à Babeth
Les noms dorés ont pris une grande importance dans mes derniers billets, du fait d'une profusion de coïncidences ces deux derniers mois, profusion qui a mené ce 2 mai à la découverte exceptionnelle objet de ce billet, le film Don't Look Now de Nicolas Roeg (1973).
Je ne prétends nullement que la recherche de noms dorés soit une démarche sensée, du moins cette marotte mène-t-elle aux plus intrigants résultats.
Un nom doré est donc un ensemble prénom-nom tel que la somme de leurs valeurs P+N divisée par le nombre d'or (phi) et arrondie au plus proche entier soit P ou N. Une étude parmi des listes de noms réels (ici par exemple) montre que cette propriété se réalise environ 1 fois sur 35, ce qui est proche de la probabilité calculée pour des nombres pris au hasard.
Ce n'est donc pas absolument exceptionnel, et j'ai la relative sagesse de ne m'intéresser qu'aux noms dorés apparaissant dans un contexte doré, l'éveil de mon intérêt étant lié au premier nom doré qui m'ait frappé, Georges Perec = 76/47, lequel était passionné par nombre d'or et suites additives de type Fibonacci.
Il y a différentes qualités de noms dorés, selon le rang des nombres concernés dans la suite additive correspondante, et Georges Perec = 123 est excellent car il s'agit du 10e terme de la suite de Lucas, dont le terme de rang n tend, quand n
croît, à se confondre avec la puissance correspondante de phi, ce qu'on peut vérifier en entrant phi^10 dans la barre-outil Google.
Il est frappant que Perec ait envisagé pour l'une de ses dernières oeuvres, un poème en dix strophes, une contrainte basée sur les 10 premiers termes de la suite de Fibonacci.
J'ai débuté mon autre blog autour d'une triple coïncidence dorée : le film Ma nuit chez Maud (1969) a une remarquable structure dorée, car la nuit en question y débute à la petite section d'or et s'achève à la grande; on y voit ce qui est considéré par certains comme un chef-d'oeuvre d'architecture dorée, Notre-Dame-du-Port, et la quête du "héros convoitant" est incarnée par une actrice au nom doré, Marie-Christine Barrault = 151/93.
J'ai exploré sur Blogruz les aspects dorés du cinéma de Rohmer, que je crois intentionnels bien que le choix de l'actrice ait probablement eu d'autres raisons, et mes recherches cinéphiliques y ont également concerné Truffaut, pour son tic de citer le nombre 813 dans ses films, ce que j'ai relié à la date du 13 août, ou 8/13 à l'anglaise. Peut-être fortuitement, les citations 813 de deux films apparaissent aux 8/13es de leur durée, soit non loin de la section d'or puisque 8 et 13 sont des nombres de Fibonacci.
Je pense avoir alors calculé les valeurs des noms des principaux acteurs truffaldiens, mais ce n'est que très récemment que je me suis avisé, je ne sais plus exactement ni quand (courant mars je pense) ni à quelle occasion, que Julie Christie (57/91) était un nom doré, l'actrice à qui il a fait dire dans Fahrenheit 451 (1966) Why 451 rather than 813 or 121?, la version sous-titrée rendant cette réplique ainsi :
Cette découverte m'a rappelé que je connaissais une autre actrice au nom doré tenant le rôle principal féminin dans un film qui m'est cher, Carol Kane (49/31) dans Les jeux de la comtesse Dolingen (1981), de Catherine Binet, compagne de Perec qui a financé le film et y a étroitement collaboré.
J'ai joué avec les noms des actrices, et ai vu ceci :
Marie-Christine Barrault + Julie Christie = 392
Carol Kane = 80
392 x 80 = 31360, soit le nombre de jours de la vie de Jung, avec leur prodigieux équilibre 4-1 autour du 4/4/44 qui fut la raison première de Quaternité, comme ce que j'avais vu dans Ma nuit chez Maud fut la raison première de Blogruz.
Je rappelle que Rohmer se prétendait né un 4 avril, et que de multiples raisons m'ont conduit à consacrer ce billet de Quaternité à Truffaut, en imaginant le pivot de sa vie un 13/8, avant même d'apprendre que le 4 avril était dans le calendrier pataphysicien le 13e jour du 8e mois.
Quant à Perec, j'ai consacré plusieurs billets aux 44x44 vers d'Alphabets, et il est important de savoir que Les jeux de la comtesse Dolingen est inspiré d'un roman d'Unica Zürn (nom doré 48/79), laquelle est étroitement associée à mon intuition sur le 4/4/44 du 8 septembre 2008.
Cette intuition a été précédée d'un éveil avec la réminiscence qu'un roman lu 25 ans plus tôt donnait pour date de naissance de Jung un 6 juillet, comme moi. Je me suis demandé comment je n'avais pu m'en souvenir lorsque je me suis préoccupé de la datation au 16 juillet de la naissance d'Unica Zürn, dans un article d'une amie, alors que je savais qu'elle était native du 6.
A demi éveillé, j'ai tourné ces noms Jung et Zürn dans ma tête, et pensé que ce dernier nom s'écrivait aussi en orthographe normalisée ZUERN, avec JUNG/ZUERN = 52/84 = 13/21, nombres de Fibonacci.
Ce n'est qu'ensuite, je crois, qu'il m'est venu l'intuition de l'équilibre 4-1 de la vie de Jung autour du 4/4/44. Je n'en suis pas absolument sûr, car cette relation n'a pris une réelle importance que 3 mois plus tard lorsque j'ai appris le nom du docteur de Jung, HAEMMERLI = 84 (aussi en orthographe normalisée, automatique en Suisse).
En tout cas je me souviens bien d'avoir effectué ces calculs au lit, avant de me lever pour aller vérifier l'intuition du 4/4/44. C'était donc soit juste avant, soit juste après.
