19.12.13

coeur primitif


  J'ai débuté le précédent billet par cette figuration de personnages du norvégien Ibsen, déjà utilisée dans le billet Norwegian Gud parce qu'elle illustre bien mieux qu'une rubrique de dictionnaire que brand signifie "feu" dans les langues scandinaves, soulignant que dans le roman Rouge-gorge du norvégien Jo Nesbø l'identification de Gudbrand à Urias est aussi linguistique, les deux noms signifiant "feu de Dieu".
  Plutôt que redonner une couverture de Rouge-gorge, j'avais repris cette image car je suis séduit par le presque palindrome IBSEN-NESBØ. Les mots diffèrent par I et Ø (O barré), rappelant les 1 et 0 des premiers affichages numériques.

  L'indispendable dp a été l'une des premières à lire ce billet publié dimanche matin à 8:13, et elle m'a écrit à 10:57 qu'elle et son mari Jacques avaient été la veille 30 novembre (St-André, apôtre) assister à la pièce d'Ibsen La dame de la mer. Ils vont très rarement au théâtre, et c'était la première fois qu'ils voyaient une pièce d'Ibsen.
  Elle me parlait également du conte d'Andersen Ib et Christine, qu'elle ne connaît que par les illustrations d'une connaissance à elle.

  J'ai apprécié la coïncidence, sans songer à approfondir car je n'envisage guère l'exégèse d'Ibsen, que je n'ai pas lu depuis mon adolescence.
  Et j'ai repris le livre en cours, un autre polar norvégien qui était à l'honneur sur un présentoir de la médiathèque le vendredi précédent, Tiré au sort de Morten Harry Olsen, dont j'ignorais tout, et dont le nom m'a aussitôt évoqué le héros Harry Hole de Nesbø.
  Olsen et Nesbø sont tous deux nés en 60. Si Olsen a publié bien avant Nesbø, je n'ai vu ni Morten mentionné comme mentor, ni Harry Olsen avoir inspiré Harry Hole.
  Si cette histoire de tueur en série à Oslo a pu séduire le public norvégien en 1996, elle est un peu pesante pour un lecteur blasé. Au plus bref, Kathrine est assassinée  le 14 juillet 1995, puis Mona le 14 août, puis Ellen le 28 août, toutes tuées de 14 coups de couteau. Le tueur a prélevé le coeur de Mona et le foie d'Ellen.
  L'ex-flic Tom Sundbye devenu écrivain de polars est employé comme profiler. Quelques indices l'amènent à consulter un égyptologue qui lui indique que diverses caractéristiques des crimes pointent vers le dieu Seth, dont le culte a été instauré par le Pharaon Per Ib Sen vers 2890 avant notre ère.
  Heureusement que je ne me suis pas lassé avant d'arriver à cette page 111 où apparaît ce nom Per Ib Sen que je n'aurais peut-être pas remarqué sous sa forme plus courante Peribsen ou Seth-Peribsen. La forme dissociée m'a fait aussitôt soupçonner que ib avait une signification, et c'est l'hiéroglyphe jb W34  signifiant "coeur".
  De même le titre du conte d'Andersen (fils d'André) suggère que Ib est un nom scandinave, ce qu'Ibsen indiquait éventuellement, et j'apprends ici que c'est une forme médiévale de Jacob, Jacques.

  Pour donner une idée du timing de la coïncidence, c'est à 12:51, moins de deux heures après le mèl de dp me parlant de Ibsen et Ib, que je lui ai signalé qu'elle et l'élu de son coeur (ib) Jacques (Ib en vieux norvégien) avaient été voir la veille la pièce d'Ibsen.
  Elle m'a répondu que la raison essentielle qui les avait conduits à ce spectacle était la présence à l'affiche de Jacques Weber.

  La coïncidence s'amplifie du fait que Per (ou Peer) est un prénom scandinave courant (correspondant à Pierre), et qu'une recherche livre aussitôt divers Per Ibsen.
  Une pièce bien connue d'Ibsen est Peer Gynt (1867), inspirée de la légende de Per Gynt, jeune homme exubérant qui représentait pour Ibsen l'antithèse de Brand, vieillard austère héros de sa pièce précédente (1866). Note de décembre 2016 : une définition du mots croisés 42 du recueil 2 de Perec est "Fils d'Ibsen", la solution étant PEER.
  Cette recherche livre un autre Per Ibsen, personnage d'une romance située dans l'Egypte de Hatchepsout, Kingdom of the Sun de Irene Roberts, traduite chez Harlequin (Un conte d'Egypte). J'ai survolé le texte en ligne qui semble évoluer vers une idylle entre Per Ibsen et la princesse Zarah, ce qui me rappelle la princesse Sarah (en hébreu "princesse"), ancêtre de la famille Licht dans Mon coeur mis à nu.
  J'ai remarqué par ailleurs un marchand d'esclave nommé Judas, nom improbable 1500 ans avant notre ère car il s'agit d'une hellénisation de l'hébreu Iehouda, et je songe à l'importance de Judas dans mon précédent billet, s'inscrivant comme Mon coeur mis à nu dans la suite des développements du personnage Urias, autre forme hellénisée d'un nom hébreu.

  Les égyptologues semblent divisés sur Peribsen, qui pourrait être la titulature Seth du pharaon Sekhemib ("coeur puissant") selon la titulature Horus, ou Sekhemib Perenmaat, un indice étant la présence dans les deux noms des hiéroglyphes jb W34 et O1, "maison" dans son sens premier.
  Voici une tentative de restitution en couleurs des cartouches des deux noms, Sekhemib sous le faucon tutélaire de Horus, Peribsen sous l'animal genre chacal tutélaire de Seth.
  Les interprétations du nom Peribsen sont diverses, signifiant quelque chose comme "je place mon coeur en eux", l'élément important étant ce pluriel indiquant que Peribsen vénérait à la fois Horus et Seth.

  Je laisse ces questions aux spécialistes, me bornant aux multiples répercussions de IB = coeur = Jacob.
  Le coeur a joué un grand rôle dès le début de ce blog, avec l'infarctus de Jung soigné par Haemmerli, et ce qui s'en est suivi. L'île ronde de Théra, anagramme de heart, a été un déclic essentiel de l'intuition qui m'a fait découvrir l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44, jour de l'échange Jung-Haemmerli.
  Le nom de Haemmerli m'a ensuite conduit au jeu atbash YWH-MPÇ, le marteau de YHWH dans l'oracle contre Babel du livre de Jérémie où a été identifié le codage BBL-SSK, Babel codé en Sesak.
  BBL est en hébreu le renversement du "coeur", LBB, dont le codage atbash livre KSS, "comme six", et les noms du "lion" en polonais et tokharien m'ont mené aux châteaux triangulaires de Wewel et Sisak, coeurs respectifs du futur Reich selon Himmler et de la résistance yougoslave.
  Les lions sont en vieux français des léons, anagramme de Olsen. J'ai intitulé Les numineux léons une étude publiée en 2003 où je parlais de Mon coeur mis à nu.
  J'ai associé à l'étoile formée par les deux châteaux triangulaires un autre Sceau de Salomon atbash, KSP-HWL, ou "argent-sable", les couleurs héraldiques blanc-noir.

  En novembre une visite du forum Unus Mundus m'a fait (re)découvrir dans un message du 11/11 cette figure, en noir et blanc mais j'en ai ensuite trouvé une version en couleurs. Le thème du message est heart fusion, la fusion des coeurs, représentée par l'union de deux triangles symétriques.
  Il s'agit d'une illustration tirée du Dogme et rituel de la Haute Magie, d'Eliphas Lévi qui semble l'avoir emprunté à une source antérieure.

