31.12.18

à travers de doubles grilles


  Pour ce 273e billet de Quaternité, dernier de l'année,  je reviens aux grilles de lettres qui m'occupent depuis près de deux ans au premier plan, mais ma passion est bien plus ancienne, remontant jusqu'à l'adolescence où toute la famille se torturait les méninges pour résoudre les grilles de Max Favalelli.

  Par la suite je me suis passionné pour tout ce qui était carré, carrés magiques, carrés de lettres, jusqu'à concevoir un  logiciel fabriquant des carrés magiques de lettres.
  Ma première publication "littéraire" était un parallèle entre le carré SATOR et un carmen quadratum de Raban Maur, que j'achevais ainsi
[...] certaines constructions arithmologiques se hissent si près de la perfection qu'elles deviennent en quelque sorte informées par cette perfection, par le mystère ultime à la source de l'harmonie de l'univers.
  Le recueil Alphabets de Perec s'imposa à moi comme une évidence, 176 poèmes de 11 vers de 11 lettres, chaque vers utilisant la série ESARTULINO des 10 lettres les plus fréquentes en français, plus une des 16 autres lettres.
  Ceci se passait en 1996, alors qu'une relecture des aventures d'Arsène Lupin me conduisait à remarquer que la valeur du nom du héros de Leblanc, 134, apparaissait de façon significative dans plusieurs de ses aventures. Par hasard, ou pas car je voyais diverses influences de Leblanc sur Perec, 134 était aussi la valeur de ESARTULINO.

  Toujours chez Leblanc, je pus déduire du nom d'un personnage, Elisabeth Lovendale, dans La lettre d'amour du roi George, le jeu ROMANAMOR-LOVENOVEL.

  En 1998,  je projetai l'écriture d'un roman basé sur ce jeu, Novel Roman, et j'en rédigeai quelques pages, dont la table des chapitres d'un roman imaginaire, formée de 11 titres composés des 10 lettres ESARTULINO + 1 joker; la grande diagonale du carré 11x11 permettait de lire ROSENCREUTZ, car je voyais aussi dans la geste lupinienne des échos à l'affaire Rose+Croix, notamment le thème récurrent de la découverte d'un tombeau.
  Sans créditer aucunement la fable rosicrucienne, je m'intéressais au manifeste relatant la découverte du tombeau de Rosencreutz en 1604, 120 ans après sa mort en 1484, ce qui semblait prédit par l'inscription sur la porte du caveau, Post CXX annos patebo, "Dans 120 ans je m'ouvrirai." Avec les autres inscriptions sur le cercueil de Rosencreutz, il y a en tout 23 mots totalisant 135 lettres de valeur 1484 (selon l'alphabet latin), plus le nombre CXX = 120, menant à 1604.
  Comme 11 fois 134 font 1474, il ne m'était pas difficile de choisir 11 jokers totalisant 130, pour parvenir au total significatif 1604, mais ceci donna lieu à un plus inattendu. J'avais aussi fait figurer dans mon carré la diagonale brisée ARSENELUPIN (en bleu ci-dessous), et RYEUENLQEEL en première colonne, anagramme d'Ellery Queen (lequel a fait apparaître son nom dans l'acrostiche des titres de chapitre d'un roman).

R A I S O N A U T E L    A
O U S I R E L T A N    Y
E T S U S A L O R I N    S
U L C E R A T I O N S    C
E O N I N T R U S L A    N
E L U I C A S T O R    C
L A D U N E R O S I T    D
U I S O R T E L A N    Q
E S P O I R A L U N T    P
E BI S U N A L T O    B
L O I U N E S T R A Z
    Z

  Il s'est trouvé que les 7 jokers qu'il m'était obligatoire d'utiliser pour faire apparaître ces 3 noms étaient YSNCQPZ (en gras à droite ci-dessus), de valeur 120, ainsi le découpage de 1604 en 1484+120 était possible dans ma grille.
  Un autre plus m'apparaît aujourd'hui, lors de l'écriture de ce 273e billet de Quaternité: les deux noms que j'ai ajoutés à l'essentiel Rosencreutz, Arsène Lupin et Ellery Queen, ont pour valeur 134 et 139, somme 273, gématrie de l'hébreu arba', "quatre", en 4 lettres. Les mêmes lettres ארבע forment le verbe "je rends carré", "je quadruple", "je féconde".
  273 est encore le produit de mes Fibos fétiches, 21.13, et je publie ce billet le 31/12, en pensant au roman Pygmalion 2113, s'achevant le 31/12/2113

