22.9.11

Vendémiaire

Il me faut d'abord revenir sur mon billet Des blancs et des noirs et ma vision en août 2009 de Des jours et des nuits, téléfilm adapté du roman de Gilbert Sinoué, dont la lecture le 31 août 08 était intimement liée à ma découverte du 8 septembre 08 sur le 4/4/44.
L'indice permettant à Ricardo/Richard d'imaginer que la femme de ses rêves vit actuellement en Grèce est qu'il la voit en vêtements modernes lire un journal grec, dans le roman Eleftheria Vima ("Tribune libre"), journal aujourd'hui disparu que les scénaristes du téléfilm ont eu à coeur de remplacer par un titre actuel voisin, To Vima ("La Tribune"), en lettres grecques TO BHMA.

J'avais regardé attentivement cette rediffusion, et j'avais encore cette image en tête quelques jours plus tard lorsque j'ai consulté Lettres, chiffres et dieux, de Guy Trévoux (1979), un livre original sur l'origine de l'alphabet, où Trévoux enchérit sur les hypothèses de Robert Graves dans La Déesse blanche (1948, traduit par Trévoux en 1979 et reparu sous le titre Les Mythes celtes).
Graves y développait de formidables intuitions sur l'écriture oghamique, d'origine divine pour les Celtes des premiers siècles de notre ère, composée de 4 groupes de 1 à 5 encoches, différenciés par leurs positions par rapport à une ligne verticale :
Graves imaginait que la main aurait servi de support mnémonique à cet alphabet, avec les lettres à une encoche BHMA correspondant au pouce, les lettres du journal TO BHMA que j'avais encore en mémoire.
Je suis particulièrement frappé par le fait qu'aux premières phalanges correspondent les lettres HDTCQ, initiales des nombres de 1 à 5 en gaélique, hoine duou ttri ccetuor qquenque, ainsi la représentation des lettres serait directement issue de la numération; Jung voyait dans les premiers entiers, particulièrement de 1 à 4, des archétypes essentiels, propres à déclencher les phénomènes synchronistiques.
L'illustration ci-dessus est extraite de La Déesse blanche, et Trévoux compare page 31 de Lettres, chiffres et dieux l'hypothèse de Graves à un autre système mnémonique imaginé par Trévoux lui-même, à partir des 5 noms des Pandavas, dieux indiens :
Je reproduis aussi sa conclusion, que je ne partage guère car la coïncidence essentielle entre les deux tableaux est la première colonne B/H/M/A-B/Hi/Ma, or le rapprochement est bien moins immédiat qu'il n'y paraît car le nom sanskrit ne comporte que deux consonnes : भीम se décompose en भी, Bhi, la consonne भ, Bha, vocalisée en I, म, la consonne Ma vocalisée par défaut en A.
Si la réelle coïncidence sur deux lettres "ne peut être due au hasard", que dire de l'exacte correspondance avec le grec BHMA ?
Que dire encore du contexte jungien, puisque le roman de Sinoué fait intervenir Jung en personne, alors que l'enquête de Graves est née d'une intuition pendant la semaine sainte de 1944 (où le Mardi saint était le 4/4) ?

Voici pour le rappel, et j'en viens à ce qui s'est passé ce 7 septembre. Je serais en peine d'expliquer pourquoi j'ai visité ce jour le site Anagrammy, comment je suis arrivé à cette page montrant les prix attribués à Mike Keith, et comment mes yeux ont découvert ce carré de mots, dont le premier vertical est BIMAH.
L'écho est immédiat avec les tableaux de Trévoux, et leurs deux premiers mots verticaux, "BHMA" et Bhima.
Ce carré fait partie d'un ensemble utilisant toutes les 98 lettres du Scrabble anglais :Mike Keith a réussi à obtenir cette grille où tous les mots horizontaux et verticaux sont présents dans le dictionnaire du Scrabble. De plus le dernier carré incomplet permet l'ajout des deux jokers, avec les valeurs E et S permettant d'obtenir un autre carré 5x5 où tous les mots sont valides :
B A T C H
I V O R Y
M I X U P
A S I D E
H O N E S

Je suppose que ce résultat doit beaucoup à la programmation, ce qui ne diminue en rien l'exploit, dont Keith revendique la primeur, car les myriades de possibilités à étudier doivent être filtrées par des algorithmes (cette page donne 8636 mots de 5 lettres).
Ce résultat a probablement été choisi parmi d'autres possibilités, ce qui m'importe ici est que le carré BIMAH est celui qui présente une particularité, celui où interviennent ou non les jokers. C'est aussi le carré où figure un réel acronyme, C.R.U.D, alors que HDTCQ correspond à une sorte d'acronyme dans l'alphabet oghamique.
J'ai d'abord pensé que bimah était une autre forme pour le dieu Bhima, mais les noms propres sont interdits au Scrabble, et il s'agit d'un mot hébreu (בימה) désignant l'estrade, la tribune où est lue la Tora dans la synagogue. C'est en fait un emprunt au grec ancien βῆμα (BHMA en majuscules) dont la forme moderne vima est à l'origine de mon premier billet. La fiche wiki m'apprend que la désignation antérieure de cette tribune était migdal, "tour", un mot évocateur pour le jungien.

Il y aurait des petites choses à dire sur certains des 40 mots de la grille, mais je vais plutôt développer une synchronicité marquante qui a accompagné sa découverte le 7 septembre, dernier jour de l'année pataphysique 138.
Ce même jour, je me suis rendu à la médiathèque de Digne, et ai vu parmi les nouveautés vidéo Enquêtes Extraordinaires, série de 5 excellents reportages de Stéphane Allix diffusés par M6 en 2009. J'en ai emprunté deux, dont 6ème sens, que nous avons regardé le 12.
Nous l'avions déjà vu en 2009, mais la qualité des témoignages et de leur écoute méritait d'y revenir, et je me suis dit, en écoutant un psychologue spécialiste de ces phénomènes, qu'il faudrait que je prenne contact avec ces gens pour témoigner de mon expérience.
Je m'étais probablement dit la même chose à ma première vision, sans donner suite. Peut-être avais-je aussi remarqué le numéro de la voiture avec laquelle Allix franchit le Golden Gate dans la séquence suivante, 444-ZCZ, mais seule sa première partie pouvait m'être alors signifiante, n'ayant pas encore découvert l'alphabet oghamique, où j'ai vu que les lettres correspondant à 4 encoches, SCZE, étaient toutes présentes dans mon nom, qui pourrait se traduire 5415 441324.
Le bimah de Mike Keith, découvert quelques jours plus tôt, m'avait fait réviser le dossier, et je perçus aussitôt la correspondance du numéro avec 444-444.

Allix se rendait avec cette voiture dans le laboratoire du parapsychologue Dean Radin, où il se soumettait à une expérience intrigante : le cerveau semble anticiper des stimuli aléatoires...
Je suis toujours abasourdi par ce type d'expériences, et par le fossé qui sépare la parapsychologie de la science "officielle", résolument sceptique. Ici c'est d'abord le nom de Radin qui me marque, en relation avec Mike Keith que je peux indiquer maintenant être l'un des trois poètes qui avaient proposé avant moi des anagrammes de Vocalisations (je rappelle que c'est la valeur 6272 des 112 mots de ce sonnet qui m'avait conduit à en proposer une anagramme en 14 vers de valeur 448, avant de découvrir les 5 fois 6272 jours vécus par Jung, et leur équilibre 4-1 autour du 4/4/44).
En fait, les anagrammes anglaises de Vocalisations ont été créées en avril 2001, et je pourrais prétendre avoir inauguré l'entreprise puisque ma fascination pour ce sonnet m'avait fait coder ses 14 vers dans les 14 chapitres de mon roman Sous les pans du bizarre, écrit en 1999. Pour le 13e vers, Soupirs ahurissant Nadir ou Nirvana, une facétie m'avait conduit à coder radin au lieu de Nadir, puis à anagrammatiser un autre mot du 8e vers.
Je ne pensais qu'au français "radin", et n'aurais pu penser à Dean Radin qui n'a commencé à être connu en France qu'avec la parution de son livre La conscience invisible en novembre 2000, le mois même où paraissait mon roman.
Les pans du bizarre sont décidément abrupts, et si un tenant américain d'un nouveau paradigme scientifique est ce RADIN, le sceptique le plus célèbre est probablement RANDI, James Randi, ex-illusionniste reconverti en pourfendeur des pseudo-sciences, qui a fondé le One Million Dollar Challenge, promettant $1,000,000 à qui démontrerait la réalité d'événements paranormaux.
Que personne n'ait jusqu'ici pu décrocher le jackpot pourrait faire douter des prétentions des parapsychologues, mais ceux-ci rétorquent que le défi est un leurre, aux exigences exorbitantes, ainsi Radin lui-même se montre "radin" sur son blog en calculant que, pour parvenir aux résultats statistiques demandés, le coût des expérimentations nécessaires dépasserait largement la récompense éventuelle.

Incidemment, ce blog m'a appris que Radin avait une relation privilégiée au nombre 4, puisqu'il est né un 29 février et ne peut fêter son anniversaire réel que tous les 4 ans.

J'ai posé la requête Radin Randi anagram pour voir si quelqu'un avait commenté ce fait, et le premier résultat exploitable vient d'un blog où la question du défi de Randi est débattue. Ce commentaire remarque l'anagramme Radin-Randi, et la compare à Santa-Satan (Santa est le raccourci familier pour Santa Claus, le Père Noël).
Le rapprochement est pertinent, puisqu'il touche deux paires de noms de 5 lettres où la bascule de la même lettre N entre les 3e et 5e positions provoque un changement de sens drastique.
Par ailleurs ce commentaire se trouve être le 31800e du blog, ce qui m'évoque aussitôt le BlogDay, le 31/8, jour de publication de mes billets des blancs et des noirs et de jour comme de nuit, aux titres intentionnellement antinomiques (et complémentaires). Si ce jour est aussi le 21/13 du calendrier pataphysique, le dernier de ces billets m'amenait à m'intéresser au calendrier républicain, et au 4/4 dans ce calendrier, jour du Soufre satanique, et dans notre calendrier le 24 décembre, le grand jour d'activité du Père Noël (et surtout la nuit associée).
Dans mon autre billet du 31/8, St Erbrand, je remarquais la similitude des 13 mois de 28 jours du calendrier pataphysique et du calendrier des arbres, conjecturé par Graves à partir de l'alphabet oghamique, mais le début de ce calendrier au 24 décembre ne me disait rien alors.
Les 13 mois du calendrier de Graves suivent l'ordre de l'alphabet en 15 consonnes, en en omettant 2, ainsi le premier mois débutant le 24 décembre est celui de B, Beth, le bouleau, 5 mois plus tard vient H, Huath, l'aubépine, 4 mois plus tard M, Muin, la vigne, et ça tombe en septembre où débute Vendémiaire, mois des vendanges, le 22 septembre, jour du Raisin.
C'est une bonne raison pour publier ce billet aujourd'hui, 1er jour de ce qui serait l'an révolutionnaire 220 (et il y en a une autre, plus intime, qu'un blogueur amateur d'anagrammes de "quaternité" saisira; merci à lui de prendre contact avec moi).
Quant aux 5 voyelles oghamiques, elles correspondent selon Graves aux 4 jours solsticiaux ou équinoxiaux de l'année, à commencer par le 24 décembre pour A, et la dernière voyelle I correspondait au jour solitaire en dehors des 13 mois et 52 semaines, le 23 décembre.

