20.5.22

Ariane, ma soeur... Minotaure, demi-frère...


  Le précédent billet, publié le 12 mai, m'a fait parler d'Ariane, l'une des identités de Julie Moscato, prisonnière pendant 8 ans de Caleb Traskman, alias le Minotaure, dans Labyrinthes, le roman de Thilliez.
   Il a imaginé que les épreuves de Julie aient provoqué une fugue psychique, dont la première conséquence est une amnésie. Parce qu'une araignée a été sa seule amie pendant ces 8 ans, elle choisit de se nommer Ariane. Ce n'est évidemment qu'un prétexte, car Ariane, soeur utérine du Minotaure, a selon le mythe permis à Thésée de retrouver la sortie du labyrinthe de Knossos après avoir tué le Minotaure, grâce à la pelote de fil qu'elle lui avait donné.
  La grande villa de Traskman, décrite dans Il était deux fois, a tout du labyrinthe, avec 200 m de couloirs, 444 portes dont seules 44 peuvent s'ouvrir, et une pièce secrète où Julie était recluse.

   Avant notre déménagement fin 2014, j'avais accumulé tant de livres que j'en avais donné une partie, et mis en vente en ligne ceux qui avaient quelque valeur.
   Après le déménagement, j'ai laissé en vente les quelques centaines de livres qui n'avaient pas trouvé preneur, et depuis ils continuent à partir, petit à petit.
   Ce 14 mai, j'avais une proposition pour Mystique ouvrière et tradition hermétique, le Christ de Tulle, de Luc de Goustine (1986). J'avais dû en fait l'acheter en solderie vers 2001, car une étiquette indique son prix en francs, avec une équivalence en euros.
   Je n'en avais aucun souvenir, mais j'ai constaté que j'avais dû au moins le feuilleter, car j'avais fait quelques annotations en dernière page:
p 133 Crète 31+1
p 130 ACCA OTTO
  L'auteur est passionné par le chiffre/nombre 8 et ses multiples, et page 133 il s'intéresse au Jeu de l'oie, "spirale immémoriale qui se déroule en 63+1 étapes", et le rapproche du disque de Phaistos, découvert en Crète en 1908, dont les deux faces offrent des groupes de symboles qui n'ont pas à ce jour été déchiffrés. L'auteur écrit à propos de la face A, où il voit 31+1, soit 32 cases:
  La fleur qui en occupe le centre comme une aragne - Ariane - est à HUIT pétales, et s'accorde ainsi aux 4 x 8 étapes qui mènent à elle.
  Je me suis intéressé plus tard au disque de Phaistos, évoqué dans le roman Des jours et des nuits, de Gilbert Sinoué (2001), ayant joué un rôle essentiel dans mon intuition du 8 septembre 2008 sur l'harmonie 4+1 de la vie de Jung autour du 4/4/44, et j'ai donné ses deux faces dans mon billet blogruz du 9 septembre, Sur la route du mandala.
   Pour avoir 32 cases, il faudrait considérer à part la rosette, or cette rosette a deux autres occurrences sur cette face, et une autre sur la face B. Par ailleurs le message, si message il y a, devrait plutôt être lu selon les spécialistes à partir du centre.
   Goustine voit une autre fleur à 8 pétales dans cette monnaie crétoise (vers - 420), au centre d'un labyrinthe, l'avers montrant le Minotaure:
 

  Du moins est-ce un mandala, avec de plus des quinconces aux centres des 4 parties du labyrinthe...

   Bref, juste après avoir lu Labyrinthes où Julie devient Ariane à cause d'une araignée, je retrouve par hasard ce lien aragne-Ariane, peu immédiat car, si les deux mots sont d'origine grecque, ils ne semblent pas liés étymologiquement.
   Si les 8 ans de réclusion de Julie sont probablement inspirés par Fibonacci (à partir de 2008 qui plus est), peut-être les 8 pattes de l'araignée (et ses 8 lettres) viennent-elles surdéterminer le jeu.

