Avis : ce billet, essentiellement consacré à l'étude des ELS (séquences de lettres équidistantes) dans le Psaume 119 et dans Alphabets de Perec, risque de rebuter ceux qui ne partagent pas ma fascination pour les matrices de lettres ou de chiffres. Je garantis néanmoins que le résultat mérite quelques efforts, et un peu de patience car je ne peux expliquer tout de suite en quoi ce premier exemple est phénoménal:
Je me suis inscrit récemment à un forum discutant des relations numériques dans la Bible, où j'ai posté une de mes découvertes essentielles, le compte de 620 lettres dans les paroles divines du récit de la création de Gn 1, identique au compte de 620 lettres du Décalogue d'Ex 20, bien connu du judaïsme (ici sur mon site).
Je signalais aussi la similitude des versets introductifs, tous deux en 7 mots et 28 lettres, également tous deux de gématries multiples de 37, un nombre fort prisé sur le forum, non sans justification mais ce n'est pas ici le problème.
Toujours est-il que je donnais la valeur 1332 = 36 x 37 d'Ex 20,1, et que je l'ai vérifiée sur l'utile Gematria database du site, OK. L'outil permet d'accéder instantanément aux autres versets de même valeur, j'en ai été curieux, et ai remarqué le 88e verset du Psaume 119, le psaume alphabétique en 22 strophes à contraintes diverses qui me sidère par sa ressemblance structurale avec Alphabets de Perec, d'une part 176 versets en 22 strophes de 8, de l'autre 176 poèmes en 16 séries de 11.
L'outil permet encore d'accéder aux gématries de tous les versets du psaume, et j'ai constaté que ce verset achevant sa première moitié était suivi d'un autre verset de valeur multiple de 37, 962 = 26 x 37, celui ouvrant la seconde moitié.
Ceci me motiva pour scruter les valeurs des 174 autres versets et y dénicher d'autres multiples de 37 (très faciles à repérer). Il y en avait deux, les versets 52 et 112, tous deux de valeur 1813 = 49 x 37.
J'additionnais les valeurs des 4 versets, 5920 (160 x 37), valeur moyenne 1480, nombre connu du forum pour être la valeur du grec Christos, correspondant aussi pour moi à Telesphoros, dieu de la guérison placé par Jung au centre de la pierre de Bollingen, correspondant pour lui à l'Eden, entouré par 4 régions correspondant à celles délimitées par les 4 fleuves en sortant.
Ce nombre avait été pour moi l'occasion d'une fabuleuse coïncidence il y a 2 ans, le 26 novembre. Mes méditations du jour étaient centrées sur les anagrammes du sonnet Vocalisations de Perec, originellement en 112 mots de gématrie 6272 = 112 x 56. 3 anagrammes proposées en 2001 ne respectaient pas le nombre de mots originel, et j'ai composé en 2006 une anagramme en 112 mots parfaitement équilibrée en 14 vers de 8 mots et gématrie 448.
2 ans après avoir composé ce 5e arrangement des mêmes lettres de gématrie 6272, je découvrais le nombre de jours de la vie de Jung, 5 x 6272, partagés par la date clé 4/4/44 en exactement 4 et 1 fois 6272 jours.
Je m'étais astreint à une contrainte supplémentaire, le partage selon le nombre d'or des 112 mots et de leur valeur totale 6272 en 43-26-43 et 2396-1480-2396. J'avais remarqué alors la valeur de Christos, et repris le mot "cristal", présent dans le sonnet de Perec, pour débuter la séquence de valeur 1480. Ce nombre, désormais associé à la valeur de Telesphoros, était présent lors de mes méditations du 26/11/09, pendant une balade qui m'amena dans un coin jamais visité, où le numéro d'une boîte aux lettres me sauta aux yeux. Je m'approchai, et y lus "Mesdames JUNG" (nom qui devait disparaître au cours de l'année suivante).
La maison se situait sur la commune d'AIGLUN, à laquelle j'associai l'anagramme LA IUNG (avec un I pour J, orthographe utilisée par Jung à diverses reprises).
Ce bref rappel pour tenter de faire comprendre à quel point le nombre 1480 m'est significatif, et je n'ai fait qu'effleurer la complexité des échos du sonnet de Perec, dont le mot le plus "lourd" gématriquement est scintillations, de valeur 176, nombre des versets du Ps 119 ou des poèmes d'Alphabets, mais encore valeur de Carl Gustav Jung.
Mon post sur les vers centraux du Ps 119 eut diverses réponses enrichissantes, sur le forum et en privé, je pense y revenir prochainement.
Tout ceci m'a donné l'idée de chercher les ELS "JUNG" dans le Ps 119, à l'aide du freeware Torah4u, que je n'ai utilisé jusqu'ici essentiellement que pour vérifier diverses assertions sur le "code biblique". J'ai déjà dit ce que je pensais des approches prenant les éventuels résultats pour des preuves de l'omnipotence divine, y voyant plutôt pour ma part des synchronicités.
Mais bref, allons-y. Jung s'écrit en hébreu יונג, contenant la lettre Gimel, la plus rare en hébreu biblique, avec cependant ici une fréquence un peu supérieure à la normale puisque 8 versets du psaume débutent par cette lettre. Il y a en tout 26 Gimel parmi ses 4461 lettres.
Torah4u trouve donc 18 occurrences IUNG (c'est ainsi qu'il faut taper la séquence au clavier), et quelques remarques s'imposent.
Les deux occurrences de plus courte distance (sauts de -11 et -75 lettres) utilisent le même G, également partagé par un autre IUNG, avec un saut de -293 lettres). Cette représentation en lignes (tronquées) de 73 caractères permet de les visualiser ensemble:Le IUNG avec saut -11 (lettres encadrées ligne supérieure) est contenu dans les versets 136 (GNU) et 137 (I), nombres qui me sont évocateurs par ailleurs (j'y reviendrai), et qui sont ici le dernier verset de la strophe Pé et le premier de la strophe Çadé, les lettres correspondant selon divers jeux de tarots à l'Etoile, l'arcane que j'ai vu associé à Jung dans les billets précédents, de par sa proximité avec la Lune et le Soleil, les "yeux de Dieu". Précisément, le N de ce IUNG (-11) est emprunté au mot "yeux", de même que celui du IUNG (293).
Il y a un autre cas de lettre G partagée, et c'est aussi une triplette de IUNG (88, -484, -1149) avec d'intéressantes particularités, mais j'y reviendrai en fin de billet.
