30.9.19

l'art du X, et l'art du Ricardou


AVIS: lors de l'écriture de ce billet me sont venues d'importantes découvertes qui ont a priori peu à voir avec le fil suivi à son départ. J'ai néanmoins conservé ce début car il me semble qu'il y a malgré tout un rapport qui émergera peut-être plus tard. Les allergiques aux suites arithmétiques sont autorisés à sauter plus loin, là où sont présentées les grilles de lettres.

  Vendredi 13 septembre. Je suis parti en balade avec un livre, La Prophétie des papes de Glenn Cooper, un auteur dont j'apprécie l'inventivité, et auquel je prête plus d'attention depuis la lecture de son Livre des morts dont j'ai rendu compte en mai dernier.
  Je lis souvent en marchant, mais le terrain est plutôt accidenté autour d'Esparron, et un sentier rocailleux m'amena à quelque introspection.
  Je me repris à cogiter sur ce qui me semble un aboutissement de mes recherches sur les grilles de lettres, l'ensemble des trois grilles Epstein-Rapilly-Schulz, de 81-90-100 lettres, liées entre elles par diverses propriétés, et l'autre ensemble des trois grilles Ricardou-Barth-Schulz, de 64-88-121 lettres, liées entre elles par diverses autres propriétés. J'ai résumé toute l'affaire dans le 273e billet de Quaternité, A travers de doubles grilles, où je me suis émerveillé de trouver 273 lettres dans le second ensemble, complété depuis peu par la grille de Barth, découverte après ma décision de revenir aux grilles de lettres dans ce 273e billet.

  J'avais déjà vu que les nombres de lettres du premier ensemble pouvaient se factoriser
9*9 + 9*10 + 10x10 (= 271), soit un nombre de la forme a2+ab+b2, or le nouvel ensemble pouvait livrer
8x8 + 8x11 + 11x11 (= 273), autre nombre de la forme a2+ab+b2, ces nombres étant décrits sur l'OEIS par la suite A003136.
  La propriété essentielle de ces trois dernières grilles est qu'elles constituent les tables des matières des romans correspondants. J'avais composé ma grille 11x11 pour un roman imaginaire cité dans mon projet de 1998 Novel Roman, et découvert en 2012 que Ricardou avait procédé de même dès 1969 avec la table des chapitres des Lieux-dits.
  Lors de la réalisation effective du projet l'an dernier, j'ai aussi donné à Novel Roman 18 titres de chapitres en 18 lettres, avec diverses contraintes dans la grille ainsi formée. Comme cette grille était directement inspirée par celle de Ricardou de 1969 et par la mienne de 1998, je ne pouvais en principe pas inclure cette nouvelle grille dans mes supputations qui ne concernent que des coïncidences totalement fortuites...
...mais cette grille a été composée avant ma découverte de la grille de Letters, précisément au moment où j'achevais Novel Roman, dans les circonstances ébouriffantes relatées ici.
  Alors donc je réfléchissais à ce que deviendrait mon ensemble de 544 lettres des 6 grilles si je prenais en compte ma grille de 18x18, soit 324 lettres.
544+324 = 868, ou 14x62, ou encore 2x14x31. Ceci pouvait se prêter à l'écriture de deux sonnets isocèles en vers de 31 lettres, peut-être l'un en anglais, car les grilles de Barth et Epstein contiennent des W difficiles à caser en français.
  Je me demandais encore si 868 était un nombre de la forme a2+ab+b2, mais je n'avais pas approfondi la suite A003136 au point de pouvoir déterminer quels nombres y étaient éligibles.

  Le terrain se fit plus plat, et je revins à mon livre. L'héroïne en est Elisabetta Celestino, jeune archéologue se consacrant à des fouilles dans les catacombes de Rome, lorsque inexplicablement son autorisation lui est retirée par le Vatican. Au même moment un incident semble-t-il fortuit place un tueur fou sur sa route. Son fiancé est tué à sa place.
  Nous la retrouvons dix ans plus tard, où elle est devenue nonne. Diverses circonstances font que ses compétences archéologiques sont requises pour explorer le site dont l'accès lui avait jadis été refusé, et il se passe des tas de choses, dont le retour du tueur de jadis, lequel tente à nouveau de la tuer, mais c'est lui qui est tué par le frère d'Elisabetta.
  Surprise, le tueur a une queue, et une série de 24 nombres tatoués à la naissance de cette queue... Elisabetta découvre qu'il faisait partie des Lémures, des êtres maléfiques qui partagent la vie des hommes depuis des temps immémoriaux. Certains sont identifiés, Néron, John Dee, Christopher Marlowe, l'auteur du Docteur Faustus, dont il existe deux versions.
  L'édition originale de la seconde version est très recherchée par les collectionneurs, notamment à cause de sa couverture où "History" est devenu "Histoy".
  36 vers de la première version ont été supprimés dans la seconde, dont le second acte a en revanche 676 vers supplémentaires. J'ai vérifié ensuite que c'était bien exact, car j'ai été frappé que ces deux nombres soient des carrés, de 6 et de 26, ce qui m'a aussitôt conduit à un petit calcul:
62+6x26+262 = 36+156+676 = 868
  Ainsi, quelques instants après m'être demandé si 868 était un nombre de la forme a2+ab+b2, voici que la réponse me venait de bien étrange façon.

