28.2.11

ballade


  Les 28 jours de février furent prétexte à un certain Latelio, alias d'un linguiste suisse ayant récemment rejoint la liste Oulipo, pour proposer à la liste l'exercice du "conte à rebours".
  Il s'agissait d'écrire en alternance avec un compère (ou une commère) une histoire en 28 phrases, à partir de la phrase finale, sans se concerter.
  Je me déclarai intéressé, émoustillé par l'idée que chaque contributeur produirait 14 phrases, et proposai à Gef d'écrire quelque chose ensemble, en pensant à une histoire faisant intervenir Bach, que nous idolâtrons tous deux en tant que compositeur, et aussi en tant qu'éventuel numérologue ayant voué un intérêt particulier au nombre 14, somme des rangs des lettres de son nom, lesquelles sont aussi des notes dans la gamme allemande, B-A-C-H = 2-1-3-8. Je pensais aussi proposer à la liste un exercice similaire en vers, puisqu'il s'agissait d'une démarche à l'envers, et dans la nuit du 31 mars au 1er février, date du début de l'expérience, il me vint qu'une forme classique comptait 28 vers, la ballade en 3 strophes de 8 vers et un envoi de 4 vers, les 3 strophes et l'envoi s'achevant sur un même vers.
  Le 1er février au matin, je donnai le vers final suivant à la liste :
(...)
Jusqu'à ce que la fin soit un commencement.
  Je proposai à quiconque de continuer la ballade avec moi, sinon le sonnet pour les moins audacieux. Il y eut 4 clients pour la ballade, 2 pour le sonnet, mais d'abord une coïncidence immédiate.
  Après avoir réglé mon courrier du matin, je quittai mon bureau et vis sur la table de cuisine une lettre laissée par Anne, où me sautèrent aux yeux les mots Pierre Jean Jouve. C'était un courrier des Mutuelles du Mans, l'assureur de notre voiture, dont le responsable dignois se nomme ainsi.
  Or la veille, dans un échange privé avec Latelio, je n'avais encore pensé qu'au double sonnet comme forme poétique en 28 vers. Je sais confusément que divers auteurs ont eu recours à cette forme, le premier qui m'était venu à l'esprit était Pessoa. Le soir, j'avais cherché le numéro de la revue Exil où je pensais qu'il y avait un double sonnet de Pessoa, mais il s'agissait en fait de 3 sonnets sur le tombeau de Rosenkreutz (ci-contre la vision de ce tombeau par Lima de Freitas). Dans ce même numéro 8-9 de 1978, j'avais remarqué et lu une interview de Jouve, qui a croisé mon chemin lors de mes investigations truffaldiennes sur Blogruz.
  Cette coïncidence me fit reprendre Le monde désert, qui traînait à mon chevet depuis deux ans. La figure féminine en est Baladine...

  Le rythme d'un vers tous les deux jours s'avéra bien lent, et les poèmes furent achevés bien plus tôt, les derniers le 12 février.
  Je donne l'ensemble des poèmes ici, et la ballade avec Gef, qui fait l'objet de ce billet.
  J'y participais pour moitié, et avais donc écrit 56 vers pour les ballades, et 14 pour les sonnets, ce qui me rappela le 56-14 du yom zahav, du jour d'or assimilé à mon dernier anniversaire, auquel a fait écho la suite A005614 correspondant au nombre infini de Fibonacci.  Je remarquais ce jour de mon 60e anniversaire que les premières 60 lettres de ce mot infini apparaissaient ici, correspondant au 55 lettres du 10e mot fini, suivies de ce qui pouvait être interprété comme les 5 lettres du 5e mot, BABBA. Or j'avais été totalement éberlué de trouver sur le site de Neil Sloane un commentaire d'un oulipote daté du 6/7/2005, mon 55e anniversaire. Sans trop d'illusion sur sa pertinence mathématique, je postai un commentaire ce 6/7/2010 qui fut cependant accepté par le responsable du site.

  Précisément, le mot "or" apparut dans la ballade avec Gef, ce qui lui donna l'idée d'exploiter une particularité du Gématron, attribuant aux nombres écrits en chiffres dans un texte leur valeur immédiate, pour déterminer par son dernier vers une césure d'or après cet "or". C'était séduisant car après cet or au 13e vers venaient 542 lettres de gématrie 6222, petite section d'or de 16290 dont la grande section d'or, soit la multiplication par 0.6180(3398...), est 10068, anagramme des 5 premiers chiffres de ce rapport.
  Sans calcul non plus, sinon encore négatif puisque j'ai différé la publication de cette première ballade achevée, elle fut enregistrée sur la liste sous le numéro palindrome 19191, dont non seulement la fin est le commencement mais aussi le milieu...
  Ma découverte d'une relation d'or parmi les 13 premiers vers de Vocalisations m'avait amené à en proposer une anagramme sur la liste le 20 oct dernier, dans un message qui sans intention aucune (sinon avec une intention contraire dans le premier cas puisque je voulais envoyer mon message à 8:13) se trouva enregistré à 08:16 dans les archives de la liste sous le numéro 18600, et il apparut en rapport étroit étroit avec mon poème un message 86001 ailleurs.

  Le vers 13, en fait le 8e composé par Gef,
Si l'asile à récits mirés d'or est la hutte,
utilisait la contrainte de la gamme, également utilisée pour le titre du recueil composé par les colistiers pour mon 60e anniversaire, en ligne ici avec les autres BLOs.
  Les notes équivalentes dans la notation anglaise sont BABADBEDCDAC, débutant par BABA qui apparaît aussi dans le mot de Fibonacci vu plus haut.
  Si ma contribution à la ballade s'était faite en dehors de toute considération gématrique, la touche finale de Gef me fit m'y intéresser, et notamment regarder quel était le poids de ma contribution, soit 509 lettres de valeur 5888.
  Mon premier vers (le dernier que j'avais composé) a pour valeur 333, ce qui laisse le total 5555 pour les 13 autres (en 472 lettres), un nombre qui m'est fort significatif puisqu'il est celui du sonnet Prisme de Daniel Marmié, donnant des couleurs aux 21 consonnes laissées de côté par Rimbaud, ce qui m'a donné l'envie d'en réaliser l'anagramme mispar en 5 tercets de valeur 1111 chacun, dédiés en retour aux 5 voyelles...
  Par ailleurs en écrivant la ballade je travaillais aussi à mon précédent billet, où il était question de La Bête de l'Apocalypse de Raoul de Warren, lequel y imaginait les nombres 666 et 8888 correspondre à des signes gravés sur le socle d'une statuette d'Astarté vieille de 35 siècles. Ce socle figurait au dos des couvertures de tous les Warren édités par L'Herne.
  J'ai dû scanner la page de mon édition originale pour donner cette image, que j'ai nommée 86 (parce qu'elle montre des 8 et 6 et que ce billet est le 86e de Quaternité). Je n'avais alors plus en tête que le logiciel utilisé crée à chaque scan un dossier [nom] dans lequel il place l'image sous le nom nom_001.jpg, ainsi mon image se trouve enregistrée sous le nom 86_001 , ce qu'on peut vérifier d'un clic, écho au 10068 vu plus haut.

  Il est temps de dire un mot des contraintes que j'ai choisies, inspirées par les premiers vers proposés par Gef. Le premier était un palindrome de lettres, j'y répondis par un palindrome de phonèmes. Puis Gef donna deux vers aux assonances multiples, encadrant mon vers refrain, et ceci me donna l'idée de recourir au principe de parité de Saussure, qu'il avait vu utilisé dans la poésie latine archaïque. Les poètes se seraient efforcés de composer des vers où tous les phonèmes étaient en quantité paire. S'il subsistait quelques phonèmes orphelins, ils étaient immanquablement équilibrés par le vers suivant.
  Le vers 22 fut donc écrit pour réaliser la parité avec le vers 25 de Gef, et il me vint alors une idée d'ensemble.
  Les matheux catégorisent le nombre 28 comme "parfait", terme emprunté aux anciens qui vénéraient ces nombres égaux à la somme de leurs diviseurs propres. Ainsi selon St Augustin Dieu a créé le monde en 6 jours à cause de la perfection de 6. Un peu plus tard, Raban Maur a conçu 28 figures louangeant la Sainte Croix pour le même motif, et les a réparties en 1-2-4-7-14 pour mieux exprimer cette propriété.
  J'ai donc suivi sa trace, décrétant que
- 14 correspondait aux vers de Gef,
- 7 de mes vers seraient des couplages saussuriens avec d'autres vers,
- 4 correspondrait aux 4 vers refrains,
- 2 à des palindromes de phonèmes,
- 1 à un couplage saussurien interne.

  Je n'ai informé Gef de ce plan qu'une fois mon dernier vers composé. Curieusement, ses vers m'induisirent à varier mes couplages saussuriens, de telle sorte que leur découpage corresponde à un autre 4-2-1. Il y eut donc 4 vers couplés au 3e vers suivant, 22-25, 20-23, 18-21 et 12-15, puis 2 vers couplés au vers suivant, 6-7 et 4-5. L'avant-dernier vers de Gef était un palindrome de trisyllabes, parfaitement équilibré, si bien que je choisis d'utiliser mon dernier vers pour équilibrer mes 13 vers précédents, en fait 8 puisque 5 d'entre eux offraient déjà une parfaite parité (4 refrains + le vers 10).
  Il y a donc une réelle particularité de ce vers qui justifie le découpage 333-5555, mais la valeur 5888 du total m'est devenue encore plus significative, après avoir calculé sa section d'or, un presque entier, 3638.98... C'est que 5888 est le 15e terme d'une suite additive de type Fibonacci, dont les termes précédents sont 3639, 2249, 1390, 859, 531, 328...
  Il se trouve que je connais bien cette suite, associée à ce que j'ai un temps considéré comme ma plus belle découverte bachienne. Par ailleurs, c'est le fait que le nombre de lettres et la gématrie des 13 vers du sonnet de Perec aient été les 13es termes de séries additives qui m'avait induit à en proposer une anagramme idéalement dorée (la valeur 16290 de la ballade est elle aussi un 13e terme d'une série additive).
  Je n'espère pas pouvoir faire partager pleinement mon expérience bachienne, laquelle s'étend maintenant sur plus de 15 ans, avec tant de rebondissements que j'imagine aisément qu'il y en aura d'autres. Ainsi je me suis intéressé dès le départ aux pièces 14 des deux livres du Clavier bien tempéré, mais ce n'est qu'en 2003 que je me suis avisé que deux ensembles Prélude-Fugue parmi les 48 du Clavier bien tempéré remplissaient un même critère, le partage des mesures du Prélude et de la Fugue selon un rapport d'or optimal, et c'étaient les deux ensembles 14, en fa# mineur ou fis selon la notation allemande. Dans le second livre, l'ensemble 14 a pour numéro BWV 883 :  Or j'avais écrit en 1999 un court poème à contrainte saussurienne, pour illustrer le principe évoqué dans mon roman Sous les pans du bizarre. Une inspiration soudaine m'avait permis d'écrire en quelques minutes cette ode Toi l'été, puis je m'étais avisé que ses 72 lettres pouvaient être utilisées pour magnifier les deux relations glorifiées dans le roman, la relation de Pythagore
32 + 42 = 52 = 25
et son équivalent sur 5 entiers consécutifs
102 + 112 + 122 = 132 + 142 = 365
  Le poème s'y adaptait si merveilleusement que je pus découper les 14 lettres significatives du dernier vers en 2-1-3-8, allusion selon un premier niveau à la date de naissance 2/1/38 de son auteur, selon un second au nom BACH.
  Ce découpage était opéré au moyen de 12 (3-4-5) lettres majuscules, de telle manière que les 60 (10-11-12-13-14) minuscules totalisent 730 ou 2 fois 365. Par un total hasard, la valeur des 12 majuscules était 153, donnant un écho sympathique à la relation cousine
32 + 42 = 52, car
153 = 13 + 53 + 33
  Le nombre premier 883 (730+153) ne m'était pas signifiant jusqu'à ce que je découvre l'harmonie d'or de ce 14e Prélude-Fugue en fis, alors que mon ode s'achevait par le vers
la FaIm deS printempS.
où les majuscules FIS(S) découpaient les 14 minuscules significatives en 2-1-3-8. Par ailleurs une relation d'or impliquant les nombres 14 et 883 apparaissait dans la seule musique de Bach...

  Ce n'est qu'en 2008 qu'une étude systématique me fit découvrir une relation impliquant 859, numéro BWV de l'autre paire 14 Prélude-Fugue en fis.  Il existe 4 relations d'or parmi les 24 tonalités des deux livres réunis du Clavier Bien Tempéré. 3 d'entre elles concernent les plus grands nombres de mesures, et cis/fis = 287/177 s'y voit encadré par des tonalités bach, b/a = 283/175 et h/C = 289/179.
  Les 3 relations d'or additionnées livrent les nombres 859/531, et la dernière relation d'or concerne deux autres tonalités bach, H/c = 203/125 (cette dernière étant le plus petit nombre de mesures). Il se trouve que 203+125 = 328, différence entre 859 et 531, ainsi tous ces nombres appartiennent à la même suite additive, et on a aussi un rapport d'or 531/328 (somme 859) correspondant à C-fis-a/H-c (parmi lesquelles BWV 859)...
  Je détaille l'histoire de ces découvertes ici.
  Entre l'ode Toi l'été et la ballade avec Gef je ne crois jamais avoir utilisé la parité saussurienne (qui a cependant pu se trouver réalisée dans des textes à contrainte forte comme les palindromes de phonèmes ou syllabes), ainsi deux complets hasards ont fait que mes deux seuls textes à parité saussurienne, l'ode Toi l'été et les 14 vers de ma demi-ballade, à près de 12 ans d'écart, sans aucun calcul au départ, se sont trouvés avoir pour valeurs le premier le numéro BWV d'une paire 14 en fis, le second un nombre de la série additive d'or calculée à partir du numéro BWV de l'autre paire 14 en fis.
  Dans le premier cas, Bach était apparu après l'écriture de l'ode, tandis qu'il avait été question de Bach entre Gef et moi avant l'écriture de la ballade; de fait nous avons commencé un conte à rebours dont j'avais donné la 1e phrase, s'achevant sur Bach, mais la réponse de Gef me bloqua et nous avons interrompu la tentative. Il semble que Bach se soit invité impromptu dans la ballade...

  Pour revenir à la suite additive dont 5888 est le 15e terme, ses termes d'ordres 1 et 2 sont 1 et 15, et son terme d'ordre 0 est 14. Il est d'usage d'identifier ces suites par leurs deux premiers termes positifs, soit leurs termes d'ordres 0 et 1, ici 14 et 1. Ainsi la valeur 5888 de mes 14 vers correspond au 14e nombre calculé à partir de ces termes 14 et 1, soit 377 x 14 + 610 x 1 (377 et 610 sont les termes 14 et 15 de la suite de Fibonacci)

  Je vais achever avec quelques points abordés brièvement, tant cette ballade semble se prêter à de multiples analyses.
  Il y a d'abord la valeur de mon vers unique, selon la "perfection" visée, 328, nombre de la suite
...-328-531-859-1390-2249-3639-5888-...
5888 moins 328 livre 5560, soit 4 fois 1390, le terme intermédiaire. Je me suis avisé que cette relation quaternitaire était valable dans chaque suite additive, donnant l'équation générale
Fn+6 = Fn + 4Fn+3
corollaire de l'égalité
Φ6 = 1 + 4Φ3 (Φ est le nombre d'or)
  Aucun vers de la ballade n'a pour valeur 531; j'ai cherché une combinaison de deux vers donnant 859, et il y en a une, avec les vers de Gef 7 et 15, vers essentiels car venant juste après (avant) les vers refrains et orientant pour une bonne part le devenir des strophes 1 et 2.
  L'autre vers de ce type était le 23,
Votre verve se love en une ivre volute,
dont les assonances multiples m'avaient orienté vers le couplage saussurien. J'en avais donc calculé les phonèmes orphelins, soit "è s an i r o", pour composer mon vers 20 aux phonèmes orphelins identiques. J'ai eu l'idée après coup de regarder ce que donnait sa décomposition en lettres, soit 13 couples de lettres + 5 lettres orphelines "S I R O E".
  Je venais pour mon billet sur Warren d'étudier l'origine du nom de la rue de la Tombe-Issoire, qui viendrait du nom du géant mythique Isoré, figuré sur cette sculpture fixée récemment sur la façade d'une école de la rue.
  J'avais signalé ma mésaventure en allant visiter un ami rue de la Tombe-Issoire, or cet ami n'était autre que Gef.

  J'ai encore eu la curiosité de calculer le nombre de phonèmes de mes 14 vers, dont la "perfection" était assujettie à leur répartition, et ai eu la surprise de trouver 365, alors que mon dernier vers était en principe calculé pour obtenir une parité absolue des phonèmes.
  Un "z" qui était pourtant présent dans la liste préparatoire semble avoir disparu au cours de l'élaboration de ce dernier vers. Sans cette erreur formelle, évidemment involontaire, le vers aurait été autre, et sa valeur probablement différente aurait mené à un autre total, duquel je n'aurais vraisemblablement rien tiré (j'ai confié les autres poèmes au Gématron, procédé à quelques variantes élémentaires, sans résultat).
  Le total 365 est assez fabuleux puisque la valeur des 60 minuscules de l'ode Toi l'été était 730 = 2x365, et il devient extravagant que les 14 vers de Gef puissent aussi compter 365 phonèmes. C'est un peu plus délicat, car ce compte présente une certaine subjectivité, chacun ayant son idée sur les liaisons et prononciations. Toujours est-il que Gef et moi sommes d'accord sur 364 phonèmes, et il y a différentes possibilités d'en trouver un 365e. La plus remarquable a d'ailleurs été soulevée sur la liste, la manière de prononcer son premier vers,
Vers l'an 4808 un dieu gourmet
  Si l'on écrit en toutes lettres "quatre mille huit cent huit"les h sont en principe aspirés et on aurait donc un alexandrin de 13 pieds. Sinon c'est le t de "cent" qui devient sonore...
  Le premier cas me séduit car on aurait ainsi dans les 14 vers de Gef 169 phonèmes vocaliques et 196 consonantiques, soit le partage de 365 en 132 + 142 qui me hante depuis longtemps.

  A tel point que j'avais proposé en 2003 à la liste un sonnet palindrome syllabique de type SATOR en 14 vers de 14 pieds, intitulé Lents vers vers l'an 14, en pensant au même jeu l'envers-verlan utilisé par Gef pour notre Ballade orale en vers (notre Baal (ou Bal) adora l'envers); après avoir rempli mon tableau de 14x14 syllabes (avec respect corollaire de la parité saussurienne) il m'apparut la possibilité de supprimer certaines syllabes pour obtenir un SATOR syllabique 13x13, que j'appelai évidemment Lents vers vers l'an 13.
  Gef était excusable de ne pas se souvenir de mes lents vers vers l'an 13 et 14 (donnés ici avec notre ballade) qui ne visaient qu'à montrer la faisabilité d'une contrainte lourde, aussi est-il encore plus fabuleux que ce soit son "Vers l'an 4808" qui, 8 ans plus tard, ouvre vers un autre 132 + 142.
  Dans tous ces calculs je ne compte pas les "e" caducs des rimes féminines, ce que ma contrainte saussurienne m'imposait quand je répondais à un vers féminin par un vers masculin.

  En écrivant en toutes lettres le premier vers de Gef,
Vers l'an quatre mille huit cent huit un dieu gourmet
on obtient la somme gématrique de 555, frappante puisque mon vers suivant a pour valeur 333, permettant un rapport 5/3 identique aux Fugue/Prélude BWV 859 (40/24), ainsi qu'une relation de Pythagore avec un autre vers remarquable de Gef, le premier de la seconde strophe, de valeur 444 :
3332 + 4442 = 5552

  La valeur totale 16290 de la ballade n'est pas un nombre tout à fait quelconque, puisque c'est la somme des 180 premiers nombres, et 180 n'est pas non plus un nombre quelconque, évoquant le virage à 180°, le demi-tour, la palindromie...
  Je remarque la somme totale de ses diviseurs, 546, et celle en omettant 1 et lui-même, soit encore 365.
  Mes études bachiennes m'avaient amené au partage d'or de 883, soit 546-337, remarquable car les 14 premiers préludes du premier livre comptent 546 mesures (en en face du 14e prélude BWV 859 du premier livre vient le 14e prélude BWV 883 du second livre). En admettant 13 pieds pour le premier vers de Gef, la ballade compterait 337 pieds...

  Le dernier point est une découverte du 20 février, peut-être conséquente à l'écriture de la ballade qui a remué mes préoccupations bachiennes. Toujours est-il que j'avais choisi pour mes calculs bachiens de considérer la musique écrite, soit pour le CBT de ne pas comptabiliser les reprises des préludes, et depuis quelque temps je regarde ce qui se passe en comptant ces reprises.
  Ceci m'a amené le 20/02 à noter les 48-72 mesures du Prélude-Fugue 15 en G du 2e livre du CBT sous la forme 96-72, somme 168, et constater qu'il s'agissait de la section d'or de 272, somme des PF 13-14 en Fis-fis, or la somme pour les mêmes PF du 1er livre est aussi en rapport d'or avec un PF immédiatement adjacent; cette nouvelle propriété est unique, comme les rapports internes au sein des PF 14 de chaque livre.
  Les détails sont ici, mais pas les étonnantes circonstances de cette découverte. Mon peu d'organisation est tel que je note souvent ce qui me vient sur les pages de garde des bouquins qui traînent à portée de main, ainsi ma nouvelle idée sur les PF à reprises du CBT a été notée sur Numa paye cash, laborieux polar publicitaire mentionné dans mon dernier billet pour les numéros présents sur sa couverture, 9672 et 100.000, écho aux 100.000 marks gagnés par le Billet de loterie 9672 de Jules Verne. Je venais de rencontrer ce nombre 9672 en additionnant les années des 5 étapes de la construction de la Tour de Bollingen.
  Le livre traînait encore sur mon bureau, et c'est donc lui qui a reçu ma première notation du PF15 sous la forme 96-72, et ce n'est qu'ensuite, parce que la somme 168 s'est trouvée significative, que je me suis avisé de l'écho avec 9672 sur la couverture. Le découpage en 96-72 m'est aussitôt évocateur du sonnet d'alexandrins qui compte 96 pieds pour les quatrains et 72 pour les tercets. Il n'est pas exclu que Verne ait choisi ce nombre pour cette raison, car il était poète à ses heures et a composé de nombreux sonnets, essentiellement en alexandrins.
  Incidemment, mes recherches calendaires sur Virgile m'avaient fait condidérer le calendrier Numa, le système qui prévalait avant l'adoption du calendrier julien.

  J'ai tardé à mettre en ligne ce billet, en partie par paresse, me sentant peu capable de présenter de façon acceptable toutes ces relations rébarbatives, et peut-être aussi parce que je pressentais un oubli essentiel; de fait je devais redécouvrir le nombre 5888 le 15 juillet suivant, numéro d'une carte postale liée à un événement synchronistique majeur de mon enfance.

  Gef donne aussi sur son site notre ballade, ainsi, entre autres joyaux, que ce sonnet légèrement irrégulier de 169 pieds...

