22.4.15

Toujours Carl Jung



  Le 19 avril je découvris qu'avaient été ajoutés sur mon site de streaming favori tous les épisodes d'une série de 1995 dont j'ignorais tout, L'homme de nulle part (Nowhere Man). Pour ceux qui ignorent le principe du streaming, il existe des plateformes de visualisation sur lesquelles les propriétaires de DVD peuvent télécharger des copies de sécurité pour leur propre usage. Il est bien entendu fort difficile de savoir si c'est toujours le cas, et ce ne l'est évidemment pas pour les oeuvres qui n'existent pas encore en DVD, lesquelles se retrouvent néanmoins aussitôt après leurs sorties sur ces plateformes.
  Les sites de streaming ne contiennent aucun fichier de ce type, mais répertorient les liens vers ces fichiers sur les diverses plateformes. Ces pratiques flirtent avec la légalité, mais la récente affaire Megaupload a montré à quel point il était difficile de supprimer les sites, et les détenteurs des droits des oeuvres  en sont réduits à demander la suppression des fichiers litigieux sur les diverses plateformes.

  Ce préambule permet de comprendre pourquoi je m'abstiens de préciser quels sont les sites en cause, les habitués les reconnaîtront aisément.
  Nous avons donc regardé le premier épisode de L'homme de nulle part, puis le début du second. Pas mal, mais quelques éléments intrigants m'ont fait me renseigner plus avant, et consulter le lendemain 20 avril la fiche wikipedia. Ceci m'a appris que le 15e de la série était Forever Jung, avec pour titre alternatif Doubles.
  Ceci m'a frappé, puisque j'avais intitulé deux billets de Quaternité Doubles doubles, le 15 mars 2010, et Forever Jung, le 26 juillet suivant, 135e anniversaire de la naissance de Jung.
  J'ai relu ce billet, où il était fortement question du film Forever young, de Steve Miner (1992), découvert sur un site de streaming selon le hasard des ajouts, similairement à ma découverte de la série L'homme de nulle part ce 19 avril. J'indiquais que c'était le 20 avril 2010 que j'avais découvert et regardé Forever young, exactement 5 ans donc avant de découvrir et regarder l'épisode Forever Jung. Par ailleurs le 20 avril a eu lieu une double coïncidence avec une découverte bachienne de la veille, en rapport avec la répartition en deux ensembles de 627 mesures de pièces particulières du Clavier bien tempéré.
  Le nombre 627 apparaissait dans Forever young, en probable référence à la naissance du scénariste JJ Abrams un 6/27 (27 juin à l'américaine). Ce même 20 avril j'avais vu la version française du dernier épisode de Monk, diffusée le 18, et y avais remarqué le numéro de la chambre où Monk agonise, 627.
  Un personnage essentiel de la série Monk est Leland Stottlemeyer, incarné par Ted Levine, or Ted Levine est également présent dans le premier épisode de L'homme de nulle part, vu le 19 avril; il y joue l'aliéné Eddie Powers.

  Il va de soi que j'ai regardé l'épisode Forever Jung aussitôt après ces constatations, le 20 avril. Je n'ai pas compris la pertinence de ce titre. Le héros de la série, Thomas Veil, a pour indice l'adresse 985 rue Coolidge, ce qui le conduit à une maison de retraite du Minnesota, Shady Meadows. Il s'y fait engager, et remarque les morts suspectes de 4 résidentes, peu après qu'elles aient subi une série d'examens dans un laboratoire de biogénétique voisin. Son enquête lui fait découvrir qu'elles ne sont pas mortes mais ont été transformées en de charmantes jeunes femmes, par un procédé peu convaincant de remodelage... Ces créatures sont des doubles de réelles femmes, utilisées pour des assassinats ciblés, grâce à un implant les plaçant totalement sous contrôle.
  J'ai choisi de donner ce scan issu de la plateforme de visualisation, car il y figure la date de soumission du fichier, le 18 avril après 23 heures, ce qui corrobore son ajout sur le site de streaming le lendemain.