  Si donc ces 36 et 686 vers sont une réalité effective, de même que l'accentuation anticatholique de la seconde version, il est bien moins certain que la pièce ait été un manifeste des Lémures qui auraient été à l'origine du rejet anglais de l'autorité papale.


  Si le symbole zodiacal des Poissons se présente usuellement comme ceci, Elisabetta en a trouvé chez les Lémures une autre représentation, tournée d'un quart de tour avec une barre verticale allongée, si bien qu'elle pourrait évoquer un bonhomme avec une queue.
  Elle voit ce même symbole figurer dans la couronne au milieu de laquelle se tient Faust, mais le quart de tour allégué est fort contestable car les autres symboles zodiacaux sont pareillement orientés...

  Les 24 nombres mystérieux correspondent à des rangs de vers de l'acte II de la pièce, livrant en acrostiche
MALACHY IS KING HAIL LEMURES,
soit "Malachie est roi, salut aux Lémures".
  Le message de 24 lettres est décodé au chapitre 24, sans qu'il soit souligné que 24 pourrait être un nombre fétiche des Lémures, en relation avec les 24 ans de réussite obtenus par Faust en échange de son âme.
  La fameuse prophétie des papes attribuée à l'évêque irlandais Malachie au 12e siècle serait en fait un apocryphe destiné à influer sur le conclave d'octobre 1590. C'est une liste de 112 brèves notices censées s'appliquer aux papes successifs, à partir de Célestin II en 1143. Les correspondances sont indubitables jusqu'en 1590, et beaucoup moins évidentes ensuite, quoique l'obscurité des formules permette bien des interprétations.
  Le 112e pape de la liste serait celui de la fin de la chrétienté, et il correspond précisément au pape actuel...
  Dans le roman, le 111e pape vient de mourir, et le conclave se prépare. Malachie était un Lémure, et ses congénères oeuvrent depuis des siècles à une apothéose, l'élection d'un pape Lémure. La chapelle Sixtine a été minée, et le cardinal à queue joue le designated survivor en prétextant une indisposition au moment adéquat... Elisabetta Celestina et ses amis parviennent à déjouer le complot, et le nouveau pape prend le nom de Célestin VI en remerciement.

  Mon intérêt pour les nombres de la forme a2+ab+b2 m'a donc d'abord conduit à la suite A003136, laquelle décrit tous les cas quels que soient les entiers a et b. Lorsque b est nul, le résultat est le carré de a, et comme 3136 est le carré de 56, 3136 appartient à la suite d'ordre 3136 sur l'OEIS.
  Je suis attentif à de telles rencontres, et j'ai donc regardé quel était le rang de 3136 dans la suite 3136, à laquelle est associé ce fichier en donnant les 10000 premiers termes, et c'est le rang 784 qui m'est aussitôt évocateur.
  C'est le carré de 28, ou le quart de 3136, ce qui satisfait mon obsession quaternitaire. De fait, la proportion de nombres de la forme a2+ab+b2 décroît petit à petit; elle est supérieure à 4 jusqu'à 3136, inférieure peu après. S'il est déjà joli d'avoir face à face le cardinal (sans queue) 3136 et l'ordinal 784, deux carrés, j'y vois aussi un écho à l'harmonie de la vie de Jung en 4 fois 6272 jours avant le 4/4/44, et 6272 jours après. Ces nombres de jours sont encore 8 fois 3136 et 8 fois 784.

  D'autres suites de l'OEIS concernent ces nombres de la forme a2+ab+b2, A024614 où a et b sont tous deux positifs, A118886 donnant les nombres ayant plusieurs représentations de cette forme, A198773 ceux qui en ont exactement deux représentations, A007645 les nombres premiers de cette forme, permettant d'accéder à tous les termes de A003136, ayant pour facteurs ces premiers de A007645 à n'importe quelle puissance et les autres premiers à des puissances paires.
  Les premiers termes de A007645 sont 3-7-13 dont le produit est 273, ce qui explique pourquoi ce nombre est l'un des premiers offrant deux représentations a2+ab+b2,
82+8x11+112, celle des grilles Ricardou-Barth-Schulz, et
12+1x16+162, qui me séduit car ces nombres 1-16-256 sont trois carrés, pouvant être représentés sous cette forme quaternitaire
40+42+44, et j'avais de fait songé à ceci car l'un des caractères de la grille de Barth est particulier, &, et j'avais pensé à répartir les autres lettres pour avoir 42 & 44.

  L'enquête m'a fait découvrir que 868 avait deux représentations, 36+156+676 vu grâce à Marlowe, et 256+288+324 grâce à A198773. Ceci peut encore donner des idées car ma table de Novel Roman est en 18 titres de 18 lettres, 324 lettres.

