22.9.23

le grand Ailleurs

à C.E. & CE

  Une analogie d'abord.
  Le dérèglement climatique est aujourd'hui une certitude, comme le fait qu'il soit essentiellement dû à l'activité humaine. S'il y a néanmoins toujours des gens pour le nier, de diverses façons, il y a aussi diverses façons de l'admettre, et de multiples comportements découlant de cette acceptation:
- certains, qui avaient auparavant une attitude écoresponsable, vont estimer que ça n'en vaut plus la peine, et compenser leurs restrictions passées par une débauche d'énergie;
- certains vont ne rien changer;
- certains vont faire des efforts pour diminuer leur empreinte carbone, à des degrés divers;
- certains vont s'investir à fond dans l'activisme écologique, et là encore les options sont multiples...

  Si la question climatique est importante, il en est une encore plus essentielle, The Question, celle de l'Être, de la Réalité, de la Conscience...
  Or, dans ce domaine aussi, les dernières décennies ont apporté des informations cruciales, que chacun devrait connaître avant de se risquer  à un avis sur La Question.

  D'abord, il faut rappeler que toute information procède de la conscience, en principe subjective, et qu'employer le terme "objectivité" est un parti pris nécessaire, sans lequel tout discours serait inutile.

  Deux livres français importants sont parus en 2022, et je commence par Cette vie... et au-delà, du psychiatre Christophe Fauré.
  Fauré était l'invité de Sous le soleil de Platon le 18 août dernier, où il exposait comme dans son livre l'état actuel des recherches sur les Expériences de Mort Imminente (EMI, NDE) et phénomènes apparentés, recherches qui sont passées au stade universitaire aux USA, et font l'objet de publications dans des revues "sérieuses", comme The Lancet.
  Je m'intéresse à la question depuis longtemps, ayant connu quelques expériences analogues, et j'étais donc déjà convaincu, mais je le suis bien plus après la lecture de ce livre, au point qu'il me semble inconcevable que quiconque puisse encore nier les aspects déroutants des EMI (et pourtant il y a toujours des négateurs, de même que des climatosceptiques).

  C'est que, parmi les millions d'expérienceurs (12% parmi les réanimés, soit déjà 2 millions aux USA), il en est des centaines, des milliers, qui "reviennent" avec des informations qui ne peuvent avoir été acquises de façon normale.
  Ceci concerne souvent l'autoscopie. Juste après un accident, ou pendant la réanimation, la conscience "voit" de haut le corps dont elle est issue. Je n'ai pas de peine à l'accepter car j'ai connu à 21 ans cette expérience, hors de toute circonstance traumatique; elle m'était apparue comme une hallucination.
  Mais des expérienceurs rapportent des détails précis sur des incidents survenus alors qu'ils étaient en état de mort clinique. Dans certains cas, la conscience désincarnée s'éloigne du lieu où git son corps, et va par exemple visiter d'autres secteurs de l'hôpital, la personne réanimée donnant ensuite des précisions inouïes.

  Un aspect courant des EMI est la "rencontre" de l'expérienceur avec des proches décédés, or, parmi la multitude des cas, certains concernent des décès ignorés de l'expérienceur, soit qu'il s'agisse de morts récentes, soit de secrets de famille.
  Je rappelle que lors de son EMI de 1944, presque un modèle du genre à une époque où le phénomène était inconnu, Jung a rencontré son médecin Haemmerli dans l'Ailleurs, et qu'il a eu l'intuition que ce pouvait être un signe funeste. Haemmerli informé en a ri, s'est déclaré en parfaite santé, mais est tombé malade au moment où Jung était jugé tiré d'affaire, et est mort au moment où Jung quittait l'hôpital...

  Il y a d'autres curiosités, comme les aveugles de naissance qui découvrent la vision lors de leurs EMI...
  Si l'EMI est aujourd'hui un phénomène connu de tous, sauf des enfants en bas âge, et que cela pourrait influencer les témoignages, les EMI d'enfants en bas âge sont analogues à celles de leurs aînés.

