16.11.10

Son of Matter

Le dernier billet a donné lieu à une fabuleuse coïncidence, que j'espère arriver à faire partager, bien qu'elle repose en partie sur mon seul témoignage, mais ce qui n'en dépend pas demeure pour le moins curieux.
Après avoir achevé hier 15 novembre la possibilité d'une hylé, je vis soudain sur une feuille à ma gauche, juste à côté de l'ordi, le mot ULH, c'est-à-dire hylé, écrit de ma main.
Mon bureau (et pas seulement lui) est un invraisemblable foutoir, où j'empile selon les besoins du moment livres et documents divers, jusqu'à ce que les dangers d'éboulement nécessitent un minimum de rangement (où qu'Anne me menace de tout jeter).
Mon manque d'organisation est tel que je note des choses souvent essentielles n'importe où, sur les pages de garde du premier livre venu pr exemple, et comme j'ai des milliers de bouquins ce n'est pas toujours aisé de retrouver ensuite le bon...
Pour le cas présent, j'avais eu besoin d'espace libre pour griffonner quelques brouillons des dix dizains du 10/10/10. Feuilletant un vieux cahier, j'y avais trouvé de ci de là quelques blancs, qui sur cette page ont été remplis en bas par quelques permutations en pseudo-quenine; au-dessus à droite figure une première idée de disposition des poèmes, en double quinconce, abandonnée ensuite. Je suggère d'agrandir la page en question dans une nouvelle fenêtre (clic sur l'image) pour suivre mes commentaires.

Cette feuille et une autre se sont détachées du cahier à spirale. Son verso comporte diverses vieilles annotations dont je ne sais plus trop à quoi elles se rapportent, et je m'étais servi du recto l'an dernier pour noter quelques résultats de recherches autour du découpage de strongylé en strong + ylé.
J'évoquais dans le billet précédent le Lexique Strong Hébreu pour l'Ancien j'est nom GRASTestament, et James Strong, théologien du 19e siècle, a également écrit un Lexique Grec pour le Nouveau Testament (NT), attribuant à chaque mot un numéro toujours utilisé aujourd'hui, bien que certains choix de ce D.D. (Docteur ès Divinité) soient aujourd'hui fortement contestés.
J'avais alors cherché si le mot hylé était présent dans le NT, et à partir de cette source j'avais découvert qu'il n'y apparaissait qu'une fois, référencé 5208. J'avais vérifié les numéros adjacents et noté que le numéro 5207 était uios, "fils", un mot évidemment essentiel du NT.
Or j'avais glissé dans le précédent billet cette boutade :
j'ai déjà été amené à faire le rapprochement pair-père, plus audacieux que la "filiation" du latin à l'anglais mater-matter.
Je ne me rappelais alors aucunement que υιος, "fils", précédait immédiatement υλη, "matière", dans le vocabulaire grec du NT.
Au moment où j'ai commencé ce précédent billet, je ne me rappelais pas non plus que strong, "fort", correspondait en hébreu à un couple atbash particulièrement frappant, ainsi deux coïncidences insoupçonnées soulignent la scission du mot strong-ylé, mot lui-même essentiel dans l'histoire de ma découverte du schéma 4-1 de la vie de Jung.
Les extraits du Lexique Strong pour les références 5207 et 5208 confirment les sens premiers son et matter accordés à ces mots, et apportent d'autres éléments intéressants.
Je dois d'abord expliciter quelque peu les notes griffonnées en novembre 09.

11 jours après avoir découvert l'équilibre autour du 4/4/44, j'ai regardé le 19/09/08 dans le Bailly comment s'écrivait le mot Strongylé en grec, soit στρογγυλή, de valeur 1114, 1111 en ne comptant que les 8 lettres différentes. Ce même jour, je découvris le forum Unus Mundus, et parcourus plus particulièrement un de ses sujets, le phénomène 11:11. J'y appris que le "phénomène" en question se manifesterait également sous la forme 11:14... Peut-être parce qu'il existe deux films de titres 11:11 et 11:14, en tout cas cette synchronicité fut l'objet de mon second billet sur le forum 3 jours plus tard.
Voici pourquoi, lorsque j'ai découvert le lexique Strong, en novembre 09, j'ai regardé à quoi correspondaient les numéros 1111 et 1114. Puis, comme le mot υλη seul a pour valeur 438, à quoi correspondait 438. Sachant par ailleurs que 438 est la valeur des lu'hot, "Tables" en hébreu, j'ai cherché le numéro Strong hébreu du singulier lua'h, et de son renversement 'hol, "profane".
Le mot de 3 consonnes lHt = 438 peut s'écrire sous une autre forme, avec ce qu'on appelle une mater lectionis, "mère de lecture", lHwt = 444, et j'ai donc regardé le Strong grec 444, correspondant à anthropos, "homme".

J'ai dû alors consulter quelques autres références, la seule notée étant la fiche 4444, purgos, "tour", avec une pensée pour la tour de Bollingen.
Aujourd'hui, je lis ici que purgos viendrait d'une racine protoindoeuropéenne bheregh associée aux concepts de hauteur et de force, d'où les mots allemands Burg (place fortifiée) et Berg (montagne), mais peut-être aussi le latin fortis, "fort", et tous ses dérivés...

En découvrant la fiche 444 anthropos, je n'avais plus sous les yeux la fiche uios, "fils", qui indique
Nombre d'occurrences 382
Utilisation du mot dans la KJV son(s) (85) , Son of Man 87 (TDNT-8:1210) (400) + 444 , Son of God (49) , (...)
L'utilisation la plus fréquente du mot est donc dans l'expression "Fils de l'Homme", et la fiche υιος offrait un renvoi vers la fiche 444 alors que la fiche suivante m'avait, via l'hébreu, conduit à consulter cette même fiche 444...

Le nombre d'occurrences de uios m'est aussi significatif, il appartient à la série d'or 236-382-618-1000 qui m'avait fait écrire un texte de 1382 lettres pour l'anniversaire d'un oulipote (en fait l'astrophysicien qui m'a renseigné sur la strong matter). J'évoquais ces 1382 lettres dans le pénultième billet, A Arthur, qui m'avait amené à une découverte numérique étonnante :
- deux départements, à 2-3 voix près, se sont prononcés pour le NON dans la même proportion lors du référendum de 2005;
- ceci aurait peut-être été banal si cette proportion n'était très proche du nombre d'or;
- le jumelage des deux départements, 13-82, conduit à une répartition idéale des 918470 votes exprimés, telle que le rapport OUI/NON donne 6 décimales du nombre d'or,
350824/567646 = 0.618033...
Ici le jumelage des occurrences de matter et son amène à
1-382.

L'unique occurrence du mot hylé dans le NT donne lieu à une coïncidence dont je n'ai pris conscience qu'en consultant ce site en français, où le mot est traduit par "forêt". De fait, c'est ce sens qui est retenu dans toutes les traductions du verset 3,5 de l'Epitre de Jacques (depuis la Vulgate qui donnait silva) :
De même, la langue est un petit membre, et elle se vante de grandes choses. Voici, comme un petit feu peut embraser une grande forêt (hule)!
Si la bible King James et Strong donnent aussi forest, le français permet de repérer illico qu'une traduction sauvage de Strong-ylé pourrait être FORTE FORET !

La biographie de James Strong m'a appris qu'il était mort le 7 août 1894 à Round Lake, village de l'Etat de New York sis au bord d'un lac rond.
Ainsi une coïncidence concernant Strongylé, étendue de terre jadis ronde au milieu des eaux, m'a mené à la concordance biblique de ce Strong, disparu près d'une étendue d'eau ronde au milieu des terres...
Si Sinoué a fait mourir ses héros Ricardo et Dora dans le naufrage du Doria, l'adaptation TV de Des jours et des nuits les fait mourir, ou plutôt mystérieusement disparaître, à Théra, l'antique Strongylé où ils se sont jadis aimés dans une existence antérieure, et où ils sont morts lors du cataclysme qui a ravagé l'île.

Une autre concordance biblique anglaise, détrônée par celle de Strong, fut celle de Robert Young.

En recherchant le message où j'avais parlé pour la première fois de Strongylé sur Unus Mundus, je fus surpris de constater qu'il était le 6801e message du forum.
Je rappelle que je commentais dans mon pénultième billet A Arthur de multiples coïncidences autour des chiffres 1-6-8, plus un ou deux 0, s'étant présentés sous diverses permutations, les plus remarquables étant la notation d'une référence 86001 dans un message qui allait devenir le lendemain le 18600e de la ListeOulipo.
Le sort n'en avait pas fini, car mon message suivant, La possibilité d'une hylé, se trouva avoir l'identifiant 2192920260366106810, se terminant par 06810, permutation de la séquence essentielle 0.6180 (la section d'or). Ce n'est pas un hasard à part entière, car, comme je l'ai déjà dit, je privilégie une minute significative pour débuter un billet, et celui-ci concernant la saint Théodore fut débuté le 9/11 à 9:11. Comme j'ai le temps de valider plusieurs billets pendant cette minute, j'en profite pour "laisser plus de chances au hasard", et choisis ensuite le postID le plus significatif, un pis-aller en l'occurrence puisque 06810 ne concernait a priori que le billet précédent...
...Mais voici que ce billet-ci, qui établit un lien entre mes précédentes élucubrations et mes créations poétiques du 10/10/10 et du 20/10/2010, a pour postID=8610011433082872777, ce qu'on pourra vérifier en cliquant sur le champ Enregistrer un commentaire au bas de la page.
J'ai en fait validé plusieurs billets ce 16/11 à 16:18 parce que je comptais faire quelque chose sur le dernier Paul Halter, qui se termine un 16 novembre, et sur deux poèmes de Perec écrits les 16 et 18 septembre 75. Lorsque j'ai vu ce postID débutant par 86100, il m'a semblé s'imposer de le consacrer aux coïncidences liées au dernier billet.
Le postID s'achève sur 77, alors que c'est mon 77e billet Quaternité, ou encore sur 777, ce dont il va être un peu plus long d'expliquer l'éventuel à-propos.
Les permutations en pseudo-quenine de mon brouillon partent de la séquence ATRIONSEUL. Il s'agissait d'un essai pour voir comment se permutait une séquence où voyelles et consonnes présentaient ce schéma, et je serais bien en peine d'expliquer le choix ATRIONSEUL, qui à première vue ne signifie rien.
Aujourd'hui je vois quelque chose, qui a d'ailleurs pu m'être dicté inconsciemment. Je n'ai aucune sympathie pour le sulfureux Aleister Crowley, mais je m'intéresse à son étonnant parcours. On sait qu'il s'appelait volontiers "666", ou encore to mega thérion, "la grande Bête", expression de valeur 666 en grec (370+49+247). Un jour son éon personnel lui communiqua qu'il pouvait désormais utiliser "therion seul", à la condition de le lire en lettres hébraïques. Crowley, selon ses dires, fut interloqué, mais constata que, le "e" n'existant pas en hébreu, "trion seul" avait pour valeur 666 en hébreu (trywn selon mes précédentes translittérations, soit 400+200+10+6+50).
Voilà. Je ne tenais pas la chandelle lors des communications de Crowley et de son éon, mais je peux certifier la validité des correspondances numériques.
Et 777 ? Plus tard encore, Crowley se lassa d'être "666" et devint "777"...

A remarquer que θηριον, thérion la "Bête" de l'Apocalypse, Strong 2342, est apparenté au Strong 2339 θηρα, théra, "chasse", de même orthographe que l'île Théra, devant son nom à un héros nomme Théras, vraisemblablement chasseur.

Je voulais encore signaler que j'avais participé à l'expérience de "disparution" organisée par le Nouvel Attila lors de la parution du précédent Houellebecq, avec cette paire de schizonnets (en lecture horizontale et verticale):Ma première idée pour ce texte avait été de faire figurer au centre du carré un espace ressemblant à une île, un rond, mais les premiers essais se montrèrent peu satisfaisants, et je fus séduit par cette idée d'ILE apparaissant par la disparition des lettres...
Le dernier vers du sonnet horizontal (la décidabilité d'un îlet) énonce :
déférer à l'amas une mère, nos îles !
Est-il utile de préciser qu'à l'époque j'ignorais tout du grec hylé, et de sa signification matière-matter ? Dans cette autre version, celle qui fut publiée je crois, ce vers devenait :
déférer à l'amas une mère des îles !

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