  Triturer ces grilles m'a conduit à une autre approche. Leur dénominateur commun me semble être ELISABETH LOVENDALE, ou la valeur 171 correspondant à ce personnage de Leblanc. Ses prénom et nom de valeur 81 et 90 correspondent aux grilles de 81 et 90 lettres d'Epstein et de Rapilly, j'ai vu apparaître LOVEN DALE dans mon SONÈ, publié dans le même numéro de Formules que la grille d'Epstein:


   La grille de Ricardou offre la diagonale imprévue MAADRBRE, dérangée en MAD ARBRE, surprenante évocation du personnage du roman, le fou OLIVIER LASIUS, dit ASILUS, dont les valeurs sont 90-81, renversement du 81-90 d'ELISABETH LOVENDALE.
  Sans calcul, la valeur des 100 lettres de mon SONÈ était 1024, carré de 32. La valeur des 64 lettres de la grille de Ricardou est 686, or
1024+686=1710, 10 fois la valeur d'ELISABETH LOVENDALE ou d'OLIVIER LASIUS, ainsi le rapprochement de ces deux grilles, évoquant fortuitement des personnages essentiels pour leurs auteurs, apporte une nouvelle "confirmation par le hasard", comme dirait Bellmer, de l'importance de ces noms, et du nombre 171.

  Il y a bien davantage, car chacun des 18 titres de ma table de Novel Roman a 18 lettres de valeur 171, et il en va de même pour les colonnes extrêmes et les diagonales du carré formé, la première colonne étant l'ordre alphabétique ABCDEFGHIJKLMNOPQR, parce que c'est cette équivalence qui m'avait conduit au jeu ROMAN NOVEL. Ricardou avait de même utilisé l'ordre alphabétique pour la succession de ses lieux-dits.
  La double grille du SONÈ correspondrait à un carré de 10, celle de Ricardou est un carré de 8,
10+8=18, et la somme des 18 premiers nombres ou lettres est 171, un nombre qui fait aussi partie de la suite A003136:
171 = 62+6x9+92, ou
6x6 + 6x9 + 9x9 qui reste inchangé après un demi-tour, ce qui peut souligner que 171 est un palindrome.

  Ces carrés de 8, 10, et 18 sont "ricardoliens", car 8 est le nombre fondateur des Lieux-dits, et 10 et 18 sont les rangs de ses initiales JR dans l'alphabet. Je m'étais émerveillé ici que le roman ait été aussi édité dans la collection 10-18, et le jour où je l'avais remarqué, le 10 JAN 18, j'avais rencontré un cyclo immatriculé J 84 R, avec 4 et 8 nombres fétiches de JR, pour les 4 lettres de JEAN et les 8 de RICARDOU.

  Donc, les 10 fois 171 et 18 fois 171 peuvent aussi évoquer JR, et le nombre de lettres de ces grilles est
64 + 100 + 324 = 488, un nombre qui m'est à nouveau évocateur.
  C'est d'une part le matricule de l'agent Jung, recruté par Allen Dulles en personne, dans l'éventualité que Jung ait été requis pour soigner un haut dignitaire nazi, ce qui a donné à Nicolas Beuglet l'idée d'un roman, d'autre part le nombre de mesures des Inventions à 2 voix.
  Ceci me rappelle aussitôt mon émerveillement en constatant que les 6 grilles d'abord retenues totalisaient 544 lettres, soit le nombre de mesures des Inventions à 3 voix, ou Sinfonies. Sans partager leurs conclusions, j'ai admiré l'ingéniosité des trouvailles de Van Houten et Kasberger sur ces pièces, conduisant à l'idée que le nombre de jours de la vie de Bach ait été significatif.
  Je suis revenu récemment sur leurs recherches, y rappelant le rôle du nombre 69, symbole zodiacal de l'écrevisse ou du Cancer (tiens, la Prophétie des papes m'a conduit au symbole des Poissons).
  Le nombre de jours de la vie de Bach aurait été de 23869, tandis que le produit des valeurs des prénoms et nom de Bach est 69832, d'où l'idée de considérer 238-69 et 69-832, 832 étant l'écrevisse de 238.
  Je m'étais alors livré à un parallèle entre Bach et Jung, avec notamment le constat que
CARL x JUNG = 34x52 = 1768, à scinder en 17-68, pour l'équilibre de sa vie en 68 ans avant le 4/4/44, et 17 ans après.

  Il y a de même une certaine adéquation entre la vie de Ricardou et son obsession pour les multiples de 4, essentiellement 4 et 8, qu'il a fusionnés en 48 et 84. Né en 32 (1932), mort en 16 (2016), il a vécu 84 ans (et 36 jours), et 32+16 = 48.
  Mieux, 2016 est multiple à la fois de 48 et de 84,
2016 = 24x84 = 42x48,
et il est assez fabuleux que le texte que j'évoquais, Communications, mette en scène des personnages dont les numéros de téléphone contiennent ces nombres,
MERmoz 42-24.
MAIllot 24-48.
WAGram 84-42.
SABlons 48-24.
  Davantage, ce texte, une pièce radiophonique, est donné aux pages impaires du Théâtre des métamorphoses, tandis que les pages paires sont occupées par divers textes associés, 16 en tout, dont le dernier, "Postface", est consacré au "biotexte", à l'analyse des éléments définissant Ricardou, les 4 et 8 lettres de ses prénom et nom, sa naissance en 1932, "discernable multiple de 4".
  Le texte précédent s'achevait sur la constatation que le nombre marquant la place de ce livre dans la collection Fictions & Cie était 48.

