon intuition "tres four".
  Mais il y a bien davantage, et du vérifiable pour une fois.
  En début de semaine, j'avais regardé les 3 premiers épisodes de Comptine mortelle, mini-série de la BBC disponible sur le site france-tv. Les 6 épisodes étaient en principe disponibles, mais il y avait un bug pour le 4e, résolu hier et j'ai donc vu le 3 juin la fin de la série, adaptée du roman Magpie Murders de Anthony Horowitz, quelqu'un dont je connais le nom mais dont je n'ai jamais rien lu. Voici la présentation:
Susan Ryeland, une éditrice, attend avec impatience le neuvième roman d’Alan Conway, la star du roman à énigmes. Le héros de ses aventures, Atticus Pünd, est un détective privé allemand qui n’a pas son pareil pour résoudre des enquêtes, dans l’Angleterre des années cinquante. Mais le manuscrit s’avère incomplet et, pire encore, Alan Conway meurt subitement! Susan se lance alors dans sa propre enquête pour retrouver le chapitre manquant du manuscrit et pour comprendre ce qui est arrivé à Alan.
  Je vais spoiler un max, divulgâcher si l'on préfère. Alan Conway est un écrivain aigri qui déplore de devoir son succès à de vulgaires polars, alors qu'il avait de tout autres ambitions. Depuis le début de sa série policière il a prévu un gigantesque pied-de-nez au monde de l'édition: les titres de ses 9 romans, au terme desquels il ferait mourir Atticus Pünd, formeraient l'acrostiche AN ANAGRAM,
 

"une anagramme", anagramme qui est celle du nom du détective, a stupid cunt, "un stupide con", et cunt est plus grossier que "con" en français. L'édition française du roman avait nommé le détective Fidèle Staupert, pour l'anagramme "fils de pute taré".

  Or j'ai imaginé en 2000 le détective Michel Sérouf, dit "le Mérou", détective sourd-muet, héros de 14 romans signés Jeanne-Eve Turdo, disparue en 1941. On pensait le 14e roman inachevé, son dernier "mot" étant la réplique J d'un personnage que la narration suggérait être le Mérou. On découvre que les dernières lettres des 14 romans épellent à rebours JEANNE EVE TURDO, d'où il s'ensuit que le roman était bien achevé. Le fait que le personnage suspecté d'être le Mérou ne l'est pas est suffisant pour qu'un lecteur idéal découvre la solution de l'énigme.
  Le nom du détective était une anagramme du mien, REMI SCHUL..., avec Z transformé en FOE pour une certaine raison (donnée ailleurs, j'y reviendrai). Il y a de multiples translittérations de tserouf, dont serouf.
  Ce 14e roman se passait dans un camp de prisonniers, en Allemagne, alors que Atticus Pünd, opposant au régime nazi, a passé la guerre dans un camp de concentration.
  Je n'imagine pas que Horowitz ait lu ma page, mais elle existait bien avant qu'il écrive son roman, et ceci pourrait permettre des hypothèses un peu plus acceptables que le total hasard, comme la causalité formative de Sheldrake...

Note du 6/6: Il faudra y revenir, mais voici un aperçu de ce qui aurait pu me venir au premier JET.
  Le générique de la série montre une machine à écrire venant de taper THE END, ce qui m'a fait me demander si ce n'était pas le titre en VO (non, c'est bien Magpie Murders). Or la résolution de l'énigme du 14e Mérou de J-E Turdo, apparemment inachevé, était parallèle dans mon projet de 2000 à celle d'un autre roman, La fin, monsieur Win, dont les deux chapitres finaux étaient manquants. Le 99e était à décoder dans les 98 précédents, et le 100e dans le 99e (je n'ai en fait écrit que ces deux chapitres, donnés sur la page mentionnée supra).

  Il y a davantage. C'est donc dans la nuit du 3 au 4 juin qu'il m'est venu que les lettres C-D d'Alex correspondent à 3-4, en écho à mon "tres-four" du soir du 24 mai, le 25 si l'on suit le comput borgesien de démarrer le jour au coucher du soleil, or ce 4 juin est le 10e jour après le 25 mai, alors que j'avais déjà choisi d'intituler ce billet
Et le dixième jour sanctifiera la coïncidence
en pensant au 10e jour de La décade prodigieuse, et en comptant publier ce billet le 7 juin, 10e jour en partant du billet du 29 mai,
De Sol à Luna, en passant par Mercurius
afin d'avoir une trilogie sur 10 jours de 3 billets centrés sur le 376e,
Du triangle TRES au losange FOUR (la magie)
de valeur 376 du tserouf.

