J'ai mentionné à diverses reprises Raoul de Warren, pour ses deux premiers romans fantastiques, L'énigme du mort-vivant qui se passe en janvier 1944, La Bête de l'Apocalypse qui se passe en juillet-août 45, mais je l'ai fait avant mon rapprochement de Jung-Haemmerli avec Elie-Enoch, et avant que les coïncidences très récentes du mois dernier m'apprennent l'importance de l'identification des deux Témoins de l'Apocalypse à Elie et Enoch, semblant aller tellement de soi pour Michael O'Brien qu'il la pose comme connue des lecteurs de son Père Elijah : une apocalypse.
Or la considération de ce fait et la relecture des deux romans dans une perspective jungienne sont si fécondes que je ne sais par où commencer.
Une grande nouveauté, que j'aurais pu percevoir bien plus tôt : en laissant de côté de multiples péripéties et coups de théâtre, les deux romans peuvent se simplifier à un affrontement entre deux personnes, un être aux pouvoirs maléfiques et un gars au coeur pur, absolument étranger au monde de l'ésotérisme, gars qui dans les deux romans se prénomme Charles.
Dans les deux romans, le mauvais ourdit une machination complexe pour tuer Charles, mais ses plans se retournent contre lui et c'est Charles qui le tue, en légitime défense.
Dans les deux romans, les rôles semblent d'abord inversés, et Charles est suspecté d'être le vil assassin d'une innocente victime.
Dans les deux romans, après que les rôles aient été rétablis, une explication rationnelle des faits est donnée, puis un ultime retournement l'annihile.
Un duo avec un Charles proche de la mort, et un renversement de situation... En 44 et 45, sur fond de quaternité-quintessence... Je pense à un autre Carl qui a failli mourir en février 44, qui a probablement dû sa survie à la présence dans la clinique du meilleur cardiologue suisse, Theodor, et je pense au renversement du 4/4/44, début de la convalescence de Carl comme de la maladie fatale de Theodor, qui n'a pas connu l'an 45.
Voyons de plus près chaque roman.
Le sulfureux Cagliostro a conçu en 1784 un rituel magique lui assurant quatre tranches de survie de 80 ans. Il a réuni pendant la nuit de la Nativité julienne 4 personnes dans la crypte de Saint-Merri, et s'est assuré ses 80 ans en assassinant l'une d'entre elles.
En 1864, 80 ans plus tard, le charme pousse 4 descendants du quatuor de 1784, porteurs des mêmes prénoms Charles-Laurence-Adolphe-Michel, à se réunir pendant la nuit de la Nativité julienne dans la crypte de Saint-Merri, et Cagliostro assassine l'une d'entre elles.
Même topo en 1944, où Charles de Tornebut était la victime prévue, mais Charles se rebiffe et c'est Cagliostro qui est tué. Sa tête ayant été écrabouillée par un éboulement, on ignore presque jusqu'à la fin du roman qui a été tué, a fortiori par qui. Lorsqu'on apprend dans les toutes dernières pages qu'il s'agirait d'un certain Alexandre Mélina, nom jadis porté par Cagliostro, l'enquêteur rationaliste entreprend de démontrer que sa tentative était une fantasmagorie, et que toute l'affaire s'expliquerait par diverses suggestions ataviques... C'est alors qu'on apprend que le corps de Mélina s'est mystérieusement volatilisé.
Ce premier roman de Warren révèle une nette influence de Maurice Leblanc, par exemple dans les noms des enquêteurs, Raoul Cernin et Paul Sédillac (Paul Sernine et Raoul d'Avenac sont des pseudos d'Arsène Lupin). L'idée centrale d'un rendez-vous fatal à une date fatidique semble empruntée au Triangle d'or, où Patrice et Coralie tombent le 14 avril 1915 dans le même piège tendu par le même individu le 14 avril 1895 à leurs parents respectifs, également Patrice et Coralie.
Je me demande si l'étrange (mais heureuse) idée de la Nativité julienne n'est pas venue à l'esprit de Warren après avoir constaté que le 14 avril 1895 était un dimanche de Pâques, de même que le 4 avril 1915 où meurt Patrice-père, lequel avait échappé à la mort en 1895. Alors, substitution de la nuit de la Résurrection à celle de la Nativité, qui lorsqu'elle est julienne peut varier dans le calendrier grégorien, à l'instar de Pâques ? Quelles qu'aient été les intentions de Warren, la coïncidence existe avec la "résurrection" de Jung, pendant la Semaine sainte de 44.
La Bête de l'Apocalypse est un roman d'une telle complexité que ses invraisemblables méandres me surprennent à chaque relecture. Il est essentiellement basé sur l'ordre imaginaire des Chevaliers de l'Apocalypse, qui s'efforcent depuis des siècles de forger certains événements prédits dans l'Apocalypse, afin de hâter la réalisation de toute la prophétie et le retour du Messie.
L'étape cruciale pour la secte est l'envoi par le fond d'un navire nommé La Bête de l'Apocalypse, un 21 octobre, au large de Cadix, avec à son bord la Grande Prostituée de la prophétie, Astarté représentant Babylone. Les raisons invoquées en sont si confuses que je les ai oubliées, Warren ayant à l'évidence exploité la coïncidence réelle entre deux batailles, Cadix en 1656 remportée par l'amiral Robert Blake et Trafalgar en 1805, où un capitaine Blackwood a joué un rôle.
Car les Grands Maîtres de la secte sont des Black, Blake et autres Noir (qu'a pensé Warren de la mission du général Schwarzkopf dans l'actuelle Babylonie ?); après 4 tentatives infructueuses des Black anglais (et on pense aussi à William Blake, ci-contre), de 1656 à 1805, le flambeau passe à la France avec Robert Noir, lequel réalise en France occupée un film sur l'Apocalypse, et embarque avec sa troupe sur une Bête de l'Apocalypse, coulée au large de Cadix le 21 octobre 42, par 8° de longitude, à 8 h l'ancien 8e mois OCTObre, 8 mois exactement après le 21 février 42, date du tournant de la guerre (selon Warren qui l'a évidemment choisie d'après ce qui l'arrangeait).
