13.8.09

signé AL RC

 Il y avait quelques arrière-pensées dans le titre de mon billet CARL A RLC.
 Je pensais en effet à la répartition en AL, initiales d'Arsène Lupin, et CR, initiales de Christian Rosencreutz, prétendu fondateur de la fraternité des Rose-Croix, dont un signe de reconnaissance était supposé être ces initiales CR ou RC. Au-delà de l'anagramme, ma nouvelle L'enchanté réseau parue en mai dans Rêves de Razès explorait la connexion entre RLC (Rennes-le-Château) et les Rose+Croix, privilégiée par Gérard de Sède, avec quelques allusions à Lupin. Si je n'ai jamais pris au sérieux l'hypothèse d'un lien entre Arsène Lupin et RLC, j'ai pu jadis penser avoir mis en évidence un schéma rosicrucien dans plusieurs oeuvres de Maurice Leblanc, où les héros découvrent à 5 reprises au moins des sépultures ignorées, avec des détails évocateurs. Il en est ainsi dans L'Aiguille creuse, où Beautrelet découvre une crypte secrète recelant le corps d'Arsène Lupin, qui s'y serait terré le jeudi saint de l'an 1908, date clé rosicrucienne car multiple de 106, le présumé fondateur de l'ordre Christian Rosencreutz ayant vécu de 1378 à 1484, et mon abbé Ursin-Enée Bargère (anagramme de Bérenger Saunière), découvrait le tombeau de Rosencreutz le soir de ce jeudi saint 1908.
  Il y a déjà eu des ponts jetés entre Arsène Lupin et l'affaire RLC, sujet de l'érudit Arsène Lupin Supérieur Inconnu, de Patrick Ferté. Plantard lui-même, le mystificateur à l'origine de l'affaire, avait jeté la première pierre en signalant une pierre gravée des environs portant l'inscription Ad Lapidem Currebat Olim Regina, cryptogramme issu de La Comtesse de Cagliostro. A cette parfaite adéquation des initiales correspond un parfait équilibre numérique. Selon les équivalences ordinales de l'alphabet: CR = 21 (3+18) AL = 13 (1+12)
et CARL = 34 = 21+13... 
 Je retrouve la magie des nombres de Fibonacci 13-21-34, avec les fameux Planète 13-21-34, et mes publications de mai dans diverses collections ou revues avec ces mêmes numéros 13-21-34. Voir les deux précédents billets. J'y donne des liens vers mon autre blog pour d'autres coïncidences récentes sur ces nombres, mais je connais la question au point de pouvoir donner plusieurs découvertes personnelles touchant ces nombres dans le domaine rosicrucien.
 J'ai conté comment j'étais venu à m'intéresser au nombre d'or, en réaction négative à un article envisageant un point d'or choisi par l'auteur de l'Hypnerotomachia Poliphili, célèbre texte ayant notamment inspiré les premiers manifestes rosicruciens, au milieu du 24e de ses 38 chapitres, où les héros découvrent le tombeau d'Adonis. Il me semblait particulièrement outré d'envisager des demi-chapitres dans cet ouvrage divisé en deux livres, de 24 et 14 chapitres, alors que les chapitres du second livre sont bien plus courts que ceux du premier. Songeant à l'acrostiche formé par les lettrines ouvrant ces 38 chapitres, POLIAM FRATER FRANCISCVS COLVMNA PERAMAVIT, il m'est venu que la possibilité la plus convaincante de structure dorée eût été d'avoir un partage harmonieux entre les deux livres, et que ce partage concernât également l'acrostiche, or il existe un tel partage, pour un polar publié en 1932 par Ellery Queen, divisé en deux books, "livres", de 21 et 13 chapitres, dont les initiales des chapitres donnent le titre du roman et le nom de son auteur THE GREEK COFFIN MYSTERY BY ELLERY QUEEN Ci-contre le début de la première page de la Table, donnée in extenso ici. Je présume que Dannay, le Queen principal, bibliophile, ne pouvait ignorer l'Hypnerotomachia, pour certains "le plus beau livre du monde", le "cercueil grec" du titre