La spirale dorée récurrente ces derniers temps m'a rappelé l'existence de la nouvelle La spirale d'or, de Theodore Sturgeon, et une nouvelle recherche m'a mené à l'original publié dans le magazine Thrilling Wonder Stories en juin 54, The Golden Helix.
Le retour de Sturgeon me rappelle quelque chose d'essentiel découvert l'an dernier, mais qu'à ma grande surprise j'ai omis de faire partager ici.
L'an dernier je relisais donc Le Mont Analogue, de René Daumal, alias Nathaniel pour ses amis, et émettais l'hypothèse, sinon l'évidence, que le nom de son narrateur, Théodore, était choisi pour son équivalence avec Nathaniel, prénoms signifiant "don de Dieu" en grec comme en hébreu.
Or je connaissais un autre cas Nathaniel-Theodore. La signature Ellery Queen a été utilisée de 1929 à 1958 par les cousins Fred Dannay et Manfred Lee, nés Daniel Nathan et Manford Lepofsky. Au plus bref de ce qui a été exposé ici, il y avait des problèmes entre Dannay et Lee, lequel avait de plus en plus de mal à mettre en forme les intrigues imaginées par son cousin. Ceci les conduisit à décider l'arrêt de la série des Ellery Queen, avec un roman au titre évocateur, The Finishing Sroke, en français Le mot de la fin.
Mais, toujours au plus bref, Dannay avait d'autres idées à exploiter, et la défection de Lee lui permettait une totale liberté pour explorer la voie métaphysique qui exaspérait son cousin, et ce n'est sans doute pas par hasard si son premier roman dans cette nouvelle voie fut l'histoire d'un certain Nathaniel qui revenait de l'autre monde pour exterminer les 4 cousins qui l'avaient spolié de son héritage.
Appeler un personnage Nathaniel quand on se nomme Daniel Nathan ne peut être innocent, même si ce nom n'était pas connu du grand public. Dannay avait publié en 1953 sous ce nom un livre, The Golden Summer, sans révéler le lien entre Daniel Nathan et Ellery Queen, et l'ouvrage passa totalement inaperçu. Je crois avoir montré ici qu'il était bien autre chose qu'un recueil de souvenirs d'un homme au tournant de sa vie.
Peut-être cet échec a-t-il conforté Dannay dans l'idée qu'il était un piètre prosateur, toujours est-il qu'il a jugé nécessaire de s'adjoindre des collaborateurs pour finaliser ses nouveaux projets, et il n'a pas mégoté puisque le premier a été Sturgeon, pour The Player on the Other Side (1963, L'adversaire).
Sturgeon étant un pur écrivain de SF, Dannay a-t-il fait ce choix curieux parce qu'un Theodore était particulièrement adéquat pour conter la vengeance d'un Nathaniel ? Ce ne peut-être ici qu'une hypothèse, tant les possibilités sont diverses. Ainsi, avant d'avoir vu via Daumal ce lien particulièrement fort, j'ai d'abord pensé que le THEO de Theodore était suffisant en soi, car, par le jeu des personnalités multiples, le vengeur du roman est non seulement Nathaniel mais encore le Dieu de l'Ancien Testament, JHWH.
Ceci livre une autre piste, car il y a de multiples façons d'écrire le Tétragramme, jadis transcrit IEVE, et JEWE pourrait convenir, or le chef-d'oeuvre de Sturgeon est The Dreaming Jewels (1950, Cristal qui songe).
Pour le roman suivant, And on the Eighth Day... (1964, Et le 8e jour...), traitant d'une bizarre communauté dont le Maître entouré de 12 disciples évoque Jésus, Dannay a choisi de collaborer avec Avram Davidson, un "fils de David" (c'est un titre du Christ).
Je rappelle que ce roman se passe pendant la semaine Sainte de 44, avec un chapitre consacré au 4/4/44, le jour de l'échange entre Theodor Haemmerli et Carl Jung. Je connaissais 2 autres textes de ce type, couvrant exactement une semaine pascale, avant ma découverte le 8/9/08 du motif 4+1 dans la vie de Jung autour du 4/4/44; le 30/9 un hasard m'amena à un 4e texte de ce type, ce qui me fit rêver de la découverte d'un 5e, et ceci se produisit quelques jours plus tard, le 10 octobre, toujours par hasard.
Si j'ai omis de parler de ces deux occurrences de Nathaniel-Theodore chez Daumal et Dannay, revenir sur ce point m'a conduit à une nouvelle découverte, que j'aurais pu faire il y a 4 ans.
