21.10.15

quarante-quatre coups de dés ressusciteront Lazare

à DE de Nantes

  Le précédent billet réunissait deux thèmes du Cachet de la poste de mon ami Jean-Pierre Le Goff, le dé, et la période de 44 décimales de la fraction 10/89 correspondant à l'addition de tous les termes de n'importe quelle suite additive de type Fibonacci, en décalant chaque terme d'un rang vers la droite.
  J'y étais venu par la période de 88 décimales de la fraction 1/109, correspondant à l'addition de tous les termes de n'importe quelle suite additive de type Fibonacci, en décalant chaque terme d'un rang vers la gauche. Cette période est répertoriée sur le site AOIS sous le numéro 21113 qui m'a été aussitôt évocateur, voir pourquoi dans les précédents billets.

  La récurrence ces derniers temps de nombres composés des 5 chiffres 1-1-1-2-3 m'a rappelé celle des chiffres 4-5-6-6-6, repérée depuis près de 10 ans pour la fantastique coïncidence du nombre 46665 présent dans des conditions extraordinairement similaires dans deux oeuvres, le film Pi d'Aronofsly et le roman House of Leaves de Danielewski (voir notamment ce billet).
  J'ai donc vu un écho entre ces combinaisons, de 3 chiffres consécutifs avec l'un des chiffres présents 3 fois, mais ce n'est que lorsque Jean-Pierre m'a rappelé le dé que j'ai songé que les chiffres en cause dans ces séries de coïncidences étaient les points du dé, répartis de telle façon que les faces 4-6-5 sont opposées aux faces 3-1-2.

  Je rappelle que le courrier Az-zahr, "le dé" en arabe, m'a permis dans le précédent billet d'envisager un sens à la structure du roman Hasard de Le Clézio, en séquences de 3-5-2-6-4 chapitres. Dans Pi et House of Leaves, le nombre 46665 précède immédiatement un nombre final qui est une nette allusion au titre de l'oeuvre, 748/238 pour l'un (=3,14...), 081512 pour l'autre (à lire 8-15-12, rangs des lettres H-O-L, acronyme du titre).

  Je vois des échos avec JPLG dans ces deux oeuvres, car Pi conte la découverte d'un code de 216 chiffres donnant une toute-puissance sur l'univers, et Jean-Pierre, dans ses interventions postérieures à celles du Cachet de la poste, a utilisé à maintes reprises le nombre 216, obtenu en fusionnant les 21 points du dé et ses 6 faces; heureux hasard, 216 est le cube de 6.
  Quant à House of Leaves, je développais sur le billet précité 46665 l'idée que Danielevski connaissait les spéculations fumeuses de la "quine des bâtisseurs" du Cahier de Boscodon, dont quelques feuilles sont parvenues à JPLG, le grain d'orge et la coudée royale de 52,36 cm ayant résonné avec ses préoccupations antérieures et éveillé son intérêt pour le nombre d'or et Fibonacci. C'est précisément le document 46665,
et lui seul, qui mentionne les 20 cubits,"20 coudées", de la maison Navidson, et je remarque au passage la ressemblance du latin cubitus, "coude", avec cubum, "cube". Si la parenté étymologique n'est pas avérée, c'est au moins le même mot qui désigne le cube et le dé dans diverses langues, comme le grec, kubos, ou l'hébreu moderne, kubia.

  J'ai rencontré récemment une autre coïncidence 4-5-6-6-6 avec la moitié de la somme des 512 nombres du cube de Gustavus Frankenstein, 65664, renversement de 46656, cube de 36 ou carré de 216. Je rappelais à cette occasion une coïncidence autoréférente de la suite 46656 de l'OEIS, à laquelle j'ai aussitôt repensé en découvrant la suite 21113 correspondant aux 108 chiffres de la période 1/109.

  Après Le rayon du grain d'orge, où JPLG souligne la relation entre les 44 décimales cycliques de la division 10/89 et le diamètre du grain d'orge des "initiés boscodoniens", ce qui n'a rien d'un hasard comme il l'a été vu, le courrier suivant, Inscription de quarante-quatre lettres exactement, continue dans la même voie, et JPLG y donne quelques exemples de formules plus ou moins autoréférentes en 44 lettres, telle le titre du courrier, et notamment
La Loire-Inférieure est devenue la Loire-Atlantique
Grimper quatre à quatre les quarante-quatre marches
Quarante-quatre divisera mille neuf cent trente-six
  J'y remarque un 4/4/44, et un passage par le Gématron m'amène à diverses constatations :
LOIRE-ATLANTIQUE = 179 = QUARANTE-QUATRE,
le nouveau nom reflétant donc le numéro du département.
QUATRE/QUATRE/QUARANTE-QUATRE = 343,
soit le cube de 7, somme de deux faces opposées du dé.
MILLE NEUF CENT TRENTE-SIX = 273,
soit 21 x 13, ou 21 x 1 x 13. 1936 est le carré de 44, et aussi l'année de naissance de Perec, ce qui n'est probablement pas sans rapport avec son recueil Alphabets, composé de 1936 "vers" de 11 lettres, chaque vers formé de ESARTULINO et d'une des 16 autres lettres de l'alphabet. J'ai déjà vu diverses coïncidences 21/13 dans Alphabets (illustré par Dado, "dé"), et apprécie donc cette nouvelle relation. J'avais déjà vu un autre nombre en toutes lettres de même valeur :
TROIS CENT SOIXANTE-CINQ = 273

  J'en viens tout naturellement à calculer
MILLE NEUF CENT QUARANTE-QUATRE = 318,
nombre rencontré à maintes reprises, notamment vu comme 31/8, 31 août du calendrier vulgaire où je voyais surtout le 21/13 du calendrier pataphysique, mais le 31/8 vulgaire est aussi le 243e jour de l'année de 365 jours, et la valeur de l'arabe الزهر, "le dé", est aussi 243.
  A ce propos, j'ai trouvé une nouvelle page sur l'étymologie de "hasard", sur un site consacré au bateau Azart, "art de A à Z", sur lequel se produit depuis 1989 une troupe de théâtre. Ce bateau a retrouvé des voiles en 2009, comme la Nef des fous dont il se veut le continuateur, comme le Azzar de Le Clézio.

