16 juin. Des points sur mon compte PM venant bientôt à expiration, j'ai décidé de faire une commande. Rien ne s'imposant actuellement, j'ai pensé à Eric Verteuil, alias Bernier-Maridat, au coeur d'une série de coïncidences dans les années 2000... Comme les pages que j'y avais consacrées ont disparu avec mon site sfr, et que, jugeant assez sévèrement certains de mes écrits de cette époque, je n'ai pas tout remis en ligne, voici pour commencer l'essentiel d'une page de 2005, intitulée
5 = 13 – 8
Au début de 2003, les Dix Mots de la semaine francophone m'ont paru cerner un curieux événement qui nous était arrivé peu avant, le 27 novembre 02 au km 8 des 13 km de la D8 entre Valensole et Gréoux, à mon ami Jean-Pierre Le Goff (auteur du fameux Cachet de la poste) et à moi : alors que je venais d’évoquer le nombre d’or, Le Goff me dit qu’il venait de voir un panneau NOMBRE D’OR au bord de la route, en pleine campagne, et c’était exact. Nous devions découvrir par la suite qu’il s’agissait du nom d’une maison cachée dans les arbres d’une colline dominant la route, baptisée Ayguelune par son constructeur et récemment renommée Nombre d’or par ses nouveaux propriétaires. J'ai tiré des multiples coïncidences entre les "10 mots de Queneau" et cette affaire un petit texte paru dans Florilège #110, dans un cahier spécial "Dix mots".
J’ai d’abord pensé que l’appellation "Nombre d’or" se rapportait à la situation de la propriété entre Valensole et Gréoux, à 8 km de l’un et 5 de l’autre, 5, 8 et 13 étant des nombres de la suite de Fibonacci dont le rapport de deux termes consécutifs tend optimalement vers le nombre d’or. C’est en fait un hasard, et le nom de la maison vient de ce que ses proportions ont été effectivement choisies en rapport d’or. De fait, lorsque je suis venu la visiter, sans avoir apporté de décamètre, j’en ai évalué les dimensions en comptant les planches du revêtement extérieur, 56 en largeur et 91 en longueur, soit 8 et 13 fois sept.
Attendu que les nombres 8 et 13 apparaissaient à d’autres reprises dans l’affaire, j'ai eu la curiosité de regarder quels étaient les textes 8 et 13 du cahier, qui étaient d'Alain BERNIER et Roger MARIDAT, dont les noms ne me disaient rien, et les textes pas plus. Ils avaient néanmoins un point commun. Parmi les 33 textes du cahier spécial, 15 émanaient de membres de la liste Oulipo par laquelle j’avais appris ce projet de publication de Florilège, et 18 d’auteurs inconnus de moi : parmi ces 18 seuls Bernier et Maridat avaient signé plusieurs textes, respectivement 2 et 4, de rangs 8 et 30 pour Bernier, 13-18-19-22 pour Maridat.
Le Goff était venu dans ma région pour achever une série de voyages « allé à Thouars », qui l’avaient mené à Thoires (21), puis à Thouars (79), et enfin à Thoard (04), non loin de chez moi. Une recherche internet sur "nombre d’or" et "Moreau", le constructeur de la maison, nous a menés au château de Thoiry, construit pour le trésorier royal Raoul Moreau par Philibert de l’Orme, auteur d’un traité d’architecture mentionnant la "divine proportion".
La boucle de Thoires à Thoiry suffit à Le Goff pour décider une intervention à Thoiry le 29 mars 03, et je descendis à Paris quelques jours plus tôt. Chez un soldeur parisien, je vis une cassette des Maîtres du mystère intitulée Les demoiselles de Douarnenez, que j'ai prise pour offrir à un copain parisien fan de Simenon (lequel a écrit Les demoiselles de Concarneau).
Mais je n’y pensais plus lorsque je l’ai rencontré, et j'ai oublié la cassette au fond de mon sac, où elle a côtoyé des exemplaires de Florilège destinés aux participants de l'intervention à Thoiry. Je l'ai exhumée rentré chez moi, eu la curiosité de la regarder de plus près, et découvert que les auteurs de cette dramatique étaient Alain BERNIER et Roger MARIDAT.
Lorsque j’en ai parlé à Le Goff, celui-ci m’a appris qu’il était natif de Douarnenez.
Note de 2019: On peut écouter sur YT cet épisode de 1972 des Maîtres du mystère.
Je suis repassé ensuite en 2003 à diverses reprises par cette D8, en vélo ou en auto, 3 ou 4 fois environ, sans rien de notable à signaler.
Et puis en 2004, pour la première fois de cette année, le samedi 24 avril, une balade en vélo m'a de nouveau conduit de Valensole à Gréoux, par la D8, avec une petite surprise : une course cycliste se déroulait au même moment ; c’était une étape du Tour PACA, effectuant une boucle autour de Gréoux par de petites routes et ne nécessitant pas l’arrêt de la circulation des autres véhicules. Venant de Puymoisson, je rejoignis à Valensole la course qui venait d’Allemagne(-en-Provence), et le dernier concurrent me dépassa au km 8 de la D8, au niveau de "Nombre d’or".
Il y avait là une belle coïncidence, la section d’or 8 des 13 km de Valensole à Gréoux se trouvant soulignée par cette chevauchée de concert, mais elle n’était qu’un élément de ce qui devait se révéler le soir même lorsque je revins chez moi et consultai mon courrier électronique.
Je suis depuis longtemps membre de l’association polar 813, laquelle édite une revue trimestrielle et dont un membre porté sur les technologies modernes avait créé depuis peu une liste électronique, rejointe par une centaine de "treiziens".
J’avais dans ma boîte un message de la liste 813 intitulé [lectures] Concarneau et Douarnenez..., ce qui m’évoqua aussitôt Bernier et Maridat (leurs Demoiselles et celles de Simenon). Le message émanait d’un membre spécialisé dans le polar breton, et semblait en fait n’avoir aucun rapport avec Bernier, Maridat, ou Simenon. Il y était question de nouveautés chez les éditeurs bretons, CHILI-CONCARNEAU de Stéphane Jaffrézic, sans commentaires, puis LA VOIX DANS RAMA de Jean-François Coatmeur, qui se passe à Douarnenez. Je commençais à me rabattre sur le lot de consolation de ce "Concarneau et Douarnenez" pouvant évoquer Bernier-Maridat lorsque je découvris un 3e livre recommandé par ce lecteur, PIEGES DANS LE GOLFE d'Alain BERNIER & Roger MARIDAT !!!
Ce golfe est celui du Morbihan, alors que Concarneau et Douarnenez sont dans le Finistère, ainsi l’intitulé du message n’avait bien rien à voir avec Bernier-Maridat, mais le message les concernait néanmoins, et il ne commentait que ces trois livres (Pièges dans le Golfe se passe du côté de La Trinité/mer!).
Je m’étais renseigné sur Bernier-Maridat après la coïncidence des Demoiselles de Douarnenez, et j’avais découvert qu’ils avaient jadis écrit une flopée de polars au Fleuve Noir, sous le pseudonyme Eric Verteuil. J’avais cru comprendre que cette activité polardeuse était terminée, qu’ils se limitaient maintenant à des textes poétiques (Bernier est né en 1922, Maridat n’est guère plus jeune), et ce nouveau polar était une surprise.
Autre coïncidence, le flic de Chili-Concarneau était l’inspecteur Moreau, le nom du constructeur de "Nombre d’or".
Dans un numéro récent, en juin 03, la revue 813 avait publié une nouvelle intitulée Treize cent huit, pastiche de Lupin dans lequel Arsène déchiffrait l’énigme 1308 livrant le secret de la cache de l’or des Templiers : il fallait lire « 13 sans 8 », soit 13 – 8 = 5.
Le titre de Bernier-Maridat, Pièges dans le Golfe, m’évoquait Le Goff.
Golfe ou Legof est encore l’anagramme de Folge, « suite » en allemand, et cette histoire n’était effectivement pas finie.
Je ne crois pas être repassé plus d’une fois par cette D8 jusqu’au 29 mai 2005, où je fis le trajet en voiture, avec le vélo dans le coffre. Surprise en arrivant à Valensole, des gens en tenue orange réglant la circulation, des groupes de cyclistes avec des dossards… J’étais encore en pleine course, pour la première fois depuis celle du 24 avril 04… Dans les mêmes conditions, la circulation des voitures demeurant possible. Je me suis demandé si je n’allais pas doubler le peloton de tête au niveau de "Nombre d’or"…
Ce ne fut pas le cas, cette course annuelle des Boucles du Verdon étant ouverte à tous, au rythme de chacun, mais il se passa néanmoins quelque chose de notable à ce point fatidique. D’abord je vis que les propriétaires avaient remplacé le grand panneau "NOMBRE D’OR", écrit en palimpseste sur le panneau "Ayguelune" de Moreau, par deux panneaux plus discrets, de part et d’autre du chemin de terre menant à la maison, puis que les organisateurs de la course avaient fixé juste en dessous d’un de ces panneaux leur panneau annonçant l’arrivée à 5 km.
