31.12.20

Tellier, Thilliez, ou Ricardou

 
  Quelques échos aux précédents billets.
  Alors que depuis plus de 12 ans j'ai été conduit à constater maintes occurrences du couple de nombres de Fibonacci 13-21, essentiellement dans la littérature, voici que le prix Goncourt 2020 a été attribué à L'anomalie, où les chapitres 13 et 21 mentionnent un T-shirt portant l'inscription "I zero, one, and Fibonacci".
  Je n'ai pas d'intérêt particulier pour les prix Goncourt, et la parution française que j'ai le plus attendue cette année était le nouveau Thilliez, Il était deux fois, paru en mai, un mois avant L'anomalie. Comme détaillé ici, j'y ai découvert deux relations 52-84 (52/84=13/21), moins immédiates puisqu'elles nécessitent le passage par la gématrie, mais Thilliez utilise volontiers le procédé, et la suite de Fibonacci lui est familière.

  Je donnais dans le précédent billet un écho entre Tellier et Thilliez, mais il y en a un autre qui est peut-être plus frappant.
  J'y écrivais que Le Tellier, du temps où il était journaliste scientifique, avait commenté favorablement un livre de Jean-Claude Perez, mais la relecture de ce billet essentiel d'avril 2013 m'a rappelé qu'il avait fait bien plus que cela.
  Le Tellier avait carrément permis à Perez de publier son premier article sur Fibonacci dans l'ADN, De l'ordre et du chaos dans l'ADN, dans la revue Sciences et Technologie d'avril 1991 (ici en anglais).
  Thilliez connaît Perez, dont L'ADN décrypté a indubitablement inspiré Les codes cachés de l'ADN du généticien criminel Stéphane Terney dans [Gataca]. Les commentaires sur cet essai sont extrêmement dépréciatifs...

  Sur sa page Wikimonde, où il se garde de parler du roman de Thilliez, qu'il a envisagé de poursuivre en justice, Perez cite deux romanciers qui ont plus favorablement évoqué ses travaux:
- Maurice G. Dantec dans Villa Vortex (2003);
- Le prix Goncourt Didier Van Cauwelaert dans La vie interdite (1997), Corps étranger (1998) et Hors de moi (2003).
  Van Cauwelaert a par ailleurs préfacé le premier livre de Perez, PLANèTE transgénique (1997).

  Ainsi deux prix Goncourt ont apprécié les travaux de Perez, et je remarque au passage le titre du Goncourt de Cauwelaert, Un aller simple (1994), alors qu'un titre alternatif pour celui de Le Tellier pourrait être Une arrivée double (tiens, le titre de Thilliez Il était deux fois dénote aussi la dualité en cette année jumelle vingt-vingt).
  Le billet précédent m'a fait évoquer le Goncourt 2000, et je me suis rappelé ensuite que j'avais étudié sur mes pages perso supprimées par SFR 5 romans publiés des années vigésimales, offrant une structure victimaire 4+1. Je ne suis plus très satisfait de cette page, et ai la flemme de la réécrire. Voici les 5 romans en question:
- 1920 L'île aux trente cercueils, de Maurice Leblanc: le programme criminel de Vorski lui fait crucifier 4 femmes, mais il finit crucifié à son tour;
- 1940 La mariée était en noir, de Cornell Woolrich: Julie Killeen tue 4 des 5 hommes qu'elle pense responsables de la mort de son mari, mais est arrêtée alors qu'elle s'apprête à exécuter le dernier; ces hommes étaient en fait innocents, mais l'affaire conduit à l'arrestation du réel assassin;
- 1960 Monsieur cauchemar, de Pierre Siniac: un criminel profite d'une grève de la police pour étrangler 4 personnes 4 jours consécutifs; le 5e jour son plan dérape et c'est lui qui est tué;
- 1980 La bibliothèque de Villers, de Benoît Peeters: 4 personnes meurent aux 4 coins de Villers, tous les 25 jours, leurs initiales sont IVRE; le mort suivant est le principal suspect, Lessing, au centre du carré;
- 2000 Sous les pans du bizarre, mon seul roman publié: 4 latinistes meurent les 3/3, 4/4, 5/5 et 6/6 aux 4 coins d'un quadrilatère parisien; le principal suspect, Lapnus, meurt aussi.