  J'ai aussi donné à ce billet un titre en 44 lettres,
     quarante-quatre coups de dés ressusciteront Lazare,
en hésitant avec une autre formule :
     quarante-quatre coudées n'ont jamais aboli le hasard,
inspirée par la ressemblance entre "coup de dés" et "coudée".

  Je me suis souvenu qu'un jungien que je lisais passionnément il y a 30 ans, Etienne Perrot, employait volontiers l'expression "Mer Dé", et me suis de(ma)man-dé s'il avait fait un quelconque lien avec le dé à jouer.
  J'ai d'abord tenté une recherche en ligne, infructueuse, dont je donnerai quelques échos plus loin, et il m'a donc fallu éplucher les bouquins. J'ai commencé par le dernier publié, Chroniques de la vie libérée (1990), et j'y ai bien trouvé des "Mer Dé" page 144 et 181, mais suis surtout tombé en arrêt page 27, devant la succession des nombres 21-11-3.
  Avant de voir à quoi se rapporte cette séquence, je rappelle que c'est le numéro 21113 qui m'a fait reprendre le livre de JPLG, grâce auquel j'ai relié le dé aux deux séries de 5 chiffres retrouvées dans diverses circonstances, 46665 et 21113. Le dé m'a rappelé la "Mer Dé" de Perrot, et le dernier livre de Perrot contient cette succession 21113. Je rappelle que la suite OEIS 21113 est ourobore, composée de 108 chiffres répétés à l'infini.
  Je n'ai trouvé dans Chroniques de la vie libérée qu'une seule autre succession de 5 chiffres, le code postal 77590 de Bois-le-Roi.

  Le contexte de la succession 21-11-3 est déconcertant. Perrot s'y souvient de sa première rencontre avec S., en 1971. Cette "prophète" avait reçu divers messages, dont ceci :
Pour préparer ton voyage à Paris, tu dois lire dans l'ordre: Apocalypse 21,11; 3e épître de Jean; évangile de Jean, chapitre 21. N'oublie pas de les lire dans l'ordre.
  Perrot ne commente que par deux phrases :
Peut-être l'audace me sera-t-elle donnée un jour de m'étendre sur ces textes. Il suffira aujourd'hui d'indiquer qu'ils sont reliés par trois thèmes qui, en réalité, n'en font qu'un : la pierre, la vérité intérieure, l'amour.

  Tiens, le titre du livre de Perrot a aussi pour valeur 243, 35, comme les 5 lettres arabes الزهر, "le dé".

Note du 22/10: phrère Laurent me communique la valeur des 5 chiffres du code de Bois-le-Roi,
SEPT SEPT CINQ NEUF ZERO = 273 = 21x1x13

  J'ai feuilleté les autres livres de Perrot pour d'autres informations sur la Mer Dé, expression empruntée à Rabelais, signifiant "mère de Dieu", mais que Perrot emploie surtout en tant que "mère divine", shakti universelle, etc., avec une connotation scatologique tant alchimique que jungienne (In stercore aurum, "l'or dans l'ordure").
  Une figure a attiré mon attention dans le premier livre de Perrot à La Fontaine de pierre, Coran teint (1979) :
 C'est dans sa "Souriate XVI", Le grand ramassis, que Perrot lit "Râ-masse-Is(is)", ou Soleil-poids-Lune, rendu par ce cartouche hiéroglyphique, en référence au "Grand Ramessès", autre graphie, existante, de Ramsès (Ramesses en anglais). Ceci m'a aussitôt évoqué la pierre cubique de Bollingen, sculptée par Jung en 1950, commémorant sa guérison de 1944, avec au centre de la face principale :
  J'y ai souligné les grands symboles du soleil de la lune. La pierre porte aussi, en plus petit, les symboles des 5 planètes, avec Mercure au centre, superposé à Telesphoros, dieu de la guérison. J'ai commenté notamment ici l'adéquation de Soleil et Lune avec les dates essentielles de 1944.
  Je m'émerveille aujourd'hui de trouver une pierre cubique, un dé, à l'emplacement central de Telesphoros-Mercure, et l'approfondissement va mener à d'autres ébahissements.


  Le chapitre est donc intitulé Le grand ramassis, et son association à Ramsès m'a aussitôt évoqué un souvenir de mes études hébraïques. Lors de l'exode hors d'Egypte, les Hébreux étaient accompagnés de ce que la Bible nomme erev rav, littéralement "grand mélange". Il n'apparaît que dans un verset de l'Exode, 12,38, sans plus de renseignements, et un autre terme, asafsouf, "ramassis", est employé en Nombres 11,4, pour désigner les responsables de l'épisode du Veau d'or. L'exégèse juive a pallié ce laconisme par de multiples interprétations diverses.
  Justement le nom grec de Mercure, dieu du hasard, Hermès, et mieux son nom dorien, Hermas, évoque par un "grand mélange" Ramsès.
  L'apparition de Ramsès chez Perrot m'a peut-être incité à penser à l'erev rav, car Ramsès II est souvent cité comme le pharaon de l'Exode. Toujours est-il que Perrot ne fait aucunement référence à l'Exode, et que son "ramassis" est issu d'un commentaire péjoratif de son groupe par une connaissance, commentaire repris à son compte par Perrot, décrétant qu'il n'y a rien à attendre des organisations structurées, et que l'espoir repose sur les marginaux, les rebuts de l'humanité.
  Perrot reprend l'expression à diverses reprises dans ses livres ultérieurs, notamment dans le chapitre de Chroniques de la vie libérée où apparaît 21-11-3. Il la reprend aussi dans Coran teint pour se désigner avec ses amis comme "grand Ramassis" ou "joyeux fous de la Mer Dé" (page 230).
  Si Perrot avait pensé au récit de l'Exode, et l'avait relu dans la traduction TOB (qui peut se lire en hébreu tob, "bien", "bon"), voici qui aurait pu le conforter dans son rapprochement ramassis-Ramessès :
Les fils d’Israël partirent de Ramsès pour Soukkoth, environ six cents milliers de fantassins, les hommes sans compter les enfants. Tout un ramassis de gens monta avec eux, avec du petit et du gros bétail en lourds troupeaux. (Ex 12,37-38)
  Ce n'est pas la seule traduction qui rende erev rav par "ramassis", mais celle-ci est très courante. Ramsès est la ville de Pharaon, capitale de Basse-Egypte, où les Hébreux étaient esclaves, on l'a souvent identifiée à Pi-Ramsès, "maison du fils de Râ", le préfixe "pi" ou "per", "maison", étant présent dans d'autres noms de villes égyptiennes, notamment Pi-Bèseth et Pi-Hahiroth données ainsi dans la Bible.