Pour essayer d'en apprendre plus sur la façon dont Mike Keith avait trouvé ses 4 carrés de 25 lettres, j'ai cherché sa première intervention sur le forum Anagrammy, le 28 février 06 :
31845 The 98 Scrabble letters (+) - Mike Keith February 28, 2006 at 00:20:58
Je n'ai rien appris de neuf, sinon qu'il s'agissait d'un autre message 318**, comme le commentaire 31800 vu plus haut. Ceci m'a rendu curieux de ce qu'était le message 31800, plus significatif, et le voici :
31800 Chernobyl disaster = Ostensibly charred. (+) - Mey K. February 26, 2006 at 08:25:51
L'anagramme concerne Tchernobyl, qui en ukrainien signifie "noir-blanc", nom d'une variété d'absinthe.
Je rappelle mon billet Des blancs et des noirs d'un 31/8. Il y a un jour de l'Absinthe dans le calendrier républicain, le 9 Messidor ou 27 juin, jour déjà remarqué ici, pour diverses coïncidences.

A propos d'anagrammes, la TRIBUNE bimah me rappelle que j'avais illustré ma première approche de l'affaire Jung, sur mon autre blog, par une abeille du 04 en train de BUTINER des capitules de tournesol, juste après avoir remarqué que THERA, l'île essentielle dans mon rapprochement Halter-Sinoué, était l'anagramme de EARTH comme de HEART. Je n'avais nullement remarqué alors le nom du journal Eleftheria Vima et n'avais aucune idée de la signification de vima.
L'irruption du calendrier républicain dans l'avant-dernier billet est due au fait que le 4 avril ou 15 Germinal y est le jour de l'Abeille, rapport à Tania Vläsi devenant le 4 avril 1959 la reine d'une ruche humaine.

Il y a encore un rapport immédiat entre les anagrammes de RADIN et le dieu indien Bhima puisque le roi des dieux INDRA est son oncle, géniteur de son frère Arjuna ("Blanc").

Tenter d'autres possibilités m'amène à ARDIN, commune des Deux-Sèvres dont le maire actuel se nomme Jean-Pierre Rimbeau, nouvel écho aux Vocalisations rimbaldo-perecquiennes.
Si l'étymologie du lieu signifie "sur la colline", une autre étymologie du nom Ardin variante d'Arden (évoquant aussi Rimbaud) est "forêt", ce qui me fait me souvenir du grec où c'est le sens premier de hylé, υλη; parmi les multiples rebonds que permet ce billet, j'y remarque notamment ma traduction sauvage de Strongylé, στρογγυλή, l'île "ronde" aujourd'hui Théra, en FORTE FORET.
Sa relecture me remémore les références Strong 444 (anthropos, "homme") et 4444 (purgos, "tour") : comme vu plus haut le mot d'origine grecque bimah a remplacé le mot purement hébreu migdal, "tour".
Ceci m'a rendu curieux de la référence Strong de bêma-βημα-BHMA, et c'est 968, 8e multiple du carré de 11 (11x11), bien venu en songeant aux lettres oghamiques B-H-M-A correspondant à 1 encoche. Je rappelle que le jeu nadir-radin de mon 13e vers, d'abord innocent, a été complété ensuite par un jeu alcool-loocal au 8e vers, parce que Rimbaud est né dans le 08 (ARDENnes !) et mort dans le 13 (et aussi parce que j'étais membre de l'association 813).

Lorsque je me suis avisé de la corrélation de Vocalisations avec Jung, j'ai songé à mon petit jeu nadir-radin, et, plutôt qu'à Dean RADIN (dont j'ai néanmoins le livre), pensé à Paul RADIN, anthropologue américain qui a co-développé avec Jung le concept d'enfant intérieur.

La multiplication des anagrammes de NADIR me porte à conjecturer que le défi de RANDI pourrait être recalculé en DINARs, plus susceptibles de DRAINer les amateurs...


