8.10.16

reddeunt Saturnia regna


  De nouveaux éléments concernent quelques points dont il a déjà été souvent question.

  J'ai trouvé dès 2008 remarquables les seules dates précises connues sur la maladie de Jung en 1944 :
- 11 février, fracture du pied de Jung, expédié à la clinique de Haemmerli;
- 4 avril, lever de Jung et alitement de Haemmerli, 53 jours après le 11/2;
- 30 juin, mort de Haemmerli (très voisine de la sortie de l'hôpital de Jung), 87 jours après le 4/4.
  53-87 est le partage doré optimal de la somme 140, or à Jung-Haemmerli correspondent les valeurs numériques 52-84, également en rapport doré. Je suis revenu à maintes reprises sur ces nombres 52-84 qui sont notamment les gématries des noms hébreux Elie-Enoch, les deux seuls personnages de l'Ancien Testament montés au ciel de leur vivant.

  Puis ce billet de 2011 m'amenait à une autre équivalence dorée en hébreu, le couple soleil-lune, 'hama et levana, 53-87, encore remarquable car en 1950 Jung commémora sa guérison de 1944 par la pierre de Bollingen, où figurent à gauche et à droite de Télesphore, dieu de la convalescence, les symboles du soleil et de la lune, en grand.
  Les autres symboles planétaires sont présents sur la pierre, avec Mercure au centre, gravé sur Télesphore:
  Ainsi la pierre réduite à ces symboles pourrait représenter la chronologie exacte des événements de 44, avec côté soleil 53 jours jusqu'au début de la convalescence, marquée par le "tour" de Mercure, le début de la maladie de Haemmerli; côté lune les 87 jours jusqu'à la pleine guérison de Jung et la mort de Haemmerli.

  Je me suis ensuite avisé, grâce à un roman où il était question du tarot, que trois arcanes consécutifs du jeu sont l'Etoile, la Lune et le Soleil, or le nom hébreu de Mercure est kokhav, "étoile", offrant une autre piste.
  Voici ces 3 arcanes dans le jeu peint par Dali, calquant donc l'ordre de la pierre de Bollingen :
  L'ésotérisme relie les 22 arcanes majeurs aux 22 lettres de l'alphabet hébreu, et à ces arcanes 19-17-18 correspondent donc les lettres de mêmes rangs צ-פ-ק , QPÇ, données en haut à gauche dans le jeu de Dali. J'avais alors cherché s'il existait en hébreu des mots composés de ces trois lettres, de préférence dans cet ordre. Dans l'ordre QPÇ existe en hébreu biblique le verbe qafats, dans deux acceptions distinctes, "refuser" et "sauter", tandis que seul l'hébreu moderne semble connaître tsefeq, "péritoine"...

  Quelques semaines après cette recherche, L'ange de la médiathèque me faisait découvrir un personnage de roman nommé Cassiel, et apprendre qu'il était inspiré par l'ange Cassiel des Ailes du désir de Wim Wenders.
  En approfondissant, j'appris que Cassiel était une déformation du nom de l'ange de Saturne dans la tradition hébraïque, Cafsiel, dont le nom hébreu se translittère QPÇYAL, issu vraisemblablement de la racine QPÇ cherchée quelques semaines plus tôt...
  Vraisemblablement, car une autre forme est mentionnée, ÇPQYAL, construite donc en principe sur le renversement QPÇ. J'avais accordé foi en 2011 à une source qui donnait cette forme préexistante à QPÇYAL, mais il me semble aujourd'hui qu'il est plus probable qu'elle soit une contamination de ÇDQYAL, l'ange de Jupiter dont le nom ne pose aucun problème (ÇDQ, tsedeq, "Jupiter").
  Quoi qu'il en soit, un hasard m'avait conduit à un concept réunissant les deux formes QPÇ et ÇPQ envisagées un mois plus tôt environ, à partir des symboles planétaires Soleil-Mercure-Lune pouvant dessiner une chronologie sur la pierre de Bollingen, et ce concept est lié à Saturne, qui "préside aux choses du temps" comme chantait Brassens.
  Le symbole de Saturne figure au-dessus de Télesphore sur la pierre de Bollingen.

