5.5.13

Fictions


  Je vais tâcher de faire un point ici sur les fictions concernant Jung ou le jungisme, point qui sera actualisé si besoin est (merci de me faire part de tout oubli, mais je précise que les ouvrages à vocation biographique n'ont pas leur place ici).
  Je commence avec les fictions où Jung apparaît en tant que personnage, et je choisis d'abord
- Des jours et des nuits, de Gilbert Sinoué (2001, France)Et le désir s'accroît
  Jung n'y a qu'une petite place, mais sans aucun aspect négatif. Les rêves récurrents de Ricardo à Buenos Aires en 1930 l'amènent à débuter une analyse, et la psy communique son cas à Jung, lequel s'y intéresse et donne de précieux commentaires.
  J'ai parlé à maintes reprises de ce roman dont la lecture a probablement déclenché mon intuition de septembre 2008.

- L'interprétation des meurtres, de Jed Rubenfeld (2006, USA, The interpretation of murders)
  On passe du meilleur (Jung) au pire, car l'auteur ne semble connaître Jung que par le Freud ou Jung ? d'Edward Glover (1950), pamphlet où tout est bon chez Freud, et tout mauvais chez Jung, à grand renfort de citations tronquées ou sorties de leur contexte.
  Ceci dit, ce polar se passant pendant le séjour de Freud et Jung à New York en 1909 est intéressant, même si Jung s'y montre fourbe, vaniteux, antisémite, l'épilogue énonçant qu'après sa rupture avec Freud il n'a plus rien fait de notable, sinon connu des épisodes psychotiques.
  J'ai choisi la couverture de l'édition allemande qui peut rappeler celle de l'édition originale de Des jours et des nuits.
  Si Mord signifie "meurtre" en allemand, il est amusant que son palindrome (ou plutôt anadrome) drøm signifie "rêve" en norvégien.

- Un monde transparent, de Morris West (1983, Australie, The world is made of glass)
  West, s'inspirant très librement d'un cas mentionné brièvement dans Ma vie, a créé un récit à deux voix, où la narration alterne d'un chapitre à l'autre entre Jung et sa patiente Magda von Gamsfeld, femme du trafiquant d'armes Basil Zaharoff.
  Bien évidemment, cette narration à la première personne ne reflète que le point de vue de West sur Jung. Pour en donner une idée extrême, West a voulu adapter son roman au ciné, et a engagé Anthony Shaffer (Sleuth de Mankiewicz, Frenzy de Hitchcock) pour en écrire le script; ceci n'a pas abouti car West tenait absolument à une scène où Jung se masturbe pendant une séance avec Magda, ce que Shaffer se refusait à écrire.
  J'ai lu ce roman à sa sortie en 1983, et y ai remarqué la naissance de Jung un 6 juillet, comme moi. C'était une erreur de la traduction française, qui m'est revenue juste avant mon intuition de septembre 08.

- Pilgrim, de Timothy Findley (1999, Canada, Pilgrim)
  Un autre roman où Jung est l'un des deux principaux protagonistes. L'autre est Pilgrim, immortel qui a traversé les siècles dans le sillage de diverses personnalités, ayant notamment posé pour la Joconde... Ses proches l'envoient au Burghölzli, où il est pris en charge par un Jung fort sympathique.
  J'en ai parlé récemment ici, notamment pour la date du début du roman, le 17 avril 1912, qui apparaît aussi dans A dangerous method.
  Findley a choisi cette date à cause d'un événement précis, le naufrage du Titanic. Les besoins de son intrigue imposaient une grossesse d'Emma Jung, qui s'achève sur une fausse couche. Il est curieux que le roman de West exploite la réelle grossesse d'Emma en 1913, ayant porté son fruit, le 5e et dernier enfant des Jung, Helene.

