31.12.09

ours de sable, colombe d'argent, hibou mutin

à Dom, sincèrement

Je n'en ai pas fini avec le rond-point d'Aiglun, mais les développements m'entraînent si loin que je prends un peu de temps avant d'y revenir.
Les récentes coïncidences parisiennes présentées ici ont néanmoins quelque rapport avec l'affaire "die Salbe". Après avoir appris le sens de ce mot, "onction", en rapport avec le Christ, "l'Oint", der Gesalbte, il me vint qu'il était très proche du latin salvo, "sauver", précisément le sens de la racine du nom "Jésus", Yeshoua, "Dieu sauve". Je découvris bientôt qu'un même mot anglais, salve, est aussi bien le substantif "onction" que le verbe "sauver" (moins usité que save). Je le mentionnai dans un message le 1er décembre sur le forum Unus Mundus, et le lendemain un membre américain, Gregory Sova, m'interrogea en privé sur sa généalogie, remontant à un François Sauvé né en 1622 à Libourne, qui eut pour fils Pierre Sauvé dit LaPlante.
Je ne pus alors lui répondre que des banalités, n'ayant pas encore vu qu'il existait une plante résolvant via l'allemand l'équation Jésus = Christ, la sauge, salvia en latin car ses vertus salvatrices sont depuis longtemps connues, devenue Salbei en allemand (et il y a 3 sortes de sauges sur le rond-point). J'appris en consultant le Dictionnaire des noms propres de Dauzat pour renseigner Sova que Sauvé était aussi un prénom, hommage à Jésus comme Sauveur.
Le lendemain 3 décembre je partis pour quelques jours à Paris, voyage prévu de longue date. J'avais appris peu avant que mon amie Dominique de Liège signait le soir même son dernier livre, et cette simultanéité me fit me débrouiller pour être présent, car d'autres publications de Dominique ont éveillé de remarquables échos avec mes recherches, notamment en rapport avec Jung.
Le hasard était une fois encore au rendez-vous. En faisant la queue pour faire signer mon exemplaire de Menteuse, je feuilletai le livre et découvris qu'il avait été imprimé par l'entreprise JOUVE, sise 1 place du docteur Sauvé à Mayenne.
Jouve est apparenté à Jung, via le latin juvenis, "jeune", ainsi ces 3 premiers noms m'ont aussitôt évoqué Sova descendant de Sauvé, disciple du docteur Jung. Ce n'est que plus tard que je me suis avisé que "Mayenne" entrait dans une autre coïncidence, la signature ayant été organisée avenue du Maine, or Mayenne et Maine sont deux noms locaux d'une seule et même rivière (cas aujourd'hui unique en France) qui a donné son nom à la ville de Mayenne comme au comté du Maine.

Le lendemain 4 décembre je traversais Paris à pied pour faire des recherches à la Bilipo. En arrivant sur l'île de la Cité, par le pont Notre-Dame, une dame me demanda si je savais où se trouvait la rue des Ursins. Non, mais ma curiosité éveillée me fit plus tard consulter un plan, pour découvrir qu'il existait bien une rue des Ursins sur l'île de la Cité, aboutissant rue de la Colombe... Or un de mes domaines de recherche est la relation ours-colombe, initiée par une remarque de Michel Pastoureau dans son livre L'ours, Histoire d'un roi déchu.
L'historien s'y interroge sur l'insistance des ours au voisinage des saints colombins, à commencer par Ste Colombe, au 3e siècle, qui aurait été sauvée des tourments de ses persécuteurs par une ourse :
"Peut-être est-ce dû à un jeu de mots - mais dans quelle langue ?- entre le nom du saint et celui de l'animal."
J'avais ma petite idée, car en hébreu "ours" se dit dov, parfait homonyme de dove, "colombe" en anglais, ce qui donna lieu à plusieurs pages sur mon autre blog.
Il ne semble y avoir aucune relation entre les noms de ces rues. La rue de la Colombe doit son nom à une anecdote survenue en l'an 1223, où une maison s'effondra, laissant une colombe prisonnière dans un pigeonnier inaccessible. Le mâle avait réussi à s'échapper, et pendant plusieurs semaines il vint nourrir chaque jour sa compagne, ce qui émut la populace et fut le départ d'un culte que les autorités religieuses cherchèrent en vain à enrayer.
La rue des Ursins doit semble-t-il son nom à la puissante famille Juvénal des Ursins, dont un membre a été Chancelier sous Charles VI. La rue aurait pris au 16e siècle son nom à la famille qui y avait un hôtel particulier, mais peut-être ce nom était-il usurpé, pour étayer la prétention de la famille à être liée aux Orsini d'Italie, comme il l'est supposé ici.
Quoi qu'il en soit, l'intention ursine est avérée, comme en témoigne cette tapisserie tissée pour la famille Juvénal ou Jouvenel dont le nom fait encore écho à la juventa, la "jeunesse" jungienne.
En résonance éloignée avec ceci, je parlai plus tard à dp de la sauge salvatrice, et ce puits de connaissances lyriques m'informa qu'il existait une légende de la sauge, notamment exploitée par Massenet dans Le jongleur de Notre-Dame (une ancienne orthographe est jungleur...)
Marie poursuivie par les soldats d'Hérode aurait demandé à diverses plantes de cacher Jésus, mais seule la sauge agréa à sa demande, ainsi la sauge sauva le Sauveur, Salvia salvabat Salvatorem (sauf erreur).
C'est une nouvelle curiosité que cette légende de la sauge associée par Massenet à Notre-Dame, dont la flèche est visible de la rue des Ursins, et j'apprends à cette occasion qu'il est mort le 13 août 1912, le 13/8 ou 8/13, jeu qu'il m'a semblé avoir été opéré par Leblanc lui-même dans "813", qui se passe en 1912 :
A la Bilipo, j'ai suivi mon programme de recherches, assez éloigné de ces préoccupations. Il ne concernait aucunement Agatha Christie, mais en me déplaçant d'un rayon à un autre mon regard a accroché le dernier volume d'un des rayonnages consacrés à la romancière, et le nom de son auteur, Dawn B. Sova.
Une rapide enquête m'a appris que cette Dawn était le seul porteur du nom Sova associé à la littérature policière, et que son ouvrage concerne CHRISTie est encore une coïncidence.
Si le nom Sova n'est pas rarissime aux USA, il est essentiellement porté par des familles juives originaires de pays slaves, où ce nom signifie "hibou". En hébreu "hibou" se dit kos, un nom évoquant aussitôt Jung (le basileus de Kos), se renversant en sok, "oindre", synonyme de masha'h qui a donné Messie, comme masha'h devenant chriô en grec qui a donné Christ et salben en allemand qui a donné Gesalbte (par exemple en Ez 16,9, ici en hébreu et allemand, en grec).
Ainsi Jésus
> Sauveur
> Sauvé
> Sova
> hibou
> kos
> sok
> chriô
> Christ...
Je reviendrai en détail dans un prochain billet sur ces correspondances. J'ai fait appel pour l'illustration ci-dessus au Basil découvert dans le précédent billet, le peintre animalier Basil Ede (anagramme de die Salbe), qui a évidemment peint des hiboux.

