22.5.24

élire Vertige régit Rêver : île


à Madeleine & Jacques Ferron
 
  Ce titre palindrome essaie d'illustrer mon ajout de Vertige à l'hexalogie des titres de Thilliez déjà réunis dans les premiers billets de mai.
  La motivation de départ réside dans les valeurs de Vertige et Rêver, 86 et 68 (somme 154 = Franck Thilliez), et la construction m'a conduit à achever par "île". Après coup, mais sans doute aurais-je cherché autre chose sans cela, je me suis avisé que ce mot était significatif et apparaissait dans plusieurs des romans concernés.

  Ainsi dans Puzzle, entre les deux, le héros Ilan a en sa possession
un mystérieux dessin fait avec différentes encres de couleur, représentant un paysage de montagnes et de pins, avec un lac, un arc-en-ciel, et une petite île sur la gauche de l’étendue liquide. L’arc-en-ciel était particulier, car il y avait trois bandes bleues de nuances très proches mais cependant distinctes, puis du jaune et de l’orange. Une phrase au-dessus de l’illustration disait : « Ici-bas c’est le Chaos mais au sommet, tu trouveras l’équilibre. Là sont toutes les réponses. »
Et au bas de la page était inscrit, si petit que c’était à peine visible :



H 470
H 485
H 490
H 580
H 600




  C'est dans cette île qu'Ilan trouvera effectivement la réponse à ses questions, mais peut-être pas le lecteur. Dans ce roman comme dans Vertige, il s'agit d'histoires racontées par des fous, pleines de bruit et de fureur, et l'auteur voudrait qu'elles signifient tout de même quelque chose.
  Il en va de même dans Labyrinthes, où on suit toujours Julie dans les diverses personnalités que lui fait incarner sa fugue dissociative. L'incarnation Véra ("vraie" en latin!) donne ainsi lieu à un récit imaginaire, peuplé de personnages imaginaires, et il faudrait que ce qui arrange l'auteur soit réel.

  Rêver est centré sur Lille, jadis "L'isle", et le chapitre disparu était disponible en ligne grâce au code 10-15-19-8, soit J-O-S-H, pour Josh Heyman, un personnage habitant une île bretonne, où se rend l'enquêtrice.
  Il est aussi question chapitre 50 d'une "île" dans le lieu où sont retenus les enfants kidnappés, ce ne sera pas explicité.

  Dans le roman suivant, Jullian et Léane retiennent Giordano dans un château en ruines sur une presqu'île devenant île à marée haute.

  A la fin de Norferville, Léonie se trouve sur une île (one île, Léonie) du lac gelé Wendy, guettée par les chasseurs friands du most dangerous game.
  Et peut-être surtout, à la fin de l'heptalogie, la ville la plus proche de l'imaginaire Norferville est la réelle Sept-Iles (35 occurrences du nom dans le roman).
  Serait-ce la raison pour laquelle Franck a situé son intrigue au Québec?
  35, 7 fois 5. Le roman précédent s'achevait page 377 avec ce labyrinthe, dont l'unique solution passe par 11 lettres, code donnant l'accès en ligne à quelques secrets de l'auteur.
  Il y a en tout 7 rangées de 5 lettres, 35 en tout. 5 peut orienter vers les 377 chapitres des 5 derniers titres (377 valeur de "sept" en hébreu), 7 vers... 7, tout simplement.

  C'est a priori tout pour les îles effectives, mais dans Labyrinthes l'imaginaire Sophie Enrichz ("schizophrénie") dit à la un peu moins irréelle Véra Clétorne (Vera Claythorne de l'île du Nègre de tata Christie):
— Vous avez déjà remarqué que, dans les livres, quand ils ont besoin que des gens se retrouvent bloqués ensemble dans un endroit isolé, les romanciers inventent toujours une tempête ? Le bateau qui ne peut plus quitter l’île à cause de la tempête. Le groupe de randonneurs coincés dans un refuge de montagne à cause de la tempête. Et ce genre d’histoires se termine invariablement par un drame.
  Avant l'heptalogie au Fleuve Noir, il y a au Passage La mémoire fantôme (2007), le premier Thilliez qui me semble vraiment réussi, tant au niveau du style que des énigmes qui s'enchevêtrent, se complexifient, et se résolvent en un dénouement satisfaisant.
  On y trouve une construction
F(n) + F(n-1) + F(n) = F(n+2)
bien plus immédiate que dans les autres romans, car il y a 48 chapitres, que l'équation répartirait en
18 + 12 + 18 = 48, et le chapitre 18 s'achève carrément sur:
— Le nombre d’or, ça vous dit quelque chose ?
dixit le flic Turin qui, au chapitre 30, violera, pense-t-il impunément, l'héroïne Manon, amnésique antérograde.
  Il y a un prologue et un épilogue, et le partage de 50 en 31-12-31 répondrait encore à une série d'or, mais le schéma 18-12-18 est ici significatif, car l'enquête dévoile que les crimes sont l'oeuvre d'un collectif de 6 étudiants mathématiciens, se réunissant à l'île Rouzic, au large de Perros-Guirec, ayant programmé leurs 6 crimes pour qu'ils dessinent une spirale logarithmique, proche de la spirale d'or obtenue par la suite de Fibonacci.
  Ils sont 6, et 18-30-48 correspond à 6 fois les Fibos 3-5-8.
 

  Rouzic fait partie de l'archipel des Sept-Iles... Franck prévoyait-il dès deux mille SEPT d'écrire une heptalogie s'achevant à l'hôpital de Sept-Iles?
  Il y a un septième criminel dans La mémoire fantôme.