- Mon patient Sigmund Freud, de Tobie Nathan (France, 2006)
  Un curieux livre, comme tous les romans de Tobie Nathan, si foisonnant qu'il est difficile de cerner les buts exacts de l'auteur. J'ai tenté ici de suivre quelques pistes.
  Il ne montre en tout cas pas une excessive tendresse envers Jung, aisé à deviner sous le personnage de Carl Gustav Alt, mais ce sont plutôt Freud et Otto Gross, apparaissant sous leurs noms réels, qui semblent intéresser Nathan.

- Livre à vendre, de Philippe de Cherisey et Roland Dubillard (France, 1977)
  Un texte délirant écrit à quatre mains, mais je reconnais le délire particulier de Cherisey dans ce qui concerne Jung.
  Le grand-père du narrateur est soigné au début du siècle par les représentants de la nouvelle psychanalyse, Adler, Jung qui "l'entoura de ce romantisme qui fait de lui le seul cas intéressant qu'on puisse relever dans les manuels de psychologie pour le baccalauréat", et Freud qui "le baptisa W (on se demande pourquoi.)"
  Puis le pépé passe chez un psy moldave, dans les notes duquel on trouve ceci :
Retour du congrès neurologique de Zürich. Charmant accueil (...) Mort d'un martin-pêcheur dans le jardin de Jung.

Voeux, de Georges Perec (1979)
  Encore plus anecdotique, mais je me dois de me souvenir d'un de mes auteurs favoris, lequel ne semble cependant s'être intéressé qu'à Freud.
  Le nom de Jung n'apparaît à ma connaissance qu'une seule fois dans son oeuvre. Perec imprimait chaque année un recueil de Voeux pour ses amis, rassemblant des devinettes homophoniques sur un même thème.
  En 1979 il proposait 40 noms de jazzmen, hypographiés dans l'ordre alphabétique, avec en avant-dernière position Lester Young et cette anecdote :
Freud fit un jour un lapsus tout à fait freudien. Il était en train de discuter avec Jung et Ferenczi : Ferenczi parlait tout le temps, et Freud voulut lui demander de laisser un peu la parole à l'autre. Mais il fit exactement le contraire !
Il faut comprendre "Laisse taire Jung !"

- Finnegans Wake, de James Joyce (Irlande, 1939)
  Il s'agit encore d'un jeu de mots, mais avec une implication personnelle car Jung, consulté en 1934, n'a pu guérir la fille Lucia de Joyce, schizophrène. La défiance de Joyce envers la psychanalyse s'exprime par ces calembours intraduisibles de Finnegans Wake :
Be who? farther potential? and so wider but we grisly old Sykos who have done our unsmiling bit on alices when they were yung and easily freudened in the penumbra of the procuring room and what oracular compression we have had to apply to them.
  Par ailleurs Jung s'était mêlé de donner un avis plutôt négatif sur Ulysse (1920), et un ami de Joyce lui avait suggéré que ceci était d'abord dirigé contre Freud (allemand "joie", comme l'anglais joy).

  Je passe maintenant à d'autres medias :
- A dangerous method, de David Cronenberg (Canada, 2011)
  Film basé sur une pièce de Christopher Hampton, elle-même basée sur une biographie de Sabina Spielrein, mais les adaptateurs semblent avoir ajouté leur grain de sel, avec notamment dans le film des scènes sadiques entre Carl et Sabina.
  Jung y est interprété par Michael Fassbender.
  J'en ai parlé ici, remarquant notamment un point commun avec le roman de Tobie Nathan, le rôle d'Otto Gross qui aurait poussé Jung à satisfaire ses désirs refoulés.

- Vienna, November 1908, de Carl Schultz (USA, 1993)
  Il s'agit de l'épisode 2/09 de Young Indiana Jones. Je n'ai pas vu, mais l'attribution du rôle de Jung à Ernst-Hugo Järegård âgé de 64 ans lors du tournage ne plaide pas pour un souci exagéré d'exactitude (Jung avait 33 ans en 1908).
  Le vieil Indy raconte à la psychiatre Carol Schultz (!) comment il a connu les pères de la Psychanalyse. Ce nom est dérivé de Carl Schultz, réalisateur de l'épisode (avec Billie August).
  Cette page indique une première diffusion le 10 avril 93, ce qui était la veille du Dimanche de Pâques (mais IMDb ne connaît pas cette date).
  Il en a aussi été tiré une BD.

