26.5.17

des lions jusqu'en bas


  Le billet précédent Rom Ana Mor m'a conduit à relier le personnage Adam Berg de Johana Gustawsson aux mots grecs anthropos et purgos, "homme" et "tour", auxquels le théologien Strong a donné les numéros 444 et 4444 dans son lexique biblique. Ceci m'a fait évoquer d'autres personnages, le commissaire Adamsberg de Fred Vargas, et le criminel Adam Bergman de AJ Kazinski.
  En achevant le billet je me suis avisé que Bergman se suffisait à lui-même, puisque man (ou Mann) est "homme". Il y a beaucoup de Bergman, mais le premier qui m'est venu à l'esprit est Andrew Bergman, écrivain et cinéaste qui avait attiré mon attention dès 1999 par son roman La grande magouille de 1944, Série Noire n° 2352.
  Je me rappelais avoir repris le roman peu après ma découverte de l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44, et en avoir parlé quelque part, mais je n'en ai découvert aucune trace sur Quaternité.

  Mon commentaire était en fait sur le forum Unus Mundus, dans un message posté le 11/11/2009, à 11:11, sur le sujet The 11:11 Phenomenon. Je l'avais intitulé 1111 and 1114, en continuité avec le message précédent où je constatais que le mot grec strongylé, στρογγυλή, avait pour valeur de ses 9 lettres 1114, étant composé de 8 lettres différentes de valeur 1111 (car le gamma γ est doublé, ce qui a divers échos avec de récentes préoccupations). Ce mot avait été essentiel lors de ma découverte sur le 4/4/44.
  Je commençais donc dans ce billet par citer mon poème (11+11+11)(11+11+11), inspiré par un carmen quadratum de Raban Maur illustrant par 4 croix de 69 lettres les 276 jours passés par Jésus dans le giron de Marie, du 25 mars de l'Annonciation au 25 décembre. Je l'avais composé en 2005 où le Vendredi saint tombait le 25 mars, unissant les mystères de l'Incarnation et de la Rédemption, ce qui était jadis considéré comme favorable, mais, selon des dispositions récentes, l'Annonciation est reportée au 4 avril lorsque le cas survient.

  Je poursuivais en mentionnant un sonnet proposé le 1/11/2009 à la Liste Oulipo, où chaque vers exploitait une des 14 possibilités de scinder 168, nombre de pieds d'un sonnet d'alexandrins, en deux nombres premiers (avec pour dernier cas 1-167, particulier car 1 n'est pas considéré comme premier).
  La somme de ces 28 nombres, 2352, m'a aussitôt évoqué le numéro de La grande magouille de 1944, car j'avais jadis remarqué que c'était le renversement de 2532, numéro d'un autre titre numérique en Série Noire, Larchmütz 5632 de JB Pouy, pour moi remarquable car 5632 y est le matricule de la vache Larchmütz, à la robe noir et blanc, or 56 et 32 sont les valeurs de NOIR et BLANC, ce dont Pouy a été le premier surpris.

  Je me permets quelques commentaires actuels, en commençant par remarquer que Raban Maur est proche de Laban Maur, avec laban qui signifie "blanc" en hébreu, et maur(us) "sombre", "brun", en latin.
  Comme L et R sont des lettres qui s'échangent volontiers, j'ai investigué, et une requête "raban blanc" m'a conduit à une curiosité dans GoogleBooks, où "Raban Maur" a été lu "Raban blanc" par le logiciel de reconnaissance OCR!!! Mieux, le passage traite d'une Vie de Sainte Madeleine attribuée à Raban, et l'auteur établit qu'il est impossible qu'il en soit autrement parce que le copiste est un ignorant qui a défiguré de multiples mots de l'original latin.
  Je rappelle que Madeleine vient de l'hébreu migdal, "tour".
  Je peux encore voir ANA dans rAbAN et MOR dans Maur.

  Au moment où j'écrivais ces derniers paragraphes, ce 20 mai à 12:05, j'ai reçu un message de la Liste Oulipo, Oulipalindromes capillocractés, où Robert Rapilly proposait 5 palindromes sur des noms d'oulipiens, dans l'ordre Caradec, Le Tellier, Perec, Queval, Salon. Le poème ROMAN AMOR, composé par Braffort pour Queval, a été essentiel dans l'écriture de Rom Ana Mor, et Braffort m'apprend ici que Queval a aussi traduit un livre suédois. Le palindrome de Robert, introduit par
Auteur se confessant, tout le monde descend.
est : L’aveu Queval
 
  Retour au roman de Andrew Bergman, en notant au passage que le prénom vient du grec anêr, qui signifie aussi "homme". L'investiture de Thomas E. Dewey pour le camp républicain lors de l'élection de 44 y est remise en question par l'implication d'un collaborateur dans une sombre histoire, que le détective Jack LeVine est chargé de démêler, du 20 juin au 4 juillet, date clé où doit se décider l'investiture.
  Cette date anniversaire de l'Indépendance est le 4/7, 7/4 à l'américaine, et la même année le Vendredi saint était le 7/4, 4/7 à l'américaine, date de la mort du Maître dans Et le huitième jour..., autre polar se déroulant pendant la période de l'échange Haemmerli-Jung, dont les dates essentielles sont le 11 février, l'accident de Jung, le 4/4/44, début de sa convalescence et déclaration de la maladie de Haemmerli, le 30 juin, mort de celui-ci et sortie de l'hôpital de Jung.
  Comme les 8 chapitres du roman de Queen décrivent les 8 jours de la Semaine sainte, il y en a un intitulé mardi 4 avril. Deux paragraphes de Bergman sont consacrés au vendredi 30 juin, et il faut avouer qu'il ne s'y passe rien de marquant.
  Il y a deux erreurs page 6 du Série Noire n° 2352, où le titre original est donné pour The big kiss-of 1944 ("off" est off !), et le copyright pour 1947, alors qu'il s'agit de 1974.
  47-74: je reliais l'erreur aux jours cruciaux de 1944, les 4/7 et 7/4, et enchaînais sur quelque chose que j'ai redécouvert avec effarement.

  Je venais de publier sur Quaternité le billet Truffaut 1932-2015, le 21 octobre, 25e anniversaire de sa mort, mais 21 jours plus tard, le 11 novembre, c'étaient des éléments inédits que j'avais communiqués au forum UM, ensuite oubliés.
  J'avais ainsi vu que Truffaut avait vécu 4441 jours le 4/4/44, et qu'il avait donc atteint 4444 jours le 7/4/44, le Vendredi saint. Par ailleurs les 4/5es de sa vie tombaient le 7/4/74, qui cette année était le dimanche des Rameaux. Encore des 7-4, et ces informations auraient été bienvenues sur le billet consacré à Truffaut.
  Mon poème (11+11+11)(11+11+11) était un carré de côté 33, soit 1089 cases ou lettres, avec 276 lettres pour les croix et donc 813 pour le reste. Je rapprochais ceci de l'obsession de Truffaut pour le nombre 813, cité dans une dizaine de films, mais omettais de signaler qu'avant 2005, la première année où le Vendredi saint tombait le 25 mars était 1932, 48 jours après la naissance de Truffaut. L'an julien 813 était dans le même cas.

  Je n'avais pas vu non plus que le traducteur de Andrew Bergman était Michel Lebrun, fondateur de l'association 813, limitée par ses statuts à 813 membres. Le numéro 813 est réservé à un descendant de Maurice Leblanc, et après la mort de Lebrun il a été décidé que son numéro, 1, lui resterait acquis.
  Lebrun, le "maure", a aussi écrit sous le pseudo Michel Lenoir, ainsi les 811 numéros "libres" de l'association sont bornés par le noir et le blanc, et JB Pouy, auteur de Larchmütz 5632 (NOIR-BLANC) y a le numéro 2.
  Le dernier film de Truffaut, Vivement dimanche !, est en noir et blanc.


