Mes premiers messages d'octobre 10 reprenaient des pistes ouvertes dans mes messages d'octobre 08, les hétérogrammes de quatterine, les dates pascales de Rien que huit jours,
Ces billets avaient été suivis par Queentessence le 20 octobre, à l'occasion de l'anniversaire de Dannay, l'âme des Queen, or quelques rebonds récents concernent le roman essentiel de Queen, Et le 8e jour... (1964), se passant pendant la Semaine sainte 1944.
Le détective Ellery s'égare dans le désert californien et parvient le dimanche 2 avril 44 (les Rameaux) dans l'étrange village de Quenan, où vit à l'écart complet de la civilisation une communauté rappelant fortement les Esséniens de Qumran. Elle vit là depuis 1873, appelée "L'année du pèlerinage", après des tribulations floues, et ne connaît plus le calendrier usuel, ce qui maintenant me rappelle le calendrier pataphysique, basé sur la naissance de Jarry le 8 septembre 1873. L'an 138 pataphysicien a ainsi débuté le 8 septembre dernier. Je signalais dans un billet récent que le 4 avril était dans ce calendrier le 13e jour du 8e mois, or je viens de recevoir le premier numéro daté 138 du trimestriel pataphysique, Viridis Candela, 13e numéro de la 8e série.
La communauté abrite dans son "sanquetum" un livre saint, le livre Mk'h, ou Mk'n, qu'on croyait perdu, mais que le Maître a retrouvé quelques années plus tôt. Lorsqu'il visite le sanquetum, Ellery découvre avec consternation que l'arche sainte abrite le Mein Kampf de Hitler.
Les manuscrits de la Mer Morte, de Millar Burrows, m'ont paru être le texte essentiel ayant pu fournir à Dannay tout ce dont il avait besoin. Outre divers détails significatifs, on y apprend qu'un livre sacré des Esséniens n'est connu que par un acronyme, translittéré HGW ou HGY (ici hgu ou hgy), les lettres waw et yod se ressemblant fortement.
Par ailleurs Burrows utilise la translittération ' pour l'alef hébreu, ancêtre de notre A initiale d'Adolf, et il m'a semblé que c'était une bonne explication pour l'apostrophe du livre Mk'h, à laquelle est conféré un sens énigmatique dans le roman, non élucidé.
Je me suis satisfait de cette interprétation jusqu'à la lecture d'une nouvelle de 2002 de Dale Andrews, en ligne ici, Yet another day (Mais un autre jour). Dale y met en scène sa rencontre avec Ellery Queen, où il l'interroge sur les "oeufs de Pâques" dissimulés dans le roman. Je comprends mieux maintenant que je sais que les Easter eggs désignent en anglais les jeux au second degré (ou plus).
Dale a comme moi décrypté les allusions pascales du roman, mais il a avancé une autre hypothèse pour Mk'n et son apostrophe, hypothèse bien plus satisfaisante que la mienne et qu'Ellery lui-même valide...
Quoi qu'il en soit, j'avais aussi pensé à la Bible pour ce livre saint abrité dans une arche par cette communauté néo-essénienne, mais Dale a vu que Mk'n est très proche de l'acrostiche utilisé dans le monde juif pour désigner la Bible, TN"K, lu TaNaKh, soit ך"נת, ou plutôt תנ"ך, selon l'écriture hébraïque de droite à gauche.
T désigne la Tora, aussi nommée les 5 livres de Moïse,
N Neviim, les Prophètes,
" indique que le mot est un acronyme,
K Ketuvim, les Ecrits restants, dits poétiques et sapientaux.
Avec M pour Moïse (Moshe) au lieu de T pour Tora, on aurait MN"K ressemblant fortement au Mk'n des Quenanites. Une apostrophe double, rarissime en typographie anglaise, aurait sans doute été trop évidente, et Queen avait en utilisant l'apostrophe simple peut-être aussi en tête sa correspondance avec le A d'Adolf, selon un "coup double" coutumier chez l'auteur. Il est même envisageable que la splendide polysémie de ce jeu Mk'n-Mk'h, pouvant évoquer HGW-HGY comme TN"K-Mein Kampf, soit à l'origine du roman.