  Chaque cas extraordinaire mériterait d'être cité, mais il y en a tant. Et c'est leur abondance, ainsi que le sérieux des études, qui montrent qu'il se passe "quelque chose".
  Les milliers de cas attestant que l'expérience n'est pas uniquement subjective montrent qu'il en est probablement de même pour les millions de cas où les expérienceurs n'ont pas rapporté de leurs EMI des éléments vérifiables.

  Si l'éthique interdit de provoquer volontairement des EMI, le phénomène est fort proche de l'OBE, ou EHC, Expérience Hors du Corps. J'ai eu une OBE à 19 ans, que j'ai longtemps occultée tant elle était alors dérangeante. Je pensais l'avoir déjà relatée sur Quaternité, mais je n'en trouve pas trace. J'y reviendrai plus loin.
  Certaines personnes se disent familières du phénomène, sinon pouvoir le provoquer à leur gré. Ceci pourrait se vérifier par les expériences de vision à distance, menées par divers parapsychologues, dont les résultats sont rejetés, ou ignorés, par la science "officielle".
  Le récent Voyage aux confins de la conscience (2016) de Sylvie Dethiollaz étudie le cas de Nicolas Fraisse. Charlatan? Expérimentateurs naïfs? Serait-il possible d'établir un protocole permettant de vérifier les formidables allégations de ce livre? Et ce n'est encore qu'un cas parmi une multitude.

  Christophe Fauré étudie aussi les "souvenirs de vies antérieures". Là encore les cas sont multiples, et je ne cite que celui d'un garçon de 3 ans qui dit se nommer James Huston et avoir été un pilote abattu lors de la bataille d'Iwo Jima, avec d'autres précisions vérifiées par le pédopsychiatre Jim Tucker qui en conclut:
Face à tant de preuves, l’explication la plus évidente est que le petit James a, avant cette présente vie, vécu une existence en tant que James Huston.
  J'ai déjà parlé de ce cas dans Etranges échanges, où je livrais mes réticences sur la réincarnation, hypothèse simpliste. L'inconscient collectif, concept jungien, rend aussi compte de ces phénomènes.

  Fauré étudie aussi les EFV, Expériences de Fin de Vie. Jusqu'à 80% selon les études, les personnes en fin de vie connaissent des états particuliers, jadis pris pour des hallucinations. C'est le plus souvent un sentiment de présence de proches décédés.
  C'est aussi la "lucidité terminale", où un mourant très diminué se voit recouvrer ses facultés intellectuelles. Une des dernières paroles, sinon la dernière, de ma femme, assommée de morphine, a été "Je sais ce qui m'arrive."
  Un autre cas est les expériences de mort partagée, où les proches assistant un mourant partagent certains éléments de son EMI.
  Ceci a été particulièrement étudié par Raymond Moody, celui qui a révélé au grand public le phénomène de l'EMI avec Life after life (1975).
  Après avoir évoqué la "réincarnation", je rappelle que Moody est né le 30 juin 1944, le jour de la mort de Haemmerli, le docteur qui n'avait pas pris au sérieux l'EMI de Jung.
  Ceci me semble un peu parallèle à l'enquête de Stéphane Allix dans Lorsque j'étais quelqu'un d'autre (2017), où il se découvre être la réincarnation d'un officier SS mort sur le front de l'Est en 1941, antithèse de sa personnalité présente.

  Fauré obéit à la quaternité avec l'étude d'un quatrième phénomène, les VSCD, ou vécus subjectifs de contact avec un défunt.
  Là encore l'abondance des cas est effarante, car le phénomène toucherait près de 50% des personnes en deuil, sous de multiples formes.
  Il s'agit souvent d'un simple ressenti, mais le phénomène peut avoir des manifestations physiques, ou livrer des informations vérifiables. Ainsi, comme dans les EMI, les proches morts très récemment peuvent se manifester, en-dehors de toute connaissance d'un état critique, parfois à l'instant même de leur décès.
  Ce ne sont pas obligatoirement les proches qui sont concernés, et les contacts peuvent concerner de parfaits inconnus, dans des récits fort proches des histoires de fantômes.
  Jung relate dans Ma vie... un cas personnel que j'ai repris ici. Un voisin récemment décédé de Jung lui apparaît, et l'invite à le suivre en imagination chez lui, où il lui désigne un livre précis dans sa bibliothèque. Jung va voir la veuve, et demande à voir la bibliothèque, où il n'a jamais mis les pieds. Elle est bien celle de sa vision, et le livre désigné a un titre significatif.
  Jung commente: Si ça ne prouve rien, ça donne à penser.
  Effectivement.