  Retour au post 1111 and 1114 où je mentionnais le film 11:11 vu 3 mois plus tôt, dont je n'avais rien à dire, puis la découverte récente du film 11:14, vu le 3 novembre. Le premier personnage qui y apparaît est Jack Levin (rappelant le privé Jack LeVine du roman de Bergman que j'avais lu la veille).
  Ce Jack Levin arrive de nuit dans la ville de Middleton lorsqu'il percute quelqu'un. Une séquence ultérieure montre que c'était un cadavre qui avait été jeté sur la route par Frank, lequel l'avait trouvé dans un cimetière, derrière une pierre tombale sur laquelle la caméra s'attarde quelques instants.

  Elle est au nom de Carlo Yagacedo, né le 16 juin 1729. J'y ai remarqué les lettres CARL JUN G, s'inscrivant dans le rectangle ci-contre, ce qui m'a fait enquêter plus avant.
  Le nom de famille Yagacedo est inconnu, et sa seule mention est sur le site de l'entreprise fournissant les accessoires de cinéma, pour cette pierre.

  Recherchant pour les besoins de ce billet la fiche IMDb de 11:14, j'apprends l'existence du téléfilm Code 11-14, devenu en français Le tueur du vol 816.
  Amusant, car Vivement dimanche ! est l'adaptation du Série Noire n° 816, et je me suis demandé si Truffaut ne l'aurait pas choisi pour son numéro proche de 813 (c'était en fait une suggestion de ses collaborateurs). Il y a une chambre 813 dans Vivement dimanche !, et un vol 813 dans La mariée était en noir.

  J'en ai en principe fini avec ce message sur Unus Mundus, qui a eu des suites relatées ailleurs, car ces coïncidences 47-74 ont conduit Jan à me signaler que mon numéro de membre du forum était 47, et à découvrir que le membre 29 (BLACK) était AA Attanasio, auteur d'un polar traduit en Série Noire (n° 2566), que j'avais reçu en cadeau de l'association 813 en 2000.
  Je suis revenu sur le 11:11 le 19 septembre 2014, en réponse à un message du 25 août de Gregory Sova sur un autre sujet. Il découpait le mot LOVE en (LO,VE), et constatait que sur un cadran de téléphone, L+O correspondait à 5+6 = 11, et V+E à 8+3 = 11 aussi, soit
(LO,VE) = (11,11) = (EV,OL).
  On trouve de multiples liens sur le jeu LOVE-EVOL, avec evol compris comme evil, "le mal", se prononçant ivol. Gregory y voit aussi EVOL(ution), et relie le jeu au Sceau de Salomon, formé de deux triangles symétriques, symbole du chakra du coeur.

  Or je sais que LOVE, selon l'atbash adapté à notre alphabet, devient selon ce code OLEV, et qu'il y a donc un autre écho immédiat au jeu
(LO,VE) = (11,11) = (EV,OL), qu'on peut aussi écrire
(LO,VE) = (27,27) = (OL,EV) = (EV,OL), LO et EV étant deux couples symétriques dans notre alphabet, de somme 27 donc (comme A+Z, B+Y, etc.)
  Par ailleurs les deux formes du mot "coeur" en hébreu sont LB et LBB, lev et levav, la seconde étant le renversement de BBL, bavel, Babel pour le commun des mortels.
  BBL est travesti en son atbash SSK dans le livre de Jérémie, et je suis maintes fois revenu sur les mots "lion" en polonais et tokharien, lwow et sisak, qui m'ont conduit aux châteaux triangulaires de Wewel et Sisak, dont la superposition donne un Sceau de Salomon. Si Wewelsburg était destiné à devenir le centre du monde SS, Jan m'a appris que le château de Sisak avait été un symbole de la résistance croate face aux nazis.
  Je signalais dans ma réponse à Gregory que le lion allemand était Löwe, en écho à LOVE, mais je n'ai découvert qu'en écrivant le précédent billet le danois löve, et le norvégien løve.
  Gregory a aidé Remo Roth, le fondateur du forum, à adapter en anglais son livre sur Jung et Pauli, dont la couverture est illustrée par le chakra du coeur.

  Le lion était par ailleurs abondamment présent sur le sujet, avec 39 occurrences du mot sur cette page du forum, contenant 34 messages. Incidemment, la page s'achevait sur un message où Gregory citait Jung exposant son expérience de décorporation de 1944, avec sa vision de Ceylan brillant comme une perle d'argent à travers une merveilleuse lumière bleue. Les recherches sur "adamsberg" avaient révélé que c'était le nom allemand du pic d'Adam, une montagne de Ceylan, devant son nom à une grotte à son sommet, vue comme l'empreinte du pied d'Adam après son expulsion d'Eden.
  Je suis troublé de voir Gregory souligner, par cette incrustation sur une image satellite, la précision donnée par Jung qu'il voyait Ceylan "sous ses pieds", alors que je n'avais jamais parlé du pic d'Adam sur le forum.

  Il y a d'autres motifs d'émerveillement. Je rappelle que ce sont les frères suédois COEUR de LION qui m'ont fait découvrir le norvégien löve. Ces frères sont Jonathan et Karl, l'aîné s'étant sacrifié pour sauver Karl lors de l'incendie de leur maison, ce qui m'évoque l'échange entre Theodor (forme grecque de Jonathan) Haemmerli et Carl Jung.

  Puisque löve est un autre "lion", je peux relier le jeu LOVE-EVOL à d'autres jeux anadromes sur des dérivés léonins, tel
LIEV-VEIL : Liev Schreiber acteur dans The painted veil;
LYOV-VOYL : saint Antoine est vu avoir fait ami avec les bestioles du désert, et Anton Voyl est le premier disparu de La disparition;
LEON-NOEL : emblématique, mais j'ai une dilection particulière pour le flic Leon du Dernier homme bon qui accouche une femme la nuit de Noël.

  La richesse de ce roman des Danois Kazinski m'avait fait lire leur seul autre titre traduit en français, Le sommeil et la mort, où l'assassin se nomme Adam Bergman.
  La richesse de Mör, de la Franco-suédoise Gustawsson, m'a fait lire son seul autre titre publié, Bloc 46, où l'assassin se nomme Adam Berg.

  Je passe à tout autre chose, qui va cependant être en profond écho avec ce qui précède.
  Le soir du 6 mai, je me suis demandé combien de décompositions distinctes il y avait de 6 syllabes, soit d'un hémistiche d'un alexandrin classique. J'en ai trouvé 28, et ai aussitôt envisagé d'en faire un sonnet, en songeant d'abord à Voyelles, dont le premier vers correspond aux décompositions 111111 et 11112 (A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu: voyelles,).
  J'ai envoyé un message à Gef, le grand spécialiste de la liste, pour lui demander s'il y avait déjà eu des créations utilisant cette contrainte, puis j'ai été me coucher.
  Je me suis réveillé le lendemain avec en tête que j'avais oublié dans mes dénombrements les cas de 4 mots 1113 (et 1131-1311-3111), en conséquence il y avait 32 décompositions de l'hémistiche, de quoi faire 16 alexandrins. Le premier poème de 16 alexandrins qui m'est venu à l'esprit est Brise marine, de Mallarmé, dont le premier vers correspond encore aux décompositions 11112 et 111111 (La chair est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres.).
  Or en ce 7 mai se tenait un événement hexagonal d'une certaine importance, l'élection d'un nouveau président, avec un choix inédit, d'un côté le diable, non pas écarlate mais bleu Marine, de l'autre un candidat hors partis, Emmanuel qui signifie "Dieu est parmi nous". Sans en déduire une foi totale, le choix était pourtant clair, et j'ai récrit le poème de Mallarmé en le rebaptisant brise Marine, en en gardant tout ce qui obéissait à la contrainte envisagée, et en introduisant quelques allusions électorales dans ce qu'il fallait modifier (Le vote est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres.).

  Avant de mettre en oeuvre cette récriture j'avais un message de Gef qui me donnait le bon résultat, 32 décompositions, et signalait qu'il était lui-même en train de mettre au point 16 vers les exploitant... Encore une coïncidence, pas si extraordinaire car il avait quelques mois plus tôt exploité les 16 décompositions de 5 syllabes.
  Mon brise Marine ne pouvait attendre un autre jour, et je l'ai publié sur la liste, où Gef proposerait deux jours plus tard sa création.

  Ma réflexion m'a conduit à constater que les décompositions de n syllabes en mots correspondent au développement du binôme, selon les formules
nombre de décompositions = 2^(n-1)
nombre de mots = (n+1)2^(n-2)
soit 112 mots pour 32 hémistiches de 6 syllabes. 112 mots, comme le sonnet Vocalisations de Perec qui m’est cher pour ses harmonies numériques (112 mots de valeur moyenne 56 qui est celle du mot NOIR, couleur des 56 A du sonnet). 32 est la valeur de BLANC (voir supra Larchmütz 5632), et une anagramme en 32 hémistiches pourrait souligner l'E blanc disparu.
  C'est possible car 16 alexandrins nécessitent au moins 192 voyelles, et le texte en compte 212 (mais comme il a 4 q il faut être prudent avec les diphtongues.
  Selon le développement du binôme, il y a 1 décomposition en 6 mots, 5 en 5 mots, 10 en 4 mots, 10 en 3 mots, 5 en 2 mots, 1 en 1 mot, ce qui dicte une évidente complémentarité pour faire 16 vers de 7 mots.
  Ma première réelle anagramme de Vocalisations a été réalisée en 2006, et je me suis émerveillé d'avoir été le 5e à proposer un arrangement des mêmes lettres de valeur 6272 lorsque j'ai découvert en 2008 que la vie de Jung couvrait 5 fois 6272 jours, avec le 4/4/44 aux 4/5es.
  Un léger bémol obscurcissait cette merveille, les 3 membres du forum Anagrammy qui avaient proposé des traductions anagrammatiques du sonnet étaient partis d'une version erronée, et leurs versions n'avaient donc pas la valeur 6272. Et bien sûr elles ne respectaient pas les 112 mots pour moi essentiels.
  Diverses circonstances m'ont conduit à proposer en 2012 une autre anagramme, Consonnantisations, en 112 mots bien sûr, avec de multiples autres contraintes. Par ailleurs la version que j'avais codée en 2000 dans Sous les pans du bizarre peut être considérée comme une anagramme, car deux mots du sonnet de Perec y apparaissaient sous forme d'anagrammes.
  Ainsi la nouvelle anagramme, achevée le 15 mai, date stendhalo-perecquienne, constitue le réel 5e arrangement des mêmes 497 lettres de valeur 6272, avec chacun 112 mots, cette unique version en 4-4-4-4 vers correspondant à l'après 4/4/44 (les 56 autres vers au NOIR).
  Outre les complémentarités du développement du binôme, j'ai choisi des vers isocèles, et d’avoir pour chaque strophe la valeur 1568 (6272/4). J'ai de plus placé le mot "blanc" dans chaque strophe, ainsi chaque voyelle se référence au blanc disparu, de même que l'ensemble du poème par ses 32 (BLANC) hémistiches (je pense aussi à l'espace, le blanc entre les mots, dont le code ASCII est 32). Voici, avec une couleur pour les hémistiches en 6, 5 et 4 mots, et une autre pour les hémistiches en 1, 2, et 3 mots:

A noir, un blanc, vois là vocalisation
du lait sur un tapis, plis sinusoïdaux,
du rata dans un qat prônant forclusion,
osant la vis sans fin, indivis animaux.

I roux, jus maxi blanc, inquisitif ami,
mais ni Dado ni Grof, infraliminal tic,
Carl Gustav Jung osa punir, impuni psy,
ainsi vit-on nourrir un indu pronostic.

U safran, oral blanc, dahu pur inconnu,
midis, du dural tour au lupanar obscur,
sursis moraux au nid, malotru si cornu,
un fol amour ado parfois obliquant dur.

O violin, blanc su du fat conquistador,
riz doux cortical dol à horrifiant son,
on a dix corridas, arrondissant son or,
omicron du roi Shir, Knossos haï sinon.


  Je ne rentre pas dans les détails de fabrication, mais il m'a fallu tout reconsidérer après avoir écrit 3 strophes, car il était impossible d'arriver à quoi que ce soit avec le reliquat de lettres. Au cours des nécessaires rééquilibrages sont apparus Dado, illustrateur d'Alphabets de Perec, et Grof (Stanislas, fondateur de la psychologie transpersonnelle).
  Je me suis avisé ensuite que les complémentarités 6-1, 5-2, et 4-3, sont aussi celles du dé, dado en italien.
  Je ne connais pas de roi Shir, imaginé pour caser quelques lettres restantes, mais j'avais tout de même choisi un mot hébreu, shir, "chant", sans penser au dernier hémistiche de Brise marine comme de brise Marine, "le chant des matelots".
  Il y a une erreur dans le système, avec deux fois la combinaison 231 (vers 8 et 12), tandis qu'il manque la combinaison 321. Je pourrais corriger, mais préfère garder le clinamen.

  Après la composition des 32 hémistiches m'est venu que 32 est la valeur du mot "coeur" en hébreu, LB, lev, qui est aussi le début de "blanc", LBN, lavan, comme de "lion", LBYH. Je me suis souvenu que ces lettres LB étaient au coeur d'une fantastique coïncidence survenue sur le forum Unus Mundus, relatée dans le billet Triangles.
  Au plus bref, se reporter aux billets pour les détails, mon intérêt pour le couple Soleil-Lune m'avait conduit début juin 2011 aux jumeaux de Thamar, Zerach et Perets. Le 5 juin, mon regain d'intérêt pour la tradition juive m'a fait regarder l'émission Judaïca, consacrée au Décalogue, deux jours avant la fête de Shavouot. J'y ai capturé cette image, pour les deux lions tenant le Sceau de Salomon, et y ai ensuite vu le mot MZRH, "levant", de même racine que ZRH, "briller", dont dérive aussi Zerach.
  Le lendemain, 6/6, 50e anniversaire de la mort de Jung, je découvrais un nouveau sujet Zerach sur le forum. Zerach n'est pas un personnage si connu, et la pertinence du sujet sur le forum n'était pas immédiate.
  L'ouverture du sujet, due au canadien pascal b, se limitait à un extrait d'une page d'un livre, Crown Diamond of the Believers - Tree of Life. Zerach et Perets y étaient homologués aux lettres hébraïques Bet et Lamed, BL qui dans cet ordre forment BL et BBL, le dieu Bel de Babel, et dans l'autre LB et LBB, les deux noms du "coeur".

  J'en viens au neuf, ou plutôt au 6, et aux autres nombres liant Zerach à mes poèmes.
  D'abord la date, 6/6, alors que ma contrainte porte sur les couples d'hémistiches, 6-6.
  L'identifiant du sujet est 1113, alors que j'avais oublié 1113 et ses permutations dans mon premier dénombrement. Le nombre lui-même avait fait sens sur le forum, harmonisant les divergences entre Jung et Pauli sur l'ultime symbole de totalité: pour Jung c'était la Quaternité, la Trinité complétée par un quatrième élément, tandis que le physicien Pauli voyait la Trinité complétée par une autre Trinité, opposée (les deux triangles du Sceau de Salomon, d'où le titre de mon billet).
  L'identifiant du message Zerach ouvrant le sujet est 13206, pouvant se décomposer en 132-6. J'avais utilisé la combinaison 6-231 dans le pénultième vers de brise Marine:
Consultativement, devant futiles lots,
Entends, coeur lucide, ois le chant des matelots !
  Le dernier vers est 2121-1113 (1113 identifiant du sujet Zerach), et j'y remarque le mot "coeur", seul substantif donné deux fois dans Brise Marine par Mallarmé (et par moi dans brise Marine, aux mêmes vers).
  Dans ce message du 7 juin (mais du 6 au Canada avec le décalage horaire), pascal b transforme l'heure 14:24 en 2:24 PM, puis en 224, et donne les mots hébreux de gématrie 224 (dont YRWH, "lune"). Mes deux poèmes en 112 mots totalisent 224 mots.