  Je laisse aux disciples de Perrot le soin de développer ce nouveau lien ramassis-Ramessès, car cette exploration m'a amené une clé d'accès à la maison égyptienne, pi. Je rappelle à nouveau que le nombre 21113 m'a évoqué la formidable coïncidence du nombre 46665 présent dans les deux oeuvres House of Leaves et Pi, et voici que dans la continuité de cette démarche j'apprends que pi peut signifier "maison". L'une des fantaisies du livre de Danielewski est que toutes les occurrences du mot "maison", dans toutes les langues, sont en bleu.
  Il y a un écho immédiat dans le livre, car cette "maison" des feuilles est située au coin de Succoth et de Ash Tree Lane (l'allée du Frêne). Succoth est une autre graphie du Soukkoth vu plus haut, première étape de l'exode des Hébreux, après leur départ de (Pi)-Ramsès. Les passionnés du roman ont exploré cette piste, soulignant que la maison est dans un bourg rural, tandis que Navidson habitait précédemment une grande ville. J'ai avancé dans le billet déjà cité que les 20 coudées de la maison Navidson (du document 46665) pouvaient être inspirées par les 20 coudées de la Maison de YHWH, construite par le fils de David.

  Soukkoth est la première des 42 stations intermédiaires entre Ramsès, ville solaire, et Jéricho, la première ville de Canaan qui sera conquise par les Hébreux. Jéricho, hébreu YRHW, a son nom directement issu de la lune, YRH. Rien n'est dit de ce qu'il est advenu du "ramassis" lors de l'arrivée des Hébreux en Canaan.

  Je m'étais inscrit en 2007 aux forums Danielewski pour partager mes découvertes, et en réexaminant mes messages je vois que j'y ai parlé le 14/11/09 de Perrot et de son Coran teint. J'ai la curiosité de regarder quel était le numéro du message sur le forum, avec en tête la séquence 21-1-13, et je découvre :
(...)/house-of-leaves-aa/5613-negations?p=132101#post132101
  Je ne tarde pas à transformer en 13-21-01, soit l'ordre dans lequel j'ai reçu les Rail Noir du 31 août au 19 septembre, ordre correspondant au Pocket n° 13211, Le fils de la Lumière de Christian Jacq dans sa série Mozart. Or "fils de la lumière" est le sens de Ra-msès, et Jacq a d'ailleurs également intitulé Le Fils de la lumière le premier volet de sa série Ramsès.
  Il n'aurait plus manqué que le message concerne le Grand Ramassis, mais il s'agit de la Souriate III, Le Pélican, en référence aux Pelican Poems de Johnny Truant, qui suivent les documents 046665 et 081512 dans House of Leaves. Dans la traduction française, ils sont devenus Poèmes Pelikan de Johnny Errand, au passage anagramme de Darren (Aronofsky).
  Perrot s'est livré à un jeu sur le mot "pélican", similaire à celui sur "ramassis". Au lieu du soleil et de la lune, le traducteur du Yi King met en avant deux autres principes opposés, Feu et Eau, en chinois Li et K'an.
  Il passe au français pour obtenir un symbole de conjonction, la Paix. Paix, Feu, et Eau sont des hexagrammes du Yi King, portant les numéros 11-30-29. Je reprends ci-contre l'image que j'avais envoyée au forum, groupant les symboles donnés par Perrot sur deux pages différentes.
  La lecture Paix-Li-K'an viendrait en fait d'une amie de Perrot, qui l'aurait reçue en rêve. Il lui aurait aussi été transmis une adresse, "113 rue des Noûtiers". Perrot interprète selon Nout, déesse du ciel égyptienne; les Noûtiers seraient donc les Fils du Ciel, confirmant le passage par le Yi King. Il réarrange alors les numéros des hexagrammes pour obtenir 29113(0), code postal d'Audierne, sa ville de naissance.
  Je remarque que ceci nécessite l'écart du 0, comme je l'ai fait pour le post 1321(0)1, comme Danielewski l'a probablement fait pour le document (0)81512.
  La pointe du Râ(z) n'est peut-être pas loin de l'Ys(is) engloutie...

  Je renvoie à la Souriate III de Coran teint pour d'autres circonstances extraordinaires entourant ce pélican. Si certaines demandent l'acceptation du lecteur, je n'ai pour ma part aucun mal à les trouver plausibles, vu le déferlement de coïncidences accompagnant cette relecture. Toutefois je continue à clamer qu'une coïncidence, quelle qu'elle soit, ne démontre rien d'autre qu'elle-même et ne saurait démontrer la validité des démarches de ceux qu'elle touche.