Il ne m’avait pas été simple de décréter que "Nombre d’or" se trouvait à 5 km de Gréoux. Une carte routière indique bien 13 km de Valensole à Gréoux, mais à partir de quels points dans les deux villages ? Je passe sur les diverses justifications de mon partage 8-5, peut-être influencé par mes désirs, en tout cas plus proche de la réalité que 7-6 ou 9-4, et voici que la distance souhaitée était officialisée avec une exactitude inespérée !
A mon premier passage le 27/11/2 à "Nombre d’or" je ramenais Le Goff à la gare Aix-TGV, où j’étais venu le chercher la veille pour l’intervention à Thoard. J’en avais profité ensuite pour faire en vélo le tour des bouquinistes d’Aix-en-Provence.
C’est un plan similaire qui m’avait fait conduire le matin du 24/5/5 ma compagne à Aix-TGV, et mon après-midi à Aix n’avait pas été stérile. Depuis l’affaire des Demoiselles de Douarnenez début 2003 je m’intéressais à tout ce qui pouvait être signé Bernier-Maridat, Verteuil ou Berma, leurs pseudonymes, mais je n’en ai jamais trouvé, malgré une attention éveillée à chaque fois que j’apercevais des romans de la collection Spécial-Police.
Jusqu’à ce 24/5/5 où je découvris dans un casier d’un bouquiniste d’Aix Achève monsieur Seguin, d’Eric Verteuil, Spécial-Police # 1576.
Je n’ai pas été pressé de dévorer ce roman, légèrement échaudé par ce que j’avais pu entendre ou lire jusqu’alors du tandem, mais son format réduit était idéal pour mes projets du dimanche 29/5/5. Ma compagne arrivait à 19 h 12 à Aix-TGV, et j’avais prévu de passer l’après-midi à faire le tour en vélo de la chaîne de l’Estaque, avec une petite trempette dans la Méditerranée (le Golfe du Lion) si le temps s’y prêtait, ce qui fut le cas.
J’avais donc emmené Achève monsieur Seguin, que j’avais donc à portée de la main au moment où je passais devant les panneaux superposés "Nombre d’or" et "Arrivée 5 km". Il se trouve que monsieur Moreau, le constructeur doré, élevait des chèvres mohair dans sa propriété.
Depuis j’ai lu Achève monsieur Seguin, et je n’y ai rien trouvé de notable, pas plus que dans Pièges dans le Golfe, Les Demoiselles de Douarnenez, ou les petits textes de Florilège. Il semble que ce soient uniquement les titres de Bernier-Maridat qui fassent sens (pour moi du moins), et je ne peux que constater l’association quasi inéluctable de chaque épisode "Nombre d’or" avec un improbable écrit de ce tandem peu connu. Je remarque encore que les quatre épisodes concernés sont datés de millésimes successifs :
– 27/11/2 : premier passage à "Nombre d’or", donnant lieu au texte paru dans Florilège où je remarque les textes de Bernier et Maridat, sans soupçonner de rapport entre ces deux auteurs.
– 29/3/3 : intervention à Thoiry, où une succession de hasards fait que la cassette d’une pièce radiophonique de Bernier-Maridat de 1972 se trouve côtoyer dans mon sac les exemplaires de Florilège destinés aux participants.
– 24/4/4 : le jour où je "participe" à une course cycliste de Valensole à "Nombre d’or", un stupéfiant hasard m’apprend que Bernier-Maridat viennent de sortir un nouveau roman.
– 29/5/5 : alors que j’ai avec moi mon premier Bernier-Maridat écrit sous pseudo (en 1980), une autre course officialise le partage doré 8-5 des 13 km de la D8.
Je n’ai pas repris ici les coïncidences annexes, pour mieux souligner la curieuse gémellité des trois dernières dates, 3/3, 4/4, 5/5 ; pour la première, bien des numérologues pratiqueraient la « réduction » de 11 à 2 (1+1), mais son côté Bernier-Maridat n’a été révélé qu’à la parution de Florilège le 15 mars 03.
La dernière journée du 29 mai a été marquée par une autre formidable bizarrerie, telle qu’il me semble utile de préciser que je n’entends nullement en proposer une quelconque interprétation, pas plus que des coïncidences précédentes d’ailleurs, mais ces coïncidences étaient à l’évidence liées à mon univers privé, alors que celle-ci est offerte à tous, et a évidemment attiré l’attention de tous ceux qui s’intéressent au nombre d’or.
Ce 29 mai se tenait donc certain référendum, avec le résultat que l’on sait.
Le soir, je regardais les résultats en zappant d’une chaîne à l’autre, et j’aperçus sur FR3 le score des Bouches-du-Rhône, 61,8 % NON, 38,2 % OUI, en rapport d’or idéal à ce niveau de précision. J’ai acheté le lendemain La Marseillaise pour avoir les chiffres en détail, à savoir :
806 447 suffrages exprimés
498 410 NON
308 037 OUI
Le rapport des NON aux suffrages exprimés est 0.618032, alors que la section d’or arrondie à 6 décimales est 0.618034. Idéalement, la section d’or de 806 447 serait 498 411.6, mais il est absurde à ce niveau d’imaginer que le changement de vote d’1 ou 2 électeurs aurait améliORé ce taux, car il doit bien y avoir quelques erreurs dans ces décomptes.
Quelques jours plus tard le Ministère de l’Intérieur donnait les résultats officiels, validés par le conseil constitutionnel :
806 453 suffrages exprimés
498 413 NON
308 040 OUI
Le rapport des NON aux suffrages exprimés n’est « plus » que 0.618031, ce qui représente tout de même une approximation à moins de 5 millionièmes du nombre d’or. Le nombre de NON idéal aurait été 498 415, mais la remarque ci-dessus me semble toujours valable.
De nombreuses personnes ont pu voir cela, notamment les autochtones de ce département particulièrement concerné par le nombre d’or. La Cité Radieuse du Corbusier est à Marseille, où sévissent aussi les éditions Chalagam spécialisées dans la question.
Pour ma part, j’ai passé la majeure partie de ce jour référendaire dans ce département, le 13, et quelques kilomètres avant d’y entrer des circonstances objectives me semblaient actualiser la position d’or de « Nombre d’or » parmi les 13 km de Valensole à Gréoux.
En me documentant ensuite sur la course, je vis que La Provence de la veille, du 28 mai, annonçait : BOUCLES DU VERDON : ILS VOTENT TOUS « OUI ».
Dans mon département, le 04, la commune de plus de mille habitants dont le vote a le mieux approché l’idéal d’or est Valensole, avec 906 NON sur 1471 suffrages exprimés ; l’idéal aurait été 909.
Le NON est massivement allé à Thoard, avec 270 adeptes sur 364 suffrages exprimés.
Rémi Schulz, le 5 juin 05
C'était donc le corps de la page de 2005, mot pour mot. Elle se poursuivait par un volume comparable de remarques diverses que j'oublie ici.
J'avais vu dans le billet Belletto de janvier un personnage né le 6 juin 1966, sans qu'il soit souligné le schématisme 6/6/66. J'ai rencontré un autre personnage né le 6/6/66, le diabolique Zerevan Zebek dans Le huitième jour, de John Case (2002), emprunté le 15 juin à la médiathèque de Volx. Cette facétie n'est pas non plus soulignée dans le roman, où Zebek est un Yézidi qui a fraudé pour se faire reconnaître Grand Imam de la secte, afin de disposer des fonds nécessaires à une entreprise maléfique.
Ce n'est qu'en achevant ce livre le 19 juin qu'il m'est revenu que j'avais utilisé cette date du 6/6/66, en suggérant à la fin de Sous les pans du bizarre que mon roman avait été écrit du 6/6/66 au 9/9/99. La dernière date était presque exacte, puisque j'ai achevé le 7 septembre le seul chapitre qui me faisait problème, Irène Lapnus, et découvert que ce jour était la Ste Reine, anagramme d'Irène.
Les morts du roman ont lieu à des dates jumelées, la dernière étant le 6/6/99.
J'ai ajouté une note le 19 juin au billet Belletto, et vu que j'achevais ce billet avec les noms Reine et Irène rencontrés dans des circonstances similaires chez Belletto.
Je n'avais pas encore rencontré la mention du 6/6/66 lorsque j'ai fait ma commande Verteuil, et lorsqu'elle est arrivée le 20 juin j'ai vu qu'un des 10 titres commandés était L'affaire du collier d'Irène.
Je l'ai lu aussitôt, et je n'ai rien à en dire.
Le lendemain, j'ai lu Carine et châtiment, dont le premier chapitre montre Carine commettre une première manipulation, âgée de 13 ans, au mois de juillet. Le second chapitre mène 8 ans plus tard, toujours au mois de juillet, et la suite du récit est dans la continuité. Alors que le titre de ma page originale était 5=13-8, Verteuil réalise ici l'opération 21=13+8.
Le 22, ce fut le tour de La mémoire rongée, le second titre de Verteuil au Fleuve Noir, paru dans la collection Angoisse. Je l'ai lu en grande partie pendant une balade.
Isabelle Marnay rencontre au bois de Boulogne quelqu'un qui prétend la reconnaître, et lui donne des détails sur un séjour qu'elle a fait à Châteaurenard, dans les Bouches-du-Rhône, avant son mariage. Le mot "renard" m'étant important (voir l'affaire DARREN ERRAND), je me suis promis de regarder dès que possible si cette commune existait.
La journée a été très occupée, et je n'ai pu ouvrir mon ordi que le soir. J'ai commencé par regarder mon courrier, et ai été éberlué de ce mèl de FaceBook:
CHATEAURENARD et 13 autres groupes font partie des nouvelles suggestions de groupes pour vous
Parmi les 14 groupes suggérés 4 concernaient Châteaurenard, commune de 15 000 âmes, proche d'Avignon, code postal 13160. Je sais bien qu'il suffit de taper quelques mots sur un clavier pour être assailli de spams divers en rapport avec ces mots, mais précisément je suis certain de ne pas avoir fait de recherche "châteaurenard" avant l'arrivée de ce mèl FB. C'est au point de se demander si le flicage n'est pas passé au stade supérieur avec le décodage à la source des ondes cérébrales...
Réfléchir sur la question m'a conduit à une hypothèse. Je me suis inscrit en janvier dernier à un groupe FB sur Rennes-le-Château, et les algorithmes FB pourraient déceler des analogies entre Rennes et Renard... La coïncidence serait donc essentiellement temporelle, et je ne peux d'ailleurs assurer n'avoir reçu d'autre invitation antérieure à un groupe Châteaurenard, ce qui n'aurait eu aucune raison de retenir mon attention avant ce 22 juin. Les autres propositions de groupes du 22 juin étaient liées à d'autres groupes auxquels je suis abonné, et je n'ai pas souvenir de propositions de groupes non liées à mon compte FB.
Je viens de recevoir un autre mèl de FaceBook
Devinettes et petits jeux oulipiens et 13 autres groupes font partie des nouvelles suggestions de groupes pour vous
qui me fait penser que tous les courriers de ce type proposent 14 groupes, selon cette forme 1+13. La nature de ces autres groupes confirme ce que j'envisageais: ils dépendent uniquement des groupes auxquels je suis déjà abonné.
Je n'ai pour l'instant pas grand-chose à ajouter sur les Verteuil, sinon que La balle au petit lit blanc a le numéro 1358 dans la collection Spécial-Police. Si j'avais intitulé la page Bernier-Maridat 5=13-8, c'est que les nombres 1-3-5-8 avaient joué un rôle important pour moi en 2005, notamment sous la forme 51-83, qui est le partage doré de la gématrie 134 d'ARSENELUPIN et l'angle d'or 51,83°, l'angle dont le cosinus est phi. Sans le savoir, j'avais réalisé ce partage 51-83 avec mon personnage Irène Lapnus dans Sous les pans du bizarre (voir supra), et c'est le 13 avril (13/4) que je me suis avisé qu'il correspondait au partage voyelles/consonnes AEIOU/LNRST magnifié dans Alphabets.
J'ai lu assez récemment (il y a 2 ou 3 ans) un autre thriller de John Case, pseudo de Jim et Carolyn Hougan, les auteurs du Huitième jour où il y a un personnage né le 6/6/66. J'avais d'ailleurs acheté ce livre à Aix, dans le 13, comme mon premier Verteuil.
