J'ai découvert récemment en rangeant un peu mon bureau un livre dont je ne me rappelle plus la provenance, Graal de Philip Michaels (1982 pour l'original, 1991 pour la traduction française).
Je ne l'avais pas lu, et n'avais pas manqué grand-chose car je partage largement l'avis de ce blogmestre. Cette histoire du calice ayant recueilli le sang du Christ qui aurait été forgé par Lucifer est vraiment mal construite, bien que l'idée soit quelque peu jungienne.
Un détail a cependant fait tilt : après un drame sanglant provoqué par l'objet maléfique en l'an de grâce 926, le Vatican l'a récupéré et mis en lieu sûr, son secret étant transmis par la confrérie des Rois Pêcheurs. Au fil des générations (si l'on peut dire au Vatican), l'idée d'un maléfice s'est atténuée, et semble absurde à un ambitieux cardinal qui découvre l'objet un 31 août; il en fait la pièce maîtresse d'une exposition destinée à redorer le blason de l'Eglise.
Le 31/08 vulgaire, Blog Day des internautes, est aussi le 21/13 du calendrier pataphysique, et cette date m'est chère pour de multiples raisons. C'est notamment le 31 août 2008 que la lecture de Des jours et des nuits m'a ramené vers Jung, et conduit à l'intuition du matin du 8 septembre, premier jour de l'an 136 pataphysique. Je découvrirais ensuite que Haemmerli/Jung = 84/52 = 21/13, avec 84+52 = 136.
Je n'ai donc pas raté un seul 31/08 sur Quaternité, avec 5 billets publiés à cette date de 2009 à 2013, mais la date me séduisait déjà précédemment, pour 31/8 renversement de 8/13, autre rapport fibonaccien, si bien que le 31/8/8 était publié un article sur mon autre blog Blogruz.
Je suis contraint de répéter tout ceci pour mieux permettre d'évaluer la coïncidence de la version française de Graal, où l'expression Saint-Graal apparaît à maintes reprises à partir de ce 31/08, 21/13 pataphysique, or
SAINT / GRAAL = 63/39 = 21/13.
Bien sûr je doute que l'auteur ait connu le calendrier pataphysique, et de toute façon le Graal était pour lui Holy Grail.
Cette apparition du Graal un 31 août a pour moi un puissant écho avec ce billet, où j'étudiais l'utilisation par Ricardo Viñes du code de La Jangada, le roman de Verne débutant par un long cryptogramme qui ne sera décodé qu'à l'ultime moment où va être pendu Joam Garral, un 31 août à 9 h. J'avais remarqué que le chiffre choisi par Viñes, 31891 correspondant au nom de sa bien-aimée MARIA = (1)3-1-(1)8-9-1, était fort proche de la date essentielle de La Jangada, le 31/8 à 9 h où va être pendu Garral. Ce nom a été rapproché de Graal, notamment dans Jules Verne initié et initiateur par Michel Lamy, lequel souligne que le roman s'achève sur la phrase
Diverses circonstances m'ont conduit à des recherches dans ma bibliothèque, et à exhumer La guerre du Graal, de l'anglais Charles Williams, acquis jadis en solderie mais jamais terminé. L'actualité m'a fait passer outre à mes réticences, et enfin lire ce roman de 1930, en m'étonnant de ses ressemblances avec Cette hideuse puissance (1945), le 3e volet de la trilogie cosmique de CS Lewis dont il a été question ici et là. De fait l'influence de Williams sur Lewis constitue l'essentiel de la brève fiche wiki.fr sur l'auteur.
La fiche anglaise est plus prolixe et rapporte une belle coïncidence : en 1936 Williams lut The Allegory of Love de Lewis et en fut si impressionné qu'il envoya aussitôt une lettre admirative à l'auteur; dans le même temps Lewis découvrait The Place of the Lion de Williams et envoyait une lettre admirative à l'auteur; les lettres se seraient croisées.
Ceci me rappelle fort ma rencontre avec Jean-Pierre Le Goff en 2001, dans des circonstances similaires mais sans cet envoi simultané de lettres.
En 1939 Williams s'est installé à Oxford et est devenu tout naturellement membre des Inklings, rejoignant leurs réunions hebdomadaires avec notamment Tolkien et Lewis. Je relève à ce propos une coïncidence : le chapitre 14 de La guerre du Graal est intitulé La bible de Mme Hippy, or Le Seigneur des Anneaux a été souvent cité comme bible du mouvement hippie (ou hippy) dans les années 60 (Narnia de Lewis aussi, à moindre titre). La provenance du mot "hippy" reste aujourd'hui incertaine, et il est fascinant de le trouver chez un Inkling.
