25.9.10

franc-cribleur

J'ai relu il y a peu Quelques pièces pour un blason, ou les sept gestes de Perec, étude de Bernard Magné achevant Portrait(s) de Georges Perec, recueil paru en 2001 à la BNF sous la direction de Paulette Perec. L'étude du grand perecologue est si dense que je ne me souviens pas y avoir remarqué à première lecture, dans la section Quadrillage, que Perec avait d'abord situé l'immeuble de La Vie mode d'emploi (VME) dans le Marais, selon une dactylographie de 1975 des premiers chapitres de VME conservée à l'Arsenal; l'immeuble était alors dans
la rue du Capitaine-Crubellier, qui partage obliquement le quadrilatère que forment entre elles les rues de la Verrerie, du Renard, St-Merri et du Temple.
Dans la version finale de 1978, la localisation de la rue est passée du 4e au 17e, et elle est devenue la rue Simon-Crubellier,
qui partage obliquement le quadrilatère que forment entre elles, dans le quartier de la Plaine Monceau, les rues Médéric, Jadin, de Chazelles et Léon-Jost.
J'aurais certainement réagi si j'avais vu auparavant la première localisation, car je connais bien ce quartier, à côté de Beaubourg, et il se trouve que dans mon roman Sous les pans du bizarre, écrit en 1999 et publié en 2000, j'avais imaginé dans ce quartier une rue Simon-le-Cribleur (ci-contre en jaune), anagramme évidente de Simon-Crubellier, correspondant dans mon esprit à la rue Simon-le-Franc, située juste au-dessus du quadrilatère (en rose) supposé traversé par la rue du Capitaine-Crubellier.
Je reviendrai plus loin sur cette coïncidence, essayant d'abord de réfléchir sur les raisons du changement.

Magné voit dans la persistence du quadrilatère partagé obliquement une figure essentielle perecquienne, se retrouvant par exemple dans les carrés de lettres traversés
par une diagonale significative, les hétérogrammes d'Alphabets, ou le Compendium du chapitre 51 de VME.
Je ne peux qu'y souscrire, remarquant de plus la formidable résonance avec un jeu en hébreu, où précisément le mot "hébreu" vient du verbe 'avar, "traverser", renversement de rava', "être carré". Une exégèse rabbinique en déduit que l'Hébreu est capable d'échapper à la stricte matérialité symbolisée par le carré.
C'est aujourd'hui le second anniversaire de la création de Quaternité. Dans mon premier billet anniversaire, un an déjà, je remarquais que Perec avait choisi de raconter dans VME la déportation de Paul Hébert, homophone du patriarche Héber, ancêtre éponyme des Hébreux; la raison invoquée pour le choix de ce nom était la référence au père Hébert du lycée de Rennes, modèle d'Ubu pour Jarry...

Les deux quadrilatères retenus par Perec sont en fait loin de ressembler à des carrés, et l'analyse des noms des rues du premier quadrilatère envisagé m'a amené à une hypothèse. Une nomenclature des rues de Paris les présente ainsi :
Renard (rue du)
St-Merri (rue)
Temple (rue du)
Verrerie (rue de la)
Leurs initiales RSTV sont 4 consonnes consécutives (ou éventuellement 4 lettres consécutives dans l'alphabet latin), or un énoncé géométrique définit un quadrilatère par 4 lettres consécutives correspondant à ses sommets, ABCD par exemple. Il ne doit pas y avoir beaucoup de possibilités de ce type à Paris, et il est frappant de trouver quelque chose d'analogue pour le choix ultérieur :
Jadin (rue)
Chazelles (rue de)
Léon-Jost (rue)
Médéric (rue)
à la condition de remplacer "Ch" par "K", ces lettres étant souvent équivalentes dans les transcriptions de noms sémitiques ou slaves.
Le premier cas auquel j'ai pensé est Paul Misraki, né Misrachi (c'est dans un livre de Misraki que j'ai remarqué le 4/4/4 que le 4 avril 44 était une date schématique), mais il y a beaucoup d'autres cas (tu parles, Karl !), le plus pertinent ici étant assurément le chapitre (Kapitel) 60 de VME, où 25 orthographes (au moins) du nom Cinoc sont envisagées, comme Cinoch, Cinok, Kinoch, Chinoc...

Il est encore remarquable que les deux situations permettent un tour d'îlot alphabétiquement croissant dans le sens des aiguilles d'une montre (pourvu de lire K pour Ch), et que les présentations par Perec obéissent au même motif 4-1-2-3 (V-R-S-T et M-J-Ch-L).
S'il faudrait scruter le plan de Paris pour préciser la rareté de telles configurations, du moins est-il assuré que ce type de préoccupation est caractéristique de Perec, qui dans Espèces d'espaces (1974) rêvait de visiter les Etats des USA par ordre alphabétique, puis dans Perec/rinations proposera en 1980 aux lecteurs de Télérama une série de jeux sur Paris, où de multiples itinéraires alphabétiques sont étudiés; curieusement les jeux consacrés au 17e crubelliérain proposent deux "errances" en R ne passant aucunement par des rues du 17e, s'achevant rue du Regard et rue du Renard, où aurait commencé la rue du Capitaine-Crubellier (Perec déplore que la rue du Renard n'aille pas jusqu'à la rue Rambuteau, or c'est au croisement avec la rue Simon-le-Franc que la rue du Renard devient la rue Beaubourg).

