à Danielle & Isabelle
Quelques rappels du billet précédent d'abord.
Les premiers nombres de la suite de Fibonacci, ou Fibos, sont, à partir de 8,
8-13-21-34-55-89-144-233-377
En réunissant les 28 et 24 chapitres des Evangiles de Matthieu et Luc, on obtient 52, 4 fois le Fibo 13. Celui de Marc a 16 chapitres, 2 fois le Fibo 8.
L'ensemble de ces trois Evangiles, dits synoptiques, a donc 68 chapitres, 2 fois le Fibo 34, selon une loi générale gouvernant les suites additives de type Fibonacci,
2F(n) + F(n-1) = F(n+2).
Il reste l'Evangile de Jean, 21 chapitres, un Fibo résultant de la somme 13+8, et selon la même loi l'addition
68 + 21 donne 89, encore un Fibo.
5 romans consécutifs de Franck Thilliez présentent ce schéma
220 chapitres pour la trilogie Traskman,
68 chapitres pour Norferville,
89 chapitres pour Rêver,
or 220-68-89 (ou 4x55-2x34-89) correspondent exactement, 3 Fibos plus loin, aux 52-16-21 des Evangiles (ou 4x13-2x8-21),
ou encore, si les Evangiles font passer de 8 à 34 puis de 21 à 89, par deux opérations similaires, les Thilliez font passer de 34 à 144, puis de 89 à 377, par les mêmes opérations.
Le criminel principal de Rêver utilise le pseudo Mathieu Peixoto, celui du roman suivant a pour nom réel Luc Thomas, celui des deux romans suivants de la trilogie se cache sous le nom Jean-Luc Traskman, enfin les criminels de Norferville sont "une gang" de cinq, dont Marc Meshkenu et John Malconne (leur chef est Paul Liotta, Paul de Tarse étant l'autre plume importante du Nouveau Testament).
Si rien ne permet de supposer une intention globale dans le chapitrage des Evangiles, Thilliez ne cache pas s'intéresser à Fibonacci, plusieurs fois cité dans ses romans. Le narrateur du dernier volet de la trilogie est le docteur Marc Fibonacci.
Ce résumé est absolument exact, mais il est grandement simplificateur, et ne rend pas compte des multiples pistes explorées dans plus d'une douzaine de billets depuis mai dernier. Je ne peux que conseiller de lire au moins le billet précédent.
Les deux romans précédents doivent être ajoutés à ces cinq, constituant un ensemble d'une telle complexité que je me suis demandé si je ne vivais pas un songe, idée soulevée par Laurent Kasprowicz dans ses livres et sur YouTube.
Pour l'heure il est suffisant de savoir que le passage de 21 à 89 (F8 à F11) des Evangiles est devenu de 89 à 377 (F11 à F14) chez Thilliez.
J'ai souvent donné à mes billets des titres de valeur cardinale correspondant à leur rang ordinal dans Quaternité. Il me semblait que le billet précédent serait le 440e, alors que j'avais vu ici un découpage doré 26-16-26 des 68 chapitres de Norferville, chapitres occupant 440 pages qui se répartissent de même en 168-104-168, avec à la grande section d'or la page 272 s'achevant sur
C(el)A NE PEUT PAS ETRE UN HASARD = 255 (272).
26-16-26 est le découpage idéal manqué dans les Evangiles synoptiques, 28-16-24.
Il m'avait paru devoir trouver un titre de valeur 440 se découpant en
104 + 336, soit
F(n) + 2F(n+1) = F(n+3), autre forme du
2F(n) + F(n-1) = F(n+2) donné plus haut.
L'idéal aurait été que 104 soit la valeur d'un nombre, et je n'ai d'abord pensé qu'à SIX, de valeur 52, et ai cherché à partir de la forme SIX-SIX de valeur 104. Le nombre 12 multiplié par le nombre d'or donne 19,41..., l'arrondi 19 permettant de construire la suite additive optimale
2-5-7-12-19-31-50-81-131-212...
En fait, le précédent billet était le 439e, et j'avais trouvé ceci,
six-six... auquel ajouter le double de dix-neuf
de valeur 439, mais avais finalement choisi un titre plus intelligible.
J'ai eu la surprise de découvrir que l'addition que je proposais,
12 + 19 + 19 = 50,
avait pour résultat CINQUANTE = 104, auquel je n'avais pas pensé en cherchant un nombre de valeur 104. Il s'imposait de reprendre la formule pour ce réel 440e billet, mais en partant de 50, et je suis arrivé à
cinquante... pis deux fois quatre-vingt-un
avec une tournure québécoise en pensant à Norfeville qui se passe au Canada ("pis" y équivaut couramment à "et"),
pis avec 440 au Gématron, mais je renonce encore à ce titre pour quelque chose de plus immédiat...