  Je n'avais aucune idée des possibilités antérieures en écrivant mon livre, dont l'intrigue était issue de ma fascination de longue date pour la quaternité. Incidemment, c'est en me rendant à une séance de signatures que j'ai découvert le roman de Peeters.
  Je concluais ainsi ma page de 2008
A suivre, j'espère avant 2020...
et nous y voici.
  Thilliez ne lésine pas sur les morts, mais une particularité de Il était deux fois est une association criminelle de 4 artistes. Tous sont morts à la fin du livre, mais plusieurs indices donnent à penser que c'est quelqu'un d'autre, peut-être son jumeau, qui est mort à la place de leur chef, le romancier Caleb Traskman.
  Celui-ci doit évidemment son pseudo au Caleb Trask de A l'est d'Eden, responsable de la mort de son frère jumeau Aaron, rappel du meurtre originel d'Abel par Caïn. Alors plutôt que des victimes 4+1, ce seraient plutôt ici des assassins 4+1.
  Une confirmation viendra peut-être en 2022...

   Je signalais dans le précédent billet que la proximité de mon nom avec celui du lauréat du Goncourt 2000 m'avait conduit à un petit jeu qui fut présenté en vitrine lors de la séance inaugurale de signatures.
  L'attribution du Goncourt 2000 à Ingrid Caven semble résulter de magouilles au sein de l'intelligentsia littéraire. Ce n'est sans doute pas un cas unique, mais des choses très particulières se sont produites pour les Goncourt 1940 et 1960.
  En 1940, au début de l'Occupation, le prix a été "réservé". Il n'a été décerné qu'en 1946, à un roman sur un camp de prisonniers, Les Grandes Vacances; les prix ont été décernés les autres années d'Occupation, et le prix "normal" 1946 a été décerné au roman de Jean-Jacques Gautier Histoire d'un fait divers.
  En 1960, le prix a été attribué à Dieu est né en exil, de Vintila Horia, mais non décerné car il a alors été révélé un passé fasciste gênant de l'auteur.

  J'ai bien sûr été attentif à ce qui s'est passé en 1980, où le Goncourt a été décerné à Yves Navarre, pour Le Jardin d'acclimatation. Rien de spécial à ce sujet, sinon que ce titre était aussi celui d'un projet romanesque de Ricardou.

  J'ai appris récemment que dans un article paru dans la revue Sud en avril 1983, Oui et non, Ricardou répondait au poète Pierre Caminade, lequel étudiait l'utilisation des nombres dans Jean Ricardou est-il pythagoricien?
  Caminade avait repéré des nombres de Fibonacci dans les deux premiers romans de Ricardou, et celui-ci confirme qu'avant de les écrire, 
un livre de Matila C. Ghyka, Le nombre d'or, ne lui était pas tout à fait inconnu et donc, entres autres, ce dont parle celui qui interroge : la série de Fibonacci.
  Le texte de Ricardou est, comme souvent, touffu et difficile. Il y redit la différence entre l'auteur, celui qui a quelque chose à dire, et le scripteur, celui qui n'a rien à dire (c'est moi qui simplifie), mais qui écrit quand même en se laissant guider par les jeux du langage.
  Précisément, La prise de Constantinople (1965) est un texte qui se veut construit à partir de rien, du mot RIEN et des éléments présents en couverture du livre, le titre, les noms de l'auteur et de l'éditeur. Ricardou avait donné dans Naissance d'une fiction (1971) quelques explications convaincantes sur la fabrication de son roman, mais il n'y était pas question de Fibonacci. Dans Oui et non, il relève les occurrences des termes de la suite, 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, dans le roman, et suggère que ç'eût été calculé, mais je ne m'en satisfais guère.
  Pour moi, un nombre ne mérite d'être dit "de Fibonacci" que si sa propriété additive est mise en oeuvre, ainsi 13 n'appartient à la fameuse suite que lorsqu'il apparaît en tant que 8+5. Par exemple, dans un roman de Thilliez, un assassin s'est fait 13 scarifications parce qu'il a tué 8 femmes et 5 hommes, mais ce n'est que lorsqu'il est lardé de 21 coups de couteau que j'envisage sérieusement une intention fibonaccienne (et il y a d'autres indices).

  Rien de tel dans Oui et non, et je me demande si Ricardou n'aurait pas imaginé après coup une structuration fibonaccienne à son roman, mais peut-être n'avait-il pas les mêmes scrupules que moi. Je rappelle que j'ai été incapable de comprendre comment Fibonacci pouvait intervenir dans certains textes, malgré les revendications de leurs auteurs, et qu'en revanche j'ai pu repérer dans d'autres textes de telles structures déniées par les auteurs.