Je renonce à expliquer (sinon à comprendre) ce que Charles de Mordigné vient faire là-dedans, toujours est-il que c'est un personnage essentiel du récit qui se déroule en juillet-août 45, et que Robert Noir lui tend un piège vers le 27 juillet, mais c'est Robert qui est tué.
Il y a cependant d'autres Chevaliers pour poursuivre son oeuvre, et l'étape suivante est la mise à mort des Deux Témoins, le 3 août 45, 1260 jours après le 21 février 42. Où Warren a-t-il pris que ces Témoins devaient être deux femmes ? plus probablement dans L'île aux 30 cercueils de Leblanc que chez Blake ou Noir.
Les deux femmes crucifiées sur la montagne des Quatre-Vents sont sauvées in extremis, et leur tortionnaire lynché, lequel attendait leur résurrection 3 jours et demi plus tard, dernière étape de la prophétie.
C'est donc le 6 août que tout s'achève. Charles est blanchi tandis que toute la noirceur de Robert est révélée, mais l'enquêteur se refuse à voir une quelconque réalisation de la prophétie dans les activités de la secte :
Au-delà des accommodements de Warren avec dates et faits pour parvenir à ceci, j'ai été ébahi des échos d'abord avec mon premier roman, évoqué ici, reposant sur une autre adaptation de la prophétie, faisant correspondre 666 avec la 6e heure du 6 du 6e mois, heure du débarquement du 6 juin 44, puis avec une curiosité effective concernant la guerre, dont les 4/5es sont tombés exactement le 6/6/44, de l'invasion de la Pologne le 1/9/39 à la capitulation du Japon le 15/8/45, quelques jours après Hiroshima et Nagasaki, curiosité soulignée par la mort de Jung un autre 6/6, le 6 juin 61.
Et voici donc le drame d'Hiroshima associé aux Deux Témoins, plus généralement identifiés à Elie et Enoch (ou Elie et Moïse), dont Warren a fait deux "larronnes", la "bonne" Edith de Voirac, au rôle peu reluisant, et la "mauvaise" Jacqueline Sérainchamp, identifiée à Astarté, la Grande Prostituée, alors qu'elle a joué un rôle héroïque dans la Résistance.
Dans un monde moins imaginaire, il pourrait être plus tentant d'identifier les Deux Témoins à Jung et Haemmerli, en vertu de leurs équivalences numériques avec Elie et Enoch, et d'imaginer leur confrontation du 4/4/44 prédire le Débarquement du 6/6 à 6h ou la Bombe du 6/6 de la 6e année (de l'ancien calendrier où août/sextilis était le 6e mois).
Il est bien plus troublant que j'ai été conduit à ce rapprochement avec l'Apocalypse par le roman d'O'Brien, dans les premiers jours de 2011 qui ont vu les milieux jungiens revenir sur une "prophétie" de Jung quelques jours avant sa mort. Il aurait vu le monde dans 50 ans, soit au pied de la lettre en 2011, en grande partie ravagé, "mais Dieu merci pas la planète entière".
Jung accompagna le témoignage dicté à sa fille d'un dessin, essentiellement une ligne en zigzag, légendé Les 50 dernières années de l'humanité.
Malgré tout le respect que j'ai pour Jung, j'aborde cette année avec une parfaite sérénité. S'il a eu certaines remarquables presciences, notamment concernant la guerre de 14, d'autres ne se sont pas réalisées, ainsi en va-t-il de diverses prévisions sur la date de sa mort.
En règle plus générale, s'il existe des cas extrêmement troublants qui peuvent donner à penser qu'un phénomène assimilable à la voyance puisse exister, il n'y a pas à ma connaissance de "voyant" infaillible.
En règle plus générale encore, si jamais il était acquis qu'une catastrophe planétaire nous guette, inéluctable, à quoi servirait-il de se lamenter et ne vaudrait-il pas mieux profiter du billet gratuit pour cet "ailleurs" que Victor Hugo (et quelques autres) assurait être nettement préférable à notre "ici".
Après ces réserves sur la vision de Jung, il est permis de jouer plus avant avec l'identification de Jung-Haemmerli aux Deux Témoins, en constatant que s'il fallait prendre l'Apocalypse à la lettre, c'est après la mort des Deux Témoins qu'apparaît le dernier fléau, or Jung est bel et bien mort en 61, et non en 44.
De plus seule sa mort pouvait révéler le prodigieux schéma numérique autour du 4/4/44, lequel pourrait passer pour un Signe d'En-Haut... Il semble qu'il n'y ait pas eu alors de Blogruz pour signaler cette harmonie, peut-être heureusement car c'est peu après la mort de Jung qu'est survenue la plus grande crise de la guerre froide, avec un grand risque d'affrontement nucléaire Est-Ouest, l'affaire des missiles de Cuba en 62.
Castro-Cagliostro ? Ma précédente constatation que les initiales de Carl Jung correspondent à un JC inversé, un Antéchrist ou Antichrist, m'a conduit à l'anagramme de Cagliostro titre de ce billet, Carlo is Tog, Carl est le contraire de Got(t), Dieu...
Au moment où j'écris ceci, le 12 février, nous avons nos petits-enfants à la maison. Pour s'assurer quelques instants de tranquillité, la solution de facilité est de leur faire regarder un film... Ils aiment bien les animations de Miyazaki, et en parcourant les oeuvres du Nippon je découvre un Château de Cagliostro, une aventure de Lupin III, ou Rupan sensei, très apprécié au Japon.