Je n'en avais pas fini avec les coïncidences ours-colombe. Le 7, je passais la matinée avec ma mère, devant la TV. Le hasard voulut que FR3 diffusât alors le documentaire Vivre avec les ours, de Michel Tonelli, et j'appris que le président de la Fondation de l'Ours Cantabrique se nommait Guillermo Palomero, un nom qui l'aurait plutôt destiné à s'occuper de colombes (paloma).
Ci-dessous le fameux Cucurrucucu, choisi parce qu'on y voit de belles images de colombes, mais j'avoue un faible pour la version de Dario Moreno.
Puis le documentaire passa en Slovénie, où le spécialiste ursin était un certain Marko Jonozovic. Soit un "fils de Jonoz" qui pourrait être un équivalent de Jonas, grécisation de l'hébreu iona, "colombe". Je n'ai pu en trouver ni confirmation ni infirmation.

Le lendemain était mon dernier jour à Paris. La grève à Beaubourg ayant perturbé mon programme, je visitai pour la première fois la médiathèque musicale des Halles.
Rayon Bach illico, où la seule chose qui retint mon attention fut un recueil récemment édité (2008) d'oeuvres pour clavier attribuées à Bach, parmi lesquelles 5 fugues sur le nom BACH.
Il me fallait étudier cela plus avant, puisque ces signatures bachiennes m'intéressent tant que j'ai composé un menuet sur le nom BA-CH, qu'on peut entendre ici, et donc acquérir le recueil. J'ai guidé mes pas vers la rue de Rome, où je l'ai aisément trouvé, puis songé à regagner ma résidence, vers Château-Rouge. Place de l'Europe, puis rue de Liège, ce qui me fut l'occasion d'une pensée pour Dominique de Liège.
Je regardais le recueil lorsque le trottoir n'était pas trop encombré, et découvris que son éditeur était Bärenreiter, "Chevalier des ours" si je ne m'abuse, en tout cas le logo est éloquent.
Rue Pigalle, puis je passai de l'autre côté des boulevards pour prendre la sympathique rue d'Orsel. Un bouquiniste..., je fus incapable de résister à l'envie d'y fureter, et mes yeux tombèrent aussitôt sur le sommet d'une pile où trônait Colombarium, un polar d'auteur et d'éditeur inconnus.
Le titre devient Columbarium à l'intérieur. Je ne crois pas nécessaire d'en dire long sur le contenu. On sait que l'édition à compte d'auteur n'est pas regardante sur ce qu'elle publie, mais ceci dépasse de loin l'imaginable, au point d'être plutôt rigolo. Je n'en dis pas plus, car l'auteur a son blog, où il publie ses créations littéraires, dont Columbarium. Je me borne à témoigner que le texte présenté est absolument identique à celui du livre en ma possession.
Une fois revenu à Mézel, j'ai pensé que j'avais acheté ce Colombarium rue d'Orsel, un nom quelque peu ursin, ce que confirme le Dauzat. J'ai sorti un plan de Paris pour y retrouver l'itinéraire suivi jusqu'à cette rue d'Orsel et n'y ai pas trouvé trace de la rue de Liège !
Avais-je rêvé ? Non. On pourrait me qualifier de passéiste car mon plan de prédilection date de 1908, du temps où il existait une impasse des Kroumirs...
...et une rue de Berlin, car, pour des raisons compréhensibles, la rue a été débaptisée en 1914, et renommée en hommage à la résistance héroïque de Liège aux hordes prussiennes. Or Berlin est une ville de l'ours, même si son étymologie n'est pas liée au Bär allemand; son blason est d'argent à un ours de sable en pied. Et dire que c'est peut-être dans cette ci-devant rue de Berlin que j'ai découvert l'éditeur Bärenreiter.
Un ours de sable... Ceci m'a rappelé que l'ouvrage de Michel Pastoureau publié juste après L'ours, Histoire d'un roi déchu a été Noir, Histoire d'une couleur.
S'il y a des ours de sable, il doit bien y avoir aussi des colombes d'argent, et j'en ai trouvé pas plus loin que dans les armes de Mallemoisson, la localité située juste après le rond-point de sable et d'argent, sur la RN 85. Dans le département, on trouve encore un ours de sable sur le blason de Riez où habite notre autre fille.
Mes recherches m'ont amené à cette autre colombe d'argent, illustrant le premier timbre émis par le canton de Bâle en 1845, et connu comme Colombe de Bâle.
Je rappelle que c'est à Bâle, Basel anagramme de Salbe, que Jung a passé sa jeunesse, Jungheit, dans ce pays dont la capitale est elle réellement la ville de l'ours, affichant un autre ours de sable sur son blason.
Ceci m'a rappelé que j'avais déjà donné cedrapeau en Berne blason il y a quelques mois, parmi quelques calembours sur le nom de la biographe de Jung, Deirdre Bair.
Ce 31 décembre ne fête pas que les Sylvestre, c'est aussi la Sainte Colombe.

PS 12 janvier : il m'est venu hier que sok, "oindre", est en hébreu le miroir de kos, "hibou". Après le "die Salbe" de mon rêve du 24 novembre, je me suis demandé si j'aurais pu apprendre ce mot dans mes cours d'allemand de 4e ou 3e, qui étaient centrés sur les aventures de Till L'Espiègle, dont une se passait dans un hôpital. Or son nom allemand, d'où vient l'adjectif "espiègle", est Eulenspiegel, interprété comme "miroir aux hiboux". Si l'étymologie en est peut-être plus triviale, ses attributs traditionnels sont un hibou et un miroir. J'y reviendrai.
Mes recherches sur la présence du mot Salbe dans ces aventures ont été vaines, mais je me rappelle ce matin en écrivant cette note que j'ai acheté en 1982 un tube de pommade contre les moustiques en Autriche, sur la seule foi d'un dessin évocateur sur l'emballage puisque j'avais à peu près totalement oublié ce que j'avais pu apprendre d'allemand. J'ai conservé ensuite un certain temps le tube, sur lequel je me souviens qu'il était écrit quelque chose comme schweckt mückte ab, plus probablement après recours au dictionnaire schreckt Mücken ab, "terrifie les moustiques". Il est probable qu'il y avait aussi SALBE sur ce tube de pommade, mais ceci n'explique guère comment ce mot serait revenu dans mes rêves après des coïncidences christiques.

12.12.09

unter die Salbe


  Si tout n'est pas vérifiable dans ce qui va suivre, j'estime devoir faire partager mon expérience, et il me semble que ce qui est vérifiable est déjà suffisamment remarquable.
  Peu avant le 26 novembre, je me suis senti particulièrement frappé par quelque chose qui m'était apparu dès ma découverte des 5 fois 6272 jours vécus par Jung, mais dont je n'avais pas encore mesuré toute la portée. Il s'agit du sonnet Vocalisations, récriture sans E par Perec des Voyelles de Rimbaud, dont la valeur numérique totale 6272 m'avait tant frappé que j'avais codé ses 14 vers dans mon roman écrit en 1999. J'en avais encore proposé une anagramme en décembre 2006, où l'harmonie à l'échelle du sonnet entier, 112 mots de valeur moyenne exacte 56, était reportée à l'échelle du vers, chacun des 14 vers comptant 8 mots de valeur moyenne 56.
  Cette anagramme m'avait été dictée par le regret qu'il existât 3 autres anagrammes du sonnet de Perec, en anglais ; leurs auteurs ignorant l'équilibre numérique du poème source n'avaient en conséquence cherché ni à le conserver, ni à le magnifier. De fait, ils étaient partis d'une copie hâtive du sonnet, où il manquait une lettre (un s dans le 9e vers), si bien que leurs anagrammes ne comptent pas 497 lettres de valeur 6272, mais 496 de valeur 6253.
  Ainsi, si l'intention avait été idéalement respectée, il aurait existé 5 arrangements du même jeu de lettres de valeur 6272, le dernier dû à moi qui découvrirais l'harmonie de la vie de Jung en 4+1 fois 6272 jours. Les anagrammes anglaises sont en ligne ici.