Quelque remarquables que puissent être ces curiosités, elles peuvent difficilement constituer des coïncidences puisque je n'avais aucune idée de ce que cette première tentative allait donner, et j'aurais probablement trouvé des échos à d'autres résultats.
Toujours est-il que ces premiers résultats pour le Ps 119 ont ravivé mon envie d'étudier les ELS dans Alphabets, avec un graticiel récemment découvert, Stattex de Michaël Klopfenstein (qui fonctionne sous XP et Windows 7, mais pas sur ma version de Vista).
Ma première idée a été de regarder ce qui se passait dans la série des 11 onzains en G (voir ici quelques explications sur le recueil). J'ai le texte complet, saisi jadis pour vérifier mes découvertes sur les occurrences dorées, j'en isole les poèmes en G, et soumets les 1331 lettres à Stattex, qui après en avoir éliminé ponctuation et espaces y trouve 36 séquences IUNG (car bien sûr je ne pouvais espérer trouver de séquence JUNG dans un ensemble ne contenant que les lettres ESARTULINOG).
Première curiosité, aux deux sauts les plus courts (-1 et -15) correspondent deux séquences partageant 1 lettre, le G. C'est maintenant une réelle coïncidence, car il se passait exactement la même chose dans le Ps 119, où il était plutôt attendu que la lettre commune aux deux ELS les plus courtes soit G, lettre rare dans le psaume, alors qu'il y a ici exactement autant (121) de G que de chacune des autres lettres ESARTULINO.
Ces 2 ELS sont contenues dans le même poème de 121 lettres, le 2e en G, n° 38 du recueil. Il n'y a qu'une autre ELS IUNG parmi les 36 qui soit contenue dans un poème, et c'est un IUNG de saut 37 qui apparaît dans ce même n° 38, croisant avec le U du IUNG (-1).
Voici ce poème, composé à Venise le 11 septembre 1975, avec une largeur de ligne de 17 lettres permettant de visualiser les 3 ELS:
Ceci m'a incité à poursuivre l'étude sur le recueil entier, en choisissant l'ordre des poèmes tel qu'il s'y présente, avec pour première idée de voir ce qui se passait pour d'autres ELS croisant avec les ELS du n° 38.
Stattex recense 687 IUNG, dont j'épargnerai le détail, 641 CARL, et 44 JUNG. En examinant une ELS JUNG (-1228) passant par un G du n° 38, j'ai constaté qu'elle passait par le U de Sait-on l'heure ?, du n° 58, anagramme de SINOUE-HALTER, les deux écrivains que je vois étroitement liés à l'intuition qui m'a fait calculer l'heure aux 4/5es de la vie de Jung, le 4/4/44 à midi, 12 heures.
Les 44x44 vers d'Alphabets m'avaient fait rechercher s'il existait de telles séquences significatives de 12 lettres, soit un vers de la série en H suivi ou précédé d'un E. J'y suis revenu récemment.
On comprendra que ceci m'ait conduit à rechercher les ELS HALTER et SINOUE.
La première utilise une lettre "rare", H, et n'a que 2 occurrences, la première (saut 1951) débutant par le 1er H du recueil, qui précisément correspondait à l'unique autre anagramme découverte précédemment, Hélas ni route (n° 40).
Il y a 40 SINOUE, et Stattex, avec ses paramètres de départ, ne trouve qu'un seul tableau permettant de visualiser l'occurrence HALTER 1951 et une occurrence SINOUE (saut 2602), selon une largeur de ligne de 325 lettres:
Remarquablement, Sait-on l'heure apparaît à côté de la seconde lettre de HALTER (on ne voit ici que 38 lettres des lignes de 325 lettres).
HALTER commence sur le H débutant le poème n° 40, ou encore le "vers" de 11 lettres n° 430; SINOUE débute sur le S 5e lettre du 8e vers du poème n° 26, soit le vers n° 283, or 430 - 283 = 147, valeur numérique de HALTER+SINOUE (64+83).
Ce même tableau permet de visualiser un JUNG et deux CARL, l'un croisant avec le A de HALTER, à côté de Sait-on l'heure.
Le 10 décembre je me suis réveillé à 2 h du matin avec l'idée d'étudier les noms Sinoué et Halter dans le Ps 119. Un Halter (Marek) est traduit en hébreu, où son nom est translittéré HALTR, האלטר.
Pas de Sinoué traduit en hébreu, où la translittération la plus probable me paraît être SINUI, סינוי.
La recherche de ces deux mots par Torah4u livre une seule occurrence pour chacun d'eux, avec un saut de -26 pour SINUI, entre les versets 113 à 118 correspondant tous à la lettre Samekh initiale de SINUI, et un saut de -620 pour HALTR, entre les versets 44 et 140.
Remarquablement, le A de HALTR tombe dans le verset 115, à 7 lettres du N central de SINUI, ce qui permet cette visualisation orthogonale (comme pour toutes les images on peut cliquer dessus pour agrandir): Les nombres associés aux sauts, 26 et 620, peuvent frapper, d'autant plus dans le contexte hébraïque, où 26 est la valeur du Tétragramme, et 620 notamment le nombre des lettres du Décalogue, précédé du verset introductif de valeur 1332 qui m'avait fait découvrir les deux versets centraux du Ps 119.
L'exemplarité de ce résultat m'a poussé à approfondir la pertinence de mon orthographe SINUI, établie selon mes connaissances en hébreu ancien. Quelques exemples m'ont montré que l'hébreu moderne transcrit plutôt un "é" final par la lettre Hé, ה, en conséquence il est probable qu'une transcription plus exacte soit סינוה, SINUH, dont aucune occurrence n'apparaît dans le Ps 119.
SINUI a un écho particulier pour moi, de même qu'une réelle existence, car en août 2008 j'avais donné pour titre web à ma première page sur Sinoué sinoui.htm.
Il existe une autre façon d'écrire le nom de famille Halter, en 4 lettres HLTR, הלטר. Le logiciel trouve alors 8 occurrences de la chaîne dans le Ps 119, et le saut le plus court, -48, permet à nouveau une représentation avec l'unique SINUI, car très proche; les lettres apparaissent dans les versets 119 à 125, soit à cheval sur les strophes Samekh et 'Ayin. Je rappelle que Sinoué était entièrement contenu dans la strophe 'Ayin, versets 113 à 118 (le Ps 119 était jadis numéroté 118 dans la plupart des Bibles, dont la Vulgate).
