29.1.19

Belletto


  Je reviens aux grilles de l'avant-dernier billet, 273e billet de Quaternité qui m'a conduit à constater que les 6 grilles auxquelles j'ai abouti récemment se répartissent en deux groupes de 3 grilles de la forme a2 + ab + b2, soit
81 + 90 + 100 (ou 92 + 9x10 + 102) = 271 lettres pour les grilles de Epstein-Rapilly-Schulz, et
64 + 88 + 121 (ou 82 + 8x11 + 112) = 273 lettres pour les grilles de Ricardou-Barth-Schulz.

  Je n'ai pas encore donné la somme pour les 6 grilles, 544, un nombre qui m'est évocateur et que j'ai d'ailleurs fait intervenir dans le chapitre 12 de Novel Roman.
  Bref, la Fama Fraternitatis (1614) fait naître et mourir Rosencreutz en 1378 et 1484, deux multiples de 106.
  Les 7 inscriptions de son tombeau comptent 135 lettres totalisant la valeur 1484, selon un procédé donné dans un autre écrit rosicrucien, Les noces chymiques de Christian Rosencreutz (1618), où on trouve d'autres chronogrammes.
  L'inscription principale, l'épitaphe de Rosencreutz, a 8 mots et 48 lettres :
ACRC Hoc Universi Compendium Vivus Mihi Sepulchrum Feci = 544
  Les 15 Sinfonies de Bach, ou Inventions à 3 voix  (BWV 787 à 801), totalisent 544 mesures, permettant une correspondance avec les valeurs des 8 mots de l'épitaphe:
  Malgré cette parfaite adéquation, et les ingénieuses trouvailles de Van Houten et Kasbergen dans leur Bach et le nombre, j'ai du mal à admettre l'idée d'un Bach rosicrucien, et m'en explique ici. S'il est bien plus facile d'accepter que Valentin Andreae ait planifié la valeur 1484 des inscriptions du tombeau du mort en 1484, je peux aussi y voir un "hasard", ou du moins un phénomène du même ordre que la correspondance entre les valeurs des mots de l'épitaphe et les Sinfonies.

  J'en viens à du neuf, à ma lecture quelques semaines après ma découverte des 88 lettres de la grille de Letters, menant au total 544 pour les 6 grilles, d'un roman où apparaît un chapitre BWV 544, et ce n'est peut-être pas le plus surprenant.
  J'ai déjà évoqué René Belletto, en juillet 2014 pour son roman Le livre, lu parce que Rivelle, anagramme de "le livre", est un personnage de tueur imaginé dans La bibliothèque de Villers, où Benoît Peeters joue de différentes manières avec les 5 lettres du mot LIVRE. Une coïncidence essentielle pour moi est l'apparition d'un personnage Pierre Rivelle dans un polar paru chez un petit éditeur, Six couleurs pour l'enfer de Guérard et Mosseri, où le détective David Larno est engagé pour filer un nommé Rivelle, habitant un hôtel de la rue Lecourbe. Or Le livre de Belletto débute dans une clinique d'une rue imaginaire donnant dans la rue Lecourbe, ce qui m'a inspiré pour le chapitre 11 de Novel Roman.

  Belletto est un écrivain discret, difficilement classable. J'avais apprécié en son temps Sur la terre comme au ciel, en partie parce que son héros jouait de la guitare, comme moi, et j'imagine comme Belletto. J'en ai lu plusieurs ensuite, sans le classer parmi mes incontournables.
  Je ne sais trop pourquoi je n'avais pas cherché à creuser le sillon ouvert avec Le livre (tiens ça se dit kitap en turc, autre mot de cinq lettres, comme novel, roman, kniha), toujours est-il que samedi 12 janvier, de passage à la médiathèque de Manosque, mon regard est tombé sur la rayon Belletto, assez pauvre à vrai dire, et j'ai emprunté Hors la loi (2010).

  Le roman compte 24 chapitres, alternant d'une part le récit à la première personne de Luis Archer (on pense au détective Lew Archer de Ross McDonald), d'autre part une narration suivant la famille Nomen ("nom" en latin).
  Luis Archer est professeur de musique jusqu'en 1996, puis arrangeur et transcripteur selon un goût très éclectique. Il a d'abord été guitariste, puis a délaissé la guitare au profit du piano, ce qui est aussi mon cas (de la guitare sèche au piano aqueux).
  Il est né le 6 juin 1966, soit le 6/6/66, tandis que les époux Nomen ont été assassinés le même jour, entre Gometz-la-Ville et Limours-en-Hurepoix, une route que je prenais tous les jours en 1971-72 quand j'habitais Limours et que je travaillais à Gif. Curiosité, nos plus proches voisins à Esparron habitent une partie de l'année à Limours.

  Le meurtre des époux Nomen n'a jamais été élucidé. Ils se nommaient Albin et Eva. On peut penser à Adam et Eve, d'autant que adam signifie "homme" et "rouge" en hébreu. Il y avait (aura plutôt puisque cet autre Belletto est de 2014) dans Le livre un Albin Moreno, "blanc noir", qui m'a rappelé mon Alban Lenoirc, narrateur de Novel Roman.
   Lorsque Luis Archer apprend, en 2008, la mort d'Albin Nomen le jour de sa naissance, il ne doute pas d'être en quelque sorte sa réincarnation, et vérifie que les heures concordent. J'ai imaginé quelque chose d'analogue dans le chapitre 10 de Novel Roman, où Elmo Orvann meurt à l'instant même où naît la petite Nora Velmon.
  Ce transfert de vie un 6/6/66 m'évoque bien sûr l'échange Jung-Haemmerli du 4/4/44, d'autant que Jung est mort un 6/6, mais le 6/6/61. 2008 est l'année où j'ai vu l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44.

  Les Nomen ont laissé deux enfants, l'ado Michel et sa soeur Lucie, 6 ans. Lucie est enceinte début 1986, met au monde la petite Clara le 10 septembre, de père inconnu, et meurt peu après.
  Luis Archer vit un épisode dramatique en 1996. Son élève préférée est violentée et meurt de ses blessures, heureusement après avoir pu innocenter Luis, soupçonné. Le père pas convaincu tente de tuer Luis, puis se suicide. Luis démissionne et se consacre à arranger diverses musiques, éditant plusieurs recueils qui connaissent un certain succès, et sont notamment remarqués par Clara Nomen, laquelle joue du piano, couvée par son frère Michel, devenu un peintre coté.