11.2.11

Carlo is Tog

J'ai mentionné à diverses reprises Raoul de Warren, pour ses deux premiers romans fantastiques, L'énigme du mort-vivant qui se passe en janvier 1944, La Bête de l'Apocalypse qui se passe en juillet-août 45, mais je l'ai fait avant mon rapprochement de Jung-Haemmerli avec Elie-Enoch, et avant que les coïncidences très récentes du mois dernier m'apprennent l'importance de l'identification des deux Témoins de l'Apocalypse à Elie et Enoch, semblant aller tellement de soi pour Michael O'Brien qu'il la pose comme connue des lecteurs de son Père Elijah : une apocalypse.
Or la considération de ce fait et la relecture des deux romans dans une perspective jungienne sont si fécondes que je ne sais par où commencer.

Une grande nouveauté, que j'aurais pu percevoir bien plus tôt : en laissant de côté de multiples péripéties et coups de théâtre, les deux romans peuvent se simplifier à un affrontement entre deux personnes, un être aux pouvoirs maléfiques et un gars au coeur pur, absolument étranger au monde de l'ésotérisme, gars qui dans les deux romans se prénomme Charles.
Dans les deux romans, le mauvais ourdit une machination complexe pour tuer Charles, mais ses plans se retournent contre lui et c'est Charles qui le tue, en légitime défense.
Dans les deux romans, les rôles semblent d'abord inversés, et Charles est suspecté d'être le vil assassin d'une innocente victime.
Dans les deux romans, après que les rôles aient été rétablis, une explication rationnelle des faits est donnée, puis un ultime retournement l'annihile.

Un duo avec un Charles proche de la mort, et un renversement de situation... En 44 et 45, sur fond de quaternité-quintessence... Je pense à un autre Carl qui a failli mourir en février 44, qui a probablement dû sa survie à la présence dans la clinique du meilleur cardiologue suisse, Theodor, et je pense au renversement du 4/4/44, début de la convalescence de Carl comme de la maladie fatale de Theodor, qui n'a pas connu l'an 45.
Voyons de plus près chaque roman.

Le sulfureux Cagliostro a conçu en 1784 un rituel magique lui assurant quatre tranches de survie de 80 ans. Il a réuni pendant la nuit de la Nativité julienne 4 personnes dans la crypte de Saint-Merri, et s'est assuré ses 80 ans en assassinant l'une d'entre elles.
En 1864, 80 ans plus tard, le charme pousse 4 descendants du quatuor de 1784, porteurs des mêmes prénoms Charles-Laurence-Adolphe-Michel, à se réunir pendant la nuit de la Nativité julienne dans la crypte de Saint-Merri, et Cagliostro assassine l'une d'entre elles.
Même topo en 1944, où Charles de Tornebut était la victime prévue, mais Charles se rebiffe et c'est Cagliostro qui est tué. Sa tête ayant été écrabouillée par un éboulement, on ignore presque jusqu'à la fin du roman qui a été tué, a fortiori par qui. Lorsqu'on apprend dans les toutes dernières pages qu'il s'agirait d'un certain Alexandre Mélina, nom jadis porté par Cagliostro, l'enquêteur rationaliste entreprend de démontrer que sa tentative était une fantasmagorie, et que toute l'affaire s'expliquerait par diverses suggestions ataviques... C'est alors qu'on apprend que le corps de Mélina s'est mystérieusement volatilisé.
Ce premier roman de Warren révèle une nette influence de Maurice Leblanc, par exemple dans les noms des enquêteurs, Raoul Cernin et Paul Sédillac (Paul Sernine et Raoul d'Avenac sont des pseudos d'Arsène Lupin). L'idée centrale d'un rendez-vous fatal à une date fatidique semble empruntée au Triangle d'or, où Patrice et Coralie tombent le 14 avril 1915 dans le même piège tendu par le même individu le 14 avril 1895 à leurs parents respectifs, également Patrice et Coralie.
Je me demande si l'étrange (mais heureuse) idée de la Nativité julienne n'est pas venue à l'esprit de Warren après avoir constaté que le 14 avril 1895 était un dimanche de Pâques, de même que le 4 avril 1915 où meurt Patrice-père, lequel avait échappé à la mort en 1895. Alors, substitution de la nuit de la Résurrection à celle de la Nativité, qui lorsqu'elle est julienne peut varier dans le calendrier grégorien, à l'instar de Pâques ? Quelles qu'aient été les intentions de Warren, la coïncidence existe avec la "résurrection" de Jung, pendant la Semaine sainte de 44.

La Bête de l'Apocalypse est un roman d'une telle complexité que ses invraisemblables méandres me surprennent à chaque relecture. Il est essentiellement basé sur l'ordre imaginaire des Chevaliers de l'Apocalypse, qui s'efforcent depuis des siècles de forger certains événements prédits dans l'Apocalypse, afin de hâter la réalisation de toute la prophétie et le retour du Messie.
L'étape cruciale pour la secte est l'envoi par le fond d'un navire nommé La Bête de l'Apocalypse, un 21 octobre, au large de Cadix, avec à son bord la Grande Prostituée de la prophétie, Astarté représentant Babylone. Les raisons invoquées en sont si confuses que je les ai oubliées, Warren ayant à l'évidence exploité la coïncidence réelle entre deux batailles, Cadix en 1656 remportée par l'amiral Robert Blake et Trafalgar en 1805, où un capitaine Blackwood a joué un rôle.
Car les Grands Maîtres de la secte sont des Black, Blake et autres Noir (qu'a pensé Warren de la mission du général Schwarzkopf dans l'actuelle Babylonie ?); après 4 tentatives infructueuses des Black anglais (et on pense aussi à William Blake, ci-contre), de 1656 à 1805, le flambeau passe à la France avec Robert Noir, lequel réalise en France occupée un film sur l'Apocalypse, et embarque avec sa troupe sur une Bête de l'Apocalypse, coulée au large de Cadix le 21 octobre 42, par 8° de longitude, à 8 h l'ancien 8e mois OCTObre, 8 mois exactement après le 21 février 42, date du tournant de la guerre (selon Warren qui l'a évidemment choisie d'après ce qui l'arrangeait).
Je renonce à expliquer (sinon à comprendre) ce que Charles de Mordigné vient faire là-dedans, toujours est-il que c'est un personnage essentiel du récit qui se déroule en juillet-août 45, et que Robert Noir lui tend un piège vers le 27 juillet, mais c'est Robert qui est tué.
Il y a cependant d'autres Chevaliers pour poursuivre son oeuvre, et l'étape suivante est la mise à mort des Deux Témoins, le 3 août 45, 1260 jours après le 21 février 42. Où Warren a-t-il pris que ces Témoins devaient être deux femmes ? plus probablement dans L'île aux 30 cercueils de Leblanc que chez Blake ou Noir.
Les deux femmes crucifiées sur la montagne des Quatre-Vents sont sauvées in extremis, et leur tortionnaire lynché, lequel attendait leur résurrection 3 jours et demi plus tard, dernière étape de la prophétie.
C'est donc le 6 août que tout s'achève. Charles est blanchi tandis que toute la noirceur de Robert est révélée, mais l'enquêteur se refuse à voir une quelconque réalisation de la prophétie dans les activités de la secte :
Quoi qu'une similitude incontestable existe entre la description des six premières plaies et les accidents successifs dont nos camarades ont été les victimes, je me refuse à voir dans cette suite de catastrophes une conséquence de l'anathème formulé il y a dix-neuf siècles par l'Apôtre bien-aimé. D'ailleur la septième plaie, la dernière, nous a été épargnée...
Son discours est interrompu par un crieur de journaux, qui annonce le plus formidable cataclysme connu depuis l'origine des Temps, l'anéantissement d'Hiroshima. Et les protagonistes de constater que l'explosion atomique ressemble fort à la 7e plaie prédite, et qu'elle s'est produite 3 jours après la crucifixion des deux Témoins, le 6e jour du 6e mois de la 6e année de la guerre, 666...

Au-delà des accommodements de Warren avec dates et faits pour parvenir à ceci, j'ai été ébahi des échos d'abord avec mon premier roman, évoqué ici, reposant sur une autre adaptation de la prophétie, faisant correspondre 666 avec la 6e heure du 6 du 6e mois, heure du débarquement du 6 juin 44, puis avec une curiosité effective concernant la guerre, dont les 4/5es sont tombés exactement le 6/6/44, de l'invasion de la Pologne le 1/9/39 à la capitulation du Japon le 15/8/45, quelques jours après Hiroshima et Nagasaki, curiosité soulignée par la mort de Jung un autre 6/6, le 6 juin 61.
Et voici donc le drame d'Hiroshima associé aux Deux Témoins, plus généralement identifiés à Elie et Enoch (ou Elie et Moïse), dont Warren a fait deux "larronnes", la "bonne" Edith de Voirac, au rôle peu reluisant, et la "mauvaise" Jacqueline Sérainchamp, identifiée à Astarté, la Grande Prostituée, alors qu'elle a joué un rôle héroïque dans la Résistance.
Dans un monde moins imaginaire, il pourrait être plus tentant d'identifier les Deux Témoins à Jung et Haemmerli, en vertu de leurs équivalences numériques avec Elie et Enoch, et d'imaginer leur confrontation du 4/4/44 prédire le Débarquement du 6/6 à 6h ou la Bombe du 6/6 de la 6e année (de l'ancien calendrier où août/sextilis était le 6e mois).
Il est bien plus troublant que j'ai été conduit à ce rapprochement avec l'Apocalypse par le roman d'O'Brien, dans les premiers jours de 2011 qui ont vu les milieux jungiens revenir sur une "prophétie" de Jung quelques jours avant sa mort. Il aurait vu le monde dans 50 ans, soit au pied de la lettre en 2011, en grande partie ravagé, "mais Dieu merci pas la planète entière".
Jung accompagna le témoignage dicté à sa fille d'un dessin, essentiellement une ligne en zigzag, légendé Les 50 dernières années de l'humanité.

Malgré tout le respect que j'ai pour Jung, j'aborde cette année avec une parfaite sérénité. S'il a eu certaines remarquables presciences, notamment concernant la guerre de 14, d'autres ne se sont pas réalisées, ainsi en va-t-il de diverses prévisions sur la date de sa mort.
En règle plus générale, s'il existe des cas extrêmement troublants qui peuvendu mandala à l'affichet donner à penser qu'un phénomène assimilable à la voyance puisse exister, il n'y a pas à ma connaissance de "voyant" infaillible.
En règle plus générale encore, si jamais il était acquis qu'une catastrophe planétaire nous guette, inéluctable, à quoi servirait-il de se lamenter et ne vaudrait-il pas mieux profiter du billet gratuit pour cet "ailleurs" que Victor Hugo (et quelques autres) assurait être nettement préférable à notre "ici".

Après ces réserves sur la vision de Jung, il est permis de jouer plus avant avec l'identification de Jung-Haemmerli aux Deux Témoins, en constatant que s'il fallait prendre l'Apocalypse à la lettre, c'est après la mort des Deux Témoins qu'apparaît le dernier fléau, or Jung est bel et bien mort en 61, et non en 44.
De plus seule sa mort pouvait révéler le prodigieux schéma numérique autour du 4/4/44, lequel pourrait passer pour un Signe d'En-Haut... Il semble qu'il n'y ait pas eu alors de Blogruz pour signaler cette harmonie, peut-être heureusement car c'est peu après la mort de Jung qu'est survenue la plus grande crise de la guerre froide, avec un grand risque d'affrontement nucléaire Est-Ouest, l'affaire des missiles de Cuba en 62.
Castro-Cagliostro ? Ma précédente constatation que les initiales de Carl Jung correspondent à un JC inversé, un Antéchrist ou Antichrist, m'a conduit à l'anagramme de Cagliostro titre de ce billet, Carlo is Tog, Carl est le contraire de Got(t), Dieu...

Au moment où j'écris ceci, le 12 février, nous avons nos petits-enfants à la maison. Pour s'assurer quelques instants de tranquillité, la solution de facilité est de leur faire regarder un film... Ils aiment bien les animations de Miyazaki, et en parcourant les oeuvres du Nippon je découvre un Château de Cagliostro, une aventure de Lupin III, ou Rupan sensei, très apprécié au Japon.
Etant curieux du rapport qu'il pourrait y avoir avec La Comtesse de Cagliostro, le roman de Leblanc, je le regarde avec les enfants, et découvre ce titre, où j'imagine que la figure à droite désigne le château, et le reste un mot qui logiquement serait Cagliostro, à la fin duquel je lis quelque chose ressemblant à toG...
Il s'agit effectivement pour les 6 premiers signes des katakanas, caractères syllabiques utilisés pour transcrire les noms étrangers, correspondant à Cagliostro, devenu dans ce syllabaire limité ka-ri-o-su-to-ro, カ リ オ ス ト ロ; il vient ensuite l'hiragana no, の, ressemblant à un G couché.
Tout à fait bizarrement, c'est une affaire de fausse monnaie appelée distinctement "GOT money", sans certitude sur l'orthographe mais avec un T sonore dans la version française où Lupin est appelé Edgar (il y a eu 3 doublages en français), qui amène Lupin (ou Edgar, Wolf, Vidocq) dans la principauté de Cagliostro, dont le blason montre une tour et deux boucs (goat ou he-goat). Il semble bien s'agir, d'après des pages en anglais, de goat money, "monnaie de chèvre"; ce n'est pas une expression anglaise, elle semble venir de l'original au Japon, où ce forum hésite entre l'interprétation goat, "chèvre", et goth, "gothique", d'après le style du château.
Les deux boucs se faisant face sur les armes de la principauté mettent Lupin sur la voie de la résolution de l'énigme permettant d'accéder au trésor (car évidemment il y a un trésor). Les deux branches de la famille Cagliostro ont chacune une bague, gravée d'un bouc, et il faut mettre ces boucs face à face (GOT-TOG ?) pour pouvoir lire sur le côté des bagues un texte en écriture GOT(H)...
Si donc le Cagliostro de Miyazaki contient du TOG et du GOT, il montre aussi un CARL, dans cette version française du moins. Lupin est sauvé par un chien dont il connaît mystérieusement le nom, Carl. C'est qu'il a dix ans plus tôt déjà tenté de cambrioler la principauté de Cagliostro, pour s'emparer de la goat money, précisément, mais qu'il a dû s'en enfuir, blessé, et a sauvé sa vie grâce à la princesse Clarisse (la fiancée de Lupin dans le roman de Leblanc) et à son chien Carl.

Raoul de Warren, au prénom lupinien prédestiné, a probablement été inspiré aussi par La Comtesse de Cagliostro, avatar féminin du Comte, sa prétendue fille dont Lupin tombe amoureux en 1894, alors qu'elle serait âgée de 106 ans.
Dans son roman historique Rue du Mort-qui-trompe, il fait aussi intervenir Cagliostro lors de l'affaire des convulsionnaires de Saint-Médard, et lui fait apprécier le prénom Arsène. Le roman s'achève encore sur une crucifixion féminine.

Le ricochet éventuel vers les dates de Pâques chez Leblanc me rappelle que le 14 avril 1895 du Triangle d'or est aussi la date qui achève Le parfum de la dame en noir, l'un des 5 polars couvrant exactement une semaine pascale, découverts dans les étranges circonstances relatées ici. Warren a imaginé ses 5 naufrages de manière à ce que leurs 5 dates additionnées livrent le nombre 8888, or j'avais remarqué que le total des années concernées par les cinq textes concernés, 1889+1895+1944+1996+2001, était 9725, admettant pour moyenne exacte 1945, à un an près de l'année 1944 nettement centrale parmi ces 5 semaines pascales, celle de Et le 8e jour..., le roman de Queen écrit 20 ans après.
1944 et 1945 donc, qui sont précisément les dates où se passent les deux romans "carlistes" de Warren.
44 et 45, alors qu'un des point particulièrement frappant de cette affaire est le titre du 4e texte concerné, les Quatre coins de la nuit, tandis que le 5e est intitulé 5, ni plus ni moins.
Je vois aujourd'hui un autre point commun à ces deux textes : leur action est contemporaine de l'écriture, tandis que les trois autres décrivent des semaines pascales antérieures de 13, 20 et 110 ans à la date de parution, sinon d'écriture.

La requête “The last fifty years of humanity” amène peu de réponses, 11 aujourd'hui 13 février. La dernière est le sujet Hiroshima Day sur le forum The Hidden Mission, difficilement accessible aux non-membres, mais la fonction cache de Google permet d'accéder directement au sujet, où il est bien question de la vision de Jung dans le second message.

L'identification d'un des Deux Témoins avec la Grande Prostituée offre un étrange écho au Livre Rouge, plongée de Jung dans son inconscient où il a découvert deux guides qui se sont présentés à lui sous les noms Elie et Salomé. Elie est un vieillard identifié au prophète biblique, Salomé une jeune fille aveugle au fort potentiel érotique que Jung compare à la prostituée accompagnant Simon le Mage.

Il y a dans La Bête de l'Apocalypse une péripétie curieuse, qui ne semble guère nécessaire à une intrigue suffisamment complexe par ailleurs. Suite à sa mystérieuse rencontre avec Robert Noir, le jeune Philippe est harcelé de visions nocturnes parmi lesquelles une jeune fille crucifiée sur un navire en flammes, La Bête de l'Apocalypse. Charles l'aide à découvrir que ce navire est le 5e de ce nom coulé au large de Cadix, et obtient la liste de ses passagers, parmi lesquels Jacqueline Sérainchamp, la jeune fille des visions de Philippe.
Un document indique l'adresse de Jacqueline, 162 rue de la Tombe-Issoire, or cette adresse est fausse, ce qui n'est pas explicité, mais une mystérieuse intuition conduit Philippe à entrer au 138, où habite effectivement la mère de Jacqueline, qui croit sa fille morte (et qui par un autre fabuleux hasard se révèle ensuite être aussi la mère de Charles).
Ceci me rappelle une formidable coïncidence survenue vers 1976, sur laquelle je ne peux donner tous les détails car je n'ai pu contacter les personnes concernées.
Il me faut cependant donner le nom de l'une d'elles, Bolling, essentiel ici. Je n'ai d'ailleurs rencontré Bolling que pendant quelques instants, en compagnie de mon ami X, dans les Pyrénées. Nous avions convenu avec X de nous retrouver quelques semaines plus tard, à Paris, chez Bolling, bd Voltaire, n° n.
Le moment venu je me pointai donc à ce que je me rappelais être le n° n de Bolling, mais pas de Bolling sur les boîtes aux lettres des occupants. Le nom basque Y attira mon attention, je montai jusqu'à une chambre de bonne et y trouvai mon ami X, qui s'était fâché avec Bolling entre-temps.
Ce n'est pas un total hasard qui avait induit ma mémoire à transformer le n° n initial en un autre numéro, une autre adresse bd Voltaire que mes yeux avaient entraperçue lors d'un passage chez des amis communs, mais j'étais absolument persuadé d'arriver chez Bolling, et je ne connaissais pas Y ; sans la consonance basque de son nom je n'aurais pu trouver X, qui a été ébahi de ma venue à cette adresse toute récente pour lui...
J'étais contraint de donner le nom Bolling car l'écho avec Jung, via la rue de la Tombe-Issoire, passe par Bollingen, la Tour que Jung a commencé à construire en 1923. Sa fille aînée rendant alors visite au chantier s'écria : « Tu construis ici ? Mais il y a des cadavres ! »
Les talents médiumniques de la famille Jung se vérifièrent 4 ans plus tard, lors de l'extension de la Tour, lorsque fut découvert le 22 août 1927 le squelette d'un soldat français, mort en 1799. Jung lui organisa un enterrement en bonne et due forme sur sa propriété, et posa une pierre gravée sur sa tombe.

Bolling appartenait à la famille du célèbre pianiste-compositeur. Lors de la vision du Château de Cagliostro, j'ai été surpris d'y voir que le méchant, le Comte de Cagliostro, semblait calqué sur Georges Descrières, l'interprète d'Arsène Lupin à la télévision. Il me semblait que le compositeur de la fameuse chanson de la série était Claude Bolling, ce qui faisait un nouvel écho. En cherchant une photo de Descrières pour illustrer la ressemblance, mon premier choix venait d'une page consacrée aux personnalités nées en 1930, où Descrières suit immédiatement Bolling, à cinq jours d'intervalle. Elle m'apprend aussi que j'avais confondu le compositeur de la chanson des Brigades du Tigre, autre fleuron de la TV, avec celui de Gentleman-cambrioleur, JP Bourtayre.
En 1930, Pâques tombait le 20 avril, ainsi le 15 où est né Descrières était un Mardi saint, de même que le 4/4/44.

Il m'est advenu une mésaventure rue de la Tombe-Issoire, il y a quelques années, constituant à peu près le contrepoint de l'affaire X. Je devais voir à une heure précise mon ami Z, ayant emménagé depuis peu dans cette rue. Il m'avait donné tous les renseignements nécessaires, mais j'avais uniquement jugé utile de noter le digicode de l'immeuble. Une fois dans l'immeuble, je constatais qu'il n'y avait aucune indication sur la localisation de ses résidents, quel escalier, quel étage, etc. Pas de concierge, bien sûr...
Quelqu'un put heureusement me renseigner.

J'ai cherché une illustration de l'édition L'Herne de La Bête..., sans succès, mais j'ai appris sur ce forum que son édition originale, celle en ma possession, était parue en 1956 dans la collection "l'étrange", chez Robert Laffont, qui n'a connu que ces 4 titres :On remarque le changement de maquette pour le 4e volume, or en cette même année 1956 Laffont a sorti le premier titre A la recherche de Bridey Murphy d'une nouvelle collection, Les dossiers de l'Etrange, cousine de "l'étrange" comme la maquette l'indique, mais en principe non consacrée à la fiction (quoique Bridey Murphy..., mais c'est une autre histoire). Il semble que cette collection se soit limitée à ce seul titre, ainsi à la première édition de La Bête de l'Apocalypse, le nom de 5 navires présentant un motif 4+1 (coulés par 4 anglais et 1 français), est-il associé un autre motif 4+1 (4 romans dont 3 français et un italien, et un document par un auteur américain).
1956 est aussi l'année de la 5e et dernière étape de la construction de la Tour de Bollingen, bien après les 4 premières étapes tous les 4 ans en 1923-1927-1931-1935.
Les additions de 5 dates vues précédemment m'amènent à tenter l'opération ici, pour obtenir 9672, nombre que les lecteurs de Jules Verne savent être celui du Billet de loterie, billet magnifié par des circonstances exceptionnelles, lesquelles attisent la convoitise des superstitieux de tout poil, et effectivement le billet 009672 remportera le gros lot de 100 000 marks.
Parce qu'une belle coïncidence a touché un n° 2769, renversement de 9672, j'ai une certaine dilection pour ce nombre, ce qui m'a conduit à me laisser séduire dans une brocante par ce Numa paye cash, polar nulissime dont les 100 000 exemplaires annoncés en couverture ne traduisent pas un succès public mais une opération publicitaire, car ce roman de commande vantant les performances de la Chrysler 180 était offert gratis dans les garages. J'ai donc été séduit par le numéro de la voiture réelle héroïne de l'histoire, 9672 XS 75.