   De nouvelles recherches sur le disque de Phaistos m'ont mené à cette page prometteuse de 2014, annonçant le déchiffrement de l'inscription. C'est peut-être un article paru dans Sciences et Avenir, toujours est-il que l'hypothèse de Gareth Owens et John Coleman n'est guère excitante, et est accueillie avec scepticisme par les spécialistes. Elle n'est pas mentionnée sur la copieuse page Wikipédia.
   J'y remarque une grave coquille, non corrigée bien que signalée par des lecteurs, et voici un scan du paragraphe au cas où une correction tardive surviendrait:
 

  Ventris a bien entendu déchiffré le linéaire B, plutôt que déchiré les papyrus qu'on aurait eu l'imprudence de lui confier.
   Cette coquille me rappelle immédiatement Ricardou, lequel a publié à trois reprises ses Improbables strip-teases, où un sonnet est codé en majuscules dans un texte. J'avais également caché un sonnet dans Sous les pans du bizarre (2000), codé par des lettres en corps supérieur à celui du texte, ignorant que Ricardou avait déjà eu cette idée près de 30 ans plus tôt.
   Ricardou a d'abord publié son texte en 1972 dans Les Cahiers du Chemin, sans explication ni commentaire. Le sonnet était une récriture du sonnet de Mallarmé débutant par
Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre
  La récriture de Ricardou débute par
cette improbable vierge et son ptyx orangé
vont ils donc déchiffrer avec un coup de livre
  Je donnais les textes complets ici. Hélas 3 des 505 mises en majuscules (R-U-I) avaient été oubliées, ce qui rendait problématique le travail des éventuels déchiffreurs.
   Le texte est à nouveau paru en 1973 dans les Cahiers Odradek, toujours sans commentaires, et avec de nouveaux oublis (I-I)...
   Il figure enfin dans Le théâtre des métamorphoses (1982), cette fois avec d'abondants commentaires et le texte en clair de la récriture du sonnet. On imagine que les épreuves ont été scrutées avec minutie, et pourtant il est apparu une nouvelle erreur, avec une autre mise en majuscule oubliée, page 201, le second F de DECHIFFRER.
   Ainsi, le "déchirer" de Mallarmé est-il devenu "déchiffrer" chez Ricardou, et "déchifrer" dans son ultime codage...

   Je pense avoir suffisamment défriché le terrain pour faire comprendre à quel point m'est significative la coquille "déchiffré" devenu "déchiré", d'autant qu'elle touche Michael Ventris, personnage qui m' a très tôt fasciné.
   J'ai fait la connaissance bien plus tard de Michel Sirvent, universitaire notamment auteur d'écrits sur Ricardou, et qui parle de ses Improbables strip-teases ici Je n'ai pas manqué de lui faire remarquer que son nom était l'anagramme de Ventris.
   Je trouve encore amusant que le vers de Mallarmé se termine par "ivre", dont "déchiré" est devenu un synonyme.

   J'avais codé dans Sous les pans du bizarre la récriture lipogrammatique de Voyelles à cause de la gématrie 6272 du sonnet, en 4 strophes, 14 vers, et 112 mots, car 6272 c'est 4 fois 14 fois 112.
   Ce sonnet m'obsédait tant que j'en ai donné en 2006 une anagramme, s'achevant sur le vers
Au Knossos infini franchir son portail d'or!
  Je serais bien en peine d'expliquer pourquoi. La valeur 6272 du sonnet est réapparue lors de ma découverte de septembre 2008 de l'harmonie de la vie de Jung. Il a vécu 4 fois 6272 jours avant le 4/4/44, et 6272 jours après. Les romans minoens de Sinoué et Halter ont joué un rôle dans mon intuition de départ.