  Et à propos de BD je rappelle le tome IX de la série L'histoire secrète, de Pécau, La loge Thulé (2007), où Jung ressuscite un certain capitaine Curtis dans sa clinique de Zürich...
  Me remémorer ceci me fait penser que c'est le mois suivant la découverte de cette BD, vite oubliée, que j'ai découvert dans un poème de Perec les mots Sait-on l'heure ?, anagramme de Sinoué-Halter, les deux auteurs qui ont joué un rôle essentiel dans ma découverte de septembre 08, l'heure des 4/5es de la vie de Jung, le 4/4/44 à midi.
  Dans le poème, ces mots Sait-on l'heure ? sont immédiatement précédés par Rois à Thulé :


A World within a World, de Suzanne Steinberg (USA, 2012)
  Il s'agit d'une biographie fictionnelle en e-book, dont le premier tiers est accessible en ligne gratis. C'est pas terrible à première vue, mais ce peut être amusant pendant quelques paragraphes, et l'illustration de couverture virtuelle témoigne d'une certaine recherche.

  Cette page donne parmi quelques autres pistes ces livres que je ne connais pas :
Between the Bridge and the River, de l'écossais Craig Ferguson (2006). C'est un roman où Jung apparaît comme un fantôme où une hallucination à l'un des principaux personnages.
Possessing the Secret of Joy, de Alice Walker (USA, 1992)
  La couverture est éloquente (la pierre de Bollingen). Le roman développe l'histoire du personnage Tashi du bestseller de l'auteur, La couleur pourpre, venant d'un pays d'Afrique où elle a subi l'excision. Tashi est analysée par un certain Mzee que la postface révèle être Jung.
  Je remarque que Alice Walker est née le 9 février 1944, deux jours (ou moins avec le décalage horaire) avant l'accident de Jung initiant les "événements de 44".

  Il y a encore
The Wicked, de Carlo Lizzani (Italie, 1991, Cattiva)
  Un film déjà inspiré du cas Spielrein, où Jung apparaît en tant que "Gustav", interprété par Julian Sands. On peut en voir une scène ici (avec "Sabina" nue dans une baignoire, comme dans A dangerous method), une autre (avec le mari de "Sabina" qui ressemble étrangement à Viggo Mortensen jouant Freud chez Cronenberg).

- Le livre des enfants, de A.S. Byatt (Angleterre, 2009, The Children's Book)
  J'ai mentionné ici la présence presque anecdotique de Jung dans ce pavé, dont un des nombreux personnages a été soigné au Burghölzli par Jung et Gross. Presque car les idées de Jung sont mentionnées ailleurs dans l'oeuvre de Byatt, notamment dans 3 des volets de la tétralogie Frederica, avec par exemple une longue citation de Psychologie et alchimie dans le 1er volet.

  Pour ceux qui voudraient intégrer Jung à leurs jeux de rôle, il existe depuis peu cette figurine articulée...

  J'en viens aux fictions mentionnant explicitement les idées de Jung, étant entendu qu'il ne saurait être question d'étudier tous les créateurs inspirés par Jung, mais uniquement les oeuvres qui mentionnent ce tribut. Ainsi quelqu'un comme Hermann Hesse, prix Nobel 1946, doit énormément à son psy et ami Jung, mais il ne le cite pas à ma connaissance. Il est bien connu encore que Tintin au Tibet est on ne peut plus jungien, mais aucune note n'y explicite la synchronicité entre le rêve de Tintin et la lettre de Chang.

- La trilogie de Deptford, de Robertson Davies (Canada, 1975)
  C'est l'oeuvre qui vient immédiatement à l'esprit, entièrement inspirée par la psychologie jungienne. Son second volet, Le manticore, est principalement consacré à une analyse à Zürich avec la thérapeute Johanna von Haller, que beaucoup, y compris moi, ont identifiée à ML von Franz, mais Davies certifie ici qu'il a entièrement imaginé le personnage, ne connaissant von Franz que de nom.