  Le matin du 26 novembre, quelques recherches sur la question m'amenèrent à constater qu'une page franco-italienne reprenait les 4 sonnets, disposés en carré. Je n'ai pu me résoudre à livrer ces anagrammes erronées et il m'a été aisé d'ajouter les S manquants, en gras, aux textes originaux (cliquer pour agrandir).
  Je découvris encore que l'un des poètes, Mike Keith, donnait aussi son anagramme sur son site, permettant de le contacter. J'envisageai aussitôt de le faire, ce qui me fit relire cette page donnant ma propre anagramme, où je m'émerveillais d'une contrainte annexe de mon sonnet, l'harmonie d'or qui m'avait conduit à le centrer sur 26 mots comptant 117 lettres de valeur 1480, alors que 1480 est une valeur connue, celle du grec Christos. Jung a associé sa guérison de 1944 au fils d'Esculape, Télesphore, qu'il a représenté au centre de la pierre qu'il a sculptée en 1950. Son nom grec τελεσφορος, gravé par Jung de part et d'autre du personnage, est aussi un mot de valeur 1480 selon l'alphabet numéral grec.
  J'étudierai dans un billet ultérieur les particularités des différentes anagrammes du sonnet de Perec, notamment de cette présence de 1480 qui a induit la composition de la partie correspondante de mon anagramme. Je ne demande pour l'instant que d'admettre que 1480 m'est un nombre familier, m'évoquant d'abord le Christ, et que je l'ai eu à l'esprit en ce matin du 26 novembre. Qu'il soit entendu encore que je ne suis aucunement chrétien, et que mon témoignage n'a rien à voir avec un quelconque prosélytisme.
  Je n'ai pu achever ce jeudi matin mon courrier à Mike Keith car j'accompagne usuellement ma compagne à Digne le jeudi, où je fais quelques courses pendant ses cours aux Beaux-Arts. J'avais deux bonnes heures libres vers midi, et j'en ai profité pour aller voir un nouveau rond-point à la sortie de Digne, dont le plan avait été dessiné par notre gendre Sébastien Orry, architecte paysagiste, et dont la réalisation était presque achevée.
  Arrivé sur place, je grimpai sur un gros roc de grès dominant le rond-point pour en avoir une meilleure vue :
  Je pus ainsi voir que, vu de haut, le rond-point avait tout du mandala, ce que je n'avais guère remarqué sur le plan peu contrasté que Seb m'avait montré précédemment. Son idée de départ avait été d'utiliser la spirale de l'ammonite, puisqu'un des atouts touristiques majeurs de Digne est sa dalle d'ammonites, dont un moulage a été reproduit au Japon.
  J'ai profité d'être grimpé sur ce rocher pour monter plus haut dans la montagne, un des rares endroits autour de Digne où je ne m'étais pas encore promené. Après un parcours assez aventureux dans les taillis et les rochers, je suis parvenu à un plateau civilisé, avec des prés et des champs cultivés, et quelques fermes. Un chemin caillouteux m'amena bientôt à une petite route goudronnée, et voici la première boîte aux lettres qui me sauta aux yeux en arrivant à cette voie du Pré de l'Escale.
  Un énorme 1480 donc, alors que j'avais médité quelques heures plus tôt sur ce nombre, mais la principale surprise allait venir en découvrant le nom des résidents de cette grande maison, parmi lesquels des dames JUNG.
  J'ai masqué sur la photo ci-dessus les noms des autres résidents. A remarquer que JUNG apparaît aussi au-dessus du numéro, en relief sur un adhésif en partie disparu.
  Si Jung est un nom de famille courant dans les pays germanophones, à l'instar des Lejeune chez nous, il n'y en a guère en Provence. Les pages blanches de l'annuaire en ligne ne connaissent ainsi que 4 Jung dans mon département (le 04).
  1480 est ici un marquage métrique, indiquant que la boîte est distante d'environ 1480 mètres du début de la voie du Pré de l'Escale (juste avant le rond-point).

  Je n'étais pas au bout de mes surprises. Le soir, nous regardâmes le film 2012, parcedu mandala à l'affiche que je m'étais avisé récemment d'une curiosité associée à l'harmonie de la vie de Jung, qui né vers 20 h le 26 juillet 1875 et mort vers 16 h le 6 juin 1961 a vécu 31360 jours et 20 heures, dont le cinquième est 6272 jours et 4 heures.
  Les 4/5es du total tombent donc le 4/4/44 à 12 heures. La curiosité dernièrement remarquée est qu'on obtient ensuite 4 dates "gémellaires" par ajout de la période de 6272 jours 4 heures.
  D'abord le connu 6/6 (1961), puis on passe au 8/8 (1978), 20 heures, puis au 10/10 (1995), minuit, et enfin au 12/12 (2012), 4 heures. Ensuite l'harmonie gémellaire se perd, mais l'actualité est saturée en ce moment de la prétendue fin du monde calculée par les Mayas en décembre 2012. Si ça ne m'émeut guère, je constate cependant que le 4/4/44 se situe à l'exact milieu entre le 12/12/12 et le jour de naissance de Jung, un 26/7/75 qui n'avait a priori rien de frappant, mais qui se trouve donc en harmonie immédiate avec deux dates remarquablement schématiques.
  Ceci pour expliquer pourquoi nous avons regardé 2012, dont je n'ai rien à dire, mais il est possible que le film ait influencé mes rêves de la nuit, ou du moins le seul dont je me sois souvenu.
Le monde est en danger, et plus particulièrement une peuplade qui vit dans un pays montagneux. Je n'en fais pas partie, mais je voudrais les aider, sachant qu'ils vont être soumis à un examen par des êtres maléfiques, un examen dont les questions seront sciemment truquées... Sans que je puisse retrouver l'éventuelle logique de la manoeuvre, je me sers de Google pour trouver des mots susceptibles d'aider mes amis, et j'obtiens successivement ces mots :
source
form
die Salbe
  Je m'éveillai à cet instant, notai aussitôt, dans le noir, ces mots, et me rendormis.
  La première chose que je fis le lendemain fut de m'enquérir du sens de die Salbe. Si j'ai fait jadis 4 ans d'allemand au lycée, il y a plus de 40 ans, je n'ai pas pratiqué la langue ensuite et en ai pratiquement tout oublié. Le substantif Salbe signifie "pommade", "baume", ce qui ne me sembla guère significatif. Le verbe salben signifiant "oindre", je me souvins que le grec Christos comme l'hébreu mashia'h signifient "oint"; je me demandai si ce ne se serait pas un mot dérivé qui traduirait le plus immédiatement "Christ", et une page allemande le confirma:
Der Begriff Messias (hebräisch משיח Maschiach, griechisch Χριστός - Christos, latinisiert Christus) bedeutet „der Gesalbte“.
(Gesalbte n'apparaît en principe pas dans un dictionnaire, c'est un substantif composé sur le participe passé de salben)

  Résumons : le matin du 26 je repense au nombre 1480, présent au coeur de mon anagramme de Vocalisations, correspondant à la valeur de Christos comme à celle de Telesphoros sculpté par Jung au coeur de la pierre de Bollingen.
- Quelques heures plus tard je m'aperçois que le rond-point dessiné par Seb est un mandala au motif intéressant, avec notamment un cercle au milieu du cercle, représentation spécifiquement associée à Télesphore (ci-dessus) et Esculape (ci-contre) à Epidaure.
- Juste ensuite je découvre dans la montagne au-dessus des dames Jung habitant un 1480.
- La nuit suivante, je vois en rêve le mot Salbe, apparenté dans la langue de Jung au Christ.
  Je ne peux qu'assurer que je ne vois pas comment j'aurais pu avoir connaissance de ce mot. J'en ai parlé avec un professeur d'allemand de ma génération, qui a étudié avec les mêmes manuels, qui trouve improbable l'apprentissage de ce mot au lycée. Il existe des cas bien documentés de xénoglossie, comme celui de Theres Neumann qui pouvait dans ses extases prononcer des phrases en araméen qui sidérèrent les meilleurs orientalistes, et mon cas apparaît dérisoire comparé au sien.
  Quoi qu'il en soit, le mot Salbe m'a été riche en autres échos, d'abord par son anagramme immédiate "sable".
  Le 14 novembre, j'avais posté sur le forum Unus Mundus les remarquables propriétés du mot HOL, qui en vieil anglais signifiait "sacré" (devenu ensuite holy), tandis que les lettres équivalentes חול en hébreu, 'hol, correspondent à l'adjectif "profane". C'est aussi un substantif, de prononciation identique, signifiant "sable".
  Je projetais des approfondissements ultérieurs, songeant notamment au mot "huile", oil en anglais, Öl en allemand, sachant qu'une des façons de rendre ce mot à l'étranger est Ohl. Je ne savais pas alors que l'huile d'onction se dit Salböl, qui pouvait s'écrire Salböhl il n'y a pas si longtemps, comme en témoigne cette Bible de 1850 :
le verset 21,12 du Lévitique (qui n'annonçait pas la fin du monde le 21/12/2012)  J'ai pensé ensuite à Basel, nom allemand de Bâle, où Jung a vécu sa jeunesse et précisément connu une expérience de profanation du sacré, avec sa fameuse vision d'un énorme étron divin écrasant la cathédrale.
  Le nom de la ville est (probablement) apparenté au roi en grec, Basileus, via le latin. Je rappelle la vision de 44 où Jung s'est vu en Basileus de Cos. Par ailleurs il a attribué ses Sept Sermons aux Morts de 1917 à un certain Basilide. Pensant que "die Salbe" permettait l'anagramme Basilede, j'ai interrogé Google avec ce mot, pour découvrir que l'anglais Basil Ede était un peintre animalier célèbre, spécialisé dans les oiseaux.
  Ceci m'était encore évocateur car le substantif 'hol désigne également dans la tradition juive un oiseau mythique, immortel, le "phénix" en hébreu moderne. Je n'ai cependant pas trouvé de phénix peint par Basil Ede...

  En jonglant avec les lettres SALBE, l'anagramme LASEB m'a encore été aussitôt évocatrice.
  Le rond-point au mandala est le départ d'une voie rapide longeant la rivière Bléone sur 5 kms, arrivant au pont menant au centre de Digne. La ville ancienne se situait jadis uniquement à l'est de la Bléone, englobant ensuite les villages adjacents, le premier étant La Sèbe, devenu donc un quartier de Digne. Incidemment, le premier travail de Sébastien Orry pour la mairie de Digne avait été la décoration du rond-point de La Sèbe, à l'autre extrémité de la voie rapide. A noter que, sur la GoogleMap ci-dessus, les noms ou portions de noms situés à l'ouest de la Bléone, LA SEBE et DI-GNE, permettent d'écrire DIE SALBE.
  En famille, nous appelons Sébastien Seb.
  Cette autre vue du rond-point (ou du rondp-oint) montre Digne au loin, et les montagnes alentour (cliquer pour agrandir).
  Au premier plan le roc de grès qui domine d'environ 30 mètres le rond-point, dit Rocher Coupé car il a été taillé pour laisser passer la route et la voie ferrée. Le grès est en anglais sandstone, "pierre de sable".

   Je passe sur quelques autres jeux avec les lettres die Salbe pour arriver au plus fantastique, qui ne m'est apparu que 15 jours plus tard. Je savais vaguement que "sable" est en héraldique le nom d'une couleur, je le savais grâce à "Basilic de sable", sobriquet d'un personnage d'un James Bond que je dévorais dans mon adolescence, un autre oiseau mythique dédaigné par Basil Ede.
  Je le savais si vaguement que je pensais que "sable" correspondait au jaune, or il s'agit du noir, tandis que le blanc est désigné par "argent".
  Mes réflexions sur le mot hébreu 'hol m'avaient fait envisager sa transformation atbash, ou correspondance dans l'alphabet lu à rebours, selon l'étrange codage dont l'usage est attesté dans le livre biblique de Jérémie.
  Les lettres hébraïques HOL deviennent donc SPK, ce qui ne correspond à rien en hébreu, mais la permutation circulaire KSP de ces 3 lettres est un mot bien connu, se lisant kesef, "argent" (le métal comme la monnaie).
  Il y a donc possibilité d'avoir deux mots hébreux inverses atbash, à la permutation près, et de sens opposé, à ceci près encore que les couleurs héraldiques n'étaient pas connues aux temps bibliques, et que "sable" dans cette acception ne se dit pas 'hol en hébreu moderne mais seybl (סייבּל). Un dictionnaire en ligne donne cependant les mots KSP et HOL pour "argent" et "sable".
  Je conçois qu'il n'est pas facile d'appréhender cette question de l'atbash, notamment quand on ignore tout de l'hébreu. J'ai abordé l'atbash dans mes messages de janvier o8, en utilisant le Sceau de Salomon pour symboliser la superposition des châteaux de Wewel et Sisak dans un écho fabuleux au codage Sesak employé par Jérémie pour désigner Babel.
  Incidemment, un universitaire envisage d'autres codages atbash chez Jérémie, parmi lesquels SKO en Je 25,38, dont la lecture atbash HLP aiderait à la compréhension du verset. Je me contente de remarquer que les lettres en jeu, SKO-HLP, sont les mêmes que celles du couple "sable-argent", HOL-KSP.

  Ce jeu "sable-argent", ou "noir-blanc", trouve un formidable écho dans mon affaire du 26 novembre, qui a débuté par quelques réflexions sur les Vocalisations de Perec. Si les couleurs des Voyelles de Rimbaud étaient variées, noir-blanc-rouge-vert-bleu, la version sans E de Perec ne lui a permis de conserver tels quels que "noir" et "blanc", et son sonnet est dominé par la disparition de l'E blanc, en opposition immédiate au noir de l'écriture, comme dans l'ensemble du roman sans E, La Disparition.
  Le dessin du rond-point, réduit à ses plages claires et foncées, correspond à merveille aux jeux atbash. Sa composition en deux couronnes concentriques, avec alternance partielle des teintes, permet l'inscription des lettres complémentaires dans les plages correspondantes, et la circularité permet de lire à l'infini les mots HOL-KSP, sablesablesable..., argentargentargent...  Comme le cercle extérieur a un rayon double du cercle intérieur, et que la même propriété unit les cercles exinscrit et inscrit au Sceau de Salomon, j'ai tracé un discret Sceau sur la figure.
  Après coup, je me suis avisé que les lettres utilisées pour tranlittérer les lettres hébraïques correspondaient à 3 couples "atbash", AZ-BY faudrait-il plutôt dire, dans notre alphabet, ce qui est tout à fait surprenant car, bien que notre alphabet soit issu de l'alphabet sémitique originel, son centre de symétrie en est largement décalé, cet alphabet s'achevant sur les lettres Qof-Resh-Shin-Taw, où l'on reconnaît Q-R-S-T qui sont loin d'achever notre alphabet. De fait les correspondances ne traduisent pas les correspondances originelles, mais expliciter plus avant serait fastidieux, et je me borne à certifier que les translittérations données sont valides, ce que tout hébraïsant confirmera.

A B C D E F G H I J K L M
Z Y X W V U T S R Q P O N

  Voici donc les correspondances dans notre alphabet, présentées comme sur mon billet Hexcentricités, où j'avais été sidéré par les crop circles apparus à Oliver's Castle (dont celui ci-contre), évoquant le château de Sisak et le Sceau de Salomon, alors que les 6 lettres d'OLIVER forment 3 couples atbash (AZ-BY) dans notre alphabet.
  Précisément, le rond-point de Seb se signale encore par 6 oliviers, âgés de 300 ans (voir ici, photo 4): ce n'est pas le tournant des six ifs, mais le rond des six oliviers...
  J'avais cherché alors une anagramme d'OLIVER permettant, comme le fameux WIZARD anglais, un renversement après transformation atbash. J'ai fait de même avec les lettres HOL-KSP, ce qui m'a amené à la forme PHLOSK; j'ai donné ce nom à mon interprétation du rond-point ci-dessus, ne m'attendant pas alors à devoir commenter ce private joke.
  Et puis l'écriture de ce billet m'a amené à me souvenir d'une piste écartée lors de mes recherches d'anagrammes de SALBE, BLASE. J'avais alors pensé à Silver Blaze, ou Flamme d'Argent, titre d'une aventure de Sherlock Holmes ou le front blanc caractéristique d'un pur-sang est teint pour le rendre méconnaissable. Cette nouvelle est associée à diverses coïncidences abordées ici.
  Taper "Silver blase" m'a envoyé à cette page russe où il s'agit d'une fleur du genre Phlox, qu'un dyslexique pourrait aisément prononcer phlosk... Curieusement, l'illustration de la Silver Blase russe est plutôt fleur bleue, et j'ai choisi cette autre photo, accompagnée d'une orthographe plus sûre.

  Incidemment, Silver Sable est le nom d'une héroïne des BD Marvel, une aventurière mercenaire dont le père a été tué par les nazis.
  Silver et Sable sont aussi des nuances de fourrures, où "sable" désigne du marron.

  En fait, le rond-point comme la voie où habitent les dames Jung dépendent de la commune d'Aiglun, dont le nom est étymologiquement "hauteur de l'aigle". Un autre oiseau donc, et le blason du village est d'azur à la fasce d'or chargée de trois aigles de sable.
  Je remarque que le nom de la commune permet diverses anagrammes, comme "là Iung", ou "la Iung"; je rappelle que les Sept Sermons aux Morts, attribués à Basilide, s'achèvent sur une anagramme cachant le nom du véritable auteur, sous la forme CARL GUSTAV IUNG.

  Ajout du 21/12 : J'oubliais que Seb habite une maison Phénix. Ci-contre le blason de Loos-en-Gohelle offrant un cartel d’argent au phénix de sable sur son immortalité de gueules (de kesef au 'hol de 'hol, pourrait-on proposer en hébreu).
  La maison Phénix de Seb connaît une nouvelle vie avec les aménagements qu'il ne cesse de lui apporter, notamment des murs végétalisés à l'extérieur et à l'intérieur, visibles sur son site.

  Dernière minute : Il y a bien du Phlox subulata parmi les nombreuses plantes choisies par Seb pour orner le rond-point. Ce n'est pas le cultivar Silver Blaze qui a été retenu, mais je remarque aussi trois espèces de sauge, latin Salvia, allemand Salbei.

22.11.09

armistices

Après avoir pris un énorme retard dans l'écriture de mes derniers billets, j'espère pouvoir revenir à peu près au temps présent, avec la relation de ce qui s'est passé ces 11 et 22 novembre.
Les deux événements sont liés au forum jungien Unus Mundus, auquel je participe. Le 17 novembre son fondateur Remo Roth ouvrit un nouveau sujet, sur un rêve fait 35 ans plus tôt où lui et Marie-Louise von Franz, avec qui il a ensuite travaillé, priaient Jung sur son lit de mort de se réveiller, parce qu'un tremblement de terre menaçait la région.
Le 22, le fil de la discussion sur le sujet m'a conduit à me demander s'il n'y aurait pas eu une "raison extérieure" à la "résurrection" de Jung en 1944. Je mets les mots entre guillemets parce qu'il y a au moins des dizaines de milliers d'autres personnes qui ont comme Jung frôlé la mort, sinon connu effectivement la mort clinique, mais j'espère avoir montré que le cas de Jung offre quelques particularités méritant une étude approfondie.
Toujours est-il que la circonstance extérieure alors la plus immédiate était la Seconde Guerre Mondiale qui faisait toujours rage. Le sort des armes avait nettement tourné début 44, mais les Alliés avaient encore de grands efforts à fournir pour vaincre deux nations engagées dans une telle transe guerrière que leurs dirigeants étaient prêts à combattre jusqu'à l'anéantissement de leurs pays.
Puisque le 4/4/44 correspond si étrangement aux 4/5es de la vie de Jung, je me suis demandé quel jour marquerait les 4/5es de la durée totale de la guerre, dont le début est clairement l'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939, suivie deux jours plus tard par les entrées en guerre de l'Angleterre et de la France.
La fin de la guerre mondiale peut être discutée, le 8 mai ne marquant que la capitulation de l'Allemagne. Le premier jour auquel j'ai pensé est celui du discours radiodiffusé de Hirohito annonçant à son peuple la capitulation sans conditions du Japon. Il s'agit du V-J Day (Victory over Japan), commémorant cette allocution diffusée le 15 août 45 à midi, heure japonaise.
Ici il est un peu nécessaire de remettre les pendules à l'heure... Celle de Greenwich en l'occurrence, l'heure japonaise ayant 9 heures d'avance sur le temps alors GMT (aujourd'hui UTC). C'est donc à 3 heures GMT qu'a eu lieu la diffusion, le 15 août 45, tandis que l'invasion de la Pologne à 4 h 30 heure allemande était à 3 h 30 GMT. Le site déjà cité permet d'établir sans risque d'erreur la durée totale de la guerre à presque exactement 2175 jours, à quelques minutes près.
Les 4/5es de 2175 font 1740, et 1740 jours après le 1er septembre 39, 3 h 30, mènent au 6 juin 44, 3 h 30, au moment même où débutait ce qui reste vraisemblablement la plus importante opération militaire de tous les temps. A cette heure une bonne part des quelque 5000 navires impliqués dans l'opération sont au large des 5 plages choisies, et les soldats sont en train d'embarquer sur les péniches de débarquement qui accosteront aux premières lueurs de l'aube, vers 5 h GMT.

Certes on ne voit pas en quoi la survie de Jung aurait pu favoriser la réussite de l'opération Neptune, nom de code du Débarquement, mais il faut néanmoins admettre ces remarquables relations parfaitement vérifiables, à condition de prendre pour fin de la guerre le 15 août 45 :
- les 4/5es de la guerre tombent le mardi 6/6/44.
- les 4/5es de la vie de Jung tombent le mardi 4/4/44, exactement 9 semaines plus tôt, et Jung est mort un autre mardi 6/6, le 6 juin 1961.
Au-delà de ces coïncidences immédiates pour tous je suis effaré par divers échos avec ma quête personnelle, ainsi :
- J'ai sur ce blog évoqué une autre "opération Neptune", celle du juge Fulgence dont la vie criminelle telle que l'a imaginée Fred Vargas permet un formidable parallélisme avec la vie de Jung.
- Sur ce blog également j'ai comparé la tentative de Raoul de Warren d'homologuer dans la Bête de l'Apocalypse le fameux 666 à l'explosion d'Hiroshima, à mon propre essai dans un roman non publié écrit en 1983 de le faire correspondre au 6/6 (44) à 6 h (heure germano-française du Débarquement, Bête marine aux multiples têtes et cornes).
- Les 1740 jours écoulés au 6/6/44 (qui ne dépendent d'aucun choix) m'évoquent mes anciennes recherches en hébreu biblique.
Car 1740 c'est 5 fois 348, et 348 est la valeur de l'hébreu 'hamesh, "cinq". Le Débarquement du 6/6/44 peut donc être relié à un 5x5, et son moment le plus significatif a été l'accostage à 5 h GMT sur les 5 plages Omaha-Utah-Juno-Sword-Gold.
Très brièvement, car il s'agit d'un domaine complexe de mes recherches, aux ramifications touffues, j'ai été amené à relier les patriarches Sem et Héber, ancêtres éponymes des Sémites et des Hébreux, aux nombres 5 et 4. J'en ai parlé ici, en omettant un détail qui n'était alors pas particulièrement significatif. Il y a plus de 20 ans, je me suis émerveillé de découvrir que, alors que les vies de Sem et Heber s'inscrivent presque idéalement dans un motif 4+1 dessiné par les vies de l'ensemble des patriarches, les valeurs numériques traditionnelles de leurs noms sont dans l'exact rapport 5/4 (340/272).
Ceci était le résultat d'un travail conscient assidu, mais l'étape suivante est venue par un autre processus. Un matin, je me suis réveillé avec en tête une correspondance selon les mêmes opérations logiques entre les noms Sem et Héber et les mots hébreux désignant Cinq et Quatre :
Cinq ( HMS ) = שמ : חמש ( SM , Sem ) = 340 = 5x68
Quatre(ARBO)=עבר : ארבע(OBR,Héber)= 272 = 4x68
J'aurais certainement pu découvrir ces jeux par la seule réflexion consciente, mais ça s'est passé ainsi, de même que l'intuition au réveil du 8 septembre 09 des 4/5es de la vie de Jung tombant au jour près le 4/4/44, bien moins immédiate. Il n'est pas impossible cependant que j'eusse eu jadis une idée approximative de cette harmonie, en lisant la bio de Jung par Colin Wilson qui indique que Jung avait 68 ans lors de son accident de 44, et qu'il vécut ensuite encore 17 ans.
Il est plus qu'envisageable que j'aie alors consciemment remarqué cette harmonie (17 quart de 68), et c'est une coïncidence supplémentaire qu'en années, 68-85, les morts virtuelle et réelle de Jung correspondent aux quarts des valeurs 272 et 340 de Héber et Sem.

J'observais ici que les initiales AH de l'être en lequel s'est peut-être incarnée la plus grande capacité de nuisance de tous les temps correspondent en hébreu au mot "frère". Ce sont encore en hébreu les initiales des mots Cinq et Quatre qui, après suppression de ces initiales, donnent les renversements des noms Sem et Héber.
Adolf Hitler a réussi à éliminer une bonne partie des Hébreux des territoires sous son emprise. Si par malheur il avait gagné la guerre et imposé sa folie au monde entier, un sort similaire aurait probablement guetté l'ensemble des races sémites.

J'ai découvert le forum Unus Mundus le 19 septembre 08, au moment où je me préparais à créer ce blog, et cherchais à faire partager mes découvertes sur le 4/4/44.
L'un des premiers sujets attirant mon attention fut The 11:11 Phenomenon, car ce même jour avait été marqué par plusieurs coïncidences autour de 11:11 et 1111 et 1114, qui furent l'objet de mon second message sur ce forum.
Le 11/11 dernier, je postais un autre message sur ce sujet, exposant de récentes coïncidences liées à ce thème. Il s'agissait essentiellement de deux films, dont j'ai appris l'existence grâce à un site de streaming, procédé dont la légalité est douteuse et je ne donnerai donc pas le lien vers ce site (qu'on trouvera aisément en tête des sites de ce type). Ce site permet donc de visionner dans des conditions diverses des centaines de films, chaque jour voyant de nouveaux films ajoutés par des contributeurs (et d'autres retirés à la demande des distributeurs).
Je le visite fréquemment, appréciant le hasard de ces ajouts. C'est ainsi que j'ai appris l'existence des films 11:11 et 11:14, objet de mon message de la matinée. Ce 11/11 en soirée, je me suis rendu sur le site et ai repéré parmi les nouveaux ajouts un film de William Friedkin que je ne connaissais pas, Cruising (1980). Son French Connection est un de mes polars favoris, aussi je me suis laissé tenter.
Le sujet est fort scabreux, la traque d'un criminel dans le milieu gay new-yorkais, passons pour en arriver à une curiosité. Al Pacino est en train de fouiller le domicile d'un suspect; il ouvre un livre où on voit pendant quelques secondes deux images. Je reconnus immédiatement la seconde que j'ai utilisée dans mon billet de septembre, une illustration peinte par Jung page 129 de son Livre Rouge. Un membre confirma que l'autre illustration venait de la page 115.
Je postai cette découverte sur le forum au soir du 11/11, avec quelques images. Le lendemain il me traversa l'esprit que cette scène se passait juste avant l'interruption du film, l'interdiction formelle de diffuser des films en continu contraignant le site à limiter une "séance" à 72 mn.Or 72' = 1:12, et j'ai vérifié qu'effectivement le court examen du livre chevauchait le temps 1:11:11, qui survient au moment où la caméra passe de la première à la seconde illustration, comme on peut le lire au bas de cette capture d'écran.
Par ailleurs les perles entre les deux images peuvent former une séquence 0 00 00... Et en guise de lien avec le dernier billet, où il apparaissait une voiture AD dans un plan où Jeanne Moreau filait un individu aux initiales AD, il se trouve qu'elle a épousé William Friedkin en 1977. Si le mariage n'a pas duré longtemps, elle était probablement légalement sa femme lors de la conception de Cruising (qui sorti début 80 a dû être préparé dès 78).

Quelques jours après ma découverte du 22/11 sur l'étonnante harmonie de la durée de la Seconde Guerre Mondiale, il m'est venu que j'avais fait cette découverte 11 jours après le 11/11, qui commémore l'armistice de la Première Guerre Mondiale, signé aux premières heures du 11/11/1918 pour prendre effet sur le front à 11h heure française.

21.10.09

François Truffaut (1932-2015)

C'est aujourd'hui le 25e anniversaire de la mort de Truffaut. J'ai pris conscience récemment que j'avais décelé dans sa vie un schéma pouvant être rapproché de celui découvert dans la vie de Jung, et un approfondissement m'a mené à d'autres résonances.
J'ai consacré sur mon autre blog de nombreux billets au tic de Truffaut de citer le nombre 813 dans ses films. Selon ses rares confidences à ce sujet ce serait en hommage au roman "813" de Maurice Leblanc, mais ceci n'explique pas grand-chose, et j'ai repéré de formidables coïncidences autour de ce tic :
- Pour acquérir les droits exorbitants de Une belle fille comme moi, Truffaut a joué pour la seule fois de sa vie au tiercé en 1971, risquant 50 000 F sur la combinaison 8-1-3. Léon Zitrone lui apprit qu'il eût fallu jouer 4-5-1, alors qu'il avait fait dire 5 ans plus tôt à Julie Christie dans Fahrenheit 451 "Why 4-5-1 rather than 8-1-3 ?"- Dans 3 cas des citations 813 uniques surviennent assez exactement aux 8 treizièmes de la durée du film.
- J'ai rapproché ceci de la date 8/13, le 13 août à l'anglaise, et un maître à filmer de Truffaut a été Hitchcock, né un 8/13. Truffaut a également publié des livres, le plus fameux étant ses entretiens avec Hitchcock, qui ont débuté le 13 août 1962, 63e anniversaire du cinéaste.
- Le 13 août 1983 a associé tragiquement la sortie du dernier film de Truffaut et les premiers symptômes de la maladie qui allait l'emporter un an plus tard; j'y reviendrai en détail.

Il m'est donc venu que j'avais associé ceci aux dates de Truffaut, 1932-1984, qui a donc vécu 52 ans, 4 fois 13, entre 32 et 84, 4 fois 8 et 21 (8+13). Or j'ai trouvé également ces nombres 32-52-84 associés au 4/4/44, dans ce billet :
Il y 3 personnes présentes sur la page 4/4/44 de la BD présentée dans mon avant-dernier billet :
JUNG = 52 = 13x4
EMMA = 32 = 8x4 ou
EMMA JUNG = 84 = 21x4
HAEMMERLI = 84 = 21x4
Les valeurs de ces noms correspondent à une suite additive d'or, 32-52-84, quadruples des termes 8-13-21 de la suite de Fibonacci, étroitement associée au nombre d'or.

Je ne crois pas avoir pensé jusqu'ici que les 8/13es de la vie de Truffaut sont tombés en 1964, l'année où est apparu le premier 813 répertorié, dans La peau douce. Si je l'avais vu, j'ai peut-être omis d'en parler car le film a été tourné fin 63, mais l'oeuvre d'un créateur n'a d'impact réel que lorsqu'elle est accessible au public, qui fut en l'occurrence d'abord celui du festival de Cannes en mai 64.
Une peut-être meilleure raison pour éviter de hasarder des hypothèses audacieuses sur l'ensemble des 813 chez Truffaut est qu'il subsiste des incertitudes, notamment sur ses oeuvres antérieures à 64 où aucun 813 n'a été recensé, mais ce tic était un secret du réalisateur, et il faut par exemple un oeil averti (sinon inverti) pour se désintéresser de Deneuve se préparant à recevoir son amant dans La sirène du Mississipi, et voir un fugace 813 inscrit au-dessus du lit :
Il faut être encore plus attentif pour s'apercevoir que la combinaison du coffre ouvert par Mata-Hari agent H21 (1965) est inscrite sur la clé du coffre :
A remarquer qu'il ne s'agit plus seulement de 813, mais d'une double séquence des chiffres fatidiques, qu'on retrouve d'ailleurs à l'identique dans Fahrenheit 451 (1966), où les principaux personnages habitent le bloc 813, le héros Montag étant identifié par le numéro 381 813.
Ceci amène à se demander si d'autres formes de 813 pouvaient convenir à Truffaut, et un exemple extrême m'a été signalé récemment par Michel Rougier, qui a lu mes chroniques sur Blogruz.
Dans Vivement dimanche !, Fanny Ardant consulte un journal. Au cinéma, le spectateur n'a le temps que de déchiffrer le titre de l'entrefilet, mais un arrêt sur image révèle ce texte incohérent : En y regardant de plus près, cette liste est composée successivement de :
- 8 noms de rues
- 3 noms de quais
- 1 nom de boulevard
soit 8-3-1, les chiffres fatidiques... Il serait outrecuidant d'affirmer que c'est pur hasard, et si ça ne l'est pas il faudrait analyser chaque plan de Truffaut à la recherche de 8 trucs, 3 machins, 1 bidule...
Quoi qu'il en soit, il est au moins certain que les noms des voies ne sont pas choisis au petit bonheur, c'étaient toutes des voies du centre de La Ciotat en 1983, deux d'entre elles ayant été renommées depuis. La Ciotat n'est pas là non plus par hasard, car on l'appelle la cité du cinéma, parce que c'est là que les frères Lumière ont inventé leur procédé, tourné leurs premiers films, et c'est là encore qu'a été ouverte en 1899 la première salle de cinéma du monde, l'Eden-Théâtre, sise précisément au bout du boulevard A. France, le dernier nom de l'énigmatique entrefilet.
S'il est besoin d'une confirmation, l'enquête de Barbara Becker (Fanny Ardant) la mène à la caissière d'un petit cinéma, l'Eden, Paule Delbecq qui sera la 4e victime de l'assassin.

Ceci confère à Vivement dimanche !, petit film sans prétention disait Truffaut, une certaine profondeur, sinon une valeur testamentaire, alors que Truffaut avait de multiples projets en cours quand la maladie l'a frappé. Ainsi son ultime film, ultime par la force des choses, contient-il cet hommage caché à la naissance du 7e art (le 7e jour !), et ceci s'ajoute aux multiples curiosités décelées à son propos :
- En octobre 1982 est paru Le mystère de la chambre 813, première traduction d'une novelette de William Irish intitulée originellement Mystery in room 913. J'explique ici mes doutes sur une relation directe entre ce "813" et le cinéma de Truffaut, bien qu'il ait adapté deux romans de Irish, dont La Sirène du Mississipi avec le 813 sur le mur de la chambre de Deneuve. De même ce "813", paru juste avant le tournage de Vivement dimanche !, n'a probablement pas été connu de Truffaut, et il n'en avait nul besoin pour imaginer la chambre 813 de l'hôtel Garibaldi, ayant déjà eu recours à une chambre 813 dans 3 films antérieurs (La peau douce, Adèle H, Le dernier métro).
- Ce retour de Truffaut à un thème hitchcockien, un innocent suspecté de terribles crimes, est une adaptation d'un roman de Charles Williams, né un 13 août (ou 8/13, comme Hitchcock). L'idée de cette adaptation venait essentiellement de la collaboratrice de Truffaut.
- Le film est sorti en 83, et il se passe dans le 83, à Hyères, où il a effectivement été tourné fin 82.
- Truffaut disait que Vivement dimanche ! était un "film du samedi soir", or il est sorti le mercredi 10 août 83, et ses premiers spectateurs du samedi soir l'ont donc vu le 13 août, le 8/13.
- cette année 1983 était la première depuis 1938 à contenir les chiffres 1-3-8.
- le jour de la sortie du film, Truffaut avait vécu 18813 jours pleins.
- Truffaut n'aurait pu comme il l'aimait aller se mêler incognito aux spectateurs de son film, ce samedi 8/13 idéalement, car la veille au soir il sentit "comme un pétard lui éclater dans la tête", premier symptôme de la tumeur au cerveau qui l'emporterait 14 mois plus tard. Le premier plan de Vivement dimanche ! montre un homme recevant un coup de fusil en pleine tête...