On peut imaginer que Theodor Haemmerli ait été le véhicule d'une intention supérieure, faisant le DON de lui-même pour permettre la survie de Jung (je ne me risque à écrire ceci que parce que tel a été le sentiment de Jung), or ce DON s'est manifesté le 4 avril, dans le calendrier catholique la Saint-Isidore, nom qui signifie "DON d'Isis", la déesse par excellence, dont le culte a été adopté par la Rome décadente.
Incidemment, il existait jadis dans le calendrier catholique un Théodore martyr fêté le 1er avril, et je donne ce scan de la page complète de l'Almanach du Pèlerin 1897 parce qu'il y apparaît une rubrique sur le Nombre d'or... Je rappelle que la première synchronicité développée dans l'ouvrage de Jung sur la question concerne une série de coïncidences "poisson" survenues le 1er avril 1949.
Il n'est pas sûr que Jung ait connu ces fêtes catholiques, vivant dans un pays protestant où la vénération des saints n'est pas de mise, où leurs noms sont absents du calendrier, mais ses visions des semaines ayant précédé le 4/4/44 font état de conjonctions mystiques, l'union de Tiferet et Malkhut (correspondant selon la Cabale aux lettres W-H du Tétragramme), le mariage de Zeus et de Héra (ou de Jupiter et de Junon, dont les cultes seront remplacés à Rome par ceux d'Osiris et d'Isis, et je m'émerveille qu'il ait existé au moins un mystique pour les associer au Tétragramme).
Je rappelle que la référence explicite aux personnalités multiples donnée dans L'adversaire est The three faces of Eve, d'Evelyn Lancaster: Eve White recèle une seconde personnalité, Eve Black, et au cours d'une thérapie se révèle une troisième, Jane (avec un J comme JEVE).
Ceci offre d'autres échos. Je pense d'abord au deux anges incarnés de La cité des anges, remake hollywoodien des Ailes du désir, où Damiel et Peter Falk sont devenus Seth et Nathaniel, dont les valeurs 52-84 sont identiques à celles de Jung-Haemmerli. J'avais pensé que le nom de Seth faisait référence au fils d'Adam, mais c'est aussi le frère d'Isis, du quaternaire de frères-soeurs-époux-épouses Osiris-Isis-Seth-Nephtys.
Je pense au personnage de Jack Isidore, l'idiot de Sevilla en Californie, présent dans deux romans de Dick, Confessions d'un Barjo et Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? Dick l'avait créé en pensant à Isidore de Séville, le plus grand érudit de son temps, auteur d'une encyclopédie de 35 pages qui passait pour une somme parfaite des connaissances d'alors...
Je pense encore à la pierre de Coumesourde dans l'affaire de Rennes-le-Château, dont l'inscription SIS correspondait selon le pataphysicien Cherisey à Saint Isidore de Séville, et au 4 avril (et PS au Pape Serge et au 8 septembre, jour de l'an du calendrier pataphysique).
Cherisey a aussi introduit dans l'affaire Saint Ursin, premier évêque de Bourges, et la révision de ce mythe m'amène à une autre formidable coïncidence.
Ursin serait selon la Légende dorée le disciple Nathanaël, qui aurait suivi l'enseignement de Jésus lui-même (voir Wikipédia et un article érudit). C'est la forme française de Nathaniel, or j'avais remarqué ici que la Saint-Ursin tombait le même jour, le 9 novembre, que la Saint-Théodore du calendrier actuel.
Ce jour a-t-il été choisi d'après l'identité de sens Theodore-Nathaniel ? Je n'en sais rien, mais si Nathaniel est devenu Ursin, c'est de façon tout à fait indépendante que l'ours est associé à un Theodore, le 26e président US Teddy Roosevelt, lequel montra de la compassion pour un ours blessé le 14 novembre 1902, ce qui fut à l'origine du Teddy Bear.
Une recherche Theodore-Nathaniel m'a mené au prédicateur Theodore Nathaniel qui propose des montages édifiants sur le net, dont celui-ci :
Ce n'est pas le Mont Analogue de Théodore qui est ici escaladé, mais la montagne où Elie a rencontré Dieu, sous la forme d'une brise légère. Je rappelle qu'en hébreu les valeurs de Elie-Enoch sont 52-84, identiques à celles de Jung-Haemmerli, ou de Daumal-Nathaniel.