Si l'immeuble imaginé par Perec est nettement plus crédible dans la Plaine Monceau que dans le Marais, je remarque que son premier choix se situait presque au centre de Paris, et que VME multiplie les allusions à la centralité : le 11 se situe à peu près au milieu de la rue Simon-Crubellier, soit au centre du quadrilatère, et Perec commence son exploration de l'immeuble vers son centre, au milieu de l'escalier... Si Perec a dû renoncer à cette centralité dans Paris (soi-même au centre d'une France qui eut jadis la prétention d'être le centre du monde), l'excentration vers le 17e serait meilleure au point de vue de l'alphabet, où J-Ch-L-M est plus central que R-S-T-V.
Mieux, les lettres correspondant à JKLM sont exactement centrales parmi les 22 lettres de l'alphabet hébreu (Jod-Kaf-Lamed-Mem), où ce sont aussi les nombres 10-20-30-40 de somme 100, le carré de 10 structurant VME.

Perec ne faisait pas partie des auteurs dont les oeuvres intervenaient dans Sous les pans du bizarre, mais je n'avais pu m'empêcher d'y faire quelques discrètes références, dont cette adresse d'un des 5 latinistes parisiens au coeur de l'énigme : Noël Médec, 11 rue Simon-le-Cribleur.
J'avais repéré depuis longtemps cette anagramme de Crubellier, un ami (prénommé Jean) de Perec dont le nom apparaît dans la plupart de ses romans, depuis Les Choses jusqu'à "53 jours", et le criblage est une des Sept règles de Perec, que Magné nomme plutôt "remplissage", ou "saturation". En 1999 j'ai eu l'occasion d'échanger quelques lettres avec Marcel Bénabou, proche ami de Perec à l'Oulipo, alors président de l'Association des Amis de Georges Perec, mais aussi éminent latiniste universitaire, et son adresse rue Simon-le-Franc m'a rappelé le jeu Crubellier = le cribleur, ce qui m'a conduit à cette facétie dont toutes les facettes ne sont certes pas accessibles à tous, mais au moins me suis-je plus fait plaisir qu'avec une quelconque rue Machinchose.

En apprenant que Perec avait d'abord situé la rue Crubellier dans l'immédiat voisinage, je me suis demandé si je n'aurais pas répété la démarche de Perec, lequel aurait repéré le quadrilatère en venant visiter son ami Bénabou, mais celui-ci m'a informé qu'il n'avait emménagé rue Simon-le-Franc qu'après la mort de Perec.
Complet hasard donc, qui ne s'arrête pas là car mon roman no code in the Spanish translationexploitait également un quadrilatère dans Paris, ainsi que les progressions arithmétiques 3-4-5 et 10-11-12-13-14, et leurs équivalences dans l'alphabet latin CDE et KLMNO, ce qui avait déterminé la structure du roman et les noms de ses 5 premiers chapitres, Décès-Céder-Essais-Aider-Cesser, à lire phonétiquement DC-CD-EC-ED-CC, et des 5 derniers Cas-Elle...-...aime-Haine-Oh !, K-L-M-N-O.
Ces suites seraient liées au calendrier julien, et une curiosité de la traduction espagnole (chez l'éditeur Diagonal !) est que le chapitre Cesser, le seul qui se passe rue Simon-le-Cribleur, est devenu César, soit "César", alors que "cesser" se dit cesar en espagnol. Peut-être l'erreur est-elle postérieure à la traduction proprement dite, puisqu'il est effectivement souvent question de César dans le texte.

C'étaient les rangs des lettres KLMNO dans l'alphabet latin qui étaient importants, correspondant dans l'alphabet actuel aux lettres JKLMN, et voici que mon hypothèse sur Perec m'amène à un quadrilatère JKLM. Avec le N omis, mais en passant du 4e au 17e Crubellier a perdu son grade et gagné un Simon, renversement de n omis...