...car la suite additive
2-5-7-12-19-31-50-81-131-212...
est répertoriée sur le site consacré aux suites arithmétiques sous le numéro OEIS 1060, où elle est dite
Sometimes called the Evangelist Sequence.et avoir été employée par la compositrice Sofia Goubaïdoulina. Une étude sur elle m'a appris que l'expression "série évangélique" venait d'un livre de Georges Arnoux, Musique Platonicienne: Ame du monde (1960), que je viens de recevoir hier (16 janvier).
Je n'ai pas grand-chose à en dire, sinon que l'auteur est plus calé en musique qu'en maths (quelques grossières erreurs), et qu'on y trouve des supputations sur l'utilisation du nombre d'or par Debussy qui sont peut-être une première (Roy Howat y a consacré un livre en 1983).
Pour ce qui est de la suite "évangélique", les nombres 5-7-12 ont une signification immédiate pour les musiciens, or Arnoux relève page 222 que les nombres 2-5-7-12 apparaissent dans les miracles de Jésus (Mt 14,17; 15,34; Jn 6,9). Il constate ensuite que les nombres de cette suite additive sont de la forme
F(n+5) − F(n), avec F Fibo.
La seule autre façon d'obtenir 104 en additionnant des valeurs de nombres français est HUIT-NEUF, ainsi mes deux essais de titres de gématries 439 et 440, exprimant en clair la relation
F(n) + 2 F(n+2) = F(n+3),
partent de nombres différant de 3 rangs dans la suite évangélique, alors que ma motivation résidait dans cette même relation dans les Evangiles, et dans sa reprise 3 rangs plus haut par Thilliez.
Ce n'est que dans un monde rêvé qu'il peut apparaître ces nombres de valeur 104, différant de 3 rangs dans une suite évangélique, non?
Et il y a bien davantage, au point que je ne sais trop par ou commencer.
Je rappelle que le découpage des 440 pages de Norferville est quelque chose de plutôt exceptionnel. Le seul exemple comparable qui me vienne à l'esprit est le découpage du Domaine d'Ana de Lahougue, en 15 chapitres occupant chacun 15 pages exactement. Le nombre 440 peut être ici doublement significatif, en tant que multiple du Fibo 55, et en tant que valeur de l'hébreu meth, "mort", à quoi se réduit le mot emeth, "vérité", de valeur 441, lorsqu'on lui enlève l'alef initial (cf le Golem). 441 est le nombre de chapitres des 6 derniers romans de l'heptalogie, et la valeur des noms des 3 prisonniers du gouffre Vérité dans le premier.
Puisque je viens de parler de "mort", autre chose en rapport. J'ai décidé d'illustrer ce billet par diverses couvertures de La vie est un songe, de Calderon, et sur la page donnant les néerlandaises Het leven is een droom figurait aussi une autre pièce de Calderon, Aimer après la mort, avec une curiosité sur cette couverture. 5 lettres y sont en gros,
L = 12, initiale de Liefde, "aimer", et
DOOD = 38, les 4 lettres du palindrome dood, "mort", qui sont donc aussi le double de DO = 19; mon premier titre était 12 + le double de 19...
Mon autre titre, 50 + deux fois 81, m'a mené à une autre sidération absolue. Le Nouveau Testament se compose de 27 textes,
- les 4 Evangiles (89 chapitres);
- 2 autres livres importants par leur volume, Les Actes des apôtres (28 chapitres) et L'Apocalypse (22);
- 21 Epitres dont 9 de Paul, aussi dit 5e Evangéliste (73 chapitres), et 12 autres d'auteurs divers (48 chapitres).
En laissant de côté ces épitres mineures, il reste 50 chapitres pour les deux livres à part, et 89+73 = 162 pour les 5 Evangélistes, 162 ou 2 fois 81, 50 + 162 = 212, 50 et 212 nombres de la suite évangélique...
L'addition des valeurs réelles et signifiées de cette seconde formule donne
(104+50) + (336+162) = 154 + 498 = 652.
154 est la valeur de FRANCK THILLIEZ, l'auteur de Rêver.