  Je suppose qu'il doit y avoir bien d'autres fictions faisant intervenir des analystes jungiens, mais mes lectures me portent essentiellement vers les "mauvais genres", notamment la SF où mon auteur favori, Phil Dick, est un grand lecteur de Jung, qu'il cite souvent.
  L'essai de Jung sur les OVNIs, archétypes surgis de l'inconscient, avait de quoi inspirer les auteurs de SF, et de multiples oeuvres peuvent être citées, L'oeil dans le ciel, de Dick (USA, 1955), Les visiteurs du miracle, de Ian Watson (GB, 1978), Les yeux géants, de Michel Jeury (France, 1980)...
  En fait ces deux derniers romans sont d'abord inspirés par l'essai Science-fiction et soucoupes volantes, de Bertrand Méheust qui a relevé d'étranges corrélations entre les témoignages sur le phénomène OVNI et les écrits antérieurs d'anticipation.
  Très directement jungien est Les chronolithes de Robert Charles Wilson (Canada, 2001), avec des catastrophes provoquées par la matérialisation de monolithes titanesques, et la synchronicité comme solution du phénomène, mais je préfère illustrer avec un autre ouvrage de l'auteur, plus gidouilleux...

  Côté SF TV, au moins 3 épisodes de X-Files citent Jung. Il y a même eu un blog Jung-Files dédié à l'analyse jungienne de la série.

  Fellini et Kubrick sont des cinéastes imprégnés de l'oeuvre de Jung, mais il n'y a de citation explicite que dans Full Metal Jacket, avec Joker qui arbore à la fois un "Born to kill" et le symbole de la paix. Interrogé par son colonel, il évoque la dualité de l'homme, le "truc de Jung".
  On peut voir la scène ici.
  Kubrick est né un 26 juillet comme Jung.

  L'auteur anglais de thrillers Jack Higgins (né un 27 juillet) cite volontiers Jung, notamment dans son premier grand succès, L'aigle s'est envolé (1975), adapté au cinéma en 1976. Il s'y est permis d'utiliser la synchronicité dès fin 1943, soit bien antérieurement à la théorie de Jung (1950) qu'on peut voir ici exposée par le colonel Radl (Robert Duvall) à un certain Karl.

  Un autre auteur anglais, Philip Kerr, a encore plus anticipé la synchronicité dans La pâle figure (The Pale Figure, 1990), qui se passe à l'été et l'automne 38. Il y est diversement question de Jung, et juste après la mention de la synchronicité l'enquêteur se rend au Wewelsburg.

  Les "reines du crime" anglaises sont souvent férues de psychanalyse, PD James, Ruth Rendell... Il me vient particulièrement à l'esprit Minette Walters dont L'ombre du caméléon (2007) est un roman utilisant explicitement le thème jungien de l'ombre.
  Je choisis cette couverture pour son marteau.
  Le caméléon de l'histoire a pour prénom Charles.

  L'américain William Bayer, auteur de polars atypiques, cite assez souvent Jung à mon souvenir, au moins dans Tarot où la synchronicité est évoquée. La psychanalyse jour un rôle important dans plusieurs romans, notamment Le rêve des chevaux brisés. Dans un Bayer récemment lu, Wallflower, un psy naïf se prénomme Carl.