J'avais noté pendant l'écriture du roman des curiosités dont certaines m'ont d'ailleurs servi. Ainsi le personnage du libraire-détective Gondol imaginé par Pouy enquêtait sur trois meurtres de latinistes commis les 3/3, 4/4 et 5/5. Ceci me semblait une allusion suffisante au triangle de Pythagore, et je ne me suis rendu compte qu'après les avoir choisis que les lieux des meurtres pouvaient dessiner un parfait triangle 3-4-5, ce que j'ai ensuite introduit dans la résolution de l'énigme.
A vrai dire il y avait une certaine latitude dans les localisations, seule celle du premier meurtre étant très précise, sur le trottoir du 25 rue Franklin, sous l'immeuble d'Auguste Perret (à cause du latiniste Jacques Perret).
Le meurtre du 4/4 était sur un quai de la station Denfert-Rochereau, parce qu'il me fallait une station débutant par D sur la ligne 6.
Le meurtre du 5/5 était au domicile du latiniste Boulenger, rue des Francs-Bourgeois, client et ami de Gondol habitant à proximité (rue de Birague), ce qui justifiait sa participation à l'enquête. Ce nom m'avait séduit car la "bourgeoise" de Boulenger n'était pas franche (elle était l'amante de Noël Médec, rue Simon-le-Cribleur).
En prenant pour repère le Lion de la place Denfert (sans préjuger de la position du quai de la ligne 6), le segment Franklin-Denfert correspondrait au côté 4 d'un triangle 3-4-5 dont l'autre sommet Est serait à quelques mètres du carrefour des rues Francs-Bourgeois et Sévigné.
Il existe une autre possibilité de triangle parisien avec un sommet Ouest, qui se situerait dans le 17e, vers la place de Lévis. S'il était difficile de le faire coïncider avec le quadrilatère crubelliérain, plus intéressante était la rue proche La Condamine, au nom formé des mêmes lettres que Alcimédon, nom imaginé par Virgile, correspondant selon l'hypothèse creusée dans le roman aux séquences 3-4-5 et 10-11-12-13-14.
Ceci m'a conduit à faire se jeter sous un train l'autre latiniste, à partir du pont de la rue La Condamine, avec quelques échos à l'histoire de Grégoire Simpson du chapitre 52 de VME, qui lui se serait suicidé deux ponts plus loin, au pont Cardinet.
Voici le report des 4 lieux sur une carte GoogleEarth, avec une rotation soulignant la rectangularité (cliquer pour agrandir) : Il serait possible d'arriver à une exacte correspondance avec les deux triangles de Pythagore, en jouant sur l'étendue de la place Denfert et la longueur de la rue des Francs-Bourgeois.
Le seul latiniste survivant est Noël Médec, dont j'avais forgé le nom selon le même principe que Alcimédon.

Réfléchir sur Simon-le-Cribleur, alias Simon-le-Franc, m'a fait prendre conscience de répétitions que je suis assez certain de n'avoir pas préméditées, encore que le F et son rang 6 aient eu un rôle important dans mes préparatifs. Et cette quasi-saturation, ce criblage, concerne le mot franc...
C'est ainsi grâce à un client franc-maçon que Gondol pense au triangle de Pythagore, et trouve son hypoténuse joignant les sommets Franklin et Francs-Bourgeois.
Le premier suspect est Médec, habitant la rue inspirée par Simon-le-Franc.
Le suspect suivant, celui qui se jette du pont La Condamine, est Françoys-Napoléon-Alexandre Cortier (FNAC), mais il doit son nom à ce que, lors de la conception du roman, le héros de la série se nommait Fnak.
Benjamin Franklin est un célèbre franc-maçon, de même que Bartholdi, sculpteur du Lion de Belfort reproduit place Denfert (ci-contre une photo du Lion dans un état inhabituel après la manif du 22 octobre 2009 où il fut recouvert de tracts adhésifs).
Denfert-Rochereau était lui-même probablement franc-maçon (j'ai entendu jadis d'une oreille une émission à ce sujet), mais plus amusant est qu'il a eu l'honneur d'avoir son nom donné à cette grande place grâce à une homophonie plutôt qu'à ses mérites cependant non négligeables; c'est que la place se nommait précédemment place d'Enfer, et que les riverains ont saisi la première occasion d'un changement dans la continuité...
Je suis tout à fait certain de n'avoir pas songé en choisissant cette station Denfert, ou d'Enfer, que c'était l'anagramme phonétique de "des Francs", alors que l'anagramme phonétique imaginée par Saussure intervenait dans mon roman (ce fut encore une heureuse surprise de trouver la rue de Saussure très proche de la rue La Condamine).
Je me souviens avoir envisagé de donner à mes 4 latinistes morts aux sommets d'un rectangle des initiales successives, telles ABCD, mais j'ai préféré privilégier des jeux littéraires plus élaborés.

Voilà pour l'essentiel. Il y a encore de multiples échos avec mes diverses préoccupations, mais je vais m'en tenir à ce qui me semble le plus immédiat.
Il est ainsi amusant que j'ai associé plus que je ne l'imaginais au monde franc-maçon un personnage créé par Jean-Bernard Pouy, que ses amis nomment JiBé, alors qu'un des symboles essentiels de la maçonnerie est les colonnes Jakin et Boaz du temple de Salomon, souvent réduites à leurs initiales JB (ci-dessus le tableau Between J & B de Sebök Ferenc)

Je ne m'étais jamais soucié d'aller voir ce qu'il y avait au 11 rue Simon-le-Franc, où j'avais installé Noël Médec. Loin de Paris aujourd'hui, j'ai eu recours aux Pages Jaunes, qui permettent d'accéder aux photos des façades de presque toutes les maisons parisiennes. Il faut d'abord entrer une requête, et ce qui m'a semblé le plus immédiat était la recherche d'un hôtel près de la rue du Renard. Il se trouve que c'est précisément un hôtel, l'hôtel Beaubourg, qui occupe le 11 rue Simon-le-Franc.