J'avais conservé à portée de main ce Syndrome, leur roman précédent (2001), car il y avait des éléments intéressants, notamment un 4 avril. Ceci n'avait alors pas été suffisant pour en parler, mais une relecture s'est imposée, fructueuse.
Le roman a une belle construction, faisant d'abord découvrir le psy de Washington Jeff Duran, lequel n'a que deux clients, Henrik De Groot et Nicole Sullivan, que le lecteur suit en Floride où elle assassine un vieillard avec un fusil de précision.
Nicole se suicide, et sa soeur Adrienne veut faire un procès à Duran, mais le détective qu'elle engage découvre des choses ahurissantes. Jeffrey Duran n'existe pas, il porte l'identité d'un garçon mort en bas âge le 4 avril 70 (une date déjà rencontrée). On ne découvre aucune trace de lui dans les universités qu'il assure avoir fréquentées, mais il est de si bonne foi que le détecteur de mensonges ne peut le prendre en défaut.
Adrienne emmène Jeff à New York voir un spécialiste, Raymond Shaw, Ray pour ses amis. Je ne crois pas m'être souvenu à première lecture que c'était le nom du Manchurian Candidate, le soldat revenu de Corée en héros, si populaire qu'on envisage sa candidature à la vice-présidence, mais Raymond Shaw a subi un lavage de cerveau, et est programmé pour tuer le président. En français, c'est Un crime dans la tête, roman de Richard Condon et film de John Frankenheimer (1962) dont j'avais parlé en 2012.
Chez John Case, Ray Shaw découvre que Duran a un implant dans la tête. Une fois l'implant ôté, et sa personnalité fictive déprogrammée, la personnalité originelle revient par bribes, et Duran était en fait Lew (Lewis) McBride, universitaire qui passait pour mort.
Trois ans après la parution de Syndrome est sorti un remake de Un crime dans la tête, avec Liev Schreiber dans le rôle de Raymond Shaw. Liev et Lew sont deux formes slaves de "lion" (même si Lewis n'a aucun rapport). Par ailleurs je rapproche volontiers ray de rey, "roi" (même si Raymond n'a aucun rapport), et bien sûr "lion" de "roi".
Quelques années plus tard ce fut Homeland, ressemblant bien plus à Un crime dans la tête qu'à la série israélienne dont la série US est censée s'inspirer. L'individu manipulé, Brody, a comme dans le remake été reprogrammé par les islamistes, et il est aussi pressenti à la vice-présidence. Il est interprété par Damian LEWIS...
Retour à Syndrome, où Adrienne s'avise que le petit objet qu'elle avait trouvé dans les cendres de sa soeur est un implant identique à celui de Lewis McBride. Elle s'étonne qu'un implant et une programmation annexe ait pu transformer sa soeur en une tueuse, mais Ray Shaw lui révèle que l'hypnose permet de lever toutes les barrières pourvu de savoir s'y prendre.
Il lui cite le cas du Danois Palle Hardrup, lequel a commis des holdups à main armée dans les années 50, et tué un gardien, en état de suggestion hypnotique.
Ceci m'a éberlué, pour deux raisons. D'abord, il y avait également dans Au bout... la mort, le premier Verteuil publié au Fleuve Noir, une énumération de divers cas d'hypnose criminelle, et je me souvenais que l'un d'eux concernait un pays scandinave. Il s'agit en fait de l'affaire Sala, qui s'est passée en Suède en 1936 (voir ici). La page citée précédemment envisage que l'hypnotiseur qui dirigeait Palle s'était inspiré de l'affaire Sala.
Ensuite Nielsen, l'hypnotiseur qui dirigeait Palle, l'avait convaincu qu'il suivait les ordres de Dieu, lequel se manifestait à lui par la lettre X. Je n'avais pas pris garde à ceci à première lecture, et c'est très proche de ce qui se passe dans L'adversaire de Queen (1963), où John Henry Walt agit sous l'emprise de Y, pour Yahweh, le Dieu de l'Ancien Testament, mais ceci va un peu plus loin car Y est une autre personnalité de Walt.
J'en ai parlé à maintes reprises, dernièrement ici., dans le contexte d'un polar norvégien où le tueur agit aussi au nom de Dieu. J'en ai parlé souvent car Queen, ou plutôt Dannay délivré de son cousin Lee qui freinait ses ambitions métaphysiques, s'est libéré dans ce roman où Dieu est l'assassin, et dans le suivant, Et le huitième jour..., se passant pendant la semaine sainte de 1944 dans une étrange communauté où se rejouent la passion et la résurrection.
