7.5.24

ça ne peut pas être un hasard

à Rock & Schaffran

  L'événement éditorial de mai est pour moi la parution du nouveau Thilliez, malgré la déception de l'an dernier. Je n'ai consacré qu'un paragraphe à La faille, y constatant surtout ses emprunts à Grangé, non cité parmi les sources (à la fin de La forêt des nombres, largement consacré à Franck).
  Peut-être n'ai-je pas repéré l'an dernier les finesses d'écriture de La faille, mais Norferville ne m'a pas déçu sur ce point, et voici mes premières constatations, où il risque d'y avoir pas mal de spoilers, mais le roman n'a pas un dénouement imprévisible.

  La première chose que je fais en ouvrant un nouveau Thilliez depuis 2016 est d'observer sa structure, ici un prologue et 67 chapitres, soit 68 éléments, ce qui m'évoque aussitôt le double de 34, nombre de Fibonacci (13-21-34-55-89 pour les termes les plus utilisables). J'ai déjà étudié
- Deuils de miel (2007), 33 chapitres + épilogue, 34 éléments, avec une répartition idéale en 21 chapitres sur l'exécution de la famille Tisserand, puis 13 éléments sur la nouvelle entreprise du tueur, contrariée par Sharko;
- Rêver (2016), prologue + 89 chapitres, mais bien 89 éléments car le chapitre 57 est omis;
- Sharko (2017), prologue + 87 chapitres + épilogue, 89 éléments et divers nombres de Fibonacci dans le récit;
- Il était deux fois (2020), 83 chapitres + épilogue, 84 éléments, 4 fois le Fibo 21;
- Labyrinthes (2022), 55 chapitres, festival Fibo pour ce 21e roman, avec un docteur Fibonacci et presque tous les Fibos dans le texte, jusqu'à 2584.

  Ce ne pouvait être un hasard, mais il semble que le numéro ISBN du livre en était un, en 'l'occurrence 9782265155558, un identifiant unique qui se découpe en:
978: indiquant qu'il s'agit d'un livre, selon la classification EAN plus générale;
22651: numéro d'éditeur;
5555: numéro de publication;
8: clé de vérification, calculée à partir des 12 précédents chiffres.

  De même la parution officielle du livre le 5/5. Depuis plusieurs années la parution du nouveau Thilliez est fixée au premier jeudi de mai.

  Il est donc acquis que Thilliez a un certain penchant pour Fibonacci et le nombre d'or, évoqué en clair dans d'autres romans, comme La mémoire fantôme et Gataca. Mais aussi que les coïncidences arrivent, comme les erreurs des premières éditions de Deuils de miel, qu'une erreur de numérotation faisait s'achever sur un chapitre 34, et de La forêt des ombres, où une faute d'orthographe, vraisemblablement due à Franck, réduisait fortement une impressionnante série de valeurs gématriques en rapport d'or (voir La forêt des nombres).

  Je n'ai rien décelé dans La faille de 2023, et voici donc Norferville, débutant par un prologue en 1996 dans cette ville minière imaginaire de l'extrême nord du Québec, relatant le viol par trois hommes de Léonie et Maya, toutes deux âgées de 16 ans.
  Le premier chapitre passe à Lyon en février 2016, où le criminologue Teddy Schaffran, 50 ans, soupçonne un certain Arnaud Trognet d'avoir tué de façon abominable les jeunes Clémentine, Apolline, et  Léa. Il ne veut communiquer ses soupçons qu'après avoir trouvé des preuves, et il s'introduit chez le suspect en son absence. Evidemment, Trognet se pointe pendant l'intrusion, et est tué dans la bagarre qui s'ensuit. Schaffran efface les traces de sa présence.
  C'est presque un copié-collé des premiers chapitres de Sharko, où Lucie s'introduit chez le suspect Julien Ramirez, tué dans la bagarre qui s'ensuit. La seule précision calendaire est que ça se passe "aux portes du printemps 2016", soit en mars, ou pourquoi pas février.
  Revenu chez lui, Schaffran découvre qu'on l'a appelé du Québec pour lui signaler la mort de sa fille Morgane, à Norferville.