  J'avais posté mon message 132101 sur un sujet déjà existant, démarré par l'allemande Magda le 3 février 09 (la récente lecture du Labyrinthe de la rose m'a rendu conscient que ce jour est le 34e de l'année). J'avais choisi ce sujet à partir d'une recherche sur KAN, m'ayant conduit au second message de Magda, où elle parle de Hofstadter et de son Gödel, Escher, Bach, ainsi que des mots japonais KAN et MU, signifiant "vide", "trou" (hole), qu'elle voit sous diverses formes dans House of Leaves. Si KAN  a été ma raison première, je pense avoir remarqué MU, composé des lettres 13-21 de notre alphabet.
  Tiens, cette page sur Audierne m'a appris que le nom du port était pour la première fois répertorié en 1321. C'est la première fois que je rencontre cette date, alors que j'ai vu 2113 dans 3 romans de SF, notamment celui de AA Attanasio que j'avais depuis longtemps avant d'échanger quelques posts avec l'auteur sur le forum jungien Unus Mundus, UM.
  Justement, le célèbre livre de Hofstadter est bien connu par l'acronyme GEB, avec d'ailleurs une autoréférence dans le livre lui-même, et l'acronyme apparaît dans le post de Magda.
  Or Geb est encore le nom égyptien de la Terre, comme Nout est celui du Ciel, et je n'ai aucun souvenir d'avoir alors fait le rapprochement avec les Noûtiers du rêve de l'amie de Perrot.
   Et pourtant... car même si je ne suis aucunement adepte du Yi King, je sais que ses deux éléments de base, le trait plein Yang et le trait brisé Yin, sont assimilés au Ciel et à la Terre.
  C'est ainsi que le Ciel et la Terre sont deux des 8 trigrammes de base, avec le Feu et l'Eau (lí-kǎn vus plus haut). Deux trigrammes Yang donnent l'hexagramme 1, le Ciel, qián, ䷀, tandis que deux trigrammes Yin donnent l'hexagramme 2, la Terre, kūn, ䷁. Les deux autres combinaisons donnent le n° 11, la Paix, tài, ䷊, et le n° 12, la Stagnation, , ䷋.

   ? eh oui ! De plus l'hexagramme peut évoquer une maison, comme le pi égyptien. Ma relecture du Livre de saphir m'a donné l'occasion d'y donner le hiéroglyphe per ou pi, "maison",
en raison de la présence d'une lettre beth, "maison", renversée à 180° dans l'énigme menant à la découverte du 3e des 6 triangles équilatéraux composant un Sceau de Salomon, à Salamanque qui pourrait être une autre ville de la "Paix", salman, shalom, tài, ䷊, entre les triangles symbolisant le Feu et l'Eau, lí-kǎn.
  Lorsque ce n'est pas une transcription d'un mot égyptien, l'hébreu pi, פי, est la forme construite du mot , "bouche", qui est aussi le nom de la lettre P, פ, dans l'alphabet acronymique sémitique. Ceci me donne l'occasion de rappeler que D, ד, est dans cet alphabet daleth, "porte", devenue dans notre alphabet , homonyme du dé à jouer, parfois pi-pé.

  Le cartouche Râ-masse-Is figurait au bas de la page 131 de Coran teint, et j'avais inclus ce numéro dans mon scan parce qu'il m'était significatif et que je comptais redonner l'image après avoir ouvert une "porte" dans le cartouche pour en faire le hiéroglyphe pi (Pi-Ramessès, "maison du fils de Râ"):
  Ceci m'était significatif parce que JPLG associe 21 au dé, somme des points de ses faces, menant donc à 21/131, et parce que la valeur de "dé" seul en arabe, zahr, زهر, est 212. Je développais sur le billet Rêvolutions l'analyse de la suite de 5 termes palindromes
131 - 212 - 343 - 555 - 898
correspondant aux concaténations de 10 termes consécutifs de la suite de Fibonacci, tandis que sa cousine 
112 - 181 - 293 - 474 - 767
correspond identiquement à 10 termes consécutifs de la suite de Lucas.
  J'associe cette suite à Danielewski (=112) car son nom complet est Mark Z Danielewski (=181). Je rappelle qu'il est question du nombre d'or sur le document 046665.

Note du 24/10: çoeur dp me communique que Pharaon, per âa, signifie "grande maison", d'où mon idée de transformer le rectangle entourant le rébus Râ-masse-Is en un grand hiéroglyphe per était tout à fait appropriée. La Bible emploie le mot équivalent paroh pour désigner le roi d'Egypte, qu'il soit Ramsès ou autre, d'où la "maison" égyptienne est omniprésente dans le texte. Par ailleurs le Décalogue désigne l'Egypte comme "maison de servitude" (Ex 20,2).

  Après 131 - 212 vient 343, cube (dé) de 7 évoqué plus haut (valeur de quatre/quatre/quarante-quatre), mais les nouvelles perspectives offertes par le message 132101 sur le forum MZD sont vertigineuses; je n'avais alors aucun souvenir d'y avoir posté quelque chose sur le seul autre rébus  de Coran teint illustrant une conjonction des contraires (pages 19-20).
  Car l'ouverture d'une porte dans le cartouche rectangulaire pour en faire le hiéroglyphe pi peut être assimilée à la mutation d'un trait Yang en un trait Yin, établissant un cousinage avec l'hexagramme , ䷋, la Stagnation, renversement de la Paix, ䷊.
  Si le Ciel, Nout, se mute en la Terre, Geb, on peut aussi songer à la forme renversée BEG qui correspond dans notre alphabet aux lettres de rangs 2-5-7, ouvrant une suite de type Fibonacci qui se poursuit par 12-19-31-50-81-131-212-343-..., et c'est la conjonction 212-131 qui m'avait conduit à inclure le numéro de la page sur mon scan. En breton, beg signifie "bouche", comme pi ou en hébreu...

