29.5.23

de Sol à Luna, en passant par Mercurius


pour Daddy Shlomo

  Retour à La mémoire fantôme (2007), et à sa spirale de Bernoulli, sur laquelle l'attention des enquêteurs est attirée par une curiosité.
  En avril 2007, la mathématicienne amnésique antérograde Manon Moinet est enlevée. Dans la cabane à proximité de Raismes où elle a été séquestrée, un message l'envoie à une maison de Hem. Là, deux messages l'attendent, la formule "Si tu aimes l’air, tu redouteras ma rage.", un cryptogramme qui lui livre le numéro de Sécurité Soviale d'une criminelle, récemment libérée et habitant Rœux. On la trouve morte, selon le mode opératoire d'un tueur ayant sévi des années plus tôt, notamment assassin de la soeur de Manon.
  Manon comprend que "Si tu aimes l’air" doit se lire "si tu M l'R", "si tu transformes un R en M", et que la formule "tu redouteras ma rage" est alors l'anagramme de Eadem mutata resurgo, la formule  figurant sur la tombe de Jacques Bernoulli à Bâle, décrivant sa Spira mirabilis, "Changée en moi-même, je renais."
  Manon s'aperçoit encore que les trois lieux concernés sont les sommets d'une figure parfaite:
— Ces endroits qui concernent notre affaire… Raismes, Hem, Rœux, eh bien, ils forment un triangle équilatéral, les trois côtés sont strictement égaux. Prenez une carte routière, et vérifiez ! Vérifiez ! Exactement cinquante kilomètres entre l’abri dans la forêt, proche de Raismes, et Hem, entre Hem et Rœux, et entre Rœux et la forêt !
  J'ai bien entendu voulu vérifier, et il n'y a aucune possibilité de parvenir à un triangle équilatéral en restant dans les communes désignées. Et les distances sont toutes inférieures à 45 km.
 

  Thilliez avait l'embarras du choix pour choisir des lieux formant un parfait triangle équilatéral, mais je vois une raison ayant pu dicter ces choix.
  Ils seraient liés aux initiales de la formule Eadem Mutata Resurgo, E-M-R, car ces communes ont pour seuls phonèmes consonantiques M et R. Leurs phonèmes vocaliques sont Ê et EU, flexions de E.
  Ainsi les deux lieux "obligés" ont pour phonèmes consonantiques R et M, et celui choisi pour aiguiller Manon vers eux réunit R et M...

  J'ai repéré d'autres jeux que Thilliez réserve à lui-même et à quelques lecteurs idéaux, quitte à saboter la plausibilité de ses récits, ainsi MAnon MOINET recèle en son nom l'AMMONITE, le mollusque spiralé intervenant dans le meurtre de Rœux, qu'elle a elle-même commis, afin de relancer l'enquête sur la mort de sa soeur.
  En y réfléchissant davantage, j'entrevois des possibilités non vues lors de ma première approche, ainsi Raismes se prononce REM, les initiales de la formule latine, et le latin admet de grandes latitudes dans l'ordre des mots, ainsi la formule pourrait tout aussi bien être Resurgo Eadem Mutata.
  Le tueur recherché est en fait un collectif de matheux, qui se réunissait en pleine MER, sur un îlot désert centre de leur spirale criminelle.
  Mais il y a des limites, et je n'imagine pas que Thilliez ait envisagé mon autre approche du nom RAISMES, le lieu synthétisant R et M.

  Dans Coran teint, Etienne Perrot était amené à rapprocher une appellation de Ramsès II, Le grand Ramessès, d'une expression vue en rêve pour désigner le groupe que Perrot animait, "le grand ramassis". Il transformait ce mot RAMASSIS en
RÂ - MASSe - IS(is),
soit Râ, le dieu soleil, Isis, assimilée à Sirius par les Egyptiens, puis à la Lune lorsque son culte est passé en Europe. Entre les deux, la "masse", ici une pierre cubique inspirée par un texte alchimique intitulé La masse du soleil et de la lune.
  J'ai abordé ceci en octobre 2015, et y suis revenu à diverses reprises ensuite, notamment en octobre 2016 avec ce détail d'un cryptogramme résolu par Robert Langdon dans Le symbole oublié de Dan Brown. Lune, pierre, et soleil se passent de commentaires; le symbole des trois bougies désigne en maçonnerie le soleil et la lune autour du Vénérable de la loge.