  De même, Fauré admet que la multitude des cas étudiés ne prouve aucune hypothèse, mais elle est suffisante pour l'avoir convaincu d'une continuité de la conscience après la mort.
  C'est certes tentant, et le livre est remarquablement argumenté en ce sens, mais j'ai deux remarques...
  Les manifestations physiques lors de certains VSCD (contacts avec un défunt) semblent aussi bien documentées, et ne sont pas contestées par Fauré, mais il n'en est plus question dans la conclusion, et ceci va bien au-delà du problème de la conscience.
  L'actualité s'en mêle, avec un témoin de marque, Amélie Nothomb (no tomb!), dont le dernier livre, Psychopompe, est autobiographique. Elle y confie que son défunt père communique avec elle, avec parfois des manifestations physiques.
   Une citation de son livre:
  De tels phénomènes, chacun les interprète à sa manière. Ce qui me frappa, ce fut la certitude de ceux qui y voyaient de l’autosuggestion.
  Ainsi, lors du Sous le soleil de Platon, Michel Onfray assène sa certitude que la conscience s'éteint avec la vie. Est-il déjà mort pour afficher cette outrecuidance?

  Enfin Fauré déclare avoir limité son étude à quatre phénomènes, et s'en justifie de manière convaincante, mais voilà: peut-on tirer une conclusion valide d'une analyse limitée?
  Précisément, l'autre livre signalé au départ cite Stanley Krippner:
  Chaque fois qu'on est près de comprendre quelque chose dans le domaine du paranormal, quelque chose de nouveau se manifeste pour remettre tout à plat et nos espoirs à zéro.
  Cet autre livre, c'est Phénomènes, recueil d'essais de divers chercheurs, chapeauté par Laurent Kasprowicz et Romuald Leterrier.
  Ici, l'ensemble des phénomènes zarbis est étudié, tant que faire se peut en 360 pages, avec une approche commune: l'intervention du trickster, l'archétype malicieux qui semble s'ingénier à égarer toute recherche par l'aberrant ou le ridicule.
  La préface essentielle de Bertrand Méheust est accessible ici dans son intégralité.

  J'ai eu affaire au trickster dès mes premières recherches dans la Bible hébraïque, ce qui me faisait dire à qui voulait m'écouter: "ça" se fout de nous. Plus tard, le motif 5-13 trouvé chez Rabelais m'a conduit à le baptiser l'éon Napol (AO/NPL = 15/39 = 5/13 dans l'alphabet d'alors).
  Bref, chaque fois que je me suis senti proche d'une découverte littéraire qui me procurerait une certaine reconnaissance, il est arrivé quelque chose qui réduisait à néant la possibilité d'en rendre compte honnêtement.

  Car les milieux "autorisés" exigent un cadre normatif où insérer les faits, et je soupçonne que bien des théoriciens établissent leurs thèses en omettant, plus ou moins consciemment, les faits dérangeants. Lors de mon début de 3e cycle dans un labo de chimie du CNRS en 1971, je me suis aperçu que la "science" était loin d'être aussi rigoureuse que je me l'imaginais, et que les bizarreries non répétitives étaient ignorées.