  Retour au Canada chapitre 5, où Léonie Rock est devenue flic à Québec. Puisqu'elle connaît Norferville, elle y est envoyée pour enquêter sur le meurtre de Morgane, et Teddy Schaffran y arrive quelques heures plus tard, bien décidé à participer à l'enquête, ce qui lui est accordé.
  Morgane était arrivée le mercredi 10 février (c'était bien un mercredi en 2016) à Norferville, où elle avait retenu un chalet au motel Blue Ridge. Léonie s'y installe aussi, au chalet 20, code d'accès 1597, un nombre de Fibonacci, présent dans Labyrinthes:
L’auteur de ce film abominable est vraisemblablement Othmar Mölzer, il habite au 1597 bis, quai de Champignol, à Saint-Maur-des-Fossés.
  L'enquête se déroule... La grande section d'or de 68 est 42, et j'ai donc été particulièrement attentif à ce qui se passe au chapitre 41 (42e élément prologue compris). Un flic interroge une connaissance de Morgane à Montréal, Josiane Gill. Elle lui apprend que sa fille a disparu, et que Morgane avait lié sa disparition à celles de quatre autres canadiennes autochtones qui s'étaient rendues à Norferville.
  Ainsi, à quelques heures près du moment où Teddy affrontait un tueur en série, Morgane en rencontrait un autre, mais n'avait pas le dessus...
  Apprenant la mort de Morgane à Norferville, Josiane Gill dit au flic
— Ça ne peut pas être un hasard.
dernière phrase du chapitre, page 280.

  Peu après avoir lu ceci, j'ai interrompu ma lecture pour vérifier une intuition. Le dernier chapitre s'achève page 448, tandis que le prologue débutait page 9 (il y a de même 8 pages après la fin du dernier chapitre). Le récit couvre ainsi 440 pages, produit des Fibos 8 et 55, dont la section d'or est 272 (8 fois 34), qui occuperait donc la page 280.
  Ça ne peut pas être un hasard? 440 a aussi une petite section d'or, 168 (8 fois 21), qui tomberait donc dans le récit page 176, qui se trouve précisément être la fin du chapitre 25, ou 26e élément parmi les 68, 68 étant selon les deux sections d'or 26-16-26, 2 fois les Fibos 13-8-13.
  440 est selon les deux sections d'or 168-104-168, 8 fois les Fibos 21-13-21.
 
  Ça commence à ressembler à quelque chose, et j'avais envisagé que Thilliez avait calibré le texte de Labyrinthes afin que l'énigme finale, permettant d'accéder à quelques secrets de l'auteur (mais il n'y est pas question de Fibonacci), fût à la page qui aurait été foliotée 377, 14e terme de la suite de Fibonacci. Il est aujourd'hui très facile à un auteur de procéder à de tels calibrages, puisque s'il le désire l'impression correspondra exactement au fichier fourni.

  Je ne vois rien de spécial à dire du paragraphe qui achève le chapitre 25,
Trois hommes obstruèrent, l’espace d’un instant, le champ de vision de Teddy. Quand le Français put de nouveau voir à l’extérieur, la silhouette avait disparu.
ni d'une spécificité particulière du chapitre.

  Porter attention à la pagination m'a fait remarquer que tous les chapitres de Norferville débutent sur un recto, une page impaire. Ce n'était pas le cas des précédents Thilliez édités au Fleuve Noir, et le seul contre-exemple parmi les exemplaires dont je dispose est Rêver, avec une possible raison: certains chapitres débutent par un repère chronologique, et il est ainsi plus facile de s'y reporter en feuilletant le livre.
  Il y a 38 versos vierges dans le récit, pourquoi?
- Fleuve Noir entend participer plus activement à la déforestation ?
- paresse de Franck, à laquelle il est pallié par ce gonflage artificiel?
  Je préfère imaginer que ces pages blanches soulignent une structure voulue du livre.
  Ainsi, ses 3 chapitres marquant l'éventuelle structure d'or se terminent sur une page imprimée, ils ont chacun 6 pages, 6-6-6. Le mot "enfer(s)" apparaît 11 fois dans le roman, la première étant
Norferville semblait avoir jailli du fond des Enfers.
 A propos, je retrouve en cherchant l'interview où Franck parlait de Fibonacci cette autre, avec cette image:
 

  C'est manifestement une plaque CF-999-FM qui a été retournée.