En utilisant 13 (104/8) au lieu de 104, 13+50 donne 63, et le précédent billet était titré
l'évangile selon SainT FrancK ThillieZ,
avec des majuscules inspirées par l'étude téléchargée sur le site 153poissons, où l'auteur demande de mettre des majuscules à la fin comme au début de certains mots, comme "SainT". Je l'avais fait, après avoir constaté que les majuscules
ST FKTZ = 39 63, 3 fois 13-21, mes Fibos fétiches.
Je rappelle que si dood, "mort", est un palindrome en néerlandais, l'allemand Leben, "vie", se renverse en Nebel, "brouillard". Tous ces mots ont même valeur 38, de même que l'anglais death. Par ailleurs Traum n'est pas loin de se prononcer "trom", renversement de "mort".
J'ai donc découvert le rapport entre Thilliez et les Evangiles le 8 janvier, ce que j'ai rapporté dans le 439e billet de Quaternité, et que je poursuis dans ce 440e.
439 + 440 = 879, nombre de versets de l'Evangile de Jean (cette page donne les nombres de chapitres et de versets de chaque texte de la Bible), le seul "cité" par Thilliez (il s'agit en fait plus d'une interprétation que d'une citation, comme vu dans le précédent billet).
Si Jn 1,51 fait bien allusion au songe de Jacob en Gn 28,12, Jésus n'y parle ni de Jacob, ni d'échelle, et évidemment pas du nombre de ses échelons, variable selon les interprétations. "Sept" n'est qu'une option, peut-être choisie en référence à l'heptalogie. On trouve même deux échelles, celle de Jésus, aux nombreux échelons, et celle de Marie, plus facile à gravir.
Sur la couverture grecque du Calderon figurent deux échelles.
La section d'or arrondie de 879 est 543, valeur de l'expression eyeh asher eyeh (21+501+21), "je suis qui je suis", par laquelle Dieu se présente à Moïse (Ex 3,14). La répétition des eyeh de valeur 21 a conduit les exégètes à y voir signifié le carré de 21, 441, valeur de emeth, "vérité".
La suite additive qui s'en déduit est
3-24-27-51-78-129-207-336-543-879-...,
soit le triple de OEIS 22098,
1-8-9-17-26-43-69-112-181-293-...,
or j'ai énoncé en avril dernier, juste avant mes premières découvertes sur la construction des Thilliez qui allait aboutir à l'heptalogie, que les suites additives se présentent par paires conjuguées, et cette suite OEIS 22098 est la conjuguée de la suite "évangélique" OEIS 1060.
Plus précisément, on passe d'une suite donnée à la conjuguée en additionnant deux termes distants de deux rangs, et la nouvelle suite obtenue a ses termes en rapport approximatif 2,236..., racine carrée de 5, avec les termes de la suite initiale.
Ça se démontre... Toujours est-il qu'en appliquant deux fois l'opération, le rapport devient exactement 5. Dans l'infinité des itérations, il n'y a cependant que deux suites dont les termes ne sont pas tous multiples de 5, la primitive et son immédiate conjuguée. La primitive est ici la suite évangélique, la conjuguée OEIS 22098, et j'étudiais précisément en avril dernier ces deux suites, dont les termes correspondent aussi aux sommes de 5 Fibos consécutifs pour la première, et de 5 nombres de Lucas consécutifs pour la conjuguée, la suite de Lucas étant la conjuguée de la suite de Fibonacci.
Son nom ne doit rien à l'Evangéliste (Lucas en latin), mais au matheux Edouard Lucas. Deux termes de sa suite semblent signifiés par les noms des deux enquêteurs de Norferville, Rock et Schaffran, dont les noms peuvent illustrer la loi
2F(n) + F(n-1) = F(n+2)
avec le prodige minimaliste
R-OC-K = 18+18+11 = 47.
Ainsi la suite "évangile de Jean" débute par
3-24-27, comme 27 parties du NT,
et j'ai le souvenir que quelque part Etienne Perrot évoque un rêve où il lui a été demandé de comparer 3 passages bibliques, un de l'Evangile de Jean, un d'une Epitre du même, et le dernier de L'Apocalypse, également attribuée à Jean (mais les spécialistes doutent des trois attributions).
Je n'ai pas retrouvé cet épisode en feuilletant mes EP, merci à quiconque me fournira la référence exacte.