  Une énigme conduit à Rouzic:
  Lucie fixait la spirale dessinée sur la carte qui chevauchait les points gris des agglomérations. Son ongle suivit la courbe, jusqu’à la septième et dernière croix perdue dans la mer, ici, en Bretagne. Elle recouvrait des petits points clairs représentant des îles. (...)
— La septième croix que tu vois ici indique l’emplacement de sept îles, situées au large de Perros-Guirec. L’une d’elles s’appelle…

  Cet archipel se nomme en breton Ar Jentilez. Imaginant que jent signifie "sept" en breton, je cherche à le vérifier, et découvre qu'en breton -jent est la désinence de la troisième personne du pluriel de l'irréel des verbes réguliers.
  J'avoue humblement que j'ignorais que l'irréel était un mode verbal, de fait correspondant souvent au conditionnel, mais apparemment il y a un temps ou mode irréel propre au breton.
  Ceci me rappelle ma découverte du mot "dilogie" dans Double trilogie, trouble dilogie.
  "sept" se dit seizh, et le mot Jentilez serait « opaque », c'est-à-dire qu'il n'a pas, synchroniquement, de signification ... (emprunt à une page PDF que je n'ai pas étudiée).

  Je comptais étudier dans ce billet les mots emeth et alêtheia, "vérité" en hébreu et grec, lesquels m'ont fait ajouter Vertige à l'hexalogie précédemment envisagée.
  Ça risque d'être un peu touffu, et ce sera pour plus tard. En guise d'apéritif, il m'est venu que le héros de Vertige est Jonathan, "don de Dieu" en hébreu, tandis que celui de Norferville est Teddy, diminutif de Theodoros, idem "don de Dieu" en grec.

  Une île est dans un lac, où dans ce lac étendu qu'est une mer ou un océan. C'est trivial, mais l'importance que prennent ces mots, dans Puzzle notamment, me fait remarquer que:
LA  C = 13 + 3 = 16;
IL  E = 21 + 5 = 26.
3-5-13-21 sont des Fibos, et ces deux opérations peuvent correspondre à cette loi générale
F(n) + F(n+3) = 2F(n+2)
et dans chaque cas les mots de 3 lettres se partagent en 2 et 1, presque la base de la suite Fibo, 1+2=3 (en fait d'abord 1+1=2).

  J'avais repéré que les 3 victimes du psychopathe tué par Teddy sont Léa-Apolline-Clémentine, initiales L-A-C, Léa et Apolline prénoms par ailleurs d'autres victimes d'autres psychopathes thilliéziens (dans Rêver et Le manuscrit inachevé). Merci de m'indiquer s'il y a une Clémentine ailleurs.
  L'acrostiche de Il était deux fois fait en outre apparaître les lettres CAL de "Caleb Traskman" par des mots d'une seule lettre: C A L En Brusquant Tout Rapidement Avançant Sonnerie Kidnapping Moscato A Ne (chapitres 12 à 24).

  Ranger les éléments IL-E-LA-C en ordre croissant donne
 C-E-LA-IL (3-5-13-21), ou CE-LA-IL (8-13-21).
  Le CELA que j'ai vu "magique", acrostiche d'acrostiche. On trouve dans Labyrinthes (chapitre 26):
Cela cachait-il quelque chose ?
(c'est moi qui souligne...)

Note du 29/5: Il y a moyen d'exprimer le cas particulier
82 + 377 = 212 de la formule générale
F(n)2 + F(2n+2) = F(n+2)2
ou F(n)2 + F(n+1)*(F(n)+F(n+2)) = F(n+2)2
par 82 + 13*29 = 212 ou CE2 + LA*CIEL = IL2 ,
La description du dessin d'Ilan comporte la séquence
"un lac, un arc-en-ciel, et une petite île"

Pas d'
arc-en-ciel dans Norferville, mais 4 fois mention des aurores boréales qui ne sont pas sans rapport.
Après le sauvetage de Léonie sur l'île du lac Wendy, le roman s'achève sur
Un instant, il chercha des aurores boréales dans le ciel, en vain.
Mais l’étoile qui brillait plus que les autres, elle, était bien là.
LA + CIEL = LAC + ILE, initiales U = IL, M = LA

  Une dernière chose. Norferville est, avec l'oubliable Conscience animale (2002), le 24e roman publié de Franck, en (20)24, or (vérif ici)
VINGT-QUATRE = 154 = FRANCK THILLIEZ.

  Tiens, 11 lettres pour l'un, 14 pour l'autre, et 154 c'est 11*24.
  Le nombre 24 apparaît en chiffres 1 fois dans Norferville, avec la départementale 24 chapitre 3, 2 fois si l'on compte le chapitre 24, et 4 fois en toutes lettres, chaque fois dans l'expression "vingt-quatre heures". 2+4 fois 24?
  En outre, le diminutif Norfer est employé 24 fois pour Norferville.
  Le billet précédent m'a fait envisager un rôle très particulier de ces lettres NORFER.


Note: J'avais décidé de ne pas mentionner la valeur du palindrome titre, 288, 2F(12), évidemment non calculée, parce que je n'y voyais pas de répartition sympathique, exprimant une règle fibonaccienne générale. Comment n'ai-je pas vu qu'isoler REVER menait à 68 et 220, les chapitrages de Norferville et de la trilogie Traskman? Le reliquat livre 202 chapitres pour les 3 premiers titres, 2 fois THILLIEZ, ou valeur de LE MANUSCRIT INACHEVE.
Mon palindrome utilisait 2 de ces 3 premiers titres, le mot "régit" s'est imposé pour figurer entre les 2 titres, et le couple idéal "élire-île" s'est également imposé pour résoudre le problème du "-er" sans symétrique.
Le mot "île" m'a aussitôt évoqué l'île de Puzzle, l'autre titre...

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