  Voici les nombres de pages que j'ai relevés, dans les trois parties ainsi définies, de 26-16-26 chapitres:

9-7-5-3-5-8-5-5-4-8-5-4-6-5-6-7-4-8-7-7-5-5-6-4-9-6
4-5-5-6-5-7-5-5-5-8-9-6-5-7-5-6
5-5-8-4-7-9-6-6-6-5-6-8-4-3-9-10-6-5-6-9-5-4-5-3-6-6

soit 153 + 15 pages blanches;
93 + 11 pages blanches;
156 + 12 pages blanches.

  La probabilité de tomber sur des versos imprimés pour les 3 chapitres cruciaux est d'environ 0,08, soit 1 chance sur 12. C'est moins significatif que la structure idéale des chapitres, difficile à évaluer, d'autant que dans un thriller les chapitres deviennent souvent plus courts vers la fin.
  Les 11 chapitres "pairs" de la 1e partie totalisent 64 pages, les 15 autres 104, en comptant les pages blanches, 64-104 étant le partage doré idéal de 168 (8-13-21 fois 8).
  Dans les deux premières parties, s'achevant sur Ça ne peut pas être un hasard., les 26 chapitres "pairs" totalisent 94 pages, les impairs 152 (sans compter les pages blanches), et 94/152  est encore un ratio idéal, 0,6184..., meilleur que 26/42, 0,6190 (le nombre d'or est 0,6180...).
  S'il y a 26 chapitres impairs parmi les 42 premiers, partage idéal, cette majorité d'impairs est renversée dans la dernière partie, avec 14 chapitres pairs sur 26. D'où il n'y a pas d'équilibre doré avec les seules pages imprimées du récit, 402 en tout.
  A moins que... Un autre élément n'a pas été pris en compte, la citation en exergue, page 6
« La viande vivait sur la viande, la vie sur la vie.
Il y avait les mangeurs et les mangés.
La loi était MANGE ou SOIS MANGÉ. »
Jack London, Croc-Blanc
  C'est aussi une partie constituante du récit, indépendante des éléments dits "péritextuels", et la prendre en compte mène à 154 pages imprimées pour la 1e partie, contre 249 pour les deux autres. Le rapport d'or est idéal, et ce sont les termes 8 et 9 de la suite additive OEIS 22122 (un palindrome).
  Une particularité est que 154 est la valeur de
FRANCK  THILLIEZ = 53 + 101 = 154
dont le partage doré livre le palindrome 59-95, 154-249 venant ensuite.
  J'ai déjà envisagé des auto-références de l'auteur à son nom, notamment dans L'anneau de Moebius, avec le délai de 6 jours 20 heures qui sépare Stéphane de Stéfur, rangs des initiales FT, et leur communication via la boîte postale 101.

  En comptant la citation, le texte couvre 442 pages, produit des Fibos 21 et 34, dont 39 pages blanches, produit des Fibos 3 et 13.

  Une page complète de Norferville a 33 lignes, plus le numéro de page, soit 34 lignes en tout. Ce n'est pas une exclusivité, mais ceci m'a permis de prendre conscience que la page complète de Labyrinthes compte 34 lignes. Plus le numéro de page, mais le roman a directement 55 chapitres, ni plus ni moins. Par contre il faut compter le prologue de Norferville pour avoir le double Fibo 68, ce qui est analogue à prendre en compte le numéro de page.
  Les autres Thilliez au Fleuve Noir ont de 33 à 35 lignes par page, mais celui-ci a une particularité. La largeur du texte écrit est de 10 cm, ce qui est le cas des autres Thilliez, mais la hauteur du texte, de la limite supérieure de la première ligne d'écriture, abstraction faite des jambages, à la limite inférieure de la dernière ligne d'écriture, toujours abstraction faite des jambages, est de 16,2 cm, soit un rectangle d'or idéal.
  Ceci est unique parmi les Thilliez dont je dispose.