Enfin un autre ami oulipien de Perec, Jacques Roubaud, a débuté en 1985 le cycle romanesque de La Belle Hortense, qui se passe dans un petit quartier d'une ville imaginaire. Il est cependant facile d'y reconnaître le quadrilatère formé par les rues des Francs-Bourgeois, des Archives, des Blancs-Manteaux et Vieille-du-Temple, dont les noms ont été travestis en restant identifiables. Ainsi la rue des Francs-Bourgeois est devenue la rue des Citoyens (elle s'est appelée rue des Francs-Citoyens pendant la Révolution).

8.9.10

Elleswer

L’Absolu part du huit septembre,
Octobre est rempli par Haha.
Le mois d’As termine novembre,
Sable à décembre équivaudra.

Le 4 août 09 je me suis réveillé avec les bribes d'un rêve :
Je lis la revue Elleswer n° 29. J'y trouve une coïncidence dans un poème contraint.
Je ne peux préciser plus, sinon que la maquette de la revue rappelait fortement celle de Planète, alors que j'étais obsédé depuis plus de deux mois par les coïncidences récentes avec les numéros 13-21-34 de Planète achetés le 31/8/03 (ou 21/13/130).
Après avoir gravé dans ma mémoire "Elleswer 29", j'ai tenté de retrouver le fil du rêve, sans succès, mais il s'est inscrit distinctement dans mon esprit ceci : "467 et demi".
467 m'est connu, c'est le nombre de feuillets de Hypnerotomachia Poliphili, dans l'édition originale d'Alde Manuce, mais il m'a fallu un certain temps avant d'y voir un possible rapport avec Elleswer 29. La requête "elleswer" n'amène que très peu de pages web, dont ma relation du rêve sur le forum Unus Mundus. Toutes les autres pages concernent un mot en vieil anglais, correspondant au moderne elsewhere, "ailleurs", essentiellement pour sa présence dans une fable, The fox and the wolf (Le renard et le loup).
Je ne vois pas comment j'aurais pu avoir connaissance de cette forme, et sa conjonction avec "renard" m'a frappé car l'unique raison pour laquelle j'ai acheté Planète 34 était son dossier sur le peintre Fuchs ("renard" en allemand). Plus tard s'est ajoutée l'arrivée sur le forum Unus Mundus de fox, commentateur occasionnel de Quaternité (notamment pour mon rêve die Salbe, autre mot étranger issu d'un songe), qui doit son pseudonyme au Fox Mulder des X Files, dont est bien connue la formule La vérité est ailleurs (The truth is out there en VO). Fox a un blog, Millenium.

Si j'étais évidemment désireux de lire Planète 29, j'ai d'abord pensé le consulter dans la collection complète conservée à la BPI, qui était en grève lors de mon séjour à Paris en décembre dernier. A mon retour en juin, je devais découvrir que la collection avait disparu. C'est finalement le 26 août dernier que le radin que je suis a commandé ce Planète, avec quelques autres, via Price Minister qui me proposait une remise... Je l'ai reçu le 30, et ai d'abord constaté que je connaissais bien ce numéro de juillet 66, qui figurait parmi les rares Planète auxquels j'ai eu accès ado, appartenant à mon frère aîné (j'avais alors 16 ans). Je connaissais bien de même le Planète 34 et son dossier Fuchs.
Rien à première vue ne m'a semblé devoir être commenté. En y revenant, je constate que le seul article concernant la poésie est un dossier sur les créations graphiques de Victor Hugo, accompagné de quelques-uns de ses vers. Le texte mentionne sa demeure de Hauteville House à Guernesey, et la Chaire des Ancêtres qu'il a fait construire pour sa salle à manger, gravée de diverses inscriptions latines, dont Hic nihil, alias aliquid : "Ici rien, ailleurs quelque chose". Ici description et photo de cette Chaire, où l'inscription n'est pas lisible, mais ailleurs, chez le peintre de Guernesey Mark Cook, j'ai trouvé cette toile Hic nihil, alias aliquid inspirée par Hugo.
Une autre de ces inscriptions, Absentes aderunt (Les absents sont présents), me fait penser à l'inscription au seuil de la maison de Jung à Küsnacht (et sur sa pierre tombale), s'achevant sur le même verbe adsum : Vocatus atque non vocatus, Deus aderit (Appelé ou non, Dieu sera présent).
Alias aliquid... L'article de Planète signale que Hugo a dessiné lui-même des illustrations pour Les Travailleurs de la mer :
trav-AILLEURS, alias !
LA MER, c'est un liquide, a liquid en anglais...

Avant de voir ces petites choses, ma première réaction devant le Planète 29 a été d'aller chercher "ailleurs", et de reprendre une idée déjà venue peu après le rêve. Comme je l'ai dit, 467 m'évoque Le songe de Poliphile, et le "demi" additionnel me rappelle une théorie d'un universitaire allemand qui voyait ses 38 chapitres répartis selon le nombre d'or en 23.5 et 14.5, en coupant en deux le 24e chapitre, dernier de la première partie. C'est cette absurdité qui m'a conduit à étudier la numérologie de l'acrostiche couvrant les 38 chapitres, et à en découvrir un découpage d'or plus immédiat selon la division en 24-14 chapitres, 252/156 = 21/13.
Je n'en infère nullement une quelconque intention dorée chez l'auteur, mais ici encore le nombre d'or et les séries arithmétiques associées ouvrent vers un si vaste jeu de correspondances qu'il serait trop long de les détailler. Je suis particulièrement frappé du développement abordé ici : le partage doré des formules melenCO-Lias et poliam frater franciscus CO-Lumna peramavit se fait sur la même syllabe CO, suivie d'une lettre identique L, et il est tel que le partage CO-L est lui même un partage doré, 17-11 (selon l'alphabet latin). Mettre à part ces lettres COL conduit au rapport (252—17)/(156—11) = 235/145 égal au rapport des chapitres 23.5/14.5 suggéré par le professeur Goebel, se simplifiant en 47/29, 8e et 7e termes de la suite de Lucas, la seconde suite additive importante pour les mathématiques du nombre d'or, après la suite de Fibonacci dont les 8e et 7e termes sont 21 et 13 (ce qui a pour conséquence que 47/29 et 21/13 sont des approximations du nombre d'or très voisines l'une de l'autre).
Je rappelle le numéro 29 du Elleswer vu en rêve. Par "ailleurs" je m'intéressais au calendrier pataphysique et à ses 13 mois de 29 jours dont le dernier est le plus souvent virtuel, et le rapport 29/28 est égal à 14.5/14... De ceci émergea le souvenir d'un rêve du début de l'année 1965, que j'ai longtemps considéré comme un rêve prémonitoire.
J'avais alors 14 ans et demi (!), j'étais un très mauvais élève de 2e C2 au lycée Carnot. Mon bulletin du premier trimestre (en 1964) était si catastrophique que mes parents m'inscrivirent au "petit cours" de mon prof de maths Dechervois. Vers le milieu du trimestre suivant je rêvai que la composition trimestrielle avait eu lieu et que Dechervois donnait les résultats. Mon devoir était noté 14,5, ce qui me sembla complètement inimaginable au réveil.
Mais si j'étais trop occupé au fond de la classe pour m'intéresser aux cours magistraux, l'effectif restreint du petit cours me contraignit à écouter Dechervois, probablement un excellent prof puisque je fis de rapides progrès. Lorsque vint la composition trimestrielle j'eus l'impression de bien m'en tirer. La semaine suivante Dechervois donna les résultats, j'avais une des meilleures notes, 14. Lorsqu'il fit circuler les copies (hélas avant de les reprendre), je constatai qu'il avait d'abord écrit 14,5, puis barré le ,5.

J'ai souvent raconté à qui voulait m'écouter que j'avais perçu dans mon rêve le futur cas de conscience de mon prof, qui aurait hésité à donner une trop bonne note à un élève de son petit cours. Aujourd'hui je me demande s'il n'avait pas un rapport avec ma correction des 14.5 chapitres du Pr Goebel en 14. Je voyais un lien avec les Planète 13-21-34, or le Planète 21 de mars-avril 1965 a été publié le mois où s'est tenue cette composition de maths.

Une autre piste "elleswer 29" était le numéro 29 d'Enigmatika, bulletin de l'Oulipopo, Ouvroir de Littérature Policière Potentielle, créé en 1973 par François le Lionnais, avec notamment son ami Jacques Bergier, cofondateur de Planète.
C'est le seul numéro d'Enigmatika première version en ma possession, et il est associé à la coïncidence incroyable relatée ici.
Au plus bref j'avais acheté en juillet 2002 le premier numéro de ThésauMag, magazine trimestriel d'énigmes dont le plus haut niveau dépassait mes compétences. J'y ai notamment réfléchi quelque temps sur une énigme qui me semblait concerner Perec, que je prétends connaître assez bien, mais je ne pus en trouver la solution, me promettant d'acheter le prochain numéro (qui parut d'ailleurs avec beaucoup de retard).
Entretemps, il m'était précisément venu l'idée d'une nouvelle faisant revenir Perec parmi nous, par l'entremise d'un mage, pour tenter de lui faire révéler quelques secrets de son écriture. S'il semblait par malheur incapable de former des phrases cohérentes, j'avais utilisé pour son intervention un code simple qui livrait, après décodage, le mot MOTUS.
Je n'ai jamais terminé cette nouvelle. Lorsque parut ThesauMag n° 2, je découvris la formidable complexité de l'énigme qui m'avait arrêté : il fallait d'abord passer par une fausse solution, Jacques Arago et le mot MOTUS, pour arriver à la bonne, Georges Perec et le mot ANTON.
Je précise qu'il n'y avait aucun moyen de deviner ces mots MOTUS ou ANTON qui ne pouvaient être décodés sans saisie préalable d'un texte de plus de mille lettres. Non seulement d'ailleurs je vois mal comment quelqu'un a pu trouver la réponse, mais surtout comment ce problème à double solution a été conçu.
Il faut croire qu'il y a des gens vraiment intelligents (j'ai parfois la faiblesse de ne pas me considérer comme idiot).

C'est deux ans plus tard qu'Enigmatika entra en scène, lorsque Paul Gayot, membre fondateur de l'Oulipopo et provéditeur du Collège de Pataphysique, me fit l'honneur de s'intéresser à mes écrits, et m'envoya le n° 29, où figurait sa nouvelle Les vains commandements, résolvant une contrainte que j'avais imaginée 10 ans après son écriture en 1986 : écrire un texte contrevenant aux 20 commandements édictés par Van Dine en 1928 pour régir la littérature policière. Gayot s'est plu à faire de la mort de Van Dine en avril 39 une énigme policière bafouant toutes ses règles, dont celle bannissant "la séance spirite truquée au cours de laquelle le coupable, saisi de terreur, se dénonce"; aussi un mage fait-il apparaître Van Dine, dans des circonstances proches de ce que j'avais imaginé pour mon invocation de Perec, avec des détails troublants.
Le plus curieux vint lors de ma première rencontre avec Paul Gayot, en janvier 05, au cours d'une réunion des Amis d'Arsène Lupin où je rencontrai aussi Hervé Lechat, avec lequel je me sentis des affinités : par ailleurs j'entraperçus dans ses affaires ThesauMag n° 1, où figurait l'énigme MOTUS-ANTON.
Ceci est relaté en détail ici, mais voici du neuf. Enigmatika 29 est un fascicule composé de 38 feuilles ronéotées A4 agrafées, sous une couverture en papier un peu plus fort. C'est dans ce numéro qu'a aussi été publiée la nouvelle Une affaire en or, évoquée dans mon dernier billet, 38 comme le nombre de chapitres du Poliphile, soit 76 pages. Couper 38 en 23.5 + 14.5 (ou 76 en 47+ 29), comme Goebel le préconise, mène à ce qui m'a paru, peut-être pour des raisons personnelles, le climax de la nouvelle de Gayot, la scène de l'évocation de l'esprit de Van Dine page 47. C'est page 48 (correspondant à ma répartition en 24+14) que la séance spirite est révélée être une supercherie.

Ceci faisait donc partie de mes réflexions d'août dernier, peu avant ma commande du Planète 29. Quelques jours avant, et peut-être ceci est-il une raison pour cela, je fis une (re)découverte parmi les rayons de de ma bibliothèque. J'ai des milliers de livres et revues, en partie rangés sur des étagères, en partie empilés çà et là, en partie dans des caisses au grenier, dans un tel capharnaüm que certains livres que je suis sûr d'avoir sont depuis des années introuvables. En corollaire je peux oublier des titres qui m'ont été un temps importants, et c'est ainsi que je ne savais plus que j'avais disposé côte à côte les numéros 13-21-34 de la collection Le cabinet noir, à part des quelques autres numéros de cette collection que je possède. J'ai probablement acheté les 13 et 21 lors de leur parution en 1998. Le premier est La cage de verre de Colin Wilson, qui m'avait marqué il y a bien longtemps, probablement peu après sa traduction française en septembre 1969, éditée par Planète (couverture ci-contre, me suggérant qu'il faudrait relire cette histoire de corps découpés en morceaux) précisément ! Le second est un Raoul de Warren, dont j'ai tous les romans dans diverses collections. Enfin j'ai acquis le 34 ultérieurement en solderie, à 2 euros donc après 2002. Je ne crois pas l'avoir choisi à cause de son numéro, son résumé évoquant psi et univers parallèles me semblant suffisamment attractif, et c'est probablement la première coïncidence sur les Planète 13-21-34 (en 2003 sur Le trou de mémoire) qui m'a fait réunir ces autres numéros 13-21-34, mais j'avais été victime d'un autre trou de mémoire lorsque de nouvelles coïncidences ont ramené ces Planète 13-21-34 au premier plan de mes préoccupations en mai 09.
Je me suis aperçu avec surprise que je n'avais pas lu Les six lendemains de James Blish, roman de 1949 qui est pourtant d'une lecture facile et d'un grand intérêt, compte tenu de l'époque. S'il mériterait divers commentaires, j'essaie de me limiter ici au fil rouge initié par les coïncidences Planète, et ma petite enquête sur cet auteur méconnu m'a appris que l'un des premiers éditeurs français à l'avoir publié avait été Planète, en août 1969, un mois avant Colin Wilson.
Il est plus que probable que celui qui a choisi ces textes était Jacques Bergier, futur membre de l'Oulipopo.

J'arrive au climax de ce billet. En commandant le 26 août les Planète, dont le 29, je me suis dit qu'ils avaient quelque chance d'arriver le 31, soit le 21/13 pataphysique. Le colis arriva le matin du lundi 30, ce qui me fit remettre au lendemain une balade en vélo autour du lac de St-André.
Cette balade favorite de l'été passe par Castellane, où je ne manque pas à chaque passage de fureter dans la boutique d'un brocanteur, où des amas d'Harlequin ou Nous Deux cachent parfois de précieuses pépites. Alors que 7 ans plus tôt, j'achetai les Planète 13 et 21 en ignorant la date pataphysique du 21/13, je découvris le 21/13 de l'an 137 le n° 34 de la collection La Mauvaise Chance, Sans remords d'Anthony Berkeley (1948), traduit par MB Endrèbe.
Je renvoie à mon billet Sain Antoine (un écho avec Motus-Anton) où je parlais des numéros 13-21-34 de la collection L'Empreinte-Police, créée par MB Endrèbe juste après la guerre, tentative de résurrection de la collection L'empreinte d'avant-guerre mais qui dut s'arrêter fin 1949 au 34e numéro, Meurtre anniversaire de Lange Lewis, également traduit par Endrèbe. Au même moment Endrèbe avait aussi une responsabilité éditoriale plus discrète à La Mauvaise Chance, collection dont le destin ne fut guère plus heureux que L'Empreinte-Police... Je rappelle que c'est à La Mauvaise Chance qu'a été publié le premier récit policier (à ma connaissance) faisant intervenir le nombre d'or (par Thomas Narcejac, futur collaborateur de l'Oulipopo).
L'énigme Endrèbe m'avait amené à donner une photo d'Endrèbe figurant à la page Bernède du dictionnaire de Jacques Baudou, non en raison de l'anagramme mais parce qu'il y figure en compagnie de Berkeley, la rubrique précédente (signée PG, pour Paul Gayot).
AB, Anthony Berkeley, est l'excellent auteur du Club des détectives (1929), proposant 6 solutions fausses pour un même meurtre, à partir de 6 indices considérés isolément. La bonne solution utilise judicieusement tous les indices.
Sans remords (1937) est moins ambitieux, mais se signale par une particularité. Le roman a d'abord été publié en feuilleton, sous forme de concours : après 12 chapitres, le lecteur était en possession de tous les indices pour parvenir à la bonne solution, si ingénieuse que Berkeley indique dans l'édition ultérieure qu'aucun lecteur n'est parvenu à la solution complète, tenant compte de tous les indices factuels et psychologiques.
Si la plupart des romans de l'âge d'or du polar étaient des problèmes de déduction de ce type, il est rare que le problème soit matérialisé par un défi inséré avant le dernier chapitre. Ce "Défi au lecteur" fut une caractéristique des 10 premiers Ellery Queen, de 1930 à 1935, la plupart traduits dans L'Empreinte. Curieusement, le n° 34 de L'Empreinte-Police, traduit par Endrèbe également, affiche une accroche "Un défi au lecteur" qui ne me semble en rien spécifique; c'est probablement qu'Endrèbe n'a rien trouvé de mieux pour définir ce roman très quelconque.
Comme je le détaille dans mon billet Sain Antoine, la collection L'Empreinte d'avant-guerre a publié à partir de son n° 87 des concours de détection, dont la solution était livrée 8 numéros plus tard. Je me suis ébaubi d'y trouver parmi les gagnants du problème n° 13, dont la solution fut publiée avec l'énoncé du problème n° 21, MB Endrèbe, qui était alors un tout jeune homme.
Lors de mon séjour de décembre à Paris, faute de pouvoir consulter les Planète à cause de la grève de la BPI, la Bilipo m'a permis de me livrer à une étude poussée sur ces problèmes de L'Empreinte (remplacés peu avant l'arrêt de la collection par une rubrique d'échecs de François Le Lionnais, futur fondateur de l'Oulipopo). J'appris ainsi que Endrèbe avait été un habitué de ces problèmes, figurant à environ 10 reprises parmi les noms de ceux qui les avaient résolus. C'est donc par "pur hasard" que j'étais tombé sur la solution du problème n° 13, mais mon enquête me révéla une autre coïncidence, avec l'énoncé du problème :
Problème n° 13

QUI A MENTI ?

Le chef de la police de l'Etat de New-Jersey (U.S.A.) lisait à quelques amis le rapport d'un de ses policiers. Ce rapport était ainsi conçu :
» Je roulais tranquillement à bicyclette sur la route de Trenton quand j'arrivai sur le théâtre d'un accident. Je trouvai deux automobiles arrêtées chacune sur un côté de la route et en face l'une de l'autre. Le capot de l'une d'elles était tourné vers Trenton, le capot de l'autre dans la direction opposée.
» Entre les deux voitures, au milieu de la route, gisait le cadavre d'un homme qui avait été heurté par l'une des deux automobiles, quelques minutes avant mon arrivée. Chaque conducteur affirmait la responsabilité de l'autre automobiliste.
» Mr. A. me déclara qu'il étudiait, depuis deux ou trois heures, au moins, les curieuses pierres tombales d'un cimetière très voisin, et qu'en regagnant la voiture, à pied, il vit la scène que je contemplais maintenant.
» Mr. B. prétendit qu'en approchant du lieu où nous nous trouvions maintenant, il avait vu la voiture de Mr. A. heurter violemment l'inconnu. Il avait alors stoppé pour offrir ses services.
» Aucun témoin de l'accident, aucune trace sur l'avant de l'une ou l'autre des voitures. Pourtant l'inconnu avait certainement été tué par l'une des deux autos. Les traces de pneus de me menaient à rien...
A ce moment, le chef de la police du New-Jersey poussa un long soupir :
» Ce policier est un imbécile. Il a, à sa portée, une constatation d'une simplicité enfantine à faire. Et il saura qui des deux, de A. ou de B., ment.

Que voulait dire le chef de la police ?
La solution évoquait les suspects A et B, ce qui m'avait fait penser à La maison à mi-route de Queen (1935), où un bigame possède une famille A à Philadelphie (Angell) et une famille B à New York (Borden). Il dispose à mi-route, près de Trenton, d'un relais entre ses deux vies. C'est le dernier Queen avec un Défi au lecteur, mais je soupçonne qu'il s'agit d'une parodie de roman de déduction, avec un second niveau à décoder au moyen des A et B qui interviennent à tous les niveaux du récit, notamment par l'intrigue secondaire entre Bill Angell et Andrea Borden (BA et AB), ce que je développe ici.
La solution du problème 13 m'avait donc fait penser à Trenton, assez gratuitement faut-il reconnaître puisque A et B, c'est tout de même du B-A BA, or voici que l'énoncé m'apprend que l'affaire se situe effectivement du côté de Trenton.
A remarquer que le roman est paru sous le titre Le Mystère de l'allumette dans la collection L'Empreinte, n° 121, 7 mois après la publication de la solution du problème 13.
Où les choses se corsent (chef-lieu Ajaccio ou Bastia), c'est qu'il est précisément question de ce Queen dans Enigmatika 29, qui contient un dossier Borges où Alain Calame (auteur de Une affaire en or) a traduit quelques critiques de JL Borges, dont celle sur Half-way House, La maison à mi-route, que l'illustre Argentin considère comme un modèle de roman de déduction, sans y avoir décelé la touche de parodie que je soupçonne.
La même page signale la parution du n° 10 des Amis du Crime, consacré à la supercherie des romans signés FR Falk parus à La Mauvaise Chance, également abordée dans mon billet Sain Antoine. Le fil rouge de ce billet était les Antoine sous différentes formes, notamment Antoine Bouch (AB) autre avatar de Falk, et je m'émerveille de la découverte le 21/13 (pataf) d'un Anthony Berkeley, AB, n° 34 d'une collection dirigée par Endrèbe, alors qu'il manquait un 34 à la coïncidence des problèmes 13-21 de L'Empreinte, liée à Endrèbe...

J'ai laissé de côté dans ce récit de multiples échos ponctuels et transversaux, essayant de m'en tenir au fil de départ du rêve Elleswer. Ce n'est qu'en achevant ce billet que je m'aperçois que les 13 chapitres de Sans remords ont pour narrateur Douglas SEWELL, dont le nom est l'anagramme des 6 premières lettres d'ELLESWER (sans RE...mords).
Son récit débute un 3 septembre, que Sewell considère comme une date funeste, par l'empoisonnement de son ami John Waterhouse, lequel mourra 5 jours plus tard. Si la date de cette mort n'est pas mieux précisée, l'addition élémentaire livre 3+5 = 8 septembre, ou 1er Absolu pataphysicien. Le premier paragraphe :Ceci m'évoque Meurtre anniversaire, autre n° 34 qui paraîtrait un an plus tard, également traduit par Endrèbe, lequel a signé certaines traductions des anagrammes Derbène et Bernède (hélas s'il y a bien une date anniversaire dans ce roman, l'auteur s'est refusé à la préciser).

Il y a encore une coïncidence que je ne peux me résoudre à omettre. Je serais bien en peine de justifier pourquoi je me suis laissé tenter chez le broc' de Castellane par un Fleuve Noir espionnage de 1979, Les enfants du Créateur de Michel Carnal, auteur dont je crois n'avoir jamais rien lu, et je ne lis en principe rien de cette collection, étant plutôt honteux de l'avoir appréciée quand j'étais ado. Bref il est question du nombre d'or dans ce roman, anecdotiquement avec une conférence sur le nombre d'or à laquelle assiste le narrateur, mais Carnal a pris la peine de se documenter un peu sur la question et cite quelques thèmes connus, Léonard de Vinci, Fibonacci, et encore quelque chose que je n'ai jamais entendu associé au nombre d'or, la chimie-physique d'Helbronner. Je ne savais d'ailleurs rien d'André Helbronner, que rien ne semble relier au nombre d'or, mais qui était un proche de Jacques Bergier.