Etant curieux du rapport qu'il pourrait y avoir avec La Comtesse de Cagliostro, le roman de Leblanc, je le regarde avec les enfants, et découvre ce titre, où j'imagine que la figure à droite désigne le château, et le reste un mot qui logiquement serait Cagliostro, à la fin duquel je lis quelque chose ressemblant à toG...
Il s'agit effectivement pour les 6 premiers signes des katakanas, caractères syllabiques utilisés pour transcrire les noms étrangers, correspondant à Cagliostro, devenu dans ce syllabaire limité ka-ri-o-su-to-ro, カ リ オ ス ト ロ; il vient ensuite l'hiragana no, の, ressemblant à un G couché.
Tout à fait bizarrement, c'est une affaire de fausse monnaie appelée distinctement "GOT money", sans certitude sur l'orthographe mais avec un T sonore dans la version française où Lupin est appelé Edgar (il y a eu 3 doublages en français), qui amène Lupin (ou Edgar, Wolf, Vidocq) dans la principauté de Cagliostro, dont le blason montre une tour et deux boucs (goat ou he-goat). Il semble bien s'agir, d'après des pages en anglais, de goat money, "monnaie de chèvre"; ce n'est pas une expression anglaise, elle semble venir de l'original au Japon, où ce forum hésite entre l'interprétation goat, "chèvre", et goth, "gothique", d'après le style du château.
Les deux boucs se faisant face sur les armes de la principauté mettent Lupin sur la voie de la résolution de l'énigme permettant d'accéder au trésor (car évidemment il y a un trésor). Les deux branches de la famille Cagliostro ont chacune une bague, gravée d'un bouc, et il faut mettre ces boucs face à face (GOT-TOG ?) pour pouvoir lire sur le côté des bagues un texte en écriture GOT(H)...
Si donc le Cagliostro de Miyazaki contient du TOG et du GOT, il montre aussi un CARL, dans cette version française du moins. Lupin est sauvé par un chien dont il connaît mystérieusement le nom, Carl. C'est qu'il a dix ans plus tôt déjà tenté de cambrioler la principauté de Cagliostro, pour s'emparer de la goat money, précisément, mais qu'il a dû s'en enfuir, blessé, et a sauvé sa vie grâce à la princesse Clarisse (la fiancée de Lupin dans le roman de Leblanc) et à son chien Carl.
Raoul de Warren, au prénom lupinien prédestiné, a probablement été inspiré aussi par La Comtesse de Cagliostro, avatar féminin du Comte, sa prétendue fille dont Lupin tombe amoureux en 1894, alors qu'elle serait âgée de 106 ans.
Dans son roman historique Rue du Mort-qui-trompe, il fait aussi intervenir Cagliostro lors de l'affaire des convulsionnaires de Saint-Médard, et lui fait apprécier le prénom Arsène. Le roman s'achève encore sur une crucifixion féminine.
Le ricochet éventuel vers les dates de Pâques chez Leblanc me rappelle que le 14 avril 1895 du Triangle d'or est aussi la date qui achève Le parfum de la dame en noir, l'un des 5 polars couvrant exactement une semaine pascale, découverts dans les étranges circonstances relatées ici. Warren a imaginé ses 5 naufrages de manière à ce que leurs 5 dates additionnées livrent le nombre 8888, or j'avais remarqué que le total des années concernées par les cinq textes concernés, 1889+1895+1944+1996+2001, était 9725, admettant pour moyenne exacte 1945, à un an près de l'année 1944 nettement centrale parmi ces 5 semaines pascales, celle de Et le 8e jour..., le roman de Queen écrit 20 ans après.
1944 et 1945 donc, qui sont précisément les dates où se passent les deux romans "carlistes" de Warren.
44 et 45, alors qu'un des point particulièrement frappant de cette affaire est le titre du 4e texte concerné, les Quatre coins de la nuit, tandis que le 5e est intitulé 5, ni plus ni moins.
Je vois aujourd'hui un autre point commun à ces deux textes : leur action est contemporaine de l'écriture, tandis que les trois autres décrivent des semaines pascales antérieures de 13, 20 et 110 ans à la date de parution, sinon d'écriture.
La requête “The last fifty years of humanity” amène peu de réponses, 11 aujourd'hui 13 février. La dernière est le sujet Hiroshima Day sur le forum The Hidden Mission, difficilement accessible aux non-membres, mais la fonction cache de Google permet d'accéder directement au sujet, où il est bien question de la vision de Jung dans le second message.
L'identification d'un des Deux Témoins avec la Grande Prostituée offre un étrange écho au Livre Rouge, plongée de Jung dans son inconscient où il a découvert deux guides qui se sont présentés à lui sous les noms Elie et Salomé. Elie est un vieillard identifié au prophète biblique, Salomé une jeune fille aveugle au fort potentiel érotique que Jung compare à la prostituée accompagnant Simon le Mage.
Il y a dans La Bête de l'Apocalypse une péripétie curieuse, qui ne semble guère nécessaire à une intrigue suffisamment complexe par ailleurs. Suite à sa mystérieuse rencontre avec Robert Noir, le jeune Philippe est harcelé de visions nocturnes parmi lesquelles une jeune fille crucifiée sur un navire en flammes, La Bête de l'Apocalypse. Charles l'aide à découvrir que ce navire est le 5e de ce nom coulé au large de Cadix, et obtient la liste de ses passagers, parmi lesquels Jacqueline Sérainchamp, la jeune fille des visions de Philippe.
Un document indique l'adresse de Jacqueline, 162 rue de la Tombe-Issoire, or cette adresse est fausse, ce qui n'est pas explicité, mais une mystérieuse intuition conduit Philippe à entrer au 138, où habite effectivement la mère de Jacqueline, qui croit sa fille morte (et qui par un autre fabuleux hasard se révèle ensuite être aussi la mère de Charles).