  Ne serait-ce pas plutôt une mine d'or qui est exploitée à Norferville? On y transmuterait curieusement "L'or en vil fer" (anagranmme).

  Côté gématrie, les noms des deux enquêteurs sont encore en rapport d'or:
SCHAFFRAN  ROCK = 76 47.
  C'est le même rapport que 152 94 vu plus haut pour les chapitres pairs et impairs des deux premières parties (sans compter les pages blanches).
  Teddy et Léonie deviennent amants au chapitre 49, après que Teddy a été sauvé de la mort par Léonie. Il lui rendra la pareille au chapitre 66, Léonie s'étant elle aussi aventurée au domicile d'un suspect sans prévenir personne, et bien sûr le suspect s'est pointé pendant l'intrusion... A croire que tous ces chasseurs de tueurs n'ont jamais lu un polar.
  Schaffran et Rock ont 50 et 36 ans, ce qui me semble assez proche des âges du couple fétiche Sharko-Henebelle au début de leur romance.
  D'où viennent ces noms? une recherche m'a appris qu'il y a une Schaffran Road à Castle Rock, une ville du Wisconsin dont l'homonyme imaginaire du Maine est le fief de Stephen King (mais Schaffran est un nom relativement courant).

  Teddy enquêtait à Lyon sur le meurtrier de
Clémentine Apolline Léa = 100 + 84 + 18 = 202
tandis que Morgane cherchait à Norferville les meurtriers de
Angelune Janelle Myriam Sakari Kathia = 79+59+79+59+50 = 326.
  3-5-8, encore Fibonacci, et le partage doré de la somme 528 est 202-326.
  L'enquête révèle que la liste de Morgane était très incomplète, et que 8 autres filles autochtones ont été tuées à Norferville, 5-8-13, toujours Fibonacci.

  Thilliez a fait s'exprimer ses Canadiens en français hexagonal, choix qui me semble judicieux car le joual demande un lexique. Quelques mauvaises langues ont persiflé sur la façon dont Fred Vargas avait fait s'exprimer les Canadiens de Sous les vents de Neptune.
  Franck a néanmoins introduit quelques jurons typiques, 1 fois câlisse (calice), 2 fois criss (christ), 2 fois esties (hosties).
  Dans ce roman semblant structuré sur le nombre 68, on a
CALISSE = CRISS = 68.

  Si Josiane Gill s'était exprimée de façon plus académique, elle aurait conclu le chapitre 41 par
    Cela ne peut pas être un hasard. = 272,
page 280 qui est donc la 272e page à compter du début du prologue.

  Pour spoiler un peu plus, la dernière partie révèle que les 13 disparues ont été tuées lors de chasses à la femme organisées par un trio de blancs, aidés de deux autochtones (3+2, encore Fibo).
  Ceci n'est pas nouveau, et j'ai lu ado dans une anthologie de Dorothy Sayers The Most Dangerous Game de Richard Connell. Wikipedia m'apprend que la publication originale de cette nouvelle dite "la plus populaire jamais écrite en langue anglaise" date d'exactement un siècle, le 19 janvier 1924.
  Son titre repose sur la polysémie du mot game, signifiant "jeu" et "gibier". Assez curieusement, les traductions semblent avoir privilégié "jeu", ainsi en français, alors que c'est plutôt le "gibier" humain qui est le plus dangereux pour le chasseur (une traduction de 1963 était cependant titrée Le plus dangereux des gibiers).
  Le fameux chasseur Sanger Rainsford, naufragé, arrive à l'île où vit le général Zaroff, qui l'accueille à bras ouverts et espère le faire participer à sa passion, la chasse à l'homme, ce qui révulse Rainsford, et Zaroff décide qu'il sera son prochain gibier.
  Curieusement
SANGER RAINSFORD = 64-104 (ou 8 fois 8-13)
est un nom doré, dans la même suite que les 168-104-168 pages de Norferville, et j'ai vu plus haut un partage 64-104 de sa première partie.