  Le projet Novel Roman resta en plan, se rappelant parfois à mon souvenir, mais un fait essentiel apparut en juin 2012, grâce à un hasard phénoménal sur lequel je ne reviens pas. Si ma passion pour les grilles de lettres est cruciale, elle est loin d'être suffisante pour rendre compte de l'accumulation des coïncidences dans cette folle affaire.
  Bref tous les détails ayant été donnés dans d'autres billets, j'ai appris l'existence du roman Les lieux-dits de Ricardou, en 8 chapitres titrés de noms en 8 lettres, lesquels disposés en carré permettent de lire en diagonale BELCROIX, quatrième des dits lieux.
  Ces lieux sont en outre parcourus selon l'ordre alphabétique, Ricardou rappelant que l'alphabet était jadis la Croix de par Dieu, enseignée par les bons pères comme un article de foi.

  La grille a donc été composée suivant deux contraintes formelles, l'ordre alphabétique et la diagonale BELCROIX, mais Ricardou est ensuite revenu à diverses reprises sur cette grille, constatant qu'elle recelait bien davantage que ce qu'il avait voulu y mettre.
  Ainsi l'autre diagonale énonce, de bas en haut, MAADRBRE, se réarrangeant aisément en MAD ARBRE, en quoi l'on devine un écho à l'un des deux principaux personnages du roman, Olivier (arbre) Lasius (dont l'anagramme asilus est explicitement donnée), pyromane échappé d'un asile.

     B a n n i è r e 
     B e a u f o r t 
     B e a r b r e 
     B e l R o i X
     C e n D R i e r 
     C h a u m n t 
     H a u t b o s 
     M o n t e a u X

  Ricardou voit encore la dernière colonne pouvoir se réarranger en TESTER XX, "tester le croisement des (bel)croix", et constate que ce croisement se fait sur l'initiale de Croix.

  Je crois y avoir vu davantage encore, en remarquant que le centre effectif de la grille, le croisement des deux diagonales, est formé des lettres RCRD, les consonnes de RiCaRDou, les voyelles iaou étant proches. Ricardou, qui ne cachait pas que le roman devait beaucoup au fait que son nom comptait 8 lettres, n'aurait vraisemblablement pas manqué de signaler cette correspondance s'il l'eût vue.

  J'ai été encore plus loin dernièrement en constatant que ce croisement CRDR est encadré par les lettres LONI, formant LION, alors que deux lions tiennent le blason écartelé (en quatre quartiers) du paquet de Pall Mall longuement décrit au coeur du roman.

  L'étape suivante est en février 2017, et là quelques détails sont nécessaires. J'avais un a priori négatif sur Ricardou, ce qui m'a fait longtemps retarder une lecture attentive des Lieux-dits. Je me décidai enfin à commander son édition Gallimard, laquelle offre une pagination qui pourrait être significative (son 4e chapitre s'achève page 80, son 8e page 160).
  Le 14 février, je me suis rendu au club de lecture d'Esparron, espérant trouver le Ricardou dans notre boîte aux lettres, au bout du chemin menant à notre maison. Il n'était pas encore là, et j'ai feuilleté le Formules n° 9 (2005) que j'avais emporté pour le montrer au club, car il y figure un de mes poèmes.
  J'y ai remarqué le texte Ecrire en colonne de Cyril Epstein, s'achevant sur un "roman", un carré de 81 lettres dont la lecture horizontale fort obscure n'est guère éclairée par les 7 pages d'introduction.
  Les première et dernière colonnes livrent des messages immédiats, Girare Roi et Anagramme. Mes connaissances bibliques m'ont permis de voir dans les colonnes 2 et 3 des références au livre d'Esther et à la shoah, ce qui a été confirmé par Cyril.
  Il a été en revanche étonné de ma lecture de la colonne centrale, anagramme parfaite de Nom Prénom, alors que la lecture horizontale contient un prénom, Manon, et un nom, Wagner, écho aux wagons de la shoah.
  Il a été encore plus surpris de ma lecture de la ligne centrale, anagramme de Marie Renn, nom fictif de l'auteur d'un album fictif dans le film Dédales (2003). C'est qu'à travers Manon, Cyril entendait évoquer la Vierge Marie, volontiers vue comme "reine" par la chrétienté (Salve Regina, Regina caeli).

  L'étape suivante est en juin suivant, où un hasard m'a conduit à rouvrir un livre d'un colistier oulipote, El Ferrocarril de Santa Fives de Robert Rapilly (2011), et à y prêter attention à l'un des poèmes, repris dans le rabat de la couverture. C'est une grille de 9x10 lettres, construite pour faire apparaître des messages en première et dernière colonnes, mais j'y ai vu dans la colonne médiale NOMOPINMRE l'anagramme de NOM-PRENOM + I. Robert a aussi démenti toute intentionnalité ici, mais le prénom et le nom du presque unique personnage du livre sont de première importance pour lui, MANUEL MAURAENS.
 
  Je l'ai dit et redit: il ne doit pas y avoir des masses de grilles "ferroviaires" de 9 lettres de largeur conçues pour faire apparaître des messages dans leurs rails latéraux, et ces deux grilles font involontairement apparaître dans leurs colonnes centrales les lettres NOM PRENOM, significatives dans chaque cas.
  Il y a quelque peu davantage, car dans ce numéro 9 de Formules où Epstein a signé sa seule collaboration, il y a aussi la seule participation de Rapilly à la revue, avec trois carrés de lettres.
  Alors, dira-t-on, Rapilly a forcément eu en mains la revue,et il a pu être influencé plus ou moins consciemment par la grille d'Epstein. Robert assure n'avoir fait que survoler le texte de Cyril, et je me permets d'affirmer qu'il faut le lire plus qu'entre les lignes pour avoir une petite idée de sa signification. Si la grille débute par le mot GARE, Cyril prétend que l'opéra Bastille a été construit sur l'emplacement d'une gare de bus, alors que tout ancien Parisien sait qu'il s'agit d'une gare ferroviaire, active jusqu'en 1969. Il n'est question dans tout le texte ni de train, ni de shoah, ni de quoi que ce soit de juif.

  Je suis aussi dans ce numéro 9 de Formules, où c'est ma seule collaboration poétique, pour le SONÈ, une forme que j'ai imaginée, 100 lettres composant deux carrés de 64 et 36 lettres, autorisant deux lectures, horizontale et pandiagonale:


  Quel ne fut pas mon ébahissement en constatant une possible lecture LOVEN dans la diagonale du grand carré, orthogonale à DALE, selon des axes que je n'avais pas envisagés.
  Or les 81 et 90 lettres des grilles de Cyril et Robert m'avaient évoqué les valeurs 81 et 90 des prénom et nom ELISABETH LOVENDALE, qui m'avaient mené au jeu NOVEL ROMAN, ou des nom et prénom LASIUS OLIVIER, le personnage principal des Lieux-dits.

  Je suis revenu à plusieurs reprises sur ce jeu hautement improbable, mais voici du neuf. Je me suis demandé s'il y avait quelque chose à tirer de la colonne centrale du carré du projet Novel Roman, inspiré donc par Elisabeth Lovendale, soit NRAATCERRUE.
  L'une des anagrammes les plus parlantes est CARRE NATURE, car la lecture horizontale du grand carré du SONÈ débute par le mot NATURE, qui pourrait être considéré comme un prénom, car ce texte codé est supposé avoir pour destinataire une certaine Nature Cosig, avec une pensée pour le quatrain introduisant le Cinquiesme Livre de Rabelais, signé NATURE QUITE (anagramme dont plusieurs solutions ont été proposées, et j'y trouve aujourd'hui toutes les lettres de QUATERNITE, plus un U, soit "quater-unité", sens effectif du terme, singulièrement approprié pour cette "autre quinte").


  J'avais tendance à appeler ce grand carré le "carré nature"...

  Les points de rencontre entre ces diverses grilles m'ont conduit à proposer ici cette construction quintessentielle:


  Enfin, puisque Epstein, Rapilly, et Schulz étaient réunis dans ce Formules n° 9, je me suis demandé le mois dernier s'il était question de Ricardou dans ce numéro, ce qui n'avait rien d'improbable puisqu'il avait été associé à la revue dès ses débuts, ses créateurs Bernardo Schiavetta et Jan Baetens ayant fréquenté son séminaire.
  La principale occurrence figure dans une étude de Nicolas Wagner, Quand lire, c'est voir. Elle débute par une présentation succincte de la page de titre du roman Letters de John Barth (1979):
  Ceci se lit en tant que sous-titre An old-time epistolary novel, by seven fictitious drolls & dreamers, each of which imagines himself actual, soit "Un roman épistolaire d'autrefois, par sept fictionnels curieux & rêveurs, chacun d'eux s'imaginant réel."
  Si l'on éloigne quelque peu l'oeil de la page, la disposition inhabituelle des lettres permet de lire le titre LETTERS, "lettres", précisément.

  Me renseignant plus avant, j'appris que les "lettres" s'inscrivent dans des matrices 7x5 correspondant à 7 mois consécutifs de 1969, que chaque ligne correspond à un épistolier différent, et qu'en conséquence le dispositif gouverne l'origine et la date de chacune des 88 "lettres" composant le roman.
  Ceci a quelques points communs avec la table des chapitres des Lieux-dits, en 8 fois 8 lettres gouvernant la subdivision de chacun des 8 chapitres en 8 sections, d'autant que Barth s'était imposé comme contrainte supplémentaire de faire apparaître la séquence alphabétique ABCDEFG dans sa première colonne, la barre verticale du "L", correspondant aux premières lettres (missives) de chaque épistolier, alors que Ricardou avait classé ses lieux par ordre alphabétique.

  Il m'a paru nécessaire de lire Letters, ou plutôt de le feuilleter, car mon anglais est plutôt rouillé.
  J'ai fait état dans le précédent billet de coïncidences phénoménales avec mes préoccupations, notamment qu'un thème essentiel de Letters est l'écriture du roman NOVEL par l'ordinateur LILYVAC à Lily Dale.
  Je signalais que Lily ("lis", la fleur) est aussi le diminutif d'Elisabeth, mais j'avais oublié que, si je voyais LOVEN et DALE dans le grand carré du SONÈ, j'avais aussi envisagé LISA (autre diminutif d'Elisabeth) et DALE dans le petit carré (les deux sous formes d'anagrammes).

  Anagramme... Je rappelle qu'un essai d'impression du roman NOVEL (celui de Letters) débute par le codage du mot ANAGRAM, or le mot ANAGRAMME est codé dans la grille de Cyril Epstein, ce qui m'avait fait tenir pour certain que l'anagramme NOM-PRENOM de la colonne centrale était intentionnelle.
  Chez Barth, le codage d'ANAGRAM est suivi par celui de LEAFY, et anagram leafy est l'anagramme de l'alias de la programmatrice de LILYVAC, Margana (ou Morgana) Le Fay (un prénom et un nom).

  Il va de soi que Margana est une forme de la fée Morgan/Morgana/Morgane, en laquelle figure les lettres ROMAN. Il me souvient que dans une NOUVELLE de Queen, My queer dean!, il y a un jeu entre Morgan et Gorman.

  Les prénom-nom de la grille de Cyril, Manon-Wagner, permettent d'écrire MORGANA ou MORGANE, et c'est encore un détail effarant que ce soit un article de Nicolas WAGNER qui m'ait conduit au roman Letters.
  Une anagramme complète de Manon Wagner pourrait être Morgana Wenn (wenn "blanc" en breton, "quand" en allemand).
  Je rappelle que Cyril dit avoir choisi les lettres composant sa grille, GENIOPRA pour le Génie et l'Opéra de la Bastille, M pour le prénom Rémi figurant sur la carte postale prétexte de départ (alors qu'on y lit nettement Henry), et W parce que c'est le renversement de M.

  L'article de Nicolas Wagner est suivi dans Formules n° 9 de celui d'un autre Wagner, Frank, et ceci est encore si riche en échos que ce sera le point de départ d'un autre billet.

  Et puis il y a le nombre d'or, et la découverte que Letters est l'un des premiers romans où il joue un rôle essentiel, intervenant dans un roman antérieur de Barth, Chimera (1972), d'ailleurs postérieur au projet Letters (vers 1968 dit-il), si bien qu'il est possible que Barth ait écrit ce roman en pensant à ce qu'il allait faire de son personnage Jerome Bray dans Letters.

  La gématrie est aussi présente dans Letters, avec les valeurs 55 et 49 de ANAGRAM LEAFY. Ceci m'a conduit à confronter Letters, se passant en l'année 1969, et Les lieux-dits, publié en 1969:
LES LIEUX-DITS = 159
LETTERS = 99,
or la somme 258 se partage selon le nombre d'or en 99-159, dont le rapport .622... est moins bon que 99/160 (.618...), de la suite 61-99 (ROMAN NOUVEAU).
  Or NOVEL ROMAN = 129 est la moyenne exacte entre 99 et 159, avec divers prolongements. D'abord Jerome Bray est un amateur du nombre d'or, mais aussi du rapport de moitié, 1/2, .5.

  Ensuite Letters est un "NOVEL" qui a peu de chances de devenir un "roman", ou d'être traduit dans une quelconque langue, vu l'importance qu'y joue sa langue d'écriture, et il en va de même pour Les lieux-dits,"ROMAN" qui attend toujours un traducteur.

  Enfin voici le plus fabuleux. Le sous-titre de Letters (88 lettres) me semble fort proche de la table des chapitres des Lieux-dits (64 lettres) laquelle me semblait très proche pour d'autres raisons de la table des chapitres en 121 lettres que j'avais imaginée en 1998 pour le roman Un cercueil s'ouvrira (devenu dans la version effective de Novel Roman en 2018 Un caveau s'ouvrira, pour être plus proche de la fable rosicrucienne).
  J'ai décidé dès la fin de 2017 qu'il serait significatif que le dernier billet de 2018 soit le 273e de Quaternité, et en septembre dernier que ce billet concernerait les grilles de Ricardou-Schulz-Epstein-Rapilly. Mon SONÈ m'a paru un pivot entre les grilles d'Epstein et de Rapilly, ce qui m'a inspiré de les amalgamer dans le billet ¡RES debe ser!. De même les 64 lettres de Ricardou me semblent former un pivot entre les 88 de Barth et mes 121 lettres, et dans la nuit du 15 au 16 il m'est apparu que
64 + 88 + 121 = 273.
  En écrivant ceci je réalise que ces nombres peuvent se factoriser
8x8 + 8x11 + 11x11 (= 273 toujours), alors que les 81-90-100 lettres des grilles de Epstein-Rapilly-Schulz (SONÈ) peuvent se factoriser
9x9 + 9x10 + 10x10 (= 271), si bien qu'on aurait pu prévoir que l'élément complétant la série des 5 premières grilles aurait eu idéalement 88 lettres...
  Je ne connais pas d'autre table de chapitres dont chaque lettre soit en relation avec un élément du roman. Si Un caveau s'ouvrira n'a pas de réelle existence (pour l'instant), la rédaction effective de Novel Roman montre que chaque chapitre occupe exactement 22 pages, ou 11 pages recto-verso (ce qui était inspiré par la pagination des Lieux-dits).

 1 - Raison autel        .... page   7
 2 - You, sir Eltan !    .... page  29
 3 - Et sus à l'orin...  .... page  51
 4 - Ulcérations         .... page  73
 5 - Eon intrus, là      .... page  95
 6 - Né, lui, castor     .... page 117
 7 - La dune rosit       .... page 139
 8 - Qui sorte l'an      .... page 161
 9 - Espoir à l'UNT      .... page 183
10 - E bris, un alto     .... page 205
11 - Loi : un est raz    .... page 227


  En août dernier, j'ai découvert une propriété du nombre 273 que j'ai envisagée d'utiliser pour ce 273e billet, mais que j'ai préféré publier le 30 septembre, 273e jour de l'année.
  Je rapprochais cette propriété d'une autre concernant le nombre 365, et remarquais
TROIS CENT SOIXANTE CINQ = 273 (gématron),
en 21 lettres, soit une moyenne exacte de 13 par lettre.
  Il se trouve qu'en prenant mon identité selon l'état civil,
JEANRICARDOU JOHNBARTH REMYSCHULZ = 119+96+150 = 365.

  J'ai déjà commenté la découverte éplapourdissante dans Letters d'une référence au 14 août, jour d'or (phi-point) de l'année, le jour même où j'en parlais dans le dernier chapitre de Novel Roman.
  Il intervient à la fin de ce dernier chapitre un 273 caché que je n'ai pas encore commenté. Au chapitre 7, GRIFFE LES AMBIANTES !, ces ambiantes étaient 4 actrices incarnant
ORNELLA VRANESKA ERICA LOLITA = 77+91+36+69 = 273,
les deux premières étant les soeurs
HORTENSE = 104, et
ROSE-ANDREE = 104, deux soeurs issues du recueil Les huit coups de l'horloge de Leblanc.
  Dans le dernier chapitre, il est envisagé que le quadrille des ambiantes se reconstitue autour des quatre héritiers Monlorné, et j'ai voulu retrouver le total 273 pour la somme des prénoms réels. Il fallait donc 65 pour les deux derniers prénoms, or deux fameuses soeurs qui ont inspiré bien des baptêmes sont
RACHEL LEA = 47 + 18 = 65.
  Différentes harmonies fibonacciennes apparaissent dans ces deux séries de quatre noms, je n'y insiste pas.