Ceci me rappelle une formidable coïncidence survenue vers 1976, sur laquelle je ne peux donner tous les détails car je n'ai pu contacter les personnes concernées.
Il me faut cependant donner le nom de l'une d'elles, Bolling, essentiel ici. Je n'ai d'ailleurs rencontré Bolling que pendant quelques instants, en compagnie de mon ami X, dans les Pyrénées. Nous avions convenu avec X de nous retrouver quelques semaines plus tard, à Paris, chez Bolling, bd Voltaire, n° n.
Le moment venu je me pointai donc à ce que je me rappelais être le n° n de Bolling, mais pas de Bolling sur les boîtes aux lettres des occupants. Le nom basque Y attira mon attention, je montai jusqu'à une chambre de bonne et y trouvai mon ami X, qui s'était fâché avec Bolling entre-temps.
Ce n'est pas un total hasard qui avait induit ma mémoire à transformer le n° n initial en un autre numéro, une autre adresse bd Voltaire que mes yeux avaient entraperçue lors d'un passage chez des amis communs, mais j'étais absolument persuadé d'arriver chez Bolling, et je ne connaissais pas Y ; sans la consonance basque de son nom je n'aurais pu trouver X, qui a été ébahi de ma venue à cette adresse toute récente pour lui...
J'étais contraint de donner le nom Bolling car l'écho avec Jung, via la rue de la Tombe-Issoire, passe par Bollingen, la Tour que Jung a commencé à construire en 1923. Sa fille aînée rendant alors visite au chantier s'écria : « Tu construis ici ? Mais il y a des cadavres ! »
Les talents médiumniques de la famille Jung se vérifièrent 4 ans plus tard, lors de l'extension de la Tour, lorsque fut découvert le 22 août 1927 le squelette d'un soldat français, mort en 1799. Jung lui organisa un enterrement en bonne et due forme sur sa propriété, et posa une pierre gravée sur sa tombe.
Bolling appartenait à la famille du célèbre pianiste-compositeur. Lors de la vision du Château de Cagliostro, j'ai été surpris d'y voir que le méchant, le Comte de Cagliostro, semblait calqué sur Georges Descrières, l'interprète d'Arsène Lupin à la télévision. Il me semblait que le compositeur de la fameuse chanson de la série était Claude Bolling, ce qui faisait un nouvel écho. En cherchant une photo de Descrières pour illustrer la ressemblance, mon premier choix venait d'une page consacrée aux personnalités nées en 1930, où Descrières suit immédiatement Bolling, à cinq jours d'intervalle. Elle m'apprend aussi que j'avais confondu le compositeur de la chanson des Brigades du Tigre, autre fleuron de la TV, avec celui de Gentleman-cambrioleur, JP Bourtayre.
En 1930, Pâques tombait le 20 avril, ainsi le 15 où est né Descrières était un Mardi saint, de même que le 4/4/44.
Il m'est advenu une mésaventure rue de la Tombe-Issoire, il y a quelques années, constituant à peu près le contrepoint de l'affaire X. Je devais voir à une heure précise mon ami Z, ayant emménagé depuis peu dans cette rue. Il m'avait donné tous les renseignements nécessaires, mais j'avais uniquement jugé utile de noter le digicode de l'immeuble. Une fois dans l'immeuble, je constatais qu'il n'y avait aucune indication sur la localisation de ses résidents, quel escalier, quel étage, etc. Pas de concierge, bien sûr...
Quelqu'un put heureusement me renseigner.
J'ai cherché une illustration de l'édition L'Herne de La Bête..., sans succès, mais j'ai appris sur ce forum que son édition originale, celle en ma possession, était parue en 1956 dans la collection "l'étrange", chez Robert Laffont, qui n'a connu que ces 4 titres :On remarque le changement de maquette pour le 4e volume, or en cette même année 1956 Laffont a sorti le premier titre A la recherche de Bridey Murphy d'une nouvelle collection, Les dossiers de l'Etrange, cousine de "l'étrange" comme la maquette l'indique, mais en principe non consacrée à la fiction (quoique Bridey Murphy..., mais c'est une autre histoire). Il semble que cette collection se soit limitée à ce seul titre, ainsi à la première édition de La Bête de l'Apocalypse, le nom de 5 navires présentant un motif 4+1 (coulés par 4 anglais et 1 français), est-il associé un autre motif 4+1 (4 romans dont 3 français et un italien, et un document par un auteur américain).
1956 est aussi l'année de la 5e et dernière étape de la construction de la Tour de Bollingen, bien après les 4 premières étapes tous les 4 ans en 1923-1927-1931-1935.
Les additions de 5 dates vues précédemment m'amènent à tenter l'opération ici, pour obtenir 9672, nombre que les lecteurs de Jules Verne savent être celui du Billet de loterie, billet magnifié par des circonstances exceptionnelles, lesquelles attisent la convoitise des superstitieux de tout poil, et effectivement le billet 009672 remportera le gros lot de 100 000 marks.
Parce qu'une belle coïncidence a touché un n° 2769, renversement de 9672, j'ai une certaine dilection pour ce nombre, ce qui m'a conduit à me laisser séduire dans une brocante par ce Numa paye cash, polar nulissime dont les 100 000 exemplaires annoncés en couverture ne traduisent pas un succès public mais une opération publicitaire, car ce roman de commande vantant les performances de la Chrysler 180 était offert gratis dans les garages. J'ai donc été séduit par le numéro de la voiture réelle héroïne de l'histoire, 9672 XS 75.
Or la considération de ce fait et la relecture des deux romans dans une perspective jungienne sont si fécondes que je ne sais par où commencer.