  Je renvoie à ces billets pour plus de détails, et remarque que Raismes, en plus de compléter Hem et Rœux, pourrait trouver sa place entre Ramassis et Ramesses. Avec autant de liberté que s'en permet Perrot, on peut y lire
Râ - Is - mes, soit Soleil, Lune, et mes, "mois" en espagnol et quelques autres langues. Le mois originel est le temps d'une lunaison (29 jours et quelque), on l'a ensuite adapté pour que 12 mois couvrent une année solaire (30 jours et quelque), mais le mois est toujours lunaire pour Arabes et Juifs par exemple.
  Sachant qu'on transcrit également le nom du dieu solaire égyptien par Rê, on peut arriver à une quasi équivalence avec le rébus de Perrot:
Rê - mas- Is.
  Ceci me satisfait pleinement, car j'ai vu une signification particulière aux associations MAS ou SAM, m'évoquant les lettres hébraïques Mem-Alef-Shin, les lettres mères selon le Sefer Yetsira, homologuées aux 3 éléments Eau-Air-Feu, et l'écriture du billet sur La mémoire fantôme m'a conduit à constater que les différents crimes du Thilliez précédent, Deuils de miel, numéro 13121 de la collection Pocket, utilisaient l'eau, le feu et l'air. Les rangs des lettres Mem-Alef-Shin sont 13-1-21 dans l'alphabet hébreu.

 A ces rangs 13-1-21 correspondent M-A-U dans notre alphabet, et la Polygraphie du chat Mau m'a mené au couteau allemand portant le symbole de la lune Mau.
  Je connaissais le nom allemand du "couteau", Messer, et la consultation aujourd'hui 27 mai des différents sens de mes sur Wiktionary m'a appris que le "couteau" néerlandais est mes. A nouveau l'intrication tend au vertige...

  Perrot joue lui-même avec MES et MAS en transformant "Ramessès II" en "Ramassez deux", à comprendre "réunissez les opposés", principe jungien de base.

  Soleil et Lune brillent par leur absence dans La mémoire fantôme, et c'est intentionnel car une note finale de Thilliez à ses lecteurs énonce:
  Vous pourrez également vous amuser à vérifier que jamais dans ce roman le soleil n’éclaire le ciel, livré aux ténèbres tout au long de ces pages. Et parmi la centaine de milliers de mots qui en constituent la trame, jamais vous ne verrez apparaître plaisir, joie ou espoir.
  Parce qu’ils ne se prêtaient pas à une telle histoire. Ou peut-être parce que je me suis laissé prendre aux jeux douloureux du Professeur, allant jusqu’à en inventer un moi-même…
  Le texte numérisé m'a permis de vérifier qu'aucun "soleil" n'y apparaissait, et qu'il n'y a non plus aucune "lune". Le mot "masse" apparaît en revanche, ainsi que le verbe "ramasser" dont deux occurrences sont notables, car associées au nombre 2.
  Chapitre 9, un indice est donné, à Raismes précisément, par des allumettes répandues sur le sol, Manon demande:
— Est-ce que vous avez touché aux allumettes ? demanda-t-elle. En avez-vous ramassé ?
— Deux trois, oui.
  Chapitre 38, l'organiseur de Manon est tombé dans les secousses agitant le bateau menant Lucie et elle à l'île Rouzic:
— On s’est pris une déferlante ! cria le pêcheur. Ça va ?
— Si on veut… répondit Lucie en ramassant l’organiseur éclaté en deux morceaux.
  Les ténèbres ne sont pas si totales, puisque Lucie est là pour les éclaircir, prénom issu de lux, lucis, "lumière".
  Ceci m'a donné l'idée de chercher les occurrences de "lumière" dans le roman, et d'en découvrir 35. La 18e, au milieu exact, est au chapitre 30:
le véhicule dépassa une station-service qui paraissait flotter dans l’air, tel le vaisseau de lumière de Rencontre du troisième type.
  Petite erreur, le film de Spielberg est Rencontres... au pluriel, mais cette mention m'est éclairante, car le survol du roman lors de cette recherche m'a fait croiser le nom de la première victime du Professeur, François Duval. Il m'a semblé que le cinéaste Jacques Lacombe du Syndrome [E] devait son nom au personnage Claude Lacombe de Spielberg, inspiré par Jacques Vallée (une combe est une vallée), et joué par François Truffaut.