  Est-il question du nombre d'or dans le numéro 9 de Formules? La version en ligne, accessible sur le site de la revue, donne deux résultats. Le premier est page 332, où Alain Zalmanski cite Le nombre d'or de Ghyka, à propos du carré SATOR, sans qu'il soit réellement question de Phi dans ce commentaire.
  Le second résultat est page 433, dans L'observatoire des contraintes littéraires où sont répertoriées et commentées de récentes parutions, dont le numéro 1 de la revue Teckel, où figurent notamment
[...] deux articles du néocabaliste Rémi Schulz où il est traité du carré Sator, et du nombre d’or chez Perec, entre autres mystères. Un lecteur non initié ne peut démêler si ses démonstrations relèvent du génie ou de la folie littéraire, mais ces articles enfoncent assurément les articles de « théorie » de la revue parodiée.
  Il suffit de s'initier, ou simplement de vérifier, sera mon seul commentaire.

  Le titre de ce billet, comme beaucoup de ceux publiés ces dernières années, a la valeur de son numéro ordinal:
A TRAVERS DE DOUBLES GRILLES = 1+103+9+78+82 = 273
  J'avais composé 7 strophes respectant la métrique du Gorille de Brassens avant de découvrir Letters de Barth. J'avais déploré de n'y voir rien de spécial en passant le poème au Gématron.
  L'ajout d'une autre strophe après cette découverte a conduit sans retouche à des totaux multiples de 34, 21 et 13, les nombres de Fibonacci qui me poursuivent
374 mots (34 fois 11),
1659 lettres (21 fois 79), de valeur
19383, multiple de 273 (ou 13 fois 21 fois 71), et
8 strophes, le Fibo précédent.


C'est à travers de doubles grilles
que les exégètes du coin
se demandent si la Bastille
dessert Lille-Roubaix-Tourcoing.
Car comme le notent ces maîtres,
dans chaque colonne au milieu,
apparaissent les mêmes lettres,
c'est plus que bizarre ou curieux,

c'est pas possible.

Epstein dans la première grille
se souvient de satanés trains,
tandis que Rapilly distille
un chemin de fer argentin.
Aucun des deux ne connaît l'autre,
mais ils ont tant de points communs
qu'il me faut me faire l'apôtre
de ce cas qui n'est point commun,

qu'est pas possible.

Jean et Rémi, de joyeux drilles,
pour les tables de deux romans,
ont chacun composé des grilles
par les titres des éléments.
Coïncidence phénoménale,
que leur indépendance accroît,
chacune des deux diagonales
se termine par le mot croix,

c'est pas possible.

On sait que le brave roi George
était un chaud-bouillant lapin
faisant goûter son sucre d'orge
à des dizaines de tapins.
Il s'éprit d'une jeune fille,
et Dorothée eut un garçon,
dont plus tard toute la famille
réclama titres et renom,

ça c'est plausible.

L'histoire de miss Lovendale,
inspira le brave Rémi,
pour composer sa diagonale,
ceci doit être bien admis.
Les valeurs du nom de la hase,
quatre-vingt-un, quatre-vingt-dix,
sont aussi les nombres de cases
des grilles d'Epstein-Rapilly,

c'est pas possible.

Et l'incroyable s'accumule,
voyez qu'on trouve réunis
dans un numéro de Formules,
Epstein, Rapilly, Jean, Rémi.
Or les lettres LOVEN et DALE,
qu'on lit dans la grille à Rémi,
apparaissent dans ce dédale,
par effet tout à fait fortuit,

c'est pas possible.

Dans ce numéro de Formules,
est aussi cité le roman
de John Barth qui semble un émule
de Ricardou prénommé Jean.
Vous le devinerez sans doute,
c'est encore un fieffé hasard,
si se croisent sans fin des routes
s'élargissant en boulevards,

c'est pas possible.

La conclusion se fait attendre,
malheureusement je ne peux
pas la dire sans faire esclandre,
on dit que j'en rajoute un peu.
Ce serait plutôt le contraire,
et quitte à vous turlupiner,
c'est bien plus extraordinaire
que nul ne peut l'imaginer,

c'est pas possible.

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