26.10.08

MWMW

Mon dernier billet sur la "queentessence" des 4 derniers "vrais Queen" m'a replongé dans l'oeuvre de Frederic Dannay, et ainsi permis de découvrir une possibilité d'interprétation de cette tétralogie. Il est plutôt nécessaire d'avoir d'abord lu ce dernier billet.

Je rappelle qu'il s'agit de quatre romans, dont je vais simplifier les titres complets en Triangle, Face, Femme, et Endroit, qui ont en commun au moins 3 caractéristiques :
- dans chaque roman est recherché l'amant ou l'amante de la victime, ou du conjoint de la victime, les 4 combinaisons possibles étant réalisées.
- la victime a dans chaque cas une manie liée au langage, prétexte à une énigme occupant les enquêteurs et lecteurs.
- un motif 3+1 est présent dans chaque roman.
Le point le plus remarquable est probablement la continuité entre Face et Femme, se terminant et commençant le même jour dans le même lieu. Ellery et son père ont accompagné leur ami Burke à l'aéroport, dans le restaurant duquel ils rencontrent John Benedict qui sera assassiné le dimanche suivant, soit le dimanche de Pâques puisque Face se terminait le lendemain du dimanche des Rameaux.

S'intéresser de près aux dates amène d'autres constatations.
- Dans Triangle, Sheila Grey est assassinée le mercredi 14 septembre de l'année 63. Ce n'est pas une date réelle, il n'y a eu de mercredi 14 qu'en 60 et 66 (pour les années les plus proches). La clé du meurtre est donnée dans la nuit du réveillon suivant, le 1er janvier 64, où s'achève le roman.
- Le roman suivant, Face, débute aussi un 1er janvier. L'année n'est pas explicitement donnée, mais un calcul élémentaire désigne 66 : Gloria est mariée depuis 6 ans révolus en décembre précédent, son mariage étant explicitement daté de 59. Cependant il est répété à maintes reprises que le meurtre a eu lieu le mercredi 30 décembre précédent (à 23h50), or le 30 décembre 65 était un jeudi (c'était un mercredi en 64). La clé de l'énigme est donnée le dimanche des Rameaux, où Ellery confond la coupable lors d'un pseudo-mariage dont la nécessité narrative n'a rien d'évident ; le roman s'achève le lendemain, soit en principe le 4 avril en 66 (12 avril en 65).
- Femme débute ce même lundi, mais estampillé 23 mars ! En supposant que Dannay était conscient de cette discordance, deux interprétations sont possibles, qui ne s'excluent d'ailleurs pas :
  • les plus proches dimanches 29 mars sont en 64 et 70, année de publication de Femme, et ce sont tous deux des dimanches de Pâques. Ainsi Queen donnait aux lecteurs de 70 qui n'auraient pas lu Face la possibilité d'accéder au jeu trinitaire sur la mort de John III, fils de charpentier. Si l'année où se passe Femme n'est pas précisée, il y est fait allusion au roman Portnoy et son complexe paru en 69.
  • 64 donnerait une extraordinaire cohérence à la dernière période Queen, avec le vengeur du roman de 63 né à Pâques 24, le roman de 64 couvrant exactement la semaine sainte 44, et la quaternité débutée en 65 centrée sur la semaine pascale 64. J'ai vu dans les oeuvres antérieures de Queen une récurrence du nombre 20, que j'interprète volontiers comme signature de Dannay, né le 20 octobre 05. On pourrait imaginer que l'aîné des Queen, le cousin Lee né le 11 janvier 05, ait été conçu pendant la semaine sainte 04, or la clé du crime d'Endroit est à chercher 9 mois auparavant.
Femme s'achève le lundi 8 juin, où Ellery découvre l'homosexualité de Al Marsh, marié la veille.
- Endroit se déroule sur plusieurs années, 62, 66, et surtout 67, essentiellement des 9 du mois. Il me semble significatif d'y trouver la date du 8 juin, liée à une "inversion".

Ceci nécessite de s'y arrêter. Le 9 juin, le milliardaire Nino Importuna discute affaires avec son secrétaire Peter Ennis, et entre soudain dans une rage folle en découvrant qu'on a touché à sa bibliothèque. C'est Peter qui, la veille (le 8 juin donc), a remarqué que certains livres étaient rangés la tête en bas, et s'est permis de les remettre dans le "bon sens".
Ceci constitue pour une bonne part l'énigme liée à la manie novénaire de Nino, dont la résolution en octobre suivant n'apportera pas grand-chose : Nino avait rangé dans ce rayon certains livres liés à des dates très novénaires, comme la Magna Carta rédigée en 1215 (9x9x5), et d'autres où c'est le 6 qui domine, comme cette Fondation de Byzance qui a eu lieu en -666 avant JC; Nino a retourné ces livres pour transformer les 6 en 9.
Je ne crois pas beaucoup à un hasard en constatant que Dannay a situé cet épisode le vendredi 9 juin, soit le 6/9 à l'anglaise, date ambigramme se lisant identiquement renversée de 180°. La connotation graveleuse de la forme anglaise peut faire sens dans la suite de ce 6/9 où, après le départ de son mari, Virginia invite Peter à faire l'amour sur la table de Nino, ayant appartenu à un Médicis.