Cette bible est un livre annoté par le locataire de Mme Hippy, assassiné, et elle réapparaît page 233 de l'édition française Terrain vague avec une étrange coquille :
Tant que le ciel et la terre ne passeront pas, il ne disparaîtra pas de la Loi un seul iota, assurait Matthieu (5,18) dans la Bible même, et cette coquille pourrait révéler que le moment critique est proche...
Ce "bble" fait en outre écho pour moi avec Babel, qui en hébreu s'écrit avec les seules consonnes BBL, mot de la plus haute importance dans ma recherche jungienne, en lien étroit avec le "lion" présent dans la coïncidence Williams-Lewis; The Place of the Lion, roman suivant de Williams, montrait l'irruption d'archétypes dans la vie courante, ce qui est fort jungien, et je suis émerveillé que le hasard m'amène à étudier ici un Charles après avoir consacré l'essentiel du billet précédent à un Theodore (Roszak).
J'en viens enfin au roman, dont certaines éditions font quelque peu appel au psychédélisme hippie... Il apparaîtra probablement fastidieux à un lecteur blasé de thrillers aux multiples péripéties, mais le replacer en son temps devrait lui donner une appréciation plus favorable. Il soutient fort bien la comparaison avec Cette hideuse puissance, me semblant moins manichéen et présentant un échantillonnage plus ordinaire de personnages, dont les raisons pour choisir l'un ou l'autre camp sont aisément accessibles.
Comme dans Graal de Philip Michaels (un nom de même forme que Charles Williams), le calice sacré est ambivalent, apportant des bienfaits aux "bons", mais aussi le mal à leurs adversaires...
J'ai surtout remarqué le nom d'un personnage, l'éditeur Stephen Persimmons. Dans un livre qu'il va éditer est envisagée l'hypothèse que le Graal est conservé dans une petite paroisse anglaise; les épreuves tombent sous les yeux du père de Stephen, Gregory, ésotériste qui décide de s'emparer du Graal pour utiliser ses pouvoirs à des fins personnelles.
Le nom de l'éditeur est doré
STEPHEN / PERSIMMONS = 87/141 = 29/47
et le rapport se réduit en 29/47, 7e et 8e nombres de Lucas, équivalents par leurs rangs à 13/21 dans la suite de Fibonacci. Je rappelle que les suites de Fibonacci et Lucas sont les plus importantes suites additives; leur parenté ressort clairement de la similitude des équations donnant leurs termes de rang n :
Fn = (φn – ψn) / (φ – ψ)
Ln = (φn + ψn) / (φ + ψ)
(plus d'explications ici)
C'est donc Stephen/Persimmons = 29/47 qui ouvre l'accès au Saint/Graal = 21/13; l'expression apparaît aussi à de multiples reprises dans le roman. Le nom persimmon ("kaki" en anglais) semble choisi par un francophone en référence à Percival, quêteur du Graal (par monts et par vals). Il me rappelle Percival Bartlebooth rue Simon-Crubellier, "Stéphane" étant par ailleurs le nom sous lequel Pontalis a présenté le cas Perec.
13-21 et 29-47 ont pour moi un fort écho. Après ma découverte du 8/9/08, j'ai cherché un forum jungien où la faire partager, et celui qui s'est imposé était Unus Mundus, dont les membres ont volontiers recours au diminutif UM. J'y ai aussitôt reconnu les lettres de rangs 21-13, mais il m'a fallu deux ans pour m'aviser que chaque membre avait un identifiant propre, son rang d'arrivée au forum, et que j'avais ainsi le numéro 47. Je me suis alors demandé qui était le 29, et c'était quelqu'un qui n'était pas intervenu sur le forum depuis mon arrivée, l'écrivain de SF Al Attanasio, dont j'avais deux des trois romans traduits en français.
Sans relation avec cette constatation, Attanasio intervint peu après sur le forum, précisément en réponse à un post de ma part concernant l'atbash. Je poursuivis par ce post où j'évoquais le Symbole d'Athanase à propos de son nom, qui peut signifier "non-mort".
Ce symbole de la Trinité n'est pas dû à Athanase lui-même, moine du 4e siècle, mais a illustré plus tard son Credo, dont une partie est citée dans La guerre du Graal, page 55 :
La guerre du Graal est paru dans la collection Bibliothèque de l'insolite qui a pour format 21 x 13 cm, format idéalement fibonaccien peu courant, parfois choisi à dessein, par exemple pour la collection Nombre d'or.
Si un format très courant pour les poches est 11 x 18 cm (nombres de la suite de Lucas, se poursuivant par 29-47), format maintenant adopté par J'ai lu, Graal paru en 1991 est encore au vieux format 11 x 16,5.
A propos de nombre d'or, j'ai rencontré 87-141 il y a deux ans lorsque Claudine Chollet m'a contacté. Elle venait d'écrire Polycarpe Le Nombre d'Or (format 20 x 13), et avait découvert ma page sur le nombre d'or dans la collection Baleine. Elle avait écrit un Poulpe, n° 228 dans la collection, et elle put vérifier qu'il s'agissait du 141e Poulpe, la collection ayant par ailleurs publié 87 non-Poulpes...