Une grande nouveauté, que j'aurais pu percevoir bien plus tôt : en laissant de côté de multiples péripéties et coups de théâtre, les deux romans peuvent se simplifier à un affrontement entre deux personnes, un être aux pouvoirs maléfiques et un gars au coeur pur, absolument étranger au monde de l'ésotérisme, gars qui dans les deux romans se prénomme Charles.
Dans les deux romans, le mauvais ourdit une machination complexe pour tuer Charles, mais ses plans se retournent contre lui et c'est Charles qui le tue, en légitime défense.
Dans les deux romans, les rôles semblent d'abord inversés, et Charles est suspecté d'être le vil assassin d'une innocente victime.
Dans les deux romans, après que les rôles aient été rétablis, une explication rationnelle des faits est donnée, puis un ultime retournement l'annihile.
Un duo avec un Charles proche de la mort, et un renversement de situation... En 44 et 45, sur fond de quaternité-quintessence... Je pense à un autre Carl qui a failli mourir en février 44, qui a probablement dû sa survie à la présence dans la clinique du meilleur cardiologue suisse, Theodor, et je pense au renversement du 4/4/44, début de la convalescence de Carl comme de la maladie fatale de Theodor, qui n'a pas connu l'an 45.
Voyons de plus près chaque roman.
Le sulfureux Cagliostro a conçu en 1784 un rituel magique lui assurant quatre tranches de survie de 80 ans. Il a réuni pendant la nuit de la Nativité julienne 4 personnes dans la crypte de Saint-Merri, et s'est assuré ses 80 ans en assassinant l'une d'entre elles.
En 1864, 80 ans plus tard, le charme pousse 4 descendants du quatuor de 1784, porteurs des mêmes prénoms Charles-Laurence-Adolphe-Michel, à se réunir pendant la nuit de la Nativité julienne dans la crypte de Saint-Merri, et Cagliostro assassine l'une d'entre elles.
Même topo en 1944, où Charles de Tornebut était la victime prévue, mais Charles se rebiffe et c'est Cagliostro qui est tué. Sa tête ayant été écrabouillée par un éboulement, on ignore presque jusqu'à la fin du roman qui a été tué, a fortiori par qui. Lorsqu'on apprend dans les toutes dernières pages qu'il s'agirait d'un certain Alexandre Mélina, nom jadis porté par Cagliostro, l'enquêteur rationaliste entreprend de démontrer que sa tentative était une fantasmagorie, et que toute l'affaire s'expliquerait par diverses suggestions ataviques... C'est alors qu'on apprend que le corps de Mélina s'est mystérieusement volatilisé.
Ce premier roman de Warren révèle une nette influence de Maurice Leblanc, par exemple dans les noms des enquêteurs, Raoul Cernin et Paul Sédillac (Paul Sernine et Raoul d'Avenac sont des pseudos d'Arsène Lupin). L'idée centrale d'un rendez-vous fatal à une date fatidique semble empruntée au Triangle d'or, où Patrice et Coralie tombent le 14 avril 1915 dans le même piège tendu par le même individu le 14 avril 1895 à leurs parents respectifs, également Patrice et Coralie.
Je me demande si l'étrange (mais heureuse) idée de la Nativité julienne n'est pas venue à l'esprit de Warren après avoir constaté que le 14 avril 1895 était un dimanche de Pâques, de même que le 4 avril 1915 où meurt Patrice-père, lequel avait échappé à la mort en 1895. Alors, substitution de la nuit de la Résurrection à celle de la Nativité, qui lorsqu'elle est julienne peut varier dans le calendrier grégorien, à l'instar de Pâques ? Quelles qu'aient été les intentions de Warren, la coïncidence existe avec la "résurrection" de Jung, pendant la Semaine sainte de 44.
La Bête de l'Apocalypse est un roman d'une telle complexité que ses invraisemblables méandres me surprennent à chaque relecture. Il est essentiellement basé sur l'ordre imaginaire des Chevaliers de l'Apocalypse, qui s'efforcent depuis des siècles de forger certains événements prédits dans l'Apocalypse, afin de hâter la réalisation de toute la prophétie et le retour du Messie.
L'étape cruciale pour la secte est l'envoi par le fond d'un navire nommé La Bête de l'Apocalypse, un 21 octobre, au large de Cadix, avec à son bord la Grande Prostituée de la prophétie, Astarté représentant Babylone. Les raisons invoquées en sont si confuses que je les ai oubliées, Warren ayant à l'évidence exploité la coïncidence réelle entre deux batailles, Cadix en 1656 remportée par l'amiral Robert Blake et Trafalgar en 1805, où un capitaine Blackwood a joué un rôle.
Car les Grands Maîtres de la secte sont des Black, Blake et autres Noir (qu'a pensé Warren de la mission du général Schwarzkopf dans l'actuelle Babylonie ?); après 4 tentatives infructueuses des Black anglais (et on pense aussi à William Blake, ci-contre), de 1656 à 1805, le flambeau passe à la France avec Robert Noir, lequel réalise en France occupée un film sur l'Apocalypse, et embarque avec sa troupe sur une Bête de l'Apocalypse, coulée au large de Cadix le 21 octobre 42, par 8° de longitude, à 8 h l'ancien 8e mois OCTObre, 8 mois exactement après le 21 février 42, date du tournant de la guerre (selon Warren qui l'a évidemment choisie d'après ce qui l'arrangeait).
Je renonce à expliquer (sinon à comprendre) ce que Charles de Mordigné vient faire là-dedans, toujours est-il que c'est un personnage essentiel du récit qui se déroule en juillet-août 45, et que Robert Noir lui tend un piège vers le 27 juillet, mais c'est Robert qui est tué.
Il y a cependant d'autres Chevaliers pour poursuivre son oeuvre, et l'étape suivante est la mise à mort des Deux Témoins, le 3 août 45, 1260 jours après le 21 février 42. Où Warren a-t-il pris que ces Témoins devaient être deux femmes ? plus probablement dans L'île aux 30 cercueils de Leblanc que chez Blake ou Noir.