  Je laisse de côté cette question, le point essentiel de cet écrit étant pour moi que Ricardou s'y déclare peu ou prou influencé par Le nombre d'or de Ghyka et la suite de Fibonacci. Jusqu'ici, le seul indice péremptoire que j'avais était une phrase symétricologique débutant par "Or" et finissant par "nombre.".
  Or j'ai repéré des harmonies dorées répondant à mes critères dans d'autres oeuvres de Ricardou, notamment des 21-13 qui me touchent particulièrement.
  Le lapsus circulaire (1988) pousse à une sophistication extrême le principe de symétricologie. Ricardou s'y imagine être le fils caché de l'illustre poète Paul Ryvéla (Paul Valéry a préfacé Le nombre d'or de Ghyka). Les deux premières phrases que j'analysais forment ce paragraphe:
  Déconcertantes au premier moment, j'en conviens avec le critique, des sentences comme "Ile, sans le soleil qui patiemment tout assemble en son être central, ne s'en irait-il pas au plus loin, ton sol?", "O Soleil auroral, elles finissent par te réverbérer le soir, avec leurs deux ailes semblables, les oies", "Ton oeil matinal, Soleil, ce n'est pas à midi qu'il peut prétendre s'unir aux vespérales aisselles", s'élucidaient aisément sitôt qu'on voulait bien admettre qu'elles formaient, pour l'essentiel peut-être, des logogriphes d'elles-mêmes. Ce qu'elles déclaraient en somme, chacune à leur façon, avec leurs idées respectives (un assemblage, une ressemblance, une réunion), c'est qu'une anagramme de "soleil" s'obtient si l'on unit les deux termes "île" et "sol", si l'on ajoute deux "L" au mot "oies", si l'on adjoint au vocable "oeil" les deux lettres "S" et "L".
  Les sentences en italique sont supposées de Paul Ryvéla, et Ricardou les a inclues dans une phrase débutant par 13 mots, et finissant par 21 mots. C'est le seul extrait de l'oeuvre de Ryvéla donné dans le texte. La première approche est donnée dans la seconde phrase.
  Ensuite, le narrateur s'avise des positions symétriques des termes clés, et s'attache à deux des mots centraux des phrases 1 et 3, "central" et "midi", sans se préoccuper de la phrase centrale, dont le centre est "le". Les trois mots formeraient "midi le central", ce qui paraît une nette allusion au Midi le juste au début du Cimetière marin de Valéry, poème à la vocation numérologique assumée (24 strophes de 60 pieds).
  Les trois phrases de Ryvéla concernent le soleil, correspondance planétaire traditionnelle de l'or.

  J'étudie plus en détail la complexité du Lapsus circulaire , mais je ne reprends ici que ce qui concerne Fibonacci. Ce texte ouvre La cathédrale de Sens, suivi de 6 nouvelles précédemment éditées, la dernière étant L'art du X, un texte pouvant rejoindre les préoccupations de Valéry puisque le temps y est omniprésent, avec de multiples références au cadran de l'horloge, et qu'on y trouve 60 phrases spéciales de 12 mots.
  Plus immédiatement pour le lecteur lambda, il offre en exergue
En ses calculs, que ce texte rende hommage au travail de Perec.
tandis que l'exergue du Lapsus circulaire est
En ses calculs, que ce texte rende hommage au travail de mon père.
  La nouvelle présente différentes formes d'un sonnet, et j'ai été effaré de découvrir récemment dans la forme finale une possible quadruple césure dorée. Le sonnet compte 119 mots, valeur de JEAN RICARDOU, et j'ai été conduit à scinder ces 119 mots en 71, valeur "ricardolienne" de RICARDOU, et 48, nombre fétiche correspondant aux 4 et 8 lettres des prénom-nom. A cette césure correspondent 4 partages dorés idéaux:
- 17-11 des 28 hémistiches;
- 303-188 des 591 lettres;
- 3402-2103 de la valeur 5505 de ces lettres;
- 21-13 des 34 lettres composant l'acrostiche
X ajoute ces mots en colon/ne et puis cesse.
  Seule la dernière césure est fibonacienne, et il est tout de même frappant qu'elle concerne les nombres 13-21 également présents dans une phrase très particulière du Lapsus circulaire, un texte où il est assuré que Ricardou a minutieusement compté les mots de ses phrases.