Nino écoutait-il Jimi Hendrix, qui a précisément enregistré en 67 If 6 was 9 ? Hélas la version la plus regardée sur YouTube a été ajoutée le 10 juin dernier (à un jour près du 6/9). Je connais cette chanson parce que j'avais acheté la musique du film Easy Rider, de 69.

Les premières périodes Queen sont caractérisées par une extrême décence, allant parfois jusqu'à la pudibonderie. Je n'ai à l'esprit qu'un seul roman, La décade prodigieuse, où le motif criminel est l'adultère, et c'est une conséquence du thème du livre, la transgression des 10 commandements.
Et viennent ces 4 derniers Queen, avec des intrigues ouvertement sexuelles, explorant l'impuissance, le donjuanisme, l'homosexualité, la perversion... La lumière m'est venue dans la nuit du 23 au 24 octobre, où je me suis avisé que les initiales des meurtriers de ces 4 romans sont MWMW, majuscules symétriques dans la plupart des "polices", y compris celle de Central Street à New York, lettres qui sont également les initiales des mots MAN et WOMAN.
Ceci s'accorde avec ce que j'avais déjà remarqué : Femme et Endroit sont exactement parallèles, sexes inversés, à Triangle et Face, ce qui d'ailleurs m'avait été le principal indice d'une quaternité, sans en comprendre le sens profond. Je ne prétends pas avoir tout compris, mais le jeu du couple MW me semble particulièrement fécond, et pouvoir expliquer de multiples détails.
Ainsi ce 6/9 l'épisode sexuel sur la table Médicis (avec un M) entre Virgin et P.Ennis... Je n'invente rien. Avant le début de leur relation, Peter appelait Virginia Whyte Importuna Virgin ("vierge"), laquelle lui a révélé qu'il ne croyait pas si bien dire, et qu'elle a trouvé un diminutif à son mari, Impo (pour impotent, "impuissant"); quant à P.Ennis, c'est une forme présente dans le livre (page 35 de l'édition française, et j'ai vérifié qu'elle était déjà dans l'édition originale). Le détail des jeux sexuels pratiqués par Peter et Virgin n'est pas précisé au lecteur, qui est néanmoins en droit de supposer que Virgin est toujours vierge, puisque son mari a une pratique de nature sexuelle avec elle (également non précisée, mais le lecteur peut encore supposer à partir de quelques détails qu'y intervient la seule authentique particularité novénaire de "Nino", ses index et médius de la main droite soudés de naissance en un "neuvième doigt").
Autre exemple de la subtilité de Dannay, ENNIS, coupable idéal désigné par le véritable assassin, est l'anagramme de NINES (pluriel de "neuf", en principe invariable). Peut-on aller jusqu'à remarquer que les initiales VI de Virginia Importuna correspondent à 6 en chiffres romains ?
Nino Importuna prétend être né le 9/9/99, alors que son certificat de baptême le montre natif du 16 mai 1898. En ce 6/9 (1967), il a donc 69 ans depuis peu...

Les 4 meurtriers MWMW sont donc :
Dane McKell
Rebecca West
Al Aubrey Marsh
Wallace Ryerson Whyte
A noter que ce dernier nom n'apparaît que deux fois dans le roman, ce sont ses 3 premiers mots, et ses 3 derniers, tour de force qu'on a attribué à Lee; je n'en suis pas si sûr...
Le porteur du prénom Aubrey le plus connu est à coup sûr Beardsley, autre figure homosexuelle. Ryerson... Le Ryerson le plus connu est un Methodist minister, "ministre méthodiste", MM ?
Si les derniers noms donnent les initiales MWMW, les prénoms donnent l'acrostiche DRAW, soit "tirer" (un trait), "dessiner". Précisément les majuscules M et W sont faites de 4 traits unissant 5 points, ce qui peu donner l'idée de la représentation ci-contre, où les points des lettres M et W symétriques dans la chronologie des romans ont été reliés par des traits, se croisant en un point de symétrie qui pourrait correspondre au lundi saint (Monday, avec un M !), pivot de la tétralogie et éventuel 4/4.
Je rappelle que le retour de Queen dans L'Adversaire donnait une distribution dans l'espace et le temps des lettres de l'identité ultime du meurtrier, le Tétragramme divin, selon l'initiale de son identité seconde, Nathaniel.
Le même agencement appliqué à la quaternité MWMW donne un schéma symétrique selon deux axes, horizontal et vertical, restituant éventuellement les sexes des victimes dans l'ordre de la tétralogie, deux femmes puis deux hommes.

La clé MW semble d'ailleurs pouvoir s'appliquer au moins aux deux premiers romans de cette dernière période Queen. Ainsi l'identité première du tueur de L'Adversaire est-elle Walt, et la victime correspondant à la lettre W du Tétragramme est-elle Myra. Après la réception par Myra du carton W, les enquêteurs se demandent si ce ne serait pas un M renversé.

Le meurtre de Et le 8e jour... n'a finalement d'intérêt que par le piège dans lequel tombe Ellery, qui se laisse berner par les faux indices laissés par le Maître (the Teacher). Ainsi El-Roï ("Dieu qui voit" comme l'entend le Maître) ne voit que trop tard la vérité, et est au premier chef responsable de la mise à mort du Maître le vendredi saint 44.
Le Maître s'est jadis appelé Willy, est-il révélé à Ellery par une vieille quenanienne.
Le dimanche de Pâques, au moment où Ellery quitte Quenan, un avion s'écrase à proximité de la communauté. Son pilote a réussi à s'éjecter en parachute, et il atterrit aux pieds d'Ellery, il se nomme Manuel Aquina, et c'est le portrait craché du Maître, tel qu'il aurait été à 30 ans du moins...
Ainsi W(illy) ressuscite en M(anuel). Il est encore envisageable qu'Emmanuel ("Dieu avec nous", nom du Messie selon Isaïe) ait été raccourci en MANuel en référence au Son of Man, le Fils de l'Homme. Dans Femme, le denier mot bafouillé dans la nuit pascale par John III est HOMO, vraisemblable parodie du Ecce homo qui a condamné Jésus, alors que John ne peut indiquer le mot man, de peur qu'il n'accuse sa fiancée, Laura Manzoni...

W n'est pas un "double V" en anglais, mais un double U, se prononçant comme double you, "double toi".

Les grands-parents communs aux deux cousins Queen se nommaient Walerstein, et le nom complet de Dannay à sa naissance était Daniel Walerstein Nathan.

Un admirable jeu MW serait le titre du dernier volet de la tétralogie, A fine and private place, qui est d'abord une citation de Marvell, M !, "La tombe est un bel endroit privé..." (the grave), à laquelle George Whalley, W !, a ajouté deux siècles plus tard "...la matrice aussi" (the womb). Je rappelle que le roman est l'histoire d'un projet criminel conçu lors du premier rendez-vous amoureux entre P.Ennis et Virgin, le 9 décembre 66, et venu à terme 9 mois plus tard, le 9 septembre 67. Le contexte de la citation originale a trait à la futilité de la virginité, l'abandon aux asticots de ce dont pourrait profiter un pénis honnête :
Thy beauty shall no more be found;
Nor, in thy marble vault, shall sound
My echoing song: then worms shall try
That long-preserved virginity,
And your quaint honour turn to dust,
And into ashes all my lust.
The grave's a fine and private place,
But none, I think, do there embrace.

Je déclarais dans mon précédent billet que les intrigues policières de la tétralogie étaient faiblardes, par rapport aux prodigieux retournements des Queen les plus célèbres. La relecture des 4 romans me rend plus indulgent, tant l'ensemble présente une extraordinaire cohérence, où les détails dérangeants dans leur contexte immédiat trouvent tous une signification.
Par exemple les mercredis des meurtres des femmes (Women), qui ne collent pas pour les années de Triangle et Face, sont des Wednesday, avec un W, jour d'Odin.
Le pivot avec les situations identiques de Femme et Endroit, sexes inversés, est un lundi, Monday, avec un M, jour de la Lune.
Et les meurtres des hommes ont aussi lieu le même jour, le dimanche, car l'autopsie montre que Nino n'est pas mort à 9:09 le soir du samedi 9/9, mais après minuit, donc Sunday, le jour du Soleil ou du Seigneur selon les pays.

Au delà des multiples échos à l'intérieur de la tétralogie, ou de la dernière période Queen, puisque les deux premiers romans de 63-64 y ont déjà été reliés, je devine des liens avec les périodes antérieures, suggérant une complexité vertigineuse. Je n'en donnerai qu'un exemple, repéré depuis longtemps, mais auquel je ne voyais jusqu'ici pas d'interprétation.
Dans Face, on découvre "un dimanche de la mi-février" l'arme du crime dans un carton à chapeau, ce qui conduit à l'arrestation immédiate et au procès de la suspecte Lorette. Sachant que le 30 décembre précédent était un mercredi, il est facile de calculer que ce dimanche est le 14 février, on ne peut mieux à la mi-février.
Or le 14 février c'est la Saint-Valentin, et ceci ne peut laisser indifférent un queenien passionné, car le chef-d'oeuvre La ville maudite (1943) est rythmé par les fêtes. Dans la nuit du nouvel an 41 une femme meurt empoisonnée, à la place de Nora semble-t-il, et on découvre à la Saint-Valentin dans un carton à chapeau des indices conduisant à l'arrestation immédiate et au procès du déjà suspect mari de Nora, laquelle mourra à Pâques en mettant au monde leur enfant...
J'avais déjà vu que le schéma de cette 1e enquête à Wrightsville était exactement repris dans la 3e enquête, La décade prodigieuse, avec inversion des sexes : X se venge de son conjoint Y infidèle en assassinant sa (ou son) rival(e), de telle manière que cet assassinat soit vu comme une tentative ratée de Y contre X...
Je reconnais maintenant une préfiguration des inversions de sexe dans la tétralogie.

Il faudrait aborder la numérologie queenienne, ouvrant encore sur des abîmes insondables.
Dans Endroit, Ellery assure que Nino, baptisé Tullio, a choisi ce nouveau prénom pour sa ressemblance avec nine, "neuf", et parce que la numérologie de ce nom est, selon le Livre des Nombres de Cheiron,
N+I+N+O = 5+1+5+7 = 18, se réduisant à 9.
Me renseignant aujourd'hui sur ce Book of Numbers, j'apprends ici que John Lennon était aussi un adepte de ce Cheiro, et qu'il partageait avec Nino sa manie novénaire (JOHN = 1+7+5+5 = 18...), au point de ne rien décider qu'après maints calculs... Cheiro est né William John Warner, en 1866 (également date de fondation du Ku-Klux-Klan, l'un des livres renversés par Nino pour obtenir 9981), et il est mort à 69 ans, comme Nino...
Si Nino n'a pu connaître l'album blanc de 68 des Fab Four et Revolution 9, inspiré par les croyances de Lennon, Dannay en revanche aurait pu l'écouter en boucle, quand il en avait assez de If 6 was 9.

Selon le système de Cheiro, MWMW = 4+6+4+6 = 20, nombre que j'ai déjà interprété comme signature de Dannay.

Le meurtre de Nino en septembre est précédé par celui de son frère Julio en mai, auprès duquel on retrouve un bouton marqué des initiales MI, accusant l'autre frère, Marco, mais MI est encore un motif 4+1 selon Cheiro qui utilise les nombres réduits des lettres hébraïques correspondantes, soit mem-yod, formant en hébreu le pronom "qui ?". La principale fausse piste pour l'assassinat des frères Importuna est le mystérieux ME, soit 4+5 (comme DN initiales de Daniel Nathan), ou mem-he, formant en hébreu le pronom "quoi ?". Mi et Ma, "qui ?" et "quoi ?", forment un couple essentiel masculin-féminin dans la mystique juive; ME a un alibi pour le meurtre de Nino, il était en Israël...
Les enquêteurs constatent lors du meurtre de Julio que le bouton-aux-initiales-du-meurtrier est passé de mode depuis Conan Doyle, semblant oublier qu'Ellery lui-même est tombé dans le piège tendu par le Maître, qui avait laissé sur les lieux du crime à Quenan un de ses boutons, marqué d'un N, lettre sacrée pour les quenanites, à cause de sa valeur 50 (calquant la croyance des Esséniens envers la lettre noun).

J'ai écrit début 2000 l'opuscule Quelle queenerie la vie, dont un exemplaire se trouve à la Bilipo. Alors que je ne disposais pas d'informations aujourd'hui plus accessibles, qui n'auraient pu que conforter mon choix, j'avais écarté de mes commentaires les 3 faux "vrais Queen" de 66-68-69, A study in terror, The house of brass, Cop out, parce que je n'y reconnaissais pas la patte Dannay.
Cop out (Fric-Frac Flic en français) serait entièrement écrit par Lee. J'avais cependant vu une structure queenienne à ce roman hard-boiled (une histoire de gangsters dans le genre Burnett) se déroulant en une semaine et 7 chapitres, et avais remarqué les initiales de son héros, Wes Malone, WM. Lee connaissait nécessairement les abîmes de complexité où se délectait son cousin, et peut-être les a-t-il raillés ici avec un WM dans un récit qui n'a rien d'intello.

