9.6.23

l'histoire commence à Remus, divinement


à Jeanne-Eve et Clémentine

  J'ai participé au Jeu des 1000 euros le 17 mai. La diffusion a eu lieu hier 5 juin, on peut en écouter le podcast.
  Les coïncidences étaient au rendez-vous, ou plutôt ce sont des événements ultérieurs qui ont fait coïncidence avec l'émission.
  Il m'a été plus facile de répondre aux questions habituelles, dans une ambiance détendue, que de passer la sélection, foire d'empoigne où il faut répondre au quart de tour parmi des dizaines de candidats. Heureusement une question d'arithmétique m'a permis d'accéder à un panel plus réduit. Je ne me souviens plus de la question suivante m'ayant fait parvenir dans le dernier lot, où j'ai été le premier à dire comment crie le geai.
  Car les geais abondent alentour, et j'entends cajoler chaque jour.

  Le geai est un corvidé, et j'ai découvert ensuite qu'un des personnages de Borges et les orangs-outangs éternels, pastiche de La mort et la boussole, se nomme Cuervo, "corbeau", ceci peu après que j'ai eu la curiosité de chercher comment se dit en espagnol le "cerf" dont la présence me semble implicite dans cette nouvelle, ciervo.
  La trilogie de billets précédents a laissé bien des points en suspens, et j'avais un peu l'embarras du choix pour aborder le suivant, celui-ci; c'est encore un corvidé qui m'a motivé pour choisir son sujet principal, ce matin du 6 juin.

  La semaine dernière, j'ai regardé Comptine mortelle, en accès libre pour quelques mois sur france-tv. C'est l'adaptation du roman Magpie Murders ("Meurtres de la pie") de Anthony Horowitz (2016). Voici la présentation:
Susan Ryeland, une éditrice, attend avec impatience le neuvième roman d’Alan Conway, la star du roman à énigmes. Le héros de ses aventures, Atticus Pünd, est un détective privé allemand qui n’a pas son pareil pour résoudre des enquêtes, dans l’Angleterre des années cinquante. Mais le manuscrit s’avère incomplet et, pire encore, Alan Conway meurt subitement! Susan se lance alors dans sa propre enquête pour retrouver le chapitre manquant du manuscrit et pour comprendre ce qui est arrivé à Alan.
  Attention spoilers! Alan Conway est un écrivain aigri qui déplore de devoir son succès à de vulgaires polars, alors qu'il avait de tout autres ambitions. Depuis le début de sa série Pünd est prévu un gigantesque pied-de-nez au monde de l'édition: les titres des romans formeraient l'acrostiche AN ANAGRAM,
 

"une anagramme", anagramme qui est celle du nom du détective, a stupid cunt, "un stupide con", et cunt est bien plus grossier outre-Manche que "con" en France.

  Or j'ai imaginé dans un projet de 2000 le détective Michel Sérouf, dit "le Mérou", détective sourd-muet, héros de 14 romans signés Jeanne-Eve Turdo, disparue en 1941. On pensait le 14e roman inachevé, son dernier "mot" étant la réplique J d'un personnage que la narration suggérait être le Mérou. On découvre que les dernières lettres des 14 romans épellent à rebours JEANNE EVE TURDO, d'où il s'ensuit que le roman était bien achevé. Le fait que le personnage suspecté d'être le Mérou ne l'est pas est suffisant pour qu'un lecteur idéal découvre la solution de l'énigme.
  Le nom du détective était une anagramme du mien, REMI SCHUL..., avec Z transformé en FOE (=26). Sérouf est une des multiples translittérations possibles de tserouf, désignant la combinatoire des lettres en hébreu, notamment l'anagramme (temoura) et l'acrostiche (notarikon).
  Ce 14e roman se passait dans un camp de prisonniers, en Allemagne, alors que Atticus Pünd, opposant au régime nazi, a passé la guerre dans un camp de concentration.

  J'ai déjà dit ceci dans le précédent billet, mais hier, après l'avoir publié, il m'est revenu que, dans mon projet, la résolution de l'énigme du 14e Mérou, apparemment inachevé, était parallèle dans mon projet de 2000 à celle d'un autre roman, La fin, monsieur Win, dont les deux chapitres finaux étaient manquants. Le 99e était à décoder dans les 98 précédents, et le 100e dans le 99e (je n'ai en fait écrit que ces deux chapitres, donnés sur la page mentionnée supra).
 Or le générique de la série montre une machine à écrire venant de taper THE END ("la fin"), ce qui m'a fait me demander si ce n'était pas le titre en VO (non, c'est bien Magpie Murders). Comme dit dans la présentation ci-dessus, il manque le dernier chapitre du roman Magpie Murders, donnant la solution de l'énigme (dans la série TV, dans le roman ce sont les trois derniers chapitres qui manquent).

  Le projet associé aux Mérous et à La fin, monsieur Win multipliait les acrostiches et anagrammes. Il était lié à la parution prévue fin 1999 de mon roman Sous les pans du bizarre, retardée à octobre 2000, et qui n'a pas connu l'accueil que j'escomptais. La complexité du projet, lié à l'actualité du changement de siècle, était telle que je l'ai abandonné.
  J'en ai parlé à diverses reprises dans Quaternité, et celle où j'ai donné le plus de détails était le dernier billet de 2012, 136e de Quaternité, 136 diamants, et il commençait par parler des 136 pies ornant le plafond d'une salle du palais de Sintra.


  C'est Jean-Pierre Le Goff qui m'avait fait connaître ces pies, dans le prolongement de ses recherches sur les 52 et 36 touches blanches et noires du piano, l'adjectif "pie" désignant les robes noir et blanc de certains animaux. 

  Ceci avait fait écho avec mes propres intérêts, ainsi dans Sous les pans du bizarre  un pan était consacré au roman de Jean-Bernard Pouy Larchmütz 5632, où Larchmütz est le nom d'une vache pie télépathe, tatouée 5632, avec
NOIR = 56, BLANC = 32.
  Pouy avait été le premier surpris de ces équivalences, incapable d'expliquer les raisons du choix du nombre 5632.
  Le nom même Larchmütz, inventé par Pouy, trouvait sens car
LARCHMUTZ = 122, de même que
LE NOIR + LE BLANC = 73+49 = 122

  En 2000 j'avais eu l'idée d'écrire une seconde aventure de Pierre de Gondol, Indécente (L'), qui se serait passée dans une sorte d'univers parallèle, décalé. Il serait ainsi devenu Léon (de) Pridegor, anagramme de lettres, toujours libraire, mais sa librairie Douze maîtres au carré rue Beautreillis dans le 4e serait devenue Treize mérous d'occase, 8 rue de la Bête-aux-Trilles dans le 13e, anagramme phonétique.
    Pridegor vivait une sorte de rêve, un monde en négatif, où seule "l'indécente", la noire Tine Dencel (anagramme), était consciente du décalage, et l'aiguillait vers sa réintégration finale en Gondol. Ceci m'avait été dicté par les 91 chapitres du roman Le chiendent, de Queneau (1933), peut-être le premier roman à structure intentionnellement mathématique (7 sections de 13 chapitres).
  Parce que le département 91, l'Essonne, a pour valeur 91, de même que le Gard (30) a pour valeur 30, honoré par Pouy en un roman de 30 chapitres (RN 86), j'avais imaginé à partir du titre de Queneau la presque anagramme (un H oublié) INDECENTE L, en 9+1 lettres de valeur 91.
  Au passage, mes investigations sur
NOUVEAU ROMAN = 99 61
m'avaient fait me demander s'il existait un roman au titre de valeur 99, et c'est le cas de LE CHIENDENT, assurément un "nouveau roman" avant l'heure.

  Le motif 9-1 aurait été omniprésent dans mon roman, composé de 9 parties de 10 sections, et d'une ultime partie formée de 10 phrases de 19 mots et 91 lettres. Ces phrases formeraient l'acrostiche, retrouvé inversé dans les 10 parties, CTHRUALMZE, soit d'une part une anagramme de LARCHMUETZ (le nom imaginé par Pouy, avec Ü devenu UE), d'autre part une allusion perso, avec la transformation par dizine perecquienne en TRAME CHULZ...