  Un fait illustre parfaitement la différence d'approche entre Cette vie... et Phénomènes, où une même étude est commentée. Le Dr Janice Holden a étudié 93 cas d'EMI où l'expérienceur a décrit sa réanimation, vue "de l'extérieur" par sa conscience décorporalisée. 86 témoignages sont entièrement corrects, 6 contiennent des erreurs, 1 est complètement erroné.
  Fauré comme Holden utilisent l'approche scientifique usuelle pour estimer l'étude fortement en faveur de la conscience indépendante du corps, tandis que Sharon Hewitt Rawlette, dans sa collaboration à Phénomènes, pointe sur les erreurs:
Comment expliquer que des éléments faux soient rapportés par les expérienceurs?
  De même, lorsque l'équipe du projet Blue Book déclarait Circulez, y'a rien à voir après avoir annoncé qu'elle pouvait expliquer 95% des cas d'observations d'OVNIs, Jacques Vallée pointait que l'essentiel, c'étaient les autres 5%, ce qui représentait tout de même des centaines de cas.
  Les choses ont tout de même évolué, et des instances officielles admettent aujourd'hui de nombreux cas inexpliqués.

  Phénomènes est donc un livre essentiel à mon sens, mais je doute qu'il change beaucoup les choses, car Human kind cannot bear very much reality, comme disait St Eliot, et personne n'a envie d'accepter que la réalité soit truquée, à moins de l'avoir soi-même expérimenté, et d'avoir pleinement intégré cette expérience.
  L'idée de la continuité de la vie après la mort terrestre est bien plus tentante... mais elle n'est pas exclue, bien au contraire, par l'approche jungienne, selon laquelle la "réalité" doit demeurer un mystère, d'où l'intervention du trickster (lui-même fort mystérieux).

  Les rationalistes purs et durs auront tôt fait d'avancer que certains des phénomènes étudiés dans Phénomènes sont douteux, sinon charlatanesques, pour en conclure à la nullité de l'ensemble.
  Il me semble plutôt que, parmi la multitude des phénomènes zarbis, il suffit qu'un seul soit avéré pour faire s'effondrer le paradigme matérialiste. 

  Si j'ai un "don" particulier, c'est celui de découvrir des harmonies cachées dans des créations diverses, essentiellement littéraires. C'est pour moi quelque chose d'apparenté aux bizarreries étudiées dans Phénomènes, mais il s'y ajoute une certaine beauté intrinsèque, hélas pas forcément perceptible par tous.
  Le 19 septembre, passant en revue mes multiples découvertes, il m'est revenu une touchant au langage lui-même, avec les huit premiers nombres de Fibonacci exprimés en anglais, offrant ce chiasme:
ONE+ONE+TWO+THREE+FIVE+EIGHT = 13x21
1x1x2x3x5x8  = THIRTEEN+TWENTYONE
Vérification sur le Gématron.
  Je l'ai aussi écrit ainsi:
1+1+2+3+5+8 = 13x21 (=273)
1x1x2x3x5x8  = 13+21 (=240)
  Ce n'est qu'en y repensant, plus de 8 ans après la découverte, qu'il m'est venu un dessillement. La somme des huit premiers nombres de Fibonacci est 273+240, soit 513, or j'ai baptisé mon trickster personnel Napol, à partir du motif 5-13 rencontré chez Rabelais, or le motif fait aussi coïncidence dans le langage, grec cette fois.
  Les nombres 30 et 78 apparaissent à diverses reprises chez Rabelais, avec finalement les 108 "degrés tétradiques" menant au Temple de la Dive, correspondant au double de la "psychogonie de Platon", soit le lambda pythagoricien formé des premières puissances de 2 et 3.
(1+2+4+8) / (3+9+27) = 15/39 = 5/13,
or la lettre Λ utilisée pour cette représentation se lit Λαμβδα, avec selon les valeurs des lettres grecques
Λ/Λαμβδα = 30/78 = 5/13.
PANURGE (=78) est saisi de terreur en arrivant à la 78e marche des escaliers.
  Jung, à la suite de Rudolf Otto, évoque souvent la terreur devant les mystères divins, la Bible aussi (terribilis est locus iste).

  En parlant plus haut de "pleinement intégrer une expérience zarbi", je pensais à moi, et plus particulièrement au cas Elleswer. Dans le billet éponyme, je citais ce rêve du 4 août 2009:
Je lis la revue Elleswer n° 29. J'y trouve une coïncidence dans un poème contraint.
  La seule certitude* était ce titre, la maquette de la revue rappelait fortement celle de Planète, et je me suis procuré le Planète  n° 29.
*en note: ma certitude du titre, ça m'étonne! (d'après un palindrome d'Alain Hupé)

  Je ne vois pas comment j'aurais pu savoir que elleswer était une vieille forme de elsewhere, "ailleurs", or un article du Planète concerne la maison de Guernesey de Victor Hugo. Il y est question de la formule qu'il avait gravée sur un étrange meuble de sa maison, la Chaire des Ancêtres: Hic nihil, alias aliquid. "Ici rien, ailleurs quelque chose".
  Ci-contre la Chaire, dans la salle à manger de la maison.
  J'avais bien sûr apprécié la coïncidence en 2010, mais je n'avais pas souligné que j'avais découvert cette formule significative grâce à un "ailleurs" venu d' "ailleurs"...
  J'avais peut-être cherché en 2010 des harmonies dans les quelques vers de Hugo donnés dans Planète. Je me suis aussi penché sur diverses études voyant des schémas numériques dans ses oeuvres, sans y trouver d'intérêt, mais en 2012 Robert Rapilly a fait une magnifique trouvaille: avant le fameux premier vers des Contemplations, "Ce siècle avait deux ans, ...", Hugo avait écrit un quatrain, qu'il a biffé, et ce quatrain avait pour valeur 1802.
  Ce quatrain concernait le "guerrier suprême", Napoléon, et c'est évidemment avec cette arrière-pensée que j'avais jadis forgé "éon Napol".

  Ailleurs... J'ai depuis 40 ans Les Yeux géants, de Michel Jeury, dans la collection Ailleurs et Demain, roman d'ailleurs initié par les recherches de Bertrand Méheust (préfacier de Phénomènes).
  J'en ai parlé récemment ici, avec diverses citations dont celle-ci:
C’est que nous ne savons pas encore ce qu’est la réalité; et quand nous le saurons, nous découvrirons sans doute que sa nature nous interdit également toute certitude.
  Je me suis demandé quel était le n° 29 de la collection Ailleurs et Demain. Elle n'était pas numérotée, mais selon les ordres de parution, ce serait Zone Zéro, de Herbert Franke (1973).
  Il n'y en a pas eu d'autre édition papier. J'ai trouvé un e-book en ligne, et c'est un très curieux roman, où la question de la réalité est déjà au premier plan. Quelques citations: 
Le système était sur le point – mais nous ne le savions pas encore à l’époque – de porter l’évolution sur le plan de l’information pure.

Calculs infinitésimaux, simulations, modèles… Le moment vient où ils remplacent la réalité, le présent, l’avenir.

Ce qui vous tient lieu de passé, c’est ce qui est engrangé dans votre mémoire. Les souvenirs qui vous servent de référence dans votre vie présente. La question n’est pas de savoir si les références sont vraies ou si elle sont fausses. En revanche, il importe qu’elles soient efficientes, c’est-à-dire sûres et utiles.

Vous aviez donc perdu tout espoir de retrouver vivants vos camardes ?
  La dernière est évidemment une coquille, la seule que j'ai repérée, peut-être déjà présente dans l'édition d'origine, en tout cas j'ai retrouvé la citation ici (non créditée). L'accolement de "vivants" et "camardes" m'évoque mes récents développements sur mon rêve "1La vie 2mortelle".

  Mon OBE, brièvement. Après avoir marché près d'une heure par une nuit froide, sans doute pendant l'hiver 1969-70, j'ai pris mon pouls qui était curieusement bas. Couché, je me suis senti entraîné à grande vitesse, dans un bourdonnement intense. Puis ça a ralenti, le bruit s'est atténué, jusqu'à mon arrivée dans un lieu noir, où je flottais dans le vide, conscient néanmoins d'une présence. Une voix formidable a retenti, dans une langue inconnue dont je comprenais cependant le sens: "Je ne suis pas ce que l'on croit."
  Ce souvenir est une reconstruction, car j'ai longtemps fait l'impasse sur cette expérience qui me dérangeait profondément, après m'être débarrassé de l'éducation catholique inculquée par mon entourage.




  Lors de la lecture de Cette vie..., j'ai tenté de visualiser ma conscience sortir de mon corps, sans succès...
  J'ai cependant fait un rêve étrange, dans la nuit du 28 au 29 août.

  Une jeune femme, du nom de Eau, disait m’avoir connu dans son « premier caractère », ce qui me semblait signifier sa première incarnation. Elle disait avoir eu une fille avec moi.
  Il était assigné à chacun une image pixellisée, du genre de celles expérimentées alors sur la liste Oulipo, dont j'ai donné quelques exemples dans les billets récents.
   J’ai vu quelque chose fort proche de ceci, sans me souvenir qui ça concernait.

  A peu près réveillé, je me suis dit que character en anglais signifie « personnage », « rôle », mais aussi « lettre », et que FIRST CHARACTER a 14 lettres, de quoi inspirer un sonnet acrostiche.
  Je n’ai pas respecté l’image de départ, devenue ceci, parce qu'il est difficile d'écrire un alexandrin de valeur 256. Il m'a semblé qu'elle pouvait exprimer l'idée d'une âme se ramifiant en plusieurs réincarnations, ce qui est proche du concept du guilgoul.
Follement ramifié par ce songe éphémère,
Il m'est venu le nom de mon ange échu, Eau,
Réceptive jadis, de notre enfant la mère,
Soeur câline ou amie, invitée ou cadeau...

Tu m'eus trouvé dès ton tout premier caractère,
Cabotant de tout temps, tout lieu, tout haveneau,
Hôte inconstant, parfois oison d'une autre Terre,
Audacieuse ou poltronne, archiviste ou pourceau.

Rêver est périlleux, rêver est prophétique,
Aux esprits endurcis dans un délire orphique,
Cela peut entraîner vers un injuste jour.

Tu te révélerais dans ta nouvelle niche...
Eau, je ne rêve pas, je saisis ton retour,
Revenante effective en mon espoir fétiche.
  La 1e version publiée sur la liste Oulipo le 29 août était légèrement différente. Le 5e vers était
Tu m'eus connu depuis ton premier caractère,
plus conforme à mon idée, mais il manquait un pixel à l'image. C'est Gef qui a trouvé l'autre possibilité, permettant de récupérer le pixel manquant.

  J'ai appris ensuite que Christophe Fauré avait publié en 2021 un roman, Mourir n'est pas te perdre, où un couple se reforme au fil des réincarnations. Le premier couple était Inanna et Anzû, en 4700 avant J.-C., en Mésopotamie, ce qui me rappelle l'apparition fortuite de Inanna Mar(duk) dans une colonne de la grille de Cyril.

  Le roman de Sinoué qui a joué un rôle essentiel dans mon intuition sur le 4/4/44, Des jours et des nuits, a aussi une intrigue similaire, et il se trouve qu'une coïncidence concernant Ishtar, autre nom de la déesse Inanna, a joué un rôle dans la genèse (RAShIT en hébreu, IShTAR...) de ce roman.
  Encore pas mal de développements en perspective...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"Soit qu'il s'agisse de morts récentes, soit de secrets de famille" ... mais cette formulation donne à comprendre que les "défunts" rencontrés lors d'une NDE le sont effectivement, défunts : or finalement le fait que Jung a vu le pauvre Haemmerli lors de sa propre expérience est contradictoire car même si le médecin était, comme l'a déduit Jung, en danger de mort, il était encore tout ce qu'il y a de vivant.

blogruz a dit…

Je n'ai fait que rapporter le point de vue de Jung, qui en 1944 ne savait rien des NDE-EMI, et celui de Fauré, qui ne donne que des cas, nombreux et troublants, de morts "révélées" lors de EMI ou VSCD. J'imagine que, parmi les millions de cas de EMI ou VSCD, il doit bien y avoir des anomalies avec des manifestations intempestives de "vivants", mais ces contradictions peuvent aussi être considérées comme émanant du trickster...