Si je n'avais pas en 2000 perçu la quaternité telle que je la comprends aujourd'hui, avec ses symétries masculin-féminin, j'avais remarqué la thématique commune à ses trois premiers volets, et repéré toutes les similitudes numériques 3-9 entre les meurtres de John dans Femme et de Nino dans Endroit.
J'achevais l'opuscule sur une remarquable relation unissant ces 4 titres, qui comptent 77 lettres (en VO), 77 étant la valeur numérique d'ELLERY selon l'alphabet "normal", de A=1 à Z=26.
Ces romans ont des structures étroitement associées à chaque thématique, en 4-4-3-9 parties, soit en tout 20 parties, 20 toujours associé à la naissance de Dannay (et à MWMW selon Cheiro).
Dans un seul roman, les parties sont subdivisées en sections numérotées, Face qui compte 46 sections. En prenant en compte ces subdivisions, la tétralogie se répartit en 4-46-3-9 sections, soit un total de
62 = QUEEN face au total des lettres des titres
77 = ELLERY


Les couvertures illustrant ce billet viennent encore du site de Kurt Sercu;
et du blog Chapter 27 de Robert Rosen pour le livre de Cheiro.


Note du 29/10 : En tournant et retournant l'affaire dans ma tête, il m'est apparu quelque chose qui ne ressemble pas à un hasard :
- A fine and private place, délire novénaire, est paru originellement en 1971, un multiple de 9;
- c'est le 9e "vrai Queen" de la dernière période Queen, qui a vu paraître un Queen en édition cartonnée chaque année de 1963 à 1971;
- Dannay et Lee, comme Ellery lui-même également né en 1905, fêtaient cette année 1971 leurs 66 ans, que Nino auraient renversés en 99.
Alors peut-être y a-t-il eu une franche complicité entre les cousins pour cette dernière période. Ce que j'appelais les faux "vrais Queen" pourraient donc avoir été des bouche-trous nécessaires jalonnant la tétralogie débutée en 65, 60e anniversaire de Dannay et Lee.
Lee aurait eu le privilège plus immédiat d'écrire le titre marquant le 40e anniversaire du début des Queen, en 1929, et la connivence avec Dannay serait marquée par les initiales du nouveau héros, WM en 69.
Si on suspecte que la tétralogie a été écrite avec dès le départ l'idée de la terminer sur le déluge novénaire en 1971, il n'est plus absurde de calculer les valeurs des 4 titres selon Cheiro, soit :
The Fourth Side of the Triangle = 112
Face to Face = 45
The Last Woman in his Life = 80
A Fine and Private Place = 77
Total 314, réparti en
112+ 45 = 157 et
80 + 77 = 157 pour chaque paire MW... Curieux encore puisque 314 évoque le cercle, symbole de totalité, déjà présent dans la 4e enquête d'Ellery en 1932, The Greek Coffin Mystery, centré en partie sur les allées et venues dans la chambre 314 de l'hôtel Benedict.
Mieux vaut s'arrêter là.

Note du 29 au soir : Je m'aperçois qu'il était déjà question de l'ambigramme WM en 69 dans mon billet du 5/10 :

Au nom Newman s'associe d'abord pour moi le logo ambigramme, se lisant identiquement tourné de 180°, des vêtements New Man, dessiné par Raymond Loewy en 69 (année ambigramme également), qui m'a profondément frappé à l'époque.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

De Wolfgang Mozart = WM !!, le duo Mann und Weib (Mari et Femme) dans La Flûte enchantée qui s'achève sur :

Ihr hoher Zweck zeigt deutlich an:
nichts Edler's sei, als Weib und Mann.
Mann und Weib, und Weib und Mann,
reichen an die Gottheit an.

Son but le plus élevé, il le révèle clairement :
rien n'est plus noble que mari et femme.
Mari et femme et femme et mari
atteignent à la divinité.

dp

blogruz a dit…

Merci dp, aux initiales ambigrammes comme wm...

Mann und Weib, und Weib und Mann

A croire que Queen écoutait W.Mozart quand il a conçu L'Adversaire, où la séquence des meurtres est Homme-Femme-Femme-Homme, et où le coupable est divin...
Et n'y a-t-il pas une Queen dans la Flûte enchantée, la fameuse reine de la nuit ?

Anonyme a dit…

Je lis, j'apprends et je pénètre un univers parallèle à la fois étranger et familier.Beauté du paradoxe...très amicalement.