4.11.18

Lupin 1908


  Comme je l'ai signalé récemment, un autre auteur a fait revivre le gentleman-cambrioleur, Frédéric Lenormand, avec Le retour d'Arsène Lupin, paru le 10 octobre dernier.   Lenormand est un auteur prolifique, ayant déjà repris le personnage du juge Ti de Robert van Gulik, pour une vingtaine de nouvelles enquêtes, et créé diverses séries historico-policières. J'avais remarqué son nom parce qu'il avait obtenu le prix Arsène Lupin pour un de ses romans, or l'une des identités de Lupin a été le chef de la Sûreté Lenormand.

  Il y a deux ans, je m'étais précipité sur une nouvelle aventure de Lupin, Les héritiers, et en avais été fort marri. J'en ai dit quelques mots ici, parce qu'il faisait intervenir un marchand d'armes nommé Emil Hazaroff, évident avatar du réel Basil Zaharoff, écho à un roman jungien où apparaît le vrai Zaharoff.
  Je n'avais pas jugé utile d'indiquer que ce roman se passait en 1907 (en mars), ni qu'il y intervient deux peintres réels.
  Delacroix, dont Lupin réalise une copie de La Liberté guidant le peuple, en remplaçant l'émeutière par la femme qu'il aime, Ariane, fille de Hazaroff, peintre elle-même, et en la signant de son nom.
  Picasso, piqué par le succès d'Ariane, est poussé à faire une oeuvre encore plus novatrice, Les Demoiselles d'Avignon (achevée en juillet 1907).

  J'imagine que Lenormand n'a pas lu ce roman, mais voici les échos qu'on pourrait y voir.
  Son personnage principal est Edna Bovaroff, veuve d'un industriel qui lui a laissé toute se fortune. Ce nom est évidemment calqué sur Emma Bovary; madame Bovaroff a assassiné son mari, prénommé Charles comme monsieur Bovary, et Edna est née Rouault, comme Emma...
  Madame Bovaroff avait un original de Delacroix, L'Homme au gilet vert, mais il a été remplacé par une copie, où le gilet est devenu rouge... Lupin déchiffre des lettres dans la chevelure, Picasso, et rend visite au peintre qui ne cache pas avoir effectué cette copie, sur commande.
  Picasso lui montre aussi ses Demoiselles d'Avignon, qu'il garde sous une bâche car même ses amis jugent mal la toile, et Lupin l'encourage à poursuivre dans cette voie.

  Lenormand a situé son histoire en 1908, la première date donnée étant le 20 février. Il n'y a rien de plus précis ensuite, sinon la mention du printemps.
  Lupin y a pour identité principale le détective Jim Barnett, utilisé par Leblanc dans dix nouvelles. Pourquoi pas, puisque Leblanc précise que Lupin a utilisé l'Agence Barnett avant la guerre, sans plus de précision, et de toute façon la chronologie lupinienne est très floue.
  Lenormand cite des maîtresses de Lupin qui sont obligatoirement postérieures à 1908, mais passons. L'enquête de Barnett La lettre d'amour du roi George est celle qui m'a conduite au jeu NOVEL ROMAN, relié ensuite aux 18 périodes de 106 ans conduisant à 1908. Je n'aurais pas osé situer l'activité de Barnett en 1908, année qui à partir d'avril est entièrement occupée par L'Aiguille creuse, et je ne peux qu'apprécier cette datation coïncidentielle, d'autant qu'elle est avancée par un Lenormand qui slavise Bovary, et que je serais tenté de slaviser à son tour en Lenormanov (anagramme de novelroman, le premier mort de la série étant d'ailleurs Len Romanov).
   Pour paraphraser le titre d'une des nouvelles de L'Agence Barnett & Cie, le hazaroff fait des miracloffs...

  Il y a davantage, en se souvenant que j'avais prévu en 1998 pour Novel Roman une table des chapitres formant un carré permettant de lire en diagonale ROSENCREUTZ, et que j'ai découvert en 2012 que Ricardou avait eu la même idée, pour son roman Les lieux-dits publié en 1969, avec un carré permettant de lire en diagonale BELCROIX.
  Ce roman est essentiellement une enquête menée par deux jeunes gens sur le peintre Albert Crucis, dont le nom est explicitement vu comme le génitif du latin crux, "croix", signifiant donc "de la croix", peut-être à l'origine de sa vocation de peintre.
  Seules deux années sont mentionnées dans le roman, 1917, pour la révolution russe, et 1908, année de parution d'un dictionnaire des peintres contemporains, où figure Albert Crucis (probablement parce que 8 est le nombre générateur du roman).
  Il y a plusieurs occurrences de ses initiales, A. C., seules initiales mentionnées, or dans Le retour d'Arsène Lupin un seul personnage est signalé par ses initiales, le détective Augustin Cloribus, A.C. donc, qui signe ainsi une lettre où il avoue avoir joué un rôle dans la disparition du Delacroix (page 114).

  Il me semble tout à fait improbable que Lenormand ait lu Les lieux-dits, et j'en profite pour signaler que L'intégrale Jean Ricardou, que Les Impressions Nouvelles ont entrepris d'éditer, se vend fort mal, et qu'il n'est pas sûr qu'on aille au-delà du tome 4, à paraître en principe en novembre, s'il n'y a pas plus d'amateurs. On y trouvera notamment Les lieux-dits.

  Bref, Lenormand ne m'a pas du tout convaincu, et pour retrouver le personnage de Lupin j'ai relu Boileau-Narcejac, ceux qui ont le mieux réussi à faire revivre le gentleman. Tiens, dans La poudrière, on cherche 14 lettres de l'archiduc Michel à son aimée Simone, et la 14e est particulière (elle aurait provoqué la tentative de suicide de Simone). Je rappelle que c'est la 14e lettre du roi George qui m'a conduit au jeu NOVEL ROMAN.
  Tiens, dans L'affaire Oliveira, le nom complet de l'escroc est Ramon Oliveira. Le dernier héritier révélé de la fortune Monlorné est Ramon Olven.
  Tiens, dans Le serment d'Arsène Lupin, c'est M. Lenormand qui enquête sur un double meurtre commis le 27 mars 1909. Comme cela fait quelque temps qu'il est chef de la Sûreté, il est probable qu'il l'était aussi en 1908 (dans le cadre de ce roman, car c'est encore incompatible avec L'Aiguille creuse qui s'achève début 1909). Aujourd'hui je suis tenté de lire 27 mars 27/3 ou 273, valeur de l'hébreu arba', "quatre", et l'assassin tue deux autres personnes, quatre donc en tout, avant d'être démasqué.
  Tiens, dans Le second visage d'Arsène Lupin, l'intrigue s'inscrit dans la continuité de L'Aiguille creuse, et ce serait la chronologie strictement "boinarienne" qui serait prise en faute, mais ce pourrait être encore un hommage à Leblanc qui se souciait assez peu de chronologie. Lupin y a l'occasion d'afficher son goût pour la peinture moderne, et cite uniquement Picasso qu'il voit prometteur.

Note de novembre 2020: En 1955, Michel Lebrun a publié sous le pseudo Michel Lecler une nouvelle intitulée Ma vie est un roman, rééditée en 1982 par Jacques Baudou et Paul Gayot.
   Le récit suit le publiciste René Paulins en 1960, âgé de 52 ans, partageant à mi-temps sa vie avec Arsène Lupin. L'intrigue est inventive, proche de L'incroyable destin de Harold Crick, 50 ans plus tard.
   Toujours est-il que cet alter ego d'Arsène serait né en 1908, l'année de L'Aiguille creuse (Lupin se serait d'ailleurs réincarné pour empêcher Leblanc de faire mourir sa femme Raymonde, mais aurait manqué la bonne époque).
   Trois autres auteurs ont plus tard utilisé l'anagramme René Paulins.


  J'ai promis dans le précédent billet de parler des trois romans de Contrucci se passant en 1908.
  Le premier est L'Inconnu du Grand Hôtel (2010). Il débute par un prologue, l'assassinat de l'avocat d'affaires Louis Natanson le 8 janvier 1898. Il avait un rendez-vous avec un mystérieux Anglais, Henry Brougham, séjournant depuis le 6 janvier au Grand Hôtel sous le nom d'Harold Brighton, mais Natanson est trouvé tué d'un coup de revolver. Une lettre de Brougham certifie qu'il s'agit d'un accident, mais il ne daigne pas se présenter aux autorités, et toutes les démarches pour le retrouver échouent.
  Le premier chapitre saute au 6 janvier 1908. Guillaume Natanson, qui pense être le fils de Louis, confie à Raoul Signoret qu'il soupçonne son beau-père, Jacques Bernès, d'avoir fait assassiner son père. C'était un ami de Louis, et il a épousé sa veuve, née Hélène de Cazalis, après un délai de convenance. Natanson avait épousé Hélène âgée de 16 ans, en situation embarrassante, et on apprend plus tard que Jacques Bernès était le réel père de Guillaume.
  Le mystère se dévoile après diverses péripéties, dont la mort de Jacques Bernès, laquelle a tout du suicide d'un coupable proche d'être démasqué. Ce n'était cependant pas Bernès qui avait fait tuer Natanson, mais Hélène, et ces noms Natanson et Cazalis me sont évocateurs.

  Il y a bien sûr Thadée Natanson, accessoirement avocat, premier époux de Misia Godebska dont il a été déjà question dans Quaternité (en fait indirectement, par son dernier mari, José-Maria Sert, et par son nom codé dans la musique de Ravel), mais l'association Natanson-Cazalis m'évoque un roman d'Ellery Queen, sachant que ce nom cachait Frederic Dannay, né Daniel Nathan.
  Dans Griffes de Velours (1949), Ellery et son père enquêtent sur une série de crimes à New York. Ils parviennent à identifier un suspect, le docteur Cazalis, mais n'ont aucune preuve contre lui. Ils lui tendent un piège, il y tombe et avoue tous les crimes... Il est en fait innocent, et c'est sa femme la meurtrière (leurs prénoms ne sont pas donnés).
  Bon, le nom Cazalis est courant, et le membre d'un couple qui s'accuse à la place de l'autre est un poncif du polar (en fait chez Contrucci c'est encore la Cazalis qui a tué son second mari, lequel venait d'apprendre le rôle qu'elle avait joué dans la mort du premier mari), mais l'évocation queenienne ne s'arrête pas là.
  Blanche de Cazalis est aussi l'héroïne du premier roman de Zola, Les mystères de Marseille.

  Dans L'Inconnu du Grand Hôtel, il y a aussi le retour de la date du 6 janvier, l'arrivée de l'inconnu le 6/1/1898 au Grand Hôtel, le contact entre Guillaume et Raoul le 6/1/1908. La similitude de la date n'est pas mise en avant, comme le 4 avril 1906, où une lettre anonyme est reçue à la Préfecture dans Le Spectre de la rue Saint-Jacques, n'est pas explicitement souligné être l'exact anniversaire de la mort de Berthe Castellain le 4 avril 1896 (voir le billet précédent).
  Or le 6 janvier est la date clé de ce qui était prévu pour être le dernier Queen, Le mot de la fin (1958), où l'intrigue tourne autour du 6 janvier 1930, 25e anniversaire de John Sebastian, lequel est assassiné mais le meurtrier ignorait qu'il avait un jumeau. J'ai présumé que Dannay visait par ce Jour des Rois, 6/1 (1/6 à l'américaine), le propre anniversaire moyen des Queen, Lee né le 11 janvier 1905, Dannay le 20 octobre, à mi-chemin des deux le 1/6 (6/1 à l'américaine), Jour des Queen...
  Ce n'est pas non plus par hasard pour moi si le 20e Queen, Double, double, débute un 4 avril, 4/4.

  Mais tout ça a déjà été développé, ici par exemple, et c'est en partie un motif queenien qui m'a conduit à lire Contrucci. Milieu août a été annoncée la prochaine parution de son nouveau roman, La Nuit des blouses grises, dont le résumé en 4e de couverture disait
Dans la nuit du 18 février 1910 - alors qu’il approche de Marseille-Saint-Charles - le train 4774 est brutalement stoppé. Aussitôt des hommes armés, habillés avec la blouse grise des conducteurs de troupeaux aux abattoirs, le prennent d’assaut. A bord du wagon financier, cent vingt kilos d’or, des pierres précieuses et des bijoux.
  Je suis ainsi fait que la factorisation de 4774 en 77x62 m'est presque immédiate, or 77 et 62 sont les valeurs de ELLERY et QUEEN. J'ai eu envie d'en savoir plus, mais le livre n'a été disponible que courant septembre, aussi je me suis rabattu sur d'autres Contrucci. Lorsque j'ai pu lire ce 13e Mystère, qui mérite à peine ce nom, j'y ai découvert que ce train d'or 4774 était en fait le train 4717. Sans cette erreur, je ne sais si j'aurais jamais lu Contrucci...

  Après la lecture du Spectre de la rue Saint-Jacques, le Contrucci suivant que j'ai pu terminer est La Somnambule de la Villa aux Loups (2011), le meilleur à mon avis de ceux que j'ai lus.
  Le 4 juin 1908, le cocher d'un fiacre qui attendait ses clients entend trois détonations en provenance de la Villa aux Loups, sur les hauteurs avoisinant Marseille. Ses clients étaient un jeune homme et une femme d'âge plus mûr, il doit forcer une porte de la maison pour y entrer, avec l'aide d'un voisin, et ils découvrent la femme au lit, en petite tenue, tuée de deux balles dans la tête. Le revolver est dans la main du jeune homme, qui a aussi une balle dans la tête.
  L'affaire semble limpide, et divers documents des mains des protagonistes attestent que le jeune Henri était l'amant de Madeleine Casals, la femme d'un éminent chirurgien marseillais. Mais celle-ci ne pouvait continuer à vivre dans le péché, et les deux amants ont décidé d'en finir. Par ailleurs, le double suicide s'est produit dans une maison dont toutes les issues étaient verrouillées, et le seul éventuel suspect, le mari chirurgien, était en train d'opérer au même moment.

  Bien entendu, la vérité est tout autre. Le diabolique docteur Casals a conçu un plan machiavélique pour se débarrasser de sa femme, laquelle n'était nullement la maîtresse du jeune Henri. Il suffira ici de savoir que l'hypnose joue un rôle essentiel dans ce plan, et ceci offre un écho immédiat avec le Lupin de Lenormand.
  Car madame Bovaroff y est aussi une hypnotiseuse accomplie. Sans détailler une intrigue confuse, elle a utilisé l'hypnose pour se débarrasser de son mari quelques années plus tôt, et s'en sert aussi en 1908 pour manipuler son entourage.

  Le nom Bovary vient du vieux français boverie, "étable", tandis que Casals vient de l'occitan casa, "maison". Cazalis en est une autre forme, ainsi Casals fait tuer sa femme par une complice, tandis que Hélène de Cazalis faisait tuer son mari par un complice dans le précédent roman.
  Ceci me rappelle une inversion similaire dans deux romans de Queen, La ville maudite (1943) où une femme jalouse ourdit une machination pour tuer sa rivale et faire accuser son mari du crime, tandis que dans La décade prodigieuse (1948), c'est un mari jaloux qui ourdit une machination pour tuer sa femme et faire accuser son rival du crime.
  Question onomastique, il y a aussi une similitude de situation dans Le mystère des frères siamois (1933) et dans Le cas de l'inspecteur Queen (1957), où une femme s'accuse d'un crime et n'est pas prise au sérieux pas les enquêteurs, alors qu'elle est bien coupable; dans les deux cas elle se prénomme Sarah.

  Il y a une ressemblance plus rare entre La Somnambule et le Queen de 1953, Lettres sans réponse, où Ellery est engagé par Dirk Gordon pour surveiller sa femme Martha, qui rencontre régulièrement un homme. Tout semble indiquer un adultère, mais Martha est fidèle et victime d'une machination de son mari, lequel a eu recours à un autre moyen que l'hypnose.

  Pour ce qui est des échos avec Novel Roman, je remarque que le meurtre de La Somnambule survient le 4 juin, le lendemain du jour où meurt le dernier héritier programmé (chapitre 17).
  J'avais donc emprunté deux Contrucci en vue d'écrire mon chapitre 15, achevé le 1er septembre. S'ils ne m'ont guère été utiles, les 4 avril du Spectre de la rue Saint-Jacques, m'ont fait lire d'autres Contrucci, après avoir achevé ce chapitre, où je fais mourir mon héritier, un enfant-loup, à l'hôpital de la Conception, deux jours après une blessure reçue au jardin Valmer. Or, dans La Somnambule de la Villa aux Loups (je note ces "loups"), le jeune Henri ne meurt pas malgré la balle qui lui a traversé la tête, et il est hospitalisé à la Conception. Les enquêteurs font état d'une prochaine reprise de conscience pour tendre un piège au docteur Casals.
  Lorsque j'ai lu cela, ma femme Anne venait d'être hospitalisée à la Conception, le 6 septembre, après une brusque aggravation de son état. La Conception était une surprise, pas totale parce qu'il y a là un service spécialisé dans sa maladie, mais il y en a un aussi plus proche de chez nous à Aix, où il n'y avait pas de place. Après deux nouveaux mois d'hospitalisation elle rentre à la maison dans quelques jours.

  Le dernier Mystère de 1908 est Rendez-vous au Moulin du Diable (2012), débutant le mercredi 14 octobre 1908 par l'enlèvement du petit Paul Gauffridy, 2 ans et 2 jours, fils d'un riche entrepreneur de Marseille. Je ne vois rien de particulier à dire de ce roman, sinon que l'enlèvement a été commis par une femme en noir, or cet automne 1908 voyait la parution des premiers épisodes du feuilleton de Leroux, Le parfum de la dame en noir (le premier épisode est paru dans l'hebdomadaire L'Illustration le 26 septembre 1908). Cette femme en noir est appelée "dame en noir" à diverses reprises, avec une probable arrière-pensée pour Leroux, dont Le mystère de la chambre jaune (1907) est évoqué dans L'Inconnu du Grand Hôtel par l'oncle du journaliste Signoret, apprenti détective comme Rouletabille.

  Les romans de Contrucci évoquent souvent l'actualité régionale ou nationale, et L'Inconnu du Grand Hôtel m'a ainsi fait connaître l'affaire Ullmo, un officier de marine d'origine juive qui a dérobé des documents secrets militaires en 1907, et tenté de les vendre à l'Allemagne. N'ayant pas été pris au sérieux, il a ensuite proposé au ministère de la marine de se faire racheter les documents, en accumulant des bourdes ayant vite conduit à son arrestation, et à son jugement à Marseille en février 1908, le condamnant au bagne. Envoyé à l'île du Diable, il y a d'abord occupé le cabanon qui avait été construit spécialement pour Dreyfus.

  Dans La Somnambule, il est question du transfert au Panthéon des cendres de Zola en juin 1908, ce que je comptais mentionner dans Novel Roman, sans forcément parler de l'attentat alors commis contre Dreyfus, mentionné par Contrucci. Un nationaliste du nom de Grégori blessa Dreyfus de deux balles, et fut acquitté trois mois plus tard...
  Je peux maintenant en venir à ce qui me trouble dans ce qui pourrait être un Rendez-vous à l'île du Diable, et que je n'imagine guère avoir été à l'esprit de Contrucci (mais mes recherches sur la question sont depuis longtemps en ligne et ont même été publiées, dans Teckel n° 2, 2004). Rouletabille est le fils de Mathilde Stangerson, la dame en noir, et de Ballmeyer, l'ennemi public n° 1, au nom de consonance assez évidemment juive, qui se cachait sous l'identité de l'inspecteur Fred Larsan dans Le mystère de la chambre jaune. A la fin du Parfum de la dame en noir, Ballmeyer démasqué se suicide le soir du 13 avril 1895, et Rouletabille emmène sa dépouille en barque au large pour se débarrasser de ce "corps de trop".
  Or, compte tenu du décalage horaire, à cet instant même en Guyane, dans l'après-midi du 13 avril 1895, Alfred Dreyfus, Fred pour ses proches, est mené en barque de l'île Royale à l'île du Diable, où il aurait dû finir ses jours si ses partisans n'avaient pas remué ciel et terre pour faire réviser sa condamnation.

  Il y a aussi un secret de famille dans Rendez-vous au Moulin du Diable, où le petit Paul n'est en fait pas le fils de Marius Gauffridy et de son épouse actuelle, mais de son fils Jean-Marc né de son union précédente avec Germaine Matheron, et de Bernadette Arnoux, une domestique des Gauffridy.
  Jean-Marc menant une vie déréglée avait été chassé par son père, et le fils de Bernadette avait remplacé le fils de la jeune femme de Marius, ayant fait une fausse couche.
  C'est en fait Jean-Marc qui a enlevé le petit Paul, et la dame en noir était Germaine Matheron.

  Après avoir titré ce 269e billet 1908 tout court, je me suis avisé que
mille neuf cent huit = 197 au Gématron, et que pour arriver à 269 il manque 72, valeur de LUPIN...

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