  J'ai déjà fait part d'une question qui me taraude: Thilliez consulte-t-il mon blog? De fait, une connaissance commune l'a informé de mon billet sur Rêver, et je sais qu'il a au moins commencé à le lire.
  Quelqu'un qui s'intéresse au nombre d'or aurait facilement pu trouver Quaternité avant, et j'ai la faiblesse de penser que je raconte des trucs qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Qui avant moi a remarqué que la première édition de Deuils de miel s'achevait sur un chapitre 34, Fibo, mais qu'on y sautait directement du chapitre 29 au 31, par erreur de l'éditeur? Je l'ai publié en juillet 2015, et voilà que le Thilliez suivant, en mai 2016, s'achevait sur un chapitre 89, Fibo, mais qu'on y sautait directement du chapitre 56 au 58 (avec une intention explicite).
  Ce 89 pouvait être un hasard en 2016, mais plusieurs romans ont depuis confirmé l'intérêt  de Franck pour Fibonacci.

  Mon billet 21-13 recense 138 cas de ces Fibos qui semblent m'être fétiches, sous diverses formes. Les premiers cas ont été des acrostiches, repérés en 2001 dans un Ellery Queen et dans l'Hypnerotomachia Poliphili, et un climax est survenu en 2008 avec l'échange Jung-Haemmerli, noms de valeurs 52-84, 4 fois 13-21.
  Si le billet ne comptait "que" 126 cas lors de la parution de Il était deux fois en 2020, je me suis senti très concerné en y découvrant les deux dénouements du Manuscrit inachevé, deux phrases donnant par acrostiche les deux possibles issues de la lutte mortelle entre Léane Morgan et David Jorlain:
- C'est Léane : le bien triomphait;
- Abracadabra : le maléfique David réussissait son tour de passe-passe.
  Les formules ont pour valeurs 84 et 52.
  Si les acrostiches 21-13 de 2001, tous deux donnés par les têtes de chapitres, concernaient l'un les nombres de lettres, l'autre les valeurs, les 84 chapitres de Il était deux fois offrent aussi un acrostiche (mais l'acrostiche complémentaire de 52 lettres reste encore à repérer).

  Avoir écrit ceci m'a orienté vers la solution, 4 ans après...
Chaque être se tut, livré enfin au noir éternel.
est donc la dernière phrase du Manuscrit inachevé (2018), les initiales de chaque mot donnant les 9 lettres
C'est Léane
  Je ne l'avais pas vu alors, bien qu'il y ait explicitement des messages en acrostiche dans le roman, où Andy Jeanson est en prison pour neuf abominables assassinats de jeunes filles. Il les enlevait, les violait, et envoyait à leurs parents une mèche comptant toujours exactement 512 cheveux. Jeanson est obsédé par les casse-tête, les problèmes de logique.
  En prison, il donne au compte-gouttes les emplacements où les corps sont enterrés. Mais ce n'est pas aussi simple. Il refilait les filles à deux complices qui les tuaient, les enterraient, et lui expédiaient ensuite les coordonnées des lieux dans des lettres supposées venir d'une admiratrice.
  Une lettre entière est donnée, les enquêteurs y repèrent un paragraphe bizarre, 
Chaque oiseau rare poursuit son envol, ne trouve en rien refuge éternel. Par rivières et sources douces en Sologne, aucun ibis ne trouve bonne et riche nourriture au rivage desséché. Pour avaler une libellule, il n’est pas en retard, l’oiseau, tiens !
et y décodent l'acrostiche
Corps enterré près de Saint-Bernard, Pauline Perlot.
en 43 lettres de valeur 512. Ça ne peut guère être un hasard, et les noms propres permettaient facilement d'arriver au total fétiche 512, sinon au nombre de lettres 43, s'il était souhaité.
  Et ce pourrait bien être le cas, puisque la phrase finale, débutant aussi par "chaque", a 9 mots codant pour 9 lettres.