  Davantage encore, si Ricardou est mort à 84 ans en 2016, discernable multiple de 84, il va de soi que 1932 en est le multiple précédent, 23x84, ou 28x69, proche des 238-69 jours de Bach. J'ai assimilé la vie de 106 ans de Rosencreutz, de 1378 à 1484, 13 et 14 fois 106, à la lettre N de romaN ou de Novel, et la vie de Ricardou correspondrait à la lettre X, alors qu'il a écrit L'art du X, un texte en hommage à Perec, et aux lettres V et X de la "géométrie fantasmatique" du chapitre XV de W ou le souvenir d'enfance.
  Ce dernier texte de La cathédrale de Sens propose différents états d'un sonnet, où des majuscules permettent de lire des messages formant tour à tour un V, un Y, un Z, un X enfin. A noter qu'en 4e de couverture, le prix du livre, 96 F, est tronqué en 96 tout court, pour souligner sa réversibilité par symétrie (l'autre recueil publié simultanément, Révolutions minuscules, a lui 98 F au même emplacement). Voici le dernier état du sonnet L'art du X, ayant probablement beaucoup à voir avec les 4 lectures additionnelles du carré des Lieux-dits, lectures prévues ou non.

X impose une règle. Il suppose un sonnet,
Au tEXte consacré s'il sait tester les choix,
JOUer POur une lettre au terme d'une CROIX,
TEnir  et  S'Exalter  aux  vertus  de  SA  né-

CESsaire désUNion hors la strophe. EN l'étroit
MOT Si clos, il tend SON chemin VERS les sommets.
EN oblique ascendante, NETs, SES vers abymés
COupent la ligne au tourNANT QU'Inflige le trois:

LONg  tissage  alenTOUR, qui asSOuplir saura,
NEuf  jusqu'en le REdit  de  ses  aPPOgiatures,
ET le  verbe EN ses rêts, et le texte à SErrure!

PUIS le VEStige sûr d'un accent sur le À!
CES RÊves? Il les obtient par abracadabra.
SES sens? Il les détient par effet d'écriture...

  Ici tout est manifestement prévu, avec le X des diagonales donnant cette lecture
X expose un sonnet qui s'oppose à ses rêves en retournant  ses vers en sa croix.
  La dernière colonne est la contrainte des rimes, et Ricardou livre avec le dernier état du sommet le message de la première colonne qui était présent dès le premier état
X ajoute ces mots en colonne et puis cesse.
  Je constate que ces dernières découvertes n'ont, au premier abord, aucun rapport avec le fil suivi au départ, que j'ai néanmoins conservé parce que ces découvertes sont arrivées lors des cogitations sur ce fil. Il est évident que lorsque j'ai vu apparaître LOVEN DALE dans mon SONÈ en juillet 2017, un rapprochement s'imposait avec le MAD ARBRE de Ricardou, rapprochement que j'ai effectivement fait, en soulignant l'égalité
ELISABETH LOVENDALE = OLIVIER LASIUS = 171,
mais comment n'ai-je eu alors la curiosité d'additionner les gématries des grilles, qui m'étaient pourtant familières,
1024+686 = 1710,
et comment ne l'ai-je fait plus tard, lorsque j'ai procédé à diverses combinaisons de grilles?
  A noter qu'en prenant le décodage du SONÈ suivi de la grille de Ricardou,
Au paradis on attend l'exil, en à-pic au sens avéré.
Relève Eve au rédimé délit.
Tari Eden, élans mêlé//s, été privé de baie, là finir.
B a n n i è r e
B e a u f o r t
B e l a r b r e
B e l C R o i x
C e n D R i e r
C h a u m o n t
H a u t b o i s
M o n t e a u x
on obtient au partage en 78//86 lettres les valeurs 810//900 correspondant à ELISABETH LOVENDALE, 81//90. Vérification sur le Gématron.
  C'était en partie un hasard que les 3 lignes de ce décodage donnassent l'acrostiche ART, en tout cas ce n'était pas prévu au départ, ainsi ce SONÈ était un autre "art du X".

  Je constate tout de même que la valeur 686 de la grille de Ricardou m'est revenue dans le contexte de ma réflexion sur les 868 lettres des sept grilles, incluant celle de Ricardou.

  Une autre approche consisterait à ne considérer que les grilles publiées, celles que je connaissais en 2017 du moins. Les grilles d'Epstein et de Rapilly, de 81 et 90 lettres, offrent fortuitement dans leur colonne centrale l'anagramme NOM PRENOM. Les grilles de Schulz et de Rapilly offrent un découpage 810-900 correspondant à 10 fois 81-90, et elles contiennent des allusions fortuites à des personnages de nom et prénom de valeurs 81-90.

  Les fusions et scissions de chiffres et nombres, comme 48 obtenu en fusionnant les 4 et 8 lettres de JEAN RICARDOU, mènent à une curiosité en considérant 1710 comme 17-10.
  J'ai émis l'idée d'une "gématrie ricardolienne", à partir de O=0 dans La prise de Constantinople et de T-U-R-E=19-20-17-5 dans Le lapsus circulaire. S'il reste une conjecture que toutes les lettres après O doivent être diminuées de 1, R=17 est explicitement donné, et il n'y a pas de raison de refuser J=10. D'où R-J = 17-10...