  Je souligne que Vocalisations # 5, ma 4e anagramme de Vocalisations, est un poème dont chaque vers a 7 mots, épuisant dans ses deux hémistiches les complémentarités du développement du binôme. Je ne crois pas avoir fait d'autre poème de ce type, où les deux hémistiches offrent une complémentarité épuisant un ensemble arithmétique, que le sonnet de novembre 2009 sur la décomposition de 168 en deux nombres premiers.

  Le développement du binôme est à l'origine du fameux Triangle de Pascal (Blaise), où dans chaque ligne, donnant les coefficients de (a+b) à la puissance n, en partant de n=0, chaque nombre est la somme des deux nombres au-dessus.
  J'ai contacté "pascal b", qui m'a confié qu'il avait effectivement choisi son pseudo, sans rapport avec son nom réel, en hommage à Blaise Pascal.
  La mention de 14:24 m'avait fait mentionner mes recherches bachiennes, et pascal b avait enchaîné avec une page donnant le canon palindrome de Bach, où il avait repéré un commentaire sur un autre sujet, l'arche interstellaire, d'un "pascalb", en français.

  Une curiosité du Triangle de Pascal est qu'on peut y trouver la suite de Fibonacci, selon une procédure qu'on peut répéter à l'infini. J'ai choisi cette image donnant les 8 premiers termes de la suite:
  Tiens, le terme suivant est 34, et la Saint-Blaise est le 34e jour de l'année.

  Cette cheville me permet d'arriver au dernier développement. Je n'avais pas mentionné la trilogie des parutions de mars Mör, Mörk, et Mørck uniquement pour l'euphonie.

  Mör m'a donc conduit à l'autre roman de Johana, où j'ai découvert le tueur Adam Berg, or il s'agit d'un nom doré,
ADAM / BERG = 19 / 32,
d'une série intéressante car elle se poursuit par 51/83, le rapport voyelles/consonnes parmi les 10 lettres les plus fréquentes en français, AEIOU/LNRST, puis par 134/217, le rapport de ces 10 lettres aux 16 autres lettres de l'alphabet, magnifié dans Alphabets de Perec.
  1932 est l'année de naissance de Truffaut, dont la vie a de multiples points communs avec celle de Perec.

  32 comme BLANC (et comme EVE)... Le titre mörk signifie "sombre" en islandais, probablement dérivé du maurus latin, et le titre de son autre roman publié en français, Snjór, signifie "neige".
  Nous ne sommes encore pas loin du NOIR/BLANC 5632. Mörk est un polar très classique, avec une construction déjà vue ailleurs (Un étranger dans ma tombe de Margaret Millar par exemple). Les 40 chapitres de l'enquête actuelle sont entrecoupés d'extraits d'un vieux journal tenu par on ne sait qui, sinon que son identité doit être essentielle... Il y a 25 de ces extraits, et 25/40 = 5/8, Fibonacci... La répartition des extraits fait que le rapport doré n'apparaît que dans les derniers chapitres, d'où je soupçonne que c'est un hasard.

  Je n'ai rien d'important à dire sur le dernier Adler-Olsen, Selfies, mais j'avais repéré une possibilité de structure fibonacienne dans celui publié l'an dernier, Promesse, 6e enquête du département V (Q en danois).
  Le roman a un prologue, 53 chapitres, et un épilogue, soit en tout 55 éléments (10e Fibo), introduits par des dates, car l'histoire se partage entre l'enquête actuelle (avril-mai 2014), et la communauté du gourou Atu Abanshamash ("gardien de la pierre du soleil"), de 1997 au temps présent. La date n'est pas précisée lorsque c'est la même que celle du chapitre précédent, ainsi c'est le plus souvent lors du passage d'un récit à l'autre qu'il y a un changement de date.
  Mais le récit Shamash ("soleil") se rapproche de l'enquête Mørck ("sombre"), et le chapitre 32, dans la communauté, est introduit par Vendredi 9 mai 2014, tandis qu'il n'y a pas d'en-tête au suivant, revenant à Mørck. Les récits sont ensuite parallèles, jusqu'à se fondre au chapitre 48 où les enquêteurs arrivent dans la communauté.
  Le chapitre 33, spécial donc, est le 34e élément parmi 55, somme des Fibos 34 et 21.
  Parmi ces 34 premiers éléments, 21 concernent Shamash et 13 Mørck.
  Je n'ai pas remarqué que ce soit apparu dans les épisodes précédents, toujours est-il que le lieutenant de Mørck, Assad, révèle ici la signification de son nom en arabe, "lion".
  Peu avant cette lecture, il m'était venu que, dans Le dernier homme bon, des autres Danois Kazinski, l'un(e) de ces bons est Samia al-Assadi, habitant Babylone (!), 19e de la liste des 34 victimes au moment où débute l'enquête. Parmi ces victimes 21 sont identifiées, et al-Assadi est la 13e de ces victimes identifiées.

  Parmi les cas similaires de romans ou parties de romans offrant des alternances menant à des possibilités d'architecture dorée, je pense d'abord à Hasard, de Le Clézio, où ce sont les chapitres titrés et non-titrés qui semblent dessiner les équilibres dorés des 6 faces du dé, dado (az-zahr en arabe)...
  Je pense aussi aux deux premières parties des Derniers jours de Paris, de NEO, la première en 34 chapitres numérotés où la narration suit Sylvain, entrecoupés de 21 sections du récit de Trinité à la première personne; le seconde partie réunit Sylvain et Trinité pour 34 autres chapitres.

  J'avais d'abord intitulé ce 226e billet Des lions jusqu'au coeur, en pensant au "des tortues jusqu'en bas" popularisé par Stephen Hawking, et puis je me suis avisé que DES LIONS JUSQU'EN BAS a pour gématrie 226.
  Ceci alors que 226 est d'abord pour moi la gématrie de CHARLES EDOUARD JEANNERET, alias Le Corbusier, qui a en son temps voulu construire un nouveau monde à l'aune de son modulor, un outil de 89 pouces (partage d'or en 55 et 34) ou 226 cm (partage d'or en 140 et 86).
  Alors que j'avais d'abord achevé ce billet sur les deux parties de NEO en 55 et 34 éléments, je m'avise que les nombres 140 et 86 étaient présents dans Triangles, et j'y donnais aussi cette représentation du modulor.

  Dernière minute: je n'en ai décidément pas fini, et après avoir publié ce billet débutant par Bergman = 4444-444 j'ai consulté ma boîte mèl, où il y avait 3 messages consécutifs:
- à 2:28 un message notifiant la publication d'un membre de Synchronicity à propos d'un total de courses de $44.44;
- à 4:00 pile un message notifiant l'accueil d'un nouveau membre sur la page Synchronicity, mais le message original avait été publié avant l'autre sur FaceBook;
- à 10:20 un nouveau palindrome sur Hervé Le Tellier, de Robert Rapilly, déjà signalé plus haut pour 5 palindromes donnés le 20 mai, sur 5 oulipiens dont Le Tellier; sa contrainte supplémentaire était ici d'arriver à la gématrie 444:
Au gel la treille tel iota,
à toi Le Tellier t’allégua.

  Alors que je venais d'évoquer des harmonies 55-34, je rappelle que Le Tellier est l'auteur de La disparition de Perek, n° 89 dans la collection Baleine, que c'est le 55e Poulpe et qu'il y a donc alors 34 non-Poulpe dans la collection...
  J'avais remarqué ses initiales H-L-T, soit 8+12=20, série 4-Fibo qui se poursuit par 32 (BLANC, mais sa Disparition de Perek a aussi 32 chapitres) puis 52 (JUNG), 84 (HAEMMERLI)... Les 20 chapitres de Hasard cité supra se répartissent en 12 titrés et 8 non-titrés.

  Il y aura un formidable rebond avec les palindromes de Bob, qui sera détaillé dans le prochain billet.