Dans le billet suivant de Quaternité, j'évoquais mon billet Blogruz en hommage au 8 septembre 2008 vulgaire ou 1er Absolu 136 de l'ère pataphysique, composé la veille alors que j'ignorais que ce jour je découvrirais la relation sur le 4/4/44 (abordée dans le billet suivant).
Il y était question de gidouilles, de spirales basées sur le nombre d'or installées par un artiste dans un parc de Cambridge, et une coïncidence additionnelle que j'avais découverte était le nom de l'artiste David Phillips en rapport d'or gématrique avec la mention artist qui lui était accolée, 141/87. Je remarque que ce nom est encore de la même forme que Michaels et Williams, prénoms suffixés par "s" (pour son, "fils").
J'ai jusqu'ici évoqué le cas Attanasio à trois reprises sur Quaternité, la dernière fois dans le billet J'm'en câlisse, explorant les anagrammes de Cassiel, un des anges des films de Wenders, Cassiel qui dans Si loin si proche s'incarne en l'oncle Karl. Si je remarquais
KARL / CASSIEL = 42/68,
autre relation fibo essentielle, j'omettais de signaler
JMEN / CALISSE = 42/68,
et le lien entre le câlisse québecquois et le Graal peut apparaître en sommant les rapports presque équivalents :
13/21 ≈ 29/47 ≈ (13+29)/(21+47) = 42/68
Mes rangements m'ont aussi amené à exhumer un roman qui m'avait plu jadis, Replay de Ken Grimwood (1986), que je me suis empressé de relire, avec délectation. Un détail en a été éclairant : au cours d'une de ses vies, Jeff est devenu écrivain, et a connu un certain succès avec le recueil poétique La harpe sur les saules, titre venant du psaume 136 ou 137 (selon les Bibles), Aux bords des fleuves de Babylone, d'une importance certaine dans mes premières recherches, faisant notamment l'objet d'un jeu subtil dans Quatuor de Vikram Seth.
Au second verset du psaume, les tristes exilés ont pendu leurs harpes sur les saules, détail qui ne pouvait faire sens pour moi avant mes recherches sur Cassiel-Claisse, m'ayant mené à une page d'anagrammes du latin salices, "saules", qui apparaît sous cette forme dans une version du psaume :
Le mot "saule" m'avait ensuite fait rebondir sur la "colonne", Saüle en allemand, et la Siegessaüle affectionnée par Damiel et Cassiel (joué par l'acteur Otto Sander mort récemment),et une nouvelle recherche salices cassiel m'avait amené à la tragicomédie biblique en latin Ionas, où le mot salices apparaît parce que Jonas, appelé par sa mission prophétique, a laissé sa flûte pendue aux saules. Il m'est maintenant clair que c'est une allusion au psaume 136 de la Vulgate, et ceci éveille de nouvelles intrications :
- Ionas est la forme grécisée de l'hébreu Iona, nom du prophète qui est aussi le nom commun "colombe".
- Précisément l'ancien ange devenu homme dans Les ailes du désir est Peter Falk, jouant son propre rôle de Columbo (devenu Nathaniel dans le remake américain).
- Le latin columba diffère d'une lettre de columna, "colonne", et j'observais dans ce billet évoquant ce psaume 136 que son original hébreu est vraisemblablement corrompu, par une erreur probable d'une lettre pour une autre.
- En hébreu ces saules sont des 'aravim, pluriel de 'arav, ORB, fréquemment cité parce que les 6 arrangements de ces trois lettres font tous sens en hébreu (l'erreur ci-dessus venait probablement d'une confusion anagrammatique entre deux autres mots trilittères).
- La seule forme ORB admet de multiples acceptions, comme verbe "mêler", "remplacer", "gager", "être doux", comme substantif "mélange", "trame", "soir", "corbeau", "saule"... A noter l'opposition dans le récit du Déluge entre le corbeau, 'orev, qui ne revient pas, et la colombe, iona, qui revient avec un rameau de verdure. ORB est encore l'Arabie (et incidemment le mot Europe est de même étymologie ).
- Le verbe RBO signifie "être carré", dont dérive ARBO, "quatre". Ces mots ont pour valeurs 272, double de 136, et 273, somme de 136 et 137, les deux numéros d'ordre du psaume.
- Ce billet m'avait amené, par hasard, au roman Quatuor de Vikram Seth où j'eus la surprise de trouver des jeux sur ce psaume 136, or Damiel de Wenders est devenu Seth dans le remake américain...
Bref tout ceci est encore vertigineux, et nécessiterait probablement un billet entier pour essayer d'en "démêler" tous les fils.