pouvant d'ailleurs faire allusion au tombeau d'Adonis. Quoi qu'il en soit, il m'est venu l'idée de calculer la valeur numérique de l'acrostiche original, selon les rangs de l'alphabet latin, et son découpage selon les deux livres: POLIAM FRATER FRANCISCVS CO = 252 = 12 x 21 LVMNA PERAMAVIT = 156 = 12 x 13 Comme le Gématron le confirmera, la valeur de l'acrostiche 408 = 12 x 34 se répartit idéalement selon le nombre d'or entre les 24 lettres du premier livre, 12 x 21, et les 14 lettres du second, 12 x 13. Je n'en déduis rien, sinon que ç'aurait pu être un meilleur argument pour une intention dorée dans l'Hypnerotomachia, mais que dire alors de Queen, bien plus explicite ? Précisément. Une recherche sans rapport avec 21-13, menée pendant l'écriture de ce billet, m'a mené à ce site, où un certain Gaspard envisage que l'expression MONA LISA correspond, selon un alphabet latin réduit, aux valeurs 13-21, et en déduit toute une théorie dont la pertinence historique me semble douteuse, puisque l'orthographe originale était Monna (pour Ma Donna, "ma dame") Lisa. Que déduirait Gaspard du roman en 21-13 chapitres de Queen, sachant que ses protagonistes s'y disputent un tableau présumé de Léonard de Vinci, une étude pour La Bataille d'Anghiari. Gaspard remarque encore que SaLoMoN et MoNa LiSa ont les mêmes consonnes, ce qui justifierait ce Sceau de Salomon. Que dirait-il encore en apprenant que l'énigme de La décade prodigieuse, de Queen en 1948, est résolue lorsque le détective s'avise qu'un personnage a surnommé sa femme SaLoMiNa parce qu'elle a le sourire de son anagramme, MoNa LiSa. Je suis arrivé à ces pages en faisant une recherche sur la statue de Saint Antoine dans l'église de Rennes-le-Château, qui serait au coeur d'un acrostiche GRAAL dessinant par ailleurs la lettre M, ce qui me rappelle fortement l'acrostiche REMY que j'ai imaginé dans un autre Queen, dessinant un N. C'est sur ce blog que j'ai trouvé le lien vers Gasparcadia, suivi par curiosité. Il me souvient que le premier cryptogramme de Da Vinci Code (ce n'est pas une invitation à le lire) est
13-3-2-21-1-1-8-5 O, Draconian devil! Oh, lame saint!
où la suite de Fibonacci 1-1-2-3-5-8-13-21... donnée dans le désordre est une piste vers les anagrammes de lettres (Leonardo da Vinci et The Mona Lisa). Je suis frappé par le lien entre Mona Lisa et la suite de Fibonacci jusqu'à ses termes 13-21, et par l'anagramme choisie pour The Mona Lisa, "Oh, saint boiteux !", alors que le saint boiteux par excellence est Saint Antoine. Au plus bref un cas expliqué en détail ici. Aux 24 tonalités du Clavier bien tempéré pourraient correspondre les 24 lettres de son titre original donné par Bach en 1722, DAS WOHLTEMPERIRTE CLAVIER. Mes recherches dorées m'ont conduit à un résultat unique, un triplet d'ensembles prélude-fugue aux nombres de mesures en rapport doré, proportionnels aux nombres 13-21-34, et ces ensembles correspondent aux 3 lettres R du titre : 
13 : 30 + 35 = 65 = 5 x 13 
15 : 19 + 86 = 105 = 5 x 21 
24 : 94 + 76 = 170 = 5 x 34 
 Une hypothèse hardie a fait de Bach un initié rosicrucien. C'est évidemment outré, quoique les arguments avancés soient impressionnants, mais ses auteurs n'ont pas repéré cette harmonie homologable à celle de l'Hypnerotomachia, à base de R comme Rosencreutz. Avant mes publications de mai dernier, ma publication précédente avait été un article dans l'Aiguille preuve n°10, fin 2008, où j'abordais la question du nombre d'or chez Maurice Leblanc. J'y envisageais les retrouvailles de Véronique et de son père Antoine dans L'île aux 30 cercueils, un des romans les plus étudiés en rapport avec RLC (pour son Prieuré...)
 Ces deux noms ont pour valeurs (dans l'alphabet de 26 lettres) 126 et 78, soit 6 fois 21 et 13. Je clos là, en indiquant encore que, comme dans les cas de l'Hypnerotomachia et de Bach, il ne s'agit aucunement de tentatives d'interprétations des auteurs concernés, mais de constats qui à mon humble avis relèvent plus de la synchronicité que d'autre chose. Synchronicité n'est peut-être pas encore le bon mot, mais j'avoue ne rien avoir de mieux à proposer que la tentative de Jung pour donner un semblant de statut aux coïncidences signifiantes. Il se trouve que le couple 21-13 peut trouver sens dans le cadre de l'événement fondateur, l'échange Haemmerli-Jung du 4/4/44.
 J'observais ici que les valeurs de ces deux noms étaient 84 et 52, soit 4 fois 21 et 13. Je remarquais aussi le couple ZUERN-JUNG, idem 84-52, étroitement associé à ma découverte, et j'ai depuis pensé à une formidable corrélation dans la tradition juive. Jung et Haemmerli se seraient donc rencontrés dans l'autre monde, selon la "vision" relatée par Jung, considérée comme du délire par Haemmerli. Il existe deux personnages de l'Ancien Testament qui n'ont pas connu la mort et sont montés directement au ciel rejoindre Dieu. Ce sont Enoch (ou Hénok, Gn 5,24) et Elie (2 Rs 2,1-13), fréquemment associés par la mystique ultérieure pour cette raison, or les noms hébreux d'Enoch (חנוך) et d'Elie (אליהו) ont selon l'alphabet numérique traditionnel hébreu les valeurs 84 et 52. Mes investigations bibliques mènent si loin que je me borne ici à ce cas, particulièrement frappant puisque Enoch et Elie sont fréquemment cités comme premiers exemples de NDE ou EMI (Expériences de Mort Imminente). Il suffit pour le vérifier de googler "near death" enoch elijah.
 
 Mon dernier billet m'a conduit à la collection L'Empreinte, créée en 1932 par Alexandre Ralli. Ces prénom-nom ont pour valeurs 84-52, dans notre alphabet bien sûr. Je rappelle que le label L'empreinte a été repris après la guerre par Endrèbe, dont j'ai par hasard les numéros 13-21-34, tandis qu'Alexandre Ralli créait en 1946 chez Albin-Michel la collection Le Limier, où il a continué de publier Ellery Queen. Curieusement, il avait publié dans L'empreinte tous les Queen d'avant-guerre, sauf The Greek Coffin Mystery avec son acrostiche sur 21+13 chapitres, paru en 1934 chez Gallimard (collection Détective, Deux morts dans un cercueil).
 Je pensais avoir déjà mentionné le nom d'Alexandre Ralli sur mes pages, et une recherche m'a montré que c'était arrivé à une unique occasion, dans la nouvelle Le dernier des 84, écrite en 2004. J'y comparais une bizarrerie dans la traduction de 1984 d'Orwell, écrit en 1948, à une autre bizarrerie dans la traduction de La décade prodigieuse, le Queen de 1948 mentionné plus haut, publié par Alexandre Ralli, et illustré par une photo de Willy Ronis (qui ne lui doit probablement pas sa notoriété). Je signalais dans mon pénultième billet que la citation de Jung dans Planète n°34 m'avait instantanément évoqué mon roman 2048, écrit en 1983 dans l'espoir de le voir paraître en 1984. Relisant Le dernier des 84, dont le fichier était intitulé 84.htm, il m'est venu que "dernier" était en anglais last, un mot de valeur 52, ce que je n'aurais pas mentionné ici si une coïncidence survenue 3 semaines plus tard n'y avait apporté un remarquable écho.
 Le 10 septembre, j'étais en train d'étudier le blog mentionné plus haut, où j'ai remarqué l'équivalence mona-lisa 13-21. C'est un blog hébergé comme Quaternité par Blogger, dont le bandeau d'en-tête affiche la commande "Blog suivant". Il m'est arrivé une belle coïncidence une des premières fois où j'ai essayé cette commande, qui à ce que j'ai compris expédie vers le dernier post mis en ligne sur Blogger; depuis je pense de temps à autre à tenter le hasard, et c'est ainsi que j'ai découvert cette image le 10 septembre, en tête du blog thelast84, qui se borne apparemment à un seul billet daté du 27 mai dernier (et qui donc en principe n'aurait pas dû apparaître ce 10 septembre, mais mon billet commencé le 13 août n'a été en fait mis en ligne que le 21 septembre). Il s'agit d'une accroche publicitaire d'un gars réalisant des logos, je n'essaie pas d'en comprendre davantage.
 A propos de 2048, j'avais signé ce premier roman La Riva Contrera, nom emprunté à un musicien vénézuélien, que je me simplifiais volontiers en LRC m'évoquant RLC, non Rennes-le-Château, mais les circuits RLC.
 Mon projet romanesque suivant est venu en 1998, avec Novel Roman, inspiré par une curiosité rencontrée dans une histoire d'Arsène Lupin, avec des échos Bach et Rose+Croix. Ce roman était centré sur le jeudi saint de 1908, comme ma nouvelle de Rêves de Razès, et je comptais le signer Alban Lenoirc, nom de son narrateur, forgé par antiphrase à partir de "Maurice Leblanc". Je jugeais significatives ses initiales AL, identiques à celles du héros de Leblanc, ainsi que la bizarrerie finale "rc", qui m'était imposée par une contrainte numérologique : il "fallait" que ce nom ait la valeur 106, à cause des 106 ans de Christian Rosencreutz, et la finale "rc" évoquait la Rose+Croix tout en rappelant le c muet de Leblanc...
 J'avais prévu dans ce roman une table des matières en 11 chapitres permettant de lire en acrostiche et autres Ellery Queen, Arsène Lupin, Rosencreutz. J'y reviendrai dans un prochain billet.
 Pour revenir à Jung et Arsène Lupin, j'indiquais dès la première approche de ma découverte des (4+1) x 6272 jours de Jung que je connaissais déjà ce nombre 6272, pour lui-même à cause d'un poème remarquable de Perec calqué sur Voyelles de Rimbaud (et je m'y étais intéressé pour sa structure 4+1). Par ailleurs j'avais scindé 6272 en 62-72, valeur d'Arsène-Lupin, et ces nombres 62 et 72 comme leur somme 134 s'étaient ensuite trouvés au centre de diverses analyses, chez Leblanc comme chez Perec.
 A ceci s'ajoute que 134 est la valeur de mon nom, rémi schulz (45+89), dont le découpage m'apparaît significatif puisque c'est un 8/9 (8 septembre) que j'ai découvert que le 4/4/44 était aux 4/5es de la vie de Jung, en 2008 qui aurait été depuis le 26 juillet la 134e année de Jung (qui aurait eu 133 ans ce jour).  Le vague plan envisagé en débutant ce billet le 13/8 a été bouleversé par de nouvelles découvertes en cours d'écriture, en telle abondance que j'ai décidé de limiter ce billet à quelques aspects de ce que j'avais d'abord prévu. Je veux encore signaler que j'avais intitulé en 2002 ma première approche du nombre d'or chez Queen
L'or de Queen : plus réel que celui de Rennes-le-Château ?
 Il s'agissait d'une allusion au livre de Gérard de Sède, L'or de Rennes. L'affaire RLC ne m'intéressait auparavant que très médiocrement, et cette rencontre m'a conduit à réétudier la question. Enfin je reviens sur les Planète 13-21-34, ayant retrouvé dans mes archives les mèls à propos de leur acquisition. Je les trouvai donc le 31 août 03 au marché de Digne, date non quelconque car depuis quelques années le 31-08 est devenu le Blog Day, en vertu d'une similitude graphique discutable. Toujours est-il que le 2 septembre, j'ai emprunté à la Médiathèque de Digne Frissons de Noël, recueil thématique de nouvelles policières. Le lendemain j'ai lu Noël, Noël, de Barry Perowne, et appris que sa nouvelle Le trou de mémoire était considérée comme la reine des histoires de chambre close, ce qui m'a donné envie de la lire. Le 7 septembre, examinant les Planète acquis une semaine plus tôt, j'ai découvert Le trou de mémoire au sommaire du n° 13, que je n'avais acheté que pour son numéro. Pour donner une idée de mon implication dans les nombres de Fibonacci en ce temps-là, voici un poème dont la construction est expliquée ici, composé en juin 03, formé de lignes de 34 lettres réparties en 13+21: note ultérieure : le 31 août se trouve aussi être le 21e jour du 13e mois pataphysique !

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