Voici peut-être encore plus bizarre, en tout cas plus personnel, ce qui appuierait une autre idée de Laurent Kasprowicz. Si le phénomène (ou l'ensemble des phénomènes) n'est pas endogène (la vie est un rêve, ou une simulation), ses manifestations semblent intimement liées à la personnalité des expérienceurs. Je n'ai pas jusqu'ici commenté la 5e colonne du tableau souvent donné, colonne donnant les nombres de lettres des titres des 7 livres de "Thilliez":
VER 49 42 61 7 86 336 Vertige
PUZ 64 42 93 6 106 432 Puzzle
REV 89 30 54 5 68 600 Rêver
LEM 81 25 51 18 202 528 Le manuscrit inachevé
ILE 84 30 53 15 179 528 Il était deux fois
LAB 55 31 35 11 133 384 Labyrinthes
NOR 68 10 38 11 136 456 Norferville
En prenant la liste à rebours, comme les opérations fibonacciennes semblent le dicter, on a d'abord 11 lettres pour Norferville, puis 44 pour la trilogie Traskman, un motif 1-4 donc.
Puis viennent 5 lettres pour Rêver, déjà vu très proche de la trilogie, menant à 60.
Ensuite 6 et 7 m'évoquent le 6 juillet, mon anniversaire. Or mes 60 ans le 6 juillet 2010 ont été marqués par une ahurissante coïncidence, relatée dans Jour d'or, rappelée plusieurs fois depuis, très récemment dans 6/7/5, en octobre dernier, pour un nouveau rebond.
Le 6/7/10, une BD où étaient codées les 60 premières lettres du "mot de Fibonacci" m'avait conduit à chercher ce qu'il en était, et à découvrit sur le site de l'OEIS la suite A005614, et j'y avais aussitôt remarqué que, juste après les premiers termes de la suite, le second commentaire était :
a(n)=number of 0's between successive 1's (see also A003589 and A007538) - Eric Angelini, Jul 06 2005Je connaissais Eric, colistier de la liste Oulipo, et fus interloqué de voir son commentaire posté le 6/7/5, le jour de mes 55 ans, alors que le nombre 60 se répartit immédiatement en 55+5 (le 10e état du mot infini de Fibonacci a 55 lettres, son 5e 5). Je m'étais cassé la tête pour trouver rapidement un commentaire, le soumettant le jour même: il fut accepté, et daté du 6/7/2010.
L'heptalogie de Thilliez débute en 2011 avec Vertige.
Une autre notable curiosité rencontrée chez Thilliez concerne cette fois ma date exacte de naissance, le 6/7/1950.
Un affreux criminel sévit dans les pages de Angor (2014) et Pandemia (2015), dans la saga parallèle Sharko-Henebelle. Cet "homme en noir", tué à la fin de Pandemia, est à l'évidence calqué sur Wouter Basson, surnommé Dr Death. Il est né le 6/7/1950.
Egalement surnommé Dr Death par Thilliez, il se nomme Josh Ronald Savage, et une petite curiosité est de trouver un autre Josh dans le roman suivant, Rêver (2016), avec le pseudo Josh Heyman de l'écrivain Nicolas Gentil. Et ce sont les lettres J-O-S-H qui deviennent dans un rêve d'Abi le code 10-15-19-8 permettant aux lecteurs d'accéder en ligne au chapitre 57 manquant.
JOSH RONALD SAVAGE = 52 + 64 + 55 = 171, 3 fois 57. 64 et 55 sont les nombres de chapitres de Puzzle et Labyrinthes. J'ai souligné l'importance du nombre 52 dans la trilogie Traskman, et parfois soupçonné qu'il avait pu s'inspirer du 52-84 de JUNG-HAEMMERLI dans mes écrits, avant d'avoir vu que la formule ABRACADABRA=52 pouvait rendre compte de l'abondance des 52.
Ce n'est qu'à partir de 2015 que j'ai commencé à écrire sur Thilliez, en conséquence il ne peut avoir pensé à moi avec ce personnage, mais je me sens tout de même concerné par ses initiales JSR (je suis RJS selon mon état civil Rémy Jean Schulz).
Ronald est curieux aussi, car j'avais signalé à Fred Vargas une étrange récurrence des prénoms ROLAND-ARNOLD-LORAND chez ses assassins. Elle semble m'avoir entendu, et deux de ses romans suivants avaient leurs criminels nommés Emeri et Rémy.
J'ajoute qu'une formidable coïncidence est liée à ma lecture de Pandemia.
Je donnais plus haut une couverture de La vie est un songe fort proche de celle du livre de Laurent, Phénomènes (et si notre réalité était un rêve ?).