10.5.17

Rom Ana Mor



  En mars dernier sont parus 3 polars "scandinaves",
- Mör, de Johana Gustawsson, laquelle est en fait une Marseillaise mariée à un Suédois, et qui vit à Londres;
- Mörk, de l'Islandais Ragnar Jónasson;
- Selfies, du Danois Jussi Adler-Olsen, 7e enquête de Carl Mørck.
  Pour Adler-Olsen, j'ai choisi un coffret allemand donnant en couverture le nom du chef du département V.
  Le danois Mørck se prononce comme l'islandais mörk, "sombre", et c'est aussi le sens de mørk en danois (et norvégien).
  Les voyelles ö et ø sont équivalentes selon les diverses langues scandinaves, et mörk signifie aussi "sombre" en suédois.

  Le roman Mör se passe à Londres et en Suède. La signification du titre ne me semble apparaître qu'en 4e de couverture:
[MÖR] : adj. fém. En suédois, signifie "tendre".
S'emploie pour parler de la viande.
  La construction en est un peu complexe. Je n'ai nul besoin de l'étudier pour en venir au point essentiel.
  Deux personnages, Dan et Karla, s'identifient aux deux frères d'un roman pour la jeunesse d'Astrid Lindgren, Les frères Coeur-de-lion (1973), ayant rencontré un grand succès en Suède, puis traduit dans toutes les langues.
  Ces frères sont Jonathan Lejon ("lion"), 13 ans, et Karl, 9 ans, très malade. Pour distraire son frère, Jonathan invente des histoires  se passant dans un pays merveilleux au-delà des étoiles.
  Un incendie survient dans l'immeuble où habite la famille Lejon. Jonathan parvient à sauver Karl en sautant par une fenêtre, mais se blesse grièvement, et meurt, non sans avoir assuré Karl qu'ils se retrouveraient bientôt dans le pays merveilleux.
  C'est bien ce qui va se passer, et ils deviendront les frères Lejonhjärta, Coeur de Lion, dans cet autre monde, pour d'héroïques aventures, mais ce qui rassemble Dan et Karla est le sacrifice de Jonathan.

  Pour ma part, je pense aussitôt au sacrifice de Theodor Haemmerli qui aurait payé de sa vie la guérison de Carl Jung, du moins selon ce dernier. J'ai souvent évoqué l'équivalence du grec Theodoros, "don de Dieu", et de l'hébreu Jonathan, "don de YHWH".
  Lors de ses visions lorsqu'il était entre la vie et la mort, après son infarctus en février 44, Jung s'est vu transporté loin de la terre sur un roc flottant dans l'espace (l'astéroïde B649 ?). Il y avait un temple sur ce roc, mais Jung n'a pu y pénétrer car Haemmerli est alors apparu près de lui, lui intimant de revenir sur terre... Jung s'est ensuite demandé si la présence dans l'autre monde de son docteur n'était pas un signe funeste, et de fait Haemmerli dut s'aliter le jour où Jung débuta sa convalescence, le 4/4/44. Theodor mourrait le 30 juin suivant, au moment où Carl guéri rentrait chez lui.
  On peut rêver qu'après la mort de Carl lui et Theodor se soient retrouvés sur le roc et aient pu pénétrer dans le temple... A la fin des Frères Coeur-de-lion, il y a un renversement des rôles, et le jeune Karl aide Jonathan blessé à revenir vers le pays merveilleux.

  Que Karl et Jonathan soient des frères Lion ou Coeur-de-Lion m'est encore plein d'échos, car le mot "lion" est apparu très tôt dans mes investigations jungiennes, le mot "coeur" s'y étant par la suite adjoint avec de plus en plus de force.
  Les frères Lejon sont en anglais Lionheart, et ceci m'ouvre une autre piste vertigineuse.
  En avril 1997 j'ai découvert coup sur coup que deux romans lus innocemment jadis, Le parfum de la dame en noir de Leroux et Et le huitième jour... de Queen couvraient les huit jours d'une semaine sainte, du dimanche des Rameaux à celui de Pâques.
  Il a fallu attendre juin 2008 pour trouver une autre fiction dans ce cas, une nouvelle de Sébastien Fevry, Little green apples.
  Ceci est redevenu de première importance après mes découvertes de septembre 2008 autour du 4/4/44, mardi de la semaine sainte couverte par le roman de Queen, et très peu de temps après, le 30 septembre et le 10 octobre, j'ai découvert par hasard deux autres romans couvrant une semaine sainte, Les quatre coins de la nuit de C. Holden, et Le décorateur de B.Akounine.

  Plus de détails ici, mais voici les échos avec Mör. J'ai lu les autres romans de Craig Holden, dont le premier, La rivière du chagrin,rationhel ? où Liz Richards venge sa soeur Denise en se cachant sous le pseudo Arnie Holt, anagramme de Lionheart, allusion à Richard Coeur-de-Lion. Je me demande maintenant si cette histoire d'amour sororal n'est pas inspirée par le roman d'Astrid Lindgren, lequel aurait pu marquer Holden né en 1960.

  Dans Le décorateur, se passant pendant la semaine sainte 1889, Akounine imagine Jack l'Eventreur avoir été un Russe, revenu chez lui pour une autre série de crimes, discrètement éliminé par Eraste Fandorine.
  Or Mör concerne aussi Jack l'Eventreur. Les enquêtes de juillet 2015 sur des meurtres à Londres et en Suède y sont entrecoupées par des chapitres concernant Freda Mellin, prostituée d'origine suédoise qui connaissait toutes les victimes canoniques de Jack, et qui a un temps échappé à sa condition en entrant au service d'un aristocrate non nommé. Elle est cependant renvoyée à la prostitution lorsqu'elle met au monde en 1900 Jenny, bâtarde de cet aristo haut placé.
  Après la mort de sa mère, en 1922, Jenny s'en va en Suède, où elle se marie et met au monde des jumeaux, en 1932, Sivgard et Hilda. Ils deviendront un couple incestueux et criminel, et pervertiront les enfants qu'ils élèveront en tant que famille d'accueil, dont Dan et Karla.
  Peut-être leur goût pour la chair humaine serait-il hérité de Jack, lequel aurait été leur éventuel grand-père, mais je n'en ai vu aucun indice formel dans le récit...

  Je suis encore sensible à ce que ce soit un Dan qui s'identifie à Jonathan, car c'était Frederic Dannay, né Daniel Nathan, qui était le principal artisan oeuvrant sous la signature Ellery Queen; j'ai souvent évoqué le personnage Nathaniel de L'adversaire.
  Une novélisation du film Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur , où Jack est imaginé avoir fait partie de l'aristocratie, est parue sous la signature Ellery Queen, mais je doute qu'elle doive quoi que ce soit à Dannay, lequel a écrit seul, sous son nom de naissance, un roman consacré à sa dixième année, mais que je suspecte ne pas être d'innocents souvenirs.
  Tiens, Daniel Nathan = Dan + Nathaniel (autre forme de Jonathan), et Dannay n'est autre que la concaténation des premières syllabes de ses prénom et nom.

  Qu'un roman évoquant Jack l'Eventreur ait pour titre Mör m'était déjà suffisant pour le lire d'urgence.
  En  1996 j'ai lu la nouvelle La lettre d'amour du roi George, de Maurice Leblanc, où il est question d'une édition en 18 volumes des romans épistolaires de Richardson, chacun contenant une lettre du roi à sa maîtresse, mais le volume 14 a disparu, ainsi que la lettre essentielle du roi. Les lettres missives restantes 1-13 et 15-18 m'ont conduit aux lettres caractères A-M et O-R,  et la lettre manquante au jeu N-AMOR, anagramme de ROMAN, tandis que l'anglais N-LOVE est l'anagramme de NOVEL...
  ROMANAMOR m'était devenu l'emblème de ce jeu lorsque j'ai découvert peu après un poème de Paul Braffort intitulé Roman amor.
  Il s'agit du 18e des 20 hypertropes composés par Braffort pour ses 20 collègues de l'Oulipo, avec comme contrainte principale le théorème de Zeckendorf. Au plus bref, ceci signifie que le poème d'ordre 18, se décomposant le plus simplement en les nombres de Fibonacci 13 et 5, doit contenir des allusions aux poèmes 5 et 13.
  Les 18 volumes de Richardson, avec un trou après le 13e, m'avaient aussi conduit à une répartition 13-5, laquelle m'était déjà significative, sans rapport avec Fibonacci.
  Le hasard alphabétique a voulu que le 18e hypertrope soit dédié à Jean Queval, avec ces curiosités gématriques:
ROMANAMOR = 108 = JEANQUEVAL
JEAN / QUEVAL = 30/78 = 5/13
  Comme Queval est l'auteur de De l'Angleterre, Roman amor se passe à Londres, et plus spécifiquement dans le Londres de Jack l'Eventreur, avec plusieurs nettes allusions (lire le poème ici).
  Un vers du poème 13, où il est question "d'ouvrir le ventre" a probablement été conçu en fonction de l'éventreur de Roman amor, ainsi les lettres correspondantes aux rangs de ces poèmes, M et R, sont-elles les consonnes doublées dans ROMANAMOR.
  Incidemment, la page sur le théorème de Zeckendorf étudie aussi la multiplication de Fibonacci, et l'exemple donné est


