4 avril, dimanche de Pâques. Diverses récentes coïncidences me portent à revenir sur l'événement fondateur de ce blog, en le replaçant cette fois dans une perspective chronologique, et en privilégiant les éléments vérifiables. J'évoquerai ensuite ces récentes coïncidences qui concernent le tserouf, "anagramme" en hébreu, et l'anagramme joue un rôle essentiel dans cette affaire.
Sans remonter à la prime enfance, ma vie a été émaillée de phénomènes bizarres, titillant une rationalité profondément ancrée. Il y a eu des coïncidences, souvent, rarement des rêves prémonitoires, des expériences de décorporation, d'autres étrangetés. Il m'est souvenu récemment d'une coïncidence prédictive.
A 20 ans, j'ai connu une Hollandaise qui avait deux chatons nommés Kut et Trut. 4 ans plus tard, une fille originaire de Lorraine a mentionné un nounours de son enfance, nommé Kut. Je me suis rappelé de Kut et Trut, et, parce que j'étais coutumier des coïncidences, me suis dit que je n'avais aucune chance de rencontrer le mot "trut", mais, le lendemain, feuilletant des partitions, je suis tombé sur une chanson de Clément Janequin dont le refrain était "Laissez, laissez trut avant".
Ayant entendu parler de coïncidences signifiantes chez Jung, j'ai lu ses oeuvres. Si son approche de la synchronicité ne correspondait pas exactement à mon expérience, j'ai flashé sur sa théorie des archétypes, et plus particulièrement sur l'archétype ultime, celui du Soi, de l'Unité: ce serait le mandala, la quaternité, le quaternaire centré, la quintessence.
Après diverses expériences, ma vie a pris un nouvel essor à 35 ans, en 1985, avec une frénésie de recherches numériques dans des textes en hébreu, en latin, en vieux français, et dans la musique ce Bach. Je crois avoir obtenu des résultats dignes d'intérêt, mais n'ai guère réussi à les faire partager.
A force d'entendre des "peut-être, mais je ne connais pas l'hébreu (le latin, etc.), alors...", il m'a semblé en 1996 devoir aborder des domaines plus accessibles, et j'ai adapté mes logiciels de calcul à la langue actuelle. Comme la quaternité s'était révélée opérante dans mes précédentes recherches, j'ai pensé à étudier un texte éminemment quintessentiel, le sonnet Voyelles de Rimbaud.
Rien n'est sorti de cette première approche. Je ne suis plus très sûr de ce qui s'est passé ensuite, sinon que je n'ai pas eu à remettre vingt fois sur le métier mon ouvrage, car j'ai eu tôt fait de me souvenir que Perec n'avait pas manqué de proposer une réécriture de Voyelles dans La disparition, encore plus quintessentielle puisque la voyelle essentielle n'est plus le O qui brille dans les yeux de l'aimée, mais le E qui brille par son absence, la lettre de rang 5 dans l'alphabet.
Ce sonnet Vocalisations a dépassé mes espérances. Je ne soulignerai ici qu'une propriété, il a 112 mots, et la valeur 6272 de ces 112 mots est 112 fois 56, or 56 c'est 4 fois 14, les nombres caractérisant le sonnet, 4 strophes et 14 vers.
Certes on pourrait avoir 111 ou 113 mots de valeur moyenne 56, mais 112 c'est 2 fois 56, en conséquence les nombres 4 et 14 du sonnet se trouvent exaltés au carré, l'un des symboles de la quaternité. Par ailleurs 112 est un "nombre perecquien", pouvant se lire 11/2, pour le 11 février, date qui a été vue comme "autobiographème", jour où la mère de Perec a été embarquée dans un train pour Auschwitz. Le nombre 112 apparaît dans l'oeuvre de Perec, notamment pour l'étudiant disparu laissant chez lui Dix-huit leçons sur la société industrielle ouvert à la page 112 (la date d'impression du Gallimard/Idées est le 11 février 1962).
J'ai vu d'autres harmonies numériques dans le sonnet de Perec, étudiées ici, et il s'est assez vite imposé à moi que ces diverses harmonies ne pouvaient être intentionnelles, ce qui rejoignait les conclusions de mes recherches précédentes. J'élude à nouveau toute tentative de rationalisation de ce phénomène.
J'ai fait en 1999 la connaissance de JB Pouy qui, séduit par mes recherches, m'a permis de publier Sous les pans du bizarre, où j'ai pu exposer mes recherches virgiliennes sous forme romancée. Comme j'étais toujours obsédé par le sonnet de Perec, et que le roman avait 14 chapitres, j'ai codé dans chaque chapitre un vers de Vocalisations, par des lettres d'un corps légèrement supérieur à celui du texte.
Au-delà de la preuve tangible de ma fascination pour ce sonnet, ce jeu s'est avéré riche en coïncidences, au plus bref:
- j'ai appris ensuite que Ricardou avait codé pareillement en 1972 un sonnet dans un texte, par des capitales; il s'agissait également de la réécriture d'un célèbre sonnet;
- alors que j'achevais mon roman paraissait Pandore et l'ouvre-boîte, offrant de fabuleuses similitudes avec lui, dont la présence d'un sonnet (en clair, mais son acrostiche non explicité était la clé du roman);
- dans d'incroyables circonstances, je découvris en 2016 des messages codés, par des lettres en caractères gras, dans Le secret dévoilé; le premier de ces messages était une phrase en 11 mots et 56 lettres de valeur 11 fois 56.
En avril 2000, alors que mon roman n'était pas encore paru, le forum Anagrammy awards organisa un concours d'anagrammes traduisant Vocalisations (dans la traduction anglaise de La disparition, le sonnet de Perec avait été publié tel quel, car Voyelles est très connu outre-Manche).
Je n'appris ce fait qu'en avril 2004. Il y avait eu trois anagrammes, l'une à l'échelle du poème entier, une autre à l'échelle de la strophe, et la dernière à l'échelle du vers (les voici ci-contre, cliquer pour agrandir). Aucune anagramme n'avait 112 mots, et il me vint l'idée de réaliser ma propre anagramme, en français, avec d'abord l'idée de conserver 112 mots, puis celle de magnifier l'harmonie originelle avec chaque vers comptant 8 mots et la valeur 448, 8 fois 56.
La tâche était nouvelle pour moi, et je l'ai laissée de côté jusqu'à ce que Gef mette en ligne le Gématron, en décembre 2006. J'ai mené à bien le projet prévu, et donné le résultat sur la liste oulipo le 8 décembre.
21 mois plus tard, je me réveillai avec une étrange idée imprimée en tête. Le 4/4/44, donné par Jung dans ses mémoires pour le jour d'un étrange événement, l'échange de sa destinée avec celui du médecin qui l'avait sauvé d'un infarctus, ce 4/4/44 se situait exactement aux 4/5es de la vie de Jung.
Je dus consulter le net pour me remémorer ses dates, et découvrir que, du 26 juillet 1875 vers 20 heures au 6 juin 1961 vers 16 heures, Jung avait vécu 31360 jours et 20 heures, et que les 4/5es de cette période tombaient le 4/4/44 à midi.
En négligeant les heures, la période unitaire est de 6272 jours, 4 fois 6272 jours du 26/7/1875 au 4/4/44, 6272 jours du 4/4/44 au 6/6/61.
Je n'ai pas tardé à m'ébaubir de ce que, moi qui avais découvert (si l'on peut dire puisque "on" me l'avait soufflé) cette relation 5 fois 6272, j'étais aussi celui qui s'était émerveillé de la valeur 6272 du sonnet de Perec, et avait composé le 5e arrangement de ses lettres. Et c'était la quintessence jungienne qui m'avait conduit à ce sonnet.
En fait, je m'étais livré à une facétie dans mon codage du sonnet de Perec. Au vers 8, j'avais codé "loocal" au lieu de "alcool", et au vers 13, "radin" au lieu de "nadir", des anagrammes, ce qui fait que mon codage était la première anagramme du sonnet, à l'échelle des mots, même si je n'avais anagrammatisé que 2 mots sur 112.
Ainsi, les 4 premières anagrammes du sonnet étaient
- à l'échelle du poème entier,
- à l'échelle de ses 4 strophes,
- à l'échelle de ses 14 vers,
- à l'échelle de ses 112 mots,
avec 1x4x14x112 = 6272.
J'avais été le premier à proposer une anagramme, sans qu'on puisse imaginer un lien rationnel avec les trois anagrammes suivantes, et la 5e anagramme, à nouveau de mon fait, exploitait l'autre harmonie du sonnet, que ses 112 mots puissent se répartir en 8x14, 8 mots par vers.
Peut-être faut-il prendre quelques instants pour méditer sur ces intrications. Je l'ai fait souvent, incapable d'en déduire mieux qu'une célèbre formule attribuée à divers auteurs (Haldane, Heisenberg...):
- ses 112 mots sont répartis en 43-26-43,
- ses 168 syllabes en 64-40-64,
- ses 497 lettres en 190-117-190,
- sa gématrie 6272 en 2396-1480-2396.
Ce n'était qu'une petite difficulté comparée au problème d'avoir 8 mots dans chaque vers totalisant la valeur 448.
Je savais que 1480, la valeur comprise entre les deux sections d'or de 6272, était l'isopséphie (valeur selon l'alphabet grec) du grec χριστός / christós, "christ", parce que divers exégètes y ont vu une signification profonde, parfois liée au nombre d'or. Bien que considérant que le christianisme est une refonte particulièrement débile de divers mythes, j'ai exploité cette correspondance en débutant la section de valeur 1480 par le mot "cristal", d'ailleurs présent dans le vers précédent de Vocalisations.
Ceci a pris un autre sens après avoir découvert que 6272 était le nombre de jours vécus par Jung après le 4/4/44, début de sa convalescence tandis que le docteur qui l'avait sauvé s'alitait pour ne plus se relever.
Jung a attribué sa guérison à Télesphore, dieu de la convalescence, fils d'Asclépios. Peut-être faudrait-il parler de l'archétype "Télesphore", mais Jung lui-même a considéré que sa maladie de 1944 était la conséquence de ce qu'il avait considéré les archétypes comme de simples concepts, alors qu'il s'agirait de "dieux vivants".
Toujours est-il qu'il a remercié Télesphore en 1950, en sculptant la fameuse pierre de Bollingen, un mandala au centre duquel figure l'enfant au capuchon, adorné du symbole de Mercure.
Au-dessus de lui, de part et d'autre des lignes brisées figurant les 4 fleuves de l'Eden, est gravé son nom grec, τεΛες-φορος / Telesphóros, et il se trouve que l'isopséphie de ce nom est également 1480, comme χριστός.
Ainsi, j'avais veillé à construire une section centrale de valeur 1480 pour mon anagramme de valeur 6272, alors que Jung avait placé Télesphore au centre de son mandala.
J'en viens à du neuf, tout ce qui précède ayant déjà été dit dans d'autres pages de Quaternité, avec moult autres détails éplapourdissants. La page Wikipedia grecque consacrée à Télesphore m'a appris qu'il était aussi appelé Σωτήρ / sôter, "sauveur", terme fréquemment associé au Christ (et Jésus, Joshua, signifie "Dieu sauve").
Il se trouve que deux des anagrammes en anglais (ou américain) contiennent le mot "sauveur" (saviour ou savior).
J'en arrive aux récentes coïncidences qui m'ont conduit à reprendre cette affaire.
Le 20 mars, j'assurais ma permanence à la médiathèque d'Esparron. Regardant les BD du fonds, je remarquais Le début de la fin de Marc-Antoine Mathieu, ou La fin du début en renversant l'album.
J'ai déjà regardé des BD de MAM, admiré sa maîtrise graphique, sans cependant parvenir à entrer réellement dans ses intrigues dérangeantes. Comme MAM est apparu récemment à plusieurs reprises dans le blog ami de Patrick Bléron, j'ai feuilleté cet album, que j'avais peut-être déjà regardé depuis sa sortie en 1995.
Il s'agit comme dans d'autres oeuvres de l'auteur de symétries et de jeux de miroirs. Je suis tombé en arrêt devant cette vignette:
Il s'agit d'un annuaire où tous les noms sont palindromes, de même que les numéros de téléphone.
Le pouce du lecteur semble indiquer EROHPSELEHT Thélesphore, en corrigeant une évidente bévue (il y en a quelques autres). J'ignorais que Télesphore était un prénom chrétien, et il y a même eu un pape de ce nom. Curieusement, le pape suivant est Hygin, alors que la soeur la plus connue de Télesphore est Hygie.
Sans remonter à la prime enfance, ma vie a été émaillée de phénomènes bizarres, titillant une rationalité profondément ancrée. Il y a eu des coïncidences, souvent, rarement des rêves prémonitoires, des expériences de décorporation, d'autres étrangetés. Il m'est souvenu récemment d'une coïncidence prédictive.
A 20 ans, j'ai connu une Hollandaise qui avait deux chatons nommés Kut et Trut. 4 ans plus tard, une fille originaire de Lorraine a mentionné un nounours de son enfance, nommé Kut. Je me suis rappelé de Kut et Trut, et, parce que j'étais coutumier des coïncidences, me suis dit que je n'avais aucune chance de rencontrer le mot "trut", mais, le lendemain, feuilletant des partitions, je suis tombé sur une chanson de Clément Janequin dont le refrain était "Laissez, laissez trut avant".
Ayant entendu parler de coïncidences signifiantes chez Jung, j'ai lu ses oeuvres. Si son approche de la synchronicité ne correspondait pas exactement à mon expérience, j'ai flashé sur sa théorie des archétypes, et plus particulièrement sur l'archétype ultime, celui du Soi, de l'Unité: ce serait le mandala, la quaternité, le quaternaire centré, la quintessence.
Après diverses expériences, ma vie a pris un nouvel essor à 35 ans, en 1985, avec une frénésie de recherches numériques dans des textes en hébreu, en latin, en vieux français, et dans la musique ce Bach. Je crois avoir obtenu des résultats dignes d'intérêt, mais n'ai guère réussi à les faire partager.
A force d'entendre des "peut-être, mais je ne connais pas l'hébreu (le latin, etc.), alors...", il m'a semblé en 1996 devoir aborder des domaines plus accessibles, et j'ai adapté mes logiciels de calcul à la langue actuelle. Comme la quaternité s'était révélée opérante dans mes précédentes recherches, j'ai pensé à étudier un texte éminemment quintessentiel, le sonnet Voyelles de Rimbaud.
Rien n'est sorti de cette première approche. Je ne suis plus très sûr de ce qui s'est passé ensuite, sinon que je n'ai pas eu à remettre vingt fois sur le métier mon ouvrage, car j'ai eu tôt fait de me souvenir que Perec n'avait pas manqué de proposer une réécriture de Voyelles dans La disparition, encore plus quintessentielle puisque la voyelle essentielle n'est plus le O qui brille dans les yeux de l'aimée, mais le E qui brille par son absence, la lettre de rang 5 dans l'alphabet.
Ce sonnet Vocalisations a dépassé mes espérances. Je ne soulignerai ici qu'une propriété, il a 112 mots, et la valeur 6272 de ces 112 mots est 112 fois 56, or 56 c'est 4 fois 14, les nombres caractérisant le sonnet, 4 strophes et 14 vers.
Certes on pourrait avoir 111 ou 113 mots de valeur moyenne 56, mais 112 c'est 2 fois 56, en conséquence les nombres 4 et 14 du sonnet se trouvent exaltés au carré, l'un des symboles de la quaternité. Par ailleurs 112 est un "nombre perecquien", pouvant se lire 11/2, pour le 11 février, date qui a été vue comme "autobiographème", jour où la mère de Perec a été embarquée dans un train pour Auschwitz. Le nombre 112 apparaît dans l'oeuvre de Perec, notamment pour l'étudiant disparu laissant chez lui Dix-huit leçons sur la société industrielle ouvert à la page 112 (la date d'impression du Gallimard/Idées est le 11 février 1962).
J'ai vu d'autres harmonies numériques dans le sonnet de Perec, étudiées ici, et il s'est assez vite imposé à moi que ces diverses harmonies ne pouvaient être intentionnelles, ce qui rejoignait les conclusions de mes recherches précédentes. J'élude à nouveau toute tentative de rationalisation de ce phénomène.
J'ai fait en 1999 la connaissance de JB Pouy qui, séduit par mes recherches, m'a permis de publier Sous les pans du bizarre, où j'ai pu exposer mes recherches virgiliennes sous forme romancée. Comme j'étais toujours obsédé par le sonnet de Perec, et que le roman avait 14 chapitres, j'ai codé dans chaque chapitre un vers de Vocalisations, par des lettres d'un corps légèrement supérieur à celui du texte.
Au-delà de la preuve tangible de ma fascination pour ce sonnet, ce jeu s'est avéré riche en coïncidences, au plus bref:
- j'ai appris ensuite que Ricardou avait codé pareillement en 1972 un sonnet dans un texte, par des capitales; il s'agissait également de la réécriture d'un célèbre sonnet;
- alors que j'achevais mon roman paraissait Pandore et l'ouvre-boîte, offrant de fabuleuses similitudes avec lui, dont la présence d'un sonnet (en clair, mais son acrostiche non explicité était la clé du roman);
- dans d'incroyables circonstances, je découvris en 2016 des messages codés, par des lettres en caractères gras, dans Le secret dévoilé; le premier de ces messages était une phrase en 11 mots et 56 lettres de valeur 11 fois 56.
En avril 2000, alors que mon roman n'était pas encore paru, le forum Anagrammy awards organisa un concours d'anagrammes traduisant Vocalisations (dans la traduction anglaise de La disparition, le sonnet de Perec avait été publié tel quel, car Voyelles est très connu outre-Manche).
Je n'appris ce fait qu'en avril 2004. Il y avait eu trois anagrammes, l'une à l'échelle du poème entier, une autre à l'échelle de la strophe, et la dernière à l'échelle du vers (les voici ci-contre, cliquer pour agrandir). Aucune anagramme n'avait 112 mots, et il me vint l'idée de réaliser ma propre anagramme, en français, avec d'abord l'idée de conserver 112 mots, puis celle de magnifier l'harmonie originelle avec chaque vers comptant 8 mots et la valeur 448, 8 fois 56.
La tâche était nouvelle pour moi, et je l'ai laissée de côté jusqu'à ce que Gef mette en ligne le Gématron, en décembre 2006. J'ai mené à bien le projet prévu, et donné le résultat sur la liste oulipo le 8 décembre.
21 mois plus tard, je me réveillai avec une étrange idée imprimée en tête. Le 4/4/44, donné par Jung dans ses mémoires pour le jour d'un étrange événement, l'échange de sa destinée avec celui du médecin qui l'avait sauvé d'un infarctus, ce 4/4/44 se situait exactement aux 4/5es de la vie de Jung.
Je dus consulter le net pour me remémorer ses dates, et découvrir que, du 26 juillet 1875 vers 20 heures au 6 juin 1961 vers 16 heures, Jung avait vécu 31360 jours et 20 heures, et que les 4/5es de cette période tombaient le 4/4/44 à midi.
En négligeant les heures, la période unitaire est de 6272 jours, 4 fois 6272 jours du 26/7/1875 au 4/4/44, 6272 jours du 4/4/44 au 6/6/61.
Je n'ai pas tardé à m'ébaubir de ce que, moi qui avais découvert (si l'on peut dire puisque "on" me l'avait soufflé) cette relation 5 fois 6272, j'étais aussi celui qui s'était émerveillé de la valeur 6272 du sonnet de Perec, et avait composé le 5e arrangement de ses lettres. Et c'était la quintessence jungienne qui m'avait conduit à ce sonnet.
En fait, je m'étais livré à une facétie dans mon codage du sonnet de Perec. Au vers 8, j'avais codé "loocal" au lieu de "alcool", et au vers 13, "radin" au lieu de "nadir", des anagrammes, ce qui fait que mon codage était la première anagramme du sonnet, à l'échelle des mots, même si je n'avais anagrammatisé que 2 mots sur 112.
Ainsi, les 4 premières anagrammes du sonnet étaient
- à l'échelle du poème entier,
- à l'échelle de ses 4 strophes,
- à l'échelle de ses 14 vers,
- à l'échelle de ses 112 mots,
avec 1x4x14x112 = 6272.
J'avais été le premier à proposer une anagramme, sans qu'on puisse imaginer un lien rationnel avec les trois anagrammes suivantes, et la 5e anagramme, à nouveau de mon fait, exploitait l'autre harmonie du sonnet, que ses 112 mots puissent se répartir en 8x14, 8 mots par vers.
Peut-être faut-il prendre quelques instants pour méditer sur ces intrications. Je l'ai fait souvent, incapable d'en déduire mieux qu'une célèbre formule attribuée à divers auteurs (Haldane, Heisenberg...):
Le monde n'est pas seulement plus bizarre qu'on l'imagine, il est plus bizarre que nul ne peut l'imaginer.Et ce n'est pas fini. Comme le Gématron proposait les sections d'or des valeurs calculées des textes soumis, j'ai utilisé cette possibilité dans mon anagramme de 2006, pour les deux sections d’or du sonnet, selon 4 critères :
- ses 112 mots sont répartis en 43-26-43,
- ses 168 syllabes en 64-40-64,
- ses 497 lettres en 190-117-190,
- sa gématrie 6272 en 2396-1480-2396.
Ce n'était qu'une petite difficulté comparée au problème d'avoir 8 mots dans chaque vers totalisant la valeur 448.
Je savais que 1480, la valeur comprise entre les deux sections d'or de 6272, était l'isopséphie (valeur selon l'alphabet grec) du grec χριστός / christós, "christ", parce que divers exégètes y ont vu une signification profonde, parfois liée au nombre d'or. Bien que considérant que le christianisme est une refonte particulièrement débile de divers mythes, j'ai exploité cette correspondance en débutant la section de valeur 1480 par le mot "cristal", d'ailleurs présent dans le vers précédent de Vocalisations.
Ceci a pris un autre sens après avoir découvert que 6272 était le nombre de jours vécus par Jung après le 4/4/44, début de sa convalescence tandis que le docteur qui l'avait sauvé s'alitait pour ne plus se relever.
Jung a attribué sa guérison à Télesphore, dieu de la convalescence, fils d'Asclépios. Peut-être faudrait-il parler de l'archétype "Télesphore", mais Jung lui-même a considéré que sa maladie de 1944 était la conséquence de ce qu'il avait considéré les archétypes comme de simples concepts, alors qu'il s'agirait de "dieux vivants".
Toujours est-il qu'il a remercié Télesphore en 1950, en sculptant la fameuse pierre de Bollingen, un mandala au centre duquel figure l'enfant au capuchon, adorné du symbole de Mercure.
Au-dessus de lui, de part et d'autre des lignes brisées figurant les 4 fleuves de l'Eden, est gravé son nom grec, τεΛες-φορος / Telesphóros, et il se trouve que l'isopséphie de ce nom est également 1480, comme χριστός.
Ainsi, j'avais veillé à construire une section centrale de valeur 1480 pour mon anagramme de valeur 6272, alors que Jung avait placé Télesphore au centre de son mandala.
J'en viens à du neuf, tout ce qui précède ayant déjà été dit dans d'autres pages de Quaternité, avec moult autres détails éplapourdissants. La page Wikipedia grecque consacrée à Télesphore m'a appris qu'il était aussi appelé Σωτήρ / sôter, "sauveur", terme fréquemment associé au Christ (et Jésus, Joshua, signifie "Dieu sauve").
Il se trouve que deux des anagrammes en anglais (ou américain) contiennent le mot "sauveur" (saviour ou savior).
J'en arrive aux récentes coïncidences qui m'ont conduit à reprendre cette affaire.
Le 20 mars, j'assurais ma permanence à la médiathèque d'Esparron. Regardant les BD du fonds, je remarquais Le début de la fin de Marc-Antoine Mathieu, ou La fin du début en renversant l'album.
J'ai déjà regardé des BD de MAM, admiré sa maîtrise graphique, sans cependant parvenir à entrer réellement dans ses intrigues dérangeantes. Comme MAM est apparu récemment à plusieurs reprises dans le blog ami de Patrick Bléron, j'ai feuilleté cet album, que j'avais peut-être déjà regardé depuis sa sortie en 1995.
Il s'agit comme dans d'autres oeuvres de l'auteur de symétries et de jeux de miroirs. Je suis tombé en arrêt devant cette vignette:
Il s'agit d'un annuaire où tous les noms sont palindromes, de même que les numéros de téléphone.
Le pouce du lecteur semble indiquer EROHPSELEHT Thélesphore, en corrigeant une évidente bévue (il y en a quelques autres). J'ignorais que Télesphore était un prénom chrétien, et il y a même eu un pape de ce nom. Curieusement, le pape suivant est Hygin, alors que la soeur la plus connue de Télesphore est Hygie.
La BD a une structure approximativement palindrome, et il y eut le lendemain un étrange écho. A 17 h 06, Marc Parayre, nouveau venu sur la liste oulipo, posta un message recensant diverses BD palindromes. Je consultai le message quelques minutes plus tard, vit que MAM n'était pas mentionné, songeai à le signaler, mais Gef me dama le pas dès 17 h 26, alors même que son exemplaire était depuis longtemps disparu.
Ce 21 avril il y eut un incident à la maison. Aurélie était venue faire des rangements et le déplacement d'un coffre déséquilibra des étagères chargées de centaines de kilos de livres:
Les jours suivants, je débarrassai les rayons, et découvris le 23 dans une rangée de derrière un livre que je pensais ne plus avoir, La négresse blonde de Georges Fourest.
J'ai déjà évoqué Fourest ici, à propos précisément de mon anagramme de Vocalisations, et en remarquant que "fourest" était l'anagramme de "tserouf", sinon son exact renversement phonétique.
Une quinzaine de jours plus tôt, j'avais découvert un livre de Leo Perutz que j'ignorais avoir, Perutz qui me semblait a priori intéressant parce qu'en hébreu son nom est l'anagramme de tserouf, "anagramme", et le roman se révéla effectivement riche en rebonds (voir Quand les anagrammes claironnent).
L'hébreu perutz, "brisure", est de la même racine que Peretz, le nom original de la famille Perec. Cette racine PRÇ, "briser", est le renversement de ÇRP, "purifier", à l'origine du tserouf. Presque une autoréférence, puisqu'il faut briser le mot ou l'expression pour en révéler d'autres sens.
Feuilletant Fourest, la principale chose que j'y ai remarqué est le Pseudo-sonnet asiatique et littéraire, pour sa citation en exergue, due à un certain Télesphore Coulaud, juge de paix.
Ce nom ne semble connu que pour cette citation, le catalogue de la BNF l'ignore, et j'imagine que le fantasque Fourest a pu forger le nom et la citation (ici en wikisource, là l'édition originale).
Quoi qu'il en soit, 3 jours après avoir découvert que Télesphore (ou Thélesphore) existait en tant que prénom, j'en découvre un autre, et je peux certifier que j'aurais remarqué tout Télesphore depuis 2008.
Ceci dit, le nom était tout de même passé en arrière-plan de mes préoccupations, et lorsque le mot tserouf a émergé, je n'ai pas remarqué la proximité des phonèmes permettant de passer de "telesphore" à "le tserophe".
C'est mieux avec le latin Telesphorus, et le Télesphore Coulaud de Fourest m'a conduit à l'anagramme titre, Le tserouph, d'où cela...
D'un autre côté, "tserophe" (tserof) me rappelle que Ricardou a procédé à des sortes d'anagrammes d'une vignette de la Barbarella de Forest, en faisant apparaître ou disparaître certains des 48 secteurs en lesquels il avait divisé l'image, selon un programme arithmétique.
La confrérie des anagrammeurs est réduite, et une communication de Marc Parayre était initialement prévue la même après-midi que la mienne (Du très sage au très fou, du tressage au tserouf), au colloque 2019 de Cerisy, mais il n'a pu se déplacer.
Marc a récemment mis en ligne sa thèse de doctorat, indispensable outil pour pénétrer toutes les finesses de La disparition.
A propos de Perec, la valeur de Télesphore est
TELESPHORE = 123 = GEORGES PEREC.
Mieux,
TELE SPHORE = 42 81, même découpage que NOM PRENOM, ce qui me rappelle la fabuleuse affaire des carrés textuels, où Ricardou a aussi sa part.
Et MAM a précisément donné à son Télesphore (Thélesphore plutôt) un nom qui était le renversement du prénom.
SPHORE me rappelle SEPHOR, transcription de l'hébreu "oiseau", le mot hébreu étant l'anagramme de tserouf, avec une belle relation à la signature de Ricardou, JR stylisé en une patte d'oiseau.
Etymologiquement, Télesphore se scinde plutôt en Teles-phoros, comme l'a fait Jung sur la pierre de Bollingen, et signifie "qui porte la plénitude".
Le 1er avril, j'ai emprunté un autre album de Marc-Antoine Mathieu à la médiathèque de Gréoux, Les sous-sols du Révolu (2006).
L'anagramme y est au premier plan. L'expert EUDES LE VOLUMEUR vient inventorier LE MUSÉE DU RÉVOLU, aussi nommé LE VOULU DÉMESURÉ, L'OEUVRE DU MUSELÉ...
Le climax me paraît être la visite du département des copies, pouvant évoquer Un cabinet d'amateur de Perec. Une vignette montre Le Volumeur et ses assistants examinant un tableau montrant une salle du musée, avec de nombreux tableaux au mur. La vignette suivante prend du recul et montre qu'ils sont perchés sur un échafaudage et que le tableau qu'ils examinaient est un détail d'un grand tableau montrant une salle de musée.
Un peu plus de recul, et il s'avère que le grand tableau fait lui-même partie d'un tableau plus vaste, intitulé LE VOLEUR DU MUSÉE.
Enfin une dernière vignette montre que LE VOLEUR DU MUSÉE fait partie d'un tableau plus vaste, intitulé LE MUSÉE DU VOLEUR, dont Le Volumeur et ses assistants sont des détails...
J'ignorais que LOUVRE avait VOLEUR pour anagramme, et ça me rappelle quelque chose.
Une réplique de la traduction française de Da Vinci code m'a amusé, "Le Louvre, c'est pas la maison!", proférée juste avant l'entrée des héros dans la Salle des Etats où trône la Joconde, car LA MAISON est l'anagramme de MONA LISA.
Or le roman Pilgrim a pour principaux personnages Jung et l'étrange Pilgrim, être quasi-immortel qui a jadis été le modèle de la Joconde, et qui en est le voleur en 1913... "La maison du Louvre" serait donc "Mona Lisa du voleur"...
Je ne peux résister au rappel de l'inoubliable anagramme de Patrice Besnard,
Palais Royal - Musée du Louvre = L'élu rose a voulu sa pyramide
Dernièrement, la liste oulipo s'est intéressée aux "sonnets irrationnels", des poèmes de 14 vers qui empruntent leurs nombres de vers à des nombres irrationnels, ainsi le sonnet pi a des strophes de 3-1-4-1-5 vers.
Gef a proposé la dénomination SIGH, pour Sonnet Irrationnel Généralisé, Hélas!, et cette référence au Charlie Brown de Charles Schulz m'a inspiré, mais selon d'autres modalités.
Mardi 30, j'ai cherché s'il était possible d'avoir 4 strophes (car il m'est essentiel qu'un sonnet ait 4 strophes) formant un nombre divisible par 14. Avec des strophes de 2 à 6 vers, j'ai trouvé 4 possibilités, dont 3542, qui m'a séduit pour diverses raisons:
- 3542 = 14 fois 253, or 253 c'est 23 fois 11, et il est facile d'avoir une moyenne 11 pour un ensemble de lettres;
- 3542 est formé des mêmes chiffres que 34 52, CARL JUNG, mon Charles favori;
- c'est aussi un multiple de 77, et ce 30 avril était le mardi de la Semaine sainte, 77e anniversaire du 4/4/44, mardi d'une autre Semaine sainte.
J'ai donc composé un Sonnet Isocèle Gématrique Holographique répondant à ces contraintes:
strophes de 3-5-4-2 vers, pour un sonnet de valeur 3542
= 14 x 253 (chaque vers vaut 253),
= 77 x 46 (77 nombre de mots),
= 154 x 23 (154 nombre de pieds),
= 161 x 22 (161 nombre de pieds avec les e caducs),
= 322 x 11 (322 nombre de lettres).
Et c’est holographique car ces équilibres se retrouvent dans chaque couple de vers consécutifs.
Voici le sonnet, différant légèrement de celui publié le 30 mars, pour avoir ses 322 lettres appartenant à un ensemble de 24 lettres de valeur 322 (manquent FW):
Il y a deux ans, j'ai publié le 4/4 un poème basé sur l'anagramme et le carré pandiagonal d'ordre 4, dont je suis nettement plus fier que ce SIGH manquant d'idée directrice.
Ce carré d'ordre 4 est pour moi lié à Jung, et les recherches menées alors m'avaient fait découvrir qu'il existait 86 combinaisons de 4 nombres totalisant la constante 34 du carré, 52 (JUNG) faisant partie des symétries du carré, et 34 (CARL) autres.
Une petite curiosité pour finir. Le mercredi 24 mars, 4 jours après avoir découvert l'annuaire palindrome de MAM, j'ai fait un tour au village d'Esparron. Remontant sa rue principale, non nommée, j'ai flashé sur deux voitures côte à côte sur l'un des rares emplacements où il est possible de se garer.
826 628, rappelant les numéros de l'annuaire de MAM, dont certains me sont très significatifs, mais ce sera peut-être pour une autre fois.
Cet emplacement est à 50 m de celui où j'ai vu le 10 JanvieR 18 le cyclo immatriculé J 84 R, alors que mon esprit était obnubilé par les tics de Ricardou, le recours à 48 et 84 correspondant aux nombres de lettres de ses prénom-nom, l'emploi de ses initiales correspondant aux rangs 10-18...
Note du 13/04: A propos de la racine PRÇ, "briser", renversement de ÇRP, "purifier", à l'origine du tserouf, il m'est revenu une curiosité palindromique.
Lors de mon étude de Vocalisations, le sonnet de valeur 56x112, j'avais noté que les seuls mots de ces valeurs étaient NOIR (56), aux rangs 2 et 19, et BROUILLARD (112), au rang 38.
2 fois 56 = 112, 2 fois 19 = 38, ça m'était évocateur, de même que "Noir et Brouillard", surtout chez Perec, "Nuit et Brouillard" étant l'un des 10 couples de La vie mode d'emploi, une contrainte imposant la présence du mot "brouillard" dans 10 chapitres du livre. L'une des occurrences est le lieutenant Nebel ("brouillard"), victime d'un attentat de la Résistance en 1943. Je n'avais pas manqué de relier cette mort à l'allemand Leben, "vie".
NEBEL = 38, le rang de "brouillard" dans le sonnet, et ceci m'avait semblé si significatif que j'avais placé dans mon anagramme de 2006 les mots NOIR-NOIR-BROUILLARD aux mêmes rangs 2-19-38.
J'ignorais alors bien des choses sur l'expérience de Jung en 1944, notamment la coïncidence avec le sonnet, or le premier témoignage écrit en est une lettre de 1945 où les mots Nebel et Leben sont proches:
Ce 21 avril il y eut un incident à la maison. Aurélie était venue faire des rangements et le déplacement d'un coffre déséquilibra des étagères chargées de centaines de kilos de livres:
Les jours suivants, je débarrassai les rayons, et découvris le 23 dans une rangée de derrière un livre que je pensais ne plus avoir, La négresse blonde de Georges Fourest.
J'ai déjà évoqué Fourest ici, à propos précisément de mon anagramme de Vocalisations, et en remarquant que "fourest" était l'anagramme de "tserouf", sinon son exact renversement phonétique.
Une quinzaine de jours plus tôt, j'avais découvert un livre de Leo Perutz que j'ignorais avoir, Perutz qui me semblait a priori intéressant parce qu'en hébreu son nom est l'anagramme de tserouf, "anagramme", et le roman se révéla effectivement riche en rebonds (voir Quand les anagrammes claironnent).
L'hébreu perutz, "brisure", est de la même racine que Peretz, le nom original de la famille Perec. Cette racine PRÇ, "briser", est le renversement de ÇRP, "purifier", à l'origine du tserouf. Presque une autoréférence, puisqu'il faut briser le mot ou l'expression pour en révéler d'autres sens.
Feuilletant Fourest, la principale chose que j'y ai remarqué est le Pseudo-sonnet asiatique et littéraire, pour sa citation en exergue, due à un certain Télesphore Coulaud, juge de paix.
Ce nom ne semble connu que pour cette citation, le catalogue de la BNF l'ignore, et j'imagine que le fantasque Fourest a pu forger le nom et la citation (ici en wikisource, là l'édition originale).
Quoi qu'il en soit, 3 jours après avoir découvert que Télesphore (ou Thélesphore) existait en tant que prénom, j'en découvre un autre, et je peux certifier que j'aurais remarqué tout Télesphore depuis 2008.
Ceci dit, le nom était tout de même passé en arrière-plan de mes préoccupations, et lorsque le mot tserouf a émergé, je n'ai pas remarqué la proximité des phonèmes permettant de passer de "telesphore" à "le tserophe".
C'est mieux avec le latin Telesphorus, et le Télesphore Coulaud de Fourest m'a conduit à l'anagramme titre, Le tserouph, d'où cela...
D'un autre côté, "tserophe" (tserof) me rappelle que Ricardou a procédé à des sortes d'anagrammes d'une vignette de la Barbarella de Forest, en faisant apparaître ou disparaître certains des 48 secteurs en lesquels il avait divisé l'image, selon un programme arithmétique.
Note de mai 22: Un autre Forest est associé à Ricardou, Philippe Forest, notamment auteur de Histoire de Tel Quel (1995), relatant notamment la rupture entre Ricardou et Robbe-Grillet.
La confrérie des anagrammeurs est réduite, et une communication de Marc Parayre était initialement prévue la même après-midi que la mienne (Du très sage au très fou, du tressage au tserouf), au colloque 2019 de Cerisy, mais il n'a pu se déplacer.
Marc a récemment mis en ligne sa thèse de doctorat, indispensable outil pour pénétrer toutes les finesses de La disparition.
A propos de Perec, la valeur de Télesphore est
TELESPHORE = 123 = GEORGES PEREC.
Mieux,
TELE SPHORE = 42 81, même découpage que NOM PRENOM, ce qui me rappelle la fabuleuse affaire des carrés textuels, où Ricardou a aussi sa part.
Et MAM a précisément donné à son Télesphore (Thélesphore plutôt) un nom qui était le renversement du prénom.
SPHORE me rappelle SEPHOR, transcription de l'hébreu "oiseau", le mot hébreu étant l'anagramme de tserouf, avec une belle relation à la signature de Ricardou, JR stylisé en une patte d'oiseau.
Etymologiquement, Télesphore se scinde plutôt en Teles-phoros, comme l'a fait Jung sur la pierre de Bollingen, et signifie "qui porte la plénitude".
Le 1er avril, j'ai emprunté un autre album de Marc-Antoine Mathieu à la médiathèque de Gréoux, Les sous-sols du Révolu (2006).
L'anagramme y est au premier plan. L'expert EUDES LE VOLUMEUR vient inventorier LE MUSÉE DU RÉVOLU, aussi nommé LE VOULU DÉMESURÉ, L'OEUVRE DU MUSELÉ...
Le climax me paraît être la visite du département des copies, pouvant évoquer Un cabinet d'amateur de Perec. Une vignette montre Le Volumeur et ses assistants examinant un tableau montrant une salle du musée, avec de nombreux tableaux au mur. La vignette suivante prend du recul et montre qu'ils sont perchés sur un échafaudage et que le tableau qu'ils examinaient est un détail d'un grand tableau montrant une salle de musée.
Un peu plus de recul, et il s'avère que le grand tableau fait lui-même partie d'un tableau plus vaste, intitulé LE VOLEUR DU MUSÉE.
Enfin une dernière vignette montre que LE VOLEUR DU MUSÉE fait partie d'un tableau plus vaste, intitulé LE MUSÉE DU VOLEUR, dont Le Volumeur et ses assistants sont des détails...
J'ignorais que LOUVRE avait VOLEUR pour anagramme, et ça me rappelle quelque chose.
Une réplique de la traduction française de Da Vinci code m'a amusé, "Le Louvre, c'est pas la maison!", proférée juste avant l'entrée des héros dans la Salle des Etats où trône la Joconde, car LA MAISON est l'anagramme de MONA LISA.
Or le roman Pilgrim a pour principaux personnages Jung et l'étrange Pilgrim, être quasi-immortel qui a jadis été le modèle de la Joconde, et qui en est le voleur en 1913... "La maison du Louvre" serait donc "Mona Lisa du voleur"...
Je ne peux résister au rappel de l'inoubliable anagramme de Patrice Besnard,
Palais Royal - Musée du Louvre = L'élu rose a voulu sa pyramide
Note du 13/04: J'avais en réserve de lecture un livre emprunté à la médiathèque, Un dernier coup de théâtre,
de Robert Deleuse (2012). C'est un pavé dont l'absence d'alinéas dans
les chapitres ne facilite pas la lecture, mais on en trouve ici une critique favorable.
J'ai voulu le lire parce que Deleuse est l'auteur du Poulpe qui a suivi La disparition de Perek, lu récemment, La bête au bois dormant.
Bref, le dramaturge Romain Delorme est assassiné, et son ancienne amie Marion Moderel mène l'enquête. Elle est d'abord présentée comme "Mademoiselle Moderel" (page 27), et ceci m'a fait deviner son prénom, car MODEREL est l'anagramme de DELORME. Quelques jours plus tôt, j'avais également deviné le prénom de LE VOLUMEUR dans la BD de MAM, d'abord présenté comme "Monsieur Le Volumeur" (page 7).
Note du 11/5: J'ai emprunté samedi dernier une nouveauté de la médiathèque d'Esparron, Jeux de dupes de Maud Tabachnik. C'est l'histoire d'un écrivain amateur qui perd son manuscrit, et qui le découvre quelques mois plus tard publié sous le nom d'un autre, obtenant le prestigieux prix Liancourt. Le VOLEUR se nomme Jean RUELOV.
Le héros du roman volé se nomme Charles LAYOR, et je m'ébahis du double écho avec l'anagramme donnée plus haut de Palais-ROYAL Musée du LOUVRE.
Je crois n'avoir jamais lu de roman de Maud Tabachnik précédemment. J'en avais essayé un que j'avais abandonné.
J'ai voulu le lire parce que Deleuse est l'auteur du Poulpe qui a suivi La disparition de Perek, lu récemment, La bête au bois dormant.
Bref, le dramaturge Romain Delorme est assassiné, et son ancienne amie Marion Moderel mène l'enquête. Elle est d'abord présentée comme "Mademoiselle Moderel" (page 27), et ceci m'a fait deviner son prénom, car MODEREL est l'anagramme de DELORME. Quelques jours plus tôt, j'avais également deviné le prénom de LE VOLUMEUR dans la BD de MAM, d'abord présenté comme "Monsieur Le Volumeur" (page 7).
Note du 11/5: J'ai emprunté samedi dernier une nouveauté de la médiathèque d'Esparron, Jeux de dupes de Maud Tabachnik. C'est l'histoire d'un écrivain amateur qui perd son manuscrit, et qui le découvre quelques mois plus tard publié sous le nom d'un autre, obtenant le prestigieux prix Liancourt. Le VOLEUR se nomme Jean RUELOV.
Le héros du roman volé se nomme Charles LAYOR, et je m'ébahis du double écho avec l'anagramme donnée plus haut de Palais-ROYAL Musée du LOUVRE.
Je crois n'avoir jamais lu de roman de Maud Tabachnik précédemment. J'en avais essayé un que j'avais abandonné.
Dernièrement, la liste oulipo s'est intéressée aux "sonnets irrationnels", des poèmes de 14 vers qui empruntent leurs nombres de vers à des nombres irrationnels, ainsi le sonnet pi a des strophes de 3-1-4-1-5 vers.
Gef a proposé la dénomination SIGH, pour Sonnet Irrationnel Généralisé, Hélas!, et cette référence au Charlie Brown de Charles Schulz m'a inspiré, mais selon d'autres modalités.
Mardi 30, j'ai cherché s'il était possible d'avoir 4 strophes (car il m'est essentiel qu'un sonnet ait 4 strophes) formant un nombre divisible par 14. Avec des strophes de 2 à 6 vers, j'ai trouvé 4 possibilités, dont 3542, qui m'a séduit pour diverses raisons:
- 3542 = 14 fois 253, or 253 c'est 23 fois 11, et il est facile d'avoir une moyenne 11 pour un ensemble de lettres;
- 3542 est formé des mêmes chiffres que 34 52, CARL JUNG, mon Charles favori;
- c'est aussi un multiple de 77, et ce 30 avril était le mardi de la Semaine sainte, 77e anniversaire du 4/4/44, mardi d'une autre Semaine sainte.
J'ai donc composé un Sonnet Isocèle Gématrique Holographique répondant à ces contraintes:
strophes de 3-5-4-2 vers, pour un sonnet de valeur 3542
= 14 x 253 (chaque vers vaut 253),
= 77 x 46 (77 nombre de mots),
= 154 x 23 (154 nombre de pieds),
= 161 x 22 (161 nombre de pieds avec les e caducs),
= 322 x 11 (322 nombre de lettres).
Et c’est holographique car ces équilibres se retrouvent dans chaque couple de vers consécutifs.
Voici le sonnet, différant légèrement de celui publié le 30 mars, pour avoir ses 322 lettres appartenant à un ensemble de 24 lettres de valeur 322 (manquent FW):
à dire sage le nom universel,
assumé, je réitère l'isocèle,
en une votive leçon de recel.
mixez, avec aloès et aveline,
de l'oxyde mâtiné de romarin,
un qat azoté. nivale cocaïne!
selon un as adulé du baratin,
il a réagi, molle sérotonine.
l'os abîmé musèle le vétéran,
on se désabuse, vénus océane,
y rêver en éloge ce talisman,
ode du trapu, haïku mélomane.
le poème dira mon âgé trésor,
un ami haï, cardinal oxymore.
assumé, je réitère l'isocèle,
en une votive leçon de recel.
mixez, avec aloès et aveline,
de l'oxyde mâtiné de romarin,
un qat azoté. nivale cocaïne!
selon un as adulé du baratin,
il a réagi, molle sérotonine.
l'os abîmé musèle le vétéran,
on se désabuse, vénus océane,
y rêver en éloge ce talisman,
ode du trapu, haïku mélomane.
le poème dira mon âgé trésor,
un ami haï, cardinal oxymore.
Il y a deux ans, j'ai publié le 4/4 un poème basé sur l'anagramme et le carré pandiagonal d'ordre 4, dont je suis nettement plus fier que ce SIGH manquant d'idée directrice.
Ce carré d'ordre 4 est pour moi lié à Jung, et les recherches menées alors m'avaient fait découvrir qu'il existait 86 combinaisons de 4 nombres totalisant la constante 34 du carré, 52 (JUNG) faisant partie des symétries du carré, et 34 (CARL) autres.
Une petite curiosité pour finir. Le mercredi 24 mars, 4 jours après avoir découvert l'annuaire palindrome de MAM, j'ai fait un tour au village d'Esparron. Remontant sa rue principale, non nommée, j'ai flashé sur deux voitures côte à côte sur l'un des rares emplacements où il est possible de se garer.
826 628, rappelant les numéros de l'annuaire de MAM, dont certains me sont très significatifs, mais ce sera peut-être pour une autre fois.
Cet emplacement est à 50 m de celui où j'ai vu le 10 JanvieR 18 le cyclo immatriculé J 84 R, alors que mon esprit était obnubilé par les tics de Ricardou, le recours à 48 et 84 correspondant aux nombres de lettres de ses prénom-nom, l'emploi de ses initiales correspondant aux rangs 10-18...
Note du 13/04: A propos de la racine PRÇ, "briser", renversement de ÇRP, "purifier", à l'origine du tserouf, il m'est revenu une curiosité palindromique.
Lors de mon étude de Vocalisations, le sonnet de valeur 56x112, j'avais noté que les seuls mots de ces valeurs étaient NOIR (56), aux rangs 2 et 19, et BROUILLARD (112), au rang 38.
2 fois 56 = 112, 2 fois 19 = 38, ça m'était évocateur, de même que "Noir et Brouillard", surtout chez Perec, "Nuit et Brouillard" étant l'un des 10 couples de La vie mode d'emploi, une contrainte imposant la présence du mot "brouillard" dans 10 chapitres du livre. L'une des occurrences est le lieutenant Nebel ("brouillard"), victime d'un attentat de la Résistance en 1943. Je n'avais pas manqué de relier cette mort à l'allemand Leben, "vie".
NEBEL = 38, le rang de "brouillard" dans le sonnet, et ceci m'avait semblé si significatif que j'avais placé dans mon anagramme de 2006 les mots NOIR-NOIR-BROUILLARD aux mêmes rangs 2-19-38.
J'ignorais alors bien des choses sur l'expérience de Jung en 1944, notamment la coïncidence avec le sonnet, or le premier témoignage écrit en est une lettre de 1945 où les mots Nebel et Leben sont proches:
Lorsqu'on parvient à se débarrasser de la volonté furieuse de vivre et qu'on a l'impression de tomber dans un brouillard sans fond, commence la vraie vie, avec tout ce pourquoi on était fait et qu'on n'avait jamais atteint.Le texte original du passage significatif est "als fiele man in einen bodenlosen Nebel, dann beginnt das wahre Leben".
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