  Le labyrinthe du Minotaure/Traskman de Thilliez m'a conduit à un nouveau coup d'oeil aux deux romans de Halter où le Minotaure est convié, d'abord bien sûr La nuit du Minotaure (février 2008), dont j'ai parlé ici.
   C'est dans ce roman que j'ai appris l'existence du grec archaïque wanax, qui m'était alors significatif. Il y a un rebond aujourd'hui, car mon dernier billet était dédié "à Wana", un oulipote dont je venais d'apprendre la mort. Il se nommait Guy Deflaux, alias Wanatoctoumi, alias Wana...
   On peut trouver ses textes en ligne, par exemple ici, et je lui suis particulièrement reconnaissant d'un texte composé pour mes 60 ans, L'hélice d'escargot. Ce texte compte 377 mots, codant les 377 premiers chiffres du nombre d'or, 1,618... J'imagine que Guy savait que 377 est le 14e terme de la suite de Fibonacci (mais il peut y avoir d'autres raisons à ce choix, voir son texte), et mon billet précédent m'a conduit à me demander si Thilliez avait calibré Labyrinthes pour que le roman s'achève sur une page 377.

   Wanax, c'est Wana + X, et en 2020 j'avais émis l'hypothèse que les romans de 2016-18-20 de Thilliez formaient une sorte de trilogie, avec divers points communs, amnésie, roman dans le roman offrant d'étranges similitudes avec l'affaire en cours, présence du X, et je concluais ainsi:
Bref le X semble présent dans les trois volets de la trilogie, avec Xavier, Andréas, la société du Xiphopage, et les multiples échanges ou chiasmes.
  Ces points communs se retrouvent dans Labyrinthes, avec pour le X le personnage d'André, avec lequel Véra joue aux échecs par téléphone (ou croit jouer puisque son univers est imaginaire).
   Le jeu d'échecs est un autre point commun à ces romans, et dans La nuit du Minotaure le programme criminel du "Minotaure" utilise aussi ce jeu.
   Le roman dans Labyrinthes est Les recluses, manuscrit de Sophie Enrichz dans lequel Véra Clétorne découvre de formidables similitudes avec ce qu'elle est en train de vivre.
   Le roman dans Rêver était La quatrième porte, également titre du premier roman publié de Paul Halter.
   Le dernier, et hélas peut-être ultime, roman de Fred Vargas était Quand sort la recluse, dont la coupable Irène Ramier a choisi son prénom d'après l'instrument de sa vengeance, l'araignée dont un ancien nom est "yraigne" ("aragne" est aussi cité). Le pigeonnier où Irène s'est recluse pendant des années a fourni "ramier". Je me suis demandé ici si les choix des prénoms des derniers coupables de Vargas me devaient quelque chose...
   J'ai consacré le billet Paul & Fred (publié un 5/5!) aux points communs entre Halter et Vargas. Peut-être va-t-il falloir y joindre Franck.

   L'autre roman de Halter est Le crime de Dédale (1997), où sont trouvés en Crète des papyrus censés être le récit par le roi Minos de l'assassinat du Minotaure par Dédale, ainsi qu'une tablette de terre cuite supposée indiquer la localisation du labyrinthe:
 

  On voit qu'y sont utilisés certains symboles du disque de Phaistos, d'ailleurs mentionné, dont la rosette à 8 pétales qui avait intéressé Goustine, et la colombe.
   Les déchiffreurs dénombrent en tout 21 symboles, dont le dernier est le Minotaure, le précédent étant le labyrinthe, dans une représentation proche des monnaies crétoises. 21 est le 8e terme de la suite de Fibonacci, premier des nombres donnés dans Labyrinthes, peut-être parce que c'est le 21e roman de Thilliez.

   Je n'en dis pas plus sur le roman, de peu de poids à mon avis comparé aux meilleurs Halter (la critique est Thésée, mais l'art est Dédale...) Ce qui m'y frappe le plus aujourd'hui, ce sont quelques notes griffonnées sur les pages de garde:
 

  Je pense que ces notes datent de septembre 2008 lorsque, après avoir lu Des jours et des nuits de Sinoué, où il est question du disque de Phaistos, j'ai relu les romans minoens de Halter. J'ai donc noté quelques caractéristiques du disque, dont ses 45 caractères différents.
   Ceci avait-il un rapport avec les opérations notées en vis-à-vis?
45 = 15 x 3
465 = 155 x 3
46665 = 15555 x 3
  Je n'en sais rien, mais je suis ébahi de trouver ici 15555, vu dans le précédent billet être le numéro de publication de Labyrinthes, en résonance avec ses 55 chapitres, entre autres, et c'est le Minotaure de ce roman qui m'a conduit au Crime de Dédale.
   C'est en 2007 que j'ai découvert la présence du nombre 46665 dans deux oeuvres présentant par ailleurs un point commun, unique à ma connaissance (elles s'achèvent sur une énigme numérique cachant le titre de l'oeuvre, le nombre 46665 précède immédiatement cette énigme). J'ai longtemps considéré ceci comme un de mes meilleurs exemples de coïncidence, jusqu'à ce que j'entrevoie en 2020 une possibilité d'explication rationnelle, donnée à la fin de ce billet. Toutefois ce n'est qu'une hypothèse, et MZ Danielewski possède la réponse.

  Voici donc que j'avais lié ce 46665 à 15555, ce numéro de publication de Labyrinthes dont les 55 chapitres sont à l'évidence intentionnels. Est-ce en rapport avec ce numéro, avec la parution le 5/5, avec le premier personnage, Camille, dont la valeur est 55? Toutes ces questions ont des réponses.

   Je reviens à la seconde annotation que j'avais faite sur le livre de Goustine, ACCA OTTO. Goustine étudie de nombreux 8 associés au Christ, dont la couronne d'épines qui peut former des 8. Une tradition rapportant qu'elle était faite d'acacia, il cite le mot acca, nom de la lettre H en italien, où ascia signifie "hache". C'est moi qui avais fait le rapprochement avec otto, "huit" en italien..
  Je l'avais noté, car il m'est immédiat que
H = ACCA = 8,
H étant aussi la 8e lettre de l'alphabet italien, qui compte 21 lettres (Fibonacci!). Curieusement, c'est la seule lettre qui n'apparaît pas dans le nom qui lui est associé.

  Au-delà de ACCA = 8, la composition effective 1-3-3-1 est remarquable, correspondant à la 4e ligne du fameux Triangle de Pascal, donnant les coefficients du développement du binôme (a+b) à la puissance n, en partant de n=0. Dans le cas trivial où a et b valent 1, on a bien
23 = 1+3+3+1 = 8.
  J'ai rappelé ici qu'une curiosité du Triangle de Pascal est qu'on y trouve la suite de Fibonacci, selon une procédure qu'on peut répéter à l'infini.

   La séquence 1-3-3-1 interpelle le jungien, car le partage de 4 en 3+1 est un leitmotiv chez Jung, lequel a énoncé quelque chose du genre "Les seules mathématiques que je connaisse, c'est 3+1=4".
  Par ailleurs Jung considérait aussi l'ogdoade, ou double quaternité, témoin par exemple l'un de ses plus fascinants mandalas, Fenêtre sur l'éternité.

   J'avais complètement oublié ce mot acca, alors que ce motif 3+1 m'était également essentiel il y a 20 ans. Ce n'est pas mon premier grave oubli, et je me demande si, faute d'être capable de mieux m'organiser, je ne devrais pas me faire tatouer les choses importantes, comme l'héroïne de Rêver, de Thilliez.
  Rêver pourrait être adjoint à la trilogie Traskman, formant ainsi un motif 1+3, et avoir ce motif à l'esprit me fait réaliser que le nombre 4 est au premier plan dans ces 4 romans, avec dans chaque cas une possibilité immédiate 3+1.

   Dans Rêver, le criminel enlève tour à tour 4 enfants, énonçant dès le premier rapt qu'il y en aura 4, ni plus ni moins. Les 3 premiers enfants sont identifiés, mais pas le 4e, et autour de ce 4e cas s'accumulent de formidables énigmes dont Thilliez donne une explication acceptable.
  Parmi ces énigmes il y a le roman La quatrième porte, de Josh Heyman, contenant d'étranges similitudes avec l'affaire en cours. C'est également un titre de Paul Halter, où l'énigme est liée à un couloir desservant 4 portes. Le subterfuge du criminel consiste à faire passer la 3e porte pour la 4e.

   Le manuscrit inachevé s'ouvre sur une page de titre où l'auteur est Thilliez, puis vient un prologue signé Jean-Luc Traskman, lequel a trouvé dans les affaires de son père Caleb  un manuscrit inachevé, sans titre. Suit une nouvelle page de titre, Caleb Traskman - Le manuscrit inachevé.
  Son personnage principal est la polardeuse Léane Morgan, qui vient de publier sous son pseudo Enaël Miraure un roman intitulé Le manuscrit inachevé. Dans ce roman, l'héroïne Judith Moderoi lit le dernier manuscrit, inachevé, du polardeux Janus Arpajeon...
   On compte donc 3 romans titrés Le manuscrit inachevé, plus un "manuscrit inachevé".

  Il était deux fois révèle que Caleb Traskman appartenait à un quatuor d'artistes criminels, la Société du Xiphopage. Les 4 sont déclarés morts à la fin du roman, mais l'acrostiche formé par les têtes de chapitres laisse entendre que Traskman serait vivant.

   Au début de Labyrinthes, le docteur Fibonacci énumère 4 protagonistes du récit qu'il s'apprête à faire à Camille : "la journaliste", "la psychiatre", "la kidnappée", "la romancière". La romancière est à part dans le lot car c'est un personnage secondaire de l'histoire de la psychiatre Véra, sans aucune réalité.

   J'avais énoncé dans mon billet sur ces romans que la dernière phrase de Rêver,
Et qu'une autre histoire commence.
livrait l'acrostiche EQUAHC, permettant de forger le mot CHAQUE, alors que le premier mot de la dernière phrase du Manuscrit inachevé est "Chaque", la phrase entière livrant l'acrostiche "C'est Léane". Dans l'autre version du dernier chapitre, donnée dans Il était deux fois, la dernière phrase livre l'acrostiche "Abracadabra". Je remarquais que ces deux expressions avaient pour valeurs 84 et 52, le rapport 84/52 donnant 21/13, deux nombres de Fibonacci.
   Je remarquais aussi la valeur de CHAQUE, 55, autre Fibonacci, comme 89, nombre de chapitres de Rêver, et ne savais évidemment pas alors que Labyrinthes aurait 55 chapitres.

  Dédale est aussi présent dans un autre roman de Halter, celui qui avait le plus de points communs avec Des jours et des nuits de Sinoué. C'est Le Chemin de la lumière, un roman en 55 chapitres, comme Labyrinthes, et qui se prêterait bien à un partage fibonaccien, car il a deux parties de 13 et 42 chapitres, la seconde se prêtant à un partage 21-21.
  Les 21 derniers chapitres sont consacrés à l'exploration de 10 labyrinthes égyptiens, associés au chemin de la lumière, un disque magique cerclé de 34 cupules, encore Fibonacci... J'ai toutefois pu en discuter avec Paul Halter qui n'avait aucune intention fibonaccienne, et son disque est inspiré par le réel kernos à 34 cupules de Milia.

   Avant de creuser l'affaire du disque de Phaistos, en septembre 2008, j'y avais porté quelque attention après avoir vu La découverte du ciel (2001) à la TV, donc probablement en 2003. Ses héros volent le disque qui serait une clé permettant d'accéder aux Tables de la Loi...
   J'avais surtout été marqué par la date énoncée dans les tous premiers plans, un 13 août. Cette date m'est essentielle, car les américains l'écrivent 8/13, évoquant le nombre 813, souvent commenté, encore très récemment. Je m'étais alors procuré le roman original, et y avais constaté l'absence de cette date.
  Un rectangle 8x13 unités avait été le point de départ de cette création fibonaccienne commune, en avril 2008:

   Il m'était important que, pour le "8 13" appliqué sur ce rectangle, "8" soit formé en accolant "1" et "3", ce qui m'évoque aujourd'hui le H = ACCA (ou 8 = 1331) vu supra.

  J'ai arrêté hier soir (19 mai) l'écriture de ce billet sur ces derniers mots, pour visionner quelque chose. France-Inter avait parlé un peu plus tôt d'une nouvelle série avec Patricia Arquette. Je n'avais pas saisi le nom de la série, et un coup d'oeil sur la filmographie de l'actrice m'a appris que c'était Severance, mais aussi qu'elle avait joué en 2018 dans Escape at Dannemora, mini-série qui m'avait échappé. J'ai commencé à regarder le premier épisode, en VO, et ai remarqué après un quart d'heure un B-318, numéro d'un taulard.
 

  Je m'étais à nouveau dit hier, à propos de l'accolement 13, que ça ressemblait plutôt à B qu'à 8 (ce qu'avait vu aussi André Breton, qui signait parfois 17 13).
   Je rappelle que le 13 août ou 8/13 est la veille du jour où tombe le phi-point de l'année, ce qui m'avait conduit à forger cette phrase, parfaitement exacte, et de valeur 813:
The eight thirteenths of a year fall exactly on eight thirteenths of eight thirteen.

  Une petite chose encore. Camille, "la clé de tout" selon le docteur Fibonacci, m'a conduit à envisager dans le précédent billet que les initiales des différentes identités de Julie,
C amille
L ysine
A riane
V éra
I  ulie
S ophie
fournissent l'acrostiche CLAVIS, "clé" en latin, où les lettres I et J sont confondues.

   Il m'est venu ensuite qu'en laissant de côté l'identité réelle Julie, il reste CLAVS, qui peut notamment former LUCAS, car les lettres U et V sont aussi confondues en latin, ce qui a souvent été utilisé pour les anagrammes (témoin VOLTAIRE = AROUET Le Jeune) .
  Or Lucas Chardon est le principal personnage de Puzzle,  le one-shot de Thilliez qui précède Rêver, en 2013, et sa construction est très proche de Labyrinthes.
  J'ai étudié le roman ici. Le premier chapitre montre Lucas Chardon, trouvé catatonique dans un chalet aux côtés de 8 cadavres, annoncer 4 mois plus tard à sa psychiatre Sandy Cléor qu'il se rappelle maintenant ce qui s'est passé, et que "l'histoire que je vais vous raconter dépasse tout ce que vous pourriez imaginer". Ce sont les derniers mots du chapitre I, tandis que dans celui de Labyrinthes le psychiatre Fibonacci dit à Camille "L'histoire que je vais vous raconter est longue et complexe".

   L'histoire met en scène un certain Ilan Dedisset, et sa copine Chloé Sanders, confrontés à une série de crimes. Le dénouement montre que Lucas s'est forgé cette identité à partir des marques de blanchisserie sur son drap d'hôpital, II AN 2-10-7. De même Julie se forge ses diverses identités à partir de détails de son environnement immédiat. Il est remarquable de considérer parallèlement
J (ulie) --> L-V-C-A-S et
LUCAS --> I (lan),
tandis que la "clé" est immédiate dans le nom CLEor de la psychiatre.

  Il est dit dans le dernier chapitre de Puzzle que Chloé Sanders est la réelle petite amie de Lucas, alors que ce nom est évidemment dérivé de Sandy Cléor. De quoi se poser des questions, de même que dans le dernier chapitre de Labyrinthes où il est dit que Lysine Bahrt est un personnage réel, alors que l'anagramme de LABYRINTHES est évidente.

  Je songe encore que Luca (2019) est un volet de la saga Sharko, où Luca est un bébé issu de manipulations génétiques, devant son nom à LUCA, acronyme forgé par les scientifiques pour remplacer l'Adam biblique:
— Que signifiait-il ?
—  Last Unified Common Ancestor. Mon Luca ne serait pas le dernier ancêtre commun à toutes les espèces, mais le tout premier d’une nouvelle ère d’êtres humains. Ceux pour lesquels l’immortalité ne serait plus une chimère.
  Je rappelle qu'Adam a aussi été vu comme un acronyme, en hébreu pour Adam-David-Messie, en grec pour les 4 directions.

   Il s'agit en fait plutôt de Last Universal Common Ancestor, sans rapport semble-t-il avec Lucy, vue devoir son nom à un autre acronyme, ce que John Lennon a démenti. Après tout, les coïncidences, ça existe...


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