Le 4/4/44 est l'un des 8 chapitres de ce roman, et je suis donc frappé de trouver un autre 4/4 dans Syndrome de John Case, alors que son roman suivant a précisément été Le huitième jour, dans lequel un individu diabolique est né le 6/6/66. Il me semble imaginable que les Hougan aient choisi leur pseudonyme d'initiales JC pour leur premier roman, Genesis, où une faction de religieux oeuvre à ressusciter le Christ à partir de l'ADN du Suaire de Turin.
C'est le 4/4/70 qu'est mort le vrai Jeff Duran dans Syndrome, et Queen a assassiné dans La dernière femme de sa vie un certain John Benedict III, charpentier (!), le 29 mars 70, dimanche de Pâques, dans un contexte multiplement trinitaire (il est enterré le 3 avril).
Si la lettre X était le symbole permettant à Nielsen d'exercer son emprise sur Palle, le signe déclenchant l'état second de Raymond Shaw dans les premières versions de Un crime dans la tête était la dame de carreau, laquelle a été emblématique au début de la série Ellery Queen, en couverture des éditions originales des six premiers romans.
Il n'y a pas seulement un 4/4 dans Syndrome, il y a aussi Kussnacht, Young, et le mandala...
C'est à Küsnacht, faubourg au sud de Zurich, qu'habitait Jung (Bollingen étant non loin de là). J'ai d'abord imaginé que c'était une erreur, mais il se trouve que Küssnacht existe aussi, ville de 13000 âmes, bien plus loin de Zurich. Il est difficile de savoir à laquelle pensait John Case, car il situe Kussnacht au nord de Zurich, à partir de laquelle les héros prennent un tramway pour Kussnacht, où se situe l'Institut abritant les responsables du programme de manipulation des cerveaux.
Jeff Duran confronté à sa non-existence se rend compte que ses souvenirs sont factices, sans rapport avec les souvenirs "eidétiques", terme employé par Ernst Young à propos de Proust. J'ai cherché vainement qui pourrait être cet Ernst Young, la toile étant encombrée par Ernst & Young, l'un des plus importants cabinets d'audit financier du monde.
Ironiquement, le sigle du cabinet est EY, alors qu'un psychiatre et philosophe apprécié des verbicrucistes est Henri Ey.
Les séances entre Duran et ses seuls deux patients sont assez cocasses, tous ayant des personnalités fabriquées. Il revient dans les propos de De Groot le mot "mandala", et Duran se renseignant dans les ouvrages spécialisés apprend que les mandalas sont des hallucinations fréquentes chez les schizophrènes qui trouvent dans la stricte symétrie de ces symboles une espèce d'ordre et d'équilibre qui n'existe pas dans leur esprit. Jung était-il schizo? lui qui écrivait
Je savais que j'avais atteint, avec le mandala, l'expression du Soi, la découverte ultime à laquelle il me serait donné de parvenir.
L'ironie de l'affaire est que le blason de Küssnacht est un mandala, résolument quaternitaire, comme d'ailleurs le drapeau suisse (une croix d'argent sur gueules).
En fait, ce n'était pas "mandala" qui revenait dans le délire de De Groot, mais Mandela, car la prochaine cible de l'Institut était Nelson Mandela, et Adrienne et Lew parviennent de justesse à déjouer l'attentat préparé par De Groot.
Question quaternité, ce billet se trouve être le 284e du blog, 284 qui est 4 fois 71, valeur de BERNIER. En pensant à Quand Harry rencontre Sally, j'ai d'abord trouvé Quand Bernier inspire Maridat, de valeur 284, et puis Verteuil et l'affaire du groupe Châteaurenard suggéré par Face Book m'ont conduit à
L'oeil vert nous espionne (= 284 encore),
avec en arrière-pensées l'oeil plutôt rouge de HAL (CARL dans la version française de 2001 l'odyssée de l'espace), et la complémentarité vert-rouge qui était chère à Le Goff.
note: si John Case convoque Proust, çoeur dp me rappelle que Berma, pseudo de Bernier-Maridat formé par leurs premières syllabes, évoque "la Berma", tragédienne de La recherche, et que VER-TEUIL semble composé à partir de la salonnière VER-durin et du compositeur vin-TEUIL.
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