J'ai par contre une date précise, le 5 mars dernier, pour une autre découverte, alors que je rejetais un oeil sur les natifs du 4/4.
J'y ai repéré David White (né le 4/4/1916), qui me réjouit dans Ma sorcière bien-aimée où il interprète Larry Tate.
J'eus la curiosité de consulter sa fiche, pour apprendre que son fils Jonathan White était mort à 33 ans dans l'attentat de Lockerbie, le 21 décembre 88.
Ceci me rappela aussitôt que la veuve d'Anthony Perkins, l'acteur le plus connu né un 4/4 (1932), était au nombre des passagers du vol AA 11 piloté par Mohamed Atta lors de l'attaque du 11 Septembre contre le World Trade Center (presque 9 ans après la mort de Tony Perkins, le 12/9/92).
C'est une rare coïncidence, d'une part parce que ces deux cas figurent au premier rang des attentats terroristes et que Jonathan White et Berry Berenson en furent les victimes parmi les plus "people", d'autre part parce que j'ai relié mon intuition du 4/4/44 à la mort de l'actrice Ruth Roman le 9/9/99, laquelle avait été impliquée dans une autre catastrophe, le naufrage de l'Andrea Doria le 26 juillet 56, 81e anniversaire de Jung.
Je n'ai pas illico vu plus loin, probablement parce que je ne suis pas assez obsédé par les noms dorés pour calculer les valeurs de tous les noms qui me passent sous le nez. Toujours est-il que le 21 mars je reçus un mèl de D. de Liège qui me signalait que la date du 16 juillet 1916 qu'elle avait donnée dans son article pour la naissance d'Unica Zürn était bonne, et que c'étaient les sources Internet donnant le 6 juillet qui étaient fautives.
D'une certaine façon, c'était plus extraordinaire d'avoir deux fausses datations du 6 juillet, même si je déplore de ne plus partager cette date avec Unica.
Quoi qu'il en soit, la mention de l'année 1916 me rappela David White, et j'eus enfin la curiosité de calculer DAVID WHITE = 40/65 = 8/13, nom doré fibonaccien.
Mieux, son rôle essentiel LARRY TATE = 74/46 = 37/23 est aussi un nom doré.
Je pensai bien sûr aussi à Anthony ou Tony Perkins, pas doré, mais son rôle essentiel est NORMAN BATES = 75/47, encore un nom doré.
A remarquer qu'à côté des naissances en 1916 de Unica et David = 48/79 et 40/65 était aussi créé le personnage fictif Enoch Soames = 45/72, par lequel débutait mon billet daté du 20 mars, dérivant ensuite vers Phil Dick, au nom éventuellement doré selon ses propres critères, 45/27 = 5/3, le premier rapport fibonaccien qu'il donne comme significatif.
Dick a exploité sa propre expérience dans deux romans, Valisystem A (publié posthumement sous le titre Radio libre Albemuth), où il se dédouble en Phil Dick et Nicholas Brady (81/50, nom doré), puis Valis (Siva en français), où Nicholas Brady est un personnage du film éponyme Valis, réalisé par un chanteur de rock, Eric Lampton, porteur de messages subliminaux incluant rectangles d'or et nombres de Fibonacci...
Voir donc Fat Phil, mais aller plus loin nécessite d'autres sources, comme la bio de Lawrence Sutin, Invasions divines. On y apprend que le modèle du film est L'homme qui venait d'ailleurs (1976, sorti en France le 6 juillet 77), de Nicolas Roeg (73/45, nom doré), et que Lampton est inspiré par Peter Frampton (64/103, nom doré), chanteur des Bee Gees.
J'ai eu l'occasion de m'intéresser à Nicolas Roeg, jadis pour une fantastique coïncidence impliquant une de ses femmes, l'actrice Theresa Russell, puis sur Quaternité pour son film Performance (qui pourrait être l'anagramme de Perec-Forman). Un lecteur m'avait signalé que Perec avait intitulé son Grand Palindrome
9691 EDNA D'NILU
O. MU. ACERE. PSEG ROEG
(c'est moi qui souligne ROEG) afin de pouvoir le signer
Georges Perec,
Au Moulin d'Andé, 1969
Ceci m'a fait consulter à nouveau la filmographie de Roeg, et découvrir qu'il avait réalisé un film avec Julie Christie, Don't look now (1973, Ne vous retournez pas), thriller "psychique" paraît-il renommé, dont un remake est d'ailleurs en préproduction.
Sa vision le 2 mai a été une révélation, d'abord sur le talent de Roeg qui ne m'avait guère convaincu jusqu'ici, puis pour une formidable coïncidence aux échos multiples avec l'échange Jung-Haemmerli.
John et Laura Baxter ont la douleur de perdre leur fille Christine, noyée accidentellement. On les retrouve quelques mois plus tard à Venise, où John supervise la restauration d'une église. Laura ne survit que grâce à des petites pilules.
Elle retrouve goût à la vie grâce à une inquiétante médium aveugle, qui lui donne de bonnes nouvelles de Christine dans l'autre monde.
John lui-même aurait le "don", car il a été alerté au moment même où Christine tombait dans un lac, mais est arrivé trop tard pour la sauver. La médium souhaiterait rencontrer John, ce qui est l'occasion d'une scène entre Laura et John.
Laura revoit la médium, qui lui déclare sentir un danger mortel menaçant John à Venise, ce qui déclenche encore la fureur de ce dernier. Pour l'amour de sa femme, il accepte cependant l'idée de prendre 15 jours de vacances et quitter l'oppressant climat de Venise, où rôde un tueur en série...
C'est alors qu'arrive un coup de fil d'Angleterre, où l'autre enfant des Baxter, le petit Johnny, est interne dans un collège. Il a eu un accident, sans gravité semble-t-il, mais Laura décide de prendre le premier avion. John l'accompagne au vaporetto la conduisant vers l'aéroport, puis va travailler, et échappe de peu à la mort lors de l'écroulement d'un échafaudage.
Revirement complet, la médium avait réellement senti le danger, et sa femme avait eu raison de l'écouter. A partir de ce moment l'action s'accélère, dans un vertige croissant. John aperçoit sa femme en compagnie de la médium, sur une gondole-corbillard... Il téléphone à l'aéroport, en Angleterre, n'arrive pas à savoir si elle a pris l'avion, il va à la police... Enfin il arrive à obtenir le collège, et Laura est là-bas : Johnny est déjà rétabli et elle reprend le prochain avion pour Venise...
La fin est hallucinante. John erre dans les brumes lagunaires, à la poursuite de ce qu'il croit être sa fille Christine, tandis que Laura de retour à Venise cherche elle-même John, qui se trouve face au tueur dans un palazzo en ruine, une terrifiante naine enveloppée dans une cape rouge, comme était rouge le ciré porté par Christine lors de sa noyade... John est poignardé par la créature...
De multiples flashbacks défilent pendant son agonie, notamment sa femme sur la gondole-corbillard, qu'on comprend maintenant être une prémonition de ses propres funérailles, auxquelles assistera aussi le petit Johnny, coiffé d'une casquette rouge, dans la dernière séquence du film, à laquelle se superpose le générique.
La numérologie des noms m'a aidé à voir un parallèle, qui n'était sans doute pas immédiat, entre le trio Laura Baxter-Johnny-John et le trio Emma (Jung)-Jung-Haemmerli. C'est la numérologie EMMA = 32 qui m'a semblé devoir donner un sens à sa présence face au duo JUNG-HAEMMERLI = 52-84, bien que son rôle n'ait pas paru déterminant dans ce qui s'est joué entre les deux hommes.
Le rôle de Laura semble plus clair, entre le danger virtuel qui menace son mari et l'accident survenu à son fils, or la numérologie livre
LAURA = 53
JOHNNY = 86
JOHN = 47
LAURA BAXTER = 123
53 est la grande section d'or de 86, tandis que 47 est la petite section d'or de 123.
Les prénoms étaient identiques dans la nouvelle de Daphne du Maurier, adaptée très fidèlement par Roeg, mais c'est celui-ci qui a donné un nom à la famille originellement anonyme, créant donc la valeur 123 de Laura Baxter.
Il est curieux de trouver quelque chose ressemblant à ce nombre dans le film (en fait le 1 semble être un joint entre deux moellons), au temps 36' où la médium et sa soeur font leur seconde apparition.
Il n'était évidemment pas obligatoire non plus que Laura soit interprétée par une actrice au nom doré, mais le plus extraordinaire est probablement le choix des acteurs incarnant John et Johnny :
Ni Donald Sutherland ni Nicholas Salter (dont c'est le seul rôle connu) ne sont des noms dorés, mais
- leurs prénoms forment un couple doré parallèle,
Donald/Nicholas = 50/81
- leurs noms forment un autre couple doré, opposé,
Sutherland/Salter = 122/75
La multiplicité des relations dorées amène à divers couplages, dont certains vont évidemment être évocateurs pour un amateur de jeux dorés.
Le plus immédiat sera sans doute le résultat de l'addition des valeurs des noms d'acteurs précédents, 172 et 156, et de 123 = Laura Baxter : total 451, nombre déjà associé à Julie Christie. Il est encore fabuleux que Nicolas Roeg ait été le directeur de la photographie de Fahrenheit 451, seul film non français de Truffaut. Il y a aussi servi d'interprète entre Truffaut et ses acteurs, peut-être l'occasion de nouer un lien qui conduirait Julie à tourner avec Nicolas dans Don't Look Now.
Les lettres SALTER sont toutes dans SuThERLAnd, ce qui est évocateur pour l'amateur de suites additives où un terme est la somme des deux termes précédents. J'avais déjà remarqué cette correspondance alphabétique pour
HAEMMERLI = EMMA + HERLI
où j'avais transformé HERLI en H(e)ILER, "guérisseur", mot de circonstance.
Ici les lettres résiduelles de sUtHerlaND ne me semblent pouvoir former que le mot HUND ("chien" allemand), qui m'évoque aussitôt The Hound of Death, recueil de nouvelles fantastiques d'Agatha CHRISTIE qui est l'un des premiers livres anglais que j'ai lus, ado.
Cherchant une illustration, la première qui m'ait tenté était sur un blog où la couverture du livre jouxtait immédiatement un lien vers un autre blog consacré à Daphne du Maurier, ce que j'ai très légèrement remodelé ci-dessus.
SALTER HUND = 75/47 est le même couple doré rencontré pour NORMAN BATES ou NOBODY NEMO (billet précédent).
NICHOLAS DONALD = 81/50 est le même couple doré rencontré pour NICHOLAS BRADY, personnage dans Valis d'un film inspiré par L'homme qui venait d'ailleurs de Roeg, et personnage principal de Radio Free Albemuth à qui a été révélé un rare problème médical menaçant la vie de son fils Johnny (d'après un réel épisode survenu à Dick et à son fils Christopher).
Nicolas Roeg est aussi pour moi un nom doré particulier, car son découpage en consonnes/voyelles est aussi doré,
NCLSRG/IOAOE = 73/45.
Je suis attentif à ce type de découpage à cause du remarquable partage des 10 lettres les plus fréquentes en français en
LNRST/AEIOU = 83/51, équilibre présent 1936 fois (44x44) dans le recueil Alphabets de Perec.
Le titre du film, homovocalique en outre, offre la même particularité,
Don't Look Now = 158 = DNTLKNW/OOOO = 98/60.
J'avais remarqué ce nombre 158 en analysant les valeurs de la famille Baxter :
LAURA BAXTER = 53 + 70 = 123
LAURA CHRISTINE = 53+105 = 158
Comme déjà dit, je suis extrêmement désordonné, et j'ai la fâcheuse habitude de prendre des notes sur le premier espace libre à portée de main, ce qui conduit parfois à une perte irrémédiable.
Mais parfois aussi à d'heureuses collisions, ainsi j'ai noté ces valeurs 123-158 à la fin de ma traduction française de Valis, souvent sur mon bureau. En quête d'autre espace libre, j'ai regardé au début, déjà utilisé il y a quelques mois pour noter le nombre total de jours vécus par Dick, 19434 du 16/12/1928 de sa naissance au 2/3/1982 de sa mort.
J'avais procédé à quelques calculs pour voir si divers partages harmonieux de ces 19434 jours menaient à des dates intéressantes; ce ne semblait pas être le cas, et la seule chose digne d'intérêt m'avait paru être la factorisation
19434 = 123 x 158
avec 123 valeur de Georges Perec, et 158 valeur de Johann Sebastian Bach (dans l'alphabet de 24 lettres), les rapports d'or dans la musique de Bach étant pour moi une préoccupation essentielle. Cette factorisation me séduisait car les noms dorés ont leur équivalent chez Bach, les ensembles Prélude-Fugue dorés, au nombre de deux dans le premier livre du Clavier bien tempéré, publié en 1722, le 14e (14 = Bach) et le dernier en 47+76 mesures (=123 encore) :
1722 = 123 x 14
Je ne m'étais pas souvenu de ces factorisations lorsque je suis parvenu aux 31360 jours de Jung à partir des seules trois actrices au nom doré alors à ma connaissance.
Par ailleurs l'attention récente portée aux nombres formés de chiffres étant eux-mêmes des termes de la suite de Fibonacci me permet maintenant de constater que 123 et 158 peuvent être considérés comme le réarrangement de ses 6 premiers termes, 1-1-2-3-5-8.
Je rappelle que j'ai inscrit la factorisation 123x158 sur une page de garde de Valis, où ces premiers termes servent de signes de reconnaissance entre initiés...
Don't Look Now se prête à une lecture dorée dans la durée, ce qui doit à mon sens se caractériser par des événements importants, correlés, aux deux points d'or du film, soit aux temps 40' et 65', le film durant 105' (en DVD). Au temps 40', John a une scène très violente avec Laura, la première, à propos de la médium qu'il accuse de charlatanerie.
Au temps 65', John rescapé de la chute de l'échafaudage admet maintenant la réalité de la prédiction, et en discute avec l'évêque qui l'emploie, en marchant. Leurs pas les mènent sur les lieux où la police repêche le corps d'une victime du tueur, nouvelle confirmation de la menace prégnante.
J'ai évoqué plus haut la coïncidence dans laquelle est impliquée Theresa Russell, seconde femme de Roeg, pour son rôle dans un téléfilm remake de L'inconnu du Nord-Express, où les sexes des protagonistes originaux ont été intervertis. Elle est ainsi Margo Anthony, reprenant le personnage de Bruno Anthony (Robert Walker), le tueur psychopathe le plus célèbre de Hitchcock après Norman Bates (Perkins). Elle s'oppose à Jacqueline Bisset, autre actrice étrangère à laquelle Truffaut a donné un rôle (dans La nuit américaine), reprenant le rôle de Farley Granger amoureux de Ruth Roman, évoquée plus haut.
En regardant la filmographie de Theresa Russell, j'ai eu la surprise d'apprendre qu'elle avait joué dans un épisode de Fringe, Momentum Deferred (2/4), où elle incarne Rebecca Kibner (37/59, nom doré), ancien cobaye du professeur Bishop ("évêque") avec lequel elle a une visible complicité amoureuse. Bishop est un obsédé de la suite de Fibonacci, dont il récite les termes pour s'endormir, qui lui a également servi dans un autre épisode pour protéger des dépôts dans des coffres.
Un important personnage de Fringe a un nom parfaitement doré, Nina Sharp (38/62), et il est étonnant que ce soit la maîtresse du complice de Walter Bishop, le professeur Bell.
La série multiplie codes, clins d'oeil, et allusions diverses, si bien qu'aucune spéculation n'est a priori interdite, encore que je n'imagine guère que les scénaristes aient un réel message à transmettre. Il est tout à fait curieux que dans l'épisode unique où apparaît Rebecca Kibner intervient aussi pour la première fois un "homme venu d'ailleurs", un agent de l'autre univers qui sévira pendant plusieurs épisodes avant d'être tué dans Do Shapeshifters Dream Of Electric Sheep? (clin d'oeil à Dick), qui se nomme Thomas Jerome Newton, nom exact de L'homme qui venait d'ailleurs, incarné par David Bowie dans le film de Nicolas Roeg. Il remplace un agent tué pendant la première saison, David_Robert_Jones, vrai nom de David Bowie.
Le capuchon de la naine meurtrière m'évoque le capuchon du jeune Telesphoros, fils d'Esculape et dieu des convalescents, que Jung a associé à sa guérison et placé au centre de la pierre sculptée de Bollingen.
Certes le parallèle est délicat, mais les théories de Jung permettent aisément de s'accommoder de tous les paradoxes, avec les concepts d'ombre et de complémentarité des opposés. Pour parfaire son individuation le petit chaperon ROuGE doit parfois être OGRE.
Nicolas ROEG = 73/45, né le 15/8/28, avait 45 ans en 73 lors de la sortie de Don't Look Now.