  La 10e section de chacune des 9 parties serait une phrase de 19 mots et 91 lettres. Pour commencer, j'avais choisi la première du Chiendent, soit
Le lecteur de La Croix regardait une mouche avec des yeux ronds, son journal solidement appuyé sur ses cuisses.
  Ceci avait orienté l'intrigue. Un homme venait régulièrement s'asseoir sur l'une des chaises offertes aux clients de Treize mérous d'occase, avec d'abord un journal qu'il avait apporté. Puis c'est un livre, et la dernière phrase de la partie 9 est
Tu passes près du lecteur, tu vois la couverture de son livre affichant en grosses lettres bleues Enid Navette.
  Le roman aurait été publié sous le pseudo Annette Devi (que j'ai utilisé pour une autre publication, une aventure de Lupin riche en anagrammes).
  La dernière partie aurait été numérotée XCI, la seule numérotation employée par Queneau dans Le chiendent, qu'il a dit ensuite inspiré par le triangulaire de 13 (somme des 13 premiers nombres). Outre l'acrostiche EZMLAURHTC, les 10 phrases auraient formé le télostiche (dernières lettres) SACLETUNET, à lire inversé Ten Utelcas, titre anglais d'un des Mérous de Turdo, et anagramme de tentacules, en hommage encore à Pouy, créateur des collections Le Poulpe et Gondol.
  Il me semble aujourd'hui que le choix des mots "Larchmütz" et "tentacules" était faiblard...
  Je n'avais écrit que 6 de ces phrases, pas absolument définitives, mais j'étais fier de la dernière, essentiel final du roman:
  Enid Navette! tu tentes de lire le titre mais les lettres se déforment, se gondolent jusqu'à devenir illisibleS.
  Zut! maintenant tout se brouille lorsque tu t'es avancé, tout disparaît pour se fondre en un épouvantable magmA.
  Mais après un pas supplémentaire l'accommodation semble s'améliorer, à nouveau un autre pas, et ça semble impeC.
  Le titre ONENESS MAKES NO SENSE, littéralement "l'unicité ne fait pas sens", ça te paraît pas tellement paradoxaL.
  Avec ça l'auteur n'est plus Enid Navette, tu déchiffres un nom tout aussi bizarroïde, Vera Elizabeth ClaythornE.
  U ... T
  R ... U
  H ... N
  T ... E
  C'est simultanément que jaillissent vos voix, nos voix, ma tienne voix est ta mienne voix:
- PierreLéon !
- toimoi !
- JET...
  Je ne me souviens plus exactement de comment j'ai forgé le nom Jeanne-Eve Turdo, choisi avant d'avoir forgé cette dernière phrase et son dernier "mot", JET.
  L'anagramme Treize Mérous d'occase m'avait semblé imposer que les "Mérous" soient une collection de livres, le Mérou un détective privé, sourd-muet pour justifier son surnom. J'avais imaginé un 14e Mérou, apparemment inachevé, en écho au 14e contrepoint de l'Art de la fugue, également inachevé, mais certains supposent que cet inachèvement soit un message intentionnel de Bach...
  Les initiales JET s'étaient imposées, en pensant à l'expression "à jet continu", et particulièrement à Roussel, et à son procédé évolué la transformant en "geai Conti nu", à l'origine de l'anecdote du prince de Conti surpris à demi-nu par un mari jaloux près de la chambre de sa femme, se justifiant par la recherche de son geai apprivoisé (dans Impressions d'Afrique).
  Après ma sélection grâce au cri du geai, la première question bleue fut "Quel président de la République Française fut aussi empereur?", or deux exemples successifs du "procédé évolué" donnés par Roussel sont
1° « Napoléon premier empereur » ; 2° « Nappe ollé ombre miettes hampe air heure. » D’où les danseuses espagnoles montées sur la table et l’ombre des miettes visible sur la nappe. Quant à l’anecdote sur le prince de Conti, mes souvenirs sont moins précis ; un mot a dû servir de point de départ et ce mot me manque ; ceci seulement me reste : 1° « … à jet continu » ; 2° « … à geai Conti nu ».
  Je n'eus pas la présence d'esprit de répondre "Mon trisaïeul Louis-Napoléon Bonaparte" (voir ici), et ma partenaire me devança.

  La seconde obligation pour le nom de J-E T était de compter 14 lettres, car j'avais imaginé assez tôt le télostiche sur les 14 romans. Les prénoms devaient être courts, j'avais opté pour Jeanne et Eve, restaient 5 lettres pour un nom débutant par T. J'avais pensé à Tudor, à Marie Tudor qui fit décapiter sa prédécesseure Jeanne, et étais parvenu à Turdo, évoquant "turbot"...
  De multiples autres possibilités avaient dû me venir, et je me rappelle avoir pensé au Privé du cosmos, pastiche de PJ Farmer signé Kilgore Trout à partir du personnage de Kilgore Trout ("truite"), auteur de SF imaginé par Vonnegut à partir de Theodore Sturgeon ("esturgeon"). J'adorais les résumés des intrigues fantastiques de Trout données par Vonnegut, et m'étais régalé d'imaginer quelques affaires du Mérou.

  A l'époque, l'internet était balbutiant, et ce n'est qu'en 2013, à l'occasion de la découverte du personnage Jane Tudor de CS Lewis, que j'ai découvert que turdo signifie "grive" en portugais.
  Du latin Turdus, genre auquel appartient aussi le merle, Turdus merula.
  Or Pouy a précisé quelque part que le Larchmütz était un pipeau utilisé dans les Alpes autrichiennes, là ou vécut Arthur Keelt, dont Pouy a "traduit" l'unique livre, Le merle. C'est encore un auteur fictif, imaginé précisément dans Larchmütz 5632, et Pouy a suivi ensuite la suggestion d'un éditeur d'écrire Le merle.

8 juin: Mérou... L'étymologie prédominante est l'espagnol mero, dont une provenance envisagée est Nero, l'empereur Néron. Le mot a un homonyme, l'adjectif mero, issu du latin merus, "pur".
  Ceci m'a fortement ébranlé. J'ai nommé mon Mérou "Michel Sérouf", à partir de mon nom Rémi Schulz, en pensant au tserouf, "anagramme" en hébreu (de plus mon nom est fréquemment orthographié Schultz, et j'ai été au moins deux fois publié sous ce nom), or ce mot vient du verbe tsaraf, "purifier".

  J'écris ceci le 8 juin, et je me suis éveillé ce matin avec des bribes d'un rêve. J'assistais à un reportage commentant la présence d'un personnage important dans une  réception où il y avait plein de petits groupes. Le personnage allait d'un groupe à l'autre et on le voyait s'asseoir à côté d'un individu seul à une table, ce qui faisait s'exclamer le commentateur d'un ton outré: "Non! Farastier!"
  J'ai vu aussitôt éveillé que ce nom contenait tsaraf inversé. J'ai eu l'occasion d'associer le tserouf à des personnes du nom de Fourest ou Forest. Farastier ne me disait absolument rien, mais une recherche amène des milliers de résultats, les premiers concernant un maire de Montchanin, Louis Farastier, et cet article est écrit par son successeur, Pierre Forest. Les premières pages de résultats livrent aussi Dominique Farastier, enseignante-chercheur en management des systèmes d'information, mais je n'ai pas cherché plus loin.
(incise du 9 juin) Aussitôt après mon réveil, il me semblait que ce Farastier était quelqu'un de très à droite. Il m'est revenu en tentant de m'endormir hier soir le nom Fourastié, et Jean Fourastié a été, entre autres, éditorialiste au Figaro. Il y a évidemment plus à droite, mais ce n'était certes pas un gauchiste.

  Ainsi mon Mérou, né d'une anagramme phonétique, m'a incité à composer son nom à partir du mien pour former serouf, "anagramme" ou "purification", et mon prénom a une relation avec le latin merus, "pur".
  Un livre important de mon enfance a été Contes et légendes de la naissance de Rome, et je m'y identifiais évidemment à Remus. Hélas à chaque lecture c'était toujours Remus qui mourait, et ce tricheur de Romulus qui devenait le fondateur de l'Urbs Quadrata, la Ville Eternelle... Et la querelle fatidique a pour origine une histoire d'oiseaux, de vautours.
  Quand j'ai ensuite fait du latin, j'ai su que Remi était le génitif de Remus, mais mon prénom viendrait de remex, remigis, "rameur".