L'idée de Dale a d'autres prolongements, que j'hésite à voir intentionnels chez Queen, mais sait-on jamais ?
En considérant donc que l'acronyme MN'K désignerait l'Ancien Testament, il est remarquable qu'à cette subdivision correspondent 5-21-13 livres, or deux romans d'Ellery Queen présentent une évidente volonté d'acrostiche dans les noms de leurs chapitres, et leur découpage fait précisément apparaître ces nombres 5-21-13.
C'est d'abord le 4e roman, paru en 1932, découpé en deux livres de 21 et 13 chapitres dont les initiales épellent titre du roman et nom de l'auteur :
The Greek Coffin Mystery
By Ellery Queen
J'ai déjà évoqué sur Quaternité ce roman, mais pas le 10e Queen, Halfway House de 1936, dont la Table se limite à 5 chapitres :
The Tragedy
The Trail
The Trial
The Trap
The Truth
S'il est difficile d'envisager que ce soit par pur hasard que Queen ait choisi 10 mots commençant par la même lettre, j'y ai entrevu diverses interprétations, notamment Fibonacci. Les 9 premiers romans de Queen, sa série Mystery, totalisent 233 chapitres, nombre de Fibonacci, parmi lesquels le Greek Coffin et son 21+13 = 34, autres nombres de Fibonacci. et ce premier roman rompant avec la série Mystery rompt aussi avec son chapitrage (de 16 à 38 chapitres selon les romans) pour un saut abrupt à 5 chapitres, encore Fibonacci.
En corollaire, les 3 parties de la Bible correspondent aussi à des nombres de Fibonacci, 5-13-21, et le nombre absent de la séquence 5-8-13-21 est 8, précisément le nombre de chapitres de Et le 8e jour..., dont les intitulés forment un évident système, de SUNDAY April 2 à SUNDAY April 9, ce roman où un "oeuf de Pâques" fait probablement référence à l'ancien Testament en 5-21-13 livres (et à propos, sa première parution française a été aux éditions PAC, n° 9 de la collection Red Label, un "neuf de PAC" pour ce roman s'achevant à Pâques un 9).
Bizarre. Il peut être important à ce stade de préciser que seule la subdivision de la Tora en 5 livres est présente dans la tradition juive, où les Prophètes et Ecrits sont plutôt répartis en 8 et 11 livres. La répartition en 21 et 13 livres est celle des traductions chrétiennes, mais elle a été reprise pour les Bibles hébraïques imprimées, destinées à une diaspora ne pratiquant plus l'hébreu que pour les rites religieux, ne connaissant le plus souvent la Bible que par ses traductions vernaculaires chrétiennes.
Un auteur juif actuel peut cependant utiliser symboliquement ces 39 livres, malgré leur absence de signification traditionnelle. C'est le cas de Tobie Nathan, qui a donné 39 chapitres à son premier polar, Saraka Bô (1993). L'intention est confirmée par les titres de 8 chapitres, qui sont aussi des titres de livres bibliques. Par ailleurs le 1er et le 30e chapitres ont pour titres des citations bibliques, comme "Il arrivera qu'en ce jour-là..." pour le chapitre 30, correspondant au début de plusieurs versets bibliques (Is 27,13; Za 14,8; Os 1,5).
C'est très proche de Et le huitième jour... de Queen, correspondant de même au début de plusieurs versets bibliques. Très étrangement Fred Dannay, qui fêterait aujourd'hui son 105e anniversaire, est né Daniel Nathan, et Tobie comme Daniel sont des titres de livres bibliques, exploités par les deux auteurs.
Tobie Nathan a aussi employé l'acrostiche pour les titres de chapitres de son roman suivant. Ceci ne signifie pas qu'il ait été un lecteur assidu de Daniel Nathan, les possibilités d'utiliser la structure d'un livre pour cacher un message accessible étant assez limitées.