Les deux femmes crucifiées sur la montagne des Quatre-Vents sont sauvées in extremis, et leur tortionnaire lynché, lequel attendait leur résurrection 3 jours et demi plus tard, dernière étape de la prophétie.
C'est donc le 6 août que tout s'achève. Charles est blanchi tandis que toute la noirceur de Robert est révélée, mais l'enquêteur se refuse à voir une quelconque réalisation de la prophétie dans les activités de la secte :
Quoi qu'une similitude incontestable existe entre la description des six premières plaies et les accidents successifs dont nos camarades ont été les victimes, je me refuse à voir dans cette suite de catastrophes une conséquence de l'anathème formulé il y a dix-neuf siècles par l'Apôtre bien-aimé. D'ailleur la septième plaie, la dernière, nous a été épargnée...Son discours est interrompu par un crieur de journaux, qui annonce le plus formidable cataclysme connu depuis l'origine des Temps, l'anéantissement d'Hiroshima. Et les protagonistes de constater que l'explosion atomique ressemble fort à la 7e plaie prédite, et qu'elle s'est produite 3 jours après la crucifixion des deux Témoins, le 6e jour du 6e mois de la 6e année de la guerre, 666...
Au-delà des accommodements de Warren avec dates et faits pour parvenir à ceci, j'ai été ébahi des échos d'abord avec mon premier roman, évoqué ici, reposant sur une autre adaptation de la prophétie, faisant correspondre 666 avec la 6e heure du 6 du 6e mois, heure du débarquement du 6 juin 44, puis avec une curiosité effective concernant la guerre, dont les 4/5es sont tombés exactement le 6/6/44, de l'invasion de la Pologne le 1/9/39 à la capitulation du Japon le 15/8/45, quelques jours après Hiroshima et Nagasaki, curiosité soulignée par la mort de Jung un autre 6/6, le 6 juin 61.
Et voici donc le drame d'Hiroshima associé aux Deux Témoins, plus généralement identifiés à Elie et Enoch (ou Elie et Moïse), dont Warren a fait deux "larronnes", la "bonne" Edith de Voirac, au rôle peu reluisant, et la "mauvaise" Jacqueline Sérainchamp, identifiée à Astarté, la Grande Prostituée, alors qu'elle a joué un rôle héroïque dans la Résistance.
Dans un monde moins imaginaire, il pourrait être plus tentant d'identifier les Deux Témoins à Jung et Haemmerli, en vertu de leurs équivalences numériques avec Elie et Enoch, et d'imaginer leur confrontation du 4/4/44 prédire le Débarquement du 6/6 à 6h ou la Bombe du 6/6 de la 6e année (de l'ancien calendrier où août/sextilis était le 6e mois).
Il est bien plus troublant que j'ai été conduit à ce rapprochement avec l'Apocalypse par le roman d'O'Brien, dans les premiers jours de 2011 qui ont vu les milieux jungiens revenir sur une "prophétie" de Jung quelques jours avant sa mort. Il aurait vu le monde dans 50 ans, soit au pied de la lettre en 2011, en grande partie ravagé, "mais Dieu merci pas la planète entière".
Jung accompagna le témoignage dicté à sa fille d'un dessin, essentiellement une ligne en zigzag, légendé Les 50 dernières années de l'humanité.
Malgré tout le respect que j'ai pour Jung, j'aborde cette année avec une parfaite sérénité. S'il a eu certaines remarquables presciences, notamment concernant la guerre de 14, d'autres ne se sont pas réalisées, ainsi en va-t-il de diverses prévisions sur la date de sa mort.
En règle plus générale, s'il existe des cas extrêmement troublants qui peuvent donner à penser qu'un phénomène assimilable à la voyance puisse exister, il n'y a pas à ma connaissance de "voyant" infaillible.
En règle plus générale encore, si jamais il était acquis qu'une catastrophe planétaire nous guette, inéluctable, à quoi servirait-il de se lamenter et ne vaudrait-il pas mieux profiter du billet gratuit pour cet "ailleurs" que Victor Hugo (et quelques autres) assurait être nettement préférable à notre "ici".
Après ces réserves sur la vision de Jung, il est permis de jouer plus avant avec l'identification de Jung-Haemmerli aux Deux Témoins, en constatant que s'il fallait prendre l'Apocalypse à la lettre, c'est après la mort des Deux Témoins qu'apparaît le dernier fléau, or Jung est bel et bien mort en 61, et non en 44.
De plus seule sa mort pouvait révéler le prodigieux schéma numérique autour du 4/4/44, lequel pourrait passer pour un Signe d'En-Haut... Il semble qu'il n'y ait pas eu alors de Blogruz pour signaler cette harmonie, peut-être heureusement car c'est peu après la mort de Jung qu'est survenue la plus grande crise de la guerre froide, avec un grand risque d'affrontement nucléaire Est-Ouest, l'affaire des missiles de Cuba en 62.
Castro-Cagliostro ? Ma précédente constatation que les initiales de Carl Jung correspondent à un JC inversé, un Antéchrist ou Antichrist, m'a conduit à l'anagramme de Cagliostro titre de ce billet, Carlo is Tog, Carl est le contraire de Got(t), Dieu...
Au moment où j'écris ceci, le 12 février, nous avons nos petits-enfants à la maison. Pour s'assurer quelques instants de tranquillité, la solution de facilité est de leur faire regarder un film... Ils aiment bien les animations de Miyazaki, et en parcourant les oeuvres du Nippon je découvre un Château de Cagliostro, une aventure de Lupin III, ou Rupan sensei, très apprécié au Japon.