Ceci permet une représentation serrée en lignes de 24 lettres (ici tronquées à 9):
La transcription SINUI se trouve avoir pour gématrie 136 selon l'alphabet numéral hébreu, 136 déjà remarqué plus haut pour le verset 136 qui contenait 3 lettres du IUNG de plus court saut (-11). 136 est d'abord pour moi la valeur de JUNG-HAEMMERLI (52+84) selon notre alphabet, comme de Elie-Enoch (52+84) selon l'alphabet hébreu.
La transcription de Haendel m'a fourni la transcription logique de Haemmerli, המרלי, HMRLI, qui a 5 occurrences dans le Ps 119, de sauts 963, -744, -585, -141, 275.
Très remarquablement encore, le HMRLI de saut le plus court (-141) a une lettre à peu près au milieu du IUNG (-11), au verset 136.
Ceci permettrait une belle représentation orthogonale, comme le SINUI-HALTR plus haut, mais bien plus resserrée puisque SINUI couvrait 105 lettres, alors que ce IUNG couvre 34 lettres.
Il y a mieux à faire, ainsi cette découverte me fait réaliser que les lettres de ce HMRLI apparaissaient sur mon premier tableau montrant les 3 IUNG, enfin 4 d'entre elles mais il aurait suffi de 2 lignes de plus au-dessus pour voir les 5 lettres HMRLI dont la première, ה, se situe 6 cases au-dessous du G (ג) commun aux 3 IUNG.
Il y a encore mieux à faire. Je me suis demandé s'il était possible de visualiser des Enoch (חנוכ) ou Elie (אליהו) dans le voisinage de ce IUNG-HMRLI, et je suis arrivé à ce tableau, avec une largeur de ligne de 69 lettres (valeur du IUNG hébreu):
En bobines bleues, IUNG; en bobines rouges, HMRLI.
En ovales verts, deux occurrences de Elie (ALIHU, sauts 70 et -205), une lettre de chaque ELS apparaissant sur la même ligne que IUNG (de part et d'autre, versets 135 et 137).
En ovales jaunes, Enoch (HNUK, saut -143).
J'ai pu faire figurer la fenêtre de recherche.
Dans les tableaux précédents, les nombres sur la droite correspondaient aux rangs des lettres dans toute la Bible, ici seulement à partir du début du livre des Psaumes.
J'ai travaillé la matrice ci-dessus afin de pouvoir visualiser les 5 ELS dans l'espace le plus réduit, soit 19 lignes de 53 lettres. Je me suis aperçu après coup que les 28 lettres du verset 136 tombaient aussi exactement que possible au centre de cette grille (9 lignes au-dessus et au-dessous, 12 lettres à droite, 13 à gauche), et ceci m'a donné l'envie d'une grille montrant l'ensemble du texte correspondant, et non des lignes tronquées, avec le verset 136 exactement au milieu.
J'ai aussi voulu regarder ce que donnait chaque ELS des 4 noms concernés par rapport à cette grille.
Première curiosité : il faut un nombre de colonnes pair pour pouvoir avoir les 28 lettres au centre, et le meilleur choix est 68, avec donc 20 lettres de part et d'autre du verset 136, or il y a avant cette ligne centrale exactement 3400 lettres depuis le début du psaume, soit 50 lignes de 68 lettres. 68 est encore la valeur moyenne des 4 noms (avec toujours Jung-Haemmerli dans notre alphabet, plutôt que IUNG-HMRLI = 69-285).
Il est ensuite absolument inattendu que, parmi les 9 ELS Elie, 5 d'entre elles aient une lettre en commun avec la ligne du verset 136 (le tableau complet compterait 66 lignes, et en fait les lettres apparaissent sur le segment de 53 lettres de la grille précédente, sinon sur un segment de 40 lettres exactement réparti autour du verset 136).
Voici la grille de 19 x 68 lettres, correspondant aux versets complets 111 à 161 (+ quelques lettres avant et après):
Les 5 ELS de la grille précédente sont conservées, avec un aspect légèrement différent puisque la largeur de ligne a changé. S'y ajoutent, parfois incomplets:
- A(LIHU) en bobines vertes (-659) démarre dans le verset 136, juste à côté du L rouge de HMRLI.
- ALIH(U) en carrés verts (-264) croise sur la même ligne avec le L d'un ALIHU précédent (70).
- toutes les lettres ALIHU en losanges verts (-227) sont présentes, avec le I sur la ligne centrale.
- HNU(K) en carrés jaunes (-603) a son N sur la ligne (en tout 54 ELS Enoch).
- HNU(K) en losanges jaunes (-485) n'était pas indispensable.
- IUNG de saut -75 est présent, en losanges bleus, croisant avec le G du IUNG -11.
- un autre IUNG (-117) est entièrement visible, en carrés bleus, croisant avec le N du premier Enoch (-143).
- HMR(LI) en losanges rouges (275) n'était pas indispensable.
Après cette formidable attraction du verset 136, les commentaires annoncés plus haut sur l'autre triplette IUNG me semblent très secondaires, alors que j'aurais encore de multiples choses à dire sur le détail des correspondances des ELS avec les mots du psalmiste.
Les "biblocodistes" se complaisent volontiers à donner les probabilités infinitésimales associées à leurs découvertes (calculées par les logiciels plus complets que Torah4u).
Il faut savoir que, pourvu que les chiffres souvent faramineux donnés soient exacts, ils n'ont de signification réelle que si les résultats correspondent exactement à une prédiction de départ, ce qui est très rarement le cas.
Lorsque ça l'est, il faudrait encore savoir parmi combien d'expériences infructueuses s'inscrit l'expérience réussie, et donc faire toute confiance à l'expérimentateur.
Enfin aucune ELS, si mirifique soit-elle, ne me paraît pouvoir prouver l'idée préconçue, plus ou moins implicite chez la plupart des biblocodistes, que ces messages cachés ne peuvent émaner que de Dieu. Il y a plus de choses sur terre et dans le ciel, messieurs, que votre religion ne peut l'imaginer.
Pour ma part, je ne peux que certifier que les investigations sur le Ps 119 constituent ma première réelle recherche biblique personnelle d'ELS, et que ce sont ses résultats qui m'ont conduit à faire l'effort de lire le mode d'emploi de Stattex pour faire mes premières recherches extrabibliques, sur Alphabets donc.