Je vais achever sur un autre cas lié au rangement de ma "bibliothèque". Il y a quelques années j'ai acheté un numéro de la revue Mondes étranges, pour voir ce que c'était; pas grand-chose à en dire par rapport aux autres revues consacrées au paranormal, sinon une belle qualité de la maquette. Je remarquai ensuite que la revue portait l'identifiant ISBN M 05387, présent sur chaque exemplaire, suivi du numéro propre dans la série, ainsi cette première revue avait le numéro 05387 - 5, son sujet principal étant Les Univers Parallèles.
Je n'avais pas vu ce 5387 en achetant la revue, or 53-87 m'est significatif, correspondant aux intervalles entre les dates connues des événements de 1944 :
- 11 février, fracture du pied de Jung, expédié à la clinique de Haemmerli;
- 4 avril, lever de Jung et alitement de Haemmerli, 53 jours après le 11/2;
- 30 juin, mort de Haemmerli (très voisine de la sortie de l'hôpital de Jung), 87 jours après le 4/4.
53-87 est le partage doré optimal de la somme 140, remarquable car à Jung-Haemmerli correspondent les valeurs numériques proches 52-84, également en rapport doré. Je suis revenu à maintes reprises sur la correspondance avec les mêmes valeurs numériques des noms hébreux Elie-Enoch, les deux seuls personnages de l'Ancien Testament montés au ciel de leur vivant.
En mai 2011, ce billet m'amenait à une autre équivalence dorée en hébreu, le couple soleil-lune, 'hama et levana, 53-87, encore remarquable car en 1950 Jung avait gravé, à gauche et à droite de Télesphore symbolisant sa guérison de 1944, les symboles du soleil et de la lune.
La pierre de Bollingen pourrait ainsi correspondre à un exact calendrier de la maladie de 44 :
Cet autre billet m'amenait à d'autres développements, avec le soleil et la lune "yeux de Dieu", ce que j'ai failli rappeler dans le billet précédent avec Flicker où Jonathan Gates (83-52) est confronté au groupe Oculus Dei, supposé commandité par le Vatican pour lutter contre la secte des orphelins cathares.
Depuis que j'ai découvert l'identifiant 5387 de cette revue Mondes Etranges il m'arrive d'en acheter un numéro quand il me tombe sous les yeux, mais rien jusqu'ici ne m'avait semblé digne d'un commentaire, jusqu'à ce que mes rangements m'amènent à exhumer une revue de 1999, Les Mondes Parallèles, que j'ai peut-être achetée pareillement pour voir, mais je n'ai aucun souvenir réel de comment elle est arrivée ici.
Toujours est-il que l'identifiant ISBN de cette revue est 5284 (détail du scan précédent où j'avais ajouté la bande inférieure d'une revue Mondes Etranges).
C'est pour moi totalement ébouriffant car je crois bien avoir recherché quelle aurait été la revue 5284, sans résultat. Je n'ai trouvé aucun répertoire des identifiants ISBN des revues, mais mes investigations m'ont au moins permis de m'assurer que la proximité de ces identifiants 5284 et 5387 n'avait rien à voir avec la similitude des titres ou thèmes des deux revues, et avoir en ma possession un Mondes Parallèles ainsi qu'un Mondes Etranges traitant d'Univers Parallèles me confirme que nous vivons dans d'Etranges Univers...
Je rappelle que 52-84 et 53-87 sont non seulement des couples dorés étroitement associés à l'échange Jung-Haemmerli, mais qu'ils ont des correspondances avec des paires de mots hébreux étroitement liés, Elie-Enoch et Soleil-Lune, or mon unique numéro de Mondes Parallèles a sur sa couverture un Shin, illustrant l'article Le pouvoir guérisseur des lettres hébraïques, de Marie Elia (probable pseudo en référence à Elie).
Je passe sur les contenus de ces revues pour en venir à une autre coïncidence issue d'une recherche "5284" "les mondes parallèles", pour voir si la revue existait encore. Les résultats se réduisaient à 20 en ce 20 février, rien en rapport avec la revue, mais le dernier lien pointait vers un site de streaming répertoriant 6651 films, dont Paradoxe Les mondes parallèles indexé 93, et Les vestiges du jour indexé 5284 :
J'ai conté ici la série de hasards qui m'a mené en août dernier, au moment où j'étais plongé dans la trilogie de CS Lewis, à découvrir Les ombres du coeur, film relatant un épisode réel de la vie de Lewis, en consultant sur un site de streaming la liste des rôles d'Anthony Hopkins, lequel m'a particulièrement frappé dans Les vestiges du jour, précisément, au titre si parallèle à Les ombres du coeur que je m'y suis mépris jusqu'à la rédaction de ce billet.