  La scission de 3078, la valeur de la grille de Novel Roman, 18 fois 171, conduirait à 30-78, ce qui m'évoque une des curiosités associée à Elisabeth Lovendale et au jeu ROMANAMOR dans le dossier mis en ligne il y a 17 ans.
  En 1979, l'oulipien Braffort, ayant constaté que l'Oulipo comptait alors 21 membres, nombre de Fibonacci, a décidé de composer en hommage à chacun de ses confrères 20 poèmes, liés entre eux par le théorème de Zeckendorf. Selon ce théorème, le poème 18 doit contenir des allusions au poèmes 5 et 13, et selon l'ordre alphabétique il est dédié à Jean Queval, or
JEAN / QUEVAL = 30/78 = 5/13.
  Il est fabuleux que ce poème ait pour titre
ROMAN AMOR = 108 (= 30+78).
  Je m'y étais particulièrement intéressé puisque j'avais découvert le jeu ROMANAMOR LOVENOVEL, à partir d'Elisabeth Lovendale et du nombre 171, et avais alors contacté Braffort. Tout ce que j'avais envisagé pour ses poèmes était fortuit. 
  D'une certaine façon, Queval est revenu à l'actualité lors de ma découverte de la grille de Robert Rapilly. Queval Jean, Q-J, serait un 17-10 selon l'alphabet usuel.

  Les vers 2 et 3 de L'art du X,
Au texte consacré s'il sait tester les choix,
Jouer pour une lettre au terme d'une croix,
montrent des réminiscences des anagrammes de la dernière colonne de la grille des Lieux-dits, "textes R X", et "tester XX", tester les croix. Les lettres finales des vers du sonnet,
txxe tsss ase aae,
permettent aussi des anagrammes voisines,
texte sas, axe sas
ou
axe sassa textes.
  Dans "textes R X", Ricardou a vu le R pouvoir désigner son initiale; je rappelle que j'ai imaginé dans Novel Roman un avatar de Rosencreutz ayant vécu 106 ans de 1802 à 1908, 18e (R=18) période de 106 ans dans l'ère vulgaire.

  Je rappelle les numéros de téléphone donnés dans Communications,
MERmoz 42-24.
MAIllot 24-48.
WAGram 84-42.
SABlons 48-24.
  Le plus petit commun multiple de ces nombres est 336, or c'est précisément leur somme, se répartissant en
24+24+48+48+24 = 168 pour les multiples de 24, et
42+84+42 = 168 pour les multiples de 42, 168 qui est le nombre de pieds d'un sonnet d'alexandrins.
  Tiens, l'anniversaire de Ricardou le 17 juin est le 168e jour de l'année, lorsqu'elle n'est pas bissextile.

  En vue du passage de ce texte sur les ondes, Ricardou y a multiplié les allusions maritimes, avec les centraux téléphoniques MERmoz, WAGram ("vagues", et RAM inverse de MAR), MAILLOT (de bain), SABLONS, et avec les noms des abonnés, basile EMBRUN (double de l'auteur), MARina rohMER, MARcel, MARtine, les DANDOLO (personnage de La prise de Constantinople, lu "dans de l'eau"), Ondine...
  BASILE (qui apparaissait aussi dans La prise de Constantinople sous la forme LE BASILE, parmi les multiples anagrammes d'ISABELLE), est un nom de valeur 48. Le Dandolo du même roman, nom emprunté au doge qui a conduit la 4e croisade, est
SYLVERE DANDOLO = 106+65 = 171,
où je retrouve le partage doré de 171 en 106 et 65, les âges de Rosencreutz et Bach.

  Tiens, les 36 jours que Ricardou a vécus après son 84e anniversaire correspondent à la différence 84 moins 48.

  Comme je l'avais détaillé ici, l'un des créateurs des grilles NOM-PRENOM, de 81 et 90 lettres, total 171, est lui-même un 171,
ROBERT RAPILLY = 78+93 = 171.
  L'une des coïncidences stupéfiantes de l'affaire est la présence de trois grilles de Robert dans le Formules n° 9 où figurent la grille de Cyril Epstein et mon SONÈ. Ce sont à tous trois nos seuls poèmes publiés par la revue.
  La dernière grille de Robert est ce schizonnet, carré de 19x19 lettres offrant deux lectures, toutes deux de valeur 3762, soit 22 fois 171. Lors de cette constatation, je n'avais pas encore pris la décision de reprendre Novel Roman, et encore moins de lui donner une table des chapitres formant un carré ricardolien, en 18 titres de valeur 171 qui se retrouve dans les deux diagonales et les colonnes extrêmes, soit donc 22 lignes de valeur 171 en tout.

  Ces dernières découvertes remuent pas mal de choses, et j'imagine qu'il faudra y revenir.

  Le titre de ce 290e billet de Quaternité a pour valeur 290. Comme RICARDOU et SCHULZ ont même valeur 89, une alternative est possible...
NOTE:  J'avais le sentiment de passer à côté de quelque chose de crucial, et une intuition nocturne a pallié à mes déficiences. Ricardou a titré la dernière forme de son sonnet L'ardu X, or le X était pour lui la CROIX, où le X est redondant, CROI suffirait.
ARDU CROI est l'exacte anagramme de RICARDOU.
  Une alternative à mon titre serait donc
L'art du X, sciemment ARDU CROI ?

20.9.19

devine qui vient illuminer


  Une parution récente a attiré mon attention, Le gène Atlantis de AG Riddle. C'est en fait le premier volet d'une trilogie US, originellement paru en 2013.
  Je suis preneur de thrillers génétiques, et feuilleter celui-ci, avec en première attention sa structure, m'a appris qu'il avait 144 chapitres, ce qui me motiva pour débourser le prix plutôt modique de ce pavé de 600 pages. Car 144, c'est un nombre de Fibonacci, et j'examine de près tous les livres chapitrés Fibo...

  Bon, ce bouquin est à mon sens une catastrophe, malgré son n° 1 des ventes annoncé. Les scènes d'action me fatiguent souvent dans les films, mais ça devient franchement assommant dans les livres, surtout quand comme ici les bagarres traînent sur des dizaines de pages...
  J'ai tout de même lu avec un peu d'attention, en zappant les bagarres, après avoir vu le découpage du livre en 3 parties de 39-55-50 chapitres. Des coïncidences récentes m'ont porté à prendre en compte l'idée du luthiste Guy Marchand, pour lequel un rapport d'or valide dans un ensemble A-B-C est B/(A+C). Juste après avoir vu une application de cette idée pour la fugue BWV 544, je suis tombé sur le roman Passage de Connie Willis en 18-23-19 chapitres, avec 23/37 constituant un bon rapport d'or. De plus, les nombres 23-37-60 concernés apparaissent aussi dans les études sur les NDE, sujet de Passage.

    Donc 55/(39+50), ou 55/89 est un parfait partage doré, de plus fibonaccien. Le sujet du livre est en principe la génétique, or Jean-Claude Perez a consacré de nombreux écrits à ses travaux sur une répartition dorée des bases de l'ADN, notamment selon Fibonacci. Comme je l'ai déjà indiqué, j'admire son travail, mais je ne peux le suivre dans son interprétation, d'abord parce que j'ai rencontré des harmonies dorées ailleurs, dans des circonstances qui me semblent totalement ininterprétables. Par ailleurs, j'ai jadis été attiré par la biochimie, mais l'approche de cette science à l'époque était inacceptable pour ma rationalité, et j'ai choisi la voie de la chimie pure, laquelle n'a d'ailleurs pas satisfait mes désirs... J'en ai parlé dans ce billet, à propos d'une nouvelle de Sturgeon prédisant étrangement la théorie de la panspermie dirigée.
  Je suis néanmoins toujours les progrès en biochimie. Les dogmes qu'on m'avait enseignés en 70 ont été balayés, et les nouvelles découvertes ont apporté de nouvelles complexités à la machinerie du vivant, de nouveaux défis à la compréhension de comment tout ceci a pu arriver. Une nouveauté essentielle est ce qu'on a appelé le "génie génétique", l'ingénierie génétique plutôt aujourd'hui, la possibilité de transformer le vivant alors que ce vivant est encore largement inconnu...

  La théorie des mondes multiples peut rendre compte de cette extrême improbabilité que représente la vie. Le monde subatomique est régi par la mécanique quantique où le hasard a une part importante, mais il a été imaginé qu'il n'y avait pas de "pile ou face", mais "pile et face", chaque possibilité étant actualisée dans un nouveau monde, sans qu'un observateur perçoive de discontinuité.
  C'était déjà dingue dans la formalisation d'Everett pour lequel les lois physiques demeuraient constantes dans ces multivers, mais certains théoriciens prévoient maintenant d'autres niveaux de multivers où toutes les lois sont possibles...
  Il paraît que cette théorie a séduit une majorité de théoriciens. Si je n'ai aucun argument logique à lui opposer, je constate qu'elle est désespérante et totalement démotivante. Puisqu'elle résout toutes les questions, à quoi bon s'en poser? Je me désole particulièrement de ce que les découvertes de gens qui comme moi décèlent des anomalies dans l'ancien paradigme, en voie d'être perdu, pourraient être utilisées comme confirmations des multivers.

  Le roman de Riddle ne dit que quelques mots de ces problèmes essentiels. En bref, ce seraient les "Atlantes" qui auraient amené la vie sur Terre, ou du moins les gènes nécessaires à l'apparition de l'intelligence humaine. Les Atlantes avaient des bases sous-marines, une à côté de Gibraltar, l'autre sous l'Antarctique, mais communiquant ensemble d'une mystérieuse façon. Tout n'est pas révélé dans ce premier volet, j'imagine que l'auteur en a gardé sous le coude pour les suites.
  Il y avait des humains qui partageaient le secret de leur création avec les Atlantes, les Immaru, dont le groupe a perduré jusqu'à nos jours dans l'Himalaya. Un groupe dissident s'est formé, les Immari, lesquels craignent la science des Atlantes et veulent être prêts à les combattre à leur retour. Tout ça est un peu compliqué car dans chaque camp il y a des traîtres et des manipulateurs...