Un autre montage de Theodore Nathaniel me retient, avec son aspect de mandala, qui dans le contexte actuel ne peut que m'évoquer le plan de York Square dans L'adversaire, avec les "châteaux" des quatre cousins York y encadrant le jardin au centre duquel il y a la plaque "en vivant souvenir" de Nathaniel York.
L'écho Theodore-Nathaniel entre Le Mont Analogue et L'adversaire m'est d'autant plus frappant que de multiples points sont communs à ce dernier roman et à La Vie mode d'emploi (VME), qui pourraient être décrits par un même énoncé:
Dans un texte structuré en puzzle et en échiquier, l'employé W du millionnaire Percival s'acharne pour des motifs obscurs à tuer son patron.Dans un cas, c'est John Henry Walt contre Percival York, dans l'autre Gaspard Winckler contre Percival Bartlebooth, et le choix du prénom du millionnaire résulte probablement d'une communauté d'intention, puisque chez Queen les personnages correspondent explicitement aux pièces sur l'échiquier de York Square, Percival étant un Knight, "cavalier"; de même l'ordre des chapitres de VME est déterminé par le parcours du cavalier parmi les 100 cases de l'immeuble, du palier de Percival au bureau où il meurt.
Le puzzle est le moyen par lequel Winckler exerce sa vengeance sur Bartlebooth, tandis que les enquêteurs de L'adversaire comprennent que les formes bizarres des cartons J-H-W reçus par les cousins York correspondent à leurs domaines respectifs sur York Square. Incidemment, le puzzle résolu sur la couverture de l'édition allemande présentée plus haut montrait par erreur le carton W correspondre à Percival, alors que c'est en fait le second carton H, correctement placé sur l'édition taiwanaise.
Je suis souvent revenu sur ces similitudes qui sont probablement des coïncidences, la dernière fois en juillet 08, peu avant la création de Quaternité.
Perec aurait difficilement pu s'inspirer de L'adversaire, dont la traduction française n'est parue qu'en mai 78, alors que le manuscrit de VME était achevé, et surtout il n'aurait pu savoir la participation de Sturgeon, secret bien gardé jusqu'à la mort de Dannay en 82, or Cristal qui songe fait partie de la liste des 10 livres dont le programme de Perec lui imposait de donner des citations, savamment réparties parmi les chapitres de VME.
Ceci a donné lieu à diverses coïncidences, car le programme de Perec lui imposait également des citations de Borges, dont la nouvelle La mort et la boussole du recueil Fictions est une source évidente de L'adversaire, une série de 4 meurtres régie par les lettres du Tétragramme. Parmi toute l'oeuvre de Borges, Perec a choisi deux citations de La mort et la boussole, une chapitre 92, le seul où était programmée conjointement une citation de Cristal qui songe, l'autre chapitre 56 où une citation non programmée de Cristal qui songe est immédiatement suivie d'une allusion à La mort et la boussole, dans deux rubriques consécutives d'une revue fictive :
Ganneval le "Cannibale" est le méchant de Cristal qui songe, en VO Pierre Monetre, "Maneater".
Diverses interprétations ont été proposées pour Robin Marr. Je suis effaré d'y voir à l'instant le contrepet "Rabin mort", ayant déjà pointé que les initiales des 4 victimes (débutant par le rabbin Yarmolinsky, Voici un rabbin mort écrit Borges, "He aquí un rabino muerto") de La mort et la boussole forment YGAL, prénom d'Ygal Amir, assassin de Ytzhak Rabin un 4 novembre, alors que les 3 premières morts de la nouvelle ont lieu les 4 décembre, 4 janvier et 4 février.
Les morts ont en fait lieu dans les nuits du 3 au 4, et il est poignant de trouver l'article de Robin Marr page 382, alors que Perec mourrait le 3/3/82 vers 8 heures du soir, soit donc à la date même où Lönnrot prévoit la dernière victime dans La mort et la boussole, correspondant à la dernière lettre du Tétragramme, et que ses cendres reposeraient dans l'urne 382 de la division 87 du columbarium du Père-Lachaise (Perec avait vraisemblablement fait allusion à son jour de naissance le 7/3 avec l'année 1973 de la revue; il connaissait cette urne où reposait sa mère adoptive).
La nouvelle piste "rabbin mort" ne peut faire oublier que le nom Robin Marr a certainement à voir avec Marthe Robert, dans la Révolution psychanalytique de laquelle Perec a trouvé mention de la notule de Freud sur le Tétragramme. Robin est un diminutif de Robert, or, si le premier mort de Borges est le rabbin Yarmolinsky, celui de Dannay/Sturgeon est Robert York.
J'avais déjà évoqué les cas de rencontre Borges-Sturgeon des chapitres 56 et 92, mais pas celui du chapitre 87, l'un des plus longs de VME, auquel je viens de penser. La description du salon de Percival Bartlebooth énonce une longue liste d'objets, repérés par les perecologues venir de la vente en mars 1912 des biens de la mère de Raymond Roussel, bien qu'aucune citation de Roussel ne soit prévue pour ce chapitre.
Parmi ces objets figure une étude sur carton de L'Enfant bleu (Blue Boy) de Thomas Gainsborough, or une reproduction défraîchie de ce tableau apparaît dans la description du salon d'une cousine York chapitre 6 de L'adversaire, lors d'une visite de Percival, parmi un ensemble hétéroclite fort proche des bric-à-brac perecquiens. Sans savoir si l'idée de ce Blue Boy vient de Dannay ou de Sturgeon, on peut imaginer que l'un ou l'autre ait eu une pensée pour le Bluett boy, Horton Bluett, le principal personnage de Cristal qui songe, où le nom de famille Bluett fait l'objet d'un jeu avec la couleur blue.
Dans ce chapitre 87 apparaissent, parmi les pseudonymes de Beyssandre, Frederic Dannay et Manfred B. Lee, les noms des cousins signant Ellery Queen.
Par ailleurs l'élément essentiel du chapitre, le mirifique projet Marvel House, imposait à Perec de trouver un nom de lieu de 5 lettres débutant par TR, ce dont il s'est acquitté avec le lac Trout au Canada, alors que dans ce pays existe le plus immédiat Truro.
Il est vraisemblable que Perec ait su que le personnage Kilgore Trout ("truite") chez Vonnegut était un hommage à Theodore Sturgeon ("esturgeon"). Si c'est le cas, il y aurait un écho frappant avec le choix d'Ilion pour le 13e lieu Marvel House, à l'emplacement de l'antique Troie, sachant que Vonnegut a imaginé la ville US fictive Ilium (Troie pour les anglo-saxons), présente conjointement avec Kilgore Trout dans divers textes.
Je me souviens très précisément des circonstances où j'ai découvert Cristal qui songe. Le 6 juillet 1971, j'étais venu visiter pour la première fois des amis habitant Limours, à proximité de Gif où je débuterais un 3e cycle au CNRS en septembre. J'ai une pensée émue en pensant que, suite à un incendie à l'hôpital St-Antoine en 1975, l'emploi de documentaliste de Perec fut transféré à Gif, mais je devais découvrir en cette année 71-72 que chercheur en chimie n'était pas mon avenir.
Il y avait du monde chez les amis de Limours en cette belle journée d'été. J'avais du mal à m'intégrer, et, sans trop me rappeler les circonstances exactes, j'ai pris un livre qui traînait et ai commencé à le lire, assis dans le jardin. J'ai été incapable d'en lever les yeux avant la dernière ligne, environ deux heures plus tard. C'était, on l'aura deviné, Cristal qui songe, et je me souviens de la date car c'était mon 21e anniversaire.
Une petite coïncidence est que sa première parution était l'année de ma naissance, dans le numéro de février 50 du magazine Fantastic Adventures. On en trouve le texte complet ici, avec notamment une fin différente de celle du texte définitif paru quelques mois plus tard (Zena ne ressuscitait pas dans cette première version). La créature dénudée en couverture n'a aucun rapport avec l'histoire, et Sturgeon n'est pas le seul auteur à avoir dû subir de tels affronts, tant SF et polar étaient considérés comme des sous-genres.
Mon 21e anniversaire me semble autrement significatif, car précisément je pense m'être demandé si quelque événement particulier n'était pas survenu ce jour, mais la mémoire ne fonctionne pas de manière aussi parfaite, et si jamais je m'étais souvenu en 2008 de cet épisode je n'avais pas alors de raison particulière d'y voir quelque chose d'exceptionnel.
Je rappelle que juste avant d'avoir mon intuition sur le 4/4/44 aux 4/5es de la vie de Jung, j'ai d'abord eu la réminiscence d'une erreur vue 25 ans plus tôt dans un roman de Morris West, faisant naître Jung un 6 juillet. Ceci m'a aussitôt fait penser à Unica Zürn née un 6 juillet, et à diverses coïncidences dues à une bévue de mon amie Dominique de Liège dans un article l'ayant fait naître un 16 juillet, relatées dans ce texte de 2007 où je me demandais notamment si, Unica étant née exactement 34 ans avant moi, nombre de Fibonacci, il ne s'était pas passé quelque chose d'important le 6/7/2005, jour de mes 55 ans (Fibo suivant).
Lorsque je me suis avisé que ZUERN/JUNG = 84/52 = 21/13, autres Fibos, je suppose que j'ai sondé quelques 6/7 sensibles, tels 1929, 37, 71, 86, sans rien voir de spécial, mais il semble que j'eusse oublié ces préoccupations lorsque, peu avant mon 60e anniversaire, une BD m'eût amené au mot infini de Fibonacci, correspondant sur le site incontournable OEIS à la suite A005614 : j'eus la surprise d'y découvrir un commentaire d'un oulipote, Eric Angelini, posté le 6/7/2005, mon 55e anniversaire. Quelques jours plus tard, je recevais pour mon 60e anniversaire le recueil composé par mes amis de la listeoulipo, dont Eric Angelini.
Il y a ici une coïncidence ahurissante avec l'épisode du 6 juillet 71, où j'avais profité d'une opportunité pour ma visite à Limours : une cousine y avait ce jour un rendez-vous, elle pouvait m'y emmener, elle se nommait Françoise Angelini.
A partir de décembre 2011, via Cassiel et Nathaniel, les anges se sont fait insistants sur Quaternité.
Repenser à Unica Zürn me dessille les yeux. Il y a peu, j'évoquais les coïncidences dans la fiction autour des 3 et 4 avril 1970, présents dans un roman de Queen et les séries Taken et Touch, mais il me semblait oublier quelque chose.
L'importance de l'anagramme, spécialité d'Unica, dans ma découverte de l'équilibre autour du 4/4/44 m'avait conduit en 2008 à étudier sa vie, plutôt triste, émaillée de multiples épisodes psychiatriques. La dernière année de sa vie, 1970, elle a été à nouveau internée le 4 avril à l'hôpital Maison Blanche, transférée le 17 mai au château de la Chesnaie. Libérée le 18 octobre, elle s'est suicidée le lendemain.
Le sort de son compagnon Hans Bellmer, frappé d'hémiplégie, n'a guère été plus enviable. Ceci montre au moins qu'il ne suffit pas d'avoir un nom doré pour avoir une vie dorée... Je rappelle que le film La comtesse Dolingen montre Bellmer et Zürn, et que ses deux acteurs principaux ont aussi des noms dorés. Bellmer et Zürn figurent aussi dans la liste finale de VME des auteurs auxquels ont été empruntées des citations, "parfois légèrement modifiées".
J'ai quelque gêne à commenter les coïncidences me touchant intimement, et je suis particulièrement abasourdi de trouver de telles récurrences de ma date de naissance, d'autant que leur découverte a été en partie initiée par la spirale d'or, alors que le 6 juillet est dans le calendrier pataphysique la Fête de Gidouille:
1916-1950-1971-2005 dessinent un schéma idéal 34-21-34, double partage doré du Fibo 89, qui est aussi la valeur de mon nom, qui pourrait se découper idem en SCL-U-HZ. J'ai rencontré ce même schéma dans le numéro 2 de Teckel, Revue de "Folies littéraires", où ma contribution couvrait 21 pages de la revue, entre 34 et 34 pages "normales", puis venait un bonus qui n'était pas une folie littéraire mais une nouvelle construite autour du privé Teckel, dont l'auteur avait ensuite découvert la revue.
De fortes antennes télépathiques ont dû pousser sur la tête de ce jeune homme (...)écrivait la rédaction, et je ne peux que surenchérir aujourd'hui car l'assassin démasqué par Teckel n'est autre que Dieu, de même que dans L'adversaire, coécrit par Dannay et Sturgeon. On peut penser que Yves Jahan ait utilisé ici le fameux jeu DOG-GOD, qui est précisément l'indice qui dessille les yeux d'Ellery (grâce au chien Bub, qui peut faire penser à Ubu, ou à Bubu, sa transposition chez les Phrères Simplistes).
Cherchant si Yves Jahan a persévéré dans la voie littéraire, je découvre en première mention un homonyme, déporté à Auschwitz par le convoi du 6 juillet 1942.
Au-delà du schéma 34-21-34 des vies de Zürn-Schulz, que j'étais évidemment le seul à pouvoir découvrir, je crois devoir insister sur l'extrême ténuité des indices qui m'ont conduit à cette découverte, qui intervient tout de même près de 8 ans après le dernier événement :
- sans les erreurs de M. West et D. de Liège sur les naissances de Jung et Zürn, j'imagine que je n'aurais pas gardé en mémoire la date de naissance de Zürn;
- sans mon intérêt pour Babel, qui m'a mené à la BD L'effet Babel, je ne sais comment j'aurais pu avoir eu vent, via un autre album de la série Imago Mundi, du mot infini de Fibonacci, qui m'a mené au commentaire d'E. Angelini le 6 juillet 05 sur la suite A005614;
- sans ma fascination de longue date pour VME et L'adversaire, je ne sais comment le jour de ma découverte de Sturgeon aurait pu me revenir.
Je me suis cependant penché en juin 05 sur Fibonacci dans ma vie, remarquant avoir vécu jusqu'à 21 ans chez mes parents, sans avoir alors songé que ma première visite à ma nouvelle adresse s'était produite le jour même de mes 21 ans. Ma vie fut ensuite quelque peu chaotique, multipliant les déménagements, jusqu'à notre arrivée à Mézel en juillet 84, peu après mes 34 ans. Je remarquais que, cette année de mes 55 ans, la commune de Mézel avait fait installer sur ma promenade favorite une rambarde de 55 demi-rondins (qui figure sur la photo introduisant le billet consacré à mes 60 ans).
Je précise que lorsque j'ai introduit plus haut le jeu BELIEVE, découvert en cherchant des illustrations IEVE (il s'agit d'un autocollant), j'ignorais les liens entre ces 6 juillet 2005 et 1971, reliés à BEL dieu de Babel et IEVE dieu des polars de Borges et Dannay-Sturgeon.
Une coïncidence est apparue en cours d'écriture de ce billet, le 25 mars alors qu'il venait de me revenir que ma cousine Angelini m'avait emmené à Limours.
Au déjeuner, j'ai regardé les nouveautés en streaming sur un site spécialisé, et noté l'apparition de La dame en noir. J'ai cliqué dessus pour voir ce que c'était, une histoire de fantôme, pas vraiment notre tasse de thé, mais la fenêtre de visionnement montrait cette image, choisie au hasard dans le film (d'autres fichiers du même film montrent d'autres images).
C'est donc une lettre débutant par My dear Nathaniel, alors que la couverture de mon édition anglaise de L'adversaire montre une lettre à Dear Walt, alias JHW, alias Nathaniel l'héritier légitime York disparu dans un marais amazonien.
Le film présente quelques analogies. Ce Nathaniel est le fils de Jennet Humphrys, jugée irresponsable par sa soeur qui a adopté l'enfant, provoquant le suicide de Jennet. Puis Nathaniel est victime d'un accident, et disparaît à 7 ans dans une tourbière, ce qui provoque la colère dans l'autre monde de Jennet, qui hante le village et fait mourir ses enfants.
Je remarque les initiales JH de la Dame en noir, débutant comme JHW ou JHWH. Il y a comme dans L'adversaire une stèle In loving/living memory of Nathaniel :
Le film a été vu comme un retour marquant de la Hammer, après quelques décennies d'éclipse. Je me suis intéressé ici à la Hammer, en relation avec le marteau hébreu, mapats, devenant selon l'atbash JWH.
En explorant le sujet, j'ai vu que ce film était l'adaptation d'un roman de Susan Hill, qui a aussi fourni le sujet de Je suis le seigneur du château, de Régis Wargnier, dont il était question à la fin du dernier billet, pour son homorithmie avec Albert Einstein.
Un autre écho avec Freud devenu Robin Marr au sommaire du BILL, et un autre encore : j'y mentionnais l'ultime formule laissée par Einstein selon Rodrigues dos Santos, ! ro ihey, à renverser en yehi or !, "Que la lumière soit !", or Percival énonce dans la version française de L'adversaire qu'il est un Sadim transformant tout ce qu'il touche en ro (le jeu original dlog-gold était à rapprocher de dog-god).
Dans l'autre fiction einsteinienne, l'ultime message d'Einstein était au centre d'une spirale d'or, ce qui m'a mené à celle de Sturgeon, que j'espère étudier dans le prochain billet...
1 commentaire:
Effectivement au coeur des songes ,
sans jeter l'éponge en éléments ,
le fil du temps au delà plonge ,
loin des mensonges le cheminant.
~
NéO~
~
Merci pour ces reflets d'orées
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