  L'illustration fait référence au macroprosopus, ou "grand visage", correspondant aux 3 sefirot supérieures de l'arbre séfirotique, formant un triangle pointe en haut, dit "monde de l'émanation", et au microprosopus, ou "petit visage", correspondant aux 6 sefirot suivantes, formant deux triangles pointe en bas, dits "mondes de la création et de la formation".
  Je suppose que ces deux derniers triangles sont confondus dans la précédente image, où la partie non symétrique inférieure doit correspondre à la dernière sefira, Malkhout, "monde de l'action".
  Il est hors de question de pénétrer plus avant ces arcanes ésotériques qui ont alimenté une abondante littérature, voir par exemple ici ces quatre mondes, et ce qui m'a retenu pour cette évocation est les correspondances envisagées pour le second triangle, où les sefirot 4-5-6 sont homologuées d'une part aux bras et au coeur, d'autre part aux 3 patriarches, Abraham, Isaac et Jacob. Ainsi la sefira occupant la position centrale de l'arbre classique, Tiferet, est d'une part le coeur (ib égyptien) d'autre part Jacob (Ib norvégien); j'ai trouvé sur cette page une description concise :
Tiferet is the heart, whose central position in the torso mediates between right and left and creates harmony. In the Patriarchs, Tiferet is seen in Jacob, the son of Isaac and the grandson of Abraham.
  J'ai été frappé par la représentation des grand et petit visages sous forme de triangles symétriques jaune et bleu composant un Sceau de Salomon car, du temps où je prenais "au sérieux" ces concepts, j'avais imaginé une structure tridimensionnelle pour l'arbre des sefirot, dont une projection plane aurait été un Sceau de Salomon (je place "sérieux" entre guillemets car on ne peut évacuer aisément des concepts qui ont été partagés par de nombreuses personnes, quelle que soit leur validité objective).
  Selon une projection plus proche de l'arbre classique, et selon une correspondance arithmétique simple, le quadrilatère supérieur se trouvait correspondre exactement à l'inverse atbash du quadrilatère inférieur, et j'avais utilisé pour le représenter les couleurs jaune-bleu voisines de celles du Sceau de Salomon d'Eliphas Levi.
  Je mettais à part dans ces quadrilatères les lettres centrales LK, correspondant au centre de l'alphabet hébreu, et remarquais que le triangle supérieur YWH, les lettres du Tétragramme, se reflétait en MPÇ, le marteau de YHWH dans l'oracle de Jérémie, marteau qui est encore BBL-SSK que j'ai aussi représenté en Sceau de Salomon. La compatibilité séfirotique avec le schéma d'Eliphas Lévi n'est absolument exacte que pour le triangle supérieur.

  Je vois un écho atbash direct à ib, qui en hébreu s'écrirait בי, YB, 10e et 2e lettres de l'alphabet, dont les correspondances atbash sont שמ, MS, 13e et 21e lettres :
  Je retrouve les nombres 13-21 que j'associe à l'échange Jung/Haemmerli (= 52/84 = 13/21) et qui interviennent si abondamment dans ma recherche que j'en ai répertorié ici une centaine d'occurrences. Je rappelle que Jung, fils d'un pasteur qui connaissait l'hébreu, avait quelques connaissances kabbalistiques et qu'il associait ses visions de 44 à l'union de Tiferet et Malkhout.
  YB n'a pas de sens direct en hébreu, mais son renversement BY, bi, signifie "par moi", "en moi", et peut faire pendant au BK, bekha, "par toi" ("toi" qui est Babel, BBL), qui rythme par 10 fois l'oracle de Jérémie contre Babel, mot guttural évoquant la frappe du marteau sur l'enclume. J'observais que ce mot BK, d'atbash SL, fait chiasme avec BBL-SSK
  YHWH emploie lui-même ce mot bi, objet de commentaires divers, notamment sur sa forme atbash SM, shem, "nom", désignation du Tétragramme imprononçable. Ainsi tout Juif doit dire ha-shem, "le Nom", chaque fois qu'un texte énonce YHWH, souvent remplacé à l'écrit par l'initiale H' (pour HSM).

  C'est aussi le "nom" du patriarche Sem, ou plutôt Shem, et en cherchant en ligne les jeux atbash avec shem je suis d'abord tombé sur ceci :
בית שם = (Atbash) = שם יבא - Shem will come...
Shem = Malki Tzedek
Soit bet Shem, "la maison de Shem" devenant Shem ibo, "Shem viendra", qui me fait penser au latin ibo, "j'irai", et ceci est suivi de l'identité entre Sem et Melchizedeq abordée dans L'espace, le temps & Melchizedeq, où je faisais écho à la tradition selon laquelle Sem avait été l'instructeur de Jacob, ce qui m'avait amené à écrire :
  Les valeurs des noms hébreux Jacob (יעקב) et Melchizedek (מלכיצדק) sont 182 et 294, dont le rapport 182/294 = 13/21.
  Par ailleurs le chaînon entre Malkitsedeq et Jacob est Sem, en hébreu שם, formé des lettres de rangs 21 et 13.
  Ceci est toujours vrai, mais il s'y additionne la correspondance avec Ib, Jacob norvégien et coeur égyptien. Le coeur hébreu est LBB ou LB, dont la forme minuscule lb est fort proche de Ib. La proximité de la majuscule I et de la minuscule l est à la source de maintes confusions, et je me souviens de l'incroyable cas de la page Wikipédia Leoh Ming Pei,  découverte le 27 avril 2009, et rectifiée le soir même par un certain Rémi, sans rapport avec moi. Si je faisais le lien avec les lions de Babel, il s'y ajoute aujourd'hui que Ieoh Ming Pei a introduit l'Egypte au coeur du Louvre.
  J'avais souligné la ressemblance de cette erreur leoh avec le lion leo, et je remarque maintenant l'anagramme hole, "trou" dans la cour du Louvre, ou nom du flic Harry Hole peut-êtree inspiré par Harry Olsen.

  Le Sceau de Salomon d'Eliphas Lévi est entouré par un serpent ourobore, ce qui m'a aussitôt évoqué les deux triangles inversés également entourés par des serpents ourobores sur la couverture de l'édition Néo de Cette hideuse puissance. Je rappelle qu'une autre formidable coïncidence en temps réel est venue souligner ces ourobores. Ce qui n’est pas vérifié par le hasard n’a aucune validité. (Hans Bellmer)
  En cherchant Peribsen sur GoogleImages, je suis tombé sur cette gidouille, qui aurait été trouvée dans le tombeau de Peribsen.
  Il s'agit du plateau d'un mehen (ou « jeu du serpent »), sorte de jeu de l'oie pratiqué dans l'ancienne Egypte. Le serpent apparaissait enroulé sur le plateau du jeu, réparti en cases sur lesquelles on faisait progresser des pions représentant des lions et lionnes...

  BY, "par moi", et BK, "par toi", me rappelle les mots ana-ata, "moi" et "toi" en araméen et hébreu, que j'ai rapproché de Anahata, le chakra du coeur, central parmi les 7 chakras, seul associé à un Sceau de Salomon.
  Dans Le grand Jeu Hanalogue où je proposais ceci, une recherche fourmi "ana" m'avait conduit à la nouvelle de Yolande Villemaire Dana Khan (1983), alors 10e résultat, aujourd'hui premier. Yolande y attribue à son héroïne Dana, à l'hôtel Hilton du Caire, un rêve fait par elle-même où elle a vu des hommes volants dans le ciel de New York, avec en fond le mot ATTA, or 20 ans plus tard des hommes seraient contraints de se jeter du haut des Twin Towers, frappées par Mohammed Atta, natif du Caire.
  Ceci me permet de revenir à Tiré au sort, où l'enquête révèle que trois ans avant les meurtres de Norvège, débutés le 14 juillet 1995, un tueur a frappé au Caire, tous les 7 jours à partir du 14 juillet. Tom Sundbye pense que "Seth" pourrait en être responsable, et passe deux jours au Caire, où il réside en ce même hôtel Marriott Hilton. Lorsque "Seth" sera démasqué, il affirmera ne s'être jamais rendu en Egypte...