  Il semble que le nom hébreu de la planète Saturne, SBTAY, doive son nom au shabbat, SBT, lui même lié au nombre sept, SBO, le monde juif ayant emprunté aux Latins l'usage de vouer les jours aux planètes, mais la "semaine" latine avait originellement 8 jours, un jour de repos et 7 jours consacrés aux 7 planètes.
  Le shabbat étant le jour sacré de la semaine juive, Saturne acquiert une certaine prédominance par rapport aux autres planètes, et de même la lettre Bet par rapport aux 6 autres lettres doubles, selon le jeu de correspondances du Sefer Yetsira.
  J'ai consacré plusieurs pages au nom de cette lettre Bet, BYT, "maison", qui devient par atbash SMA, les trois lettres mères dont viennent les lettres qui composent dans notre alphabet MAS, autre "maison". Je n'avais pas encore vu que le "jour de Saturne", logiquement saturday en anglais, était SAMedi en français, SAMstag en allemand, un "jour de SAM"? Wikipédia m'apprend que ces formes viennent du bas latin sambati dies, variante d'origine grecque du latin sabbati dies signifiant "jour du shabbat".
  Je remarque que le mot le plus immédiat utilisant les 6 lettres BYTSMA est משבתאי, "de Saturne". Le premier résultat de la requête renvoie ceux qui ne sont pas abonnés au journal en ligne Haarets à sa page d'accueil, où la première rubrique est "Maison".

  La contamination entre les noms des anges de Saturne et Jupiter évoque par ailleurs la mystérieuse gravure de Dürer, Melencolia, offrant de multiples références à Saturne par ses divers outils de mesure, mais aussi à Jupiter avec le carré magique d'ordre 4. Ce carré comme le gnomon de la gravure permettent de découper la somme des 16 premiers nombres en 52-84, valeurs de JUNG-HAEMMERLI. Je l'ai encore rappelé dans le précédent billet.

  Comme j'y ai rappelé La cité des anges, remake US des Ailes du désir, où Cassiel a gardé son nom, mais où Damiel et Peter Falk, les anges incarnés, sont devenus Seth et Nathaniel, de valeurs 52 et 84.
  Mieux, les deux autres rôles essentiels du film, Maggie et Cassiel, sont aussi en rapport doré, 42 et 68. Je n'avais pas encore remarqué que les valeurs 42-52-68-84 pouvaient correspondre à des mesures du Modulor.
  Le Corbusier a choisi pour taille idéale de l'homme 6 pieds (183 cm), parce que c'est aussi 144 demi-pouces, nombre de Fibonacci, permettant d'accéder aisément aux autres mesures de la série Rouge par la suite de Fibonacci (mais de fait c'est effectivement une taille moyenne aux USA, notamment celle de leurs présidents). Comme cette gamme était insuffisante pour couvrir tous les besoins, Le Corbusier y a adjoint la série Bleue, doublant les valeurs de la série Rouge. De même 42 et 68 appartiennent à la suite de Fibonacci doublée, 52 et 84 à la suite quadruplée.
  Tiens, Nicolas Cage, alias Seth, a pour taille 183 cm, 6 pieds ou 72 pouces. C'est aussi la taille d'Andre Braugher, alias Cassiel (voir au début du billet). J'ai récemment fait écho à l'idée selon laquelle ç'aurait été la taille exacte du Christ. Je remarque encore que les deux anges au départ du film sont Seth et l'ange du septième jour.

  J'en viens au point qui a motivé l'écriture de ce billet. Il existe un jeu de tarot où l'arcane 17, l'Etoile, est explicitement identifié à Mercure.
  Il s'agit d'une mosaïque couvrant les murs de la chapelle du château d'Avenières, composée pendant la Grande Guerre sous la direction de l'ésotériste Assan Dina. Les 22 arcanes sont présents, dans un ordre inhabituel, sur deux rangées. Les figures de la rangée du haut doivent jouer avec les arcs de la chapelle de style gothique, et une première curiosité est que les arcanes 18 et 19, la Lune et le Soleil, sont intervertis, de part et d'autre de la porte de la chapelle.
  L'Etoile est l'un des 4 arcanes inscrits entre deux arcs d'ogive, si bien que cette construction inspirée par la pierre de Bollingen a quelque pertinence:

  Au-dessus de la figure féminine de l'Etoile apparaît une composition en laquelle se reconnaît aisément le symbole de Mercure, formé d'un croissant (de lune?), d'une étoile (le soleil?), et d'une croix, symbole d'unité des complémentaires.
  Je renvoie à ce site très complet pour plus d'informations sur le tarot d'Avenières. Je signale encore que les correspondances avec les lettres hébraïques sont données pour chaque arcane, la réalisation en mosaïque ne permettant pas toujours une identification aisée.