  Je me suis renseigné sur Anthony Horowitz, et j'ai appris qu'il avait écrit les scénarios des premières saisons de la série Inspecteur Barnaby, or mon intuition des 4/5es de la vie de Jung tombant le 4/4/44, dans la nuit du 7 au 8 septembre 2008, m'avait parue liée à l'épisode 11/2 de Barnaby vu le soir du 7, Noces de sang, où la résolution d'une anagramme (cast no sin here = Catherine's son) permettait de démasquer le meurtrier. Mais depuis plusieurs saisons Horowitz n'était plus un scénariste de la série.

  Atticus Pünd est évidemment inspiré par Hercule Poirot. J'ai cherché une anagramme significative pour ce roi des détectives, et trouvé "le roi tcerouph".
  J'ai mentionné récemment un polar amusant, multipliant les jeux anagrammatiques, où l'enquêteur est un flic à la retraite nommé Pierre Choulot.

  Avant le formidable écho entre les détectives Atticus Pünd et Michel Sérouf, j'ai pensé la semaine dernière à Jeanne-Eve Turdo, car une rubrique d'une matinale de France-Inter était consacrée à la peintre Anna-Eva Bergman, mentionnant son utilisation du nombre d'or. J'ai regardé un peu ses oeuvres, sans y repérer de construction dorée immédiate. Un docu est visible actuellement sur Arte, le nombre d'or est mentionné, sans plus.
  Les lettres C-D sont aussi les notes do-ré, et le dernier O du sonnet lunaire d'Alex est dans "le silence d'or".

  Horowitz est né le 5/4/55, et cette date était comme le 4/4/44 le mardi de la Semaine sainte.

  Ces deux derniers faits me rappellent que "ma" BLO a été intitulée Rémi face au lacis doré, et j'ai découvert que ce titre existait déjà, pour une composition du belge Daniel Schell, né le 5/4/44.

  La "lune câline" d'Alex m'a fait lui demander s'il n'avait pas pensé à la chanson Ame câline de Polnareff, "Polna" qui en 1972 a révélé au monde la face cachée de la lune. Non.
  C'était avant que j'apprenne que le cambrioleur Lupin était un porets Lopan, mais il y a longtemps que je suis sensible à la polnarévolution, le mot "révolution" m'étant lui aussi significatif, et je mentionnai dans le premier billet de la trilogie envisagée son anagramme "trouve lion".
  La trilogie n'est plus de mise, car j'ai laissé de côté beaucoup de petites choses, prévoyant qu'elles risquent de n'être pas si petites dès qu'il s'agira d'approfondir, aussi il y aura au moins un 4e billet dans cette série tseroufienne...

  J'avais promis le palindrome PG-GP de Perec, que voici donc. Le dédicataire Pierre Getzler est peintre, d'où les multiples références picturales, mais cela n'explique pas la présence de Herculanum et de deux volcans italiens, en songeant au  tableau de Poussin Et in Arcadia ego qui révèlerait l'emplacement de Herculanum, selon l'hypothèse signalée plus haut.


PG
Elan ici venu à je - Nul Eden, et ni art-noce
ni le fallace lustre vu, O traître vase tuteur
à l'Ecole -
Mêles sectes et Ordre. Plisse, déçu : Trucs ?
Boréal chemin radial - Nu à lie, rape, porte-idole : MédraNoé, Lasare. Martyrologe !
Eh, Port-Saïd à cran - item : un à lucre héliotrope - le fleuve (Nil, Ob...) mort secrète, je révère, vivant élu, Outamaro Napolitain - Système - Passage du névé -  Réel

Klee revenu, Degas sapé, Metsys - Nia-t-il, O panorama tu, où l'Etna vive - Rêve - rejeter ce Stromboli né, vu : Elfe, le Port, O île - Herculanum
Et in Arcadia (strophe) ego.
L'or y tramera sa léonarde mélodie : Trope pareil à un lai d'Arnim, eh, claer-obscur ! Tu cèdes s'il perd ?
Rotes - et cesse le mélo, cela rue. Tu t'es averti - Art ouvert, su : le cal (- La féline contrainte -) né de lune jaune vicinale.
                                                    GP



  Tiens, ça finit par une "lune jaune vicinale": "câline lune, jeu vain?"
  Je remarque aussi que Perec a dû incruster le mot STROPHE dans Et in Arcadia ego. J'y vois l'anagramme de TSEROPH, et ce billet m'avait fait proposer LE TSEROPHE pour TELESPHORE, l'enfant-dieu mercuriel placé par Jung au centre de la pierre de Bollingen.

  Publier ce billet le 10e jour en partant de celui du 29 mai, en référence à Ten days' wonder, n'a plus trop de sens, aussi je le publie ce jour où je l'achève, le 5 juin, 8e jour qui a encore un écho avec Queen, auteur de Et le huitième jour...
  Mais ce 5 juin a aussi une particularité, qu'on découvrira en écoutant le Jeu des 1000 euros à 12 h 45, ou plus tard son podcast.