18.7.18

cette note-ci égale la, celles-là si


Chapitre 12: L'ELU DE PI DUODECIMAL

  Le personnage de Marvel Noon est en partie emprunté au roman inachevé de DH Lawrence, Mr. Noon, où Gilbert Noon est un jeune professeur de mathématiques, espérant que son don pour la musique et la composition soit un jour reconnu.
  Le roman ne s'étend guère sur les orientations musicales de Noon, et j'en ai fait un compositeur d'avant-garde ayant précédé de quelques années la musique sérielle d'Arnold Schoenberg et de l'école de Vienne. Bien entendu le nom du directeur Roland Belmont du conservatoire de Vienne (Isère) est calqué sur Arnold, dont les anagrammes ont fleuri parmi ses descendants, Ronald, Randol...
  Le roman de Lawrence est en large partie autobiographique, David Herbert Lawrence ayant lui-même été enseignant avant d'être reconnu en tant que littérateur. Comme Gilbert, il a rencontré une femme fatale (en français dans le texte), Frieda Richtofen-Weekley-Lawrence-Ravagli Frieda von Richtofen, devenue Johanna dans le roman. J'ai eu l'occasion de mentionner les frasques précédentes de Frieda et de sa soeur (à Vienne notamment) ici. Certaines répliques de "ma" Johanna sont empruntées à celle de Lawrence.
  Le nom du père de ma Johanna, Adalbert von Schattenlos ("sans ombre"), fait allusion à l'auteur de Peter Schlemihl. Dans ce roman un personnage se nomme Thomas John, or John Thomas and Lady Jane est une version alternative, soft, de L'amant de Lady Chatterley.
THOMAS/JOHN = 76/47 est l'exact arithmonyme de
GEORGES/PEREC = 76/47, lequel avait Peter Schlemihl dans sa bibliothèque (numéro 1359).
 
  Noon vivait en Côte-d'Or (21) avant qu'il vienne en Isère (38) pour faire allusion à B-A-C-H, 2-1-3-8.

  Noon, s'il faut le préciser, signifie "midi", "12 heures", et c'est presque l'homophone de noun, "nom". Il m'a semblé s'imposer qu'il soit la 12e victime VERANOMNOL, au chapitre 12.

  L'idée de transposition duodécimale de Pi a probablement déjà été proposée, mais elle aurait été plutôt novatrice en 1908. J'ai trouvé ici d'autres adaptations, dont une utilisant la représentation de Pi en base 7.
  Le titre de la composition de Noon se trouve, par hasard, avoir la valeur 171 comme bien d'autres titres d'oeuvres (La nuit de l'anagramme) proposés dans Novel Roman:
TWELVE TONE PIE = 87+54+30 = 171 (à noter que le rapport doré 87/54 correspond au nom d'un des plus fameux viennois, SIGMUND FREUD, né en 1856 comme Noon, qui est évoqué dans Mr. Noon, où le premier mari de Johanna est un psy freudien, et Freud croise la route des soeurs Richtofen dans le roman de Tobie Nathan Mon patient Sigmund Freud).

  Les notes A et H (la et si) soulignées sur la partition sont en souvenir de ce qu'a fait Alban Berg sur sa propre partition de la Suite lyrique, correspondant à Alban et Hanna, son aimée.
  Je n'ai trouvé en ligne que les 100 premières (duo)décimales de Pi,
3,18480 9493B 91866 4573A 6211B B1515 51A05 72929 0A780 9A492 74214 0A60A 55256 A0661 A0375 3A3AA 54805 64688 0181A 36830
où les chiffres 0 et 2 ne se côtoient effectivement pas, mais c'est moi qui imagine qu'elles se jouxtent pour la première fois aux rangs 359-360 (en pensant aux réelles décimales 358-359-360 de Pi, 3-6-0).
  Il y a une erreur dans ma transcription, où le chiffre souligné ci-dessus a été oublié. J'ai laissé tel quel.
  Note: GEF m'a fourni d'autres duodécimales de Pi, et la premier côtoiement de 0 et 2 arrive en fait aux rangs 227-228.

  Dans le projet de 1998, je comptais cantonner Noon dans son activité de sérialiste inspiré par les notes B-A-C-H, avec de lointaines allusions rosicruciennes, ce qui était plutôt stupide car bien peu de lecteurs auraient pu saisir ces allusions. Il est vrai que je comptais associer aussi au roman des commentaires explicatifs sous une forme ou une autre.

  Comme dirait Dan Brown, tout ce qui concerne ici les Rose-Croix et Bach est rigoureusement authentique. Ma seule incartade a été d'imaginer rosicrucienne l'expression VALOR NOMEN, qui est bien sûr une nouvelle anagramme de NOVEL ROMAN.

  Le livre Bach et le nombre me fascine depuis plus de 20 ans, avec diverses questions. Comment les auteurs, un musicologue et un organiste, ont-ils découvert que la gématrie des diverses inscriptions du prétendu tombeau de Rosencreutz donnait l'année de la découverte de ce tombeau? Ceci était-il intentionnel dans la Fama Fraternitatis? Que penser des concordances avec la musique de Bach?
  Certaines négligences dans Bach et le nombre m'interloquent par ailleurs. Alors que les auteurs décortiquent note par note les 47 mesures de la "fugue BACH", la fin disponible du Contrepoint XIV, qu'ils y constatent des choses fabuleuses, par exemple dans les thèmes, au nombre de 14, qui se répartissent en
2 (B) thèmes BACH inversus de 7 notes
1 (A) thème BACH étendu de 12 notes
3 (C) thèmes dans la superposition finale
8 (H) thèmes BACH normaux de 10 notes,
qu'ils voient les 106 notes des 11 thèmes BACH faire allusion à Rosencreutz,
que les 59 notes de la superposition sont répartis en 21-38 (BA-CH) par le début du thème BACH,
qu'ils calculent la gématrie totale des notes composant la dernière ligne mélodique de la partition,
comment ont-ils manqué de voir que le premier thème BACH avait la valeur totale 120 répartie en 14+106, en parfaite corrélation avec leur analyse?

  J'ai pu me demander si c'était une omission volontaire, histoire d'inciter les lecteurs curieux à persévérer, mais j'ai abandonné cette hypothèse, tant certaines propositions des auteurs sont contestables quand on les analyse de près.
  Une autre hypothèse est qu'ils auraient pu juger que c'était too much. Comme Marvel Noon l'indique, le seul nom Bach génère aisément les nombres impliqués, 106, 120, 65, à partir du moment où il est décidé de faire un thème débutant par les notes BACH, et c'est tout de même dérangeant dans le cadre de leur thèse, voyant Bach avoir eu une totale maîtrise des relations décodées dans sa musique. Cependant, il arrive à Van Houten et Kasbergen de constater que certains faits extérieurs s'accordent remarquablement avec les "nombres bachiens".

  De fait, l'immersion dans la musique de Bach est une aventure dont il est difficile de sortir indemne, tant les nombres semblent s'y organiser en architectures cohérentes. Deux problèmes majeurs sont soulevés, la multiplicité des analyses pour les mêmes recueils achevés, selon les approches des différents exégètes, l'histoire de ces recueils, où certaines pièces ont connu d'autres états avant la version définitive, ce qui est incompatible avec des idées préexistantes lors de leurs conceptions.
  La question reste ouverte, alors qu'il est au moins admis  par tous les spécialistes qu'il n'était pas indifférent pour Bach que les rangs des lettres de son nom totalisent 14.

  Le retour au Contrepoint XIV (ou fugue 14) pour ce chapitre m'a conduit à une nouvelle constatation que je ne résiste pas à partager. En comptant le dernier thème BACH, dans la superposition avec les deux autres thèmes, les 12 thèmes BACH comptent 116 notes dont la valeur totale est 1687, un nombre suffisamment proche de 1685 pour voir s'il n'y aurait pas moyen...
  Et la première de ces 116 notes est évidemment un B, de valeur 2, qui occupe la fin de la mesure 193 dont le début contenait les dernières notes de la seconde partie de la fugue, en conséquence les 46 mesures complètes de la dernière partie de la fugue comptent 115 notes pour les thèmes Bach de valeur 1685.
  115 est l'un des "nombres bachiens", interprété par VH&K comme
28 JULIUS = 28+87, la date de la mort, ou encore
DATUM + MONAT = 56+59 = 115, la date et le mois...

  Ceci dit, les pièces du dossier me semblent clairement indiquer que Bach avait achevé le Contrepoint XIV, et que cette fin a été égarée par inadvertance, quelles que soient les merveilleuses relations découvertes dans la fugue inachevée, et les trouvailles de VH&K sont ici si éblouissantes qu'elles justifient une lecture attentive de Bach et le nombre, au moins sous l'angle de la synchronicité.

  Certains éléments semblent aussi s'être ajustés merveilleusement pour ce chapitre 12, avec la naissance de Noon, 171 ans après celle de Bach, conduisant à 1856, anagramme de 1685. La relecture de Bach et le nombre m'a fait redécouvrir que le rédacteur probable des manifestes Rose-Croix, Valentin Andreae, était né en 1586. C'est lui qui a fourni ses prénoms à Valentin-Andreae Monlorné, permettant dans notre alphabet:
VALENTIN ANDREAE MONLORNE = 97+48+106 = 251,
faisant apparaître les 106 ans de Rosencreutz, ainsi que le découpage 97-154 correspondant, selon l'alphabet latin, à
CHRISTIAN ROSENCREUTZ = 97+154 = 251.
  Par ailleurs la valor nomen de VALOR NOMEN, précisément, est 120, rendez-vous à 2028 pour l'ouverture du tombeau de V-A MONLORNE.
  Dans notre alphabet, ROMAN NOVEL a pour valeur 129, qui est aussi celle, latine, d'un des mots importants de l'épitaphe,
SEPULCHRUM = 129, pareillement en 10 lettres.

  Comme je l'ai déjà indiqué, SFR a supprimé mes pages perso (pas seulement les miennes), et je n'ai pas tout remis en ligne, notamment mes pages BACH que je chérissais particulièrement, mais qui n'ont guère suscité de retours...
  A l'occasion de ce billet, j'ai remis en ligne l'étude où il est question de l'interprétation des 544 mesures des Sinfonien, et des 488 mesures des Inventionen qui y sont étroitement associées. J'ai rencontré depuis ce nombre 488, qui était le matricule de Jung à l'OSS. J'ai parlé ici du roman de Nicolas Beuglet, où ce fait était exploité, avec quelques défauts de "jeunesse" (Jugend), et c'est l'occasion de signaler son récent roman Complot, qui me semble beaucoup plus réussi, bien que je n'y aie pas trouvé matière à rebonds quaternitaires...

  Comme cette étude ne donnait pas le détail des inscriptions du tombeau de Christian Rosencreutz, les voici, avec d'abord les inscriptions proprement dites sur le cercueil.
  L’épitaphe en 48 lettres :
ACRC Hoc Universi Compendium Vivus Mihi Sepulchrum Feci = 544
puis les 5 inscriptions totalisant 72 lettres, formant un mandala :
Jesus Mihi Omnia      = 157
Nequaquam Vacuum = 180
Libertas Evangelii    = 162
Legis Jugum              = 118
Dei Gloria Intacta      = 142
  En tout 120 lettres de valeur 1303 auxquelles il faut ajouter l’inscription de la porte du caveau :
Post CXX Annos Patebo = 181 en 15 lettres + CXX (120 en chiffres romains)
  En tout 135 lettres de valeur 1484, l’année de la fermeture du caveau, à laquelle il suffit de rajouter les 120 de CXX pour obtenir 1604, l’année de l’ouverture du caveau.
  En tout 138 lettres de 2 (B) natures différentes, et 138 pourrait se lire 1-3-8, a-c-h... VH&K se gardent d'indiquer cette possibilité qui est encore too much.

  Dans les Noces Chymiques de Christian Rosencreutz de 1616, attribuées à Valentin Andreae, apparaît une énigme gématrique où il est demandé à Rosencreutz de trouver un mot de valeur 55, avec diverses indications sur les valeurs des lettres le composant. Le problème fut proposé à Leibniz qui trouva la solution ALCHIMIA, alors que le réel mot semble plutôt ALCHINIA.

  Il m'est venu l'idée de regarder s'il y avait des personnes nées en 1908 et mortes en 2014. Il y en a, et la première rencontrée en lançant la requête "1908 2014" est Angèla Leblanc, une Canadienne décédée le 22/4 (112e jour de l'année, a remarqué phrère Laurent). La présence à Vienne d'une cathédrale Saint-Maurice m'avait aussitôt donné envie de l'exploiter, en hommage à Maurice Leblanc qui est le grand initiateur de Novel Roman.
  La première rencontrée avec la même requête en images est une autre Canadienne, Anne-Marie Lachance, dont les cendres ont été déposées au cimetière Belmont. Je découvre ceci après avoir choisi le nom de Roland Belmont pour l'école de musique de Vienne.

  Les notes la et si de mArvel et joHanna m'ont rappelé la Guitare sommaire de Boby Lapointe, ce qui m'a aidé pour choisir le titre de ce 259e billet de Quaternité, titre de valeur correspondante à son rang, comme tous les billets de commentaires de Novel Roman jusqu'ici.

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