Je ne l'avais pas lu, et n'avais pas manqué grand-chose car je partage largement l'avis de ce blogmestre. Cette histoire du calice ayant recueilli le sang du Christ qui aurait été forgé par Lucifer est vraiment mal construite, bien que l'idée soit quelque peu jungienne.
Un détail a cependant fait tilt : après un drame sanglant provoqué par l'objet maléfique en l'an de grâce 926, le Vatican l'a récupéré et mis en lieu sûr, son secret étant transmis par la confrérie des Rois Pêcheurs. Au fil des générations (si l'on peut dire au Vatican), l'idée d'un maléfice s'est atténuée, et semble absurde à un ambitieux cardinal qui découvre l'objet un 31 août; il en fait la pièce maîtresse d'une exposition destinée à redorer le blason de l'Eglise.
Le 31/08 vulgaire, Blog Day des internautes, est aussi le 21/13 du calendrier pataphysique, et cette date m'est chère pour de multiples raisons. C'est notamment le 31 août 2008 que la lecture de Des jours et des nuits m'a ramené vers Jung, et conduit à l'intuition du matin du 8 septembre, premier jour de l'an 136 pataphysique. Je découvrirais ensuite que Haemmerli/Jung = 84/52 = 21/13, avec 84+52 = 136.
Je n'ai donc pas raté un seul 31/08 sur Quaternité, avec 5 billets publiés à cette date de 2009 à 2013, mais la date me séduisait déjà précédemment, pour 31/8 renversement de 8/13, autre rapport fibonaccien, si bien que le 31/8/8 était publié un article sur mon autre blog Blogruz.
Je suis contraint de répéter tout ceci pour mieux permettre d'évaluer la coïncidence de la version française de Graal, où l'expression Saint-Graal apparaît à maintes reprises à partir de ce 31/08, 21/13 pataphysique, or
SAINT / GRAAL = 63/39 = 21/13.
Bien sûr je doute que l'auteur ait connu le calendrier pataphysique, et de toute façon le Graal était pour lui Holy Grail.
Cette apparition du Graal un 31 août a pour moi un puissant écho avec ce billet, où j'étudiais l'utilisation par Ricardo Viñes du code de La Jangada, le roman de Verne débutant par un long cryptogramme qui ne sera décodé qu'à l'ultime moment où va être pendu Joam Garral, un 31 août à 9 h. J'avais remarqué que le chiffre choisi par Viñes, 31891 correspondant au nom de sa bien-aimée MARIA = (1)3-1-(1)8-9-1, était fort proche de la date essentielle de La Jangada, le 31/8 à 9 h où va être pendu Garral. Ce nom a été rapproché de Graal, notamment dans Jules Verne initié et initiateur par Michel Lamy, lequel souligne que le roman s'achève sur la phrase
« À une lettre près, disait-il, Lina, Liane, n'est-ce pas la même chose ? »Le cryptogramme est en outre transmis par un nommé Torres, anagramme de "trésor".
Diverses circonstances m'ont conduit à des recherches dans ma bibliothèque, et à exhumer La guerre du Graal, de l'anglais Charles Williams, acquis jadis en solderie mais jamais terminé. L'actualité m'a fait passer outre à mes réticences, et enfin lire ce roman de 1930, en m'étonnant de ses ressemblances avec Cette hideuse puissance (1945), le 3e volet de la trilogie cosmique de CS Lewis dont il a été question ici et là. De fait l'influence de Williams sur Lewis constitue l'essentiel de la brève fiche wiki.fr sur l'auteur.
La fiche anglaise est plus prolixe et rapporte une belle coïncidence : en 1936 Williams lut The Allegory of Love de Lewis et en fut si impressionné qu'il envoya aussitôt une lettre admirative à l'auteur; dans le même temps Lewis découvrait The Place of the Lion de Williams et envoyait une lettre admirative à l'auteur; les lettres se seraient croisées.
Ceci me rappelle fort ma rencontre avec Jean-Pierre Le Goff en 2001, dans des circonstances similaires mais sans cet envoi simultané de lettres.
En 1939 Williams s'est installé à Oxford et est devenu tout naturellement membre des Inklings, rejoignant leurs réunions hebdomadaires avec notamment Tolkien et Lewis. Je relève à ce propos une coïncidence : le chapitre 14 de La guerre du Graal est intitulé La bible de Mme Hippy, or Le Seigneur des Anneaux a été souvent cité comme bible du mouvement hippie (ou hippy) dans les années 60 (Narnia de Lewis aussi, à moindre titre). La provenance du mot "hippy" reste aujourd'hui incertaine, et il est fascinant de le trouver chez un Inkling.
Cette bible est un livre annoté par le locataire de Mme Hippy, assassiné, et elle réapparaît page 233 de l'édition française Terrain vague avec une étrange coquille :
Tant que le ciel et la terre ne passeront pas, il ne disparaîtra pas de la Loi un seul iota, assurait Matthieu (5,18) dans la Bible même, et cette coquille pourrait révéler que le moment critique est proche...
Ce "bble" fait en outre écho pour moi avec Babel, qui en hébreu s'écrit avec les seules consonnes BBL, mot de la plus haute importance dans ma recherche jungienne, en lien étroit avec le "lion" présent dans la coïncidence Williams-Lewis; The Place of the Lion, roman suivant de Williams, montrait l'irruption d'archétypes dans la vie courante, ce qui est fort jungien, et je suis émerveillé que le hasard m'amène à étudier ici un Charles après avoir consacré l'essentiel du billet précédent à un Theodore (Roszak).
J'en viens enfin au roman, dont certaines éditions font quelque peu appel au psychédélisme hippie... Il apparaîtra probablement fastidieux à un lecteur blasé de thrillers aux multiples péripéties, mais le replacer en son temps devrait lui donner une appréciation plus favorable. Il soutient fort bien la comparaison avec Cette hideuse puissance, me semblant moins manichéen et présentant un échantillonnage plus ordinaire de personnages, dont les raisons pour choisir l'un ou l'autre camp sont aisément accessibles.
Comme dans Graal de Philip Michaels (un nom de même forme que Charles Williams), le calice sacré est ambivalent, apportant des bienfaits aux "bons", mais aussi le mal à leurs adversaires...
J'ai surtout remarqué le nom d'un personnage, l'éditeur Stephen Persimmons. Dans un livre qu'il va éditer est envisagée l'hypothèse que le Graal est conservé dans une petite paroisse anglaise; les épreuves tombent sous les yeux du père de Stephen, Gregory, ésotériste qui décide de s'emparer du Graal pour utiliser ses pouvoirs à des fins personnelles.
Le nom de l'éditeur est doré
STEPHEN / PERSIMMONS = 87/141 = 29/47
et le rapport se réduit en 29/47, 7e et 8e nombres de Lucas, équivalents par leurs rangs à 13/21 dans la suite de Fibonacci. Je rappelle que les suites de Fibonacci et Lucas sont les plus importantes suites additives; leur parenté ressort clairement de la similitude des équations donnant leurs termes de rang n :
Fn = (φn – ψn) / (φ – ψ)
Ln = (φn + ψn) / (φ + ψ)
(plus d'explications ici)
C'est donc Stephen/Persimmons = 29/47 qui ouvre l'accès au Saint/Graal = 21/13; l'expression apparaît aussi à de multiples reprises dans le roman. Le nom persimmon ("kaki" en anglais) semble choisi par un francophone en référence à Percival, quêteur du Graal (par monts et par vals). Il me rappelle Percival Bartlebooth rue Simon-Crubellier, "Stéphane" étant par ailleurs le nom sous lequel Pontalis a présenté le cas Perec.
13-21 et 29-47 ont pour moi un fort écho. Après ma découverte du 8/9/08, j'ai cherché un forum jungien où la faire partager, et celui qui s'est imposé était Unus Mundus, dont les membres ont volontiers recours au diminutif UM. J'y ai aussitôt reconnu les lettres de rangs 21-13, mais il m'a fallu deux ans pour m'aviser que chaque membre avait un identifiant propre, son rang d'arrivée au forum, et que j'avais ainsi le numéro 47. Je me suis alors demandé qui était le 29, et c'était quelqu'un qui n'était pas intervenu sur le forum depuis mon arrivée, l'écrivain de SF Al Attanasio, dont j'avais deux des trois romans traduits en français.
Sans relation avec cette constatation, Attanasio intervint peu après sur le forum, précisément en réponse à un post de ma part concernant l'atbash. Je poursuivis par ce post où j'évoquais le Symbole d'Athanase à propos de son nom, qui peut signifier "non-mort".
Ce symbole de la Trinité n'est pas dû à Athanase lui-même, moine du 4e siècle, mais a illustré plus tard son Credo, dont une partie est citée dans La guerre du Graal, page 55 :
(Si le Christ est Un,) ce n'est pas par la conversion de la Divinité en la Chair, mais par l'assomption de l'homme en Dieu.Je remarque que 63-39 (Saint-Graal) comme 87-141 sont les triples des Fibos 21-13 et Lucas 29-47. Pacioli a nommé le nombre d'or "divine proportion" parce qu'il constitue une harmonie entre trois termes, assimilés à la Trinité.
La guerre du Graal est paru dans la collection Bibliothèque de l'insolite qui a pour format 21 x 13 cm, format idéalement fibonaccien peu courant, parfois choisi à dessein, par exemple pour la collection Nombre d'or.
Si un format très courant pour les poches est 11 x 18 cm (nombres de la suite de Lucas, se poursuivant par 29-47), format maintenant adopté par J'ai lu, Graal paru en 1991 est encore au vieux format 11 x 16,5.
A propos de nombre d'or, j'ai rencontré 87-141 il y a deux ans lorsque Claudine Chollet m'a contacté. Elle venait d'écrire Polycarpe Le Nombre d'Or (format 20 x 13), et avait découvert ma page sur le nombre d'or dans la collection Baleine. Elle avait écrit un Poulpe, n° 228 dans la collection, et elle put vérifier qu'il s'agissait du 141e Poulpe, la collection ayant par ailleurs publié 87 non-Poulpes...
Dans le billet suivant de Quaternité, j'évoquais mon billet Blogruz en hommage au 8 septembre 2008 vulgaire ou 1er Absolu 136 de l'ère pataphysique, composé la veille alors que j'ignorais que ce jour je découvrirais la relation sur le 4/4/44 (abordée dans le billet suivant).
Il y était question de gidouilles, de spirales basées sur le nombre d'or installées par un artiste dans un parc de Cambridge, et une coïncidence additionnelle que j'avais découverte était le nom de l'artiste David Phillips en rapport d'or gématrique avec la mention artist qui lui était accolée, 141/87. Je remarque que ce nom est encore de la même forme que Michaels et Williams, prénoms suffixés par "s" (pour son, "fils").
KARL / CASSIEL = 42/68,
autre relation fibo essentielle, j'omettais de signaler
JMEN / CALISSE = 42/68,
et le lien entre le câlisse québecquois et le Graal peut apparaître en sommant les rapports presque équivalents :
13/21 ≈ 29/47 ≈ (13+29)/(21+47) = 42/68
Mes rangements m'ont aussi amené à exhumer un roman qui m'avait plu jadis, Replay de Ken Grimwood (1986), que je me suis empressé de relire, avec délectation. Un détail en a été éclairant : au cours d'une de ses vies, Jeff est devenu écrivain, et a connu un certain succès avec le recueil poétique La harpe sur les saules, titre venant du psaume 136 ou 137 (selon les Bibles), Aux bords des fleuves de Babylone, d'une importance certaine dans mes premières recherches, faisant notamment l'objet d'un jeu subtil dans Quatuor de Vikram Seth.
Au second verset du psaume, les tristes exilés ont pendu leurs harpes sur les saules, détail qui ne pouvait faire sens pour moi avant mes recherches sur Cassiel-Claisse, m'ayant mené à une page d'anagrammes du latin salices, "saules", qui apparaît sous cette forme dans une version du psaume :
Le mot "saule" m'avait ensuite fait rebondir sur la "colonne", Saüle en allemand, et la Siegessaüle affectionnée par Damiel et Cassiel (joué par l'acteur Otto Sander mort récemment),et une nouvelle recherche salices cassiel m'avait amené à la tragicomédie biblique en latin Ionas, où le mot salices apparaît parce que Jonas, appelé par sa mission prophétique, a laissé sa flûte pendue aux saules. Il m'est maintenant clair que c'est une allusion au psaume 136 de la Vulgate, et ceci éveille de nouvelles intrications :
- Ionas est la forme grécisée de l'hébreu Iona, nom du prophète qui est aussi le nom commun "colombe".
- Précisément l'ancien ange devenu homme dans Les ailes du désir est Peter Falk, jouant son propre rôle de Columbo (devenu Nathaniel dans le remake américain).
- Le latin columba diffère d'une lettre de columna, "colonne", et j'observais dans ce billet évoquant ce psaume 136 que son original hébreu est vraisemblablement corrompu, par une erreur probable d'une lettre pour une autre.
- En hébreu ces saules sont des 'aravim, pluriel de 'arav, ORB, fréquemment cité parce que les 6 arrangements de ces trois lettres font tous sens en hébreu (l'erreur ci-dessus venait probablement d'une confusion anagrammatique entre deux autres mots trilittères).
- La seule forme ORB admet de multiples acceptions, comme verbe "mêler", "remplacer", "gager", "être doux", comme substantif "mélange", "trame", "soir", "corbeau", "saule"... A noter l'opposition dans le récit du Déluge entre le corbeau, 'orev, qui ne revient pas, et la colombe, iona, qui revient avec un rameau de verdure. ORB est encore l'Arabie (et incidemment le mot Europe est de même étymologie ).
- Le verbe RBO signifie "être carré", dont dérive ARBO, "quatre". Ces mots ont pour valeurs 272, double de 136, et 273, somme de 136 et 137, les deux numéros d'ordre du psaume.
- Ce billet m'avait amené, par hasard, au roman Quatuor de Vikram Seth où j'eus la surprise de trouver des jeux sur ce psaume 136, or Damiel de Wenders est devenu Seth dans le remake américain...