La décision de dater ce billet du Premier Vendémiaire, 22/09 par ailleurs, ne m'est pas sans échos après coup.
2209 est le carré de 47, valeur de Perec. Gilles Tostivint a proposé dans son roman La vie évidente d'Elizabeth Berg (1995) une création en 2209 lettres où les mots clés sont BLANC et NOIR, voir ici. Le billet précédemment mentionné m'avait fait passer par un rapprochement étymologique entre la référence Strong 4444, purgos, "tour", et Berg, "montagne".
Le 1er août dernier j'ai découvert le plan idéal de Philadelphie en 22 + 9 rues, dessinant un damier de 21 x 8 cases où la situation de la place "centrale" semble avoir été choisie par un obsédé de la suite de Fibonacci. Voir le billet précédent, daté du premier de l'an d'un autre calendrier.

8.9.11

Naccipolis

  8 septembre 2011 ou 1er Absolu 139 de l'ère pataphysique, 3e anniversaire de ma découverte du motif 4-1 dans la vie de Jung.
  C'est mon 101e billet, et ce nombre 101 m'a décidé à aborder un dossier récent dont certains aspects ont été décrits sur mes autres blogs, mais dont toute la bizarrerie me semblait trop complexe pour être exposée.
  Elle l'est toujours, et je suis contraint d'abréger d'éventuelles explications qui n'expliqueraient d'ailleurs pas grand-chose, mais trêve de bavardages...

  Les récents développements du dossier Elie-Enoch m'ont conduit en juillet à étudier Isaac Luria, kabbaliste du 16e siècle. Le 30 juillet, j'ai appris par ailleurs l'existence d'un site consacré aux codes bibliques, sujet qui m'intéresse pour son aspect synchronistique plutôt que pour d'éventuelles révélations divines.
  Je ne me suis essentiellement préoccupé que d'un exemple touchant Luria, en deux temps. Le responsable du site, le rabbin Glazerson, a d'abord trouvé un cas remarquable de "carré" contenu dans 2 versets de la Genèse, où Isaac apparaît en clair (en bleu ci-dessous), Luria avec un saut de 16 lettres en rose, et qabala, kabbale, avec le même saut, en beige orangé.
  De plus croise avec ce carré le code zohar, avec un saut de 3 lettres, en vert (Luria s'inscrit dans la continuité du Zohar).  Dans un second temps, le tableau a été transmis à Eliyahu Rips, le mathématicien pionnier de l'étude informatique des codes bibliques, qui y a décelé un message éminemment kabbalistique en 12 lettres, avec le même saut 16 (ou plutôt -16 puisqu'il se lit de bas en haut) : "ma se purifiera dans le vase 'av".
  Là il est fort difficile d'expliquer l'inexplicable, à savoir pourquoi la kabbale, essentiellement le Zohar et l'école de Luria, a retenu 4 formes d'écriture développée du nom YHWH, les noms de valeur 45, 52, 63 et 72. Parmi ces noms, deux présentent une même logique :
YWD HA WAW HA = 45, ma en hébreu qui est aussi le mot "quoi ?"
YWD HY WYW HY = 72, 'av en hébreu qui est aussi le mot "nuage"
  Il faut probablement un niveau kabbalistique élevé pour comprendre comment la méditation sur ces noms peut conduire au but suprême, voir ce traité, tout ce que je peux dire est que la terminologie de la formule lue par Rips est caractéristique de ces écrits.
  Ce qui me retint dans cette formule énigmatique était les nombres 45-72, rencontrés quelques mois plus tôt avec Enoch Soames, voyageur temporel de la nouvelle éponyme. Après ma découverte de la voyageuse temporelle
Marina Sloty = 56/91 = 8/13, rapport fibonaccien,
un ami me signala cette nouvelle, et je m'aperçus que
Enoch Soames = 45/72 = 5/8, le rapport fibonaccien précédent.

  Au-delà de ces curiosités numériques, je remarquais le prénom Enoch, alors que j'avais rencontré peu avant le nom réel du Père Elijah dans le roman éponyme :
DAVID SCHAEFER = 40/65 = 8/13.
  Ce Père Elijah (Elie) n'avait rien d'un voyageur temporel, et j'ai imaginé devoir en rencontrer un prénommé Elie, permettant un jeu analogue, en écho au rapport entre les noms Elie-Enoch en hébreu
Eliahu/Hanokh = 52/84 = 13/21 ( חנוך/אליהו )
identique à JUNG/HAEMMERLI = 52/84 = 13/21.
  Ce personnage ne s'est pas encore manifesté, mais voici que c'est un réel Elie israélien, Rips, qui pointe vers le couple 45-72.

  Je connaissais ces variantes sur les noms divins qui ne m'intéressaient guère, ne reposant apparemment sur rien de solide, mais cette nouvelle perspective m'a rappelé quelque chose. Le nom ma, "quoi ?", serait en anglais what?, or un hasard m'a fait constater que le code usuel rot-13 transforme WHAT en JUNG, et vice-versa.
  Le rot-13 a un équivalent en hébreu, l'albam, qui est plutôt un rot-11 puisque l'alphabet hébreu a 22 lettres. Je me suis demandé ce que deviendrait ma selon l'albam, et la translittération MH devient BO, soit le renversement de OB, translittération de 'av, le "nuage".
  Si cette forme n'a pas de sens en hébreu, elle a même valeur 72, et OB se transforme de même en HM, de valeur 45.

  C'est avec le souvenir pleinement présent de cette découverte plutôt nébuleuse, je l'avoue volontiers, que j'ai entamé la lecture le lendemain d'un polar choisi pour son titre, 7, de Richard Montanari. Je ne connaissais pas l'auteur, mais je suis irrésistiblement attiré par les titres numériques.
  Celui-ci est en fait dû à la traduction française, l'original étant Badlands qui n'avait rien pour me séduire, et je me rends assez vite compte qu'il s'agit d'une énième histoire de serial killer, tentant de surenchérir sur les multiples horreurs déjà publiées. Ce n'est plus ma tasse de thé depuis pas mal de temps, mais diverses circonstances me font néanmoins lire le roman :
- Le premier meurtre associe le livre biblique de Jérémie au "coeur"; j'ignorais cette corrélation qui semble acquise chez plusieurs protagonistes, pour lesquels Jérémie est le "prophète du coeur", or pour moi Jérémie est d'abord le prophète de l'atbash, utilisé pour les mots Babel et lebab, "coeur";
- Le roman compte trois parties, introduites par des citations de 3 poètes
1 Walt Whitman
2 Virginia Woodward Cloud,
3 Carl Sandburg
  Les 2 premiers me rappellent les what et cloud ("nuage") rencontrés la veille, et Carl évidemment Jung (soit what en rot-13).
- Les 3 parties ont 15-52-42 chapitres, et à l'approche ci-dessus est associée une répartition 67/42, partage doré optimal de 109, ou mieux en comptant le prologue 68/42 = 34/21, rapport fibonaccien.

  Une autre caractéristique des histoires de serial killer est la surenchère dans la dinguerie, afin de faire partager la course contre la montre des enquêteurs pour comprendre le programme du tueur et l'interrompre.
  Ici le fils du magicien Karl Swann a entrepris de présenter à Philadelphie un récital de 7 tours de magie, s'achevant chaque fois sur la mort atroce de l'assistante, et il utilise la géométrie de la ville pour y inscrire sa signature, par les 7 pièces du Tangram composant la figure du cygne (swan).
  L'auteur ne s'est pas trop cassé la tête, et les détails de l'opération ne sont pas explicités. Tout ce que sait le lecteur est que les 6 premiers meurtres ont été commis dans des lieux superposables à 6 pièces du Tangram, et qu'il est crucial pour les enquêteurs d'identifier le dernier lieu correspondant au carré.
  Le chapitre 86 m'apprend alors que quand William Penn avait planifié le développement de Philadelphie au XVIIe siècle, il avait conçu cinq places (en anglais squares, "carrés") - une centrale et quatre autres équidistantes de celle du centre.

  J'ai aussitôt été curieux de voir à quoi ressemblait ce mandala, et ai appris que Philadelphie avait été la première ville américaine à avoir été conçue selon un damier rectangulaire, dont voici un premier état en 1682, année de la fondation (le 27 octobre) :  J'ai été frappé par une dissymétrie : Center Square était bien au milieu de l'axe est-ouest, mais pas à celui de l'axe nord-sud, et si les 4 autres places en étaient bien équidistantes, leur disposition soulignaient la dissymétrie.
  J'ai essayé d'approfondir la question, ce qui m'a conduit à trouver plusieurs cartes du 18e siècle, toutes d'accord pour confirmer cette dissymétrie, et en ajoutant une autre. Philadelphie n'y est plus un damier de 8 x 22 (dessiné par 9 + 23 rues) mais de 8 x 21, nombres de Fibonacci, et Center Square partage idéalement ce damier en 3-5 blocs du nord au sud et 8-13 blocs de l'ouest à l'est, témoin cette carte de 1764 :  Ceci semble absurde, la suite de Fibonacci étant alors fort loin de sa popularité actuelle, mais il en va néanmoins ainsi, et je suis confus de n'en avoir trouvé aucune explication.
  En fait ces premiers "plans" sont plutôt des projets, et une carte plus utile de 1777 montre que la ville s'est d'abord développée à l'est, du côté du Delaware, et a dépassé ses limites premières au nord et au sud avant même que la zone correspondant à Center Square soit construite. Les 9 rues du nord au sud y sont bien présentes avec leurs noms choisis dès 1682.
  Néanmoins les schémas antérieurs n'étaient pas erronés, et sur ce plan de 1842 les axes Market Street et Broad Street se croisent à la place pas si centrale maintenant nommée Penn Square, et on compte bien 8 rues principales à l'est de Broad Street, et 13 à l'ouest :   Si la ville s'étend maintenant largement au nord et au sud, s'il y a au moins une autre rue de chaque côté à l'est et à l'ouest entre Front Street et le cours d'eau, la numérotation des rues nord-sud indique qu'il y a bien eu d'abord 8 rues ouest et 13 rues est, témoin ce détail tourné de 90 degrés (Front Street est de chaque côté la 1e rue).
  L'anomalie Fibonacci continue pour la partie historique de la ville, car quelques nouvelles rues importantes sont apparues de l'ouest à l'est, si bien qu'il n'y a plus de part et d'autre de Market Street 3 et 5 rues, mais 5 et 8 rues croisant Broad Street.
Nous sommes donc passés de projets de damiers 8 x 22 et 8 x 21 à un état final 13 x 21, idéalement divisé par Penn Square.

  J'ai trouvé cette carte du début du 20e siècle, où les 21+13 rues principales de part et d'autre de Broad Street et Market Street apparaissent plus clairement. Les 21 rues nord-sud sont désormais numérotées de 1 à 22 (sauf 1 qui est toujours Front Street et 14 Broad Street), les 13 rues est-ouest ont leurs noms en gros à gauche. Penn Square est devenue City Hall, l'hôtel de ville prévu lors de sa conception pour être le plus haut et plus grand édifice du monde, mais déjà surpassé lors de son achèvement, par la tour Eiffel notamment.
  Ce plan se prêtait à l'application de PhiMatrix, l'outil développé par Gary Meisner, webmestre du site goldennumber (cliquer pour agrandir).

  Sans absolue surprise les lignes d'or principales (en bleu) suivent Broad St, presque au milieu, et Market St, vers sa limite au nord, cette petite imperfection donnant une étrange conséquence. L'intersection des deux lignes, soulignée d'une croix jaune, tombe sur City Hall à un point très proche de la tour au sommet de laquelle, à 548 pieds (167 m), une statue de William Penn a longtemps dominé la ville.
  William Penn est un nom doré, donnant une bonne approximation du nombre d'or :
WILLIAM / PENN = 79/49 = 1.612...
  En regardant la page Wikipédia sur William Penn, mon oeil a été attiré par le nombre 5284, m'évoquant les valeurs 52-84 de Elie-Enoch ou Jung-Haemmerli; Penn a eu le rare privilège de devenir Citoyen honoraire des Etats-Unis, ce qui fut promulgué par la Proclamation Présidentielle 5284 (rappel : 52/84 = 13/21).

  Ceci se conjugue avec une coïncidence connue depuis longtemps, qui m'a fait douter de ma raison lorsque je me suis avisé que le centre historique de Philadelphie pouvait être constitué de 21 x 13 blocs.
  J'ai déjà mentionné à multiples reprises les coïncidences touchant les nombres de Fibonacci 13-21(-34). L'une d'entre elles concerne les 21 et 13 chapitres de The Greek Coffin Mystery, énoncé en acrostiche dans la première partie du roman, tandis que la seconde épelle By Ellery Queen.
  La découverte de ce livre en VO dans la bibliothèque de mon père est probablement pour beaucoup dans mes recherches sur la structure des romans d'Ellery Queen, lesquelles m'ont révélé que ses 9 premiers romans, aux titres de même forme, totalisaient 233 chapitres, Fibo, et que ce 4e roman très particulier partageait les 8 autres en 3-5, Fibo encore, selon le même premier partage qui allait attirer mon attention sur Philadelphie.

  Queen a changé de style avec son 10e roman, Halfway House (1936). Un homme est découvert assassiné à Trenton, et on découvre que sa maison de Trenton était un relais entre ses deux vies. Il vivait la moitié de la semaine à Philadelphie, avec sa femme Lucy, l'autre à New York avec son autre femme Jessica.
  Je me suis avisé que, si Trenton n'était pas géographiquement exactement à mi-route entre les deux villes, elle l'était gématriquement :
PHILADELPHIA = 101
NEW YORK = 111
et TRENTON = 106 (101+5 or 111-5)
Vérification sur le Gématron.
  J'ai remarqué le découpage syllabique de Phi-la-del-phia, où Phi peut se lire φ, le symbole du nombre d'or, 1.618… Les syllabes suivantes donnent des Fibos successifs :
LA = 13
DEL = 21
PHIA = 34
  On comprendra mon ébahissement en découvrant l'ossature de Philadelphie autour de ses deux axes principaux, en 13 et 21 rues.

  Ces Fibos particuliers 13-21-34 permettent une curiosité arithmétique unique. En utilisant l'arrondi populaire 1.618 pour Phi, on a
1.618 x 13 = 21.034
qui peut encore être écrit
Phi x LA = DEL. PHIA

  Par ailleurs j'ai vu des liens entre ce premier roman de la seconde période Queen et celui qui a achevé la collaboration entre les cousins qui signaient Queen, Lee et Dannay nés les 11 janvier et 20 octobre 1905, soit en moyenne le 1er juin.
  L'homme menant une double vie dans Halfway House est assassiné le 1er juin 1935, 30e "anniversaire moyen" des Queen. C'est à l'occasion de la sortie de ce roman que les cousins ont dévoilé leur identité.
  C'est au contraire deux hommes, deux jumeaux, qui vivent une vie unique dans The Finishing Stroke (1958), et l'un d'eux est assassiné le 6 janvier 1930, jour de son 25e anniversaire, Jour des Rois. C'est un écrivain ami d'Ellery Queen, ce dernier étant déclaré natif des Gémeaux, ce qui est compatible avec le 1er juin, 6/1, qui y apparaît significativement renversement du 1/6, ce qui m'a fait appeler le 1er juin Jour des Queen.
  J'avoue me sentir dépassé par la complexité de ce roman, où il m'a semblé voir l'indice le plus révélateur de préoccupations dorées de l'auteur :
Huit boîtes, 13 objets. Un rapport mathématique existait-il ?
  Pendant les 12 nuits suivant Noël, 12 boîtes contenant en tout 20 objets apparaissent mystérieusement. 20/12 = 5/3, le premier rapport Fibo significatif (selon Phil Dick = 45/27 = 5/3), et Queen a trouvé moyen d'introduire le bien meilleur rapport 13/8.
  Les 20 objets mystérieux correspondent aux 20 lettres de l'alphabet acronymique sémitique, et une curiosité de ce roman aux multiples références juives est que l'enquêteur local soit le lieutenant Luria.
Certes Luria n'est pas un nom juif rare, mais a priori on ne s'attend guère à ce qu'un flic du comté de la petite ville d'Alderwood (imaginaire) soit juif, ni surtout qu'il porte le nom d'un fameux kabbaliste dans une affaire liée à l'alphabet hébreu.