  Je m'en tiens là pour l'instant, la multitude des échos nécessitant quelque temps d'assimilation, et je reviens à quelque chose de plus "terre à terre" avec ceci, promis plus haut.
  Une recherche "mer dé" "etienne perrot" ne donnait le 15 octobre que 3 résultats, deux pages du blog de Tempérance qui est une connaissance jungienne, mais dont le site est maintenant déclaré dangereux, et une page d'archives des numéros d'août 1895 du Courrier du Finistère, hebdomadaire en breton et français. Il y est question dans le numéro 862 du 3 août d'une vente le 2 septembre suivant de parcelles dont l'un des propriétaires est Jean-Etienne Perrot, et dans le numéro 863 du 10 août de la bénédiction de la Marie-Russe à Argenton, un bateau de sauvetage financé par une donatrice russe anonyme; la "mer dé" vient d'une coupure du texte de l'article (dont la lecture est assez cocasse).
  Je remarque que, sur cette seule page fiable "mer dé" "etienne perrot", il ne s'agit ni d'un réel Etienne Perrot ni de la Mer Dé, et que ce sont des coupures de mots qui ont provoqué ces associations indues. Indues, peut-être pas tant que ça, puisque le bateau est vraisemblablement baptisé d'après Marie, Mère de Dieu, sens convenable de "Mer Dé", mais Rabelais qui semble avoir été l'inventeur de l'expression avait évidemment autre chose en tête. Il est en tout cas connu que les voix qui s'adressaient à Jeanne d'Arc l'appelaient "Fille Dé".
  Par ailleurs il n'est pas étonnant d'avoir un Jean-Etienne Perrot dans le Finistère où est né Etienne Perrot (à Audierne), de même que Jean-Pierre Le Goff (à Douarnenez). Où finit la terre la mer dé-bute...

  J'ai ajouté un entrefilet du n° 862 sur le départ des frères Rorique vers la Guyane. Il s'agit d'une affaire ayant agité l'opinion à l'époque, à tel point que la condamnation à mort de ces assassins avérés, dont la réelle identité était Degrave, a été commuée en 1894. Envoyés aux îles du Salut en 1895, comme Dreyfus, l'un y est mort et l'autre a été gracié en 1899, encore comme Dreyfus, "cette canaille de D.", comme l'accusait l'un des faux documents forgés contre lui.
  Jules Verne a publié en 1902 un roman semblant inspiré par l'affaire des frères Rorique, Les frères Kip, où j'ai vu des indices pouvant indiquer qu'il pensait surtout à l'affaire Dreyfus, regrettant peut-être sa première attitude antidreyfusarde. Je n'avais pas alors vu l'étroit parallélisme temporel entre les deux affaires.
  Curiosité : le billet 20 coudées où j'approfondissais la question des 20 coudées de la Maison des feuilles a pour titre web kipp, pour kippour, car j'avais oublié de donner son titre définitif au billet lorsque je l'ai publié.

  Un petit détail avant de quitter ce Courrier du Finistère (de 1895 je le rappelle), où une pub en page 4 du n° 862, à droite de la vente "Jean-Etienne Perrot", m'a étonné :
  Les seules pages où renvoient ce "kola-coca-kinium" sont les archives du journal. Le début du texte signifie "Nouveau médicament pour soigner la débilité..."
  Me souvenant d'une pub jadis omniprésente, je suis tenté d'en réaliser une anagramme phonétique :

 la Mer Dé zyeute le Kola-Coca

13.10.15

au seuil du hasard


  Plusieurs hasards ont accompagné l'écriture du précédent billet, concernant les Rail Noir 13-1-21, Deuils de miel, Un assassin peut en cacher un autre et Ligne 10, et les Pocket 13121-13211, Deuils de miel et Le fils de la lumière.
  Si ça commence par une série assez rébarbative de nombres, la suite justifiera quelques efforts.

  Je commence par le principal : le 24 septembre, j'ai relu la dernière nouvelle du recueil Dédales Démesurés (1982), De par sa couverture, où Philip K. Dick a imaginé des éditions de luxe reliées en peau de wub, peau qui demeure vivante après la mort de cet animal martien, et qui a pour propriété de modifier les textes selon sa propre philosophie...
  J'ai ensuite découvert sur une page de garde finale un tableau de nombres que j'y avais noté je ne sais plus quand :
  1 10 100  19  81  47  34  13  21 101  29  72  66  6  60  55  5  50
64 95  78 17  61  65 105  69  36  33  3  30  82  57 25  32 102  39
63  85  87 107  89 18  71  56 15  41  83  67 16  51  74  86  97 98
108  99  9  90  28  62  75  96  88  8  80 37 43 103  49  54 104 59
 45 14  31  92  48  44  4  40  73  76 106  79  27  52  84  77  7  70
 46 24  22  2  20  91  38  53  94  68  26  42  93 58  35  23  12  11

  Avant de comprendre de quoi il s'agissait, j'y ai repéré le couple 13-21, déjà souligné jadis, puis ses multiples 65-105, 39-63, 52-84, 26-42, lesquels ont tous trouvé des échos lors de mes recherches jungo-quaternitaires.
  S'il arrive que certaines séries de nombres notées ici ou là me restent totalement impénétrables, je n'ai pas tardé à identifier celle-ci. J'ai depuis plus de 20 ans un livre de Dom Néroman, La plaine de vérité (1951), où l'auteur étudie essentiellement les "roues zoïques", concepts qu'il a lui-même imaginés, et qui n'ont guère perduré car je n'ai trouvé qu'une page sur ce sujet. Au plus bref, une roue zoïque est formée de nombres de 1 à X, tels qu'en multipliant 1 par la raison R, puis le nombre obtenu par R, et ainsi de suite modulo X+1 lorsque le résultat dépasse X, jusqu'à revenir à 1.
  L'auteur qualifie de "magique" une roue dont la raison est 10, parce qu'elle a les mêmes propriétés que les chiffres formant la période de la division 1/(X+1). Par ailleurs une roue est "chrysique" lorsque la somme de deux nombres adjacents égale le nombre suivant, toujours modulo X+1.
  Il n'existe qu'une seule roue "chryso-magique", dont les premiers termes sont donc 1, 10 et 100, telle que dans l'autre sens 100+10 = 1 mod(X+1), ce qui donne pour unique solution X+1 = 109, et bien sûr X = 108.
  L'auteur se bornait à cette constatation, renvoyant pour les développements à son ouvrage de 1943 La leçon de Platon. Comme les nombres 108-109 ont été importants pour moi lors de mes recherches virgilo-rabelaisiennes, j'avais eu la curiosité de calculer les 108 nombres constituant cette unique roue chryso-magique.

  Vu le mode de formation de la suite, il est normal d'avoir le même rapport entre deux termes adjacents, modulo 109, le seul réel hasard étant d'avoir deux nombres de Fibonacci en ordre normal dans ce tableau construit selon une suite additive de type Fibonacci en sens inverse, modulo 109 (ainsi en sens inverse on a 11-12-23-35-58-93, puis 151 modulo 109 = 42).

  J'ai depuis appris la propriété des suites additives de donner une période de N chiffres lorsqu'on additionne leurs termes décalés d'un ou plusieurs rangs. Lorsque le décalage est d'un rang vers la gauche, on obtient, avec la suite de Fibonacci :
  La période de 108 chiffres 0091743...8348623853211 est celle de la fraction 1/109. Si, au lieu de choisir la suite de Fibonacci, on avait pris n'importe quelle suite additive de premiers termes F0 et F1, la somme obtenue aurait aussi une période de 108 chiffres, permutation circulaire de la première période, correspondant à la période de la fraction (10F0+F1)/109. Je conçois que c'est fort difficile à admettre, mais une vérification programmée partant de deux nombres aussi grands que l'on veut montre que "ça marche".
  Ceci a été publié par le matheux indien Kaprekar  en 1940 dans la revue J. Univ. Bombay, qu'il est fort douteux que Néroman ait pu lire, or sa "roue magico-chrysique" 108 procède à l'évidence de la même logique, et il suffit comme il l'indique pour d'autres roues zoïques de réduire les nombres de la roue 108 modulo 10 pour obtenir la période ourobore des fractions 109, correspondant dans le cas présent à 11/109.
  Ainsi un ésotériste fumeux et un authentique matheux sont-ils parvenus à peu près simultanément à des résultats similaires, Néroman ayant peut-être d'ailleurs publié ses roues zoïques avant La Leçon de Platon de 1943.

  Je me suis réveillé tôt le 25 septembre avec une idée ancrée en tête : quel était le numéro du développement périodique de la fraction 1/109 sur l'OEIS, le site consacré aux suites d'entiers ? J'ai aussitôt regardé, et c'est 21113, alors que j'étais en train d'écrire le billet où il était question des numéros 13-21-1 et de leurs permutations.

  Si les 108 chiffres de la période 1/109  correspondent, répétés à l'infini, à la somme des Fibos pondérés par les puissances inverses de 10, décalés vers la gauche, les 44 chiffres de la période 10/89 correspondent dans les mêmes conditions au décalage vers la droite. Cette page en donne la démonstration en français, avec de plus un outil calculant les périodes de n'importe quelle division.

  J'ai appris les propriétés de cette fraction 10/89 dans Le cachet de la poste de Jean-Pierre Le Goff (2000), que j'ai ensuite rencontré et qui est devenu un excellent ami jusqu'à ce qu'il soit emporté par la maladie. Il faisait partie de ces êtres qui semblent attirer les coïncidences, et a été mentionné dans de nombreux billets.
  J'ai donc repris Le cachet de la poste pour y scruter les circonstances de la mention de la fraction 10/89. J'y reviendrai, mais comme à chaque fois que j'ouvre le livre, je le parcours un peu au hasard et tombe ainsi sur le courrier 56 (parmi 122), Az-zahr, débutant par ces mots :
Le mot "hasard" vient de l'arabe az-zahr qui signifie "le dé".
  JPLG y détaille son projet de partir en vélo de Saulieu en Côte-d'Or le 13 septembre 1994 après avoir procédé à un tirage au dé de sa destination parmi 6 villages proches. Le lendemain idem avec 6 nouveaux lieux, et le même processus se déroulerait pendant 21 jours, somme des points des 6 faces du dé. Le lieu de départ avait été choisi pour son code postal, 21210, répétant 21.

  Le 23 septembre dernier, j'ai eu droit à un cadeau de 5 € valable pour toute commande sur un site que j'utilise fréquemment, et ai décidé d'en profiter. J'ai consulté le catalogue de la collection Rail Noir, où un titre a attiré mon attention, Aux Rails Magiques, n° 15, de Georges Foveau. Je l'ai donc commandé, au seul vendeur qui le proposait, vendeur dont j'ignorais tout puisque l'acheteur n'a d'abord accès qu'à un pseudo.
  Le vendeur doit cependant donner son adresse sur le colis, et j'ai appris lorsque je l'ai reçu le 26 qu'il venait de 21210 Saulieu, dont j'ai remarqué le code postal, pour moi écho au 13 dont est natif l'auteur. Si le roman m'a déçu, il a inspiré néanmoins le titre de mon précédent billet.

  Je n'avais aucun souvenir alors du périple de JPLG à partir de Saulieu, choisi précisément pour ce code postal. Je dois avouer que je ne partageais pas la fascination de JPLG pour le dé, comme d'ailleurs celles de Jung ou Dick pour le Yi-King, et que je ne crois pas avoir jamais ainsi forcé le hasard pour décider de quoi que ce soit.
  De même il ne m'est pas immédiat de songer à 21 comme somme des points du dé, et ce az-zahr m'a été aussitôt évocateur. Il y a 3 ans j'ai étudié la curieuse structure du roman Hasard de Le Clézio, en chapitres titrés et non-titrés, composant 5 couples T/N-T où la répartition des nombres 3-5-2-6-4 correspondait au partage idéal selon le nombre d'or de ces 5 premiers entiers supérieurs à 1, qui ne pouvait être obtenu ainsi.
  Je n'avais pas pensé que ces nombres 2-3-4-5-6 pouvaient correspondre aux faces du dé, le 1 à part étant alors le titre même du roman, au statut particulier. Le titre du premier chapitre est Azzar, nom du yacht du cinéaste Moguer, symbole de sa liberté, et son rapport au "dé" est donné explicitement, quoique discrètement :
...il (lui) avait donné le nom de Azzar en souvenir de la petite fleur d'oranger qui ornait la face heureuse du dé avec lequel il se mesurait à la fortune...
  J'en déduis que cette petite fleur tenait lieu de UN sur ce dé, mais n'en ai pas trouvé confirmation absolue, une recherche "face heureuse du dé" ne renvoyant qu'au roman de JMGLC.
  La répartition des séquences 3-5-2-6-4 selon le nombre d’or rappelle que Phi a été défini comme le nombre le plus “hasardeux” qui soit, raison de sa présence dans le monde végétal.