Bref tout ceci est encore vertigineux, et nécessiterait probablement un billet entier pour essayer d'en "démêler" tous les fils.
Je vais achever sur un autre cas lié au rangement de ma "bibliothèque". Il y a quelques années j'ai acheté un numéro de la revue Mondes étranges, pour voir ce que c'était; pas grand-chose à en dire par rapport aux autres revues consacrées au paranormal, sinon une belle qualité de la maquette. Je remarquai ensuite que la revue portait l'identifiant ISBN M 05387, présent sur chaque exemplaire, suivi du numéro propre dans la série, ainsi cette première revue avait le numéro 05387 - 5, son sujet principal étant Les Univers Parallèles.
Je n'avais pas vu ce 5387 en achetant la revue, or 53-87 m'est significatif, correspondant aux intervalles entre les dates connues des événements de 1944 :
- 11 février, fracture du pied de Jung, expédié à la clinique de Haemmerli;
- 4 avril, lever de Jung et alitement de Haemmerli, 53 jours après le 11/2;
- 30 juin, mort de Haemmerli (très voisine de la sortie de l'hôpital de Jung), 87 jours après le 4/4.
53-87 est le partage doré optimal de la somme 140, remarquable car à Jung-Haemmerli correspondent les valeurs numériques proches 52-84, également en rapport doré. Je suis revenu à maintes reprises sur la correspondance avec les mêmes valeurs numériques des noms hébreux Elie-Enoch, les deux seuls personnages de l'Ancien Testament montés au ciel de leur vivant.
En mai 2011, ce billet m'amenait à une autre équivalence dorée en hébreu, le couple soleil-lune, 'hama et levana, 53-87, encore remarquable car en 1950 Jung avait gravé, à gauche et à droite de Télesphore symbolisant sa guérison de 1944, les symboles du soleil et de la lune.
La pierre de Bollingen pourrait ainsi correspondre à un exact calendrier de la maladie de 44 :
Cet autre billet m'amenait à d'autres développements, avec le soleil et la lune "yeux de Dieu", ce que j'ai failli rappeler dans le billet précédent avec Flicker où Jonathan Gates (83-52) est confronté au groupe Oculus Dei, supposé commandité par le Vatican pour lutter contre la secte des orphelins cathares.
Depuis que j'ai découvert l'identifiant 5387 de cette revue Mondes Etranges il m'arrive d'en acheter un numéro quand il me tombe sous les yeux, mais rien jusqu'ici ne m'avait semblé digne d'un commentaire, jusqu'à ce que mes rangements m'amènent à exhumer une revue de 1999, Les Mondes Parallèles, que j'ai peut-être achetée pareillement pour voir, mais je n'ai aucun souvenir réel de comment elle est arrivée ici.
Toujours est-il que l'identifiant ISBN de cette revue est 5284 (détail du scan précédent où j'avais ajouté la bande inférieure d'une revue Mondes Etranges).
C'est pour moi totalement ébouriffant car je crois bien avoir recherché quelle aurait été la revue 5284, sans résultat. Je n'ai trouvé aucun répertoire des identifiants ISBN des revues, mais mes investigations m'ont au moins permis de m'assurer que la proximité de ces identifiants 5284 et 5387 n'avait rien à voir avec la similitude des titres ou thèmes des deux revues, et avoir en ma possession un Mondes Parallèles ainsi qu'un Mondes Etranges traitant d'Univers Parallèles me confirme que nous vivons dans d'Etranges Univers...
Je rappelle que 52-84 et 53-87 sont non seulement des couples dorés étroitement associés à l'échange Jung-Haemmerli, mais qu'ils ont des correspondances avec des paires de mots hébreux étroitement liés, Elie-Enoch et Soleil-Lune, or mon unique numéro de Mondes Parallèles a sur sa couverture un Shin, illustrant l'article Le pouvoir guérisseur des lettres hébraïques, de Marie Elia (probable pseudo en référence à Elie).
Je passe sur les contenus de ces revues pour en venir à une autre coïncidence issue d'une recherche "5284" "les mondes parallèles", pour voir si la revue existait encore. Les résultats se réduisaient à 20 en ce 20 février, rien en rapport avec la revue, mais le dernier lien pointait vers un site de streaming répertoriant 6651 films, dont Paradoxe Les mondes parallèles indexé 93, et Les vestiges du jour indexé 5284 :
J'ai conté ici la série de hasards qui m'a mené en août dernier, au moment où j'étais plongé dans la trilogie de CS Lewis, à découvrir Les ombres du coeur, film relatant un épisode réel de la vie de Lewis, en consultant sur un site de streaming la liste des rôles d'Anthony Hopkins, lequel m'a particulièrement frappé dans Les vestiges du jour, précisément, au titre si parallèle à Les ombres du coeur que je m'y suis mépris jusqu'à la rédaction de ce billet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire