31.8.13

Eve & Adam


  Je poursuis mes investigations sur Cette hideuse puissance de CS Lewis, étudié dans les deux précédents billets, qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lus tant la principale coïncidence abordée ici est significative en elle-même.
  J'y viens au plus vite. A la tête des mauvais de Belbury il y a donc Alcasan, étudié dans le billet précédent. A la tête des bons de Ste-Anne il y a Ransom, héros des deux précédents volets de la trilogie, appelé désormais Fisher-King, le Directeur, ou le Pendragon, mais un rôle essentiel est dévolu à une jeune femme, Jane, épouse de Mark Studdock qui a rejoint les mauvais de Belbury, lesquels ne lui ont offert un emploi valorisant que dans l'espoir d'attirer de leur côté Jane, dont les exceptionnels talents médiumniques serviraient leur projet.
  Le nom de jeune fille de Jane est mentionné, Tudor, et il semble important pour ceux de Ste-Anne qu'elle soit apparentée aux Tudor de Warwick.
  Il m'importe bien plus d'avoir imaginé un personnage nommé Jeanne-Eve Turdo pour un de mes projets romanesques inaboutis.

  J'y reviendrai, mais je donne d'abord l'autre élément de la coïncidence, qui la transcende en quelque chose d'exceptionnel, au-delà de l'imaginable.
  J'ai l'honneur de l'amitié de Philippe Kerbellec, exégète autodidacte de Roussel, auteur de deux livres publiés sur l'énigmatique personnage. Phi continue de scruter son oeuvre, et le 21 août il me confiait par mèl sa dernière trouvaille sur un épisode de Locus Solus (1914).
  Comme souvent chez Roussel, le lecteur est confronté à une situation totalement loufoque, qui ne sera explicitée que bien des pages plus loin. En l'occurrence il s'agit, au début du chapitre 4, de Gérard Lauwerys montré oignant d'un onguent rose un Enfant Jésus de pierre, et lui confectionnant un bonnet avec des fibres tirées de déchets de poires. Ensuite Lauwerys écrit un long poème avec une épine de rose. Je passe sur moult autres détails bizarres.
  Si une explicitation vient ensuite, le lecteur averti sait qu'elle ne lui donnera pas les réelles raisons de ces bizarreries, à chercher dans des jeux de mots issus du fameux "procédé" rousselien. Il s'agit de synonymies, souvent pêchées dans le Bescherelle, et Phi venait de découvrir que Roussel avait joué ici avec les variétés de poires d'hiver, dont l'épine, décrite ainsi dans le Bescherelle :
   Quant au visage (ou poire) du petit Jésus oint d'un onguent rose, il doit certainement beaucoup au petit-oin (ou petit-oint). J'ai choisi ici la définition du Dictionnaire de la culture des arbres et de l'aménagement des forêts, parce qu'elle est précédée de la Rousseline qui a pu retenir notre auteur :
   Quelques jours plus tard, le 25, Phi me signalait un autre probable jeu piriforme. Lauwerys est prisonnier d'un brigand calabrais qui demande une rançon exorbitante pour le libérer. La situation est sans espoir (mais pas sans poires), jusqu'à ce qu'une amie de la femme de Lauwerys, Eveline Bréger dont la beauté lui a permis un splendide mariage, donne généreusement la rançon libératrice. Voici la définition de la belle-et-bonne du Bescherelle :

  J'ai jadis particulièrement scruté cet épisode, mais j'avais oublié ce nom Eveline Bréger lorsque j'ai imaginé en 2003 le personnage d'Adam Breger, narrateur dans mon projet de roman Le parfum de l'amant d'Anouar.
  Je vais revenir sur ces projets, mais je veux d'abord souligner qu'il n'y a rien de spécialement extraordinaire à cette homonymie, comme à l'anagramme Tudor-Turdo. C'est d'abord leur découverte presque simultanée, en ce mois d'août 2013, qui est remarquable, et surtout l'attribution à mes personnages des prénoms Eve et Adam.
  L'ahurissant vient ensuite. Le précédent billet m'a conduit, alors que Phi ne m'avait pas rappelé l'existence d'Eveline Bréger, à développer le couple roi-reine (rwa-ren en pensant à l'aristocratique Raoul de Warren); une réminiscence me souffla qu'un chapitre de Jung avait ce titre, et c'est en fait la 4e des 6 parties de Mysterium Coniuctionis qui est titrée Rex et Regina. La 5e partie a pour titre Adam et Eve ! Voici les titres des 6 parties :
Les composants de la conjonction
Les paradoxes
Les personnifications des opposés
Rex et Regina
Adam et Eve
La conjonction
  C'est en grande partie une homonymie Ogier qui a été responsable de ce développement, sans lequel j'aurais traité le cas de Jane Tudor dans le précédent billet.

  C'est à partir de 1998 qu'il m'est venu des velléités d'exploiter mes découvertes littéraires sous forme de fiction. Ce fut d'abord le projet Novel Roman, dont j'ai souvent parlé, notamment pour l'exacte homonymie d'un de ses personnages Noël Morvan (anagramme de Novel Roman) avec un personnage d'un roman à l'eau de rose (mais pas la rose à épine de Lauwerys).
  Le projet était bien avancé lorsque JB Pouy me proposa d'écrire un roman pour sa nouvelle collection Pierre de Gondol. J'abandonnais donc Novel Roman pour écrire pendant l'été 99 Sous les pans du bizarre. Candide, j'y imaginais un succès qui m'aurait permis de continuer sur ma lancée, et l'approche du 21e siècle me fit concevoir l'idée du Roman du siècle, imposant une parution proche du 1er janvier 2001.
  Mais la parution des Pans tarda, jusqu'en novembre 2000, et le succès attenduno code in the Spanish translation ne fut pas au rendez-vous, malgré l'achat des droits par un éditeur catalan qui remboursa le Seuil des frais engagés. J'eus alors l'idée de recycler le Roman du siècle dans un autre projet, Indécente (L'), destiné à la collection Pierre de Gondol, mais le libraire de Douze maîtres au carré s'y trouverait métamorphosé en Léon de Pridegor (anagramme de lettres) éditeur à l'enseigne des Treize mérous d'occase.
  Cette anagramme phonétique avait grandement inspiré l'intrigue : Léon éditait les oeuvres de Jeanne-Eve Turdo, auteure disparue en 1941 de 13 enquêtes d'un détective privé sourd-muet surnommé le Mérou. Je ne me souviens plus de toutes les raisons qui m'ont amené à ce nom. Il y avait l'acronyme très rousselien JET, la nécessité d'avoir le nom total en 14 lettres, car un codage révélait qu'un 14e Mérou supposé inachevé était en fait bel et bien terminé.
  Turdo me faisait penser au turbot, autre poisson, et j'avais pensé à l'anagramme Tudor. Aujourd'hui je découvre que turdo signifie "grive" en portugais, du latin turdus.

  Alors que je me suis parfaitement rappelé avoir déjà lu les deux premiers volets de la trilogie de Lewis, acquise à sa parution en 1979 chez Néo, il ne s'est rien passé de tel pour Cette hideuse puissance, et j'imagine avoir été jadis vite lassé par ce texte, et n'être pas arrivé au nom de Jane Tudor, mentionné une seule fois.
  Jane est donc la principale alliée de Ransom, dont l'unique interlocutrice dans le volet précédent de la trilogie était l'Eve de Perelandra (Vénus), planète au stade édénique avant la chute, où le couple primordial correspondant à Adam et Eve est aussi nommé le Roi et la Reine.
  Dans le dernier chapitre de Cette hideuse puissance, l'eldil (l'ange) de Vénus descend à Ste-Anne pour emmener Ransom, avec toutes les qualités traditionnelles de Vénus-Aphrodite, ce qui déclenche une fougue génésique irrépressible chez tous les animaux. "Cela devient indécent" profère un résident de Ste-Anne, ce à quoi réplique Ransom :
Au contraire, cela devient décent, dans l'ancien sens du mot decens, approprié. Vénus elle-même est sur Ste-Anne.
  Avant son départ pour Perelandra, les derniers mots de Ransom sont pour Jane, à laquelle il demande de renouer avec son mari, et de faire des enfants. Nous ne sommes pas loin du Croissez et multipliez adressé à Adam et Eve.
  Dans mon projet, "l'indécente" est Tine Dencel (anagramme) qui aiguille Léon vers le décodage du message caché dans l'oeuvre de Jeanne-Eve Turdo.

  J'ai quelque peu avancé dans le projet, mais le Seuil a décidé l'arrêt de la collection Gondol avant qu'un contrat fût signé. Je me suis lancé en 2003 sur un autre projet, Le parfum de l’amant d’Anouar.
  Adam Breger y est le secrétaire du détective Samson Sholem (Holmes), et aussi l'auteur de romans relatant leurs enquêtes. La présente concerne le meurtre pendant la nuit pascale 2004 d'un homme qu'ils étaient supposés protéger. La victime a pu proférer une syllabe avant de trépasser, "jour...".
  J'avais choisi le nom Breger parce que ce narrateur était, comme le docteur Sheppard ("berger") dans Le meurtre de Roger Ackroyd, l'assassin (ou en fait peut-être pas...) J'avais légèrement travesti Berger en Breger, en pensant à la forme A. Breger, sans soupçonner que c'était un nom courant, porté notamment par deux frères, Arthur et Alcide (Alcide Bava est un pseudo de Rimbaud) que voici posant devant leur imprimerie de la rue Thénard :
  Incidemment, Roussel connaissait bien la rue des Bergers, où il suivait de près la fabrication de ses livres à l'imprimerie des éditions Lemerre.

  "Adam" était un choix encore plus impératif. Mon meurtre était calqué sur celui de La dernière femme de sa vie, de Queen, où la victime mortellement atteinte pendant la nuit de Pâques 1970 peut énoncer une syllabe pour désigner son assassin, mais un ensemble de circonstances fait que chacune des syllabes désignant immédiatement l'assassin pourrait également désigner quelqu'un d'autre. Il ne peut dire que c'est le seul homme (man) présent, ni que c'est son avocat (lawyer), car sa fiancée se nomme Laura Manzoni...
  Sa dernière syllabe sera hom..., pour homosexual, compris home, "maison", mais tout ceci est bien difficile à traduire, notamment en français où "homme" est immédiat. Bref, j'ai choisi adam qui signifie d'abord "homme" en hébreu, et lié à la couleur "rouge" car le crime de Breger serait une réaction à la profanation de l'oeuvre de Gaston Leroux.
  Kerbellec remarquait que Lauwerys ressemble beaucoup à lawyers, les tenants de la "loi", de la "règle", mot-clé pour Roussel. C'est encore l'anagramme exacte de US lawyer, l'avocat américain, l'assassin du roman de Queen.

  Adam Breger comme Jeanne-Eve Turdo sont des auteurs dont les oeuvres recèlent des niveaux secrets à décoder.

  Il est remarquable que le prénom de la dame Bréger de Roussel soit Eveline, débutant par "Eve", bien que l'étymologie du prénom soit probablement à chercher ailleurs.
  L'association entre Eveline et Eve est cependant courante, et une recherche Eveline "Eve" m'a conduit dès les premiers résultats à Evelyn Nesbit, un personnage dont il a été indirectement question dans un récent billet, auquel une certaine Paula URUBURU a consacré une biographie, American Eve: Evelyn Nesbit.
  Je n'en ai pas cru mes yeux en découvrant le nom de la biographe, après l'affaire de l'ouroboros tombé du ciel relatée dans le précédent billet, mais c'est un nom relativement courant, dérivé du basque uriburu, "tête de la cité". Paula a donné sur YouTube les illustrations de son livre, sous le nom Puruburu Uruburu.
  Il n'était question dans le billet concerné que du mari d'Evelyn, Harry Thaw, odieux criminel psychotique qu'un romancier américain a imaginé copiner avec Jung. Tiens, Harry et Eve se sont mariés un 4/4, le 4 avril 1905.

  Le premier amant d'Evelyn, Stanford White, assassiné par Thaw en 1906, est comparé par Uruburu à Barbe-Bleue, ayant fait poser Evelyn pour ce mandala représentant les femmes de Barbe-Bleue...
  Elle se serait appelée Evelyn White si elle l'avait épousé, ce qui m'évoque le cas de Chris Costner-Sizemore (née le 4 avril 1927), décrit dans le livre Les Trois Visages d’Eve, donné en exemple des cas de personnalités multiples dans L'adversaire d'Ellery Queen, se passant dans le mandala échiquéen de York Square.
  Dans la version schématisée du film, Eve White abrite une personnalité opposée, Eve Black. La thérapie amène l'émergence d'une 3e personnalité, Jane, qui intègre les Eves opposées et peut mener une vie sociale "normale".
  Jane-Eve... Mes recherches queeniennes m'avaient mené à étudier de près ce cas, mais je ne crois pas l'avoir eu consciemment à l'esprit lorsque j'ai imaginé le personnage Jeanne-Eve Turdo. Chris Costner-Sizemore a donné une suite aux Trois Visages d’EveLe dernier visage d'Eve, publié sous le pseudonyme Evelyn Lancaster, et je me suis demandé si Queen avait été inspiré par ce nom pour situer son intrigue dans la famille York, en pensant à la Guerre des Deux-Roses, qui s'est soldé par l'avènement des Tudor, unissant dans la Rose Tudor les emblèmes des Maisons York et Lancastre :
  J'ignorais alors l'existence de Jane Tudor, dont l'hérédité intéresse les gens de Ste-Anne parce qu'elle descend d'un Tudor qui aurait rêvé le déroulement exact de la bataille de Wakefield, pendant la Guerre des Deux-Roses.
  Côté mandala, j'imagine que Charles Palliser s'est inspiré de l'histoire de la Rose Tudor pour son Quinconce, ensemble de 5 romans, avec 5 parties par roman, 5 chapitres par parties, 5 sections par chapitre... Au centre exact des 625 sections de l'ensemble est donné le schéma héraldique résolvant l'énigme dynastique du cycle.
  Tiens un Charles créateur de "romandala", tandis qu'un Theodore (Sturgeon) a collaboré à L'adversaire et à son mandala centré sur Nathaniel (équivalent hébreu du Theodoros grec).

  Evelyn Nesbit en femme de Barbe-Bleue m'a bien sûr rappelé que le méchant de Belbury était le Barbe-Bleue François Alcasan, guillotiné pour le meurtre de sa femme, dont la tête a été récupérée et ressuscitée, ce qui m'éveille divers échos.
  Mon Parfum de l'amant d'Anouar était bien sûr inspiré par celui de la Dame en noir de Gaston Leroux, or celui-ci a recyclé en 1923 la récente affaire Landru dans le roman La machine à assassiner, où le relieur Bénédict Masson est guillotiné pour les meurtres de plusieurs jeunes femmes qu'il aurait brûlées dans la chaudière de sa maison de Corbillères. La presse l'a nommé Barbe-Bleue de Corbillères.
  Il était en fait innocent, mais ce qui m'intéresse ici est que sa tête est récupérée par le chirurgien Jacques Cotentin (JC) et ressuscitée pour animer un automate.

  Il y a aussi dans Locus Solus une histoire de tête guillotinée ayant l'apparence de la résurrection, celle de Danton.
  Et une vraisemblable allusion à Barbe-Bleue avec, dans les tableaux des vrais ressuscités dont le premier est Lauwerys, le sculpteur Jerjeck qui dessine des Gilles en négatif, en raturant des pages préalablement peintes en noir. Ce sont donc des Gilles rayés ou des Gilles de raies...
  Je rappelle que j'avais étudié ici une nouvelle de Ray Russell (!) où Jack l'Eventreur était un avatar de Gilles de Rais, devenu en 1919 acteur au Théâtre du Grand-Guignol, rue Chaptal, à côté duquel Kerbellec a longtemps habité.

  J'avais trouvé en 2009 un motif de m'émerveiller du choix du nom Adam Breger pour l'assassin de la nuit de Pâques 2004. Ce nom ressemble quelque peu à Adamsberg, le héros de Fred Vargas, et dans Dans les bois éternels (2006), Adamsberg ressuscite quelqu'un le soir d'un vendredi qui semble bien être le Vendredi saint 2004.

  Ma marotte numérologique m'a conduit dans le billet précédent à chercher des relations dorées dans des couples roi-reine, or au couple primordial correspond précisément un partage doré optimal :
ADAM / EVE = 19/32
  Précisément, j'ai été conduit récemment à découvrir cette relation, probablement en lisant Perelandra où Ransom découvre la planète Vénus à l'état édénique, où les Adam et Eve locaux sont aussi appelés le Roi et la Reine.

  19-32 appartiennent à la suite additive se poursuivant par 51-83-134-217-351, les nombres qui me sont apparus structurer l'alphabet en 26 lettres de somme 351, magnifié par le recueil Alphabets où Perec a donné un rôle particulier aux 10 lettres les plus usitées, ESARTULINO de valeur 134, se répartissant en voyelles AEIOU = 51 et consonnes LNRST = 83.
  Ma fascination devant ces harmonies m'a conduit en 2005 à imaginer une forme poétique hétérogrammatique en 351 lettres dont les unités sont le diaor, 2 vers en 19 pieds, et le teror, 3 vers en 32 pieds, et je suis charmé d'apprendre qu'à ces nombres peut correspondre le couple fondateur de l'humanité (selon la tradition judéo-chrétienne du moins, et en français puisqu'en maintes langues Eve est Eva).
  Mon premier essai doré hétérogrammatique était un sonnet d'abord intitulé L'art si noué, en ne songeant aucunement à l'auteur Gilbert Sinoué dont je n'avais rien lu, lequel jouerait un rôle essentiel dans ma découverte du motif 4-1 de la vie de Jung autour du 4/4/44.
  Sinoué a notamment écrit La reine crucifiée, sur Inès de Castro, or
INES / CASTRO = 47/76, même rapport doré que
PEREC / GEORGES ou DIAOR / TEROR,
car c'est en hommage à Perec que j'avais baptisé mes unités métriques.

  134 est encore la valeur d'Arsène Lupin; j'avais nommé de l'anagramme Irène Lapnus un personnage important de Sous les pans du bizarre, et le chapitre la concernant fut si dur à écrire que je ne pus le faire qu'en dernier lieu. Je le terminai le 7 septembre 99, m'apercevant ensuite que ce jour était la Ste-Reine, anagramme d'Irène. Plus tard je constatai qu'à ce nom correspondait le partage doré 51-83 de la valeur d'Arsène Lupin, alors que je ne me préoccupais aucunement de cette question en 99.
  Aujourd'hui je constate que IRENE ou REINE se partage selon voyelles/consonnes en EEI/NR = 19/32 (comme ADAM/EVE).
   Je ne vais pas reprendre tous les cas dorés significatifs... Cet EVE/ADAM où Eve à la part majeure me rappelle une autre découverte récente, non encore mentionnée je crois,
ELLE / IL = 34/21 (Fibonacci), remarquablement parallèle à la trilogie cosmique de Lewis dont les 3 volets totalisent 17-17-21 chapitres (chez Néo du moins).

  Les noms complets de mes (Jeanne-)Eve et Adam n'ont pas de valeur immédiatement évocatrice à mes yeux,
JEANNE EVE TURDO = 49+32+78 = 159
ADAM BREGER = 19+55 = 74
mais la somme 159+74 = 233, 13e Fibonacci, nombre qui a d'abord attiré mon attention pour une toute autre raison.
  233 est la valeur en hébreu de 'ets ha'hayim, l'arbre de vie, qui a tout de même un rapport certain avec Adam et Eve (ci-contre, après Cranach et Blake, Adam, Eve et l'arbre de vie de Burne-Jones). L'arbre de vie semble se confondre au centre du jardin d'Eden avec l'arbre de la connaissance du bien et du mal, dont la valeur en hébreu est 932 = 4x233.

  Eveline Bréger = 72+55 = 127 ne m'évoque rien, mais
JANE TURDO = 30+78 = 108,
motif qui m'est essentiel depuis que je l'ai rencontré chez Rabelais, où apparaît une répartition 30-78 des 108 marches de l'escalier de la Dive, étudiée récemment ici, détaillée dans mon étude de 1995, avec notamment 78 valeur de TRENTE dans l'alphabet latin.
  Je retrouvais le rapport 30/78 ou 5/13 dans les dimensions données par Rabelais à Thélème, 60 pas de diamètre pour les tours, 312 pas entre les tours. Si les centres des tours sont axés sur les côtés, alors chaque côté de Thélème a 60+312+60 pas, ou encore 120+312 en réunissant les éléments similaires. Or 120/312 = 30/78 = 5/13.
  30-78 est encore la valeur de Jean Queval, dédicataire de ROMAN AMOR = 108, 18e des Hypertropes de Paul Braffort, et par un complet hasard l'addition fibonaccienne 18 = 13+5 est une contrainte de ce poème.

   Sur son schéma de Thélème donné dans le précédent billet, Gaignebet avait fait figurer les symboles ♂ et ♀, parce que Rabelais a dévolu le côté ouest de l'abbaye aux moines, et le côté est aux moniales. Ceci faisait pour moi échos aux deux premiers volets de la trilogie de Lewis, se passant sur Mars et Vénus dont ce sont aussi les symboles.
  La couverture du 3e volet (chez Néo) montrait deux triangles pointe en haut △ et pointe en bas ▽, qui sont aussi des symboles du masculin et du féminin, peut-être significatifs de la conclusion du roman appelant à la conjonction sexuelle tous azimuts.
  J'avoue n'avoir eu aucun désir de me documenter sur CS Lewis et sa vie privée, mais un bizarre hasard m'y a en quelque sorte forcé. J'ai conté ici la coïncidence de ma vision du film Runaway train avec la catastrophe de Compostelle. Me renseigner plus avant m'a appris que le scénariste du film était Ed Bunker, ex-taulard dont le roman le plus célèbre est Aucune bête aussi féroce, adapté au cinéma sous le titre Le récidiviste.
  Nous avions vu le début de ce film en streaming il y a quelques mois, parce qu'il y figurait Theresa Russell qui m'est chère, mais nous n'avions pas terminé son visionnement. Il m'a semblé devoir y revenir, et j'ai fait une recherche Theresa Russell : le film n'était plus disponible. J'ai vu au passage La veuve noire, où son duo avec Debra Winger est remarquable.
  Theresa m'a fait penser à son mari, Nicholas Roeg, dont je suis anxieux de voir Performance, avec Mick Jagger et James Fox, depuis la vision de The allegory of love, enquête de l'inspecteur Lewis dont le titre est emprunté à CS Lewis. Une recherche Mick Jagger n'a eu pour résultat que Freejack, déjà vu, où jouait aussi Anthony Hopkins, et j'ai cliqué sur le nom de cet acteur envoûtant.
  Je connaissais la plupart des films, mais pas Les ombres du coeur, et sa fiche m'apprend qu'il s'agit d'un réel épisode de la vie sentimentale de Lewis! Peut-être le seul d'ailleurs, car c'est à 57 ans que ce vieux garçon a épousé une romancière américaine, Joy Davidman, interprétée dans le film par Debra Winger !!
  Rien à signaler après la vision du film, pas déplaisant, sinon que c'est lui qui m'a appris que Clive Staples était "Jack" pour ses intimes, dans un contexte riche en Jacques et Jack (la catastrophe de Saint-Jacques de Compostelle, le 25 juillet, le film Freejack avec Jack Migger).

  Les hasards du streaming m'ont fait découvrir le 2 septembre, en achevant ce billet, une nouveauté, Double destinée. C'est un téléfilm dont le titre original All about Christmas Eve est une subtile allusion au chef-d'oeuvre de Mankiewicz All about Eve, diffusé en juillet dernier sur M6. Je n'ai pas manqué de regarder cette idylle entre un Aidan et une Evelyn surnommée Eve :
  Le scénario est plutôt bien agencé, l'exploration de deux vies possibles à partir d'une situation binaire, un avion dans lequel Eve a embarqué ou non. On a déjà vu ça avec Le hasard de Kieslowski et Mister Nobody de Dormael, mais là ça ne prend pas la tête...
  Je remarque que Haylie Duff est un nom doré, de plus correspondant à l'appellation "coupe d'or" donnée par Sérusier au rapport Phi.
HAYLIE / DUFF = 60/37 = COUPE / DOR

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