  Le 25e et dernier épisode, Gemini, a été ajouté le lendemain après 8 heures. Thomas Veil y est sur la piste de l'agent Gemini qui serait l'instigateur du projet. La série tourne autour d'une photo de 4 pendus bizarres qui s'avèrent être des sénateurs US, toujours vivants. Thomas interroge un autre sénateur, William Wallace, directeur d'une commission où les 4 sénateurs concernés ont mystérieusement changé d'avis. C'est parce qu'ils ont été tués et remplacés par des doubles dociles, bien sûr.
  Thomas Veil rencontre William Wallace, lequel promet de lui dévoiler (unveil) toute la vérité, mais le sénateur ne se souvient plus de rien à leur rencontre suivante; il a été remplacé à son tour. Thomas qui est réfugié dans la planque de Gemini décide d'y cacher un jeu de négatifs de la pendaison, et découvre le même jeu déjà caché à l'endroit qu'il a choisi :
  Il n'est plus loin de la vérité. Il était lui-même Gemini, et on lui a forgé l'identité Thomas Veil pour d'obscures raisons (qui auraient peut-être été révélées dans une seconde saison). Les scénaristes se sont néanmoins amusés à quelques subtilités, car Thomas vient de l'hébreu teom, "jumeau", geminus en latin (signifiant aussi "double"). Les initiales du sénateur au coeur de la conspiration sont deux "double V" (double u en anglais), comme le fameux Doppelgänger William Wilson de Poe. Doubles doubles...

  Tout ceci m'a conduit à une recherche "Forever Jung", ce que j'avais omis de faire en 2010, sans quoi j'aurais appris aisément l'existence de cet épisode de L'homme de nulle part, comme d'un épisode d'une autre série, le sitcom Papa bricole (Home Improvement, 1992) :
  J'ai aussi regardé cet épisode, et n'ai à nouveau pas saisi la pertinence du titre, quoique les protagonistes échangent quelques idées sur les sociétés matriarcales, mais ceci reste fort éloigné de la psychologie des profondeurs.
  Curieusement, il s'agit aussi du 15e épisode de la série (saison 1, et il n'y a eu qu'une saison de L'homme de nulle part). L'autre Forever Jung de 1996 méritait donc doublement son titre alternatif, Doubles. Mon billet Doubles doubles traitait des fantastiques coïncidences entre deux films sortis presque simultanément.

  J'ai revu aussi Forever young (sorti le 11 décembre 1992 alors que l'épisode Forever Jung de Papa bricole avait été diffusé le 21 janvier de la même année), avec profit car lors de ma première vision je n'avais pas encore pris conscience que Theodor, le prénom du docteur Haemmerli qui aurait échangé sa vie contre la survie de Jung, avait la même signification, "don de Dieu", que Nathaniel. Dans le billet Doubles doubles traitant de deux films sur les personnalités multiples, j'évoquais le roman L'adversaire de Queen sur le même thème, avec le "pion" JHW s'identifiant au vengeur Nathaniel, rappelant le nom de naissance du Queen principal, Daniel Nathan (qui a collaboré pour ce roman avec Theodore Sturgeon).
  Dans Forever young Daniel McCormick, cryogénisé en 1939 et donc "toujours jeune" lors de son réveil en 1992, pilote un B-25 pour aller retrouver celle qu'il aimait, venant d'apprendre qu'elle vit toujours. Mais il est victime d'un vieillissement accéléré, et c'est le jeune Nat Cooper, 10 ans, qui doit prendre les commandes pour poser le Boeing, et permettre l'émouvante réunion sur laquelle se clôt le film.
  Nat est probablement le diminutif de Nathan ou de Nathaniel, et il est ainsi troublant que ce Nat prenne la place du "toujours jeune, mais vieillissant très vite" Daniel. Un blogueur a détourné l'affiche du film en février dernier pour en faire Forever Jung, en remplaçant Mel Gibson par Michael Fassbender dans son rôle de Jung dans A Dangerous Method (2011).
  J'avais tout de même remarqué que Nat Cooper était interprété par Elijah Wood, alors que diverses coïncidences m'ont fait relier l'échange Jung-Haemmerli aux personnages Elie-Enoch de l'Ancien Testament.