Après avoir passé une mauvaise nuit, Truffaut consulta le lendemain un médecin qui lui diagnostiqua une sinusite et lui prescrivit de l'aspirine...
Or, au matin de ce samedi 13 août 1983, Truffaut, né le 6 février 1932 à 6 h du matin, avait vécu 18816 jours, et 18816 c'est 3 fois 6272, l'unité du schéma mirifique de la vie de Jung qui a vécu 4 x 6272 jours avant le 4/4/44, et 6272 jours ensuite.
D'où un rêve. S'il est douteux qu'un meilleur diagnostic eût alors permis une action curative efficace sur cette terrible maladie, l'histoire donne de multiples exemples de guérisons de cas jugés fatals par les autorités médicales, et Truffaut aurait pu rencontrer ce jour si particulier son docteur Haemmerli, un véritable guérisseur plutôt qu'un tâcheron de la profession. La magie du jour aurait eu le même impact que le 4/4/44 pour Jung, et ce 8/13 correspondrait aux 8/13es de la vie de Truffaut, qui vivrait jusqu'au 24 octobre 2015... Il n'aurait tourné à ce jour qu'une dizaine de nouveaux films, la reconnaissance mondiale de son art lui permettant de peaufiner des chefs-d'oeuvre, et de confirmer sa créativité dans d'autres domaines...
C'était un rêve... Si un rapprochement entre Truffaut et Jung ne trouve pas d'écho dans les documents de référence relatifs au cinéaste (de Baecque, Berre, Toubiana...), le motif de la quaternité-quintessence apparaît dans son oeuvre, de façon significative puisque Truffaut a tourné 5 polars, le 5e élément Vivement dimanche ! constituant un retour au genre après une éclipse de 11 ans.
Incidemment, les 5 romans originaux à l'origine des adaptations ont été réunis par Folio Policiers dans un coffret. La collection avait publié Vivement dimanche ! dès 1998, puis vinrent en bloc les 4 autres titres en 2001, le dernier selon le catalogue étant La mariée était en noir, de William Irish.
Or le roman comme le film content la vengeance en 5 épisodes de la mariée, à l'encontre des 5 responsables de la mort de son mari, avec, malgré un dénouement différent dans le film, une particularité remarquable du dernier épisode. Il y a d'ailleurs aussi 5 morts dans Vivement dimanche !, également répartis en 4+1 puisque le criminel responsable de 4 assassinats se suicide lorsqu'il est démasqué (Truffaut avait souhaité pour ce rôle son ami Serge Rousseau, le mari assassiné de La mariée..., mais il n'était pas disponible).
La mariée... est encore l'un des films de Truffaut où la citation 813 intervient aux 8/13es de la durée du film, comme en témoigne cette capture d'écran de mon logiciel, affichant le temps 1:03:13, alors que les 8/13es calculés sur la durée totale donneraient 1:03:37 :Essington ressemble beaucoup à ParisCeci ne donne qu'une idée de la possible adéquation car l'embarquement sur le vol 813 vient ensuite, et l'instant idéal est atteint au cours d'un plan où l'avion est visible.
Je remarquais que ce 813 aux 8/13es du film est souligné par la présence des nombres 8 et 13 l'encadrant en quelque sorte : la vengeresse appâte sa 2e victime, Coral, dans la loge 8 d'une salle de spectacles, et la dernière victime Fergus habite 13 rue de la Némésis (vengeance...)Coral-Fergus = 8-13, ces noms ont quelques assonances avec Carl Gustav...
Je remarquais encore que ces 8/13es correspondaient aux 3/5es de la mission que s'était assignée Julie Kohler. Au moment de l'annonce du vol 813, Jeanne Moreau était en train de ranger dans son sac le calepin sur lequel elle venait de rayer le nom de sa 3e victime.
3/5, 8/13, j'observais qu'il s'agit de rapports de nombres de Fibonacci consécutifs, en conséquence voisins, ce qui permet de hasarder une ultime pirouette. En substituant le rapport 3/5 à 8/13 dans l'équation rêvée de la vie de Truffaut autour du 13 août 1983, sa durée de vie idéale aurait été de 5 fois 6272 jours, comme Jung.
Ce jeu entièrement gratuit peut cependant trouver un écho dans les variations que Truffaut a apportées au roman de Irish. Chez celui-ci, la mariée exécute sans problèmes ses 4 premières cibles, mais la police parvient à comprendre le lien unissant les victimes et la piège lors de sa dernière tentative, qui échoue donc. Il y a quelques surprises dans le dénouement, reposant sur des coïncidences si inouïes qu'il me semble parfaitement justifié d'avoir ici "trahi" l'auteur.
Truffaut, avec son coscénariste Jean-Louis Richard, a imaginé une péripétie pour la 4e cible, Delvaux qui tenait l'arme ayant tué le mari de Julie : il est arrêté par la police au moment où la mariée s'apprête à le revolveriser. Elle exécute ensuite le dernier de la liste, Fergus, en laissant assez d'indices au 13 rue de la Némésis pour que la police remonte jusqu'à elle et l'arrête, sans comprendre les motifs de ses crimes. En prison, elle trouve un moyen pour tuer Delvaux...
Si Truffaut était ici revenu au scénario original, deux victimes auraient été épargnées, et peut-être deux tranches de vie lui auraient-elles été allouées, alors que le petit répit qu'il a accordé à Delvaux lui a peut-être valu ses 14 mois de sursis après le fatidique 8/13...
Très curieusement, car je n'imagine pas que la manie de Truffaut ait pu être poussée jusque à ce détail, la caméra suit quelques instants le panier à salade emmenant le malhonnête fourgueur de voitures volées André Delvaux, suivi par le taxi emprunté par Julie, et une des rares voitures dont on peut déchiffrer le numéro est immatriculée 3138 AD 94, les chiffres 13/8 suivis des initiales d'André Delvaux, lequel s'appelait évidemment autrement chez Irish (la dernière victime prévue est l'écrivain Holmes) ; à remarquer que le cinéaste belge avait été révélé l'an précédent par L'église Saint-Lambert (15ème) où André Delvaux a commis l'irréparableL'homme au crâne rasé (1966), et que Daniel Boulanger (plus écrivain et scénariste qu'acteur) interprétant cet homonyme est plutôt chauve (voir ci-contre).

Je rappelle que les calculs de dates envisagés peuvent être facilement vérifiés grâce à cette page permettant les conversions en jours juliens (qui n'a pas été programmée uniquement pour dater les crimes de Julie Kohler).

Note du 28/12 : Je viens de retrouver dans mes notes de lecture sur Le mystère de la chambre 813 que les enquêteurs s'intéressent aux locataires de la chambre à l'étage inférieur, des sino-américains qui se livrent épisodiquement à d'étranges rites. Ces locataires de la chambre 713, 813 dans le texte original, se nomment les Young.