  Il y a plus de détails dans le billet de septembre, où j'avouais douter de l'intentionnalité d'une telle harmonie, mais la découverte de Oui et non change quelque peu la donne.
  Certes Ricardou ne parle que de la suite de Fibonacci dans ce texte, mais ceci ne signifie pas qu'il ait ignoré les autres suites additives, convergeant pareillement vers le nombre d'or.
    Je reviens sur la découverte d'une possibilité d'harmonie dorée dans les deux dernières phrases de Révélations minuscules, en guise de préface, à la gloire de Jean Paulhan, comptant 183 et 226 mots, soit les deux derniers nombres de l'instrument Modulor du Corbusier, architecte dont il est question dans  Le nombre d'or de Ghyka (mais il n'avait alors pas encore conçu le Modulor).

   Précisément, dans sa préface à Ghyka, Valéry regrette l'absence de "phi" en littérature, et Ricardou aurait pu vouloir démentir cette assertion, par cette préface et par l'autre texte "monumental" de 1988, Le lapsus circulaire où il imagine être le "phils" de Valéry...
   Je donnais ici les deux phrases de 183 et 226 mots en correspondance symétricologique. Le mot central de la première est "coeur", et j'envisageais que les mots "j'en", à un mot près au centre de la  seconde phrase, complétaient le nom du prétendu auteur, Jean Ricoeur.

Note du 2/1/21: la quasi-certitude d'être très proche des intentions de Ricardou dans les dernières phrases de Préface... m'a conduit à un autre dessillement.
La version définitive du Modulor a été conçue pour séduire les Anglo-saxons, avec ses mesures approximations en demi-pouces et pouces de la suite de Fibonacci. Le Corbusier a cependant fait une concession au système métrique, les seules mesures exactes de l'instrument Modulor étant 113 cm dans la série Rouge et 226 cm dans la série Bleue, longueur de ce ruban utilisé par l'architecte.
Le vrai nom de l'architecte est Charles-Edouard Jeanneret-Gris, qu'on trouve aussi réduit à
CHARLES-EDOUARD JEANNERET = 226 selon l'équivalence ordinale de ces 23 lettres.
Une rue de Poissy porte ainsi ce nom.
J'ignore si Charles-Edouard était conscient de cette égalité, mais divers témoignages montrent que Ricardou était un arithmo-maniaque, comptant tout et n'importe quoi, et ce calcul était une broutille pour son intelligence exceptionnelle.
Il a au moins fort probablement remarqué que les 8 lettres de son nom, nombre de Fibonacci, avaient pour valeur un autre nombre de Fibonacci,
RICARDOU = 89,
or les 226 cm du Modulor sont équivalents à 89 pouces (88,97... en fait).
Je peux maintenant mieux comprendre pourquoi les mots "j'en" ne sont pas exactement au milieu de la phrase de 226 mots, où ils occupent les rangs 112-113, 113 équivalant à 89 demi-pouces
Les 183 mots de la phrase précédente, outre qu'il s'agit de la mesure précédente du Modulor, offrent aussi une remarquable possibilité gématrique, puisque le mot central a le rang 92, valeur de JEANNERET, diminutif de Jean (je rappelle que le mot central est "coeur", vraisemblablement pour "cardo").
Je suis éberlué d'avoir mentionné plus haut l'assassin de Thilliez ayant tué 8 femmes et 5 hommes, l'une de ses victimes étant Grégoire Corbusier.
Il y a plus dingue encore, mais ce sera pour un prochain billet.
Fin des notes et retour à la suite du billet initial:


  Tous ces anciens billets souffrent des titubements dans mon approche, mais l'écriture de Ricardou est si exigeante qu'aucune lecture puisse en être considérée comme définitive.
  Il y a un point sur lequel je veux revenir, bien que le billet concerné ait été annoté.