  

  Deux amis cinéphiles renseignent les enquêteurs sur Lacombe, SZPILman et RotenBERG, ce qui semble une claire allusion à SPIELBERG.
  J'ai ensuite vu d'autres possibilités d'allusion à Jacques Vallée-Lacombe dans d'autres romans de Thilliez, ainsi un personnage de L'anneau de Moebius est le physicien Jacky Duval, un autre personnage se nommant Noël Siriel, alors qu'un pseudo de Vallée est Jérôme Sériel. Le romancier de L'encre et le sang se nomme Jack Malcombe.
  François Duval, portant cette fois le prénom de Truffaut, travaillait dans une société de production de microprocesseurs (en dehors de ses activités ufologiques, Vallée est ingénieur informaticien), à Lyon, ville connue pour sa Fête des Lumières.


  Comme je l'indiquais en octobre 2015, Perrot a manqué une piste, ignorant que le 'erev rav, le "grand mélange" qui accompagnait les Hébreux lors de l'Exode hors d'Egypte, était parfois traduit "ramassis". On trouve ainsi ce passage de la TOB associant Ramsès et ramassis:
Les fils d’Israël partirent de Ramsès pour Soukkoth, environ six cents milliers de fantassins, les hommes sans compter les enfants. Tout un ramassis de gens monta avec eux, avec du petit et du gros bétail en lourds troupeaux. (Ex 12,37-38)
   Je remarque au passage que Israël pourrait livrer
Is(is) - Râ, Lune et Soleil encore, et El, "Dieu" en hébreu.

  Mélanger grandement RAISMES pourrait conduire à MASSIER, ce qui m'est significatif en relation avec l'influence de Leblanc sur Thilliez étudiée ici, mais ce cas serait d'une sophistication si extrême que je doute de son intentionnalité (je doute aussi parfois de moi-même, peut-être prétentieux imbécile tentant de comprendre les méandres d'intelligences infiniment supérieures).
  Donc l'affaire de Raismes est un leurre, un trucage forgé par Manon pour relancer l'enquête sur l'assassinat de sa soeur, en y associant Lucie qu'elle idéalise après son enquête sur la Chambre des morts.
  Chez Leblanc sévit le mystérieux assassin LM dans 813. Une piste mène Lupin à Léon MASSIER, si solide que Massier est condamné à mort. A la veille de son exécution, Lupin comprend qu'il a été mené en bateau (comme Lucie par Manon chez Thilliez, aux sens propre et figuré) par la véritable criminelle, Dolorès Kesselbach, alias Laetitia Malreich, mais l'innocent Massier est déjà passé sous la guillotine.
  Très curieusement, ce roman paru en 1910 se passe en 1912, et il m'a semblé que Leblanc y avait joué avec la dernière éclipse annulaire de soleil ayant frôlé Paris, le 17 avril 1912. Les premiers meurtres de LM sont commis ce matin-là au Palace-Hôtel de Neuilly, et Dolorès Kesselbach en est d'autant plus insoupçonnable qu'elle arrive à l'hôtel à midi, mais Leblanc se garde bien de préciser qu'il faisait très sombre en ce rare midi, ce qui pourrait expliquer comment sa servante avait pu prendre sa place.
  Ceci, vu dès 1997, a été étudié ici, avec d'autres coïncidences touchant au 17 avril 1912. Tiens, je vois aujourd'hui que
MALREICH = MACIER + H + L (Hélios, Luna?)

  Le billet d' octobre 2015 étudiait aussi ceci, également repris dans divers billets ultérieurs:
  Perrot s'est livré à un jeu sur le mot "pélican", similaire à celui sur "ramassis". Au lieu du soleil et de la lune, le traducteur du Yi King met en avant deux autres principes opposés, Feu et Eau, en chinois Li et K'an.
  Il passe au français pour obtenir un symbole de conjonction, la Paix. Paix, Feu, et Eau sont des hexagrammes du Yi King, portant les numéros 11-30-29.
  J'ai notamment développé plusieurs échos entre li, "feu" et "lumière" en chinois, et or, mêmes sens en hébreu. L'un de ces échos était dans un autre thriller métaphysique dans le genre Dan Brown, La formule de Dieu de Rodriguez Dos Santos, où Einstein a laissé un message codé, ! il rsvb, qui livre par atbash (selon l'alphabet actuel) ! ro ihey, qu'il faut renverser pour obtenir yehi or !, la transcription de l'hébreu signifiant "Que la lumière soit !" (Gn 1,3), ou Fiat lux !
  J'avais notamment cité ici ce codage, juste après un rappel du jeu Paix-Li-Kan de Perrot, en soulignant que le jeu atbash LI-OR imaginé chez Einstein correspondait à une traduction chinois-hébreu. Je déplorais qu'il m'eût fallu 6 ans pour le voir, mais il y avait davantage, car aujourd'hui 27 mai, 147e jour de 2023, à environ 21 h, je m'avise que Perrot peut s'entendre paix-ro, avec ro codant pour li selon le double renversement attribué à Einstein. Or Perrot associait les numéros des hexagrammes Eau-Paix-Feu, 29-11-3(0), au code postal 29113 de son lieu de naissance, Audierne.
  S'il manque l'Eau, le jeu "Ramassez deux" souligne que Feu fait la paire avec Eau, "paire-eau"...

  A propos de code postal, Raismes est dans le Nord, département 59, 29+30, les hexagrammes Eau et Feu, et son code postal double cette somme, 5959(0).

  Ce n'est encore qu'en écrivant ce billet qu'il m'est venu que, si le triangle Hem-Rœux-Raismes est bien inspiré par MER, il y a quand même une certaine adéquation avec le symbole de l'eau, un triangle pointe en bas, même si l'orientation n'est pas ici vérifiée. Le billet précédent m'a conduit, via Thilliez, à la formule
L'eau va à la rivière,
et une autre banalité énonce que
Tous les fleuves vont à la mer, et la MER n'est pas REMplie.

  Je me suis demandé s'il y avait des possibilités de trouver un triangle de feu dans La mémoire fantôme, et des réponses sont vite venues.
  Le crime de Rœux, à proximité de Lille, est attribué au Professeur, dont le premier crime a eu lieu à Lyon. Ce serait son septième crime, et la victime médiale habitait Limoges, attirée à Poitiers pour respecter la spirale de Bernoulli.
 

  Le roman est marqué par un dernier meurtre, celui de Frédéric Moinet, frère de Manon, à l'île Rouzic, au large de Perros, là où ont été ourdis les crimes du "Professeur", par un collectif dont faisait partie Frédéric.
  Comme dit plus haut, le crime de Rœux est en fait l'oeuvre de Manon, pour relancer l'enquête sur la mort de sa soeur Karine à Caen, mort dont Frédéric était l'instigateur. Frédéric et Manon se sont ensuite installés à Lille (originellement "Lisle", "l'île"), et j'avais souligné cette mort du Lillois dans l'île sans penser au "feu" Li, ni à Caen, homophone de K'an, "eau".
  Et je découvre dans l'alignement approximatif Perros-Caen-Lille les syllabes pé-li-can...