Je ne prétends nullement que la recherche de noms dorés soit une démarche sensée, du moins cette marotte mène-t-elle aux plus intrigants résultats.
Un nom doré est donc un ensemble prénom-nom tel que la somme de leurs valeurs P+N divisée par le nombre d'or (phi) et arrondie au plus proche entier soit P ou N. Une étude parmi des listes de noms réels (ici par exemple) montre que cette propriété se réalise environ 1 fois sur 35, ce qui est proche de la probabilité calculée pour des nombres pris au hasard.
Ce n'est donc pas absolument exceptionnel, et j'ai la relative sagesse de ne m'intéresser qu'aux noms dorés apparaissant dans un contexte doré, l'éveil de mon intérêt étant lié au premier nom doré qui m'ait frappé, Georges Perec = 76/47, lequel était passionné par nombre d'or et suites additives de type Fibonacci.
Il y a différentes qualités de noms dorés, selon le rang des nombres concernés dans la suite additive correspondante, et Georges Perec = 123 est excellent car il s'agit du 10e terme de la suite de Lucas, dont le terme de rang n tend, quand n
croît, à se confondre avec la puissance correspondante de phi, ce qu'on peut vérifier en entrant phi^10 dans la barre-outil Google.
Il est frappant que Perec ait envisagé pour l'une de ses dernières oeuvres, un poème en dix strophes, une contrainte basée sur les 10 premiers termes de la suite de Fibonacci.
J'ai débuté mon autre blog autour d'une triple coïncidence dorée : le film Ma nuit chez Maud (1969) a une remarquable structure dorée, car la nuit en question y débute à la petite section d'or et s'achève à la grande; on y voit ce qui est considéré par certains comme un chef-d'oeuvre d'architecture dorée, Notre-Dame-du-Port, et la quête du "héros convoitant" est incarnée par une actrice au nom doré, Marie-Christine Barrault = 151/93.
J'ai exploré sur Blogruz les aspects dorés du cinéma de Rohmer, que je crois intentionnels bien que le choix de l'actrice ait probablement eu d'autres raisons, et mes recherches cinéphiliques y ont également concerné Truffaut, pour son tic de citer le nombre 813 dans ses films, ce que j'ai relié à la date du 13 août, ou 8/13 à l'anglaise. Peut-être fortuitement, les citations 813 de deux films apparaissent aux 8/13es de leur durée, soit non loin de la section d'or puisque 8 et 13 sont des nombres de Fibonacci.
Je pense avoir alors calculé les valeurs des noms des principaux acteurs truffaldiens, mais ce n'est que très récemment que je me suis avisé, je ne sais plus exactement ni quand (courant mars je pense) ni à quelle occasion, que Julie Christie (57/91) était un nom doré, l'actrice à qui il a fait dire dans Fahrenheit 451 (1966) Why 451 rather than 813 or 121?, la version sous-titrée rendant cette réplique ainsi :
Cette découverte m'a rappelé que je connaissais une autre actrice au nom doré tenant le rôle principal féminin dans un film qui m'est cher, Carol Kane (49/31) dans Les jeux de la comtesse Dolingen (1981), de Catherine Binet, compagne de Perec qui a financé le film et y a étroitement collaboré.
J'ai joué avec les noms des actrices, et ai vu ceci :
Marie-Christine Barrault + Julie Christie = 392
Carol Kane = 80
392 x 80 = 31360, soit le nombre de jours de la vie de Jung, avec leur prodigieux équilibre 4-1 autour du 4/4/44 qui fut la raison première de Quaternité, comme ce que j'avais vu dans Ma nuit chez Maud fut la raison première de Blogruz.
Je rappelle que Rohmer se prétendait né un 4 avril, et que de multiples raisons m'ont conduit à consacrer ce billet de Quaternité à Truffaut, en imaginant le pivot de sa vie un 13/8, avant même d'apprendre que le 4 avril était dans le calendrier pataphysicien le 13e jour du 8e mois.
Quant à Perec, j'ai consacré plusieurs billets aux 44x44 vers d'Alphabets, et il est important de savoir que Les jeux de la comtesse Dolingen est inspiré d'un roman d'Unica Zürn (nom doré 48/79), laquelle est étroitement associée à mon intuition sur le 4/4/44 du 8 septembre 2008.
Cette intuition a été précédée d'un éveil avec la réminiscence qu'un roman lu 25 ans plus tôt donnait pour date de naissance de Jung un 6 juillet, comme moi. Je me suis demandé comment je n'avais pu m'en souvenir lorsque je me suis préoccupé de la datation au 16 juillet de la naissance d'Unica Zürn, dans un article d'une amie, alors que je savais qu'elle était native du 6.
A demi éveillé, j'ai tourné ces noms Jung et Zürn dans ma tête, et pensé que ce dernier nom s'écrivait aussi en orthographe normalisée ZUERN, avec JUNG/ZUERN = 52/84 = 13/21, nombres de Fibonacci.
Ce n'est qu'ensuite, je crois, qu'il m'est venu l'intuition de l'équilibre 4-1 de la vie de Jung autour du 4/4/44. Je n'en suis pas absolument sûr, car cette relation n'a pris une réelle importance que 3 mois plus tard lorsque j'ai appris le nom du docteur de Jung, HAEMMERLI = 84 (aussi en orthographe normalisée, automatique en Suisse).
En tout cas je me souviens bien d'avoir effectué ces calculs au lit, avant de me lever pour aller vérifier l'intuition du 4/4/44. C'était donc soit juste avant, soit juste après.
J'ai par contre une date précise, le 5 mars dernier, pour une autre découverte, alors que je rejetais un oeil sur les natifs du 4/4.
J'y ai repéré David White (né le 4/4/1916), qui me réjouit dans Ma sorcière bien-aimée où il interprète Larry Tate.
J'eus la curiosité de consulter sa fiche, pour apprendre que son fils Jonathan White était mort à 33 ans dans l'attentat de Lockerbie, le 21 décembre 88.
Ceci me rappela aussitôt que la veuve d'Anthony Perkins, l'acteur le plus connu né un 4/4 (1932), était au nombre des passagers du vol AA 11 piloté par Mohamed Atta lors de l'attaque du 11 Septembre contre le World Trade Center (presque 9 ans après la mort de Tony Perkins, le 12/9/92).
C'est une rare coïncidence, d'une part parce que ces deux cas figurent au premier rang des attentats terroristes et que Jonathan White et Berry Berenson en furent les victimes parmi les plus "people", d'autre part parce que j'ai relié mon intuition du 4/4/44 à la mort de l'actrice Ruth Roman le 9/9/99, laquelle avait été impliquée dans une autre catastrophe, le naufrage de l'Andrea Doria le 26 juillet 56, 81e anniversaire de Jung.
Je n'ai pas illico vu plus loin, probablement parce que je ne suis pas assez obsédé par les noms dorés pour calculer les valeurs de tous les noms qui me passent sous le nez. Toujours est-il que le 21 mars je reçus un mèl de D. de Liège qui me signalait que la date du 16 juillet 1916 qu'elle avait donnée dans son article pour la naissance d'Unica Zürn était bonne, et que c'étaient les sources Internet donnant le 6 juillet qui étaient fautives.
D'une certaine façon, c'était plus extraordinaire d'avoir deux fausses datations du 6 juillet, même si je déplore de ne plus partager cette date avec Unica.
Quoi qu'il en soit, la mention de l'année 1916 me rappela David White, et j'eus enfin la curiosité de calculer DAVID WHITE = 40/65 = 8/13, nom doré fibonaccien.
Mieux, son rôle essentiel LARRY TATE = 74/46 = 37/23 est aussi un nom doré.
Je pensai bien sûr aussi à Anthony ou Tony Perkins, pas doré, mais son rôle essentiel est NORMAN BATES = 75/47, encore un nom doré.
l'inflation permet de vérifier que Perkins est né le 4/4/32 |
Dick a exploité sa propre expérience dans deux romans, Valisystem A (publié posthumement sous le titre Radio libre Albemuth), où il se dédouble en Phil Dick et Nicholas Brady (81/50, nom doré), puis Valis (Siva en français), où Nicholas Brady est un personnage du film éponyme Valis, réalisé par un chanteur de rock, Eric Lampton, porteur de messages subliminaux incluant rectangles d'or et nombres de Fibonacci...
Voir donc Fat Phil, mais aller plus loin nécessite d'autres sources, comme la bio de Lawrence Sutin, Invasions divines. On y apprend que le modèle du film est L'homme qui venait d'ailleurs (1976, sorti en France le 6 juillet 77), de Nicolas Roeg (73/45, nom doré), et que Lampton est inspiré par Peter Frampton (64/103, nom doré), chanteur des Bee Gees.
J'ai eu l'occasion de m'intéresser à Nicolas Roeg, jadis pour une fantastique coïncidence impliquant une de ses femmes, l'actrice Theresa Russell, puis sur Quaternité pour son film Performance (qui pourrait être l'anagramme de Perec-Forman). Un lecteur m'avait signalé que Perec avait intitulé son Grand Palindrome
9691 EDNA D'NILU
O. MU. ACERE. PSEG ROEG
(c'est moi qui souligne ROEG) afin de pouvoir le signer
Georges Perec,
Au Moulin d'Andé, 1969
Ceci m'a fait consulter à nouveau la filmographie de Roeg, et découvrir qu'il avait réalisé un film avec Julie Christie, Don't look now (1973, Ne vous retournez pas), thriller "psychique" paraît-il renommé, dont un remake est d'ailleurs en préproduction.
Sa vision le 2 mai a été une révélation, d'abord sur le talent de Roeg qui ne m'avait guère convaincu jusqu'ici, puis pour une formidable coïncidence aux échos multiples avec l'échange Jung-Haemmerli.
John et Laura Baxter ont la douleur de perdre leur fille Christine, noyée accidentellement. On les retrouve quelques mois plus tard à Venise, où John supervise la restauration d'une église. Laura ne survit que grâce à des petites pilules.
Elle retrouve goût à la vie grâce à une inquiétante médium aveugle, qui lui donne de bonnes nouvelles de Christine dans l'autre monde.
John lui-même aurait le "don", car il a été alerté au moment même où Christine tombait dans un lac, mais est arrivé trop tard pour la sauver. La médium souhaiterait rencontrer John, ce qui est l'occasion d'une scène entre Laura et John.
Laura revoit la médium, qui lui déclare sentir un danger mortel menaçant John à Venise, ce qui déclenche encore la fureur de ce dernier. Pour l'amour de sa femme, il accepte cependant l'idée de prendre 15 jours de vacances et quitter l'oppressant climat de Venise, où rôde un tueur en série...
C'est alors qu'arrive un coup de fil d'Angleterre, où l'autre enfant des Baxter, le petit Johnny, est interne dans un collège. Il a eu un accident, sans gravité semble-t-il, mais Laura décide de prendre le premier avion. John l'accompagne au vaporetto la conduisant vers l'aéroport, puis va travailler, et échappe de peu à la mort lors de l'écroulement d'un échafaudage.
Revirement complet, la médium avait réellement senti le danger, et sa femme avait eu raison de l'écouter. A partir de ce moment l'action s'accélère, dans un vertige croissant. John aperçoit sa femme en compagnie de la médium, sur une gondole-corbillard... Il téléphone à l'aéroport, en Angleterre, n'arrive pas à savoir si elle a pris l'avion, il va à la police... Enfin il arrive à obtenir le collège, et Laura est là-bas : Johnny est déjà rétabli et elle reprend le prochain avion pour Venise...
La fin est hallucinante. John erre dans les brumes lagunaires, à la poursuite de ce qu'il croit être sa fille Christine, tandis que Laura de retour à Venise cherche elle-même John, qui se trouve face au tueur dans un palazzo en ruine, une terrifiante naine enveloppée dans une cape rouge, comme était rouge le ciré porté par Christine lors de sa noyade... John est poignardé par la créature...
De multiples flashbacks défilent pendant son agonie, notamment sa femme sur la gondole-corbillard, qu'on comprend maintenant être une prémonition de ses propres funérailles, auxquelles assistera aussi le petit Johnny, coiffé d'une casquette rouge, dans la dernière séquence du film, à laquelle se superpose le générique.
La numérologie des noms m'a aidé à voir un parallèle, qui n'était sans doute pas immédiat, entre le trio Laura Baxter-Johnny-John et le trio Emma (Jung)-Jung-Haemmerli. C'est la numérologie EMMA = 32 qui m'a semblé devoir donner un sens à sa présence face au duo JUNG-HAEMMERLI = 52-84, bien que son rôle n'ait pas paru déterminant dans ce qui s'est joué entre les deux hommes.
Le rôle de Laura semble plus clair, entre le danger virtuel qui menace son mari et l'accident survenu à son fils, or la numérologie livre
LAURA = 53
JOHNNY = 86
JOHN = 47
LAURA BAXTER = 123
53 est la grande section d'or de 86, tandis que 47 est la petite section d'or de 123.
Les prénoms étaient identiques dans la nouvelle de Daphne du Maurier, adaptée très fidèlement par Roeg, mais c'est celui-ci qui a donné un nom à la famille originellement anonyme, créant donc la valeur 123 de Laura Baxter.
Il est curieux de trouver quelque chose ressemblant à ce nombre dans le film (en fait le 1 semble être un joint entre deux moellons), au temps 36' où la médium et sa soeur font leur seconde apparition.
Il n'était évidemment pas obligatoire non plus que Laura soit interprétée par une actrice au nom doré, mais le plus extraordinaire est probablement le choix des acteurs incarnant John et Johnny :
Ni Donald Sutherland ni Nicholas Salter (dont c'est le seul rôle connu) ne sont des noms dorés, mais
- leurs prénoms forment un couple doré parallèle,
Donald/Nicholas = 50/81
- leurs noms forment un autre couple doré, opposé,
Sutherland/Salter = 122/75
La multiplicité des relations dorées amène à divers couplages, dont certains vont évidemment être évocateurs pour un amateur de jeux dorés.
Le plus immédiat sera sans doute le résultat de l'addition des valeurs des noms d'acteurs précédents, 172 et 156, et de 123 = Laura Baxter : total 451, nombre déjà associé à Julie Christie. Il est encore fabuleux que Nicolas Roeg ait été le directeur de la photographie de Fahrenheit 451, seul film non français de Truffaut. Il y a aussi servi d'interprète entre Truffaut et ses acteurs, peut-être l'occasion de nouer un lien qui conduirait Julie à tourner avec Nicolas dans Don't Look Now.
Les lettres SALTER sont toutes dans SuThERLAnd, ce qui est évocateur pour l'amateur de suites additives où un terme est la somme des deux termes précédents. J'avais déjà remarqué cette correspondance alphabétique pour
HAEMMERLI = EMMA + HERLI
où j'avais transformé HERLI en H(e)ILER, "guérisseur", mot de circonstance.
Ici les lettres résiduelles de sUtHerlaND ne me semblent pouvoir former que le mot HUND ("chien" allemand), qui m'évoque aussitôt The Hound of Death, recueil de nouvelles fantastiques d'Agatha CHRISTIE qui est l'un des premiers livres anglais que j'ai lus, ado.
Cherchant une illustration, la première qui m'ait tenté était sur un blog où la couverture du livre jouxtait immédiatement un lien vers un autre blog consacré à Daphne du Maurier, ce que j'ai très légèrement remodelé ci-dessus.
SALTER HUND = 75/47 est le même couple doré rencontré pour NORMAN BATES ou NOBODY NEMO (billet précédent).
NICHOLAS DONALD = 81/50 est le même couple doré rencontré pour NICHOLAS BRADY, personnage dans Valis d'un film inspiré par L'homme qui venait d'ailleurs de Roeg, et personnage principal de Radio Free Albemuth à qui a été révélé un rare problème médical menaçant la vie de son fils Johnny (d'après un réel épisode survenu à Dick et à son fils Christopher).
Nicolas Roeg est aussi pour moi un nom doré particulier, car son découpage en consonnes/voyelles est aussi doré,
NCLSRG/IOAOE = 73/45.
Je suis attentif à ce type de découpage à cause du remarquable partage des 10 lettres les plus fréquentes en français en
LNRST/AEIOU = 83/51, équilibre présent 1936 fois (44x44) dans le recueil Alphabets de Perec.
Le titre du film, homovocalique en outre, offre la même particularité,
Don't Look Now = 158 = DNTLKNW/OOOO = 98/60.
J'avais remarqué ce nombre 158 en analysant les valeurs de la famille Baxter :
LAURA BAXTER = 53 + 70 = 123
LAURA CHRISTINE = 53+105 = 158
Comme déjà dit, je suis extrêmement désordonné, et j'ai la fâcheuse habitude de prendre des notes sur le premier espace libre à portée de main, ce qui conduit parfois à une perte irrémédiable.
Mais parfois aussi à d'heureuses collisions, ainsi j'ai noté ces valeurs 123-158 à la fin de ma traduction française de Valis, souvent sur mon bureau. En quête d'autre espace libre, j'ai regardé au début, déjà utilisé il y a quelques mois pour noter le nombre total de jours vécus par Dick, 19434 du 16/12/1928 de sa naissance au 2/3/1982 de sa mort.
J'avais procédé à quelques calculs pour voir si divers partages harmonieux de ces 19434 jours menaient à des dates intéressantes; ce ne semblait pas être le cas, et la seule chose digne d'intérêt m'avait paru être la factorisation
19434 = 123 x 158
avec 123 valeur de Georges Perec, et 158 valeur de Johann Sebastian Bach (dans l'alphabet de 24 lettres), les rapports d'or dans la musique de Bach étant pour moi une préoccupation essentielle. Cette factorisation me séduisait car les noms dorés ont leur équivalent chez Bach, les ensembles Prélude-Fugue dorés, au nombre de deux dans le premier livre du Clavier bien tempéré, publié en 1722, le 14e (14 = Bach) et le dernier en 47+76 mesures (=123 encore) :
1722 = 123 x 14
Je ne m'étais pas souvenu de ces factorisations lorsque je suis parvenu aux 31360 jours de Jung à partir des seules trois actrices au nom doré alors à ma connaissance.
Par ailleurs l'attention récente portée aux nombres formés de chiffres étant eux-mêmes des termes de la suite de Fibonacci me permet maintenant de constater que 123 et 158 peuvent être considérés comme le réarrangement de ses 6 premiers termes, 1-1-2-3-5-8.
Je rappelle que j'ai inscrit la factorisation 123x158 sur une page de garde de Valis, où ces premiers termes servent de signes de reconnaissance entre initiés...
Don't Look Now se prête à une lecture dorée dans la durée, ce qui doit à mon sens se caractériser par des événements importants, correlés, aux deux points d'or du film, soit aux temps 40' et 65', le film durant 105' (en DVD). Au temps 40', John a une scène très violente avec Laura, la première, à propos de la médium qu'il accuse de charlatanerie.
Au temps 65', John rescapé de la chute de l'échafaudage admet maintenant la réalité de la prédiction, et en discute avec l'évêque qui l'emploie, en marchant. Leurs pas les mènent sur les lieux où la police repêche le corps d'une victime du tueur, nouvelle confirmation de la menace prégnante.
J'ai évoqué plus haut la coïncidence dans laquelle est impliquée Theresa Russell, seconde femme de Roeg, pour son rôle dans un téléfilm remake de L'inconnu du Nord-Express, où les sexes des protagonistes originaux ont été intervertis. Elle est ainsi Margo Anthony, reprenant le personnage de Bruno Anthony (Robert Walker), le tueur psychopathe le plus célèbre de Hitchcock après Norman Bates (Perkins). Elle s'oppose à Jacqueline Bisset, autre actrice étrangère à laquelle Truffaut a donné un rôle (dans La nuit américaine), reprenant le rôle de Farley Granger amoureux de Ruth Roman, évoquée plus haut.
En regardant la filmographie de Theresa Russell, j'ai eu la surprise d'apprendre qu'elle avait joué dans un épisode de Fringe, Momentum Deferred (2/4), où elle incarne Rebecca Kibner (37/59, nom doré), ancien cobaye du professeur Bishop ("évêque") avec lequel elle a une visible complicité amoureuse. Bishop est un obsédé de la suite de Fibonacci, dont il récite les termes pour s'endormir, qui lui a également servi dans un autre épisode pour protéger des dépôts dans des coffres.
Un important personnage de Fringe a un nom parfaitement doré, Nina Sharp (38/62), et il est étonnant que ce soit la maîtresse du complice de Walter Bishop, le professeur Bell.
La série multiplie codes, clins d'oeil, et allusions diverses, si bien qu'aucune spéculation n'est a priori interdite, encore que je n'imagine guère que les scénaristes aient un réel message à transmettre. Il est tout à fait curieux que dans l'épisode unique où apparaît Rebecca Kibner intervient aussi pour la première fois un "homme venu d'ailleurs", un agent de l'autre univers qui sévira pendant plusieurs épisodes avant d'être tué dans Do Shapeshifters Dream Of Electric Sheep? (clin d'oeil à Dick), qui se nomme Thomas Jerome Newton, nom exact de L'homme qui venait d'ailleurs, incarné par David Bowie dans le film de Nicolas Roeg. Il remplace un agent tué pendant la première saison, David_Robert_Jones, vrai nom de David Bowie.
Le capuchon de la naine meurtrière m'évoque le capuchon du jeune Telesphoros, fils d'Esculape et dieu des convalescents, que Jung a associé à sa guérison et placé au centre de la pierre sculptée de Bollingen.
Certes le parallèle est délicat, mais les théories de Jung permettent aisément de s'accommoder de tous les paradoxes, avec les concepts d'ombre et de complémentarité des opposés. Pour parfaire son individuation le petit chaperon ROuGE doit parfois être OGRE.
Nicolas ROEG = 73/45, né le 15/8/28, avait 45 ans en 73 lors de la sortie de Don't Look Now.
2 commentaires:
Hier, j'ai mis un commentaire qui a "sauté". je ne me sens pas de tout recommencer mais, en résumé je te disais mon admiration pour ta capacité à faire un travail énorme sur les sujets que tu traites et aussi de faire des connections, de montrer des synchronicités, , de montrer des structures. Amitiés.
Un hasard m'a appris hier que la ville de Venise était composée de 118 îlets.
Ergo NICOLAS ROEG = 118 était prédestiné à tourner à Venise.
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