    Ricardou signait de ses initiales, JR, schématisées en une patte d'oiseau, parce que l'oiseau est un "porte-plumes", or dans une de ses nouvelles apparaît le vocable hébreu tserouf, "anagramme", ÇRWP (צרוף), qui se trouve être l'exacte anagramme de ÇPWR (צפור), tsippor, "oiseau" (la différence פ-ף vient de ce que certaines lettres ont une forme différente à la fin d'un mot).
  Un personnage de la Bible se nomme Tsippor, "oiseau", mais les noms propres bibliques ont été longtemps assujettis aux transcriptions de la Vulgate, et c'est ainsi que Tsippor est devenu Sephor dans la plupart des traductions ultérieures. Cette transcription sephor, "oiseau", pour incorrecte qu'elle fût, est l'exacte anagramme de la transcription correcte du mot "écrivain", sopher.

   Je ne sais comment j'ai pu alors oublier que la Langue des oiseaux désigne divers types de codages, notamment l'anagramme, ce qui est aussi la définition du tserouf. L'origine de l'expression n'est pas assurée.
  Je suis d'autant plus impardonnable que je connaissais Richard Khaitzine, auteur de La langue des oiseaux, un livre qui m'a grandement aidé en 1997, malgré quelques réticences. Richard est intervenu sur ce billet de Quaternité.

  Nous nous opposions notamment sur Perec, qu'il voyait avoir dissimulé un message ésotérique dans son oeuvre, ce qui est absurde pour tous ceux qui l'ont connu.
  Précisément, une découverte très récente concerne la signature de Perec, un unique G.
  Dans W ou le souvenir d'enfance, ce souvenir serait une lettre hébraïque qu'il aurait très jeune su tracer, ce qui aurait provoqué l'admiration des siens. Il y en a plusieurs versions dans les travaux préparatoires, et le graphisme finalement donné dans le livre est en fait fort proche du G qu’il utilisait comme signature, mais vu dans un miroir, latéralement, comme l'a vu Philippe Lejeune.
la signature de Georges et le graphisme donné dans W ou …
la signature de Georges et le graphisme donné dans W

 En novembre, peu après m'être souvenu de la langue des oiseaux, en rapport avec la patte d'oiseau de JR, j'ai découvert le logo de Givenchy.
  Le G en bas à gauche est symétrisé dans toutes les directions, et ce qui a aussitôt attiré mon attention est que la figure obtenue en haut à droite est fort proche d'un P hébraïque, פ.
  Voici les 3 formes données par Wikipedia pour la lettre, à comparer au logo et à la signature de Georges, symétrisée.
  La grande curiosité, c'est qu'après plus de 20 ans que je me passionne pour Perec, je découvre ces jeux de symétrie quelque mois après avoir vu que la signature de Ricardou offrait un jeu entre les racines ÇPR et ÇRP, "oiseau" et "anagramme", alors que le nom Perec vient de la racine PRÇ, "briser", miroir de ÇRP.
 .
  Si le G occidental est symétrique du P hébraïque, le J ricardolien n'est pas loin d'être symétrique du R stylisé de la signature.

  Le logo de Givenchy me rappelle le plan des lieux dans L'adversaire (1963), d'Ellery Queen, un roman dont j'ai souvent évoqué les troublants échos avec La vie mode d'emploi.
   Les cousins York, héritiers de millions de dollars, habitent les 4 demeures symétriques de York Square, chacune possédant sa tour.
  3 cousins sont assassinés par l'homme à tout faire du domaine, Walt, mais les enquêteurs découvrent qu'il est manipulé par quelqu'un signant Y, et ils se demandent si Y ne serait pas le York survivant, Percival, dans le coin supérieur droit, jusqu'à ce que Y demande à Walt de tuer Percival.
  Il m'a semblé que la forme de sa demeure était proche d'un yod hébreu, alors que de fait le mystérieux Y représente Yahweh, le Tétragramme YHWH. Je remarque sur ce graphisme trouvé en ligne la ressemblance du Y de Yod avec le gamma minuscule γ. La demeure du coin supérieur gauche peut être aussi assimilée à un gamma majuscule, Γ.
  Décidément, on peut faire beaucoup de choses avec les lettres et leurs symétries, mais les cas de quadruple symétrie tels que le logo de GivenchY et le plan de York Square sont plutôt rares. Je remarque que dans les deux cas, le graphisme évoquant une lettre hébraïque est à la même position, et je m'ébahis qu'il concerne chez Queen un Percival, parfois appelé dans le roman Perce.
 
  Je prévoyais d'autres développements pour ce 307e billet de Quaternité, mais ce sera pour plus tard. Bien sûr, son titre est de valeur 307, et je déplore qu'il ne mentionne pas Perec, pas trop prévu au départ.
 

Aucun commentaire: