26.5.24

Abra, Cal, Abra

à Abra & Cal
 
  J'ignore si Thilliez a des connaissances en hébreu, mais l'omniprésence des prénoms hébraïques pour ses plus importants personnages me pousse à approfondir.
  La Vérité dans le Vertige m'a conduit à remarquer que les 6 derniers romans de Franck, en dehors de la saga Sharko, totalisent 441 chapitres, 441 carré de 21, et valeur de l'hébreu emeth, "vérité".
  Le premier de ces 6 est Puzzle, en 64 chapitres, 64 carré de 8, et valeur du grec alêtheia, "vérité".

  On passe d'une vérité à l'autre par l'ajout de 377, valeur de l'hébreu sheva'a, "sept", or
le roman précédent de Franck est Vertige, qui peut se lire
VERITE + G, ou VERITE + 7, car G est la 7e lettre.
  La gématrie est présente dans le roman, où trois hommes sont enchaînés au fond d'un gouffre. Il leur est demandé d'avouer qu'ils sont respectivement un voleur, un menteur, un tueur. Ils ne peuvent être libérés que par la bonne combinaison d'un cadenas à 6 chiffres, solution qui sera 93-96-85, pour
VOLEUR = 93, MENTEUR = 96, TUEUR = 85.
  Ceci peut conduire à examiner les noms des protagonistes:
JONATHAN  TOUVIER   = 83+110 = 193;
FARID       HOUMAD     = 38 + 62 = 100;
MICHEL    MARQUIS     = 50 + 98 = 148;
                 somme    = 171 + 270 = 441 !

  J'avais envisagé que les initiales des noms puissent former HMT, une possible translittération des trois lettres hébraïques אמת, "vérité". Le mot français apparaît à 42 reprises dans le roman, et il serait la clé de la situation (chapitre 10):
— Bon, arrêtez ! Vous voyez bien que ça ne sert à rien de s’engueuler ? Faut juste dire la vérité si on veut s’en sortir. C’est si compliqué ?
  Le chapitre 15 débute par
Robinson avait nommé son île Désespoir. Je décide officiellement d’appeler notre gouffre Vérité.
et je ne m'en souvenais plus lorsque j'ai proposé VERTIGE = VERITE + G.

   Le mot hébreu emeth débute par la lettre Alef, א, une des quatre consonnes gutturales Alef-Hé-Heth-'Ayin qui sont devenues les voyelles A-E-H-O en grec.
  J'ai choisi d'utiliser les translittérations A-H-H-O, mais on rencontre des tas d'autres possibilités. J'avais ainsi trouvé la forme hemeth dans un document émanant du Vatican, et, reprenant la recherche, je suis ébahi de la trouver sous la plume de Lionel Rocheman, que j'ai connu, ayant étudié à son Folk-Center avenue d'Italie, et participé à maintes reprises à son Hootenanny au Centre Américain. A ma première participation, en 1968 (avant mai), j'y avais joué le prélude d'Asturias.
  Voici donc ce qu'il écrit dans Les contes de Grand-père Schlomo:
La vérité se dit  אמת (prononcer hemeth), et les trois lettres qui composent ce mot occupent respectivement la première, la médiane et la dernière place de l'alphabet, couvrant ainsi en raccourci l'ensemble des signes du monde connu, car la vérité se doit d'être exhaustive.
  Selon une autre connaissance, Jacques Perry-Salkow, cité récemment pour l'anagramme LA DERNIERE de IRENE ADLER,
LA VERITE est RELATIVE.
  Ce billet de l'an dernier, en partie consacré à Franck, était dédié à Daddy Shlomo, Lionel Rocheman dans ma pensée...

  Les prénoms des trois protagonistes de Vertige sont tous d'origine sémitique. Jonathan c'est YHWNTN, "don de Dieu (YHWH)". Farid est une variante de l'arabe Wahid (وحيد), "unique", débutant par la lettre Wa, équivalente au Waw hébraïque. Michel c'est MIKAL, "qui est comme Dieu".
  Les trois initiales forment le mot YWM, yom, "jour"...
...mais il y a bien davantage, car, avec la vérité AMT (en reprenant ma translittération habituelle), les 6 lettres YWMAMT se réarrangent en
TAWMYM, te'omim, "jumeaux".
  Fabuleux, car Le manuscrit inachevé débute par cet acrostiche, repris dans Il était deux fois,
Juste un mot en avant : un xiphophore.
qui donne "jumeaux". C'est très malin car il fait entendre les syllabes JU-MO, et le mot précédant "xiphophore" dans un dico est "xiphopage", une variété de jumeau.

  Au passage, il est amusant que je sois passé par l'interprétation F de Farid comme un Wa arabe ou un Waw hébreu, car Le manuscrit inachevé  est censé être écrit par Caleb Traskman. Caleb signifie "chien" en hébreu, wa-wa, ou waf-waf (car le jeu w-f existe aussi dans le monde juif, cf les Lamed-waf du Dernier des justes, de Schwartz-Bart)... Je rappelle qu'à l'évidence ce nom est issu du jumeau vicieux Caleb Trask de A l'est d'Eden.

  Il y a 4 occurrences du mot "jumeaux" dans la Bible hébraïque, et les curiosités de la langue (et de la pluralité de composition) font qu'elles ont toutes des orthographes différentes.
 En Gn 38,27 apparaît la seule forme TAWMYM, pour les jumeaux de Thamar. En Gn 25,24, c'est TWMM, tomim, pour Jacob et Esaü. Pour cette forme sans gutturale, on pourrait envisager HTWMYM, "les jumeaux", avec un au lien d'un Alef comme initiale de Houmad.
  Les 2 autres formes sont dans le Cantique des cantiques, 4,5 et 7,3, sous forme construite, "jumeaux d'une gazelle", TAWMY, vocalisé teomê, et TAMY, vocalisé taomê.
  En hébreu moderne où il n'y a pas de points-voyelles pour compléter la prononciation, le mot s'écrit plus impérativement TAWMYM (non construit).

  En quoi Jonathan, Farid, et Michel, seraient-ils jumeaux? En fait Farid et Michel n'ont aucune existence, et le récit de Jonathan des 44 premiers chapitres du roman est une totale affabulation, peut-être pour amener Jonathan à s'avouer à lui-même que c'est lui le voleur, le menteur, le tueur, car 19 ans plus tôt, lors d'une expédition dans une montagne péruvienne, il a volontairement tué son compagnon de cordée pour lui voler sa femme.
  Farid et Michel seraient en quelque sorte des doubles de lui-même. Je n'ai rien trouvé accréditant que houmad ou humad soit un mot arabe, et je me demande s'il ne s'agirait pas d'un jeu avec l'initiale:
F. Houmad  >  Fhou mad  > fou mad...
  Je constate en outre que les trois prénoms sont théophores,
JOnathan, michEL, WAHID,
rappelant le credo d'Israël, YHWH notre DIEU, YHWH est UN ("un", ehad, même étymologie que wahid).

  S'il fallait considérer l'initiale de Houmad comme un plutôt qu'un Alef, le mot THWM existe, tehom, "abîme", homophone de te'om, "jumeau", en hébreu moderne. C'est un mot plus fréquent (36 occurrences), présent dès le second verset de la Genèse. Le mot est le plus souvent féminin, d'où le pluriel attesté THWMWT, tehomot, mais il y a une occurrence masculine, dont le pluriel virtuel serait THWMYM, tehomim.
  Le mot "abîme" n'apparaît pas dans Vertige, mais on y trouve 52 occurrences de "gouffre", et 13 de "précipice", de presque synonymes.

  Je passe au roman suivant, Puzzle, dont le "héros" est Ilan, "arbre" en araméen. Le mot n'apparaît que dans le songe de Nabuchodonosor (Dn 4) où un magnifique arbre s'élevant jusqu'aux cieux doit être en grande partie coupé pour sa propre survie. Daniel (DNYAL qui contient toutes les lettres de AYLN, ilan) l'interprète ainsi: malgré son apparente toute-puissance, le roi doit reconnaître que la puissance divine est supérieure, et qu'il doit montrer de l'humilité pour conserver son royaume.

  Je donnais dans le précédent billet le mystérieux dessin en possession d'Ilan, avec son code dans le coin inférieur gauche:
 



H 470
H 485
H 490
H 580
H 600





  En voici la clé: les nombres sont les longueurs d'onde en nanomètres des couleurs Bleu-Azur-Cyan-Jaune-Orange, dont les initiales réordonnées donnent JACOB.
  Les H orienteraient vers l'Echelle de Jacob, que le patriarche biblique a vue en songe, mais ce qu'en tire Ilan est loin de satisfaire le lecteur, à mon sens. Il se renseigne et apprend que Jacob était un brave, ce qu'il a illustré par sa lutte avec l'ange, mais il n'est pas indiqué que cet ange est d'abord supposé être l'esprit de son JUMEAU Esaü, ni que la lutte a lieu au gué du JABOC, que permettraient de forger également les initiales des couleurs.
  Jacob est le plus célèbre jumeau du monde judéo-chrétien, et cet acrostiche désordonné survient après l'éventuel acrostiche désordonné de te'omim, "jumeaux", dans Vertige, et avant celui, ordonné, de "jumeaux" dans Le manuscrit inachevé.

  La lutte avec l'ange m'intéresse au plus haut point, j'y ai consacré mon dernier poème à contrainte forte. Mais je compte consacrer un autre billet à Jacob.
  Signaler tout de même qu'arbre et échelle sont des symboles apparentés.

  Le one-shot suivant est Rêver, dont l'héroïne est Abigaël, "mon père est joie". Or une bonne part de la tragédie vécue par Abi et sa fille Léa vient de la double vie que menait son père. Léa peut avoir une origine latine comme hébraïque; dans le second cas c'est le nom de la première femme de Jacob (l'autre est sa soeur Rachel).
  Abi découvre d'étranges échos à l'enlèvement de sa fille dans le roman que vient de publier Josh Heyman. Josh est le diminutif de Joshuah, aussi bien Josué que Jésus. Dans le Sharko paru l'année précédente, Pandemia, l'Homme en noir, le supercriminel, se nomme Josh Ronald Savage.

  Ensuite vient Le manuscrit inachevé, où le récit se partage entre l'enquête des flics V&V, et celle de la romancière Léane-Enaël. Le pseudo Enaël n'existe que par le renversement du prénom Léane, qui serait la contraction du désuet Léa-Anne.
  Il est fascinant qu'un sens recensé de Léa soit "vache" (sauvage), car Le manuscrit inachevé est un roman de Franck Thilliez, ce qui est rappelé au verso de chaque page de l'édition originale (unique cas au Fleuve Noir). Thilliez y a imaginé le roman Le manuscrit inachevé de Caleb Traskman, où l'héroïne Léane est l'auteure du roman Le manuscrit inachevé, dont l'héroïne est Judith Moderoi. Si le nom complet est évidemment forgé pour faire apparaître les syllabes JU-MO, il n'était pas obligatoire que le prénom soit juif, Judith signifiant précisément "juive".
  Enaël Miraure est le pseudo de Léane Morgan, comme Caleb Traskman est celui de Christian Lavache, la vache Léa?
  Le mot "juif", yehoudi, venant du fils de Jacob Juda, Yehouda, est lui-même théophore, "YHWH soit loué". Le nom YHWDH est vu par l'exégèse juive comme une "porte dans le Tétragramme", car la 4e lettre de l'alphabet hébreu, Dalet, signifie "porte". Je me suis jusqu'ici arrêté au fait que le titre du roman de Josh Heyman dans Rêver, La quatrième porte, était aussi un titre de Paul Halter, mais le parallèle avec Christian Lavache ouvre de nouveaux horizons. Le vrai nom de Heyman est Nicolas Gentil; dans la chrétienté, les gentils sont les non-convertis.
  Difficile de tirer de tout ça quelque chose de cohérent, mais je ne fais que constater les échos, en espérant que Franck dévoilera ses intentions.

  Comme je l'ai déjà dit, à l'instar de Traskman, YHWH semble apprécier les palindromes, ou plus précisément les anacycles, avec
- Noé (NH) trouva grâce (HN) aux yeux de YHWH (Gn 6,8)
- Er (OR) fut mauvais (RO) aux yeux de YHWH (Gn 38,7).
   Le prénom Anne dérive de hen, "grâce".