  Le manuscrit inachevé est dit écrit par Caleb Traskman, sauf le dernier chapitre qui a été égaré, son fils ayant proposé une fin possible.
  Dans la suite, Il était deux fois, donnant le "vrai" chapitre écrit par Traskman, on trouve aussi:
  Caleb Traskman aimait cacher des énigmes dans l'horizontalité des phrases, en jouant parfois avec les premières lettres de chaque mot, ou avec les mots eux-mêmes. Mais s'il fallait reporter ses astuces aux premières lettres des chapitres d'un roman tout entier, y aurait-il quelque chose à déceler?
  "chaque mot" m'incite à penser que les deux textes sources des acrostiches débutant par "Chaque" sont à réunir, pour un parfait chiasme:
- Dans Le manuscrit inachevé, les deux acrostiches réunis totalisent 52 lettres, et la valeur du dernier est 84.
- Dans Il était deux fois, l'acrostiche des premières lettres des chapitres compte 84 lettres, et la valeur du dernier acrostiche est 52.
  L'acrostiche des 83 chapitres + épilogue donne ces 84 lettres:
  Le romancier Caleb Traskman est vivant, vous l'avez peut-être croisé entre ces pages, c'est cela la magie.
  La valeur en est 940. En partant de 512+84 = 596 des 52 lettres du Manuscrit inachevé, il eût fallu avoir 964 pour une parfaite harmonie dorée, mais ce n'était sans doute pas ce qui était cherché, car
940 + 84 = 1024 = 2 fois 512.
  Ça ne peut pas être un hasard...

  Je n'en avais pas fini avec ce qui était prévu, mais peut-être faut-il un peu de temps pour digérer ceci, et je parle d'abord pour moi.

  J'ai donc arrêté hier soir 6 mai sur ces mots, et une fois couché il m'est revenu qu'il y avait un autre acrostiche dans Le manuscrit inachevé, repris dans Il était deux fois, à savoir
Juste un mot en avant : un xiphophore.
qui donne "jumeaux". Si les autres acrostiches n'ont rien d'exceptionnel, a priori, celui-ci est très malin car le mot précédant "xiphophore" dans un dico est "xiphopage", une variété de jumeau.
  J'ai eu tôt fait de comprendre que les 5 acrostiches totalisent 154 lettres, valeur de "Franck Thilliez". On ne parle plus de hasard...
  Je reprends les 5 acrostiches (et 154 lettres)
jumeaux
Corps enterré près de Saint-Bernard, Pauline Perlot.
c est Léane
Le romancier Caleb Traskman est vivant, vous l'avez peut-être croisé entre ces pages, c'est cela la magie.
abracadabra
Appelons-les A-B-C-D-E, soit L les nombres de lettres et V les valeurs associées, avec donc
LA = 7, VA = 95,
LB = 43, VB = 512,
LC = 9, VC = 84,
LD = 84, VD = 940,
LE = 11, VE = 52.

  Je m'étais extasié sur LB+LC = VE = 52,
et sur LD = VC = 84.
  Il y avait aussi VB+VC+VD = 3 fois 512, chiffre fétiche de Jeanson.
  Il y a maintenant LA+LB+LC+LD+LE = 154, chiffre fétiche de Thilliez (?),
et VA+VB+VC+VD+VE = 1683 = 11 fois 153. La magie du LE=11 de abracadabra conduirait à 11 fois 154? Je rappelle qu'il y avait aussi un jeu 153-154 pour la première partie de Norferville.
  Les acrostiches comptent en tout 33 mots (avec un mot composé comptant pour 2), et 1683 c'est 33 fois 51.
  Enfin LD+LE = VA = 95. D et E sont les deux acrostiches spécifiques de Il était deux fois, et A, "jumeaux"=95, figure dans les deux romans.