  La recherche "Forever Jung" m'a aussi conduit à une chanson interprétée par des amateurs (paroles ici) :


  Avant de parler du film A Dangerous Method de Cronenberg ici, j'avais cité en juin 2010, un mois avant le billet Forever Jung, la pièce de Christopher Hampton et ses acteurs principaux sur la scène française, Samuel Le Bihan pour Jung, Barbara Schulz pour Sabina Spielrein.
  Lors d'une balade le 11 mars dernier, nous eûmes la surprise de trouver beaucoup d'agitation du côté du lac d'Esparron. Une scène d'un feuilleton de TF1, Les disparues du lac, était en train d'être tournée (diffusion en juin). L'interprète principale en est Barbara Schulz (aucune parenté connue avec Rémi Schulz, ci-dessous devant les lilas de notre maison d'Esparron).

  Le titre du billet précédent, Kidron, Kidron, était inspiré des Double, double de John Brunner et Ellery Queen. J'ignorais alors que l'épisode Forever Jung aussi nommé Doubles allait me remémorer le billet Doubles doubles de 2010, également baptisé avec une arrière-pensée queenienne.
  Le titre de celui-ci s'est imposé lorsque j'ai constaté que TOUJOURS a pour valeur 139, de même que ELLERY QUEEN (et JOHN BRUNNER). Je savais déjà que 139 était en parfait rapport d'or avec 86, valeur de CARL JUNG.
   Après cette décision je me suis avisé que mon titre aurait donc pour valeur 139+86 = 225, soit 15x15, ce qui peut faire écho aux deux épisodes 15 Forever Jung. Plutôt qu'Ellery Queen, mon 139 favori relatif à Jung est ARMIN HAEMMERLI = 55+84, le frère de Theodor qui a échangé quelques lettres avec CARL JUNG = 34+52, prénoms et noms en parfait rapport d'or. J'avais inclus pour cette raison les prénoms Carl et Armin dans mon poème Consonnantisations, où le nombre 225 jouait un rôle important.

  Notre récent déménagement m'a permis de retrouver L'almanach du pèlerin 1905, précieux pour moi non pour sa haute tenue morale mais parce qu'il donnait 4 ou 5 saints pour chaque jour. Il y a eu une réforme du calendrier catholique des saints, et depuis que j'ai découvert qu'étaient fêtés le même 9 novembre Théodore et Ursin (qui est dit avoir été le Nathaniel des Evangiles) je me demandais ce qu'il en était sur cet almanach égaré. Bingo, Théodore et Ursin sont les premiers cités :
  J'ai feuilleté l'almanach après cette vérification, et découvert un étonnant entrefilet quelques pages plus loin :
  Les étymologies de nos deux premiers présidents seraient donc Théodore et Ours ! Je n'ai pas trouvé confirmation pour le premier, mais mahon viendrait bien d'un ours celtique.
  Une recherche "Theodore" "Nathaniel" m'a ensuite mené à cette page sur les saints d'avril, où Theodore et Nathaniel sont fêtés le même 22 avril.
  Ceci est confirmé par Vies des péres, des martyrs, et des autres principaux saints tirées des actes originaux et des monumens les plus authentiques. Nathaniel ou Nathanaël est toujours celui des Evangiles, sans référence à la légende qui en a fait Ursin de Bourges, et ce Théodore est l'évêque d'Anastasiopolis (alors que celui du 9 novembre est le mégalomartyr Théodore Tiron († 303).

  Et voici que j'achève ce billet le 22/4, avec 22 très significatif de "double double", alors qu'il m'a fait rencontrer plusieurs Theodore et Nat(han). J'ai déjà signalé Theodore "Ted" Levine, présent dans le premier épisode de L'homme de nulle part comme dans le dernier de Monk (mais je m'intéressais plus dans cet épisode à l'adversaire enfin identifié de Monk, le juge Rickover incarné par Craig Theodore Nelson, né le 4/4/44).
  Il y a donc Nat Cooper dans Forever young, et le nom complet de L'homme de nulle part est Thomas Jonathan Veil, dont le prétendu père est Jonathan Crane.

  Phrère Laurent a vu que le 22/4 est le 112e jour de l'année, avec 224 double de 112.
  Ceci m'a rappelé que j'avais mentionné dans le billet précédent deux romans de John Brunner (auteur d'un des deux Double, double) s'achevant l'un par 1+1 = 2, l'autre par deux et deux font quatre.
  

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