Etant curieux du rapport qu'il pourrait y avoir avec La Comtesse de Cagliostro, le roman de Leblanc, je le regarde avec les enfants, et découvre ce titre, où j'imagine que la figure à droite désigne le château, et le reste un mot qui logiquement serait Cagliostro, à la fin duquel je lis quelque chose ressemblant à toG...
Il s'agit effectivement pour les 6 premiers signes des katakanas, caractères syllabiques utilisés pour transcrire les noms étrangers, correspondant à Cagliostro, devenu dans ce syllabaire limité ka-ri-o-su-to-ro, カ リ オ ス ト ロ; il vient ensuite l'hiragana no, の, ressemblant à un G couché.
Tout à fait bizarrement, c'est une affaire de fausse monnaie appelée distinctement "GOT money", sans certitude sur l'orthographe mais avec un T sonore dans la version française où Lupin est appelé Edgar (il y a eu 3 doublages en français), qui amène Lupin (ou Edgar, Wolf, Vidocq) dans la principauté de Cagliostro, dont le blason montre une tour et deux boucs (goat ou he-goat). Il semble bien s'agir, d'après des pages en anglais, de goat money, "monnaie de chèvre"; ce n'est pas une expression anglaise, elle semble venir de l'original au Japon, où ce forum hésite entre l'interprétation goat, "chèvre", et goth, "gothique", d'après le style du château.
Les deux boucs se faisant face sur les armes de la principauté mettent Lupin sur la voie de la résolution de l'énigme permettant d'accéder au trésor (car évidemment il y a un trésor). Les deux branches de la famille Cagliostro ont chacune une bague, gravée d'un bouc, et il faut mettre ces boucs face à face (GOT-TOG ?) pour pouvoir lire sur le côté des bagues un texte en écriture GOT(H)...
Si donc le Cagliostro de Miyazaki contient du TOG et du GOT, il montre aussi un CARL, dans cette version française du moins. Lupin est sauvé par un chien dont il connaît mystérieusement le nom, Carl. C'est qu'il a dix ans plus tôt déjà tenté de cambrioler la principauté de Cagliostro, pour s'emparer de la goat money, précisément, mais qu'il a dû s'en enfuir, blessé, et a sauvé sa vie grâce à la princesse Clarisse (la fiancée de Lupin dans le roman de Leblanc) et à son chien Carl.
Raoul de Warren, au prénom lupinien prédestiné, a probablement été inspiré aussi par La Comtesse de Cagliostro, avatar féminin du Comte, sa prétendue fille dont Lupin tombe amoureux en 1894, alors qu'elle serait âgée de 106 ans.
Dans son roman historique Rue du Mort-qui-trompe, il fait aussi intervenir Cagliostro lors de l'affaire des convulsionnaires de Saint-Médard, et lui fait apprécier le prénom Arsène. Le roman s'achève encore sur une crucifixion féminine.
Le ricochet éventuel vers les dates de Pâques chez Leblanc me rappelle que le 14 avril 1895 du Triangle d'or est aussi la date qui achève Le parfum de la dame en noir, l'un des 5 polars couvrant exactement une semaine pascale, découverts dans les étranges circonstances relatées ici. Warren a imaginé ses 5 naufrages de manière à ce que leurs 5 dates additionnées livrent le nombre 8888, or j'avais remarqué que le total des années concernées par les cinq textes concernés, 1889+1895+1944+1996+2001, était 9725, admettant pour moyenne exacte 1945, à un an près de l'année 1944 nettement centrale parmi ces 5 semaines pascales, celle de Et le 8e jour..., le roman de Queen écrit 20 ans après.
1944 et 1945 donc, qui sont précisément les dates où se passent les deux romans "carlistes" de Warren.
44 et 45, alors qu'un des point particulièrement frappant de cette affaire est le titre du 4e texte concerné, les Quatre coins de la nuit, tandis que le 5e est intitulé 5, ni plus ni moins.
Je vois aujourd'hui un autre point commun à ces deux textes : leur action est contemporaine de l'écriture, tandis que les trois autres décrivent des semaines pascales antérieures de 13, 20 et 110 ans à la date de parution, sinon d'écriture.
La requête “The last fifty years of humanity” amène peu de réponses, 11 aujourd'hui 13 février. La dernière est le sujet Hiroshima Day sur le forum The Hidden Mission, difficilement accessible aux non-membres, mais la fonction cache de Google permet d'accéder directement au sujet, où il est bien question de la vision de Jung dans le second message.
L'identification d'un des Deux Témoins avec la Grande Prostituée offre un étrange écho au Livre Rouge, plongée de Jung dans son inconscient où il a découvert deux guides qui se sont présentés à lui sous les noms Elie et Salomé. Elie est un vieillard identifié au prophète biblique, Salomé une jeune fille aveugle au fort potentiel érotique que Jung compare à la prostituée accompagnant Simon le Mage.
Il y a dans La Bête de l'Apocalypse une péripétie curieuse, qui ne semble guère nécessaire à une intrigue suffisamment complexe par ailleurs. Suite à sa mystérieuse rencontre avec Robert Noir, le jeune Philippe est harcelé de visions nocturnes parmi lesquelles une jeune fille crucifiée sur un navire en flammes, La Bête de l'Apocalypse. Charles l'aide à découvrir que ce navire est le 5e de ce nom coulé au large de Cadix, et obtient la liste de ses passagers, parmi lesquels Jacqueline Sérainchamp, la jeune fille des visions de Philippe.
Un document indique l'adresse de Jacqueline, 162 rue de la Tombe-Issoire, or cette adresse est fausse, ce qui n'est pas explicité, mais une mystérieuse intuition conduit Philippe à entrer au 138, où habite effectivement la mère de Jacqueline, qui croit sa fille morte (et qui par un autre fabuleux hasard se révèle ensuite être aussi la mère de Charles).