  Coïncidence extérieure. Alors que j'écrivais ces derniers paragraphes, j'ai reçu un mèl me commandant un livre sur Maurice Henry, acheté jadis parce que c'était un ami de René Daumal, mais je n'en avais rien tiré. J'avais voulu le donner à phrère Laurent lors de notre rencontre en 2014, mais il était dans un paquet à part et m'était resté. Le dessin de couverture, Allô, Ariane ?, montre Thésée dans le labyrinthe passer un coup de fil à Ariane; le Minotaure traîne dans les couloirs...
 

  Traskman se révèlera dans Labyrinthes être le Minotaure, abominable psychopathe. Maurice Henry a souvent signé ses dessins "Le Minotaure".
  Traskman s'inspire de ses propres méfaits dans Le manuscrit inachevé, où le personnage qui lui correspond est né Luc Thomas, devenu ensuite David Jorlain.
  Thomas est la grécisation de te'om, "jumeau", et David est en hébreu un palindrome en 3 lettres, DWD. On peut aussi envisager la translittération DVD, et les tueurs du roman filment leurs atrocités sur des DVD qu'ils gardent en souvenir, ou vendent sur des marchés spéciaux. Chaque occurrence du mot DVD (15 en tout) est soulignée dans les éditions papier.
  Luc Thomas est le jumeau de Jullian Morgan (encore JU-MO), et leur père se nomme Jacques (Jacob)...

  Ensuite vient Il était deux fois, où l'enquête sur la disparition de Julie Moscato reprend 12 ans plus tard, menée par le gendarme Paul Lacroix et son ex-collègue Gabriel, le père de Julie. Gabriel est l'un des trois anges nommés dans la Bible hébraïque, son nom signifie "Homme de Dieu", ou "Dieu est fort".
  Ils étaient jadis amis, mais lorsque Gabriel a découvert que Paul couchait avec sa femme il l'a sévèrement rossé, et Paul n'a jamais récupéré de sa blessure à la jambe droite.
  Çoeur dp m'a appris qu'il y avait un écrivain nommé Paul Lacroix, plus connu sous les pseudonymes de P. L. Jacob ou du Bibliophile Jacob! Lors de sa lutte avec l'ange, Jacob est blessé à la cuisse et reste boiteux toute sa vie...
  Plusieurs romans signés Alexandre Dumas sont en grande partie l'oeuvre de ce Paul Lacroix alias Jacob.

  Pas de personnage important avec un prénom d'origine juive dans Norferville, mais le héros s'y nomme Teddy, diminutif de Théodore, Theodoros, "don de Dieu", équivalent grec de Jonathan, prisonnier du gouffre Vérité dans Vertige.


  J'avais pensé à A l'est d'Eden dès ma première lecture du Manuscrit inachevé, mais n'avais pas jusqu'ici souhaité approfondir. Je pense avoir lu un digest du roman ado, et avoir vu le film plus tard, mais je ne peux pas dire que mon visionnage aujourd'hui 25/5 ait éveillé des souvenirs.
  Les (faux) jumeaux Caleb et Aaron Trask sont presque toujours appelés Cal et Aron, alors que le précédent billet m'a conduit à voir dans les 3 premières lettres de CALeb le renversement de LAC. Luc Thomas alias David Jorlain choisissait ses victimes parmi les locataires de son chalet près du lac d'Annecy, Annecy où vit Jonathan dans Vertige.
  Kazan n'a adapté que la dernière partie du roman, où l'autre personnage important est Abra Bacon, fiancée de Aron, mais attirée par Cal.
 

  Abra-cal-ar(on), Abra Bac(on)... De fait, un exégète a avancé que "abracadabra" serait à l'origine du choix de Steinbeck. Une double nature en ferait aussi "Cadabra", attirée par Cal (toujours le jeu des initiales C-A de Caïn-Abel). A ce sujet certaines phrases de Steinbeck semblent en accord avec le Sefer ha-Gilgoulim, selon lequel à la naissance des premiers jumeaux toutes les étincelles de bien auraient échu à Abel, et toutes celles de mal à Caïn. Je rappelle que j'ai vu en Abracadabra, la formule qui apparaît en acrostiche dans la dernière phrase du "Manuscrit achevé" de Caleb Traskman, un possible générateur ayant gouverné bien plus que l'écriture de la trilogie Traskman.
 
Note du 27/05: Le lendemain de la publication de ce billet, le billet de Daniel Morin de ce jour, Le Sniffy, s'achève sur les mots "Abra et Cadabra" (qui seraient les surnoms d'Aline et Sonia, assistantes de Nicolas Demorand).

  Abra est un prénom rare, nom de la servante de Judith du livre biblique éponyme qui ne fait pas partie du canon hébraïque. Elle apparaît dans une série de quatre tableaux de la peintre Artemisia Gentileschi, aidant Judith à décapiter Holopherne.
  Son style est proche de celui de son contemporain Le Caravage, or le principal complice de Traskman (alias de Lavache=52=Abracadabra) est le peintre Arvel Gaeca, anagramme de Le Caravage (alias de Chmielnik=84=C'est Léane).

  Dans une de ses premières rencontres avec les jumeaux, enfants, Abra joue à la fée:
Elle avait à la main la baguette magique surmontée d’une étoile scintillante.
  Poursuivant ma recherche des occurrences de "Abra", je découvre
Abra les écarta comme un rideau de perles et entra dans la maison de feuilles.
qui me rend curieux de la version originale, qui est
  Abra parted the switches like a curtain and went into the house of leaves made against the willow trunk by the sweeping branches.
  Ainsi apparaissait en 1952 le titre du roman labyrinthique de Danielewski, où le Minotaure se signale par une typographie spéciale (en rouge, tandis que le mot House est en bleu).
  Consulter le forum House of Leaves m'apprend que cette occurrence a déjà été remarquée, sans écho notable. Pour ma part elle établit un nouveau lien entre les écritures de Danielewski et Thilliez, avec labyrinthes, acrostiches, spirales d'or...

  Dans le film (une intéressante analyse ici), Abra est incarnée par Julie Harris. Caleb Traskman a séquestré Julie Moscato pendant 8 ans.
  Quant à Caleb Trask, c'est James Dean, un Jacques, un Jacob...

  Dans le roman, Adam Trask demande conseil à son ami Samuel pour baptiser les jumeaux, leur mère l'ayant quitté juste après leur naissance. Samuel lui suggère qu'étant donné son nom, Adam, il pourrait songer aux premiers-nés de l'Adam biblique, Caïn et Abel:
Adam dit :
« Non, nous n’avons pas le droit de faire cela.
– Je le sais. Ce serait tenter le destin quel qu’il soit. Mais n’est-il pas étrange que Caïn soit le nom le plus connu dans le monde entier et qu’un seul homme jusqu’ici l’ait porté, autant que je sache ? »
  Il est fabuleux que soit paru la même année, 1952, The King is dead, d'Ellery Queen, où les trois fils Bendigo se nomment Cain, Abel, et Judah. J'en ai souvent parlé, dernièrement ici, soulignant l'anagramme BNEI GOD, "fils" hébreux de "Dieu" anglais. Les Trask habitent King City.
  Samuel évoque ensuite Joshua et Caleb, les seuls hommes de la génération du désert étant entrés en Terre Promise. L'un des jumeaux semble réagir au nom Caleb, voici pour l'un.
  Le choix de Aaron pour l'autre semble anecdotique, mais c'est évidemment dans l'esprit de Steinbeck pour reprendre les initiales C-A de Caïn-Abel.

  Si Joshuah avait été agréé, il serait ensuite devenu Josh, et je souligne que les deux "livres dans le livre" de Rêver et Il était deux fois ont pour auteurs Josh Heyman et Caleb Traskman. Il n'est pas inimaginable de lire en "Hey" HYE, HYH selon ma translittération, haya, "vivante", équivalent de HWH, hawa, "Eve". Je rappelle que adam signifie "homme", man.

  Les gématries des noms hébraïques peuvent trouver sens:
- Adam = 45, Eve = 19, somme 64, "vérité" en grec;
- Samuel = 377, permettant par l'addition à 64 d'obtenir 441, "vérité" en hébreu;
- Caleb = 52, Aaron = 256, moyenne 154 = FRANCK THILLIEZ.


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