Ainsi un auteur juif peut utiliser cette division chrétienne de l'Ancien Testament, et il n'est donc pas impossible que Dannay ait eu une pensée pour cette répartition en 5-21-13 livres. Quoi qu'il en soit, il est acquis qu'il a bien imaginé dans la semaine sainte 44 l'équivalence des acronymes TN"K et MK"N, avec donc une inversion NK-KN, qui me rappelle fortement les à-côtés numériques de l'échange Haemmerli-Jung le 4/4/44 (Haemmerli/Jung = 84/52 = 21/13).
Incidemment, Mein Kampf a 27 chapitres, nombre de livres du Nouveau Testament.
La découverte de la signification des 39 chapitres de Saraka Bô, l'été 09, m'a fait sortir ma Bible hébraïque, une édition imprimée à Londres en 1951 par Lowe and Brydone, achetée d'occasion à Paris en 1986.
C'est un in-8° dont le cahier type a 32 pages, et l'éditeur a choisi d'avoir 4 sous-ensembles :
- le Pentateuque, la Tora, en 11 cahiers normaux, soit 352 pages
- les premiers Prophètes, 312 pages en 9 cahiers complets + 1 de 24 pages, car il est opéré une distinction entre les premiers Prophètes et
- les autres Prophètes, qui occupent 348 pages en 10 cahiers complets + 1 de 8 pages
- les Hagiographes ou autre Ecrits, 396 pages en 12 cahiers complets + 1 de 12 pages.
Ainsi les 21 et 13 livres correspondent à 21 et 13 cahiers. Dans cette édition-ci du moins, mais il s'agit d'une Bible dite de Berlin qui sert de modèle à une bonne part des éditions modernes du Tanakh. Je n'ai pas éprouvé le besoin de contrôler d'autres éditions, car en tout cas ma seule Bible présente cette caractéristique, et j'ai découvert ceci l'été 09 où j'étais submergé de coïncidences 21-13, abordées notamment ici et là.
Alors que j'ai vu ces coïncidences faire écho aux valeurs numériques des noms JUNG (52) et HAEMMERLI (84, et 84/52 = 21/13) ou encore de CARL seul (CR=21, AL=13), les lettres de rang 21-13 dans l'alphabet hébreu sont shin-mem, écrivant le mot shem, "nom" (ci-dessus une construction ou dans chaque ligne, colonne ou diagonale CR jaune = 21, AL bleu = 13).
Autre chose maintenant, en rapport indirect avec le roman de Queen. Mon évocation récente du thriller de Craig Holden, Route pour l'enfer, m'a fait le relire presque intégralement, et constater des ressemblances avec Et le 8e jour... qui ont plus de chance d'être intentionnelles que celles remarquées avec Tobie Nathan, bien que la remarque précédente sur les intentions similaires reste d'actualité.
Chez Queen, Ellery découvre la secte des Quenanites, réfugiée à l'écart de la civilisation, dans un coin de désert perdu. Son leader, le Maître (Teacher), meurt le Vendredi saint 44. Le Dimanche, un avion s'écrase à proximité, et le pilote atterrit aux pieds d'Ellery. C'est le portrait craché du Maître, avec 50 ans de moins, et il se nomme Manuel. Ellery y voit l'Emmanuel de la prophétie biblique, et l'envoie vers les Quenanites, ne doutant pas qu'ils en feront leur nouveau Maître.
Chez Holden, Joe Curtis découvre la secte des Amonites, réfugiée à l'écart de la civilisation, dans un coin perdu d'Alaska. Son leader, le Père (Fred Haines de son nom réel, né en 44), meurt à l'automne 95. Joe Curtis le remplace après avoir simulé sa propre mort.
J'évoquais donc dans le billet du 10 octobre la parenté entre ce Joe Curtis et mon Jacques Courtas, et j'ai ressorti le roman de Holden. Le 12 octobre je me trouvais dans une grande surface, où il me vint à l'idée de regarder le rayon BD. Je ne vis pas ce que je cherchais, mais un hasard amena mes yeux sur le titre La loge Thulé, 9e volume de la série L'Histoire secrète, qui apparemment marche bien puisqu'il y en a plus de 20 épisodes.
J'ai ouvert l'album, pour tomber presque aussitôt sur Jung, qui apparaît à la 10e planche. Et c'est pour soigner un certain capitaine Curtis, aviateur abattu près de Tchernobyl en avril 1919, et amené "dans la clinique du docteur Jung, à Zürich" (sic).
Curtis récupère chez Jung, et est ensuite envoyé en mission à Munich où il meurt pour de bon. Après 3 jours il ressuscite, toujours dans la "clinique du docteur Jung".Tout ça n'est évidemment guère sérieux, quoique le scénariste semble avoir entendu parler d'archétypes et d'inconscient collectif.
J'ai regardé les autres albums de la série. Depuis l'aube des temps, 4 archontes immortels président aux destinées de l'humanité, s'affrontant en des joutes sanglantes entre les civilisations qu'ils contrôlent. Puis émerge un 5e archonte maléfique, qui entend détruire l'humanité par des conflits généralisés, Napoléon, les guerres mondiales, le communisme...
Curtis est un agent d'un des archontes luttant contre cet anéantissement. Sa résurrection semble anecdotique, énième péripétie qui n'était peut-être pas prévue lors de l'apparition du personnage dans le 7e épisode, aussi ne suis-je pas certain que son nom ait été choisi d'après ses possibilités anagrammatiques.
Quoi qu'il en soit, je remarque son association à Jung en 1919, l'année où Jung a eu 44 ans, celle encore où il déclare avoir compris l'importance du mandala et de la quaternité.
Une petite explication pour le titre de ce message, dérivé du N or M ? d'Agatha Christie (N ou M ?). Plusieurs personnages de Queen se nomment Horn, notamment le Deus ex machina de La décade prodigieuse, Diedrich van Horn, représenté par son fils en Moïse recevant les 10 Commandements.
Or horn signifie "corne" en anglais, qui se dit en hébreu qeren, signifiant aussi "rayon". Une bévue de Jérôme dans la Vulgate a transformé Moïse rayonnant après sa rencontre avec l'Eternel en un Moïse cornu, immortalisé par Michel-Ange.
Les 3 lettres composant le mot QeReN sont aussi les chiffres 100-200-50 dans l'alphabet numéral hébreu, ce qui peut correspondre à 10 fois la date de naissance de Dannay sous la forme 10/20/5, dans ce roman surdéterminé par le nombre 10.
Ces billets avaient été suivis par Queentessence le 20 octobre, à l'occasion de l'anniversaire de Dannay, l'âme des Queen, or quelques rebonds récents concernent le roman essentiel de Queen, Et le 8e jour... (1964), se passant pendant la Semaine sainte 1944.
Le détective Ellery s'égare dans le désert californien et parvient le dimanche 2 avril 44 (les Rameaux) dans l'étrange village de Quenan, où vit à l'écart complet de la civilisation une communauté rappelant fortement les Esséniens de Qumran. Elle vit là depuis 1873, appelée "L'année du pèlerinage", après des tribulations floues, et ne connaît plus le calendrier usuel, ce qui maintenant me rappelle le calendrier pataphysique, basé sur la naissance de Jarry le 8 septembre 1873. L'an 138 pataphysicien a ainsi débuté le 8 septembre dernier. Je signalais dans un billet récent que le 4 avril était dans ce calendrier le 13e jour du 8e mois, or je viens de recevoir le premier numéro daté 138 du trimestriel pataphysique, Viridis Candela, 13e numéro de la 8e série.
La communauté abrite dans son "sanquetum" un livre saint, le livre Mk'h, ou Mk'n, qu'on croyait perdu, mais que le Maître a retrouvé quelques années plus tôt. Lorsqu'il visite le sanquetum, Ellery découvre avec consternation que l'arche sainte abrite le Mein Kampf de Hitler.
Les manuscrits de la Mer Morte, de Millar Burrows, m'ont paru être le texte essentiel ayant pu fournir à Dannay tout ce dont il avait besoin. Outre divers détails significatifs, on y apprend qu'un livre sacré des Esséniens n'est connu que par un acronyme, translittéré HGW ou HGY (ici hgu ou hgy), les lettres waw et yod se ressemblant fortement.
Par ailleurs Burrows utilise la translittération ' pour l'alef hébreu, ancêtre de notre A initiale d'Adolf, et il m'a semblé que c'était une bonne explication pour l'apostrophe du livre Mk'h, à laquelle est conféré un sens énigmatique dans le roman, non élucidé.
Je me suis satisfait de cette interprétation jusqu'à la lecture d'une nouvelle de 2002 de Dale Andrews, en ligne ici, Yet another day (Mais un autre jour). Dale y met en scène sa rencontre avec Ellery Queen, où il l'interroge sur les "oeufs de Pâques" dissimulés dans le roman. Je comprends mieux maintenant que je sais que les Easter eggs désignent en anglais les jeux au second degré (ou plus).
Dale a comme moi décrypté les allusions pascales du roman, mais il a avancé une autre hypothèse pour Mk'n et son apostrophe, hypothèse bien plus satisfaisante que la mienne et qu'Ellery lui-même valide...
Quoi qu'il en soit, j'avais aussi pensé à la Bible pour ce livre saint abrité dans une arche par cette communauté néo-essénienne, mais Dale a vu que Mk'n est très proche de l'acrostiche utilisé dans le monde juif pour désigner la Bible, TN"K, lu TaNaKh, soit ך"נת, ou plutôt תנ"ך, selon l'écriture hébraïque de droite à gauche.
T désigne la Tora, aussi nommée les 5 livres de Moïse,
N Neviim, les Prophètes,
" indique que le mot est un acronyme,
K Ketuvim, les Ecrits restants, dits poétiques et sapientaux.
Avec M pour Moïse (Moshe) au lieu de T pour Tora, on aurait MN"K ressemblant fortement au Mk'n des Quenanites. Une apostrophe double, rarissime en typographie anglaise, aurait sans doute été trop évidente, et Queen avait en utilisant l'apostrophe simple peut-être aussi en tête sa correspondance avec le A d'Adolf, selon un "coup double" coutumier chez l'auteur. Il est même envisageable que la splendide polysémie de ce jeu Mk'n-Mk'h, pouvant évoquer HGW-HGY comme TN"K-Mein Kampf, soit à l'origine du roman.
L'idée de Dale a d'autres prolongements, que j'hésite à voir intentionnels chez Queen, mais sait-on jamais ?
En considérant donc que l'acronyme MN'K désignerait l'Ancien Testament, il est remarquable qu'à cette subdivision correspondent 5-21-13 livres, or deux romans d'Ellery Queen présentent une évidente volonté d'acrostiche dans les noms de leurs chapitres, et leur découpage fait précisément apparaître ces nombres 5-21-13.
C'est d'abord le 4e roman, paru en 1932, découpé en deux livres de 21 et 13 chapitres dont les initiales épellent titre du roman et nom de l'auteur :
The Greek Coffin Mystery
By Ellery Queen
J'ai déjà évoqué sur Quaternité ce roman, mais pas le 10e Queen, Halfway House de 1936, dont la Table se limite à 5 chapitres :
The Tragedy
The Trail
The Trial
The Trap
The Truth
S'il est difficile d'envisager que ce soit par pur hasard que Queen ait choisi 10 mots commençant par la même lettre, j'y ai entrevu diverses interprétations, notamment Fibonacci. Les 9 premiers romans de Queen, sa série Mystery, totalisent 233 chapitres, nombre de Fibonacci, parmi lesquels le Greek Coffin et son 21+13 = 34, autres nombres de Fibonacci. et ce premier roman rompant avec la série Mystery rompt aussi avec son chapitrage (de 16 à 38 chapitres selon les romans) pour un saut abrupt à 5 chapitres, encore Fibonacci.
En corollaire, les 3 parties de la Bible correspondent aussi à des nombres de Fibonacci, 5-13-21, et le nombre absent de la séquence 5-8-13-21 est 8, précisément le nombre de chapitres de Et le 8e jour..., dont les intitulés forment un évident système, de SUNDAY April 2 à SUNDAY April 9, ce roman où un "oeuf de Pâques" fait probablement référence à l'ancien Testament en 5-21-13 livres (et à propos, sa première parution française a été aux éditions PAC, n° 9 de la collection Red Label, un "neuf de PAC" pour ce roman s'achevant à Pâques un 9).
Bizarre. Il peut être important à ce stade de préciser que seule la subdivision de la Tora en 5 livres est présente dans la tradition juive, où les Prophètes et Ecrits sont plutôt répartis en 8 et 11 livres. La répartition en 21 et 13 livres est celle des traductions chrétiennes, mais elle a été reprise pour les Bibles hébraïques imprimées, destinées à une diaspora ne pratiquant plus l'hébreu que pour les rites religieux, ne connaissant le plus souvent la Bible que par ses traductions vernaculaires chrétiennes.
Un auteur juif actuel peut cependant utiliser symboliquement ces 39 livres, malgré leur absence de signification traditionnelle. C'est le cas de Tobie Nathan, qui a donné 39 chapitres à son premier polar, Saraka Bô (1993). L'intention est confirmée par les titres de 8 chapitres, qui sont aussi des titres de livres bibliques. Par ailleurs le 1er et le 30e chapitres ont pour titres des citations bibliques, comme "Il arrivera qu'en ce jour-là..." pour le chapitre 30, correspondant au début de plusieurs versets bibliques (Is 27,13; Za 14,8; Os 1,5).
C'est très proche de Et le huitième jour... de Queen, correspondant de même au début de plusieurs versets bibliques. Très étrangement Fred Dannay, qui fêterait aujourd'hui son 105e anniversaire, est né Daniel Nathan, et Tobie comme Daniel sont des titres de livres bibliques, exploités par les deux auteurs.
Tobie Nathan a aussi employé l'acrostiche pour les titres de chapitres de son roman suivant. Ceci ne signifie pas qu'il ait été un lecteur assidu de Daniel Nathan, les possibilités d'utiliser la structure d'un livre pour cacher un message accessible étant assez limitées.
Ainsi un auteur juif peut utiliser cette division chrétienne de l'Ancien Testament, et il n'est donc pas impossible que Dannay ait eu une pensée pour cette répartition en 5-21-13 livres. Quoi qu'il en soit, il est acquis qu'il a bien imaginé dans la semaine sainte 44 l'équivalence des acronymes TN"K et MK"N, avec donc une inversion NK-KN, qui me rappelle fortement les à-côtés numériques de l'échange Haemmerli-Jung le 4/4/44 (Haemmerli/Jung = 84/52 = 21/13).
Incidemment, Mein Kampf a 27 chapitres, nombre de livres du Nouveau Testament.
La découverte de la signification des 39 chapitres de Saraka Bô, l'été 09, m'a fait sortir ma Bible hébraïque, une édition imprimée à Londres en 1951 par Lowe and Brydone, achetée d'occasion à Paris en 1986.
C'est un in-8° dont le cahier type a 32 pages, et l'éditeur a choisi d'avoir 4 sous-ensembles :
- le Pentateuque, la Tora, en 11 cahiers normaux, soit 352 pages
- les premiers Prophètes, 312 pages en 9 cahiers complets + 1 de 24 pages, car il est opéré une distinction entre les premiers Prophètes et
- les autres Prophètes, qui occupent 348 pages en 10 cahiers complets + 1 de 8 pages
- les Hagiographes ou autre Ecrits, 396 pages en 12 cahiers complets + 1 de 12 pages.
Ainsi les 21 et 13 livres correspondent à 21 et 13 cahiers. Dans cette édition-ci du moins, mais il s'agit d'une Bible dite de Berlin qui sert de modèle à une bonne part des éditions modernes du Tanakh. Je n'ai pas éprouvé le besoin de contrôler d'autres éditions, car en tout cas ma seule Bible présente cette caractéristique, et j'ai découvert ceci l'été 09 où j'étais submergé de coïncidences 21-13, abordées notamment ici et là.
Alors que j'ai vu ces coïncidences faire écho aux valeurs numériques des noms JUNG (52) et HAEMMERLI (84, et 84/52 = 21/13) ou encore de CARL seul (CR=21, AL=13), les lettres de rang 21-13 dans l'alphabet hébreu sont shin-mem, écrivant le mot shem, "nom" (ci-dessus une construction ou dans chaque ligne, colonne ou diagonale CR jaune = 21, AL bleu = 13).
Autre chose maintenant, en rapport indirect avec le roman de Queen. Mon évocation récente du thriller de Craig Holden, Route pour l'enfer, m'a fait le relire presque intégralement, et constater des ressemblances avec Et le 8e jour... qui ont plus de chance d'être intentionnelles que celles remarquées avec Tobie Nathan, bien que la remarque précédente sur les intentions similaires reste d'actualité.
Chez Queen, Ellery découvre la secte des Quenanites, réfugiée à l'écart de la civilisation, dans un coin de désert perdu. Son leader, le Maître (Teacher), meurt le Vendredi saint 44. Le Dimanche, un avion s'écrase à proximité, et le pilote atterrit aux pieds d'Ellery. C'est le portrait craché du Maître, avec 50 ans de moins, et il se nomme Manuel. Ellery y voit l'Emmanuel de la prophétie biblique, et l'envoie vers les Quenanites, ne doutant pas qu'ils en feront leur nouveau Maître.
Chez Holden, Joe Curtis découvre la secte des Amonites, réfugiée à l'écart de la civilisation, dans un coin perdu d'Alaska. Son leader, le Père (Fred Haines de son nom réel, né en 44), meurt à l'automne 95. Joe Curtis le remplace après avoir simulé sa propre mort.
J'évoquais donc dans le billet du 10 octobre la parenté entre ce Joe Curtis et mon Jacques Courtas, et j'ai ressorti le roman de Holden. Le 12 octobre je me trouvais dans une grande surface, où il me vint à l'idée de regarder le rayon BD. Je ne vis pas ce que je cherchais, mais un hasard amena mes yeux sur le titre La loge Thulé, 9e volume de la série L'Histoire secrète, qui apparemment marche bien puisqu'il y en a plus de 20 épisodes.
J'ai ouvert l'album, pour tomber presque aussitôt sur Jung, qui apparaît à la 10e planche. Et c'est pour soigner un certain capitaine Curtis, aviateur abattu près de Tchernobyl en avril 1919, et amené "dans la clinique du docteur Jung, à Zürich" (sic).
Curtis récupère chez Jung, et est ensuite envoyé en mission à Munich où il meurt pour de bon. Après 3 jours il ressuscite, toujours dans la "clinique du docteur Jung".Tout ça n'est évidemment guère sérieux, quoique le scénariste semble avoir entendu parler d'archétypes et d'inconscient collectif.
J'ai regardé les autres albums de la série. Depuis l'aube des temps, 4 archontes immortels président aux destinées de l'humanité, s'affrontant en des joutes sanglantes entre les civilisations qu'ils contrôlent. Puis émerge un 5e archonte maléfique, qui entend détruire l'humanité par des conflits généralisés, Napoléon, les guerres mondiales, le communisme...
Curtis est un agent d'un des archontes luttant contre cet anéantissement. Sa résurrection semble anecdotique, énième péripétie qui n'était peut-être pas prévue lors de l'apparition du personnage dans le 7e épisode, aussi ne suis-je pas certain que son nom ait été choisi d'après ses possibilités anagrammatiques.
Quoi qu'il en soit, je remarque son association à Jung en 1919, l'année où Jung a eu 44 ans, celle encore où il déclare avoir compris l'importance du mandala et de la quaternité.
Une petite explication pour le titre de ce message, dérivé du N or M ? d'Agatha Christie (N ou M ?). Plusieurs personnages de Queen se nomment Horn, notamment le Deus ex machina de La décade prodigieuse, Diedrich van Horn, représenté par son fils en Moïse recevant les 10 Commandements.
Or horn signifie "corne" en anglais, qui se dit en hébreu qeren, signifiant aussi "rayon". Une bévue de Jérôme dans la Vulgate a transformé Moïse rayonnant après sa rencontre avec l'Eternel en un Moïse cornu, immortalisé par Michel-Ange.
Les 3 lettres composant le mot QeReN sont aussi les chiffres 100-200-50 dans l'alphabet numéral hébreu, ce qui peut correspondre à 10 fois la date de naissance de Dannay sous la forme 10/20/5, dans ce roman surdéterminé par le nombre 10.
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