  Remus et Romulus étaient en quelque sorte des enfants lupins. Samuel m'a rappelé que Remus Lupin était un personnage de Harry Potter. C'est Samuel, du site ZionKaballah, qui m'a appris que l'hébreu moderne porets, "cambrioleur", est le renversement exact de tserouf, ce qui m'a amené à découvrir que Lupin était transcrit en hébreu par les lettres équivalant à LOPAN dans notre alphabet, ce qui a été le point de départ du précédent billet, car voici 30 ans j'avais baptisé le phénomène des coïncidences "éon NAPOL" (15 jours avant, la première question du Jeu des 1000 euros portait sur Napoléon).
  Ce billet précédent était le 377e de Quaternité, et le nom Samuel, "Dieu a exaucé", a en hébreu la guematria 377. Le Michel contenu dans mon nom signifie "qui est comme Dieu", et l'adverbe qui s'est invité pour compléter le titre de ce billet, à partir d'un titre classique, est "divinement", pour parvenir à la valeur 378.
  S'il faut le préciser, je ne m'imagine aucunement être "divin", pas plus que quiconque du moins.

  Je pensais que Remo était la forme italienne de Rémi, j'apprends aujourd'hui que c'est en fait l'équivalent de Raymond, or j'ai été visiter ce matin le blog ami Alluvions, et y ai découvert un nouveau post du 3 juin, De longues épingles d’or piquées en étoile, largement consacré à Raymond Roussel et à Impressions d'Afrique, dont j'ai parlé hier à propos du geai du prince de Conti.
  C'est précisément l'article où j'étudiais le triangle Raismes-Hem-Roeux de La mémoire fantôme de Thilliez que Patrick a lu le 29 mai, et qui l'a conduit à une lecture Raismes(ond) Roeux(ssel). Dans le post précédent, Patrick avait vu Raismes-Roeux faire écho à l'expression  "Rat rhumeux de l'Atlantique", seul souvenir d'un rêve dans la nuit du 27 au 28 mai.
  C'est je crois ce 29 mai que j'ai vu les premiers épisodes de Comptine mortelle, diffusés la veille à la TV.

  Je pourrais commenter longuement ces posts, mais je vais me limiter à un écho immédiat. Aujourd'hui, cherchant des liens entre Rémi et Remus, j'ai appris la parution en 2014 de Rémus de Rhum, textes de Rémi Dijeaux, interné pendant de longues années avant sa mort en 2013 (j'imagine un suicide).
  J'imagine que de doctes spécialistes pourraient également me condamner au tourment asilaire, "Le sujet est si atteint qu'il parvient à faire participer le monde réel à son délire, et constitue donc un danger..."

  L'éon Napol était en verve ce 6 juin, ou 6/06 (Patrick comprendra, comme ceux qui ont lu son post). Après avoir commencé ce billet, et évoqué les corvidés qui l'ont inspiré, je suis parti en balade. 
  Au début du chemin du Pont-coupé, il y avait un geai perché sur un piquet. Il a attendu que je sois tout près pour s'envoler et se poser un peu plus loin, et ce ballet a continué pendant environ 200 m. Je n'ai pas souvenir d'un tel comportement, et je vois des geais quasiment tous les jours.

  Ceci m'a rappelé que çoeur dp m'a parlé il y a quelques mois d'un rouge-gorge très familier.

  Puis j'ai pensé que dans l'épisode d'Inspecteur Barnaby évoqué dans le billet précédent, parce que l'auteur de Comptine mortelle avait été aussi un scénariste de la série, l'anagramme cast no sin here révélait que Robin Lawson était Catherine's son, "le fils de Catherine". Robin, diminutif de Robert, signifie aussi "rouge-gorge"

  Ensuite je me suis rappelé d'une coïncidence survenue l'été dernier. En balade, j'avais entendu un geai cajoler. Comme je venais de rencontrer des Anglais, je m'étais demandé comment se dit "geai" en anglais, et me suis souvenu jay ou jay bird. Puis j'étais revenu au livre en cour de lecture, Sidérations de Richard Powers, où c'était le moment exact où le jeune autiste Robin prenait le pseudo Jay pour participer à une expérience.
  J'ai partagé ceci sur un post d'Alluvions où Patrick parlait aussi du roman de Powers.
note du 21/06: Comment ne me suis-je pas souvenu, dans ces deux occasions, que Patrick Bléron avait pour alter ego Robin Plackert (anagramme, tserouf), dont je connaissais le blog indépendamment de celui de Patrick.
L'aurais-je jamais compris si Patrick n'avait récemment vendu la mèche?
note du 28/06: Et comment n'ai-je pas vu plus tôt que, si c'est le cri du geai qui m'a permis de participer au Jeu des 1000 euros, le rattrapage pour accéder au Banco demandait d'identifier Muriel Robin?