  L'étymologie du mot "hasard" est en fait loin d'être aussi péremptoire que l'assurait JPLG dans son courrier Az-zahr, et les spécialistes du projet Babel s'y sont frottés. Le mot vient selon certains de l'espagnol azar, un jeu de dés particulier; azahar signifie en espagnol "fleur d'oranger", les deux étant probablement liés à l'arabe dialectal zahr, "dé", trouvant peut-être son origine dans l'arabe classique azahr, "fleurs", car à l'origine des fleurs auraient été représentées sur les dés. Une autre étymologie fait venir directement le mot de l'arabe, au retour des Croisades.
  Toujours est-il qu'un "roman-dé" avec 21 éléments titrés ou non titrés composant une répartition aléatoire de 1-2-3-4-5-6, c'est assez parlant, encore plus extraordinaire si ce n'est pas intentionnel, et encore plus si le titre se réfère effectivement à la face UN du dé.

  Ayant réemprunté Hasard à ma médiathèque, j'ai aussi repéré le titre Révolutions (2003), qui m'est depuis devenu évocateur, ayant titré rêvolutions le billet du 30 juin 2104, parce que le découpage voyelles/consonnes de ce mot conduit à 65/105 = 13/21 (65 et 105 se suivent sur la roue "magico-chrysique", comme 13 et 21).
note du 18 janvier 17: et 105 et 65 ont pour opposés sur cette roue 4 et 44.
  J'ai emprunté Révolutions, roman autobiographique composé de 7 parties, chaque partie étant aussi composée de sections parfois titrées, parfois non. Je n'ai ici vu aucune logique dans leur répartition (16 titrées, 37 non), ce qui peut étayer l'idée que celle de Hasard était due au hasard...

  En cherchant un dé espagnol avec une fleur d'oranger azahar ou azzar, j'ai trouvé cette page récente en espagnol où il est dit que azar, "hasard", vient du fait que des "fleurs", zahr, figuraient sur le dé arabe, zahr étant devenu par métonymie "dé", et aussi un cas défavorable, car il existait un jeu où il valait mieux ne pas tirer la face présentant une fleur d'oranger. Est-ce la face 1 ou 5 ? ce dé az-zahr (ou al-zahr) ne respecte pas la loi de somme 7 des faces opposées.
  Je ne sais comment élucider ce qui semble en contradiction avec le azzar de JMGLC, mais cette recherche m'a appris que "dé" se disait dado en espagnol, me rappelant aussitôt que l'illustrateur du recueil Alphabets de Perec était Dado. Je ne suis pas le seul amateur de Perec à trouver que les illustrations ne mettent guère en valeur les hétérogrammes, et il n'y a eu aucune concertation entre les deux hommes à ce sujet, Dado ayant même avoué à Perec ne pas avoir lu les poèmes...
  Voici l'illustration ornant la page annonçant le chapitre D, comme "dé" ou comme Dado, pseudo du monténégrin Miodrag Djuric, je ne sais si c'est en rapport avec le dé espagnol. Je me suis demandé si le mot "dé" apparaissait dans le recueil, ce qui est facile puisque seuls les onze poèmes en "D" sont concernés, et il y en a un et un seul, celui qui a le numéro 21 (comme les points du dé !) dans le recueil, s'achevant par
Un art solidaire lut; son dé, à l'insu, dort.
  Dado était un ami de Hans Bellmer et Unica Zürn, qu'il a choisie pour marraine de sa seconde fille. Je n'ai jusqu'ici mentionné qu'une seule fois la propriété des périodes des fractions 1/109 et 10/89 de donner les sommes des Fibos décalés d'un rang à gauche ou à droite, et c'était au début de la page LE SORT A UNI ça, ensuite consacrée à Unica et Hans. Ce titre était dicté par la série ESARTULINO(C), et j'y donnais ensuite les citations essentielles de Bellmer, avec ici un mot commun souligné :
  Un "génie" ardemment appliqué derrière le "moi" semble ajouter beaucoup du sien afin que "je" perçoive et imagine. Un génie irrespectueux sans doute, pour qui la logique d'identité, la séparation du corps d'avec l'esprit ou les balivernes du "bien" et du "mal" sont tout au plus matière à plaisanteries et qui ne chante de tout cœur que la gloire de l'improbable, de l'erreur et du hasard.
  Ce qui n'est pas confirmé par le hasard n'a aucune réalité.

  Je rappelle que Unica Zürn est étroitement associée à mon intuition du 8/09/08.

   La naissance de Dado au Montenegro me rappelle que j'ai été tenté d'explorer cette piste à propos du château de Montalbán, au coeur du Sceau de Salomon à l'échelle de l'Espagne imaginé par Sinoué dans les 34 chapitres du Livre de saphir. Comme le 3e des 6 triangles composant ce Sceau était trouvé à la fin du 21e chapitre, je m'étais inspiré de Sceaux trouvés en ligne pour construire cette figure, avec un 21 au centre "montalbanais".