  Je reviens maintenant sur le cryptogramme final du Symbole perdu, où le premier qui cherche à l'élucider est Mal'akh, "ange", et l'autre L'ang(don):
   Je m'étais borné dans le précédent billet à commenter ses deux dernières rangées, montrant les  12 signes du Zodiaque autour de l'Echelle de Jacob.

  La première rangée énonce HEREDOM en lettres grecques, soit le mot maçonnique pour hieros domos, la "maison sacrée", que Langdon et Mal'akh identifient au Temple maçon de Washington.

  La seconde rangée montre les 7 symboles planétaires, avec au centre le Soleil, occupant deux cases, et semble-t-il autour, alternativement à droite et à gauche, les planètes (au sens antique) selon leur proximité de la Terre.
  Ainsi apparaissent au centre Mercure, Soleil et Lune.

  Les 4 autres rangées montrent une pyramide, dont le sommet est entouré par des symboles évoquant des lettres, formant les mots LAUS DEO, "louange à Dieu", figurant au sommet de l'obélisque de Washington. J'y reviendrai.
  A l'intérieur de la pyramide figurent 12 symboles évoquant essentiellement les principales religions du monde.

Restent 6 cases, 3 de chaque côté, avec à gauche une étoile à 5 branches, la lune et le soleil. Ceci évoque les 3 arcanes du tarot, dans leur ordre effectif 17-18-19, que j'ai fait correspondre à Mercure-Lune-Soleil.

  A droite 3 symboles essentiellement maçonniques, les 3 bougies, le compas, et la pierre cubique.
  Les bougies latérales symbolisent le Soleil et la Lune, la bougie centrale correspond au Maître de la loge auquel il revient de faire l'équilibre entre les deux. Le voisinage de la pierre cubique m'évoque le "ramassis" d'Etienne Perrot, transformé en ce rébus:
   Le Soleil est pour Râ, la pierre cubique pour la "masse", et la Lune pour Is(is). J'ai d'abord évoqué ce rébus ici, y constatant sa possible équivalence avec les Soleil-Mercure-Lune de la pierre cubique de Bollingen, puis j'y suis revenu à diverses reprises. 

  Une nouvelle curiosité est que, lorsque la grille de symboles est mélangée selon le carré magique de Franklin, la forme sous laquelle elle apparaît d'abord dans Le symbole perdu (voir le billet précédent), la Lune, la pierre cubique, les 3 bougies et le Soleil apparaissent consécutivement dans la 6e colonne. Je rappelle que les 3 bougies constituent un symbole d'union des complémentaires analogue à l'ensemble Soleil-Mercure-Lune.
  Les 4 autres cases de la 6e colonne, sur la première forme désordonnée de la grille, sont occupées par 4 symboles qui seront contenus dans la pyramide, sur la forme ordonnée, avec d'abord le Sceau de Salomon, puis deux symboles égyptiens, l'Oeil d'Horus et l'Ankh, entourant la Croix.
  Le Sceau de Salomon m'évoque l'autre rébus donné par Perrot dans Coran teint, conjonction du mot "pélican" et du code postal de sa ville de naissance, 29113, transformé en 3 hexagrammes du Yi King, 29-11-30.
  Li et K'an sont donc le Feu et l'Eau, représentés traditionnellement par un triangle pointe en haut et un triangle pointe en bas, la superposition des deux conduisant au Sceau de Salomon, de même racine que shalom, la Paix.

  Je m'émerveille que le nom du gardien du secret de Washington dans Le symbole perdu soit Peter Solomon, avec SOLOMON donnant SOL-MOON, Soleil latin et Lune anglaise, et Peter qui dans toutes les langues est la Pierre (sur laquelle Jésus a bâti son église). Il y a probablement ici une part d'intention de Dan Brown, mais la pierre cubique n'est pas le symbole immédiat unissant Soleil et Lune, lequel est Mercure, et Perrot y a eu un recours forcé par le rébus ra-mass-is.
PETER / SOLOMON = 64/103 est un nom doré.
  64, carré de 8, est aussi le cube de 4.
  Il y a 64 hexagrammes, ordonnés en un carré 8x8, comme le carré magique d'ordre 8, dont une forme est le carré planétaire d'Agrippa, correspondant à Mercure. L'Oeil d'Horus est aussi apparenté au nombre 64.
  Je remarque que le symbole de Mercure occupe la position 11 sur la grille maçonnique, comme la Paix sur le carré des hexagrammes, Paix à laquelle Perrot fait correspondre le Sceau de Salomon, occupant la position 29 sur la grille, correspondant à l'hexagramme Eau.

  Je reviens à la formule Laus Deo, où le E médian de Deo est formé du symbole antique de Mercure, selon Langdon. Le symbole chimique moderne de l'or, Au, forme le centre de Laus. Le symbole astrologique du soleil, occupant le centre de la ligne supérieure, est aussi le symbole alchimique de l'or.
  C'est déjà étonnant, mais je remarque qu'en français ces lettres E et AU forment le mot EAU, dont les correspondances symboliques avec argent et Lune sont bien connues. Mieux, ces symboles figurent ensemble dans l'ordre vertical EAu sur la colonne 5 de la grille en désordre, entremêlés à deux éléments de construction de la pyramide, laquelle est un triangle pointe en haut, symbole du Feu, et ces 4 cases jouxtent immédiatement les symboles lune-pierre-3 bougies-soleil analysés plus haut.

  En cherchant à vérifier l'assertion de Langdon sur l'ancien symbole de Mercure, je suis tombé sur cette page de Christophe de Cène qui m'a retenu, me renvoyant à mon bref début de doctorat en chimie, où mes velléités transmutatoires avaient été mal accueillies par le CNRS. Elle présente notamment une correspondance entre planètes et arcanes du tarot, avec l'Etoile pour Vénus et le Bateleur pour Mercure:
  Une seconde ligne donne les autres planètes, Mars, Jupiter, Saturne, homologuées aux arcanes 7, 4, 9. Ces correspondances me semblent fantaisistes car motivées par les carrés associés réduits, 25 pour Mars > 7, 49 pour Jupiter > 4, 81 pour Saturne > 9, mais les réels carrés traditionnels pour ces deux dernières planètes sont 16 et 9. C'est peut-être le même esprit qui a mené du carré de Mercure 64 à 1.

  D'autres considérations sont plus pertinentes, déjà relevées depuis belle lurette. Plusieurs illustrations sont données, plaçant le Mercure au centre des 6 autres métaux traditionnels, car le Mercure était pour l'alchimie le principe de tous les métaux. La page commence par Basile ("roi") Valentin, ce qui me fait me demander si le "roi du monde" Valentin de L'enfant du premier matin ne devait pas son nom à cet alchimiste.
  Puis il y a cette illustration non créditée où le Mercure est au centre d'un Sceau de Salomon dont les 6 pôles correspondent aux éléments-planètes, le tout dans un ourobore (symbole également présent sur la grille de Dan Brown):
  J'y ajoute les symboles scientifiques des éléments correspondants, ainsi que leurs nombres atomiques (sauf pour le mercure au centre, Hg 80), ce que Christophe de Cène fait pour la gravure de Basile Valentin, mettant en évidence que trois des nombres atomiques, 26-47-79, diffèrent de 3 des trois autres, 29-50-82.
  Ceci se retrouve dans la semaine, où Mercredi jour de Mercure est son milieu (Mittwoch en allemand), ses 3 premiers jours Dimanche (Sunday), Lundi, Mardi, Or-Argent-Fer (79-47-26), les 3 autres jours correspondant aux métaux Etain-Cuivre-Plomb (50-29-82).

  Christophe de Cène achève sa page en comparant la somme des nombres atomiques de l'or et l'argent, correspondant à Soleil et Lune,  79+47=126, aux 126 combinaisons de 4 dés (dont 4444), ce qui me rappelle que j'ai associé au dé le cube figurant la "masse" cubique de Perrot, entre Soleil et Lune.
  Il associe la pierre philosophale au Sceau de Salomon et au nombre 126, ce qui fait pour moi un nouveau lien entre les deux rébus de Perrot.

  J'ai retransmis ces échos entre spéculations traditionnelles et science moderne pour aborder d'autres curiosités.
  La Lune correspond donc à l'Eau, or le nombre de masse de la molécule "eau", H-O-H, est 18 (1-16-1), et la Lune est l'arcane 18, sur lequel figure usuellement une nappe d'eau. Sur la grille de Dan Brown, c'est dans la case 18 qu'apparaît le symbole Au (que j'ai transformé en EAu).
  Lorsque j'ai commencé à étudier l'hébreu, je me suis émerveillé que "eau" y soit MYM, de même structure que la molécule H-O-H, de gématrie 90 (40-10-40), multiple de 18.
  Les 126 combinaisons de la pyramide des 4 dés se répartissent en 56 jaunes et 56 bleues se déduisant des premières par complémentarité des points à 7, et 14 combinaisons roses où la complémentarité est interne, soit un motif 56-14-56 ou 4-1-4, identique à celui de MYM, 40-10-40, 4-1-4 selon les nombres réduits (mispar qatan).

  Toujours sur la grille, le mot L-Au-S occupe les cases 17-18-19, numéros des arcanes Etoile-Lune-Soleil. Ceci m'évoque la 8e sefira, hod, correspondant à Mercure, dont le sens "gloire" est proche de laus, et dont le nom est composé de 3 lettres consécutives, HWD (5-6-4).

  Aux métaux Mercure-Argent-Or correspondent les nombres atomiques 80-47-79, de somme 206. 206 se répartit selon le nombre d'or en 127 et 79, soit la somme des nombres atomiques du "vif argent" et de l'argent, souvent associés à la fabrication de l'or, et le nombre atomique 79 de l'or lui-même. Je m'étouffe de honte en pensant qu'il m'a fallu au moins 5 ans pour voir cette harmonie.
  206 a une correspondance immédiate pour l'hébraïsant, le mot DBR (4-2-200), davar, "parole", "mot", équivalent au latin verbum.  Les protagonistes du Symbole perdu sont à la recherche du Verbum significatum, que Mal'akh imagine être un mot.
  Le "fin mot" de la grille brownienne est que la pyramide y représente le sommet de l'obélisque de Washington, où parmi diverses inscriptions figure la formule Laus Deo. Les marches sous la pyramide correspondent à l'escalier de 896 marches menant au belvédère du monument, d'une hauteur de 555 pieds. Peter Solomon y emmène Langdon de nuit, les yeux bandés, par l'ascenseur, puis lui montre l'escalier, semblant descendre en spirale vers des profondeurs infinies.
  Le grand secret, c'est qu'au bas de ces marches, une Bible est enterrée avec la pierre de fondation du monument, le verbum, la parole divine...

  896 marches. A 8-9-6 correspondent Mercure-Lune-Soleil, encore l'ordre du tarot, selon l'astronomie ptoléméenne où les rangs 1 et 2 sont occupés par le Premier moteur et le ciel des étoiles fixes, puis les 7 suivants, auxquels correspondent les carrés magiques d'ordre 3 à 9, par les 7 "planètes", selon leur éloignement de la Terre, centre de l'univers.
  A ces escaliers correspondent sur la grille les cases 52-53-60-61, somme 226, nombre m'évoquant aussitôt les 226 cm du Modulor, correspondant à 89 pouces.  Les spires associées aux séries Rouge et Bleue peuvent évoquer le caducée d'Hermès (Mercure), ce qui est encore plus net sur la sculpture en façade de la Cité Radieuse, ou sur la première version du Modulor de 216 cm dessinée par Le Corbusier en 1946 (ci-dessous).
  Je n'imaginais pas, en présentant les photos en pied de Andre Braugher et Nicolas Cage (Cassiel et Seth dans La cité des anges), y trouver un tel écho. Il faudrait obtenir de l'un ou l'autre qu'il prenne la pose du bonhomme Modulor...