Avant d'écrire ce billet, et de songer à Calderon, j'avais posté cette phrase des Yeux géants de Jeury en commentaire à un post de Laurent:
J’affirme que même un contact avec les extraterrestres sur une grande échelle ne mettrait pas fin à l’incertitude, car nous n’aurions strictement aucun moyen de savoir s’il s’agit d’une réalité ou d’une simulation, d’êtres véritables ou imités. C’est que nous ne savons pas encore ce qu’est la réalité; et quand nous le saurons, nous découvrirons sans doute que sa nature nous interdit également toute certitude.J'ai découvert en explorant les couvertures de Calderon celle-ci, où on voit un cavalier passer devant la lune, laquelle a aussi un rôle important dans le roman de Jeury.
Le cavalier de Jeury fait allusion à la chasse céleste de la Mesnie Hellequin, au coeur d'une ahurissante coïncidence en décembre 2022. C'est aussi une référence à l'essai de 1978 de Bertrand Méheust, lequel a préfacé Phénomènes en 2023.
Le post de Laurent citait cette phrase issue de son Des coups de fil de l'au delà?:
Les hypothèses rationnelles ne permettent pas d'expliquer ces phénomènes, mais le vrai problème, c'est surtout que les hypothèses paranormales habituelles paraissent également insuffisantes, du moins dans certains cas...Les deux pièces de Calderon, La vie est un songe et Aimer après la mort, m'évoquent des textes essentiels pour moi, Hypnerotomachia, ou le "combat entre le songe et l'amour", avec son fameux acrostiche, et Le sommeil et la mort, de Kazinski, étudié ici.
Il me souvient d'une théorie selon laquelle les rêves nous prépareraient à l'état de mort, ou en seraient le souvenir.
Le sommeil et la mort sont des frères jumeaux, disait Homère. Effectivement, on peut avoir maintes activités courantes en rêve, mais sans sensations corporelles normales. Je peux marcher sans sentir la rugosité du sol, sans fatigue, entrer dans l'eau et en ressortir les vêtements secs, manger sans percevoir le goût des aliments... Dans un rêve de la nuit dernière (19 janvier), je pédalais sur un vélo sans pneu à la roue avant, et m'étonnais de ne pas voir de différence avec un vélo normal. Je m'inquiétais cependant de l'usure de la jante.
Tiens, le titre néerlandais pour Le sommeil et la mort pourrait être
De dodo an de dood
si notre "dodo" est valable ailleurs. Voulez-vous jouer avec moa?
Bien entendu, j'ai regardé ce que le titre de Calderon devenait en hébreu, c'est
החיים הם חלום
qui peut évoquer plusieurs titres de l'heptalogie.
La valeur totale est 202, comme Le manuscrit inachevé.
La valeur de hayyim, "vie", est 68, nombre de chapitres de Norferville.
La valeur de halom, "rêve", est 84, nombre de chapitres de Il était deux fois.
Et il y a bien sûr toujours Rêver.
J'achève ce billet le 19 janvier, et l'actualité s'en mêle, avec l'espoir de voir aujourd'hui libérés des otages depuis 470 jours prisonniers du Hamas ("Cinq").
Parmi eux le franco-israélien Ofer Kalderon.
Calderon signifie "chaudron", et j'ai une vague réminiscence du "chaudron cassé".
Une recherche m'amène à la 4e de couv' de Irak {le chaudron cassé} de Slavoj Zizek:
Afin de mettre à jour l'étrange logique des rêves, Freud recourait à la vieille blague du chaudron cassé. (1) Je ne t'ai jamais emprunté un chaudron, (2) Je te l'ai rendu intact, (3) Le chaudron était déjà cassé lorsque tu me l'as confié. Naturellement, une telle succession d'arguments inconséquents confirme exactement ce qu'ils sont censés nier, "le fait que je t'ai rendu un chaudron cassé".Je ne sais si cette blague avait cours dans l'Espagne de Calderon, mais il est en tout cas réjouissant de la voir associée au rêve par Freud...
...et curieux de la retrouver jointe à l'Irak, car Chirac doit peut-être sa défaite à l'élection de 1988 à son accusation par Mitterrand de lui avoir dit qu'il y avait des preuves de l'implication du diplomate iranien Gordji dans les attentats de 1985-86, Gordji néanmoins rentré libre en Iran. Chirac avait répliqué (1) Je n'ai jamais dit ça, (2) Vous n'avez pas le droit de répéter une conversation confidentielle entre nous.
S'il semble bien que le menteur ici n'était pas Chirac, il était néanmoins tombé dans le chaudron iranien, ce qui lui a peut-être servi de leçon en 2003 pour ne pas tomber dans le chaudron irakien, et refuser de collaborer à la coalition internationale contre l'Irak.
Je suis loin d'avoir épuisé le sujet. A + donc...
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