  Az-zahr était le courrier 56 du Cachet de la poste, et j'y étais arrivé en cherchant dans le livre le courrier sur la période de 44 chiffres de la fraction 10/89, soit le courrier 112, Le rayon du grain d'orge, dont le rang était un beau hasard puisque ce rayon correspondrait en centimètres à cette fraction, dont les premiers chiffres sont 0,112(359...)
  Il faut se reporter au courrier 68, Un sucre d'orge long d'une coudée, pour y apprendre que JPLG avait eu communication de quelques feuilles du Cahier de Boscodon n° 4, donnant les mesures de la "quine des bâtisseurs romans", mesures dites calculées à partir du diamètre du grain d'orge, 0,2247 cm, et de la suite de Fibonacci. J'ai parlé notamment ici de cette fantaisie, où c'est en fait plutôt le diamètre du grain d'orge qui a été calculé d'après la suite de Fibonacci et l'empan imaginé à exactement 20 cm par le chanoine Jean Bétous (valeur 112).
  Ce n'est donc pas un hasard si le diamètre du grain d'orge des "initiés" est le double de 10/89, puisqu'il a été obtenu par la division 20/89, mais c'est une réelle coïncidence que le dénominateur des fractions donnant la période de toutes les suites additives de type Fibonacci (voir plus haut) soit lui-même un terme de la suite de Fibonacci proprement dite.
  JPLG n'avait pas cherché à vérifier la validité des allégations du document, seules lui importaient les échos avec son obsession essentielle, la perle, qui l'avait mené à l'orge perlé, et au collier inspiré d'un clavier de piano, avec 52 perles blanches et 36 noires. J'imagine l'exaltation qu'il a ressentie en trouvant cette coudée de 52,36 cm issue de l'orge perlé, et ce rayon de l'orge obtenu grâce à un nombre auquel il avait consacré plusieurs courriers, 1089, MILLE QUATRE-VINGT-NEUF en toutes lettres donnant l'anagramme QUEL VERTIGE FULMINANT, titre de son courrier 86.

  Un autre vertige me prend devant les rangs 56 et 112 des courriers Az-zahr et Le rayon du grain d'orge, me souvenant de mon exaltation lorsqu'une démarche empreinte d'une certaine logique m'a conduit début 1997 au sonnet Vocalisations de Perec, et au constat que ses 112 mots totalisaient la valeur 6272 = 112 fois 56. Je rappelle qu'ayant ensuite découvert trois anagrammes du sonnet, il m'est venu l'idée, réalisée en décembre 2006, d'en faire une anagramme en vers comptant chacun 8 mots et la valeur 448 = 8 fois 56.
  Je devais découvrir deux ans plus tard l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44, avec 4 fois 6272 jours de sa naissance à ce jour, comme la valeur des 4 arrangements des lettres du sonnet de Perec antérieurs à mon anagramme, et 6272 jours du 4/4/44 à sa mort...
  Je me souviens avoir beaucoup tâtonné pour trouver le premier vers, où 4 des mots imposés étaient les 4 voyelles autorisées, et que le second vers est venu presque tout seul :
a noir, …, i quinquinas, u troublant, o violin,
an du jour disparu, surtout pas par hasard.
  Eh oui, encore un hasard...

  Je suis loin d'en avoir fini avec JPLG, et j'y reviendrai dans le prochain billet. J'ai donc repris Le cachet de la poste à cause du numéro 21113 de la période de la division 1/109 sur le site AOIS, et j'avais promis une autre coïncidence sur les permutations de 21-1-13.
  Voici. Lors d'un passage à Aix le 12 septembre, j'ai trouvé dans une librairie d'occasion la réédition en Pocket d'un livre que j'avais feuilleté à sa parution en 2012, Le Code d'Esther, de Yohan Perez et Bernard Benyamin. J'avais rencontré le nom de ce Perez lors de l'écriture du billet Les pendus bizarres, explorant les étranges parallélismes entre la pendaison de Haman et de ses 10 fils, relatée dans le livre biblique d'Esther, et celle des 11 criminels de guerre nazis condamnés à Nuremberg.  Perez projetait alors d'en faire un film, mais la rencontre (par hasard !) du journaliste Benyamin a fait évoluer ce projet.
  Comme sur le site de Perez en 2009, l'argumentation est à sens unique, celui que la Bible et l'histoire révèlent un message divin, en négligeant toute approche critique. Benyamin semble en outre feindre de redécouvrir tous les faits grâce à Perez, alors que ces faits sont depuis longtemps accessibles en ligne, et depuis 2009 en français sur Quaternité, l'une de mes pages les plus consultées. Je l'ai relue, ainsi que sa suite où j'étudie une lecture selon le "code biblique" de l'épisode de la pendaison des fils de Haman, lecture qui n'est pas valable dans l'édition la plus courante de la Bible hébraïque, où le livre d'Esther compte 12113 lettres. Voilà pour 1-21-13.
  Je remarquais la proximité du nom Perez avec celui de Georges Perec, né un 7 mars qui était en 1936 le 14 adar 5696, le jour de Pourim, la fête juive célébrant le retournement du sort (en hébreu pour, pluriel pourim) ayant conduit à la mort Haman et ses fils, Haman qui avait précisément tiré au sort le jour de l'extermination des Juifs de Perse, un 13 adar (j'ai failli écrire 13 azar).

  Je veux maintenant revenir sur les divisions donnant pour période les suites de type Fibonacci dont les termes sont décalés d'un rang vers la droite. Contrairement à celles avec décalage vers la gauche, jouant avec des infinis divergents, les infinités de décimales et de termes de la suite vont dans le même sens, si bien que la somme des termes pondérés tend vers la division calculée.
  Ceci est non seulement valable pour toute suite additive de type Fibonacci, mais aussi quelle que soit la base utilisée, selon la formule ci-dessus, avec F0 et F1 premiers termes de la suite additive, et b la base utilisée.
  La curiosité est que le diviseur b2-b-1 a pour valeur 1 en base 2, si bien que la somme pondérée selon les puissances de 2 est un  entier. Pour la suite de Fibonacci proprement dite, avec F0 = 0 et F1 = 1, on a donc 2, soit
2 = 1/2 + 1/4 + 2/8 + 3/16 + 5/32 + 8/64 + 13/128 + 21/256 +...
  Pour les deux autres suites additives rencontrées dans la nature, la suite de Lucas (F0 = 2 et F1 = 1) et la suite Pérez-pair (F0 = 0 et F1 = 2), on obtient la même somme pondérée, 4.