  ATTA me rappelle le roman de Tobie Nathan Serial eater (2004), où un tueur débute une série de crimes le 11 septembre 2001. Il découpe des morceaux de ses victimes pour écrire une formule en hébreu tirée du premier verset de la parasha Bo, mais je crois avoir montré que Nathan avait d'abord joué avec ATTA, le terroriste, et le mot égyptien attal, "assassin".
  Sur cette autre page je remarquais que les seules lettres réellement sanctifiées par le tueur formaient un parfait équilibre atbash ATTA <> TAAT, mais je n'avais aucune raison d'indiquer la forme atbash du nom de la parasha, BA <> ST, qui est notamment le nom du patriarche Seth, fils d'Adam, exact homonyme du dieu égyptien. "Seth" chez Olsen prélève les viscères de ses victimes pour les manger, tandis que le serial eater de Nathan interprète le verset de la parasha Bo comme une prescription anthropophage.
  La parasha Bo est celle des Plaies d'Egypte, où YHWH a endurci le coeur de Pharaon pour qu'il refuse de laisser partir les Hébreux, afin d'avoir une plus belle histoire à conter à leur descendance. J'ai indiqué ici comment cette expression "coeur endurci", kaved lev, est interprétée comme "coeur transformé en foie", ce que je relie aux deux premiers viscères prélevés par "Seth", le coeur de Mona et le foie d'Ellen.

  Seth et Nathan m'évoquent le remake des Ailes du désir de Wenders, La Cité des anges de Brad Silberling, où les anges incarnés Damiel et Columbo sont devenus Seth et Nathaniel, de valeurs 52-84 comme Jung-Haemmerli, et ils se rencontrent à l'hôpital où Nathaniel doit subir un pontage. Encore le coeur, qui avait réuni Jung et Haemmerli en 44.
    J'ai découvert ce film grâce à un polar à faible diffusion trouvé à la médiathèque de Digne, ce qui est aussi le cas de Tiré au sort, paru en avril 04 (je rappelle que c'est le 4/4/4 que j'ai pris conscience du schématisme du 4/4/44 de Jung) chez Gaïa, l'éditeur des Harry Hole qui a peut-être espéré profité du succès de la série, mais ce Harry Olsen a été le seul publié.

  Une coïncidence peut y faire "cygne" : le tueur "Seth" parvient à faire 5 victimes avant d'être acculé au suicide; après celles des 14/7, 14/8 et 28/8, il y a Nina Holt-Sorensen le 7/9 et Mia Svensen le 14/9. Les 4 crimes de L'étoile du diable de Nesbø pointent vers le 5e sommet d'un pentacle où habite Sven Sivertsen. Je notais d'autres coïncidences sven ou "cygne", ainsi que la ressemblance avec l'anglais seven, "sept". Elle peut faire ici écho à la prédilection du tueur Seth pour des dates multiples de Sept (et comme "Seth" avait jadis tué son frère et son père, cette Svensen est sa 7e victime).
  Le nom de Bethsabée, femme d'Urias, est interprété par les kabbalistes comme "fille des sept". Le personnage correspondant à Bethsabée dans Rouge-gorge est la mère de Rakel, laquelle devient la femme de la vie de Harry Hole, avec des hauts et des bas dans les romans suivants. Je rappelle que Rachel (en hébreu "brebis") est la femme pour laquelle Jacob travaille deux fois 7 ans pour son père Laban.
  L'histoire des jumeaux Jacob et Esaü (alias Edom le "rouge" ou Séïr le "velu") a des points communs avec celle de Osiris et Seth (dit "dieu rouge"). Jacob doit affronter au gué du Jaboq un esprit nocturne qui pourrait être celui d'Esaü : il sort du combat avec un nouveau nom, Israël, et une blessure à l'aine pouvant rappeler la perte du phallus d'Osiris, découpé en 14 morceaux par Seth.

  Le mythe de Seth fait dire à Tom Sundbye qu'il ferait un saint patron idéal pour les tueurs en série. Les 14 morceaux d'Osiris, découpé dans sa 28e année, seraient la raison du choix du tueur pour les multiples de 7, mais il n'est pas cité la mystérieuse phrase de Plutarque dans Isis et Osiris,
Selon les Pythagoriciens, Seth est né à la moitié du nombre pair dont chaque partie égale représente 56.
  J'y comprends 56 moitié de 112, et ceci m'évoque le sonnet Vocalisations de Perec en 112 mots de valeur 6272 = 112 x 56, valeur de NOIR mot essentiel de cette adaptation du sonnet de Rimbaud dont l'E BLANC a été exclu. Y ayant reconnu en 62-72 l'ARSENE LUPIN de LEBLANC, j'ai été fasciné par ce poème dont j'ai proposé en 2006 une anagramme plus équilibrée, deux ans avant de découvrir que 6272 était le nombre de jours correspondant à l'unité magnifiant la répartition quintessentielle de la vie de Jung autour du 4/4/44, en (4+1) x 6272 jours donc, et que j'avais été le 5e à proposer un arrangement des mêmes lettres de valeur 6272.
  Si Tiré au sort ne m'a guère enthousiasmé, j'y ai apprécié une construction en 13 chapitres + 1 épilogue, pouvant correspondre aux 14 coups de couteau rituels du tueur, seul le dernier étant mortel. J'ai aussi envisagé ce motif 13+1 pour le sonnet de Perec.

  Les premières victimes de "Seth", Kathrin (nommée une fois Karine), Mona et Ellen, m'ont évoqué les trois victimes identifiées d'un autre tueur quelque peu anthropophage, Wolf qui dans La promesse de Melchior de Demouzon (2000) a tué dans cet ordre Karen, Mariette et Hélène.
  Le modus operandi de ce "loup" consiste à ligoter ses victimes avec de la corde bleueLe Triangle St-Marcellin_St-Quentin_St-Etienne ("Seth" les emmaillote dans des bandes de drap, comme des momies), à les mordre et à en prélever des poils.
  J'avais observé que les lieux "Saint-" des meurtres avaient des initiales phonétiquement identiques à celles des victimes, Quentin, Marcellin et Etienne, toujours dans l'ordre, et que ces lieux dessinaient  approximativement un triangle équilatéral, ce qui m'avait rappelé les châteaux Wewel et Sisak.

Note du 22/12 : Le tueur "Seth" s'avère être Kristian Hamvik, un nom qui ne m'a rien dit jusqu'à ce que j'en intervertisse les syllabes, et Vikham m'a aussitôt rappelé l'auteur indien Vikram Seth, dont j'avais découvert l'existence début 2009 à la cote SES de la médiathèque, à partir de la forme Sesach donnée à SSK dans la Vulgate.
  Le titre Quatuor m'avait fait lire ce roman de 1999, quintessentiel puisqu'il concerne l'ajout d'un 5e exécutant à un quatuor à cordes, pour un projet particulier. J'y avais noté la présence du psaume 137 (ou selon la Vulgate 136, nombre clé pour moi, Jung+Haemmerli), Sur les bords des fleuves de Babylone, dont une mention  explicite s'accompagne d'allusions plus subtiles.
  "Seth" ne m'avait pas rappelé Vikram Seth, et je m'émerveille qu'il ait fallu pour déclic la réelle identité de "Seth". J'ai bien sûr été curieux de ce que pouvait signifier seth (ਸੇਠ) en hindi, et c'est "riche", ce qui m'est évocateur car Ghani, le profiler de Serial eater, donne la signification de son nom en arabe égyptien, "riche" également.
  Quant à vikram (ਵਿਕਰਮ), ça signifie "valeureux".

  A propos de "coeur",  les "phrères simplistes" dont Laurent m'a rappelé l'existence m'ont poussé à étendre ma phamille, à phrère Laurent notamment, et à la fidèle dp qu'il m'est venu d'appeler "çoeur" le 17 novembre dernier.
  Si donc "çoeur dp" m'a fourni le point de départ de ce billet, en réagissant à ma première illustration Ibsen, phrère Laurent a ouvert une autre piste en rebondissant sur l'heure à laquelle avait été posté le précédent billet, pas tout à fait par hasard, mais c'est bien quelques minutes avant 8:13 que je l'avais achevé.
  Laurent a vu que 8 = H comme Heures, et 13 = M comme Minutes, l'heure H et la minute M... Fascinant car il y a deux oeuvres de Leblanc où l'heure joue un rôle essentiel, "813" précisément, où cette énigme numérique a trait à la pendule du château de Veldenz, et Les huit coups de l'horloge, laquelle est celle du domaine de Halingre, un mot de 8 lettres débutant par la 8e lettre H, et j'ai étudié ici l'Hipotèze que chaque Histoire du recueil était basée sur un mot de ce type.
VELDENZ  HALINGRE = 88+74 = 162
  Je découvre ceci en achevant ce 162e billet de Quaternité, alors que la valeur 62 de "coeur"m'a fait choisir un titre de valeur 162, obéissant au partage doré 100/62 :
COEUR  PRIMITIF = 100/62
  J'ai rencontré ailleurs le rapport 88/74 ou 44/37, excellente approximation de la racine bicarrée de 2.

1.12.13

Urias Barthélémy


  Rappel des récentes trouvailles. La lecture de Rouge-Gorge de Jo Nesbø m'a fait découvrir que son vengeur Gudbrand se dédoublant en Urias pouvait cacher un jeu bilingue : les deux noms signifient "feu de Dieu" (ou "lumière de Dieu) en norvégien et en hébreu.
  Diverses coïncidences m'ont conduit à y associer La mort et la boussole du recueil Fictions de Borges, et à découvrir dans la nouvelle Tlön, Uqbar, Orbis Tertius ouvrant le recueil le personnage réel Xul Solar, pseudo de monsieur Schulz Solario.

  L'association dans cette nouvelle de Ur, berceau d'Abraham, avec Xul, renversement de la lumière latine lux, m'a rappelé le personnage principal de Mon coeur mis à nu, de Joyce Carol Oates, Abraham Licht. La relecture du roman m'a fait découvrir que ses deux premières parties, en 21 et 13 chapitres, s'achevaient sur un climax, l'assassinat du second fils d'Abraham, Harwood Licht, de valeurs 84/52 = 21/13.
  C'était le premier nom fictif réunissant les valeurs de Haemmerli et Jung que je rencontrais, et il apparaissait non seulement dans un contexte 21-13, mais avec plusieurs échos troublants avec l'échange Haemmerli-Jung :
- Harwood Licht a lui-même tué un jeune homme dont il a usurpé l'identité, jeune homme qu'il a connu pendant la semaine sainte 1914 (le jour marquant de l'échange Haemmerli-Jung est le mardi de la Semaine sainte 1944).
- Un autre personnage du roman a pour valeurs 84-52, Nathaniel Liges; Liges est un autre nom de la famille Licht, Nathaniel m'est essentiel depuis que j'ai appris que c'était le surnom de Daumal (=52).

  J'ai à de multiples reprises évoqué le dossier 13-21, dont plus de 100 cas sont répertoriés ici. L'élément nouveau est apparu en feuilletant l'un des nombreux livres de ma bibliothèque, Vendredi saint de Boris Starling (1999 pour l'original anglais Messiah, 2002 pour la traduction française).
  Un nouveau Jack l'Eventreur sévit à Londres, et ce n'est qu'à la moitié du roman que son but se dévoile, sans que les enquêteurs parviennent à le contrecarrer, éliminer 12 hommes porteurs des prénoms des 12 apôtres, tuant chacun le jour de sa fête de la même manière qu'est mort l'apôtre original, le plus souvent au terme d'un horrible supplice.
  J'avais noté à la fin du livre que Nathaniel, nom d'apôtre mentionné par le seul Jean, était un autre nom du Barthélémy des autres évangélistes.

  Ceci m'a été instantanément évocateur, car d'une part Daumal (Nathaniel) est l'un des écrivains s'étant intéressés de manière significative à la suite de Fibonacci (à laquelle appartiennent 13 et 21), d'autre part Barthélémy avait été un point commun entre deux autres écrivains présentant cette caractéristique, étudiés dans Here's to you, Alan and Bart, AS Byatt native de la St Barthélémy comme le personnage Frederica de sa tétralogie, Frederica qui comme d'autres personnages de la tétralogie s'intéresse à la suite de Fibonacci, et John Fowles, qui dans son roman La créature (A Maggot, 1985) conte l'étrange expédition en avril 1736 d'un certain Bart, dissertant sur l'omniprésence dans la nature de la suite de Fibonacci.

  Je n'avais pas repensé non plus au roman Vendredi saint lorsque j'avais étudié en janvier 10 deux fictions basées toutes deux sur des exécutions de substituts d'apôtres.
  L'une était l'épisode 4/4 de Numb3rs, Le chemin de croix, où j'avais étél'ensemble de la fresque... surpris d'une utilisation sophistiquée des suites de Fibonacci (voir le billet précité pour le détail), n'apparaissant qu'en analysant des captures d'écran, alors que le scénario en lui-même est de la plus extrême indigence, formé de séquences dont l'enchaînement semble totalement gratuit (je ne me suis intéressé qu'à cet épisode de la série, le seul où intervient Fibonacci, si bien que je ne peux rien dire des autres épisodes).
  Donc un tueur choisit des habitants de Los Angeles ayant les prénoms des apôtres et reproduit leurs supplices. Il aurait choisi d'adjoindre aux 12 apôtres traditionnels Marie-Madeleine, et a donc commencé sa mission avec une Mary. Le titre original de l'épisode est d'ailleurs Thirteen (13), mais personne ne relève que 13 est un nombre de Fibonacci, de même que 8, le nombre de victimes semblant prévu par le tueur qui est démasqué avant d'avoir pu conclure le supplice de sa 8e victime, Nathaniel Greene.
  Eh oui, la victime finale est un Nathaniel, qui échange son sort avec celui du tueur, John Corcoran (JC...), tué à l'issue de l'intervention des flics, mais en janvier 10 je ne connaissais ni l'intérêt de Daumal pour Fibonacci, ni son surnom Nathaniel, ni son équivalence avec le prénom de Haemmerli, Theodor ("don de Dieu"). Une liste des 12 apôtres est apparue précédemment dans l'épisode, il y figure Bartholomew mais non Nathaniel, et aucune explicitation n'est donnée lors de l'enlèvement de Nathaniel, dont le présumé supplice par flagellation me semble une invention (Barthélémy, écorché vif, est souvent représenté tenant sa propre peau, et c'est une image du saint qui permet aux enquêteurs de Vendredi saint de démêler le fil rouge des crimes).
  Par ailleurs une victime intermédiaire a été Jared Parr, interprété par l'acteur Nathan Baesel, né à La Palma un dimanche des Rameaux (Palm Sunday). Ce Jared est d'abord soupçonné d'être le tueur, dont il est effectivement complice, mais Corcoran imagine qu'il pourrait le trahir et l'assimile à Judas.

  L'autre fiction était Les Rivières pourpres 2 : Les Anges de l'apocalypse, dont le scénario n'est guère plus soigné. Une confrérie s'est formée entre 12 personnes portant les prénoms des apôtres originels et exerçant leurs professions, avec en sus un charpentier Jésus :
 Il vient s'y greffer des histoires de trésor de Lothaire II, de secte apocalyptique, et les pseudo-apôtres sont éliminés les uns après les autres par des moines dotés de pouvoirs surhumains.
  Sans nécessité ici, puisqu'il n'y a ni Nathaniel ni Nathanaël, l'équivalence avec Barthélemy est donnée, mais le symbole des couteaux tête-bêche semble une autre invention de scénariste, accompagnée ici d'une faute grammaticale ("attribut, représentés") :
  Sans connaître cette équivalence, je n'avais alors pu remarquer un autre point commun aux deux fictions, où la série criminelle s'achève donc sur Barthélémy-Nathaniel, qui n'est pourtant pas l'apôtre le plus connu.

  Mes deux billets de janvier 10 étaient essentiellement consacrés à ces deux fictions, tandis que le billet suivant discutait la géographie fantasmatique de Philippe de Cherisey, selon lequel St-Ursin (La Chapelle Saint-Ursin) occupait le centre ésotérique de la France. J'y remarquais que Ursin était fêté le même jour, 9 novembre, que Théodore, mais j'ignorais alors que, selon la Légende Dorée, Ursin premier évêque de Bourges aurait été le Nathaniel de l'Evangile de Jean.
  Je n'avais alors pas non plus fait le lien avec le Theodore le plus célèbre, Roosevelt, lequel a donné son prénom au Teddy Bear, et ce n'est que très récemment, en avril dernier, que j'ai pu relier les brins de cette formidable coïncidence : le 9 novembre sont fêtés Théodore, auquel est associé l'ursidé Teddy, et Ursin, lequel ne serait autre que Nathaniel, équivalent hébreu de Théodore...
  Il s'y ajoute maintenant un nouvel élément, car le nom complet de la dernière victime des Anges de l'Apocalypse est l'administrateur Barthélémy Debernault, nom issu selon Dauzat de bern, "ours", et waldan, "gouverner" (ce Barthélémy ne gère pas une ville comme son modèle, mais plus modestement un supermarché).
  Par ailleurs nous sommes dans l'Est où le bar araméen de bar Talmaï (fils de Talmaï) est proche du Bär allemand, "ours".
  Le réel attribut de l'apôtre Barthélémy est un couteau, en argot "surin", anagramme de "ursin".

  Le diminutif anglais de Bartholomew est Bart, désignation essentielle du personnage de John Fowles amateur de Fibonacci, et la victime qui met les enquêteurs de Vendredi saint sur la piste apostolique est Bart Miller (j'ai aussi suivi une piste "meunier", avec notamment un autre tueur biblique, Muller de Serial eater s'achevant dans l'ex-propriété de la famille Menier).
  Bart signifie "barbe" en allemand, autre piste importante, et un des lieux de tournage des Anges de l'Apocalypse est l'église Sainte-Barbe de Crusnes.
  Barbe est fêtée le 4 décembre, jour de l'assassinat d'un rabbin barbu au début de La mort et la boussole. Avant de m'intéresser aux Anges de l'Apocalypse en janvier 10, le billet précédent évoquait ma découverte le 4 décembre précédent du croisement des rues des Ursins et de la Colombe dans l'île de la Cité.

  J'ai été conduit à Vendredi saint en visionnant un épisode de Suspect N° 1, avec la remarquable Helen Mirren, née le 26 juillet 1945, 70 ans après Jung. Un commentateur de la série remarquait la parenté de qualité avec une autre série anglaise, Messiah, que je ne connaissais pas.
  J'ai regardé le premier épisode, et constaté que c'était une adaptation de Vendredi saint, avec quelques variations. Le tueur du roman est un certain Jeremy Clifton (JC encore), dit Jez, né le 25 décembre 66. Le 9 avril 82, Vendredi saint, il a été renversé par le flic Red Metcalfe, qui l'a cru mort et s'est enfui, mais Jez est sorti du coma 2 jours plus tard, le jour de Pâques, de la résurrection.
  Ceci a suffi pour le faire s'identifier à Jésus (et ma foi on le comprend un peu), et à orienter définitivement sa vie. Il a vu le flic avant de sombrer dans l'inconscience, et découvre ensuite son identité par la presse, Red ayant dénoncé son frère impliqué dans un crime. Ceci en fait un "Judas", dont le modèle s'est pendu le Vendredi de la Crucifixion, et conduit "Jez" à un plan longuement mûri. Il commencera à tuer ses 12 apôtres en 98, jusqu'à ce qu'il ne reste que Red-Judas qu'il pendra le 2 avril 99, le Vendredi saint de l'année de ses 33 ans.
  Le plan se déroule comme prévu jusqu'à ce Vendredi saint, où Red parvient à prendre le dessus sur Jez. Red est alors saisi d'une fureur sauvage qui lui fait crucifier Jez. Horrifié d'y avoir pris du plaisir, il renonce à toute circonstance atténuante et est lourdement condamné (l'adaptation a modifié ce dénouement afin de permettre à Red d'autres enquêtes, le Vendredi saint étant par ailleurs peu souligné).

  Ceci a pour moi de nombreux échos, à commencer par mon Sous les pans du bizarre, dont la parution était prévue pour la même année 99 que Vendredi saint, mais elle a été retardée à l'an 2000. L'utilisation des dates géminées m'y avait fait exploiter le fait que le 4/4 était le jour de Pâques cette année 99, aussi j'avais fait périr ce jour Jacques Courtas (JC...) sous les roues du métro d'Aleppe Conti (anagramme de Ponce Pilate).
  J'avais alors en arrière-pensée Et le huitième jour... d'Ellery Queen, se passant la Semaine sainte 1944 dans une étrange communauté au fin fond du désert, dirigée par un Maître secondé par un Conseil de 12 sages. Le mercredi 5 avril, l'un des 12, le magasinier Storicai (anagramme d'Iscariot, Judas) est trouvé assassiné d'un coup de marteau, et tous les indices semblent accuser le Maître, qui selon la loi de la communauté est mis à mort le 7, Vendredi saint. Je rappelle que ce 7 avril est le premier du calendrier grégorien répétant les conditions exactes du 7 avril 30 supposé avoir été le jour de la Crucifixion. Ce 7 avril 30 est honoré par les Anges de l'Apocalypse sous la forme 730 dans un étrange graphisme qui est d'abord interprété comme les lettres JHW du Tétragramme, et j'ai vu la possibilité chez Jérémie (le prophète spécialiste de l'atbash, non Jeremy Clifton) d'un jeu atbash mappats-JWH, pour sa représentation de Babel en "marteau de JHWH".

  Mais j'en viens à du neuf. J'avais indiqué pour fin d'écriture de mon roman virgilien le 9/9/99, ce qui correspondait à 2 jours près à la réalité, et pour début le 6/6/66, en pensant à l'année où j'avais eu pour professeur de lettres Georges Sallet (alias Gilles Sandier), lequel m'avait ouvert à l'appréciation de Virgile. Je retrouve ce 66-99 dans les dates de naissance et mort de Jez Clifton.
  Début septembre 08, diverses circonstances m'ont amené à Ruth Roman, et à la date de son décès, le 9/9/99, ce qui m'a rappelé la date encore plus schématique du 4/4/44 de Jung, et je pense que ceci a joué un rôle dans l'intuition du matin du 8 septembre 08, où il m'est étrangement venu dans un demi-sommeil que ce 4/4/44 marquait exactement les 4/5es de la vie de Jung, ce que j'ai vérifié avec ébahissement aussitôt levé.
  La découverte de ce schéma s'est accompagnée dans le mois qui a suivi de deux autres coïncidences quintessentielles majeures. Ce fut d'une part les deux Quintet(t), la BD de Giroud et le film d'Altman, avec un incroyable point commun :
- Les 5 participants au jeu Quintet d'Altman sont Christopher, Goldstar, Deuca, Ambrosia et Essex, initiales C-G-D-A-E correspondant à des notes en quinte dans le système anglais.
- Les 5 membres du Quintett de Giroud sont Charles, Nafsika, Dora, Alban et Elias, qu'on peut transformer encore en C-G-D-A-E grâce à l'extension sur tout l'alphabet de la gamme en 7 notes, procédé bien connu des musiciens. Dans les deux cas, le chef correspond à C, do dont part le cycle des quintes, choisi par exemple par Chopin pour ordonner son opus 28 et Chostakovitch son opus 87.

  D'autre part mes recherches pascales m'avaient fait distinguer en juillet précédent un cas particulier, les fictions couvrant exactement une semaine sainte, des Rameaux à Pâques. J'avais alors 3 cas de ce type, et de prodigieux hasards m'ont livré un 4e le 30 septembre 08 et un 5e le 10 octobre. Aucun autre n'est apparu depuis, en plus de 5 ans, bien que je sois extrêmement attentif à toute possibilité de date pascale.

  Il y a enfin une possibilité de lien entre ces quintes, quintets, quintessences. Les relations de quinte entre les protagonistes des deux Quintet(t)s m'avaient conduit à chercher des mots de 5 lettres correspondant à des notes en quinte selon l'équivalence alphabétique détaillée dans le billet Squar' dance.
  Le seul mot intéressant correspondant à C-G-D-A-E trouvé alors était JUDAS, tandis qu'une quinte dans le désordre était formée par JORGE, premier prénom de Borges, pour lequel Judas était l'apôtre indispensable, sans la trahison duquel rien n'aurait été possible. Borges lui a consacré de nombreux textes, dont la nouvelle de 1944 Trois versions de Judas, présente dans le recueil Fictions.
  Le seul "Judas" de mes fictions pascales est celui de Et le huitième jour..., la plus essentielle pour moi puisqu'elle concerne la Semaine sainte 1944, celle de l'échange Jung-Haemmerli, et dans ce roman le vieux Maître (Jésus) échange le marteau (hammer) du véritable meurtrier de Storicai (Judas) pour être condamné à sa place. Il voulait ainsi préserver le Successeur qu'il s'était désigné, mais la morale trouvera son compte avec l'arrivée miraculeuse d'un jeune (jung) aviateur sosie du Maître dans la communauté le dimanche de Pâques.
  Je rappelle que dans le roman précédent de Queen, L'adversaire (1963), écrit en collaboration avec Theodore Sturgeon, c'était un Nathaniel qui endossait l'identité de JHWH pour tuer ses cousins aux 4 coins d'un carré, en claire référence aux meurtres JHWH en losange de La mort et la boussole.

  Depuis ces recherches j'ai trouvé le dico de l'Officiel du Scrabble permettant des recherches exhaustives. Il fournit 4 mots correspondant au cycle C-G-D-A-E, JUDAS et CURAS-JUDOS-JURAS que je pense avoir aussi vus jadis, mais JURAS peut faire maintenant écho au carré IURAS, auquel j'ai aussitôt pensé devant le nom URIAS qui m'était peu familier. Je rappelle qu'il m'a mené, en rapport avec Xul Solar, au malais suria, "soleil", dérivé du sanskrit surya. Une recherche montre que la forme surja pour "soleil" est aussi largement répandue, je n'ai pas la patience d'identifier dans quels langues ou dialectes.
  J'apprends encore que surja signifie "sourate" en albanais, et que Surat est le nom moderne d'une ville d'Inde jadis appelée Suryapur, "cité du soleil". Ceci réveille maints échos récents, Héliopolis anagramme de Soleil hopi, le livre sanskrit sutra renversement de l'ours-roi Artus, lequel me renvoie à la possibilité d'un Artuis-Ogier (84-52) chez Rabelais. Un gros livre ou manuscrit est appelé "ours" dans les métiers de l'édition.

  Si l'abbaye de Thélème doit explicitement son nom au grec θέλημα, "volonté", un fils de Thélème n'est pas loin d'un Barthélémy, bar Talmaï, fils de Talmaï, d'autant que Talmaï est le nom d'un des 3 géants qui ont dissuadé les Hébreux de venir en Canaan en Nb 13,22.
  J'avais noté lors de mes études rabelaisiennes, pour les 3 derniers géants de la lignée :
Pantagruel = 109
Grandgousier + Gargantua = 132 + 86 = 2 x 109
en gématrie latine, tandis que les noms des 3 géants des Nombres sont en hébreu
AHYMN = 109
TLMY + SSY = 480 + 610 = 10 x 109
  Je découvre maintenant que, dans l'alphabet moderne de 26 lettres,
BARTHELEMY = 109
se découpant en BARTHELEM + Y = 84+25, correspondant aux 84+XXV éléments sortis du ventre de Badebec avant la naissance de Pantagruel, que j'ai homologués à la date du 25 juillet (84 en gématrie latine), présumée naissance d'iceluy.

  J'ai rapproché l'hexagonale Thélème de mon étoile BBL-SSK, le jeu atbash fondateur de Jérémie, où la moyenne pour chaque lettre est 109.
  L'énorme importance de Babel dans mes recherches m'a fait confronter le mot avec celui apparu récemment, en posant la requête Lumière Babel, et découvrir ainsi parmi les premières réponses le roman La lumière publié dans la collection Babel, du suédois Torgny Lindgren qui se trouve être né le 16 juin 1938, le même jour que JC Oates, créatrice de la famille Licht.
  Il est membre de l'Académie des lettres décernant le prix Nobel, pour lequel JCO est pressentie depuis plus de 20 ans.

  JC, Joyce Carol... Tous ces JC intentionnels, et particulièrement John Corcoran dans Numb3rs, me rappellent qu'il y a un Jerome Corcoran dans le roman Corky de JCO (What I lived for, 1994). Le roman débute par l'assassinat du père Tim Corcoran de Corky le soir du 24 décembre 1959...
  CG Jung est appelé par les Anglo-Saxons Carl Jung, ce qui en fait un CJ, sorte d'antichrist, ce que j'ai rapproché de ce qui s'est passé pendant la Semaine sainte 1944, où en quelque sorte Theo(dor) a donné sa vie en échange de celle de CJ.

  Avant Urias-Gudbrand, les lumières scandinaves étaient déjà présentes chez AS Byatt, et je notais que sa tétralogie s'achève sur le nom Luk Lysgaard-Peacock, apparu dans le 3e volet La tour de Babel, Luk que l'on devine devoir être l'amour définitif de Frederica.
  Je remarquais que la lumière apparaît deux fois dans le nom de ce biologiste d'origine danoise amateur de Fibonacci, avec son prénom Luk et son nom paternel lys-gaard, "ferme de lumière". Aujourd'hui je vois un écho avec Xul Solar, qui a forgé son nom à partir de ceux de ses père et mère, Schulz Solari.
  Je rappelle que Lysgaard/Peacock est un nom doré, 87/54 se simplifiant en 29/18, nombres de Lucas (encore la lumière).

BARTHELEMY / URIAS = 109/68 est encore un couple doré.
  Mes divagations m'ont mené à une autre curiosité dorée. Barthélémy serait donc Nathaniel, "don de Dieu", qui a pour équivalent Jonathan, "don de JHWH". Le Jonathan le plus immédiat est l'ami du roi David, dont l'amitié lui était plus chère que l'amour des femmes, chante-t-il après la mort de Jonathan au combat.
  Ce qui n'empêchait pas David d'apprécier les femmes, la plus célèbre étant Bethsabée, mère de Salomon, laquelle a d'abord été la femme de Urias, Urie dans nos Bibles. Urie est aussi mort au combat, mais de par la volonté de David qui l'a envoyé en première ligne afin de s'approprier Bethsabée.
  Ces deux noms de proches de David morts au combat sont aussi en rapport d'or :
JONATHAN / URIE = 85/53

  J'avais évoqué ici la première femme de David, Mikal soeur de Jonathan, dont le nom, MYKL en hébreu, a la particularité d'être formé des 4 lettres centrales de l'alphabet, YKLM, soit deux couples atbash, KL et YM, chacun de valeur 100.
  J'avais rapproché les 4 lettres hébraïques de valeur 100 des initiales des 4 rues du quadrilatère traversé par la rue Simon-Crubellier, où est sis l'immeuble de La Vie mode d'emploi, immeuble divisé par Perec en 100 cases, objets de seulement 99 chapitres car Perec a omis d'écrire le chapitre 66. Diverses exégèses ont été proposées pour ce 66-99, je remarque l'écho avec les années 66-99 de Jez Clifton.

  Il me souvenait d'une série de meurtres bibliques dans un épisode de Pacific Blue, série débile dont je n'ai vu que cet épisode en 2001, le même jour que Alliance interdite.
  S'agissait-il de meurtres d'apôtres ? Non, après vérification c'étaient des meurtres punissant des désobéissances aux 10 Commandements, mais je découvre sur IMDb que cet épisode Blood for blood a été originellement diffusé le 24/08/97, la St-Barthélémy, et que son identifiant sur la base de données est 668633, où je retrouve les 66+33 ans de Jez, autre meurtrier biblique, encadrant un 86 que tout gématre associe au dieu hébreu, Elohim.

  Il y a un Barthélémy dans la dernière aventure de Lupin, du moins la dernière publiée du vivant de Leblanc, La Cagliostro se venge (1935), 21e et dernier volume de cette récente édition numérique.
  Dans La comtesse de Cagliostro (1924), cette aventurière avait séduit le jeune Lupin qui avait finalement échappé à son emprise pour revenir à sa fiancée Clarisse. Le roman s'achevait sur les représailles de l'amante bafouée, qui 5 ans plus tard enlevait le fils Jean d'Arsène et de Clarisse, morte en couches.
  C'est dans ce dernier volet qu'il apparaît que la comtesse avait confié Jean à un gredin, Barthélémy, avec pour mission de Faire de l’enfant un voleur, un criminel si possible. Plus tard, l’opposer à son père.
 Barthélémy avait déjà deux fils, Simon et Thomas, rien que des noms d'apôtres dans cette famille... Je n'ai rien vu de spécialement religieux en relisant le roman, où j'ai tout de même remarqué la date du double drame dans lequel pourrait être impliqué le fils de Lupin désormais appelé Félicien Charles, un 30 juin (c'est le 30 juin 44 que s'est achevé l'échange Haemmerli-Jung, avec la mort de Theodor et le retour chez lui de Carl Gustav).
  Et puis les instructions au sieur Barthélémy ci-dessus sont signées par la Cagliostro de son "paraphe, hautain, balafré d’une double épée", ce qui me rappelle le symbole de Barthélémy imaginé par le scénariste des Anges de l'apocalypse, une double épée tête-bêche.


17.11.13

Deux livres, deux mondes


  J'ai appris récemment que "livre" se dit kniha en tchèque et en slovaque. Ceci m'a aussitôt rappelé que le livre Nahik consistait le fil rouge de la série BD Le Décalogue de Frank Giroud (comme de sa suite Le légataire). Il me semble a priori assez peu probable que l'anagramme ait été voulue, et ce cas rejoindrait donc les coïncidences déjà étudiées sur les mots de 5 lettres désignant les créations littéraires, roman/novel chez Leblanc, LIVRE chez Peeters, Bible/Babel chez Borges.
  J'ai voulu rafraîchir mes souvenirs sur Le Décalogue, dont la médiathèque n'avait de disponibles que les tomes V à X, que j'ai empruntés. Le passage au rayon BD m'a fait découvrir une série inconnue, La Prophétie des Deux Mondes, scénarisée par Frédéric Lenoir dont j'écoute régulièrement l'émission Les racines du ciel et dont j'ai lu les romans.

  J'ai emprunté le premier album ce 6 novembre, et suis revenu deux jours plus tard emprunter les 3 autres de la série, présentant une particularité vraisemblablement unique.
  Prévue initialement en 5 albums, les 3 premiers sont parus de 2003 à 2005 chez Albin Michel, puis il y a eu un problème avec l'éditeur, si bien qu'il a fallu attendre avril 2008 pour voir la fin paraître chez un autre éditeur, en un seul album débutant par un résumé en 4 pages de ce qu'aurait été l'album intermédiaire prévu.
  Ceci est évidemment fascinant pour l'amateur de quaternité, mais je ne l'ai appris qu'après coup, et c'est d'abord le scénario qui m'a retenu.

  L'histoire se passe dans un monde partagé de façon immémoriale en deux royaumes antagonistes, le royaume de l'Etoile, dont le symbole est un pentacle, et celui de l'Anneau. Selon une prophétie transmise par Ishâ, l'envoyée des Eternels, les royaumes ne peuvent survivre que si un serment est proféré tous les 21 ans par les dauphins des deux familles royales.
  Le Grand Rituel doit se faire à l'aube du 8e jour du 9e mois, après une conjonction de trois astres, et les deux princes doivent alors élever vers le ciel les deux symboles en les unissant en un seul. Sinon les deux royaumes seront anéantis.
  L'aube du 8e jour du 9e mois me rappelle que c'est peu avant l'aube du 8e jour du 9e mois que j'ai eu mon intuition sur l'harmonie quintessentielle de la vie de Jung autour du 4/4/44, le 8 septembre 2008. C'est précisément en 2008, de façon imprévue, qu'est paru le dernier album de la série, La nuit du serment, s'achevant le jour du Rituel. Si pour moi ce 8 septembre a surtout été le premier jour de l'an pataphysique 136 (135e anniversaire de la nativité de Jarry), c'est dans le calendrier vulgaire la Nativité de Marie, ce qui a pu inspirer Lenoir, les femmes jouant un rôle essentiel dans la série (isha signifie "femme" en hébreu).

  L'histoire se passe l'année d'un Rituel marqué par de grandes incertitudes car, à l'issue de la dernière cérémonie, la princesse Lariana, héritière du royaume de l'Etoile, a disparu, et avec elle le symbole sacré de l'Etoile et sa formule du serment. Les recherches menées depuis 20 ans ont été vaines, et en dernier recours Lowen, fils du roi de l'Anneau Heloas, se lance dans une ultime quête avec son ami Nhâram.
  Ce Nhâram-Lowen chez Lenoir m'a aussitôt évoqué le roman-novel chez Leblanc, où c'est Elisabeth Lovendale qui cherche le tome perdu des romans (novels) de Richardson.
  Nhâram perd ses jambes dès le début de l'histoire, si bien que Lowen doit continuer seul, avec l'aide de femmes pas toujours désintéressées. C'est ainsi qu'il devient l'amant de la fougueuse Besraëlle, puis de Solâna, étrange créature dont le nombril n'est tatoué ni d'un anneau, ni d'une étoile.
  Lowen fait un rêve dans lequel Besraëlle et Solâna participent à une cérémonie, auréolées des symboles de l'Etoile et de l'Anneau se conjoignant au moment où ses deux amantes vont s'embrasser; il est alors réveillé par l'appel de son nom. Le sens s'en précisera ultérieurement : Besraëlle est la détentrice de l'Etoile sacrée volée il y a 20 ans, tandis que Solâna est la fille cachée de la princesse disparue Lariana, héritière de la formule du serment.
  Après diverses péripéties, dont la mort de Lowen ressuscité le troisième jour car les Eternels ont estimé sa survie nécessaire, Lowen et Solâna se rendent le jour dit au sanctuaire de l'île au centre des mondes, sans grand espoir car ils n'ont pu récupérer l'Etoile cachée par Besraëlle. Cependant Ishâ apparaît et leur annonce que les royaumes vont être épargnés car Solâna porte l'enfant de Lowen. Leur amour (LOVE) a été plus fort que la haine (N) qui divisait les royaumes depuis des générations (sic). Ce tendre roman s'achève sur la proposition de Solâna d'appeler leur enfant Shana, "l'enfant de la paix".

  J'en viens à ma relecture du Décalogue, ou plutôt de ses 6 derniers albums. Les 10 sont parus de 2001 à 2003, grâce à la tactique de Giroud de recourir à un graphiste différent pour chaque album.
  On y suit donc, à rebours, l'histoire du livre Nahik dont le contenu exact reste flou, le point essentiel étant qu'il contient une reproduction d'une omoplate de chameau sur laquelle Mahomet aurait, à la fin de sa vie, gravé une dernière sourate, sous forme d'un décalogue dont les préceptes contredisent certains aspects violents du Coran.
  Chaque album illustre un précepte de ce décalogue, d'abord en suivant la piste du livre Nahik, de l'album I à Glasgow en 2001 jusqu'au VII à Paris où a été imprimé le 16 avril 1823 Nahik pour financer une loge des Carbonaris, mais une dénonciation a pour conséquence la destruction de tout le tirage, sauf un unique exemplaire.
  Le nom de l'imprimeur est Alban Jouvel, ce qui a quelque écho avec l'éditeur Albin Michel de La Prophétie des Deux Mondes de Lenoir, et pour moi avec Alban Lenoirc, nom du narrateur de mon projet Novel Roman que j'avais prévu de faire paraître sous cette signature.
  L'album VIII, Nahik, révèle la raison de ce nom. Le livre a été écrit par le frère de l'écrivain en vogue Hector Nadal, Eugène. Celui-ci est revenu fou de l'expédition de 1798 en Egypte contée dans l'album suivant, au terme de laquelle il a été gravement blessé d'un coup de sabre au visage. Hector lui doit ses succès littéraires en stimulant cruellement la folie d'Eugène, lui extorquant des pages qu'il transforme ensuite en romans. La peur de son frère conduit Eugène à crier "Non Hector" chaque fois qu'il apparaît, ce qui dans sa bouche déformée devient "Na Hik".
  Leur soeur découvre cette abjection alors que Hector s'apprête à publier le chef-d'oeuvre tiré des visions d'Eugène lors de l'expédition en Egypte. Elle s'approprie le manuscrit, qui sera donc publié ensuite par Alban Jouvel avec pour titre Nahik, et pour auteur Alan D., anagramme de Nadal.
  Je remarque cette anagramme de 5 lettres alors que précisément Nahik est l'anagramme de kniha, "livre". Par ailleurs Nadal signifie Noël en occitan et autres langues, et parmi mes personnages forgés à partir de  Novel Roman figuraient le couple anacyclique Noël Navrom - Morvan Léon. J'ai conté ici comment j'ai découvert ailleurs le personnage Noël Morvan.
  Giroud indique que cette histoire, inspirée par le frère de Victor Hugo, Eugène, a d'abord constitué un projet autonome avant de devenir le point de départ du Décalogue.

  Une particularité de la série est que les dos des 10 albums réunis permettent de lire son titre, Le DECALOGUE. J'ai eu la curiosité de disposer les 6 volumes en ma possession temporaire avec les 4 de La Prophétie, et je remarque d'abord l'absence de l'étiquette indiquant la cote sur le 4e album (celui imprimé par un autre éditeur), dessinant un motif 3-1-6 qui m'évoque aussitôt le nombre 613 des préceptes de la Tora, relié par les commentateurs aux 620 lettres du Décalogue en hébreu.
  Les lettres des tranches des 6 autres albums forment ALOGUE, ce qui m'a aussitôt évoqué Le Mont AN-ALOGUE de Daumal, auquel la conjonction des symboles de l'Anneau et du Pentacle m'avait déjà fait penser, pour l'Histoire des hommes-creux et de La Rose-amère qui y est contée au chapitre 3. Il y est question des jumeaux Mo et Ho que rien ne distingue l'un de l'autre, sinon les colliers qu'on leur a mis lors de leur baptême, portant une croix et un anneau. Mo vient à mourir en allant chercher la Rose-amère en montagne, et Ho récupère son collier pour devenir Moho, réunissant les symboles de l'anneau et de la croix.
  Il m'avait paru que Daumal avait pensé au latin homo, "homme" en latin, et je suis encore plus certain que la prophétesse conjoignant l'Anneau et l'Etoile n'est pas par inadvertance isha, "femme" en hébreu.
  Il y a plusieurs ascensions de montagnes escarpées parmi les multiples obstacles rencontrés par Lowen durant sa quête.

DEC - ALOGUE
AN   - ALOGUE
  Je suis éberlué de voir les syllabes absentes pouvoir former le mot DECAN. Ma découverte du motif 4-1 dans la vie de Jung, le 8e jour du 9e mois de l'an 08, a été suivie quelques jours plus tard de la lecture du 5e et dernier album de la série Quintett de Giroud, avec plusieurs coïncidences :
- une réelle différence de structure avec les 4 premiers albums, de 64 pages (4 cahiers de 16 pages), tandis que La chute en a 80 (5 cahiers de 16 pages).
- les initiales des 5 membres du Quintett, DAENC, peuvent être homologuées aux notes en quinte CGDAE.
- le leader du Quintett, le psychiatre Charles, présente divers points communs avec Jung.

  Quintett a pu être publié de 2005 à 2007 grâce à l'idée de Giroud de recourir à un graphiste différent par album, comme pour Le Décalogue, avec ici une parfaite adéquation car les 4 premiers albums relatent les mêmes événements, chacun selon la perspective subjective d'un des membres du Quintett.
  Un seul graphiste a participé aux deux projetsPaul Gillon qui a dessiné l'album VII du Décalogue, celui de l'édition par l'imprimeur Alban Jouvel du livre Nahik d'Alan D., et le second de Quintett, Histoire d'Alban Méric (tiens un autre Alban, par ailleurs homo).
  J'avais repéré que les deux états du Quintett, DAEN et DAENC, pouvaient former les mots DEAN et DECAN, tous deux issus du latin decanus, "dixième". Une autre piste, partie de Léviathan de Boris Akounine, autre histoire à 5 voix et construction quinaire, m'a conduit à une série de BD de Paul Gillon en 3 albums, Les Léviathans, avec pour héros Olivier Décan !
  La série a connu comme La Prophétie des Deux Mondes des déboires éditoriaux. D'abord commandé par une revue ayant fait faillite, le premier album est paru aux Humanos en 1982, s'achevant sur la mort de Décan, lequel ressuscite pour une seconde aventure en 1990. Un dernier album paraît en 2000 chez un autre éditeur.
  Un hasard m'avait conduit peu après l'étude ce ces Léviathans à découvrir la couverture d'un livre ésotérique d'Anton LaVey (mode d'emploi ?) avec en couverture un pentacle dans un anneau; aux 5 pointes du pentacle sont associées les lettres לויתן, "Léviathan".
  Monde de mon démon...

  Quelques petites choses encore. A propos de l'absence du 4e album de la série La Prophétie, découverte 5 ans après l'achèvement de ma lecture de Quintett, je remarque que c'est le 4e album de cette série, Histoire de Nafsika Vasli, qui demande une astuce pour passer de l'initiale N à G permettant d'obtenir la série des quintes GDAE (correspondant je le rappelle à l'accord du violon d'Alban Méric).

  C'est donc le slovaque kniha, "livre", qui m'a conduit à revenir au Décalogue de Giroud, et à découvrir la Prophétie de Lenoir.
  J'ai découvert, je crois grâce à une édition en slovaque d'un autre texte satanique, le Livre 813 de Crowley, que "Dieu" se disait en slovaque Boh, donnant au datif Bohu, correspondant à l'hébreu bohu signifiant "vide"; la traduction classique de l'expression tohu wa bohu est "informe et vide".
  Ceci fournit une équivalence bilingue à une anagramme classique en vieux français :
DIEV = VIDE
  La page dont j'extrais cette image me rappelle La maison vide, aventure de Sherlock Holmes que j'avais utilisée dans mon projet Novel Roman, où le personnage du colonel Moran était devenu "Vonel Moran".
  La relation entre DIEU et VIDE était évoquée il y a 15 jours dans l'émission Les Racines du Ciel de Frédéric Lenoir, consacrée à Krishnamurti.
  Incidemment Krishnamurti signifie "aspect de Krishna, et le nom de ce dieu hindou signifie "noir"...