 Un peu plus tard lors de ma balade du 6/06, je me suis souvenu que c'était la Saint Norbert, et j'ai appelé mon ami mandoliniste Norbert pour la lui fêter. Son fils se nomme Robin.

  Patrick utilise des tags (libellés) sur Alluvions, et à ce jour le tag "Rémi Schulz" concerne 48 posts. Le billet qui l'avait inspiré était le premier de ce que j'avais imaginé constituer une trilogie, les billets 375-376-377, somme 1128 que je sais être la somme des 48 premiers nombres.
  Mes récents billets Bach concernaient les "48", désignation courante chez les musiciens des 48 diptyques Prélude-Fugue du Clavier Bien Tempéré. Le roman de Thilliez concerné a précisément 48 chapitres.
  Lors de la séance du Jeu des 1000 euros du 17 mai, Ethan, le fils d'une amie, a été sélectionné pour le Spécial jeunes. La question superbanco était "Quel est le périmètre d'un carré de 144 m2?" La réponse a été donnée par le partenaire d'Ethan, mais celui-ci aurait pu la donner avec la valeur de son prénom,
ETHAN = 48.
  Ce 17 mai, j'avais été à Manosque acheter le nouveau Fred Vargas dont je venais d'apprendre la parution, Sur la dalle.
  Je n'avais encore procédé qu'à l'opération immédiate devant un livre d'un auteur "coïncidentiel", regarder sa structure, et ainsi découvrir qu'il avait 48 chapitres. C'était pour moi une coïncidence immédiate, car la première fiction publiée par Jean Ricardou a été la nouvelle Sur la pierre, dans Tel Quel.
  Dans sa seconde version, publiée en 1971 dans le recueil Révolutions minuscules, Sur la pierre a d'absurdes précisions issues de l'obsession de Ricardou pour les 4 et 8 lettres de ses nom et prénom. Ainsi les jambes d'une skieuse nautique sont pliées à 48 degrés, son buste formant un autre angle de 48 degrés avec les cuisses...
  J'ai été fort déçu par Sur la dalle, au point de me demander si Fred n'avait pas sous-traité le roman, et en ai averti quelques amis lecteurs de Vargas, dont Patrick.

9 juin: En fait ce billet est la continuation de la trilogie précédemment envisagée, et il est loin de clore ses développements.
  Pour finir, REMUS-SUMER me rappelle que ma première publication "sérieuse" était une étude sur le palindrome Oro te ramus aram, ara sumar et oro de Raban Maur et le carré SATOR, ce qui me suggère de construire des carrés de type SATOR à partir de REMUS.
  Je suis assez séduit par
R E M U S
E N A D U
M A L A M
U D A N E
S U M E R

Remus en a du mal à muda*, né Sumer.
*"gaspillage"
  Il me séduit à cause de l'enceinte intérieure nada nada, "rien rien" en espagnol, car j'ai écrit un conte me mettant en scène sous l'anagramme Rémus Zilch. Le nom Zilch s'était imposé avec le reliquat laissé par Rémus, et j'ai appris ensuite que ça signifie "rien" ou "zéro" en anglais familier (on peut aussi lire nada Nadal, alors qu'on est en plein Roland-Garros, sans Nadal pour la 1e fois depuis 2005).

  Autres possibilités de Sators:
Sumer: un ave, madam Eva, nu Remus.
Remus en écume, l'ému, cène, Sumer...


  J'ai également utilisé d'autres formes, comme merus (pur), sérum et muser:
Sûr, ému, hâve, Râ, là, rêva humérus.
Mûre sud, Eve rêve, rêve du sérum.

Résumer amusa: là su, mare, muser...

Résumé se ruse, mesure, se muser (rien que les lettres REMUS)

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