  L'affaire de la grille de Cyril Epstein m'a d'abord conduit à y voir WAN MOR WAN, écho à des préoccupations récentes. La couverture du roman de JOHANA, MÖR, a contribué à me faire envisager une forme ROM ANA MOR, en pensant d'abord au grec ana, employé comme préfixe avec pour sens "contraire", notamment par les oulipiens dans le néologisme "anadrome", appliqué originellement aux poissons remontant le courant, tel le NOEGRUTS (en pensant à Theodore STURGEON, coauteur de L'adversaire). ROM est ainsi l'anadrome de MOR.
  Reprenant la grille, je peux y effectuer divers trajets ROMANAMOR, la seule possibilité ne doublant aucune lettre étant celle ci-dessous, où le ROM au départ (ou le MOR à l'arrivée) correspond au MOR de WAN MOR WAN:
G A R E O P E R A
I W A N M A N O N
R O M A N P R I A
A W A G N E R E G
R E N E M A I N R
E I N E R O I M A
R I A G E M I R M
O O N W O M A N M
I O I M P R I M E
  Si le suédois mör se prononce "meur", Johana dit volontiers "mor", notamment dans cette interview, probablement pour se faire mieux comprendre de son public. "MOR" de JOHANA est inspiré par Jack l'Eventreur, comme "ROMAN AMOR"...

  Johana m'a encore appris qu'en suédois mor signifie "mère" (et mormor "grand-mère"), or je sais qu'en turc ana signifie aussi "mère". Le breton mor signifie "mer", ana est "je" en arabe, avec des développements divers ici, ou encore le marais celtique, avec d'autres développements .
  Il existe aussi l'abréviation ana, utilisée essentiellement en pharmacie dans diverses langues, signifiant que deux éléments doivent être utilisés en quantités égales, autant de MOR que de ROM ("rhum" dans les langues scandinaves)...

  Question langues, les frères Coeur-de-lion doivent affronter pour sauver le pays merveilleux un terrible dragon femelle nommé Katla, "bouilloire" (anglais kettle), nom d'un volcan islandais.
  Une curiosité à ce propos : l'acteur qui a incarné le petit Karl (appelé aussi Skorpan, "biscotte") dans le film de 1977 a étudié l'hébreu plus tard, et appris que katla ou qatla signifiait "elle tue" en hébreu, un nom donc bien adapté à un dragon femelle.
  Ceci me rappelle que la même racine sémitique a donné l'arabe qattal, "assassin", devenu attal en arabe égyptien, utilisé par Tobie Nathan dans Serial eater, traitant aussi d'un assassin dépeceur et anthropophage...
  Une des curiosités du jeu "coeur-lion" est son équivalent hébreu, lev-levia.

  En norvégien les frères Coeur-de-lion deviennent Brødrene Løvehjerte, et Katla est aussi présente sur cette affiche norvégienne du film:
  Donc løve est "lion" en norvégien comme en danois, et une autre forme dans les deux langues est le singulier défini løven. Ainsi le roman Mör m'ayant fait me souvenir de ROMANAMOR m'amène ensuite à LOVELOVEN.

  La richesse de Mör m'a conduit à lire le premier roman de Johana, Block 46. C'est là que j'ai découvert le mot mormor, et appris qu'il signifie "grand-mère". Cette grand-mère, Barbro Byquist, révèle aux enquêteurs l'existence d'un personnage essentiel, Anna Gunnarson.
  La construction est identique à celle de Mör. Des enquêtes actuelles à Londres et en Suède sur des crimes similaires, entrecoupées d'un récit historique, qui cette fois ne part pas de Whitechapel en août 1888 mais de Buchenwald en juillet 1944, où est conduit un déporté politique allemand, Erich Ebner.
  Ayant survécu à quelques semaines d'horreur absolue, il accède à un statut privilégié, assistant du médecin SS du camp, Horst Fleischer, lequel procède à des expériences abominables sur les enfants mis à sa disposition.
  Je me permets de dévoiler qu'à la libération du camp Fleischer tue Erich Ebner et prend son identité, car le procédé est souvent employé, par exemple dans Les enfants de la nuit de Frank Delaney, où un autre docteur nazi se cache sous une identité insoupçonnable. J'ai étudié ici ce roman où intervient aussi un lion.

  Il y a encore Rouge-gorge, de Jo Nesbø, où un collabo norvégien se cache sous l'identité d'un résistant qu'il a tué, et à l'approche de sa mort règle ses comptes, plus de 50 ans après la guerre.
  Horst Fleischer n'a pas attendu tout ce temps pour reprendre ses crimes. Caché en Suède sous l'identité d'Erich Ebner, il recommence dès 1948 à enlever des jeunes garçons pour les tuer ignominieusement, et cacher leurs corps dans la cave de sa maison. Il a un fils en février 1971, Adam Berg, portant le nom de sa mère, qu'il associe ensuite à sa carrière criminelle.
  Puis Adam Berg commet tout seul ses propres crimes, en apportant quelques variantes au mode opératoire du père. Il ne cache pas ses victimes, lesquelles sont découvertes avec un Y gravé sur l'avant-bras, dans différentes directions, ou du moins quelque chose qui ressemble à un Y, car on finira par comprendre qu'il s'agit de la minuscule grecque γ, gamma, jeu avec la majuscule Γ qui donne son nom à la croix gammée. 4  Γ dans les 4 directions forment une croix gammée, ce qui était la marque du papa, presque immédiate, mais le fiston a opté pour la minuscule γ, ressemblant à un Y, symbole du chromosome masculin, car toutes ses victimes sont en principe des garçons. Il a cependant dû tuer une femme pour se protéger, et lui a gravé un X, symbole du chromosome féminin.

  Ceci m'éveille de multiples échos, à commencer par L'adversaire (1963) et les assassinats des cousins York à York Square, commandités par le mystérieux Y.

  Le plan des lieux montre les 4 demeures symétriques des cousins, chacune possédant sa tour.
  Après 3 meurtres, les enquêteurs se demandent si Y ne serait pas le York survivant, Percival, dans le coin supérieur droit.
  Il m'a semblé que la forme de sa demeure était proche d'un yod hébreu, alors que de fait le mystérieux Y représente Yahweh, prononciation supposée du Tétragramme JHWH. Je remarque sur ce graphisme trouvé en ligne la ressemblance du Y avec le gamma minuscule γ. La demeure du coin supérieur gauche peut être aussi assimilée à un gamma majuscule, Γ.
  Le tueur est né le 20 avril 1924, qu'Ellery remarque avoir été le dimanche de Pâques. Certes, mais je me demande si Dannay, né un 20 octobre, n'a pas choisi cette date parce qu'elle était l'anniversaire de Hitler, à l'opposé sur le cercle de l'année. Son roman suivant, Et le huitième jour... (1964), montrera Ellery avoir explicitement affaire à Hitler, en 1944.

  Et il y a le nom du fils tueur, Adam Berg. Peut-être a-t-il été choisi en "hommage" au héros de Fred Vargas, Jean-Baptiste Adamsberg, dont le nom a déjà attiré mon attention, pour lui-même, et pour d'autres échos, avec Adam Bergman notamment, autre tueur scandinave dans le roman danois Le sommeil et la mort.
  J'avais par ailleurs choisi en 2003 de nommer Adam Breger le narrateur et peut-être assassin du Parfum de l'amant d'Anouar, mais sans référence à Adamsberg, car son prénom faisait allusion à Leroux (l'hébreu edom, "roux", est de même racine que adam, "homme"), et son nom au narrateur du Meurtre de Roger Ackroyd (le docteur Sheppard, "berger", masqué en Breger).

  Il a fallu la réunion du tueur Adam Berg et des Y m'évoquant les 4 tours de l'échiquier de York Square pour voir quelque chose que j'aurais pu voir bien avant.
  Un hasard m'a conduit le 16 novembre 2010 à remarquer des nombres et mots griffonnés l'année précédente sur une feuille récemment utilisée pour y noter d'autres choses. La feuille débutait ainsi:
  Je m'étais alors intéressé aux mots correspondant à quelques nombres clés dans les lexiques bibliques Strong, théologien qui a attribué un numéro d'ordre à chaque mot hébreu ou grec de la Bible.
  Mon obsession quaternitaire m'avait donc conduit à chercher les fiches Strong grec 444 et 4444, soit
ἄνθρωπος, anthropos, "homme", qui a 554 occurrences dans le NT,
et πύργος, purgos, "tour", qui a 4 occurrences dans le NT. 
  Ces fiches précisent que anthropos répond à l'hébreu adam, et que purgos est de même racine que l'allemand Burg. D'autres sources, notamment le projet Babel, précisent que la racine indo-européenne bheregh, associée aux concepts de hauteur et de force, est à l'origine de nombreux mots tels que Burg, "hauteur fortifiée", et Berg, "montagne".

  Ainsi Adam Berg, ou Adamsberg, est-il lié aux fiches Strong 444 et 4444, ce que j'aurais pu souligner en 2010, car un des premiers échos à mes découvertes de septembre 2008, sur le 4/4/44 jungien,  a été l'enquête d'Adamsberg publiée en juin 08, mais que je n'ai lue qu'en février 09, Un lieu incertain.
  Un homme est trouvé découpé en minuscules fragments, avec pour seul indice un mot écrit en cyrillique, Кислова, soit Kislova, et le lieutenant d'Adamsberg, Danglars, a son oncle Slavko originaire de ce petit village de Serbie, également nommé Kiseljevo. C'est dans ce village qu'est né le vampirisme, avec une troublante affaire qui a fait le tour de l'Europe en 1725.
  Kislova, Slavko, les mêmes consonnes KSLV ou SLVK que je venais de découvrir peu avant équivalentes aux consonnes hébraïques BLSK, impliquées dans le jeu atbash du livre de Jérémie, BBL-SSK, où Babel est codé Sesak. Je ne reviens pas sur toutes les implications de ce jeu, détaillé dans L'étoile de Babel, puis repris dans Jean-Baptiste 44°44' latitude nord, me contentant de rappeler qu'y interviennent au premier chef le coeur, LB (lev) ou LBB (levav) en hébreu, le lion, LBYH (levia) en hébreu, lev en russe, lew en polonais, Löwe en allemand...
  Le point nouveau est donc qu'Adamsberg, lié aux fiches Strong 444 et 4444, va enquêter à Kiseljevo, latitude 44° 44'. Voici une nouvelle vue GoogleEarth, montrant le parallèle 44° 44' 6" traverser le bourg (autre dérivé de bheregh, comme purgos):
  J'ai indiqué par le segment jaune la latitude exacte 44°44', 180 mètres au sud (1 minute d'angle correspond à un mille marin, 1852 m, 1 seconde à environ 30 m).
  Wikipedia donne pour Kisiljevo (orthographe actuelle) la latitude 44°44'10".

  Je mentionnais dans ce même billet la tour de Babel, tour qui dans le grec de la Septante est purgos.
  Suivre la latitude 44°44' m'avait conduit à Crest (26), où s'élève la tour médiévale la plus haute d'Europe...
...puis à Cessac (33), minuscule village où j'avais fait les vendanges en 1972.
  Je m'étais émerveillé de ce nom Cessac, si proche de la forme Sesach donnée dans la Vulgate pour l'atbash de Babel, et plus encore lorsque, peu après, cherchant sur GoogleEarth Babil, nom actuel de Babel en Irak, j'avais découvert un seul autre lieu de ce nom, un lieu-dit de Gironde à 34 km de Cessac.

  Un suspect dans Block 46 est Karl Svensson, l'homme qui a acheté la maison du prétendu Erich Ebner après sa mort, et dans la cave de laquelle on trouve les restes de 62 enfants.
  J'avais étudié ici quelques Sven, imaginant un peu vite que c'était un mot équivalent à swan, "cygne", mais Sven signifie "jeune homme" dans diverses langues scandinaves.
  Un Karl "Jeune" me rappelle quelque chose, surtout s'il a été imaginé par quelqu'un nommé Gustawsson...

  A propos de swan, le premier épisode de la saison 3 de Fargo montre ce logo à l'extérieur d'un bar. SWANS : les S sont devenus des cygnes symétriques encadrant WAN en lettres normales, ce qui me rappelle mes diverses errances autour de WAN MOR WAN, ROM ANA MOR... Je n'ai pas réussi à découvrir à quoi correspond ce logo.

  Un amor de WAN... J'ai évoqué à diverses reprises Jack l'Eventreur, car les dates de ses meurtres canoniques me sont des plus significatives:
31 août 1888: 120 ans plus tard, je lisais Des jours et des nuits de Sinoué, roman dont Jung est un personnage;
8 septembre 1888, ou Premier Absolu (1/1, wan/wan ?) 16 de l'ère pataphysique: les coïncidences entre le roman de Sinoué et les polars minoens de Paul Halter ont contribué à mon intuition du 8 septembre 2008;
Jack a tué deux femmes dans la nuit du 29 au 30 septembre 1888, la date exacte restant incertaine pour chaque victime: le 273e jour de l'année est le 29/9 lorsqu'elle est bissextile, le 30/9 sinon; 273 est notamment 13x21, les nombres de Fibonacci qui m'obsèdent, avec notamment JUNG/HAEMMERLI = 52/84 = 13/21;
9 novembre 1888: Jack a éventré sa dernière victime la saint-Théodore.

  J'ai étudié dans Ripperomanie et Halterophilie les fictions sur l'Eventreur en général et dans les romans de Paul Halter en particulier.
  J'y ai omis un autre polar minoen un peu faiblard, La nuit du minotaure (février 2008) dans la collection Club Van Helsing (ell cygne) chez Baleine (qui a été aussi mon éditeur). Je déplore que Halter n'ait pas mieux soigné cette intrigue qui offre plusieurs points intéressants, un manuscrit en linéaire B découvert en Crète, des meurtres commis en respectant une partie d'échecs, selon l'espace et le temps...
  Selon l'espace, car les crimes sont perpétrés en des lieux correspondant au cases d'un échiquier, correspondant à un quadrillage d'un secteur d'Alsace.
  Selon le temps, car les crimes surviennent tous les 9 jours, les premiers le 30 août et le 8 septembre (2006 semble-t-il), ce qui rappelle les premiers crimes de Jack, le 31 août et le 8 septembre. 5 autres crimes ont lieu, en septembre et octobre, toujours tous les 9 jours, mais l'assassin, travesti en Minotaure, est démasqué et tué avant d'avoir fait sa huitième victime, le 1er novembre (Jour des Morts peut-être choisi au départ pour fin de la série; c'est aussi le 64e jour à compter du 30 août, 64 nombre de cases de l'échiquier).

  L'épilogue se passe le 4 novembre, la saint-Charles, et son dernier mot est "reine", pour les bouchées à la reine dont est friand l'enquêteur, mais il est possible que Halter ait choisi cette fin en écho aux autres reines dont il est question dans le roman, la reine Pasiphaé, mère du Minotaure, et la reine du jeu d'échecs. Je pense pour ma part à Queen, auteur d'un autre polar se déroulant sur un échiquier figuré, L'adversaire.