  Clara grandit, sans que son corps s'éveille à la sensualité. Jusqu'au 23 mai 2008 où elle découche pour passer la nuit chez un ami musicien, Vincent, chapitre 14, BWV 544. En tout bien tout honneur, mais Michel croit qu'elle lui échappe, et va se tuer au bord de la Seine, laissant un mot pour Clara sur la porte de leur maison, au 3 impasse du Midi à Saint-Maur.
  Luis a un ami très proche, Maxime Voutand-Bersot, nom digne de San-Antonio n'aidant guère à prendre l'histoire au sérieux, né le 6/6/65. Il va souvent le voir, au 1 impasse du Midi à Saint-Maur, et ce 24 mai 2008 le découvre mort, revolvérisé par un autre homme également mort, étranglé par Maxime. A côté d'eux une mallette ouverte, contenant un million d'euros...
  Luis s'empare de la mallette et s'apprête à regagner sa voiture garée dans l'impasse lorsqu'il voit passer une voiture de police... Il franchit la haie séparant le 1 du 3 et découvre le mot de Michel Nomen annonçant son suicide à sa soeur. La porte est ouverte, il entre, et est émerveillé par un portrait de Clara récemment peint par son frère...
  Le téléphone sonne, le répondeur se déclenche, c'est quelqu'un qui croit parler à Michel Nomen, et qui lui annonce que Clara a été enlevée, et qu'elle lui sera rendue contre 300 000 euros...

  Là ça commence à franchement délirer. Luis paie la rançon, mais Clara n'a pas été enlevée, pas par des humains en tout cas. Un certain Alex Sproutks l'a emmenée faire un voyage dans des univers plus ou moins parallèles. Il la ramène néanmoins sur terre, et le 2 juin Luis et Clara se rencontrent enfin.
  Clara a hérité de sa mère un cahier sur lequel Albin Nomen avait noté un quatrain le jour de sa mort, le 6/6/66:
Amours rêvés de ma jeunesse
Se sont enfuis avec le temps
Mais que jamais ne disparaisse
Le souvenir que je t'attends.
  Elle n'a pu trouver qui en était l'auteur, et pose la question dans toutes les librairies où elle passe.
  Luis connaît aussi ce quatrain, sans se souvenir d'où il lui vient. Lui aussi en cherche l'auteur, et pose la question dans toutes les librairies où il passe.
  Il a entendu parler de l'ouverture d'une nouvelle librairie au 21bis rue du Dragon, et lorsqu'il y entre une jeune fille récite au libraire les deux premiers vers, que Petrus Lebaz ne connaît pas, mais Luis peut compléter le quatrain...

  Pour en finir avec ce quatrain, la note du 6 juillet 2016 (mon 66e anniversaire) de cette page m'a appris que Belletto l'avait déjà utilisé dans d'autres romans. Il en est probablement l'auteur.

  Le roman s'achève le 6 juin 2008, 42e anniversaire de Luis, sur la première union des lèvres de Luis et de Clara, qu'on peut imaginer préluder à un grand amour.
  Clara raconte à Luis son odyssée extraterrestre. Luis ne met pas en doute sa sincérité, mais se pose des questions... Je remarque le nom de l'inventeur de l'alliage du vaisseau d'Alex, Guy MERANCLANO, anagramme de CLARA NOMEN.
  A deux lettres près, ce sont les mêmes lettres que ROMAN NOVEL, dont j'ai donné une quarantaine d'anagrammes dans mon roman (dont VALOR NOMEN). Au plus proche, on aurait ROMAN NACEL, ou si l'on veut des mots existants, ROMAN CLEAN (car Nomen est ici un nom propre) ou ROMAN LANCE.

  J'en viens au titre du chapitre 14, BWV 544. Lors de la soirée du 23 mai chez Valentin, celui-ci fait écouter à Clara une version qu'elle ne connaissait pas de la fugue du Prélude et Fugue pour orgue BWV 544, par François-Henri Houbart (qu'on peut entendre ici). Le caractère aérien des 33 mesures au centre de la fugue, ne faisant pas usage du pédalier, tissent un cocon sonore qui a pour effet d'éloigner Clara de son compagnon, pour lequel elle eût pu éprouver un penchant.
  Le thème de cette fugue est plutôt lourdingue, 15 croches liées,
mais Bach est aux commandes...

  Je ne soupçonne guère que Belletto ait choisi ce BWV en pensant aux 544 mesures des Sinfonies, le point crucial de la thèse défendue dans Bach et le nombre, mais il est tout à fait imaginable que ce soit intentionnellement que le seul chapitre 14 ait un titre bachien, car tout amateur éclairé a au moins entendu parler de la thèse de l'importance pour Bach du nombre 14, valeur de BACH, et les musicologues les plus circonspects admettent que l'apparition du thème BACH dans le Contrepoint 14 de l'Art de la Fugue est voulue.
  Chapitre 14 parmi 24, autre probable nombre clé pour Bach, maître des 24 tonalités, Bach qui a organisé son arbre généalogique de telle manière à ce qu'il y fût le numéro 24, Bach dont une oeuvre essentielle est le Clavier bien tempéré, couvrant les 24 tonalités, 12 majeures et 12 mineures.
  Les 24 chapitres de Hors la loi se découpent également en 12 chapitres Luis et 12 chapitres Nomen, sans alternance stricte. Le roman débute par deux chapitres Luis, puis on a des couples Nomen pour les chapitres 13-14 et 20-21.
  La passion de Belletto pour Bach transparaît dans plusieurs romans. Ici Luis travaille les Suites anglaises, tandis que Clara est remarquée pour son interprétation des Partitas

  Comme je l'ai conté ici, le passage au nouveau mode d'immatriculation m'a fait penser qu'il y aurait 999 véhicules immatriculés BA-???-CH, me demander si j'aurais l'occasion d'en rencontrer, et quel serait le premier numéro associé. Je n'en ai vu qu'un seul, le 21 février 2012 (tiens, le 21/02/2012, je n'avais pas vu alors le palindrome), et ce numéro était 024:
  Je n'ai pas toujours en tête toutes les relations bachiennes, et en 2012 il m'avait échappé que, selon Bach et le nombre, Bach avait veillé à ce que ce fût la Sinfonie 14 (=BACH) qui correspondît à l'acronyme quadrilittère de l'épitaphe, ACRC (=24). Cette Sinfonie est en Si bémol majeur, soit B selon la notation allemande, et les Sinfonies dans les tonalités B-a-c-h totalisent 158 mesures (JOHANN SEBASTIAN BACH).