  Par ailleurs les 555 pieds et 896 marches de l'obélisque me sont évocateurs.
  Il semble que les 555 pieds soient un hasard, l'architecte en ayant prévu 600, mais il fut jugé en cours de construction que les fondations étaient insuffisantes pour supporter l'édifice prévu. Et ce n'est pas exactement 555, les avis diffèrent selon les modes de mesure...
  Quoi qu'il en soit, l'escalier descendant en spirale vers des profondeurs infinies m'a aussitôt évoqué La maison des feuilles de Danielewski, maison qui me semble avoir beaucoup à voir avec le Temple de Salomon, comme avec Le Corbusier et la Quine des bâtisseurs, fumisterie vraisemblablement imaginée à partir du Modulor. Je rappelle que la première rangée du carré énonce HEREDOM pour hieros domos, "maison sacrée" qui est essentiellement pour les Maçons le Temple de Salomon.
  La prétendue Quine antique serait un ensemble de 5 mesures fibonacciennes, de 34-55-89-144-233 lignes, total 555.
  555/896 donnerait une hauteur de marche proche de 0.618 pied,  rapport d'or idéal (mais l'escalier ne monte que jusqu'au belvédère vers 500 pieds).
  Au-dessus de la pyramide figurent les symboles des 7 planètes, et 7x896 = 6272, le nombre unitaire gouvernant l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44, 4 fois 6272 jours de sa naissance au mardi 4/4/44, 6272 jours ensuite jusqu'au mardi 6/6/61, exactement 896 semaines plus tard.
  Au dernier chapitre du Symbole perdu, Langdon, confronté à l'idée d'une conscience universelle qui serait selon Katherine Solomon prouvée par la science, songe à l'inconscient collectif de Jung.


  Dans la rubrique "Coincs en cours d'écriture du billet", j'étais le 29 septembre en train d'étudier le nom Cassiel en écoutant Les nouveaux chemins sur Culture, consacré à Moïse et le monothéisme de Freud, avec pour invité Tobie Nathan. Un document de l'émission était une lettre de Jakob Freud à son fils, lue par Georges Claisse. Mon approfondissement du nom Cassiel dans L'effaceur était en partie dû à un autre personnage du roman nommé Claisse, anagramme de Cassiel. Georges Claisse est souvent la voix française de Bruno Ganz, lequel joue Damiel dans Les ailes du désir (mais il y assure son propre doublage en français).
  Dans son roman Serial eater, Tobie Nathan a imaginé un auteur de polars nommé Antoni Sabath (anagramme de Tobias Nathan).
  Un autre nom de l'ange de Saturne est Sabathiel.

  Le 29 septembre, c'est la Saint-Michel, Michael étant dans certaines version du Sigillum Dei Emeth l'ange de Mercure, celui de Saturne étant Cassiel (ici Casziel).
  Le 29 septembre est en 2016 le 273e jour de l'année, avec 273 produit de 13 par 21, mes Fibos obsessionnels.
  En décembre 2011, j'avais proposé à la ListeOulipo un "carré Saturne", carré 7x7 à la manière du carré Sator:
     E N R U T A S
     N E E N I C A
     R E M E L I T
     U N E D E N U
     T I L E M E R
     A C I N E E N
     S A T U R N E
  Ma lecture en est : En rut, as né en Icare, m'élit un Eden utile, me racine en Saturne. J'en laisse l'interprétation aux exégètes.
  J'avais apprécié sa valeur numérique, 546 = 2x13x21.
  Ou encore 7x78. Tiens, la valeur 98 de SATURNE est un multiple de 7, et même du carré de 7.

  Je ne crois pas m'être souvenu de cette composition, dont je n'étais pas particulièrement fier, lorsque j'ai abordé 8 mois plus tard le Sigillum version John Dee, avec les lettres des 7 anges réparties de curieuse manière sur un carré 7x7, dont les lignes forment 7 mots énigmatiques figurant sur le Sceau.
  L'ange de Saturne y est donc Sabathi(el), tandis que celui de Mercure est Corabi(el), déformation de kokhab (kh se prononce comme la jota espagnole).

  Je publie ce billet un samedi, un peu spécial car c'est le premier Shabbat de l'année juive (5)777 qui a débuté dimanche dernier.
  Son titre a une orthographe inhabituelle pour reddeunt, choisie pour une harmonie gématrique latine (87/141), mais j'ai vérifié son emploi effectif, y compris pour la formule de Virgile.