  Stéphanie Benson est un auteur anglais qui écrit en français. Elle cite souvent Jung, et dans Biblio-quête, un des 6 épisodes de sa série EPICUR, elle a transformé la rue lyonnaise Charles Jung en rue Carl-Jung.
  J'ai relu pour ce billet le diptyque Synchronicité (1999). Le titre est en fait emprunté aux chansons de The Police Synchronicity I et II, dont les paroles sont intégralement données en exergue des 29 chapitres correspondant aux 29 mois de la grève des dockers de Liverpool, de septembre 95 à janvier 98 (à propos de pop music je rappelle que Jung figure parmi les personnages de la fameuse couverture de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band).
  Par ailleurs le premier volet du diptyque, Si sombre Liverpool, est introduit par une citation de Jack London, tandis que le second, Brumes sur la Mersey, est introduit par un rêve de Jung donné dans Ma vie..., rêve crucial de 1927 où Jung se voit à Liverpool, et découvre que la ville est organisée radialement autour d'un centre, un îlot lumineux où pousse un magnolia.
  Les quartiers autour de ce centre sont de même organisés radialement autour de centres secondaires, et c'est ce rêve qui a inspiré à Jung sa Fenêtre sur l'éternité, peinture du Livre Rouge figurant dans Ma vie..., et lui a confirmé l'importance du mandala. Il y interprète liver pool comme "étang du foie", ou "étang de la vie", le foie liver étant selon une vieille conception le siège de la vie (to live, "vivre").
  Je n'avais aucun souvenir du magnolia dans ce rêve essentiel lorsque j'ai vu en octobre 2008 le film Magnolia (1999) de p.t. anderson, qui débute par une série d'extraordinaires coïncidences entraînant les commentateurs à parler de synchronicités. J'ai regretté que ces coïncidences fussent fictives, alors qu'il en existe de bien réelles non moins extraordinaires, mais je constate maintenant une réelle synchronicité entre anderson et Benson, que je n'imagine pas s'être concertés pour sortir la même année 1999 des oeuvres associant synchronicité et magnolia...
  Les rêves se concrétisent parfois, et un certain Peter O'Halloran dit avoir identifié le centre de Liverpool du rêve de Jung à un lieu réel de la ville, où il a acheté en 1974 un bâtiment qu'il a transformé en école de "Langue, Musique, Rêve, et Calembour", sous le patronage de Jung et de son rêve avec cette plaque inaugurée le 6 juin 2007, 46e anniversaire de sa mort. Cet article donne l'histoire de l'école, visitée par un petit-fils de Jung, et il y a plein de photos sur cette page FaceBook.
  Cette croix centrée sur un magnolia me rappelle la rose d'une vignette de Kélilan, auteur jungien de BD, donnée sur mon billet Ma drôle de morale.
  Je reviens au diptyque de Benson, d'une grande complexité qui me semble tourner à la confusion dans le second volet (pour aborder l'auteur je conseille plutôt son premier livre publié, Une chauve-souris dans le grenier).
 Toujours est-il que les forces du Capital, multiples et ne poursuivant pas les mêmes buts, ont suscité pour briser la grève un "éventreur de Liverpool", ce qui résonne fortement avec mes deux derniers billets, d'autant que je prévoyais originellement de publier cette étude sur les fictions jungiennes en tant que 4e billet d'avril, avant que les développements halteriens de Ripperomanie ne nécessitent une suite à part.
  Un faux coupable est identifié à l'éventreur, Billy Tyler, néo-nazi neveu d'un syndicaliste meneur de la grève. Ceci me rappelle l'Eventreur moscovite tué par Fandorine le soir du 20 avril 1889, quelques heures après la naissance de Hitler. Tyler-Hitler ?
  Le réel éventreur, manipulé, est le fils caché d'une grande dame de la politique anglaise qui n'est pas nommée, mais en laquelle il est aisé de reconnaître la Dame de Fer, d'ailleurs impliquée dans la manipulation... Incidemment, dans un polar US de Patrick Quentin, The Green-eyed Monster (1960, Belle et bien morte), l'assassin se nomme Margaret Thatcher.