  La réunion des deux triangles Eau et Feu en un Sceau de Salomon fait remarquer à Perrot que le nom du roi Shlomoh est de même étymologie que shalom, "paix" (d'une racine exprimant l'idée de complétude).
  J'observais pour ma part que les Anglo-Saxons transcrivent ce nom Solomon, en lequel je vois l'anagramme Sol-Moon (soleil latin, lune anglaise).
  J'avais deux sujets en vue après l'écriture du précédent billet, ces développements sur RAISMES, et une nouvelle approche du tserouf, "anagramme" en hébreu, ce par quoi j'ai commencé. En cours d'écriture, le 25, je me suis demandé quel était le numéro du billet en cours, soit 375, et il m'est venu aussitôt que c'était la gématrie de l'hébreu Shlomoh, alors que je comptais convoquer le jeu Solomon/Sol-Moon à propos de Raismes. "Tant pis", me suis-je d'abord dit, car ce que j'écrivais sur le tserouf me semblait de la plus haute importance, et puis il m'est venu que ce mot tserouf avait en hébreu la gématrie 376, d'où il m'a semblé s'imposer de remettre cette étude au 376e billet de Quaternité.

  Il m'a semblé aussi devoir reprendre un tic abandonné depuis le billet 357, trouver un titre de même valeur que le rang du billet, et je ne suis pas mécontent de
de Sol à Luna, en passant par Mercurius (= 375),
énonçant cette triade alchimique des 3 planètes dans une même langue, de plus celle de maints traités alchimiques. Si je ne parle pas de Mercure dans le présent billet, il en a été souvent question, notamment dans les billets sus-mentionnés, avec souvent le cas de la pierre de Bollingen.

  Puisque La mémoire fantôme est le premier roman où Thilliez évoque le nombre d'or, je me suis demandé quel était le billet 232, section d'or de 375.
  C'est Ana Mor trouve lions, de valeur 232, et j'explicitais ainsi ce titre:
  J'avais d'autres lions à l'esprit en débutant ce 232e billet, auquel j'ai trouvé rapidement un titre de valeur 232, à partir du mot REVOLUTIONS anagrammatisé en TROUVE LIONS. Il restait à trouver quelque chose de valeur 62 pour arriver à 232, et il s'est imposé ANA MOR puisque c'est le roman MÖR de johANA qui m'a conduit aux formes scandinaves du "lion".
  Je ne savais pas alors que le billet me conduirait à la Grande Ourse, et une autre anagramme de REVOLUTIONS est ON VIT L'OURSE.
  Curieusement, un nouveau ROMan de johANA est paru cette année, L'île de Yule, et il y est souvent question de Mor Anna, le terminal de ferry permettant d'accéder à cette île proche de Stockholm. Je trouve plutôt l'orthographe Mor Annas brygga (aussi Mor Anna's, mais il n'y a pas d'apostrophe sur ce panneau).
   Mor signifie "mère" en suédois, et "mer" en breton. Et ana est "mère" en turc.
  L'île de Yule est probablement le roman le plus facile à lire de Gustawsson, prenant mais je ne vois rien de spécial à en dire sinon qu'il a 62 chapitres (= ANA MOR).
  Ces 62 chapitres se répartissent entre 3 narrateurs, les principaux étant Karl et Emma (25 chapitres chacun), ce qui m'a évidemment évoqué le couple Jung (Carl Gustav écrivait son prénom Karl Gustav dans sa jeunesse). Le dénouement révèle un étonnant lien entre Karl et Emma.