Ceci me rappelle une formidable coïncidence survenue vers 1976, sur laquelle je ne peux donner tous les détails car je n'ai pu contacter les personnes concernées.
Il me faut cependant donner le nom de l'une d'elles, Bolling, essentiel ici. Je n'ai d'ailleurs rencontré Bolling que pendant quelques instants, en compagnie de mon ami X, dans les Pyrénées. Nous avions convenu avec X de nous retrouver quelques semaines plus tard, à Paris, chez Bolling, bd Voltaire, n° n.
Le moment venu je me pointai donc à ce que je me rappelais être le n° n de Bolling, mais pas de Bolling sur les boîtes aux lettres des occupants. Le nom basque Y attira mon attention, je montai jusqu'à une chambre de bonne et y trouvai mon ami X, qui s'était fâché avec Bolling entre-temps.
Ce n'est pas un total hasard qui avait induit ma mémoire à transformer le n° n initial en un autre numéro, une autre adresse bd Voltaire que mes yeux avaient entraperçue lors d'un passage chez des amis communs, mais j'étais absolument persuadé d'arriver chez Bolling, et je ne connaissais pas Y ; sans la consonance basque de son nom je n'aurais pu trouver X, qui a été ébahi de ma venue à cette adresse toute récente pour lui...
J'étais contraint de donner le nom Bolling car l'écho avec Jung, via la rue de la Tombe-Issoire, passe par Bollingen, la Tour que Jung a commencé à construire en 1923. Sa fille aînée rendant alors visite au chantier s'écria : « Tu construis ici ? Mais il y a des cadavres ! »
Les talents médiumniques de la famille Jung se vérifièrent 4 ans plus tard, lors de l'extension de la Tour, lorsque fut découvert le 22 août 1927 le squelette d'un soldat français, mort en 1799. Jung lui organisa un enterrement en bonne et due forme sur sa propriété, et posa une pierre gravée sur sa tombe.
Bolling appartenait à la famille du célèbre pianiste-compositeur. Lors de la vision du Château de Cagliostro, j'ai été surpris d'y voir que le méchant, le Comte de Cagliostro, semblait calqué sur Georges Descrières, l'interprète d'Arsène Lupin à la télévision. Il me semblait que le compositeur de la fameuse chanson de la série était Claude Bolling, ce qui faisait un nouvel écho. En cherchant une photo de Descrières pour illustrer la ressemblance, mon premier choix venait d'une page consacrée aux personnalités nées en 1930, où Descrières suit immédiatement Bolling, à cinq jours d'intervalle. Elle m'apprend aussi que j'avais confondu le compositeur de la chanson des Brigades du Tigre, autre fleuron de la TV, avec celui de Gentleman-cambrioleur, JP Bourtayre.
En 1930, Pâques tombait le 20 avril, ainsi le 15 où est né Descrières était un Mardi saint, de même que le 4/4/44.
Il m'est advenu une mésaventure rue de la Tombe-Issoire, il y a quelques années, constituant à peu près le contrepoint de l'affaire X. Je devais voir à une heure précise mon ami Z, ayant emménagé depuis peu dans cette rue. Il m'avait donné tous les renseignements nécessaires, mais j'avais uniquement jugé utile de noter le digicode de l'immeuble. Une fois dans l'immeuble, je constatais qu'il n'y avait aucune indication sur la localisation de ses résidents, quel escalier, quel étage, etc. Pas de concierge, bien sûr...
Quelqu'un put heureusement me renseigner.
J'ai cherché une illustration de l'édition L'Herne de La Bête..., sans succès, mais j'ai appris sur ce forum que son édition originale, celle en ma possession, était parue en 1956 dans la collection "l'étrange", chez Robert Laffont, qui n'a connu que ces 4 titres :On remarque le changement de maquette pour le 4e volume, or en cette même année 1956 Laffont a sorti le premier titre A la recherche de Bridey Murphy d'une nouvelle collection, Les dossiers de l'Etrange, cousine de "l'étrange" comme la maquette l'indique, mais en principe non consacrée à la fiction (quoique Bridey Murphy..., mais c'est une autre histoire). Il semble que cette collection se soit limitée à ce seul titre, ainsi à la première édition de La Bête de l'Apocalypse, le nom de 5 navires présentant un motif 4+1 (coulés par 4 anglais et 1 français), est-il associé un autre motif 4+1 (4 romans dont 3 français et un italien, et un document par un auteur américain).
1956 est aussi l'année de la 5e et dernière étape de la construction de la Tour de Bollingen, bien après les 4 premières étapes tous les 4 ans en 1923-1927-1931-1935.
Les additions de 5 dates vues précédemment m'amènent à tenter l'opération ici, pour obtenir 9672, nombre que les lecteurs de Jules Verne savent être celui du Billet de loterie, billet magnifié par des circonstances exceptionnelles, lesquelles attisent la convoitise des superstitieux de tout poil, et effectivement le billet 009672 remportera le gros lot de 100 000 marks.
Parce qu'une belle coïncidence a touché un n° 2769, renversement de 9672, j'ai une certaine dilection pour ce nombre, ce qui m'a conduit à me laisser séduire dans une brocante par ce Numa paye cash, polar nulissime dont les 100 000 exemplaires annoncés en couverture ne traduisent pas un succès public mais une opération publicitaire, car ce roman de commande vantant les performances de la Chrysler 180 était offert gratis dans les garages. J'ai donc été séduit par le numéro de la voiture réelle héroïne de l'histoire, 9672 XS 75.
2 commentaires:
à propos du chien Carl et de GOT-TOG, le jeu DOG-GOD anglais est classique...
Cher Anonyme, merci.
Je me demande comment j'ai pu louper ça.
J'ai appris que goth était un mot courant chez les jeunes, pour "gothique", mais je ne sais pas si c'est approprié ici.
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