  Une recherche synchronicité éventreur mène essentiellement au diptyque de Benson, 9 résultats sur 10, dont une critique récente du 22 avril, très favorable. L'autre page est écrite dans un sabir étrange en lequel j'ai reconnu une traduction automatique, et poser la requête en anglais m'a aisément conduit à la page originaleThe Amazing Power of Synchronicity, due à un certain Donald Nelson.
  D'autres résultats sont intéressants, comme le blog SynchroSecrets, avec la page Ripples on a pond, où un amateur de syncs concernant Jack the Ripper compare le phénomène à des cercles concentriques sur l'eau d'une mare, ce qui m'évoque "l'étang de vie" de Jung.
  L'auteur du blog est aussi un écrivain, Rob MacGregor, et je découvre en marge du blog son livre Double Heart, "double coeur", or liverpool "étang du foie" m'avait évoqué l'idée hébraïque d'une dualité des coeurs, le "bon" coeur gauche, et le "mauvais" coeur droit, le coeur endurci de Pharaon, kaved lev, littéralement "coeur-foie". J'avais hésité à en parler plus haut, à propos du film Magnolia, où la seconde plaie provoquée par le "coeur-foie" de Pharaon est omniprésente, notamment par la récurrence du nombre 82 correspondant à Ex 8,2.
  Autre coïncidence, avec le Young Indiana Jones qui aurait connu Jung, MacGregor a aussi publié des aventures inédites d'Indiana Jones.

  Il y a bien sûr des centaines de fictions où le nom de Jung apparaît anecdotiquement, mais je tiens à citer ces deux-ci :
- La section dorée, de Pernille Rygg (Finlande, 2000)
- Le nombre d'or, de Claudine Chollet (France, 2008)
  J'ai signalé ici ces deux polars qui sont à ma connaissance les seules fictions dont le titre est une dénomination de Phi, mais ils ont un autre point commun, une mention de Jung, à propos de la synchronicité dans un cas, en opposition à Freud dans l'autre.
  Stéphanie et Claudine ont en commun d'avoir écrit un Poulpe doré :
- parmi les 61 premiers numéros de la collection Baleine 61/Phi ≈ 38 sont des Poulpes, le 38e étant signé Benson;
- parmi les 228 premiers numéros de la collection Baleine 228/Phi ≈ 141 sont des Poulpes, le 141e étant signé Chollet.

  Je rappelle que parmi les auteurs vus plus haut deux au moins montrent un grand intérêt pour le nombre d'or, Byatt et Dick, et je signale encore ceci :
Le musée imaginaire de C.G. Jung, de Christian Gaillard (France, 1998)
  Je n'ai jamais vu ni donc feuilleté ce livre, mais je remarque l'illustration de couverture, une miniature du Codex Vindobonensis 2554, une Bible française du 13e siècle.
  Il s'agit de la création du monde, et Guy Mourlevat a vu dans cette miniature divers rapports d'or, d'une précision frappante, notamment celui entre le diamètre du cercle du monde, mesuré par Dieu, et le diamètre de l'auréole. Un autre rapport d'or, en cascade, apparaît entre le diamètre de l'auréole et la distance séparant les centres du soleil et de la lune, ce qui m'évoque aussitôt mes spéculations sur les dates pivots des événements de 44, 11/2-4/4-30/6, délimitant 53 et 87 jours, valeurs des mots hébreux "soleil" et "lune", en rapport d'or.
  Ceci ne signifie en rien qu'il y ait eu une réelle intentionnalité dorée dans la conception de cette miniature, mais ce cas a le mérite d'être précis et multiple, alors que bien des allégations concernant le nombre d'or (le Parthénon, l'Homme de Vitruve) reposent sur des rapports bien moins précis (et dans ces deux cas il est établi que les oeuvres n'ont rien à voir avec le nombre d'or !)
  La brochure où Mourlevat détaille ses calculs, Nombre d'or et architecture romane (1980), est difficile à trouver, mais je n'ai pas envie de citer d'autres ouvrages où ces calculs ont été repris. Il est aisé de les vérifier sur une bonne reproduction.

  PS Pour finir, non pas une fiction mais la série TV Freud (1984) en 360 mn, où Jung était interprété par Michael Pennington.
  Le scénariste de la série était Carey Harisson, fils de Rex Harisson et de Lilli Palmer, né à Londres le 19 février 1944, 8 jours après l'accident de Jung.

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