  Le roman suit de près 4 personnes. Du côté des Immari, les "mauvais", leurs chefs Dorian Sloane et Martin Grey (Dorian Gray?, Martin Gray?) entreprennent une vaste opération pour contrôler l'ensemble de la planète.
  Du côté des "bons", il y a Kate Warner (c'est le nom d'une Jack Bauer girl), médecin qui met toute son énergie et sa compassion dans un institut de recherche sur l'autisme à Djakarta, sans savoir que ce programme est commandité par les Immari, en vue de sélectionner des gènes résistants à une arme atlante, la Cloche (qui aurait aussi fait l'objet d'expériences par les nazis). L'autre "bon" est David Vale, le "soldat", qui arrive à échapper aux hordes des Immari, à comprendre leur objectif secret, s'emparer de Kate Warner, et à mettre celle-ci en sécurité.
  Ceci occupe toute la première partie, succession de bagarres diverses. Dans la seconde partie, la narration suit essentiellement Kate et David, le plus souvent réunis, certains chapitres revenant aux Immari, où à des nouvelles du monde. J'ai bien sûr eu la curiosité de dénombrer les types de chapitres, et il y en a 34 Kate-David pour 21 autres, encore Fibonacci parmi ces 55 chapitres au coeur des 89 chapitres des parties 1 et 3.
  Il n'y a pas ici de régularité dans la distribution des chapitres. Après de nouvelles bagarres avec les Immari, Kate et David sont sauvés par les Immaru, en sécurité dans leur sanctuaire de l'Himalaya. Ils y découvrent le journal de Patrick Pierce, un sapeur blessé sur le front en 1917, soigné à Gibraltar, et prié dès sa convalescence de participer à un programme de fouilles sous-marines. Ce journal occupe l'essentiel des 14 derniers chapitres Kate-David de la seconde partie.
  Pierce y conte sa découverte de l'Atlantide méditerranéenne, endroit étrange où temps et espace sont bouleversés. Kate et David s'y rendent dans la dernière partie, riche en révélations. Ceux qui ont visité cette Atlantide vieillissent très lentement, ainsi Pierce est toujours présent sur place, ainsi qu'une compagnie de Waffen SS. David n'est autre que le propre fils de Pierce, né en 1918, et sauvé de la mort par son transport en Atlantide. Sloane et Grey sont aussi des membres de cette première expédition; quant à Kate, elle a des gènes atlantes selon une hérédité que je n'ai pas bien comprise...

  Tout ça est un peu confus, et je n'ai guère envie de lire en anglais les deux autres volets de la trilogie. Si je me suis accroché, c'est que j'ai vite vu certaines ressemblances avec le second thriller de Nicolas d'Estienne d'Orves (NEO), Les derniers jours de Paris, paru en 2009 mais il me semble peu probable que Riddle ait pu s'en inspirer car le roman n'a pas été traduit en anglais.
  Je n'ai pas été tendre non plus avec ce roman où il est demandé d'accepter qu'il puisse exister un continent inconnu sous Paris, la mythique Arcadie, peuplée d'hominidés civilisés envisageant de noyer Paris en restant au sec dans leurs profondeurs...
  On trouve de multiples références sur des parallèles entre Arcadie et Atlantide, voire sur une même origine à ces mythes (pour les hypothèses "raisonnables").

  Il y a deux héros dans ce roman, Sylvain, 34 ans, et la jeune Trinité, 13 ans, lesquels tentent d'enrayer la catastrophe qui menace Paris, et qui s'avèrent tous deux être des hybrides entre Humains et Arcadiens. Le roman est aussi en 3 parties, le première de 55 chapitres, alternant 34 chapitres d'une narration suivant Sylvain et 21 chapitres du récit à la première personne de Trinité. Le dernier chapitre de cette partie est marqué par leur rencontre, et la narration les suit ensemble pendant une seconde partie de 34 chapitres.
  13-21-34-55-89-144: je crois que ni NEO ni Riddle n'ont consciemment utilisé la suite de Fibonacci... L'énigme se drape de vertige en constatant le parallélisme des intrigues obéissant à un même schéma:
- une première partie où l'on suit séparément le héros et l'héroïne, se rencontrant à la fin, alors qu'un péril lié à une race extra-humaine menace;
- une seconde partie où l'on suit le couple maintenant formé, luttant contre ce péril;
- les deux héros ont du matériel génétique commun avec la race extra-humaine.

  J'avais lu Les derniers jours de Paris après le thriller suivant de NEO, L'enfant du premier matin, où j'ai aussi vu une structure remarquable, sans être aussi immédiatement fibonaccienne.
  Certans personnages de ce roman traversent le temps sans vieillir, comme les "Atlantes" de Riddle, et ceci est aussi lié à une communauté de sages installée sous l'Himalaya, comme les Immaru (mais c'est le vieil autre mythe de l'Agarttha).
  Chez Riddle comme chez NEO sont données des interprétations du Onze Septembre en écho à leurs intrigues respectives.

  J'ai étudié sur Quaternité divers romans au chapitrage fibonaccien. Je passe sur divers "34 chapitres", nombre un peu faible qui doit concerner des centaines d'ouvrages,  pour en venir aux seuls 55 et 89 dont je me souviens.
    89, c'est Pilgrim, en 1 Prologue, 6 parties de 21-13-14-13-13-13 chapitres, et 1 Epilogue, 89 éléments en tout donc. C'est çoeur dp qui m'a fait découvrir ce roman en septembre 2008, juste après ma découverte de l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44, ce roman dont les deux personnages sont Pilgrim et Jung. Comme je ne connaissais pas alors le nom du médecin qui serait mort à la place de Jung en 1944, je n'avais pu rapprocher ce couple
PILGRIM/JUNG = 84/52 = 21/13 de
HAEMMERLI/JUNG = 84/52 = 21/13.
  Non seulement le roman a-t-il un nombre d'éléments fibonaccien, mais ses deux premières parties ont 21 et 13 chapitres. Je n'y reviens pas, renvoyant à mes précédents commentaires.

  L'autre roman est  Le chemin de la lumière, directement lié à ma découverte de septembre 2008. La lecture en août des Silences de Dieu, polar métaphysique faisant intervenir explicitement le nombre d'or, m'a fait lire d'autres romans de Sinoué, et ma découverte est intimement liée à Des jours et des nuits, dont un personnage est aussi Jung. L'intrigue est liée à la catastrophe de Théra, et à la disparition de la civilisation minoenne, ce qui m'a aussitôt évoqué les polars "minoens" de Paul Halter, notamment Le chemin de la lumière et Le géant de pierre.
  Le premier compte 55 chapitres, répartis en deux parties de 13 et 42 chapitres, la seconde partie offrant une division évidente en 21 et 21 chapitres. Le "chemin de la lumière" y est une réplique d'un objet réel, le Kernos à 34 cupules de Milia.
  J'ai quelques commentaires à ajouter, d'abord que le mythe de l'Atlantide est souvent associé aux diverses catastrophes qui ont frappé la civilisation minoenne. L'Arcadie est aussi vue comme une région de Crète.
  Par ailleurs les Immaru et Immari de Riddle doivent leur nom au mot sumérien immaru, signifiant "lumière".

  A propos d'Atlantide, j'ai commenté en décembre dernier le roman de Bernard Werber, La Boîte de Pandore, dont le héros découvre que sa première incarnation a été un Atlante. Le roman est en trois parties, dont une de 55 chapitres qui m'avait fait évoquer Le chemin de la lumière.
  J'avais pu trouver un sens à chacune des répartitions de ses 3 parties de 37-42-55 chapitres. Je vois aussi une possibilité fibonacienne au partage 39 et 55+50 chapitres du Gène Atlantis:
39 = 3x13
105 = 5x21 (3+5=8; 13+21=34; encore 6 Fibos consécutifs).

  L'an dernier est paru un thriller basé sur la génétique, La Séquence, de Stefan Catsicas, neurobiologiste suisse. J'avais acheté, mais en avais rapidement interrompu la lecture, lassé par les longues scènes de bagarre.
  Je l'ai repris après le Gène Atlantis, et il y a des ressemblances entre les deux romans. Il est d'ailleurs tout à fait possible que Catsicas ait lu Riddle, qui a tardé à être traduit en français, mais les ressemblances tiennent surtout à l'abondance des bagarres.

  L'argument est un peu plus scientifique que chez Riddle. Daniel Fox vient de recevoir le prix Nobel pour sa découverte de la séquence d'ADN qui aurait permis l'hominisation, le passage à la pensée évolutive, à la civilisation... Cette Séquence agirait d'abord par sa structure tertiaire possédant une activité enzymatique, ce qui rejoint certaines hypothèses sur l'énigme de l'apparition de la vie que je ne développerai pas.
  Le prologue montre la Séquence être venue de l'espace, dans un nuage de lumière...
  Cette Séquence de quelque 3000 bases est remarquable en ce qu'elle est invariante, alors que les séquences codant pour des protéines sont soumises à des mutations. Fox a cependant gardé pour lui une information dont il n'est pas sûr qu'elle n'ait pas été un artéfact, la découverte d'un échantillon avec une base thymine remplaçant la cytosine. Or le moment où il reçoit le Nobel coïncide avec la révélation qu'il existe d'autres cas, avec T remplaçant C en même position, concernant de plus des personnalités de premier plan, avec de l'ADN d'Akhenaton, de Jésus...
  Le roman s'achève sur un coup de théâtre, mais ici encore une suite est prévue...

  Pas de structure fibonacienne, mais j'ai remarqué la composition de l'équipe de Fox, 21 personnes, dont 5 doctorants et 8 postdoctorants (page 79).

  J'ai tilté en repérant sur une même page (137) de La Séquence les mots "Ciénaga" et "taxi".
   J'ai parlé ici d'une coïncidence survenue à Jacques Vallée alors qu'il se préoccupait de groupes soucoupistes se réclamant de Melchizedeq. Devant donner une interview à la station KABC, 3321 S La Cienega Blvd, Los Angeles, il prend un taxi et conserve le reçu du chauffeur; il le regarde plus tard et voit qu'il est signé Melchizedek.
  Ceci a eu une profonde influence sur Jacques Vallée, lequel montre souvent le reçu lors de ses conférences.
  Je suis certain de ne pas avoir vu depuis 2013 le mot cienaga, ou cienega  autre orthographe d'un mot signifiant "marais", et il s'agit chez Catsicas d'une ville de Colombie, tandis que son taxi emmène un protagoniste à l'hôtel Waldorf de New York.
  Pas de Melchizedek ici, mais un peu plus loin, page149, il est émis l'idée que Akhenaton et Abraham aient été un seul et unique personnage. C'est une thèse rejoignant l'idée que les Juifs aient emprunté le monothéisme aux Egyptiens, ou du moins à Akhenaton.
  Un curieux épisode biblique est la rencontre entre Abraham et Melchizedek. Une recherche que je n'ai guère envie d'approfondir mène à ce livre où Melchizedek semble identifié à Meryre, prêtre d'Akhenaton.

  Voilà pour ce 289e billet de Quaternité, dont le titre a comme il se doit la valeur 289 (avec une allusion à l'anglais riddle, "devinette". C'est aujourd'hui le 11e anniversaire de la création du blog.