  Ma première lecture ne m'avait guère incité à commenter le roman, mais voici que j'y redécouvre le mot Wanax, qui ne m'est significatif que depuis peu.
  Le cycle de 9 jours du meurtrier est inspiré du cycle ennéadique en Crète minoenne, où le Wanax, le roi-prêtre, était intronisé par Zeus pour 9 ans, puis devait passer un nouvel examen pour régner 9 années supplémentaires.
  ϝάναξ est la forme première du mot anax, άναξ, "roi", "seigneur", avant que le digamma ϝ, homologue du waw sémitique, tombe en désuétude. Le mot anax a ensuite disparu au profit de basileus, "roi", et je songe à Jung se voyant dans son voyage loin de la Terre en basileus de Kos, de même que son médecin Haemmerli.

  Je renvoie au WAN vu supra, et aux différentes considérations sur gamma et digamma (il y a des croix digammées), notamment le retour récent sur l'acrostiche révélant le nom Franciscus Columna, avec son partage gématrique 21/13, et ces correspondances des lettres F-C avec 21-13. J'y ajoute que si W-A-N = 21-1-13 selon l'alphabet Schwenter de 24 lettres, N-A-X = 13-1-21 selon l'alphabet latin.
  Que cette rare apparition du digamma se fasse dans une intrigue privilégiant le nombre 9 me rappelle que le gnostique Markos a utilisé la valeur grecque 99 de δίγαμμα dans ses supputations.
  Je pense aussi au 99e et dernier chapitre de La Vie mode d'emploi, s'achevant sur W (un waw, un digamma), la forme de la pièce que Bartlebooth a en main, tandis que le dernier emplacement vide du puzzle est en forme de X.

  Je me souviens avoir parlé d'un patchwork de 443 pièces, conçu en 1995 en commun avec Anne, que j'avais nommé Anax Apollon, parce que ces mots ont en grec les valeurs 112 et 331 (somme 443), nombres qui m'étaient alors tous deux significatifs. Dans le calendrier solaire, donc apollinien, de César, le bisextus (valeur 112 en latin) est un second 24 février, 56e jour de l'année (56 moitié de 112).
  Deux ans plus tard, ces nombres se sont rappelés à moi avec la découverte de l'harmonie gématrique du sonnet Vocalisations de Perec, avec ses 112 mots de valeur 6272 = 112x56.
  Puis en 2008 ce fut la découverte de l'harmonie de la vie de Jung en 4+1 fois 6272 jours autour du 4/4/44. Il se trouvait que, parce qu'il existait 3 anagrammes du sonnet de Perec, j'avais proposé en 2006 un 5e arrangement des mêmes lettres idéalisant son harmonie avec chaque vers en 8 mots de valeur moyenne 56.

  J'avais aussi en 2000 codé chaque vers du sonnet dans les 14 chapitres de mon roman Sous les pans du bizarre, chez Baleine, où je donnais aussi "en clair" son acrostiche, ANAQ CHI DU PSOSO.
  Je ne suis pas certain d'avoir jusqu'ici vu la ressemblance entre ANAQ et ANAX. Du moins l'acrostiche du premier quatrain m'avait-il évoqué Anak, géant biblique, aussi orthographié Anaq, que Robert Graves reliait au grec Anax.
  Je m'aperçois que le billet mentionnant le patch Anax Apollon a été publié sur Blogruz le 31 août 2008, le jour de ma lecture de Des jours et des nuits. J'ai publié le 31 août 2009 Des blancs et des noirs, essentiellement consacré à l'adaptation TV du roman de Sinoué. J'y mentionnais Graves et le jeu ROMANAMOR - LOVENOVEL.

  Je suis récemment revenu sur l'une des coïncidences entre Sous les pans du bizarre et un roman paru au moment où je remettais mon manuscrit à Baleine, Pandore et l'ouvre-boîte. Alors que je donnais un sonnet codé et son acrostiche en clair, Philippe Postel livre un sonnet en clair, prétendument vu près de la tombe de Rimbaud, laissant au lecteur le soin d'en décoder l'acrostiche, SCRIPSIT MOREAU, livrant le nom de son auteur qui est aussi l'assassin recherché.
  Je remarquais les acrostiches correspondant aux deux tercets, MOR EAU, alors que la traduction turque de Vocalisations donne "O mor" pour "O azur".
  Je remarque aujourd'hui que l'acrostiche de Vocalisations débute par ANA, ainsi les deux sonnets ont à des positions stratégiques ANA et MOR.

  Au MOR de Pandore correspond UPS de La disparition, et ces majuscules me sont aussi évocatrices. La nouvelle Tlon Uqbar Orbis Tertius a vraisemblablement été inspirée par un réel oubli dans une encyclopédie, où Ur manque entre les volumes TOT-UPS et URA-WAV. J'ai commenté ici, mais voici d'autres pistes:
- l'allemand tot est l'adjectif "mort";
- un sens de l'anglais tot est une mesure de capacité, surtout utilisée pour le rhum, qui en suédois et norvégien se dit rom;
- il y a un Norvégien dans la nouvelle, Gunnar Erfjord;
- la dernière rubrique du volume TOT-UPS est Upsala, ville suédoise.

  Sur ce billet Sunshine Superman je détaillais la fantastique coïncidence de la 5e phrase de la page 52 de l'édition Folio de Fictions,
Telle fut la première intrusion du monde fantastique dans le monde réel.
  Cette intrusion est une boussole tlönienne, remplacée par un miroir dans la reprise de l'épisode par Perec. Sur cette même page 52, Borges évoque la seconde intrusion, avec les mots "rhum" et "mort" à la ligne suivante; si la boussole indique le Nord, le miroir de ROM indique MOR...

  Ce billet a tant d'échos avec d'autres billets que je n'ai pu en reprendre tous les développements et invite a s'y reporter. D'autres petites choses maintenant, laissées en plan en cours d'écriture.
  La proximité des 443 pièces d'Anax Apollon avec le Strong 444 anthropos invite à chercher quel est le Strong 443: anthrópoktonos, "meurtrier". Sa seule occurrence dans les Evangiles est en Jn 8,44, où il se rapporte au Diable, ce qui m'évoque aussitôt L'adversaire de Queen, renvoyant notamment à La MOR et la boussole de Borges (ou l'AMOR, et la boussole qui indique le N).
  Je pense aussi au Diable comparé à un lion dans une épitre de Pierre. J'évoquais aussi dans  ce billet le mot lev, "lion" en russe et "coeur" en hébreu. Les mots grecs kardia et diabolos pourraient fusionner en kardiabolos...

  Je n'ai pas jusqu'ici pensé que le nom Borges était de la famille burg-berg-purgos-etc., et cette page lui donne pour premier sens "la tour". Dans les langues scandinaves borg signifie "château" (l'affiche norvégienne montrait plus haut Tengils borg, le château de Tengil). J'ai relié ici l'acrostiche formé par les noms des victimes de La mort et la boussole, MYGDAEL, à migdal, la "tour" en hébreu, sachant qu'une chaîne de bordels argentins étaient nommés Zwi Migdal. Les meurtres ont lieu dans un hôtel-tour, dans des quartiers de bordels, et enfin au mirador de la villa Triste-le-Roy.

  MÖR, m'évoquant ROMANAMOR, m'a envoyé au thème COEUR-LION, avec le lion norvégien løve løven écho immédiat à LOVENOVEL complément de ROMANAMOR.
  Par Jack l'Eventreur, MÖR m'a encore conduit à WANAX, et rappelé le grec anax d'isopséphie 112. C'est aussi la valeur de
COEUR LION = 62+50 = 112
  Avec un digamma de valeur 6, un double gamma de valeur 3, wanax a la valeur grecque 118, qui est aussi la valeur dans notre alphabet de Double, double, un titre de Queen (et de Brunner) qui m'est essentiel, où j'ai découvert très récemment la présence d'un Diable philosophe (Toyfell).

  Je n'en ai pas fini, mais ce billet est bien assez long, et je l'achève en apprenant ce 10/5 sur France-Inter le titre du nouveau film de Barbet-Schroeder, Le vénérable W (son premier film était More).