Si j'ai mené ces recherches sans idée préconçue, je suis néanmoins attentif aux critères de base du "code biblique", à savoir privilégier les ELS les plus courtes et les croisements orthogonaux. J'espère pouvoir faire partager mon ébahissement devant les croisements orthogonaux des ELS SINUI et HALTR les plus courtes (et les seules !), comme des ELS IUNG et HMRLI les plus courtes, qu'il faut tout de même que je montre (ci-dessus, avec une largeur de ligne de 47 permettant d'allonger le HMRLI de saut -141).
Je ne pouvais rêver d'un croisement au vers 136, ni de toutes les coïncidences additionnelles détaillées plus haut.
Mes recherches sur Alphabets m'ont fait chercher quelque chose de l'ordre de 4-4-4-4, et ce qui m'a semblé le plus pertinent était 2 CARL et 2 JUNG, qui ont respectivement 641 et 44 occurrences, ce qui permet à Stattex de trouver de nombreuses grilles. En les faisant défiler, celle-ci a particulièrement retenu mon attention: Elle montre donc deux croisements sur les initiales C-J, et deux triangles qui m'ont réjoui pour une raison exposée un peu plus loin. J'ai aussi apprécié le fait que les CARL démarrent du C de L'USINE A TROC, dernière lettre du premier onzain écrit par Perec, et de cette magnifique formule sans laquelle il n'aurait probablement pas eu l'idée du recueil Alphabets (dans lequel il vient en n° 3), mais j'ai tardé à en saisir toutes les implications.
CARL à la première ligne représente le plus court saut positif, +7. Il est fabuleux que le croisement avec l'autre CARL se fasse sur la dernière lettre de LUSINEATROC, car cette formule apparaît aussi en acrostiche final dans le onzain n° 3, où on peut la nommer ELS de saut 11. Il s'agit à ma connaissance de la première ELS délibérée de Perec, dans l'oeuvre publiée du moins, et il y en aura de nombreuses autres dans Alphabets, de sauts 10, 11, et 12.
La grille donnée au début du billet permet de visualiser la chose, avec un saut de 11 lettres mais 22 lettres par ligne, si bien que le texte peut se lire soit en lisant la moitié de la grille, soit en lisant une ligne sur deux (en gras):
Alors le fabuleux, c'est que C-ARL se partage en C dans le onzain n° 3, de la série en C dont le "vers" est une anagramme de ESARTULINOC de valeur 137, et ARL dans le onzain n° 4, de la série en B dont le "vers" est une anagramme de ESARTULINOB de valeur 136.
L'ELS la plus courte I-UNG du Ps 119, de saut -11, se partageait en I dans le verset 137 et UNG dans le verset 136, et l'écriture de droite à gauche de l'hébreu permet cet inouï parallélisme. Voici le dernier vers (de valeur 137) du onzain n° 3, les deux premiers du n° 4 (de valeur 136), puis les 28 et 21 lettres des versets 136 et 137 en hébreu, suivies d'une ligne où je n'ai transcrit que les lettres sensibles IUNG, les autres étant figurées par des astérisques):Ce parallélisme est aussi dépendant des savants calculs opérés par Perec pour déterminer l'ordre de ses onzains.
C'est ma passion quaternitaire qui m'a mené à cette découverte impliquant les nombres 136 et 137, dont la somme est 273, valeur de "quatre" en hébreu, ארבע, arba'.
273 est encore le produit des Fibos 21 et 13, dont le rapport 21/13 simplifie 84/52, Haemmerli/Jung ou Enoch/Elie.
J'ai d'abord apprécié la largeur de ligne 373 pour ces triangles CARL et JUNG, car c'est un nombre si chéri des néo-gématres chrétiens qu'il existe un livre de ce nom.
Cette "preuve gravée dans le roc" conjugue les propriétés des nombres 37 et 73, ainsi que de leurs triangulaires 703 et 2701, et 373 est de plus la valeur du grec logos, le Verbe...
Or le poème n° 59 de Perec, qui utilisait volontiers les jalons 37 et 73 correspondant à sa naissance un 7 mars (1936 carré de 44 et nombre de vers d'Alphabets), s'achève sur
Il n'y a pas de possibilité d'obtenir avec Alphabets des résultats similaires aux découvertes dans le Ps 119 avec Haemmerli ou Enoch, car aucune ELS n'y correspond à ces noms.
J'ai pensé à Théra, nom de l'île ronde donnant lieu au même jeu dans les romans de Sinoué et Halter, ce que je pense avoir été un facteur important dans le processus qui m'a mené au schéma 4-1 dans la vie de Jung.
THERA apparaît 52 fois en ELS dans Alphabets, ce qui permet d'envisager des combinaisons, mais pas avec SINOUE et HALTER dont les 2 seules occurrences constituent une forte limitation. Stattex découvre en revanche de nombreuses combinaisons THERA-SINOUE-JUNG, se justifiant aisément puisque Jung est un personnage du roman de Sinoué.
Les 52 occurrences de THERA sont remarquables car correspondant à la valeur de Théra (qui est aussi celle de JUNG).
Je suis ébahi par les 84 occurrences conjointes de SINOUE-JUNG (40+44), Sinoué/Jung = 83/52 constituant par ailleurs un rapport doré, moins intéressant que 84/52, mais remarqué dans le dernier billet avec le vrai nom de Meg Ryan, Margaret/Hyra = 83/52.
Parmi les nombreux tableaux j'ai remarqué celui-ci, de largeur 130, où THERA croise avec le Logos triangulé du onzain n° 59, la formule apparaissant juste en-dessous du Sait-on l'heure ? du n° 58:
Cet autre tableau est plus resserré, avec une largeur de ligne de 370 correspondant au saut de SINOUE (-370), tandis que THERA y apparaît parallèlement, avec un saut de 1480 ou 4 x 370:
Je rappelle qu'un point de départ de cette recherche était ce nombre 1480, valeur de Telesphoros, dieu de la convalescence auquel Jung a attribué sa guérison de 44, et je remarque sur la ligne au-dessus du T de Théra le mot GUERISON (dont l'anagramme SOIGNEUR m'émerveille, comme celle de THERA HEART, "coeur", puisque c'est un infarctus qui a failli emporter Jung en février 44).
Je souligne aussi le mot ERUPTION en-dessous de THERA, puisque les intrigues de Sinoué et Halter utilisent la formidable éruption qui a ravagé Théra il y a quelque 3656 ans.
J'aurais encore bien des choses à dire, alors que j'ai déjà largement dépassé la taille maximale que je me fixais pour un billet.
On peut télécharger ici le fichier TXT d'Alphabets utilisé pour mes recherches (basé sur les matrices hétérogrammatiques plutôt que sur les textes).
Je me suis inscrit récemment à un forum discutant des relations numériques dans la Bible, où j'ai posté une de mes découvertes essentielles, le compte de 620 lettres dans les paroles divines du récit de la création de Gn 1, identique au compte de 620 lettres du Décalogue d'Ex 20, bien connu du judaïsme (ici sur mon site).
Je signalais aussi la similitude des versets introductifs, tous deux en 7 mots et 28 lettres, également tous deux de gématries multiples de 37, un nombre fort prisé sur le forum, non sans justification mais ce n'est pas ici le problème.
Toujours est-il que je donnais la valeur 1332 = 36 x 37 d'Ex 20,1, et que je l'ai vérifiée sur l'utile Gematria database du site, OK. L'outil permet d'accéder instantanément aux autres versets de même valeur, j'en ai été curieux, et ai remarqué le 88e verset du Psaume 119, le psaume alphabétique en 22 strophes à contraintes diverses qui me sidère par sa ressemblance structurale avec Alphabets de Perec, d'une part 176 versets en 22 strophes de 8, de l'autre 176 poèmes en 16 séries de 11.
L'outil permet encore d'accéder aux gématries de tous les versets du psaume, et j'ai constaté que ce verset achevant sa première moitié était suivi d'un autre verset de valeur multiple de 37, 962 = 26 x 37, celui ouvrant la seconde moitié.
Ceci me motiva pour scruter les valeurs des 174 autres versets et y dénicher d'autres multiples de 37 (très faciles à repérer). Il y en avait deux, les versets 52 et 112, tous deux de valeur 1813 = 49 x 37.
J'additionnais les valeurs des 4 versets, 5920 (160 x 37), valeur moyenne 1480, nombre connu du forum pour être la valeur du grec Christos, correspondant aussi pour moi à Telesphoros, dieu de la guérison placé par Jung au centre de la pierre de Bollingen, correspondant pour lui à l'Eden, entouré par 4 régions correspondant à celles délimitées par les 4 fleuves en sortant.
Ce nombre avait été pour moi l'occasion d'une fabuleuse coïncidence il y a 2 ans, le 26 novembre. Mes méditations du jour étaient centrées sur les anagrammes du sonnet Vocalisations de Perec, originellement en 112 mots de gématrie 6272 = 112 x 56. 3 anagrammes proposées en 2001 ne respectaient pas le nombre de mots originel, et j'ai composé en 2006 une anagramme en 112 mots parfaitement équilibrée en 14 vers de 8 mots et gématrie 448.
2 ans après avoir composé ce 5e arrangement des mêmes lettres de gématrie 6272, je découvrais le nombre de jours de la vie de Jung, 5 x 6272, partagés par la date clé 4/4/44 en exactement 4 et 1 fois 6272 jours.
Je m'étais astreint à une contrainte supplémentaire, le partage selon le nombre d'or des 112 mots et de leur valeur totale 6272 en 43-26-43 et 2396-1480-2396. J'avais remarqué alors la valeur de Christos, et repris le mot "cristal", présent dans le sonnet de Perec, pour débuter la séquence de valeur 1480. Ce nombre, désormais associé à la valeur de Telesphoros, était présent lors de mes méditations du 26/11/09, pendant une balade qui m'amena dans un coin jamais visité, où le numéro d'une boîte aux lettres me sauta aux yeux. Je m'approchai, et y lus "Mesdames JUNG" (nom qui devait disparaître au cours de l'année suivante).
La maison se situait sur la commune d'AIGLUN, à laquelle j'associai l'anagramme LA IUNG (avec un I pour J, orthographe utilisée par Jung à diverses reprises).
Ce bref rappel pour tenter de faire comprendre à quel point le nombre 1480 m'est significatif, et je n'ai fait qu'effleurer la complexité des échos du sonnet de Perec, dont le mot le plus "lourd" gématriquement est scintillations, de valeur 176, nombre des versets du Ps 119 ou des poèmes d'Alphabets, mais encore valeur de Carl Gustav Jung.
Mon post sur les vers centraux du Ps 119 eut diverses réponses enrichissantes, sur le forum et en privé, je pense y revenir prochainement.
Tout ceci m'a donné l'idée de chercher les ELS "JUNG" dans le Ps 119, à l'aide du freeware Torah4u, que je n'ai utilisé jusqu'ici essentiellement que pour vérifier diverses assertions sur le "code biblique". J'ai déjà dit ce que je pensais des approches prenant les éventuels résultats pour des preuves de l'omnipotence divine, y voyant plutôt pour ma part des synchronicités.
Mais bref, allons-y. Jung s'écrit en hébreu יונג, contenant la lettre Gimel, la plus rare en hébreu biblique, avec cependant ici une fréquence un peu supérieure à la normale puisque 8 versets du psaume débutent par cette lettre. Il y a en tout 26 Gimel parmi ses 4461 lettres.
Torah4u trouve donc 18 occurrences IUNG (c'est ainsi qu'il faut taper la séquence au clavier), et quelques remarques s'imposent.
Les deux occurrences de plus courte distance (sauts de -11 et -75 lettres) utilisent le même G, également partagé par un autre IUNG, avec un saut de -293 lettres). Cette représentation en lignes (tronquées) de 73 caractères permet de les visualiser ensemble:Le IUNG avec saut -11 (lettres encadrées ligne supérieure) est contenu dans les versets 136 (GNU) et 137 (I), nombres qui me sont évocateurs par ailleurs (j'y reviendrai), et qui sont ici le dernier verset de la strophe Pé et le premier de la strophe Çadé, les lettres correspondant selon divers jeux de tarots à l'Etoile, l'arcane que j'ai vu associé à Jung dans les billets précédents, de par sa proximité avec la Lune et le Soleil, les "yeux de Dieu". Précisément, le N de ce IUNG (-11) est emprunté au mot "yeux", de même que celui du IUNG (293).
Il y a un autre cas de lettre G partagée, et c'est aussi une triplette de IUNG (88, -484, -1149) avec d'intéressantes particularités, mais j'y reviendrai en fin de billet.
Quelque remarquables que puissent être ces curiosités, elles peuvent difficilement constituer des coïncidences puisque je n'avais aucune idée de ce que cette première tentative allait donner, et j'aurais probablement trouvé des échos à d'autres résultats.
Toujours est-il que ces premiers résultats pour le Ps 119 ont ravivé mon envie d'étudier les ELS dans Alphabets, avec un graticiel récemment découvert, Stattex de Michaël Klopfenstein (qui fonctionne sous XP et Windows 7, mais pas sur ma version de Vista).
Ma première idée a été de regarder ce qui se passait dans la série des 11 onzains en G (voir ici quelques explications sur le recueil). J'ai le texte complet, saisi jadis pour vérifier mes découvertes sur les occurrences dorées, j'en isole les poèmes en G, et soumets les 1331 lettres à Stattex, qui après en avoir éliminé ponctuation et espaces y trouve 36 séquences IUNG (car bien sûr je ne pouvais espérer trouver de séquence JUNG dans un ensemble ne contenant que les lettres ESARTULINOG).
Première curiosité, aux deux sauts les plus courts (-1 et -15) correspondent deux séquences partageant 1 lettre, le G. C'est maintenant une réelle coïncidence, car il se passait exactement la même chose dans le Ps 119, où il était plutôt attendu que la lettre commune aux deux ELS les plus courtes soit G, lettre rare dans le psaume, alors qu'il y a ici exactement autant (121) de G que de chacune des autres lettres ESARTULINO.
Ces 2 ELS sont contenues dans le même poème de 121 lettres, le 2e en G, n° 38 du recueil. Il n'y a qu'une autre ELS IUNG parmi les 36 qui soit contenue dans un poème, et c'est un IUNG de saut 37 qui apparaît dans ce même n° 38, croisant avec le U du IUNG (-1).
Voici ce poème, composé à Venise le 11 septembre 1975, avec une largeur de ligne de 17 lettres permettant de visualiser les 3 ELS:
Ceci m'a incité à poursuivre l'étude sur le recueil entier, en choisissant l'ordre des poèmes tel qu'il s'y présente, avec pour première idée de voir ce qui se passait pour d'autres ELS croisant avec les ELS du n° 38.
Stattex recense 687 IUNG, dont j'épargnerai le détail, 641 CARL, et 44 JUNG. En examinant une ELS JUNG (-1228) passant par un G du n° 38, j'ai constaté qu'elle passait par le U de Sait-on l'heure ?, du n° 58, anagramme de SINOUE-HALTER, les deux écrivains que je vois étroitement liés à l'intuition qui m'a fait calculer l'heure aux 4/5es de la vie de Jung, le 4/4/44 à midi, 12 heures.
Les 44x44 vers d'Alphabets m'avaient fait rechercher s'il existait de telles séquences significatives de 12 lettres, soit un vers de la série en H suivi ou précédé d'un E. J'y suis revenu récemment.
On comprendra que ceci m'ait conduit à rechercher les ELS HALTER et SINOUE.
La première utilise une lettre "rare", H, et n'a que 2 occurrences, la première (saut 1951) débutant par le 1er H du recueil, qui précisément correspondait à l'unique autre anagramme découverte précédemment, Hélas ni route (n° 40).
Il y a 40 SINOUE, et Stattex, avec ses paramètres de départ, ne trouve qu'un seul tableau permettant de visualiser l'occurrence HALTER 1951 et une occurrence SINOUE (saut 2602), selon une largeur de ligne de 325 lettres:
Remarquablement, Sait-on l'heure apparaît à côté de la seconde lettre de HALTER (on ne voit ici que 38 lettres des lignes de 325 lettres).
HALTER commence sur le H débutant le poème n° 40, ou encore le "vers" de 11 lettres n° 430; SINOUE débute sur le S 5e lettre du 8e vers du poème n° 26, soit le vers n° 283, or 430 - 283 = 147, valeur numérique de HALTER+SINOUE (64+83).
Ce même tableau permet de visualiser un JUNG et deux CARL, l'un croisant avec le A de HALTER, à côté de Sait-on l'heure.
Le 10 décembre je me suis réveillé à 2 h du matin avec l'idée d'étudier les noms Sinoué et Halter dans le Ps 119. Un Halter (Marek) est traduit en hébreu, où son nom est translittéré HALTR, האלטר.
Pas de Sinoué traduit en hébreu, où la translittération la plus probable me paraît être SINUI, סינוי.
La recherche de ces deux mots par Torah4u livre une seule occurrence pour chacun d'eux, avec un saut de -26 pour SINUI, entre les versets 113 à 118 correspondant tous à la lettre Samekh initiale de SINUI, et un saut de -620 pour HALTR, entre les versets 44 et 140.
Remarquablement, le A de HALTR tombe dans le verset 115, à 7 lettres du N central de SINUI, ce qui permet cette visualisation orthogonale (comme pour toutes les images on peut cliquer dessus pour agrandir): Les nombres associés aux sauts, 26 et 620, peuvent frapper, d'autant plus dans le contexte hébraïque, où 26 est la valeur du Tétragramme, et 620 notamment le nombre des lettres du Décalogue, précédé du verset introductif de valeur 1332 qui m'avait fait découvrir les deux versets centraux du Ps 119.
L'exemplarité de ce résultat m'a poussé à approfondir la pertinence de mon orthographe SINUI, établie selon mes connaissances en hébreu ancien. Quelques exemples m'ont montré que l'hébreu moderne transcrit plutôt un "é" final par la lettre Hé, ה, en conséquence il est probable qu'une transcription plus exacte soit סינוה, SINUH, dont aucune occurrence n'apparaît dans le Ps 119.
SINUI a un écho particulier pour moi, de même qu'une réelle existence, car en août 2008 j'avais donné pour titre web à ma première page sur Sinoué sinoui.htm.
Il existe une autre façon d'écrire le nom de famille Halter, en 4 lettres HLTR, הלטר. Le logiciel trouve alors 8 occurrences de la chaîne dans le Ps 119, et le saut le plus court, -48, permet à nouveau une représentation avec l'unique SINUI, car très proche; les lettres apparaissent dans les versets 119 à 125, soit à cheval sur les strophes Samekh et 'Ayin. Je rappelle que Sinoué était entièrement contenu dans la strophe 'Ayin, versets 113 à 118 (le Ps 119 était jadis numéroté 118 dans la plupart des Bibles, dont la Vulgate).
Ceci permet une représentation serrée en lignes de 24 lettres (ici tronquées à 9):
La transcription SINUI se trouve avoir pour gématrie 136 selon l'alphabet numéral hébreu, 136 déjà remarqué plus haut pour le verset 136 qui contenait 3 lettres du IUNG de plus court saut (-11). 136 est d'abord pour moi la valeur de JUNG-HAEMMERLI (52+84) selon notre alphabet, comme de Elie-Enoch (52+84) selon l'alphabet hébreu.
La transcription de Haendel m'a fourni la transcription logique de Haemmerli, המרלי, HMRLI, qui a 5 occurrences dans le Ps 119, de sauts 963, -744, -585, -141, 275.
Très remarquablement encore, le HMRLI de saut le plus court (-141) a une lettre à peu près au milieu du IUNG (-11), au verset 136.
Ceci permettrait une belle représentation orthogonale, comme le SINUI-HALTR plus haut, mais bien plus resserrée puisque SINUI couvrait 105 lettres, alors que ce IUNG couvre 34 lettres.
Il y a mieux à faire, ainsi cette découverte me fait réaliser que les lettres de ce HMRLI apparaissaient sur mon premier tableau montrant les 3 IUNG, enfin 4 d'entre elles mais il aurait suffi de 2 lignes de plus au-dessus pour voir les 5 lettres HMRLI dont la première, ה, se situe 6 cases au-dessous du G (ג) commun aux 3 IUNG.
Il y a encore mieux à faire. Je me suis demandé s'il était possible de visualiser des Enoch (חנוכ) ou Elie (אליהו) dans le voisinage de ce IUNG-HMRLI, et je suis arrivé à ce tableau, avec une largeur de ligne de 69 lettres (valeur du IUNG hébreu):
En bobines bleues, IUNG; en bobines rouges, HMRLI.
En ovales verts, deux occurrences de Elie (ALIHU, sauts 70 et -205), une lettre de chaque ELS apparaissant sur la même ligne que IUNG (de part et d'autre, versets 135 et 137).
En ovales jaunes, Enoch (HNUK, saut -143).
J'ai pu faire figurer la fenêtre de recherche.
Dans les tableaux précédents, les nombres sur la droite correspondaient aux rangs des lettres dans toute la Bible, ici seulement à partir du début du livre des Psaumes.
J'ai travaillé la matrice ci-dessus afin de pouvoir visualiser les 5 ELS dans l'espace le plus réduit, soit 19 lignes de 53 lettres. Je me suis aperçu après coup que les 28 lettres du verset 136 tombaient aussi exactement que possible au centre de cette grille (9 lignes au-dessus et au-dessous, 12 lettres à droite, 13 à gauche), et ceci m'a donné l'envie d'une grille montrant l'ensemble du texte correspondant, et non des lignes tronquées, avec le verset 136 exactement au milieu.
J'ai aussi voulu regarder ce que donnait chaque ELS des 4 noms concernés par rapport à cette grille.
Première curiosité : il faut un nombre de colonnes pair pour pouvoir avoir les 28 lettres au centre, et le meilleur choix est 68, avec donc 20 lettres de part et d'autre du verset 136, or il y a avant cette ligne centrale exactement 3400 lettres depuis le début du psaume, soit 50 lignes de 68 lettres. 68 est encore la valeur moyenne des 4 noms (avec toujours Jung-Haemmerli dans notre alphabet, plutôt que IUNG-HMRLI = 69-285).
Il est ensuite absolument inattendu que, parmi les 9 ELS Elie, 5 d'entre elles aient une lettre en commun avec la ligne du verset 136 (le tableau complet compterait 66 lignes, et en fait les lettres apparaissent sur le segment de 53 lettres de la grille précédente, sinon sur un segment de 40 lettres exactement réparti autour du verset 136).
Voici la grille de 19 x 68 lettres, correspondant aux versets complets 111 à 161 (+ quelques lettres avant et après):
Les 5 ELS de la grille précédente sont conservées, avec un aspect légèrement différent puisque la largeur de ligne a changé. S'y ajoutent, parfois incomplets:
- A(LIHU) en bobines vertes (-659) démarre dans le verset 136, juste à côté du L rouge de HMRLI.
- ALIH(U) en carrés verts (-264) croise sur la même ligne avec le L d'un ALIHU précédent (70).
- toutes les lettres ALIHU en losanges verts (-227) sont présentes, avec le I sur la ligne centrale.
- HNU(K) en carrés jaunes (-603) a son N sur la ligne (en tout 54 ELS Enoch).
- HNU(K) en losanges jaunes (-485) n'était pas indispensable.
- IUNG de saut -75 est présent, en losanges bleus, croisant avec le G du IUNG -11.
- un autre IUNG (-117) est entièrement visible, en carrés bleus, croisant avec le N du premier Enoch (-143).
- HMR(LI) en losanges rouges (275) n'était pas indispensable.
Après cette formidable attraction du verset 136, les commentaires annoncés plus haut sur l'autre triplette IUNG me semblent très secondaires, alors que j'aurais encore de multiples choses à dire sur le détail des correspondances des ELS avec les mots du psalmiste.
Les "biblocodistes" se complaisent volontiers à donner les probabilités infinitésimales associées à leurs découvertes (calculées par les logiciels plus complets que Torah4u).
Il faut savoir que, pourvu que les chiffres souvent faramineux donnés soient exacts, ils n'ont de signification réelle que si les résultats correspondent exactement à une prédiction de départ, ce qui est très rarement le cas.
Lorsque ça l'est, il faudrait encore savoir parmi combien d'expériences infructueuses s'inscrit l'expérience réussie, et donc faire toute confiance à l'expérimentateur.
Enfin aucune ELS, si mirifique soit-elle, ne me paraît pouvoir prouver l'idée préconçue, plus ou moins implicite chez la plupart des biblocodistes, que ces messages cachés ne peuvent émaner que de Dieu. Il y a plus de choses sur terre et dans le ciel, messieurs, que votre religion ne peut l'imaginer.
Pour ma part, je ne peux que certifier que les investigations sur le Ps 119 constituent ma première réelle recherche biblique personnelle d'ELS, et que ce sont ses résultats qui m'ont conduit à faire l'effort de lire le mode d'emploi de Stattex pour faire mes premières recherches extrabibliques, sur Alphabets donc.
Si j'ai mené ces recherches sans idée préconçue, je suis néanmoins attentif aux critères de base du "code biblique", à savoir privilégier les ELS les plus courtes et les croisements orthogonaux. J'espère pouvoir faire partager mon ébahissement devant les croisements orthogonaux des ELS SINUI et HALTR les plus courtes (et les seules !), comme des ELS IUNG et HMRLI les plus courtes, qu'il faut tout de même que je montre (ci-dessus, avec une largeur de ligne de 47 permettant d'allonger le HMRLI de saut -141).
Je ne pouvais rêver d'un croisement au vers 136, ni de toutes les coïncidences additionnelles détaillées plus haut.
Mes recherches sur Alphabets m'ont fait chercher quelque chose de l'ordre de 4-4-4-4, et ce qui m'a semblé le plus pertinent était 2 CARL et 2 JUNG, qui ont respectivement 641 et 44 occurrences, ce qui permet à Stattex de trouver de nombreuses grilles. En les faisant défiler, celle-ci a particulièrement retenu mon attention: Elle montre donc deux croisements sur les initiales C-J, et deux triangles qui m'ont réjoui pour une raison exposée un peu plus loin. J'ai aussi apprécié le fait que les CARL démarrent du C de L'USINE A TROC, dernière lettre du premier onzain écrit par Perec, et de cette magnifique formule sans laquelle il n'aurait probablement pas eu l'idée du recueil Alphabets (dans lequel il vient en n° 3), mais j'ai tardé à en saisir toutes les implications.
CARL à la première ligne représente le plus court saut positif, +7. Il est fabuleux que le croisement avec l'autre CARL se fasse sur la dernière lettre de LUSINEATROC, car cette formule apparaît aussi en acrostiche final dans le onzain n° 3, où on peut la nommer ELS de saut 11. Il s'agit à ma connaissance de la première ELS délibérée de Perec, dans l'oeuvre publiée du moins, et il y en aura de nombreuses autres dans Alphabets, de sauts 10, 11, et 12.
La grille donnée au début du billet permet de visualiser la chose, avec un saut de 11 lettres mais 22 lettres par ligne, si bien que le texte peut se lire soit en lisant la moitié de la grille, soit en lisant une ligne sur deux (en gras):
Alors le fabuleux, c'est que C-ARL se partage en C dans le onzain n° 3, de la série en C dont le "vers" est une anagramme de ESARTULINOC de valeur 137, et ARL dans le onzain n° 4, de la série en B dont le "vers" est une anagramme de ESARTULINOB de valeur 136.
L'ELS la plus courte I-UNG du Ps 119, de saut -11, se partageait en I dans le verset 137 et UNG dans le verset 136, et l'écriture de droite à gauche de l'hébreu permet cet inouï parallélisme. Voici le dernier vers (de valeur 137) du onzain n° 3, les deux premiers du n° 4 (de valeur 136), puis les 28 et 21 lettres des versets 136 et 137 en hébreu, suivies d'une ligne où je n'ai transcrit que les lettres sensibles IUNG, les autres étant figurées par des astérisques):Ce parallélisme est aussi dépendant des savants calculs opérés par Perec pour déterminer l'ordre de ses onzains.
C'est ma passion quaternitaire qui m'a mené à cette découverte impliquant les nombres 136 et 137, dont la somme est 273, valeur de "quatre" en hébreu, ארבע, arba'.
273 est encore le produit des Fibos 21 et 13, dont le rapport 21/13 simplifie 84/52, Haemmerli/Jung ou Enoch/Elie.
J'ai d'abord apprécié la largeur de ligne 373 pour ces triangles CARL et JUNG, car c'est un nombre si chéri des néo-gématres chrétiens qu'il existe un livre de ce nom.
Cette "preuve gravée dans le roc" conjugue les propriétés des nombres 37 et 73, ainsi que de leurs triangulaires 703 et 2701, et 373 est de plus la valeur du grec logos, le Verbe...
Or le poème n° 59 de Perec, qui utilisait volontiers les jalons 37 et 73 correspondant à sa naissance un 7 mars (1936 carré de 44 et nombre de vers d'Alphabets), s'achève sur
Rien : Logos triangulé.
Il n'y a pas de possibilité d'obtenir avec Alphabets des résultats similaires aux découvertes dans le Ps 119 avec Haemmerli ou Enoch, car aucune ELS n'y correspond à ces noms.
J'ai pensé à Théra, nom de l'île ronde donnant lieu au même jeu dans les romans de Sinoué et Halter, ce que je pense avoir été un facteur important dans le processus qui m'a mené au schéma 4-1 dans la vie de Jung.
THERA apparaît 52 fois en ELS dans Alphabets, ce qui permet d'envisager des combinaisons, mais pas avec SINOUE et HALTER dont les 2 seules occurrences constituent une forte limitation. Stattex découvre en revanche de nombreuses combinaisons THERA-SINOUE-JUNG, se justifiant aisément puisque Jung est un personnage du roman de Sinoué.
Les 52 occurrences de THERA sont remarquables car correspondant à la valeur de Théra (qui est aussi celle de JUNG).
Je suis ébahi par les 84 occurrences conjointes de SINOUE-JUNG (40+44), Sinoué/Jung = 83/52 constituant par ailleurs un rapport doré, moins intéressant que 84/52, mais remarqué dans le dernier billet avec le vrai nom de Meg Ryan, Margaret/Hyra = 83/52.
Parmi les nombreux tableaux j'ai remarqué celui-ci, de largeur 130, où THERA croise avec le Logos triangulé du onzain n° 59, la formule apparaissant juste en-dessous du Sait-on l'heure ? du n° 58:
Cet autre tableau est plus resserré, avec une largeur de ligne de 370 correspondant au saut de SINOUE (-370), tandis que THERA y apparaît parallèlement, avec un saut de 1480 ou 4 x 370:
Je rappelle qu'un point de départ de cette recherche était ce nombre 1480, valeur de Telesphoros, dieu de la convalescence auquel Jung a attribué sa guérison de 44, et je remarque sur la ligne au-dessus du T de Théra le mot GUERISON (dont l'anagramme SOIGNEUR m'émerveille, comme celle de THERA HEART, "coeur", puisque c'est un infarctus qui a failli emporter Jung en février 44).
Je souligne aussi le mot ERUPTION en-dessous de THERA, puisque les intrigues de Sinoué et Halter utilisent la formidable éruption qui a ravagé Théra il y a quelque 3656 ans.
J'aurais encore bien des choses à dire, alors que j'ai déjà largement dépassé la taille maximale que je me fixais pour un billet.
On peut télécharger ici le fichier TXT d'Alphabets utilisé pour mes recherches (basé sur les matrices hétérogrammatiques plutôt que sur les textes).
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