  Tout ceci peut sembler totalement décousu, et l'est certainement en partie, mais je demande d'admettre que mes recherches queeniennes sont anciennes (comme en témoignent mes articles publiés sur papier), ainsi le 11 septembre 2001 j'étais en train de réfléchir sur les nombres de Fibonacci et les jumeaux chez Queen, au cours d'une balade en vélo; de retour à la maison j'appris ce qui se passait du côté des tours jumelles...
  Le lien entre les deux romans précités a fait l'objet d'un article publié fin 2001. Je n'y étudiais pas la gématrie, mais étais déjà fasciné par l'harmonie commune aux deux titres :
en 2 mots et 12 lettres HALFWAY HOUSE = 144 = 2 x 72 = 12 x 12
en 3 mots et 18 lettres THE FINISHING STROKE = 216 = 3 x 72 = 18 x 12
  A remarquer que 144 est aussi le 12e Fibo, et que 216 est entre autres la valeur de Ha Ari, "le lion", acronyme désignant Luria (Ashkenazi Rabbi Isaac). Sur le tableau ayant ouvert ce billet, Eliyahu Rips a aussi repéré cet acronyme, ici en rose croisant avec l'énigmatique formule "ma (45) se purifiera dans le vase 'av (72)".

  Je suis désolé d'être aussi concis, mais davantage de tentatives d'explications n'expliqueront jamais tous les hasards qui semblent jeter des ponts entre divers dossiers n'ayant a priori rien de commun.
  Je n'aurais certainement jamais regardé 7 s'il avait eu un titre plus conforme au titre original.
  Je n'aurais probablement pas poursuivi sa lecture si elle n'avait éveillé des échos immédiats avec toute une chaîne de préoccupations récentes.
Sans donc toute une série d'échos divers, je ne serais pas arrivé à cette anomalie stupéfiante en soi, les plans du 18e (un autre ci-contre de 1752) où Center Square divise Philadelphie selon 3-5-8-13, et je n'ai trouvé aucune trace que quiconque ait relevé précédemment le fait, ni même aucun questionnement sur cette extrême bizarrerie.

  A propos de Philadelphie, cité de l'amour fraternel devenue un ambigramme de John Langdon, il est amusant que j'y ai été conduit, tortueusement, par un code biblique contenu dans les deux derniers versets de Gn 25, où Jacob et Esaü se disputent le droit d'aînesse, et les deux premiers versets de Gn 26, où Isaac présente Rebecca comme sa soeur.

  J'ai donné plus de détails de mes recherches philadelphiennes sur mes autres blogs, d'abord en français ici, puis en anglais , de manière un peu mieux élaborée.
  On y trouvera notamment les mesures précises effectuées grâce à GoogleEarth. Ci-contre une autre application de PhiMatrix sur la carte précédente, avec des lignes plus épaisses (cliquer pour agrandir).
  Un autre point remarquable découvert grâce à PhiMatrix est l'intersection entre 6th Street et Walnut Street, entre Washington Square et Independence Hall, là où fut jadis signée la Déclaration d'Indépendance, puis où fut votée la Constitution. Ce carrefour, dans la partie de 13 blocs à l'est de Broad Street, les divise en 8-5, et le partage du nord au sud est aussi fibonaccien, soit 5-3 selon le plan original en 8 blocs, soit 8-5 selon l'état ultérieur en 13 blocs.

  Je ne dirai ici que quelques mots du film Philadelphia, de Jonathan Demme (1993), qui dure environ 115' sur DVD, se répartissant assez idéalement selon le nombre d'or en deux parties de 44' et 71', l'exposé du cas d'un avocat gay viré parce qu'il est sidéen, et le procès qui s'ensuit, qui se tient à City Hall.
  Entre ces deux parties un long travelling aérien survole City Hall, commençant par la statue de William Penn.
  J'ai abrégé les points étudiés ailleurs pour en venir à de l'inédit.
  C'est le billet précédent, initié par une nouvelle approche de la valeur 56-91 de la voyageuse du temps Marina Sloty, qui a achevé de me décider à tenter d'expliquer comment ma découverte philadelphienne était liée à la valeur 45-72 du voyageur du temps Enoch Soames.
  J'avais choisi de publier ce billet le 21/13 pataphysique, essentiellement parce que ma nouvelle approche datait de quelques jours plus tôt, et j'avais songé précédemment à cette date pour présenter les 21+13 rues de Philadelphie.
  Parmi les multiples coïncidences 13-21(-34) déjà exposées, il y a le cas des numéros 13-21-34 de la collection Le Cabinet Noir, dont les deux premiers me semblent avoir des échos avec 7, titre français tentant de profiter du film Se7en, série de crimes basée sur les 7 péchés capitaux :
13 - La cage de verre (1966), de Colin Wilson, probablement l'un des premiers romans sur le thème du serial killer;
21 - La clairière des Eaux-Mortes (1979), de Raoul de Warren, où un jeu oulipien touche aux 7 péchés capitaux, dont 3 autres séries d'homonymes ou antonymes sont proposés, afin de donner en acrostiche les anagrammes de 3 mots de 7 lettres; le Tangram peut être assimilé à l'anagramme en 2 dimensions.

  Reprenant le billet où j'avais évoqué ce cas, je m'aperçois qu'il est daté du 8/9/10, il y a exactement un an. Dans ce même billet je parle du problème policier n° 13, proposé en 1936 aux lecteurs de la collection L'Empreinte, dont la solution fut proposée 8 numéros plus tard, accompagnant le problème n° 21. Il me semble tout à fait fabuleux que ce problème, publié le mois suivant la parution aux USA de Halfway House, ait concerné Trenton, avec quelques échos additionnels (la traduction Le mystère de l'allumette fut proposée l'année suivante dans la même collection). Je ne crois pas m'être rappelé alors que la lecture du roman m'avait amené au calcul (PHI-)LA-DEL(-PHIA) = (φ-)13-21(-34).
  Je ne sais pas comment j'aurais alors accueilli quelqu'un qui m'aurait asséné tout de go la structure fibonacienne de la ville en parfaite concordance avec ce découpage. Il me vient en soulignant les syllabes LA-DEL qu'un personnage du polar américain est Della Street, secrétaire de l'avocat Perry Mason héros de 82 romans publiés à partir de 1933.
  Le film Philadelphia débute par la chanson du "Boss" Streets Of Philadelphia. Le clip débute par l'extrait du film montrant City Hall, vers la section d'or :

  J'ai titré mes premières approches sur mes autres blogs Philadelphia Exphiriment. Pour celui-ci, 101e de Quaternité, j'ai d'abord songé à Philadelphia tout court, puisque Philadelphia = 101.
  Puis il m'est passé par la tête Naccipolis. Dans les pages centrales (145 à 216) du roman expérimental Only Revolutions, à deux lectures, un personnage se nomme dans une lecture Via----nacci (une vingtaine de formes, de Viabobonacci à Viazozonacci), et dans l'autre Via----polis. Il me semblait évident qu'il y avait là une allusion à Fibonacci, que je n'ai pas cherchée à approfondir car le livre n'est pas d'un accès aisé, déjà exploitée en 2008 en nommant deux oeuvres Fiorenacci et Fiorepolis.
  Il m'est donc venu que Naccipolis nommerait volontiers cette ville (polis) si joliment fibonaccienne, et mon intuition m'a paru judicieuse lorsque je me suis avisé que
NACCIPOLIS = 101 = PHILADELPHIA
  Ceci m'a conduit à jouer avec les lettres et à trouver qu'en ne tenant compte que des lettres différentes dans chaque mot :
NACIPOLS = 89
PHILADE = 55
  55 et 89 sont les nombres de Fibonacci suivant 13-21-34 (LA-DEL-PHIA). Sachant par ailleurs que DEL-PHIA = 55 (21+34), ceci m'a fait prendre conscience que le nom de la ville présente une belle symétrie : φ-la-DE-la-φ.
  Attendu que les lettres D-E correspondent aussi aux notes ré-mi, n'étais-je pas quelque peu prédestiné à découvrir les harmonies fibonaciennes autour du centre de Phila-DE-lphia ?
  Sans m'appesantir sur le fait que REMI = 45, je remarque que le plus petit multiple commun à 45 et 72 est 360, nombre de pages de Only Revolutions, chacune comptant en principe 360 mots. Le livre se découpe en 45 sections de 8 pages, et c'est dans les 9 sections centrales, ou 72 pages, qu'apparaît le personnage Via----nacci/Via----polis.
  Celui qui a imaginé ces noms a lui-même un nom doré exceptionnel, constituant une "quine" à lui seul :
MARK Z / DANIELEWSKI = 69/112, partage doré de 181
MARK / Z = 43/26, partage doré de 69
  Une des multiples curiosités de Only Revolutions est que 76 de ses pages comptent 273 mots, 21 x 13.

  Commencer ce billet le 1er Absolu pataphysique m'a aussi fait prendre conscience qu'on pouvait écrire cette date 1/01, en écho au 101 de Philadelphia ou Naccipolis.
  L'année 139 de l'Ere Pataphysique peut également être signifiante, car 139 est la valeur de Ellery Queen, et sa section d'or approchée est 86, valeur de Carl Jung.
  L'an 86 EP a débuté le 8 septembre 1958, l'année du dernier "vrai Queen" (écrit par les cousins), avec le lieutenant Luria...

  En marge de cette affaire, la publication française du Livre Rouge, longtemps retardée, a été enfin fixée, précisément à aujourd'hui, 8 septembre ou 1er Absolu...
  Elle s'accompagne d'une exposition du manuscrit original de Jung, au musée Guimet, jusqu'au 7 novembre.