  Il m'a semblé devoir étudier aussi les textes-sources, qui totalisent par définition 154 mots.
  S'il y a un autre acrostiche dans Le manuscrit inachevé, le message chapitre 64 localisant Apolline, très long, en 463 lettres et 13 chiffres, le texte-source n'est pas donné.
  Voici les 5 textes sources:
Juste un mot en avant : un xiphophore.
Chaque oiseau rare poursuit son envol, ne trouve en rien refuge éternel. Par rivières et sources douces en Sologne, aucun ibis ne trouve bonne et riche nourriture au rivage desséché. Pour avaler une libellule, il n’est pas en retard, l’oiseau, tiens !
Chaque être se tut, livré enfin au noir éternel.
L Encore Rivé On Moscato Au Neurologie Calme Invisible Eprouvé Rien C A L En Brusquant Tout Rapidement Avançant Sonnerie Kidnapping Moscato A Ne En Sans Téméraire Voilà Impossible Véhicule A Neuf Tout Vite Onzième Une Silencieux Les Atroce Vidé Emmitouflée Zen Progressivement Enfin Une Tout Entre Tristement Rapidement Etourdi Comme Rageuses Oeil Immédiatement Seule Ecrin En Ne Tapi Reproduisant Elle Croisille En Sans Prudemment A Groggy En Seul Chasser Endormi Son Transi Contact Eté Le A Les Assommé Moteur Avec Gabriel Immonde Encore
Au bout, rayonnaient au ciel auroral d'anonymes braseros rouge acajou.
avec
L'A = 29, V'A = 404,
L'B = 200, V'B = 2442,
L'C = 38, V'C = 459,
L'D = 456, V'D = 5331,
L'E = 58, V'E = 677.

  Est-ce un hasard si V'A+V'C+V'E = 1540, évident multiple de 154? V'A est en outre 4 fois 101 (Thilliez). Les 9 mots de V'C ont pour moyenne 51, de même que les 33 mots des acrostiches.
  Il y a encore L'A+L'C+L'E = 125, permutation de 512. Si Jeanson est le capillotracteur 512, Doffre était le Bourreau 125 de La forêt des ombres.

  Mieux, j'avais observé en 2020 que les reliquats des acrostiches
V'C − VC = 459 − 84 = 375 et V'E − VE = 677 − 52 = 625
étaient dans le rapport Fibo 3/5, le facteur commun étant 125, et j'avais manqué que
V'A − L'A = 404 − 29 = 375, relevant d'une autre approche, mais difficile à éluder avec
L'A + L'C + L'E = 125.

  J'observais aussi les ressemblances entre les deux romans et Rêver, dont la dernière phrase
Et qu'une autre histoire commence.
livrerait l'acrostiche EQUAHC, anagramme de CHAQUE, valeur 55 achevant un chapitre 89. Je soulignais le "Chaque" débutant la dernière phrase du Manuscrit, et je souligne encore plus aujourd'hui avec l'autre texte-source débutant par "Chaque".

  J'ai encore envisagé 165 éléments pour les deux premiers volets de la trilogie Traskman, 3 fois 55, à compléter à 220 avec les 55 chapitres de Labyrinthes. Avec les 89 de Rêver, on a 309, se retrouvant dans
V'A − VA = 404 − 95 = 309.

  Bref, il va être encore question de Thilliez dans le prochain billet.

Note du 9/5: La question se posait du double emploi de "C'est Léane", acrostiche de valeur 52 comme partie de l'acrostiche de 52 lettres.
  Une piste de réflexion était que l'acrostiche "Abracadabra" ne faisait pas à proprement parler du roman Il était deux fois, mais était livré en annexe, sur une page à lire le livre renversé.
  Il m'est venu cette nuit qu'au partage 43-9 pour 52 du Manuscrit correspondrait 69-15 pour 84, or l'acrostiche de 84 lettres se répartit effectivement en 69 et 15 lettres
Le romancier Caleb Traskman est vivant, vous l'avez peut-être croisé entre ces pages,
c'est cela la magie.
  On conviendra que "c'est cela la magie." (ou "C'est cela..." puisque la ponctuation est à rétablir) a quelque rapport avec "Abracadabra".
  Mais il y a davantage, si j'ai étudié les primitives des acrostiches, leurs textes-sources, on peut en imaginer les dérivées, les acrostiches des acrostiches, soit pour "C'Est Léane Abracadabra" CELA.
  Ainsi ce serait CELA l'ultime magie, avec en outre
CE + LA = CELA ou 8 + 13 = 21 (Fibos),
et ces lettres sont aussi dans CALEb traskman, alors que ce nom semble issu du Caleb Trask de A l'est d'Eden.
  Le vertige continue en constatant que
C'EST LA MAGIE = 95 = JUMEAUX, 95 étant aussi le nombre de lettres des deux acrostiches propres à Il était deux fois.

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