  J'ai étudié la partition de BWV 544. La fugue compte 88 mesures, écho aux 88 lettres de la grille de Letters qui m'ont conduit au total de 544 lettres avec les 5 grilles précédentes.
    Jerome Bray voit le Phi-point répartir ces 88 lettres en 54-34, mais plus exactement la répartition arrondie à une décimale serait 54,4(!)-33,6, et j'avais trouvé significatif que le Phi-point tombe dans la 55e lettre, la première où il est question du nombre d'or.
  Les 33 mesures "aériennes" de BWV 544 sont comme annoncé au presque exact milieu de la fugue, après 27 mesures, et suivies ensuite de 28 mesures. Dans Bach ou la Passion selon Jean-Sébastien (2003), Guy Marchand admet comme valide un rapport d'or entre une section médiane et la somme des sections l'encadrant, ainsi en va-t-il de ce qu'il appelle "Passion", la fugue BWV 997, en 3 sections 48-60-48 qu'il lit
48+48 / 60 = 96/60 = 8/5 (Fibonacci).
  Il en irait de même pour BWV 544:
27+28 / 33 = 55/33 = 5/3 (Fibonacci).
  Je ne suis guère convaincu par la thèse de Marchand, mais c'est un livre publié, qu'aurait donc pu lire Belletto.

  Le Prélude de BWV 544 compte 85 mesures, ainsi l'ensemble compte en tout 85+88 = 173 mesures, encore un nombre évocateur pour le bachien-rosicrucien. C'est qu'il y a un unique point d'orgue parmi les Sinfonies, dans la numéro 6, et que ce point d'orgue scinde leurs 544 mesures en 173-371, avec 173 valeur de Fama Fraternitatis, le manifeste Rose-Croix de 1614.
  Van Houten et Kasbergen lisent encore R-C dans 17-3, et C-R dans 3-71.
  S'ils n'ont pas osé faire intervenir dans leur exégèse les numéros BWV (qui n'ont été attribués qu'au siècle dernier), ceci ne déparerait pas avec leur théorie d'un Bach omniscient qui aurait connu trente ans avant la date exacte de sa mort, aussi pourquoi n'aurait-il pas prévu la classification BWV?
  Quoi qu'il en soit, des échos apparaissent entre ce numéro BWV 544 et l'oeuvre elle-même, section d'or 54,4 des 88 mesures de la fugue, répartition palindrome en 173-371, avec 173 nombre de mesures de l'ensemble prélude-fugue (les autres répartitions palindromes sont 470-74 et 272-272).

  Il y a deux citations en exergue de chaque chapitre de Hors la loi (comme chacune des 24 tonalités du Clavier bien tempéré compte deux pièces, prélude et fugue). J'ai remarqué au chapitre 16, titré Nomen, cette citation de Mallarmé
Tu remarquas, on n'écrit pas, lumineusement, sur champ obscur, l'alphabet des astres, seul, ainsi s'indique, ébauché ou interrompu; l'homme poursuit noir sur blanc.
  La même exacte citation introduit La bibliothèque de Villers, de Benoît Peeters, livre qui intervient dans diverses coïncidences:
- c'est un jeu avec les lettres du mot LIVRE, présentant de multiples liens avec mon projet de 1998 jouant avec les lettres de NOVEL ROMAN, alors que j'ignorais tout du roman de Peeters;
- je l'ai découvert en 2000 dans des circonstances ébouriffantes relatées ici, plus tard reliées à une expérience de mon ami Jean-Pierre Le Goff avec les fourmis;
- comme indiqué plus haut, c'est son personnage Rivelle, anagramme de "le livre", qui m'a fait lire en 2014 Le livre de Belletto, et y trouver des échos avec un autre polar où il y a un Rivelle, et avec Novel Roman (mon personnage Alban Lenoirc et celui de Belletto, Albin Moreno).

  Les pistes se multiplient et s'enchevêtrent vertigineusement. Ce blanc et ce noir, mots clés de La bibliothèque de Villers, ont aussi intéressé Le Goff via les 88 touches du piano, 52 blanches et 36 noires, et j'y ai ajouté ma "touche" personnelle en constatant que
BLANC + NOIR = 32+56 = 88.
  Si pour moi l'aspect majeur du jeu ROMAN NOVEL, est AMOR-N, LOVE-N, avec amour-haine pour le premier terme, le second terme donnerait logiquement
LOVE HATE = 54+34 = 88, 54-34 étant le partage doré de 88, donné explicitement par Barth dans Letters.
  L'écriture enfin réalisée de Novel Roman en 2018 a donné lieu à une innovation,LOVE & HATE l'ambigramme LOVE AMOR par symétrie centrale (ci-dessus), alors que je suis depuis longtemps admiratif de cet ambigramme LOVE HATE par symétrie verticale (avec la fille dans le miroir qui a l'air plus amicale, sinon amoureuse, que l'original).

  Il se constelle décidément beaucoup de choses autour des 88 mesures de la fugue BWV 544, dont il existe au moins trois transcriptions pour piano (celle-ci est disponible sur YouTube, avec la partition qui accompagne la musique). On a donc 88
= 54+34, rapport doré optimal correspondant à LOVE/HATE;
= 55+33, rapport fibonaccien 5/3 présent dans la fugue;
= 52+36, touches blanches et noires du piano;
= 56+32, valeurs de NOIR et BLANC;
= 50+38, valeurs de MICHEL et ALBIN, oncle et grand-père de Clara (Albin-Michel?);
= 35+53, CLARA = 35 va peut-être devenir madame ARCHER = 53...;
= 44+44, autre partage palindrome, correspondant par exemple à PERE UBU (et les 85 mesures du prélude correspondraient à MERE UBU);
= 45+43, OUI et NON (que m'avait signalé phrère Laurent; à propos, Laurent avait remarqué une coquille sur la rue parisienne Clauzel, devenue son patronyme Cluzel, et la rue Clauzel est mentionnée dans Hors la loi, proche du domicile de Luis Archer, 49bis rue des Martyrs; j'ai aussi utilisé la rue Clauzel chapitre 6 de Novel Roman).
Note du 5/10/22: j'ajoute à la liste précédente
88 = 58+30, valeurs de NIGHT et DAY, couple proche de NOIR et BLANC...

  Je remarque
ALBIN NOMEN = 38+61 = 99.
61/38 est un rapport doré optimal d'une suite additive dont le rapport suivant correspond à
NOUVEAU ROMAN = 99/61.
  C'est en 88 (1988) que Benoît Peeters a publié deux recueils de nouvelles de Ricardou, "chef de file du Nouveau Roman", où deux nouvelles contiennent des autoréférences à des pages, 99 et 61.
  A cette page 99, Ricardou a modifié le logo de l'éditeur, les impressions nouvelles, pour en faire les romances nouvelles, de telle façon qu'on pourrait lire dans un rectangle les exactes lettres roman novel.
  LUIS = 61 serait la réincarnation de ALBIN = 38.

  Peeters est aussi l'éditeur de la nouvelle Histoire naturelle, de Jean Lahougue, laquelle intervient dans les coïncidences formiques (et formidables) avec Le Goff, et que j'ignorais jusqu'en 2012 être directement influencée par la diagonale BELCROIX des Lieux-dits de Ricardou.
  Ai-je déjà dit que BELCROIX=88 ? peut-être, mais je n'ai pas remarqué jusqu'à aujourd'hui le partage immédiat
BEL CROIX = 19 69, 1969 étant l'année de publication des Lieux-dits et celle où sont censées s'échanger les 88 lettres de Letters.

  Je rappelle que les 6 grilles totalisant 544 lettres sont
d'une part trois tables des chapitres,
- le carré 8x8 des Lieux-dits permettant de lire en diagonale BELCROIX;
- les 88 lettres de Letters disposées de façon à lire LETTERS;
- le carré 11x11 du projet 1998 de Novel Roman permettant de lire en diagonale ROSENCREUTZ, sans connaître les Lieux-dits;
d'autre part les trois grilles de Epstein-Rapilly-Schulz, reliées par le jeu LOVENDALE.

  L'ami de Luis au nom improbable est donc
MAXIME VOUTAND-BERSOT = 241,
le nombre à l'origine de mon précédent billet, correspondant notamment à la somme des nombres en rapport d'or 92 et 149, numéros des membres de l'association 813 AMOZ et SCHULZ, noms de valeurs 55 et 89, 10e et 11e termes de la suite de Fibonacci, somme 144.
  Les voisins de Voutand-Bersot ont le nom non moins improbable Nomen. Je rappelle que 241 est aussi la valeur de PRENOM FRANK NOM WAGNER (81/50, 42/68, rapports dorés), avec Frank Wagner contributeur de la revue Formules n° 9 où figure l'anagramme involontaire de PRENOM NOM. Le destin de Michel Nomen s'est décidé lorsque Clara a découché le 23 mai 2008, 144e jour d'une année bissextile.

  Je remarque enfin le nom de l'élue de Luis,
CLARA NOMEN = 35 61.
  Les oulipotes s'exercent chaque année à triturer un texte d'un oulipien. En 2012, le texte choisi était C'est un soir de vent, de Harry Mathews, édité par P.O.L. comme Hors la loi. C'était un paragraphe de 4 phrases où j'avais vu que la première phrase avait 35 lettres, la suivante 61, et les deux autres 35 et 61 mots, 35 et 61 étant en outre les valeurs de UN et SOIR.
  J'ai ensuite appris que ce bel équilibre était dû à deux erreurs dans la recopie du paragraphe... Le texte a eu 241 (tiens!) récritures, et ma première, autodescriptive, a exploité ce jeu 35-61:
Je lis depuis huit ans les textes de Zazipo. Chaque année j’ai cherché en vain la contrainte élaborée du texte proposé. Enfin arrive ce texte de Mathews, avec sa loi des plus récurrentes : le titre idéal de l’alinéa serait « Un soir », or ces deux mots ont les valeurs numériques trente-cinq et soixante-et-un. La suite s’en déduirait : la première phrase a trente-cinq lettres, la suivante soixante-et-une, et ce sont ces mêmes nombres qu’on retrouve dans les deux autres phrases, mais pour les mots ; la troisième phrase a trente-cinq mots, la dernière soixante-et-un ; peut-être faudrait-il étudier aussi la gématrie totale des mots de ce paragraphe.
  Outre les phrases de 35 et 61 lettres, 35 et 61 mots, la gématrie de l'ensemble est 6135.

  Je reviendrai très prochainement sur Belletto. Je suis en train de lire L'enfer, aux échos effarants avec mes préoccupations, et viens de finir Mourir, où préfigure l'épisode de la mallette de billets permettant de payer la rançon d'un faux rapt. Dans Hors la loi, Luis, né le 6/6/66, trouve deux personnes entretuées autour d'une mallette contenant un million d'euros, puis reçoit un coup de fil qui ne lui était pas destiné. Luis paye la rançon de Clara, mais la femme qui lui est rendue est Irène, avec qui il a une courte liaison.
  Dans Mourir (2002), Sixte trouve deux personnes entretuées autour d'une mallette contenant deux millions de francs, puis reçoit un coup de fil destiné à Louis, l'un des morts, annonçant que sa femme a été enlevée. Sixte paye la rançon d'Armelle, mais la femme qui lui est rendue est Reine, avec qui il a une liaison.
  Reine Irène... Chapitre 13 de Novel Roman, j'ai surnommé Regina un personnage qui reprenait le tour de magie de Angier dans Le prestige.

Note du 19 juin 19: Je viens de rencontrer un autre personnage né le 6/6/66, le diabolique Zerevan Zebek dans Le huitième jour, de John Case (2002). Cette facétie n'est pas soulignée dans le roman, où Zebek est un Yézidi qui a fraudé pour se faire reconnaître Grand Imam de la secte, afin de disposer des fonds nécessaires à une entreprise maléfique.
  Ce n'est qu'en achevant ce livre aujourd'hui qu'il m'est revenu que j'avais utilisé cette date du 6/6/66, en suggérant à la fin de Sous les pans du bizarre que mon roman avait été écrit du 6/6/66 au 9/9/99. La dernière date était presque exacte, puisque j'ai achevé le 7 septembre le seul chapitre qui me faisait problème, Irène Lapnus, et découvert que ce jour était la Ste Reine, anagramme d'Irène (tiens, j'achevais ce présent billet avec les noms Reine et Irène chez Belletto).
  Je n'ai pas de souvenir particulier du 6/6/66, mais l'année faisait allusion à mon prof de lettres de première, Georges Sallet, alias Gilles Sandier, qui m'avait fait découvrir la beauté des hexamètres de Virgile.
  Quelques jours avant de découvrir l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44, j'avais prêté attention à la mort de Ruth Roman le 9/9/99, et j'avais repensé à mon utilisation de cette date.
  Le huitième jour m'a été d'une lecture agréable, sans notable surprise. Une petite chose cependant, Zebek est confondu par la datation au carbone 14 du simulacre à son effigie qu'il a substitué à la statuette sacrée des Yézidis, sculpture de bois du 13e siècle, mais l'analyse indique que le bois a de 100 à 180 ans. Le héros Danny Cray déplore que ce ne soit pas exactement 140, or c'est précisément la valeur de ZEREVAN ZEBEK.
  La dernière page foliotée de l'édition française Albin Michel a pour numéro 444.

16.1.19

de la Pâque à Paco


  Je suis loin d'en avoir fini ni avec Letters, ni avec la revue Formules n° 9 où j'ai appris l'existence de ce roman épistolaire.
  Dans cette revue il y a donc la grille 'ferroviaire' de Cyril Epstein, avec sa colonne centrale OMNNMREOP anagramme involontaire de NOM PRENOM, alors que la grille contient un nom, Wagner, et un prénom, Manon, de première importance pour Cyril.
 
  J'ai vu ici que
NOM PRENOM = 42+81 = 123
me rappelant
GEORGES PEREC = 76+47 = 123,
alors que Perec est convoqué dans les commentaires introduisant la grille de Cyril, alors que sont présentes également dans la revue trois grilles de Robert Rapilly, résolument inspirées par Perec, et dont la gématrie totale est, par hasard toujours, 7647, qu'il est tentant de scinder en 76-47, GEORGES-PEREC.
    Robert est aussi l'auteur de la grille ferroviaire de largeur 9, comme celle de Cyril, offrant des messages intentionnels dans les première et dernière colonnes, comme chez Cyril, et une anagramme involontaire de NOM PRENOM (+ I) dans la colonne centrale.
  C'est complètement impossible, dirait un autre Georges, mais Cyril et Robert affirment qu'ils ont composé ces grilles tout à fait indépendamment, et ce n'est qu'un aspect d'un entrelacs que j'ai tenté de résumer dans le précédent billet.

GEORGES / PEREC = 76/47 =1,617... est un nom doré, ce qui est remarquable pour quelqu'un qui témoignait d'un intérêt pour le nombre d'or et envisageait de l'utiliser pour composer des textes. Si les réalisations revendiquées de tels textes sont restées à l'état de projet, j'ai étudié certains équilibres remarquables dans diverses compositions. Je n'y reviens pas.
  J'avais remarqué
WAGNER / NOM = 68/42 = 1,619..., autre rapport doré idéal, sans contrepartie pour
PRENOM = 81, en rapport doré idéal avec 50 ou 131, mais
MANON = 57 ne convient pas, ni d'autres appellations communes de Marie.
  C'est dans un article de Nicolas Wagner que j'ai appris l'existence de Letters dans le numéro de Formules où figure la grille de Cyril. L'article suivant y est signé Frank Wagner, Comment un film de paroles et pourquoi ( L'exemple de Cinéma de Tanguy Viel).
  J'imagine que ce Frank est le frère de Nicolas, quoi qu'il en soit,
FRANK = 50 fait partie des prénoms en rapport d'or avec PRENOM, ainsi il y a dans ce numéro quelqu'un dont les prénom-nom sont en rapport d'or avec PRENOM-NOM.

  J'ai lu son article, et feuilleté Cinéma (2002) où Tanguy Viel témoigne de son obsession pour Sleuth (1972, Le Limier en français) de Mankiewicz, qu'il a vu plus de 100 fois. J'ai eu l'occasion d'en parler, principalement à cause de l'auteur de la pièce, Anthony Shaffer, que Morris West a contacté en vue de l'adaptation au cinéma de Un monde transparent, roman qui a joué un rôle dans la découverte à l'origine de Quaternité. Shaffer a refusé de se plier aux exigences de West, avilissantes pour Jung personnage du roman.
  Je ne sais combien de fois Tanguy Viel a vu la nouvelle mouture de Sleuth (2007), au moins intéressante par le fait que Michael Caine, qui jouait le jeune Milo Tindle en 1972, y a repris le rôle de Laurence Olivier. J'ai remarqué qu'il avait un nom doré
MICHAEL / CAINE = 51/32 = 1,593...,
approximation peu satisfaisante, mais les nombres 32 et 51 font partie de la suite additive
32-51-83-134-217-351-...
  La valeur des 26 lettres de l'alphabet est 351, or Perec a scindé cet alphabet en ses 10 lettres les plus usitées en français, ESARTULINO, de valeur 134, employées dans chacun des 1936 "vers" de 11 lettres du recueil Alphabets, la 11e lettre étant l'une des 16 autres, de valeur 217. Le premier groupe se distingue par un nombre égal de voyelles et de consonnes,
AEIOU = 51 et LNRST = 83.

  Ni l'article de Frank Wagner, ni le "roman" de Tanguy Viel ne m'ont fourni matière à rebondir. Une autre voie qui s'imposait à moi était le couplage des relations d'or NOM PRENOM, imposant un chiasme:
(PRENOM WAGNER) / (FRANK NOM) = (81+68)/(50+42) = 149/92 (= 1,619...)
  Le nombre 149 m'est depuis longtemps évocateur, je rappellerai plus loin pourquoi, et comment, ayant reçu lors de mon adhésion en 1996 à l'association 813 le numéro 149, j'ai eu lorsque je me suis intéressé au nombre d'or la curiosité de chercher à qui correspondait le numéro 92.
  C'était Claude Amoz, avec une complémentarité fibonaccienne dans nos noms:
SCHULZ / AMOZ = 89/55 = 1,618..., plus petit rapport donnant les trois premières décimales du nombre d'or.

  Ce n'est cependant qu'en 2011, bien des années après cette découverte, que j'ai enfin lu un roman de Claude Amoz, Bois-Brûlé (2002). Un drame en 5 jours consécutifs, du 17 au 21 avril, aboutit à une mort. Si l'année n'est pas précisée explicitement, plusieurs éléments du roman permettent de désigner 2000, et en 2000 ces 5 jours vont du Lundi des Rameaux au Vendredi saint. Claude Amoz contactée a reconnu que c'était voulu; j'étais le premier lecteur à lui communiquer ce constat.
  Dans mon billet Claude A., je développai la coïncidence liée à cette découverte. J'avais trouvé Bois-Brûlé chez un bouquiniste lors de mon précédent séjour à Paris en mai 2011, durant lequel j'avais lu en bibliothèque le 5e et dernier roman de la Série policière de Claude Aveline, L'oeil-de-chat.
  Le roman débute le soir du Dimanche des Rameaux 1930, où l'on apprend ensuite qu'une mort est survenue. Si ceci est explicite, il faut lire attentivement le récit pour voir que le dénouement survient le vendredi suivant, Vendredi saint donc.
  Mon obsession des dates pascales m'a permis de découvrir 5 polars couvrant une pleine semaine pascale, se terminant donc le jour de Pâques. L'oeil-de-chat m'a fait envisager une nouvelle catégorie, s'arrêtant au Vendredi saint, et dans la foulée j'ai donc découvert un second polar de ce type, de plus émanant d'un auteur Claude A., une auteure en fait.

  Depuis 2011, je n'ai rencontré aucun autre polar de ce type, comme depuis 2008 aucun autre polar couvrant une semaine pascale ne s'est signalé à mon attention, alors qu'en 2008 j'avais découvert trois textes de ce type, dans des circonstances ébouriffantes, 11 ans après la découverte presque simultanée des deux premiers.
  Et voici qu'au moment où Claude Amoz se rappelle à moi, à cause d'une coïncidence numérique liée au Formules n° 9, diverses coïncidences soulignent ce rappel, et je vais commencer par celles avec Letters, auquel je suis arrivé également par ce Formules n° 9.

  L'avant-dernière lettre de Letters, écrite par l'Auteur le 7 septembre 1969, est uniquement un acrostiche tiré d'un recueil de voeux de mariage du 16e siècle. J'en ai donné le texte complet ici, en soulignant l'extraordinaire absence dans ces 25 lignes de A à Z d'une ligne débutant par N.
  Ceci faisait écho pour moi à l'absence de la lettre-missive numéro 14 parmi les 18 lettres d'amour du roi George, que j'avais vue correspondre à la lettre-caractère N, "haine", tandis que les 17 lettres restantes pouvaient être exprimées par 1-13;15-18, ou A-M;O-R.
  Le même procédé appliqué à 26 lettres sans N conduit à A-M;O-Z.
  J'avais réintroduit le N pour obtenir N-AMOR, à transformer en ROMAN, et le jeu N-AMOZ trouve un écho immédiat avec le réel nom de Claude Amoz, Ozanam.

  J'ai vérifié que l'absence de ligne N était bien dans le texte original, mais c'est John Barth qui a choisi ce texte, et il n'aurait eu aucun mal à dégoter un parfait acrostiche. Alors a-t-il choisi celui-ci à cause de l'absence du N? si oui, pourquoi? Tout ce que je peux imaginer est que N est la première lettre du titre envisagé pour le roman révolutionnaire devant être écrit par un ordinateur, NOVEL dans un premier temps, puis NUMBERS.

  Le Vendredi saint de 1969, le 4 avril, joue un certain rôle dans Letters car il a été prédit être le jour de la fin du monde... Je n'ai pas compris par qui, ni trouvé si ceci correspondait à une authentique prédiction. De toute manière elle ne semble pas s'être réalisée.
  L'écho avec mes romans du Vendredi saint m'a fait examiner de plus près cette date, notamment par rapport au jour originel de la Passion. Les Evangiles sont quelque peu contradictoires entre eux, et les spécialistes ont dégagé deux dates possibles, le vendredi 7 avril 30 et le vendredi 3 avril 33. Cette dernière date est plus communément admise outre-Atlantique, toujours est-il que 1969 se situerait alors 1936 ans après 33, or je sais que 1936 est le carré de 44 (je rappelle que Perec né en 1936 a donné 1936 vers à son recueil Alphabets).
  Alors un Vendredi saint 4/4 situé 44 fois 44 ans après le jour de la Crucifixion, ça me parle... Barth est-il aussi concerné que moi par la quaternité? Je n'en sais rien, mais rappelle que lorsque vient le 26 juillet 1969, il fait écrire à l'un de ses épistoliers que ç'aurait été le 94e anniversaire de Carl Jung.

  Plus de 7 ans après la découverte coup sur coup des polars "Vendredi saint" des Claude A., j'ai trouvé un troisième polar de ce type le 23 décembre, quelques jours après avoir vu que l'acrostiche donné par Barth pouvait livrer AMOZ (mais je n'ai pas pensé immédiatement à Claude Amoz, d'abord à Amos Oz, lequel devait décéder quelques jours plus tard).
  J'ai déjà indiqué que j'étais bibliothécaire bénévole à Esparron. Nous avons 3 fois par an la visite du bibliobus départemental, pour renouveler le stock de la médiathèque. Parmi les polars que j'ai choisis au dernier passage, il y avait Déviances, de Richard Montanari, dont j'avais lu 7 en 2011. A la première lecture, un détail du roman m'avait fait m'intéresser au plan initial de Philadelphie, conçue autour d'une place centrale avec deux axes principaux s'y croisant, à la manière des villes romaines. Mais cette place n'était pas du tout centrale, et Market street avait au nord 3 rues parallèles, au sud 5 rues, tandis que Broad street avait à l'est 8 rues parallèles, à l'ouest 13 rues.
  3-5-8-13, de quoi alerter l'amateur de Fibonacci, bien qu'évidemment ce sont d'autres raisons qui ont conduit à cette curieuse disposition.

  J'étudie l'évolution de cette disposition dans le billet précité. J'ai relu 7 en 2016, et vu alors une possibilité de structure 68-42, marquée précisément par une action du tueur sur le Town Hall de Philadelphie, sur cette place centrale de la ville. La dernière partie du roman, en 42 chapitres, voyait le plan du tueur mis en échec par deux personnes,
GRACIELLA / KARL = 68/42 = 34/21 (Fibonacci).
  Je rappelle
WAGNER / NOM = 68/42.

  Sinon, le roman est une énième histoire de tueur dingue en série, sans réelle innovation. Il en va de même pour Déviances, première enquête des flics de 7, Jessica Bolzano et Kevin Byrne, et c'est l'occasion d'en apprendre plus sur eux. Byrne a eu une NDE, et il est revenu de l'autre monde avec la capacité de reconnaître d'emblée un criminel, ce qui pourrait être utile pour un flic, sauf que la justice réclame des preuves...
  Ici, la fille d'un ambulancier est morte dans la nuit de Noël, et il lui est venu l'idée saugrenue qu'elle ressusciterait s'il tuait 5 filles pendant la Semaine sainte, en associant chaque sacrifice à l'un des mystères douloureux du Rosaire...
  Comme souvent dans le genre, le tueur est mis hors d'état de nuire lors de sa dernière action, le Vendredi saint comme il se devait, alors que la victime choisie est la propre fille de l'enquêtrice, Jessica Bolzano. Un motif 4+1 donc, mais pas de quoi sonner les trompettes du Jugement Dernier.

  A propos de mes collectes de polars "Pâques" ou "Vendredi saint", çoeur dp a attiré mon attention sur Les Pâques du commissaire Ricciardi, récemment paru chez Rivages (21 mars 2018, juste avant la Semaine sainte qui a débuté le 25 mars). Je l'ai lu en novembre, et le roman répond tout à fait à mes critères. Un meurtre est commis à Naples le 21 mars (tiens) 1932, le lundi suivant les Rameaux, et l'enquête du commissaire se conclut le Dimanche de Pâques.
  C'est donc un 6e polar "Pâques", découvert 10 ans après le précédent, les précédents plutôt, puisqu'en 2008 ce sont 3 polars "Pâques" qui s'étaient révélés en quelques mois, 11 ans après la découverte coup sur coup du Parfum de la dame en noir et de Et le huitième jour...
  J'avoue n'avoir rien vu de particulier dans ce polar napolitain, peut-être lu sans grande attention, qui aurait probablement pu se passer à tout autre moment de l'année. Le seul élément qui me parle est l'année, 1932, où le Vendredi saint était le 25 mars, fête normale de l'Annonciation. L'événement était jadis considéré comme une rencontre merveilleuse des mystères de l’Incarnation et de la Rédemption, mais il a été décrété récemment que lorsque le 25 mars tombe pendant la Semaine sainte, la fête est reportée au premier jour non férié suivant, soit le 4 avril (!) lorsqu'il s'agit du Vendredi saint.

  Il ne semble pas que Maurizio de Giovanni soit sensible à cette merveilleuse rencontre, en tout cas il n'en est pas question dans son roman, mais elle me fournit un rebond avec Déviances, dont la parution originale est en 2005, qui a été l'année suivant 1932 où le Vendredi saint est tombé un 25 mars.
  Je n'ai vu aucune indication permettant de préciser exactement l'année où se passe Déviances, débutant par un prologue le soir du Dimanche des Rameaux, puis les 80 chapitres suivants vont du Lundi (saint) au Vendredi (saint). L'année 2002 est mentionnée à diverses reprises, par exemple comme celle où un flic a pris sa retraite. A mon sens, ceci indique que nous sommes au moins en 2004, et puisque le roman est paru en janvier 2005, en 2004 ou 2005.
  Dans le second cas, ceci signifie donc que ces deux romans découverts à peu près en même temps concernent deux années successives où le Vendredi saint tombe le 25 mars, et en 2005 j'ai composé le poème (11+11+11)(11+11+11), inspiré par ce fait et par un carmen quadratum de Raban Maur illustrant par 4 croix de 69 lettres les 276 jours passés par Jésus dans le giron de Marie, du 25 mars de l'Annonciation au 25 décembre.
  Autre écho entre les romans de Giovanni et Montanari, le nom de jeune fille de la flic de ce dernier est Jessica Giovanni (soit "Jean", et je rappelle qu'en novembre je découvrais aussi un parallèle entre Jean Ricardou et John Barth).

  Sinon, c'est 2004, et le Dimanche des Rameaux où débute le roman était en 2004 le 4 avril, ce 4/4/4 où je me suis avisé que le 4/4/44 de Jung était une date fortement significative.
  En 2003, inspiré par Leroux et Queen, j'ai envisagé un roman dont le point culminant se serait passé pendant la Semaine sainte 2004, Le parfum de l'amant d'Anouar. Adam Breger y était accusé d'un meurtre commis pendant la nuit pascale. Je découvris ensuite que dans Dans les bois éternels (2006), de Fred Vargas, son commissaire Adamsberg contribue à une "résurrection" le soir du Vendredi saint 2004. C'est le Vendredi saint à 22 h 15 que Kevin Byrne parvient à mettre hors d'état de nuire le tueur, juste avant qu'il ne tue la fille de Jessica.
  2004 ou 2005? La question se pose aussi pour le roman de Vargas, où il y a des contradictions dans les indications temporelles.

  Je passe sur quelques points secondaires pour en venir à pourquoi le nombre 149 m'est évocateur, ce que j'ai d'ailleurs partiellement fait sur le billet Claude A., mais je vais aller plus loin.
  Il y a d'abord eu un rêve qui m'a marqué, vers 25 ans : j'étais dans une librairie familière, et j'y repérais un nouveau titre de mon auteur de S-F favori (dans le rêve), qui m'enthousiasmait grandement :
1LA VIE 2MORTELLE
J'ai ensuite eu plusieurs projets romanesques utilisant ce titre, jamais aboutis. Lorsque j'ai commencé à m'intéresser à la gématrie, j'ai remarqué
LA VIE = 49; MORTELLE = 100
Il suffisait d'une implication plus personnelle pour obtenir une parfaite adéquation
MA VIE = 50; MORTELLE = 100
qui se trouvait correspondre à mon nom selon l'état civil :
REMY SCHULZ = 61 + 89 = 150

  Puis est venu le nombre d'or, avec un premier écho : Jean-Bernard Condat = 92-57 (149), remarquait dans son introduction à Nombre d'or et musique (1988) que les valeurs numériques de son nom étaient en rapport d'or optimal.
  Lorsque j'ai recherché des expressions pouvant désigner le nombre d'or, j'ai notamment trouvé
GOLDEN NUMBERS = 57-92.
  Ceci trouve aujourd'hui un formidable écho avec Letters, où le fada du nombre d'or Jérôme Bray programme l'écriture du roman ultime dont le titre est d'abord Novel, puis Numbers. Son achèvement marquera le début d'une nouvelle ère, a new Golden era, un âge d'or qui doit beaucoup au nom de la compagne de Bray, Bea Golden.
  Je rappelle que l'aboutissement de ce projet Numbers pourrait bien être Letters.

  C'est donc en 1996 qu'après avoir mené diverses recherches sur l'hébreu biblique, sur le latin de Virgile, sur le vieux français de Rabelais, je suis venu à plus récent, avec Leblanc et Perec. Ceci m'a conduit à adhérer en 1997 à l'association 813, où j'ai reçu le numéro 149 (les membres y sont limités à 813).
  La même année, je me suis inscrit à la BiLiPo, Bibliothèque des Littératures Policières, ce qui était gratuit et facultatif, mais les responsables invitaient à cette démarche pour témoigner de la fréquentation de la BiLiPo. Ma carte de lecteur portait le numéro 149, sans rapport avec mon adhésion à 813.

  Lorsque plus tard j'ai découvert les golden numbers 57-92, somme 149, j'ai cherché à qui correspondaient ces numéros. J'ai remarqué le numéro 92, AMOZ = 55, en rapport fibonaccien avec mon patronyme, mais j'ai attendu que le hasard m'amène vers ses livres.
  C'est que l'ensemble des titulaires des numéros de la suite additive 35-57-92-149-241-390-631 présente des curiosités dont je n'ai pas encore osé faire part, car il faut être dingue pour imaginer qu'une liste d'adhérents à une association quelconque puisse receler de profonds mystères, non?
  Peut-être pas, car comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, le moindre cas de synchronicité pose des problèmes logiques analogues. De synchronicité jungienne, s'entend, puisque Jung l'a définie comme acausale. Je n'y reviens pas.

   Toujours est-il que, chaque année, la revue trimestrielle 813 éditée par l'association publiait la liste des adhérents. Voici quels étaient les membres 35-57-92-149-241-390-631 en 2006, ma dernière année en tant que "zien". La rubrique Plus on est de fous... occupait les pages 19 à 23 de ce numéro 98 d'octobre 2006.
035 Emmanuel Mischkowitz    84 156  240
057 Jérôme Leroy                  66  75  141
092 Claude Amoz                   46  55  101
149 Rémy Schulz                    61  89  150
241 Marie-Noëlle Seninge      109  73  182
390 Paco Camarasa                 35  57   92
631 Sylvie Réno                      92  52  144

  Je m'étais inscrit en 1997 sous mon nom réel, mais tout ce que j'ai publié ensuite dans la veine polar a été signé Rémi Schulz.

  On a donc le numéro 813, le prénom, le nom, les valeurs du prénom, du nom, et leur somme.
  Il m'avait paru fabuleux, bien plus que le rapport SCHULZ/AMOZ, que l'un des adhérents de cette liste "Golden Numbers" ait pour valeurs de ses prénom-nom des nombres de la suite "Golden Numbers",
PACO CAMARASA = 35 + 57 = 92.
  Il porte le numéro 390, et une propriété de ces suites additives est qu'un terme de rang An peut être obtenu par cette formule
An = An-xFx+1 + An-x-1Fx 
Fn étant la suite de Fibonacci, la suite additive dont les termes F1 et F2 sont 1 et 1.
  Ainsi le numéro de Paco Camarasa peut s'exprimer par des multiples des valeurs de ses prénom-nom,
390 = 5x57 + 3x35 ou 3x92 + 2x57

  A l'époque je ne savais rien de ce Paco, aujourd'hui sa fiche Wikipedia, m'apprend qu'il a tenu pendant 13 ans une librairie polar à Barcelone, qu'il est né le 19 juillet 1950 (13 jours après moi), et qu'il est mort le 2 avril dernier (je ne peux encore dire combien de jours avant moi).

  A remarquer que vient ensuite une
SYLVIE = 92, comme NUMBERS, 92 donc terme suivant 35-57 dans la suite "Golden Numbers", et c'est une Sylvie RENO, anagramme de EN OR, traduction de golden...

  J'occupe la position centrale parmi les 7 prénoms-noms, dont la valeur totale est 1050, soit 7 fois 150, valeur de mes prénom-nom.
  Les vrais prénom-nom de Claude Amoz sont
ANNE-MARIE OZANAM = 80+70 = 150, également.

  Avant d'échanger quelques mèls avec elle en 2011, je n'avais eu de contact qu'avec un seul membre "Golden Numbers", Jérôme Leroy, sans rapport avec son numéro 57, et je ne me rappelle plus qui avait pris l'initiative du contact ni à quelle occasion. Nous avions parlé de Sébastien Lapaque dont il est proche, mais pas à propos de sa nouvelle Le mot de la fin, que j'ai découverte bien plus tard, à la Méjanes d'Aix, le 14 juin 2008, dans un recueil dirigé par Jérôme Leroy.
  Reprenant le billet Blogruz où j'en avais parlé, je découvre que j'avais découvert lors de la même séance à la Méjanes un roman de Réouven où il était question de la première tombe de Lautréamont (né un 4 avril), à l'emplacement 9257 de la 35e division du cimetière du Nord. J'évoquais la suite dorée 35-57-92, mais sans faire le lien avec Leroy mentionné pourtant dans la phrase suivante. Je suppose que je n'avais pas encore procédé aux calculs sur les membres de 813, ou alors j'avais oublié le numéro de Leroy.
  En tout cas, les seuls membres Golden Numbers avec qui j'ai eu des contacts sont donc Leroy et Amoz, numéros 57 et 92, GOLDEN NUMBERS précisément.

  Lorsque j'ai commencé à publier des textes pouvant être classés polar, en 2000, sous le nom Rémi Schulz, j'aurais pu modifier mon identité 813.
REMI = 45 amène d'autres harmonies dorées, la plus remarquable étant celle-ci: si je procède avec les numéros 149-92 et noms SCHULZ-AMOZ (89-55) comme je l'ai fait plus haut avec PRENOM-FRANK et WAGNER-NOM, ce qui m'avait conduit à
PRENOM WAGNER = 149 et FRANK NOM = 92,
et à nos numéros 813, j'obtiens
149+89 = 238 et 92+55 = 147, avec 238/147 = 34/21, les Fibos précédant 89 et 55;
en restant dans la logique nom-prénom, il reste nos prénoms
REMI+CLAUDE = 45+46 = 91 = 238 moins 147, ainsi
REMI+CLAUDE, AMOZ+92, SCHULZ+149 forment une suite dorée 91-147-238, les Fibos 13-21-34 multipliés par 7 (j'ai retenu 7 noms correspondant à la suite additive 35-57-92-149-241-390-631).

  Nos prénoms d'écrivains sont par ailleurs en rapport d'or avec les noms des membres qui nous encadrent,
LEROY / CLAUDE = 75/46,
SENINGE / REMI = 73/45,
et deux autres relations de ce type adviennent dans les 7 étages de l'édifice, chaque membre étant concerné,
SYLVIE / CAMARASA = 92/57,
EMMANUEL / RENO = 84/52.
  L'ensemble conduit à une moyenne qui est l'approximation du nombre d'or avec deux décimales,
(75+73+92+84) / (46+45+57+52) = 324/200 = 81/50 = 1,62.

  J'ai déjà rencontré tous ces rapports dorés, mais je ne vais commenter que 73/45 qui est le partage doré de 118, valeur de FRANK WAGNER, dont les valeurs du prénom et du nom étaient en rapport doré avec PRENOM et NOM (81/50 et 68/42).
  La grande curiosité, c'est que j'ai voulu finir les années 2017 et 2018 par les billets 240 et 273 de Quaternité, pour des raisons données notamment ici. Le premier billet de l'année 2018, Perec serait dans l'escalier, était donc le 241, et il débutait par les constatations
NOM PRENOM = GEORGES PEREC = 123,
DANS L'ESCALIER, 1 = 123,
BARTLEBOOTH, 5 = 123 (titres des premier et dernier chapitres de La Vie mode d'emploi).
  J'avais donné au billet un titre de valeur 241, en constatant aussi que
GEORGESPEREC + BARTLEBOOTH = 123+118 = 241,
mais je n'avais pas conscience alors que 241 faisait partie de la suite "Golden Numbers", ni que 118 était la somme des valeurs en rapport d'or avec NOM PRENOM.
    Aujourd'hui, je me demande s'il n'y aurait pas moyen de découper le 118 de BARTLEBOOTH en 50-68, mais aucune logique ne semble le justifier. En revanche, le partage voyelles/consonnes m'est évocateur des dates de naissance et mort de Perec, AEOO - BRTLBTH = 36-82,
et ceci me rappelle que c'est la case 382 du columbarium du Père-Lachaise qui attendait depuis 8 ans Perec, mort le 3 mars 82.
  Je verrais bien une notice
Bartlebooth (36-82)
en me souvenant que l'index de La Vie mode d'emploi contient des rubriques telles que
Arconati (1828-1905) ou
Montalescot (1877-1933), Arconati et Montalescot étant des personnages de Verne et Roussel, dont ce sont respectivement les dates.

  Je découvre ceci en achevant ce billet dont le titre a été décidé il y a quelques jours, avec pour seule contrainte le total 118, mais
DE LA PAQUE / A PACO = 82-36.

  Note de février 19: çoeur dp après avoir lu ce billet m'a fait remarquer qu'étant né en juillet 50, j'ai logiquement été conçu en 49, ce qui offre un certain écho avec le jeu
LA VIE = 49
MA VIE = 50,
et cette affiche commémorant le centenaire de la ruée vers l'or californien de (18)49 pourrait illustrer
MORTELLE = 100.