  A propos d'anagrammes, j'ai appris récemment, grâce à Ricardou, que ces lettres ANA MOR, qui m'étaient par ailleurs significatives, peuvent se réarranger en Amon-Râ. Un rapprochement a été fait avec le roi Salomon...
  Avoir trouvé L'OURSE dans REVOLUTIONS me rappelle ceci, déjà donné :
  Le 10 juillet 2016, il m'est venu que OURSE était l’anagramme d’EUROS. L'actualité majeure concernait alors l'Euro de foot, qui se jouait en France. On craignait d'une part des attentats, d'autre part de ne pas remporter le tournoi.
  Le matin du 10 juillet, jour de la finale France-Portugal à Saint-Denis, j’ai proposé à la liste Oulipo l'énigme DANGERS A L’EURO, indiquant que c'était une anagramme, laissant aux amateurs le soin de la résoudre.
  La solution était pour moi LA GRANDE OURSE, mais le soir, il m’est venu que les lettres ANAG étaient présentes dans l’expression (c'est chez les oulipotes un diminutif courant d' "anagramme"), et à découvrir éberlué que chaque expression  était encore l’anag de
RESOUDRE L’ANAG...
  J'étudiais aussi dans Ana Mor trouve lions le roman La gloire des maudits, de Nicolas d'Estienne d'Orves, dont deux personnages intimement liés se nomment Sido et Mila, probablement intentionnellement car NEO est mélomane, et ceci vainc mes réticences à aborder une autre approche de RAISMES:
RE SAS MI
  Un sas, une porte, un seuil entre les notes ré et mi. Il y a 7 planètes traditionnelles, et il n'a pas manqué de propositions de correspondance avec les 7 notes de la gamme, cette page en donne plusieurs. Suivant l'une, Ré est la Lune, selon une autre, Mi le Soleil...

  Sido et Mila... Les fameuses 5 notes du thème "extraterrestre" de Rencontres du troisième type sont si-do-la-la-mi:

  J'ai commenté en mars 2022 le roman de NEO (Nicolas d'Estienne d'Orves), Ce que l'on sait de Max Toppard, dont une des sources est La conspiration des ténèbres (1991) de Theodore Roszak, cité en fin d'ouvrage. Je soupçonne fortement Thilliez de s'être aussi inspiré de ce formidable roman pour Syndrome [E], mais lui a négligé de citer cette source...

  Il y a encore une petite chose que je ne peux me résoudre à omettre. Manon se rend sur le tombeau de Bernoulli à Bâle, Basel en allemand.
  Les rêves de Perrot et de son "ramassis" sont certes étonnants, mais certains des miens ne sont pas mal non plus, et je suis toujours éberlué par le rêve de la nuit du 26/11/2009 où j'ai vu les mots die Salbe, dont il m'a fallu chercher la signification au réveil ("pommade"", "baume").
  La journée avait été riche en coïncidences jungiennes, et j'ai pensé à Basel, où Jung a passé sa jeunesse, et à Basilide, le nom sous lequel il a signé ses Sept Sermons aux Morts en 1917. Pensant que "die Salbe" permettait l'anagramme Basilede, j'ai interrogé Google avec ce mot, pour découvrir que l'anglais Basil Ede était un peintre animalier célèbre, spécialisé dans les oiseaux.
  Je ne sais plus pourquoi j'ai choisi parmi les illustrations en ligne ce pélican, probablement parce que le nom du peintre y figurait. Je connaissais certes depuis belle lurette Coran teint de Perrot, mais si j'avais pensé à son jeu Paix-Li-Kan je n'aurais pas manqué de le mentionner.
  J'y suis revenu ici, et à la fin du billet je donne le relativement court passage de Coran teint où figurent les 3 mots vus dans mon rêve du 26/11/09.

  La mémoire est une étrange chose, la mienne du moins, et ce n'est qu'en achevant ce billet qu'il m'est revenu qu'un autre 26 novembre avait été remarquable.
  Les voyages aléatoires de mon ami JP Le Goff, obsédé par le nombre 216, l'avaient conduit à Toires (21) le 20 septembre 2001, fêtant ses 216x100 jours d'existence, puis à Thouars (79) le 24 avril 2002, fêtant ses 216x101 jours, et enfin à Thoard (04) le 26 novembre 2002, fêtant ses 216x102 jours (en ma compagnie).
  Ce n'est qu'après sa mort que je me suis avisé que ce 26/11/02 était formé des mêmes chiffres que 216x102. Je suis certain d'avoir déjà publié ce résultat, accompagné de la vérification que le calcul de JPLG était correct, mais je ne parviens pas à retrouver où...
  C'est l'occasion de signaler que Sylvain Tanquerel s'attache à retrouver des inédits de JPLG et à les publier, ainsi est paru récemment Le vent dans les arbres et autres textes.


Aucun commentaire: