A Maxim Dufrax
Arsène Lupin fut pour moi une charnière, lorsque en 1996 je découvris dans la geste lupinienne la récurrence de la valeur de son nom, 134, soit sous cette forme explicite, soit en tant que valeur de cryptogramme, notamment le premier cryptogramme proposé,
THIBER-MESNIL = 62-72, correspondant exactement à ARSENE-LUPIN = 62-72.
Les aventures de Lupin ont enchanté ma jeunesse, et je les ai régulièrement relues ensuite. J'ai lu aussi Perec très tôt, dès son premier roman en 1965, conseillé par mon prof de français en 1e. Jérôme et Sylvie des Choses se voyaient comme de nouveaux Arsène Lupin, et d'autres références lupiniennes émaillent l'oeuvre de Perec, comme l'architecte Lubin Auzère du 11 rue Simon-Crubellier, nom proche de Lupin Arsène et qui a même valeur 134.
Le seul emploi explicité de la gématrie dans l'oeuvre de Perec apparaît curieusement dans le dernier jeu proposé à la revue Ça m'intéresse, paru en avril 82, le mois suivant sa mort :
C'est moi qui ai donné aux mots un autre ordre que l'original, alphabétique, et mis en évidence ARSN LOPIN (Leblanc a déclaré que le nom de son héros lui serait venu d'un conseiller municipal nommé Arsène Lopin).
La solution est que tous les mots ont pour valeur 66, sauf AVOUE = 64.
Je découvris aussi la richesse numérique du sonnet Vocalisations, pièce maîtresse dans La disparition de Perec, dont les 112 mots pouvaient correspondre au 11 février, date clé de 1943 où plusieurs membres de sa famille partirent pour Auschwitz; le roman sans E, sans "eux", traduit cette absence.
J'ai longuement décrit ailleurs les merveilles de ces 4 strophes, 14 vers et 112 mots qui totalisent la gématrie
6272 = 4 x 14 x 112,
nombre qui m'avait aussitôt évoqué le 62-72 d'ARSENE-LUPIN, qui aurait figuré honorablement dans cette célébration de "l'E blanc" (et qui y figure par ailleurs chapitre 7 : "On dirait du Lupin").
Alors que dans un premier temps je n'avais pas douté de l'intentionnalité des combinaisons découvertes tant chez Leblanc que chez Perec, un approfondissement m'apporta la preuve que les harmonies de Vocalisations n'étaient pas voulues par Perec, ce qui rejoignait mes conclusions sur d'autres dossiers, et jetait la suspicion sur toute possibilité de jeu non explicite chez tout auteur (et même une revendication explicite ne prouve rien, car j'ai maintes fois expérimenté dans ma propre écriture l'apparition spontanée de jeux ensuite exploités).
Si je suis certain que ces combinaisons ne peuvent toutes être fortuites, je me sens tout à fait incapable de donner une théorisation du phénomène, et ne reconnais pas ma propre expérience dans les diverses théories tentant d'en rendre compte, comme la synchronicité de mon cher Jung.
J'ai déjà dit et redit tout ça, et signalé l'approche non rationaliste de Hans Bellmer à laquelle j'adhère totalement. J'ai aussi déjà dit que mon obsession de Vocalisations m'a conduit à coder le sonnet en 1999 dans mon roman Sous les pans du bizarre, puis à en réaliser une première anagramme en 2006, telle que chaque vers comptait 8 mots et la gématrie 448.
Et puis il y a eu, à l'aube du 8 septembre 08, l'étrange intuition que les 4/5es de la vie de Jung tombaient le 4/4/44, et la découverte du nombre unitaire de ce motif, 6272 jours, qui m'a aussitôt rappelé le sonnet de Perec.
Il m'a cependant fallu plus d'un an pour pleinement évaluer la portée de la coïncidence, car 3 anagrammes du sonnet avaient été publiées en ligne en avril 2001, ainsi j'avais donné un 5e arrangement des lettres de valeur 6272, alors que je devais découvrir 2 ans plus tard le schéma des 4+1 fois 6272 jours.
Mon culte lupinien m'avait aussi conduit à baptiser d'une anagramme un personnage essentiel des Pans du bizarre, Irène Lapnus. Je devais découvrir ensuite que le partage correspondant 51-83 était le partage doré de 134, comme le partage en voyelles-consonnes des lettres ESARTULINO chères à Perec, les 10 lettres les plus fréquentes en français, ce qui correspond encore au découpage doré de l'alphabet en 10-16 lettres de valeurs 134-217. C'est encore Perec qui a conçu un livre entier autour de cette répartition, en 44x44 vers.
Une autre anagramme conçue en 2001 pour ma nouvelle C'était avant l'horreur... était Inn Alpurèse, dont le partage 37-97 correspond à la répartition de 134 selon le carré du nombre d'or. J'avais ici volontairement choisi ce découpage, mais pour sa correspondance avec DIX MILLIARDS, magot de Lupin dans le dernier roman de Leblanc publié.
En 2002 une autre nouvelle m'a conduit à imaginer Arsène Lupin intervenant dans la légende de Parsifal, vu selon Wagner comme "le pur fol"; après coup je me suis avisé qu'une autre anagramme était "le pur insane", correspondant idéalement à ce "pur fol".
Rien de nouveau jusqu'ici, et j'abrège ce rappel des coïncidences lupiniennes pour en venir à du vraiment NEUF. Un projet non abouti m'a fait aussi envisager une projection thématique au Ciné-Broc (renversement de Corbénic, le château du Graal) des films Spirale Neun et Ten Utelcas. Le premier, "Spirale 9", était supposé avoir trait à une escadrille allemande pendant la guerre de 14, mais sa seule raison d'être était l'anagramme d'Arsène Lupin.
La récurrence multiple de la spirale ces derniers temps m'a rappelé cette anagramme, et j'ai eu la curiosité de googler fin avril "Spirale neun". Il n'y avait que 18 résultats, dont plusieurs pages d'un automate générateur d'anagrammes en allemand, où j'ai repéré un Pleasure Inn auquel je n'avais pas pensé en créant mon Inn Alpurèse.
Le principal résultat est une photo du mégasite Flickr qui héberge des millions de photos. C'est un certain Jeverwolf, alias de Kay-Uwe Wolf, qui a mis la photo sur le site le 9 octobre 07 et l'a baptisée "9".
Je suis honteux de n'avoir pas immédiatement compris la raison de ce nom : le 9 peut être considéré comme un début de spirale, ce à quoi je n'avais pas pensé avec Spirale neun.
Et pourtant... Lors de ma découverte d'une possibilité de schéma Fibonacci dans les 9 premiers romans de Queen, 9 romans aux titres de même forme totalisant 233 chapitres, j'ai émis l'hypothèse que Queen aurait pu donner une clé de lecture dans le roman suivant, une novelette plutôt, cas unique pour les aventures d'Ellery.
Ce texte a d'abord été publié en octobre 1935, quelques mois après le 9e et dernier Mystery (The Spanish Cape Mystery), sous le titre House of Haunts. Il est reparu en 1940 sous le titre The Lamp of God, dans le recueil The New Adventures of Ellery Queen.
Le recueil est devenu en français Le dragon creux (1947), traduit par Alain Glatigny (aussi traducteur de Cristal qui songe), avec pour titre de la novelette Le char de Phaéton, qui a connu une récente édition Librio (1994).
Ellery se trouve entraîné par un ami avocat dans une campagne isolée, où il arrive le soir à la Maison Blanche, à côté de laquelle se dresse la Maison Noire où vient de mourir un vieil original, maison qu'Ellery et l'avocat visitent avant de passer la nuit à la Maison Blanche. Au réveil le lendemain, ils constatent que la Maison Noire a disparu !
Ellery finit par expliquer cette fantasmagorie. Il existait deux Maisons Blanches jumelles, jadis construites pour deux jumeaux, et une seule Maison Noire a ensuite été bâtie. Ellery et l'avocat ont été drogués et transportés d'une maison à l'autre pendant leur sommeil. La route voisine des deux sites décrit une boucle, un "neuf" est-il dit explicitement, avec deux embranchements menant aux maisons jumelles, ce qui a permis de tromper Ellery et l'avocat supposés prendre le premier embranchement à leur retour.
L'histoire du "neuf" m'a semblé tout à fait superflue, et je me suis demandé si Queen n'avait pas indiqué ici un mode de lecture spiralé de ses 9 premiers romans. J'y reviendrai, mais la curiosité essentielle me semble être que le sujet de la novelette est très proche d'une aventure d'Arsène Lupin, La demeure mystérieuse 1928, où une formidable énigme repose aussi sur l'existence de deux maisons jumelles.
J'ai choisi ci-dessus la couverture de l'édition de 1933 dans la collection Le point d'interrogation, déjà choisie en première illustration, pour la ressemblance entre ? et 9.
Cette ressemblance était encore plus nette au temps de Dürer.
Que Queen se soit inspiré ou non de La demeure mystérieuse est ici secondaire, car je n'imagine guère que sa route en 9 soit une référence voulue à Spirale Neun.
Quoique... Je suis en revanche tout à fait certain de l'intention anagrammatique pour le nom Ennis du suspect dans le dernier Queen publié, Un bel endroit privé (1971), roman surdéterminé par les 9. Ennis y est donc accusé par Ellery d'avoir tué l'obsédé des 9 (nines), Nino Importuna né le 9/9/99 (1899).
Ceci m'est l'occasion de rappeler que ma découverte du schéma dans la vie de Jung est étroitement associée à la mort de l'actrice Ruth Roman le 9/9/99 (1999). C'est cette date qui m'a rappelé le 4/4/44 jungien.
Ruth Roman est née Norma Roman... Dans son roman Le quatrième côté du triangle (1965), Queen anagrammatise explicitement les noms Hurt et Ramon en Ruth et Norma.
Dans Le roi est mort (1952), Ellery a baptisé Arsène Lupin le pigeon le plus vorace de son bloc de la 87e rue ouest.
Je reviens sur la photo qui m'a aidé à comprendre que Spirale neun était un quasi-pléonasme, photo qui aurait pu être prise par n'importe qui, mais qui le fut par un Wolf, un "loup", un lupin...
La photo aurait échappé à ma recherche si Wolf n'avait pas disposé les tags (mots-clés) identifiant sa photo selon un ordre précis :
Architektur architecture spiral loop helix Spirale Neun Nine 9
Je passe sur les tags suivants, confirmant que Wolf a presque toujours commencé par donner un mot-clé et ses synonymes en allemand, puis ses équivalents en anglais. L'unique exception est pour la spirale.
La photo "9" fait aussi partie d'un album thématique de Flickr, CircularStairs, où je remarque particulièrement une autre photo, prise par un autre loup, wie-wolf.
J'ai inversé la photo pour en faire un autre 9. Elle a été prise à l'université très récente de Cottbus, tandis que la photo "9" de Jeverwolf venait de l'université de Chemnitz, à environ 150 km de Cottbus.
J'ai cherché ce que j'avais dans la collection Le point d'interrogation, créée en 1932 par Pierre Lafitte, lequel avait lancé Arsène Lupin en 1905 dans Je Sais Tout, puis reprise par Hachette (qui chapeautait en fait déjà Lafitte en 1932).
Je n'ai pas cette Marque du loup, mais j'ai l'un des premiers numéros (5) de 1932, Eve Sernin, détective, de Hervé de Peslouan, la première nouveauté, les 4 premiers opus étant des rééditions de Leblanc et Leroux.
Je n'ai pas grand-chose à dire ici de ce roman, me bornant à remarquer que le nom de cette garçonne est proche de Paul Sernine anagramme d'Arsène Lupin dans "813", premier numéro de la collection. Leblanc imaginera en 1939 Paule Sinner dans Les milliards d'Arsène Lupin.
Curiosité : mon exemplaire a appartenu à Marie-Louise Gabillon, 11 bd Chanzy, Le Blanc (Indre).
J'ai aussi On ne tue pas pour s'amuser, de Jean Marcillac (1959), dont cette couverture sur Flickr m'évite d'avoir à scanner mon exemplaire.
Ce roman a fait coïncidence en mai 2007, car je l'ai découvert alors juste après avoir fait la connaissance d'Etienne Cornevin, écrivain-éditeur pataphysicien, Céphalophore entêté, ami de JP Le Goff souvent cité ici, or le roman débute par l'explosion d'une bombe au métro Chevaleret, qui détruit l'escalier à double révolution de la station aérienne, et fait une victime, la poinçonneuse, Mme Cornevin. De plus le principal suspect est un réfugié hongrois, Ystvan, équivalent vernaculaire d'Etienne.
Reprenant le livre, j'y découvre que ce premier attentat est daté du 2 avril, d'une année qui n'est pas précisée, mais tout porte à croire que l'auteur pensait à l'année en cours 1959. D'une part l'enquête évoque un fait passé survenu en 1957, d'autre part Ystvan superstitieux a tenu à se faire livrer 7 bombes le vendredi 13 mars, et cette date est effective en 1959.
Le criminel a prévu un attentat par jour, et je me suis intéressé à celui du 4 avril. Je rappelle que j'ai vu une phénoménale série de coïncidences entre le roman de Raoul de Warren L'insolite aventure de Marina Sloty et la nouvelle de Philippe Claudel Tania Vläsi, pouvant se résumer ainsi :
La relation de Mado avec Ystvan est précaire, il est violent avec elle et semble impliqué dans des attentats pour la cause hongroise. Edouard la persuade de quitter Ystvan et de venir partager sa vie. Deux mois plus tard la série d'attentats semble indiquer que le Hongrois a oublié sa cause pour se venger du couple : le 2 c'est le métro où ils se sont rencontrés, le 3 le restaurant où ils ont dîné, le 4 le cinéma Western où ils ont connu leur premier émoi... C'est l'attentat le plus meurtrier de la série avec 9 morts et 11 blessés.
L'affaire se complique avec la bombe du 5 avril, déposée au jardin du Luxembourg où ils ont eu leur premier rendez-vous, près de l'arbre où ils ont entrelacés leurs initiales, E et M, mais Ystvan n'a pu assister à ce rendez-vous. Je me suis essayé à l'exercice ci-dessus avec un E blanc en hommage à Maurice et un M orange en hommage à Daniel Marmié, qui vient de disparaître.
La solution de l'énigme est plutôt insignifiante, et tout ce que j'ai envie d'ajouter est que l'enquêteur du roman est le commissaire Daumale.
Wikipédia m'a appris que le roman avait obtenu le Prix du Quai des Orfèvres 1959, et que Jean Marcillac avait choisi son pseudo en souvenir d'un petit village de l'Aveyron. Il se trouve que j'ai passé une semaine dans ce village à l'été 1972, sans avoir été marqué par le site, et j'ai été sur GoogleEarth tenter de ranimer quelques souvenirs, sans grand résultat.
J'ai profité d'être sur GoogleEarth pour voir si les photos satellite de ma région avaient été actualisées, et c'était le cas, avec des photos de septembre 2012. Ainsi le rond-point spiralé conçu par mon gendre entre Digne et Aiglun est désormais visible :
Je rappelle que ma pleine appréciation de la coïncidence de mon anagramme du sonnet de Perec m'est apparue en novembre 2009, avec un apex lors de ma visite à ce rond-point et la découverte à proximité de la résidence des dames Jung à un numéro 1480, nombre au centre doré de la gématrie 6272 du sonnet, et au centre de la pierre de Bollingen ciselée par Jung en commémoration de sa guérison de 44, valeur de Telesphoros dieu de la convalescence.
J'ai regardé assez souvent si de nouvelles photos satellite étaient proposées, sans grand espoir proche car l'an dernier ont été offertes des photos de septembre 2009, juste avant les travaux du rond-point, et les photos précédentes étaient de 2004.
Mais voilà que via Etienne Cornevin et Jean Marcillac je découvre enfin ce rond-point vu du ciel. Ceci serait anecdotique s'il n'était survenu une curiosité quelques heures plus tard. En consultant ma boîte aux lettres, j'y trouvai un message d'Etienne Cornevin :
Il signalait à ses correspondants qu'il exposerait prochainement ses livres au Rond-Point des Champs-Elyséees !
Le message précédent conservé venait de l'informaticien Jean-Luc Piédanna, qui avait recherché dans un dictionnaire étendu toutes les grilles "corner" 9x9. Je suis intéressé par tous les carrés de lettres, et une légère coïncidence concerne ces carrés 9x9, car un autre informaticien de la liste, Nicolas Graner, avait publié les deux seuls carrés 9x9 obtenus avec l'ODS5 dans Formules n° 9, juste après mon SONÈ, et son "tari Eden" source d'un fabuleux écho conté ici.
Il m'est arrivé à quelques reprises d'assister aux Jeudis de l'Oulipo à la TGB. A chaque fois, après le repas avec quelques oulipotes, j'ai accompagné Gef et Nicolas à la station Chevaleret.
9x9 : je prends conscience que les lettres communes aux prénom et nom ETIENNE CORNEVIN sont NINE, "neuf" ! Son message a été posté à 20:09, m'évoquant 2009 année du rond-point de Seb, et il m'a aussi fait prendre conscience de la date, le 13/5/13.
J'ai évoqué à diverses reprises le couple 5-13, notamment le 4 avril dernier pour l'hypertrope 18 de Braffort, où la structure 5-13-18 intentionnelle se superpose à un 30-78-108 (6 fois 5-13-18) fortuit. Ceci m'est significatif au plus haut point car ma première approche du couple 5-13 est venue de l'escalier de la Dive, décrit au chapitre 35 du Cinquiesme livre.
Ses 108 marches sont liées explicitement à des modèles symboliques, la Tétrade pythagorique (1-2-3-4), et la Psycogonie de Platon (1-2-4-8 = 15 et 3-9-27 = 39). L'arrêt de Panurge à la 78e marche m'a fait me demander si Rabelais n'avait pas eu en tête un modèle unissant ce lambda platonicien (15/39 = 5/13) et la double Tétrade de Pythagore (10/26 = 5/13).
La description de l'escalier se borne à donner ses 4 premières volées, de 1-2-3-4 marches, avec à chaque étape un tournant à gauche. La seule chose que je peux en déduire est que ceci ne s'accorde pas avec une cage carrée. Le modèle octogonal ci-contre me semble compatible avec les données de Rabelais, ce tour complet de 36 marches se répétant 3 fois.
D'autres solutions sont probablement envisageables, mais le point essentiel ici est que le texte indique nettement que l'escalier est en spirale. Et c'est le rapport 5/13 de cet escalier qui m'a conduit à découvrir d'autres rapports 5/13 dans l'oeuvre de Rabelais.
Une autre curiosité est associée à ce 13 mai. Le site Archivum donne les contenus de nombreux forums normalement réservés à leurs seuls adhérents. J'ai donc été y voir pour donner les liens vers les messages concernés, mais parmi les messages de mai seuls manquaient ceux du 13 !
Si ces bizarreries de l'Internet me semblent impénétrables, du moins peut-on les cerner plus exactement, et les archives officielles de la liste (à laquelle il suffit de s'inscrire pour les consulter) montrent que seuls 4 messages ont été omis, les 2 messages qui encadraient celui d'Etienne, et 2 messages intermédiaires que je n'ai pas conservés, de Nicolas et de Gef, en compagnie desquels j'étais les seules fois où j'ai pris l'escalier à double révolution du métro Chevaleret, et la première fois je n'ai pas manqué de leur parler de la mort de la poinçonneuse Cornevin.
Je remarque encore les amoureux du métro Chevaleret, Edouard et Mado, qui ont entremêlé leurs initiales correspondant aux lettres 5 et 13.
Il est temps de revenir comme promis à ma "lecture spiralée" des chapitres des 9 premiers Queen. Je n'en suis pas fier, mais voici ce à quoi j'étais parvenu, avec deux arrangements dont le second est difficilement justifiable.
J'avais donc considéré que le découpage du 4e en 2 Books de 21 et 13 chapitres autorisait une dissociation, et par contre je n'avais pas vu de partage harmonieux possible sans réunir les 3 derniers romans, soit :
Ma première spirale partait de 21, passait à 38 et s'achevait sur 30, soit 89 chapitres, l'autre partait de 13 et totalisait 144 chapitres. Ceci me semble aujourd'hui naïf, mais à l'époque je ne pouvais imaginer une absence d'intentionnalité dans cette accumulation fibonaccienne, un roman sur un tableau de Léonard dont le partage en 21-13 chapitres est souligné par un acrostiche, et ce roman appartient à un ensemble bien délimité en 233 chapitres. Comment aurait-il pu manquer un schéma interne soulignant le partage 89-144 ?
Depuis j'ai découvert d'autres architectures semblant dorées, telle celle du Clavier bien tempéré, qui malgré sa cohérence ne peut être intentionnelle, et a contrario j'ai appris qu'une oeuvre se réclamant explicitement du nombre d'or ne se basait que sur de piètres approximations : il suffit à Eisenstein que le climax de son Cuirassé Potemkine, le hissage du drapeau rouge, se situe à la fin de la 3e de ses 5 séquences...
J'ai aussi cru déceler des pistes dans le roman suivant de Queen, Halfway House (1936), plus directement dans la continuité éditoriale des 9 Mysteries que la novelette The Lamp of God. Je m'étais émerveillé de ce qu'il se passe à Philadelphie, avec
Phi-LA-DEL-PHIA = φ-13-21-34
alors que j'ignorais le fabuleux plan initial de la ville, conçue comme un damier de 8x21 blocs partagés en 3-5-8-13 par la place "centrale".
Aujourd'hui je constate une autre curiosité sur ces deux titres :
HALFWAY HOUSE = 144
LAMP OF GOD = 89
S'il faut omettre le The du titre, c'est un mot trivial et le titre bibliographique est Lamp of God (The). Ce déterminatif peut être facultatif en anglais, ainsi Lamb of God est le nom d'un groupe, lequel subit parfois la chiquenaude rousselienne (billard -> pillard) :
A ce sujet, je me permets d'émettre un profond doute sur la traduction de lamp of God en char de Phaéton. L'expression de Queen est tout à fait adaptée à son contexte, et non seulement le char de Phaéton perd cette adéquation, mais tout un chacun (ou presque) sait ce qu'est ce char alors que la lampe de Dieu est une énigme.
A un autre niveau, il est curieux de voir apparaître Phaéton, absent du texte original, sachant que Phaéton a été incapable de maintenir le soleil dans son trajet circulaire habituel, alors que le stratagème de l'intrigue implique que le chauffeur d'une voiture (un char au Canada) dévie de sa trajectoire circulaire.
Le Gématron dévoile une autre curiosité:
Le char de Phaéton = 135
alors que le rapport 13/5 et la date du 13/5 sont récurrents dans ce billet...
...que j'ai d'abord intitulé L'Arsène à spiraler, selon un motif 1-6-1-8. Puis l'arrivée du rond-point m'a fait penser à l'expression "à point nommé", et je me suis avisé que
à point nommé = 135
se découpant en 1+134 ou 1+74+60.
Dans mon projet Novel roman j'avais nommé un gentleman-cambrioleur Maxim Dufrax, en pensant à deux personnages de Leblanc, Maxime Tuillier et Maxime Dutilleul (latin frax, "frêne"). L'orthographe précise était conçue pour avoir un nom en 11 lettres de gématrie 134 comme Arsène Lupin, mais je n'avais aucun souci doré à l'époque et ignorais que Dufrax/Maxim = 74/60 correspondait à ce que Sérusier appelle la "double coupe d'or" (la "coupe d'or" simple étant une expression désignant Phi de rapport gématrique doré, coupe/dor = 60/37).
J'ignorais aussi que Maxime/Tuillier = 65/106 correspond à un rapport doré, et que ce rapport est aussi celui du jeu selon/suivant : en 1999 Jean Ricardou et moi avons commis une même bévue, le remplacement de "suivant" par "selon".
Ricardou et moi (Schulz) avons aussi en commun la gématrie 89, 11e Fibo valeur de Lamp of God, et surtout une même idée de cacher un mot oblique dans une table des chapitres, BELCROIX pour lui dans Les lieux-dits, ROSENCREUTZ pour moi dans Novel roman. Je rappelle que je croisais ce ROSENCREUTZ avec une anagramme verticale d'ELLERYQUEEN et un ARSENELUPIN oblique brisé, je n'ose écrire "spiralé". Ricardou croisait son BELCROIX avec un BELARBRE et un MADARBRE; le frêne et le tilleul sont assurément de beaux arbres...
Il est nécessaire de lire les billets cités pour mesurer à quel point les échos se multiplient entre des affaires de prime abord distinctes; j'en suis le premier abasourdi et ai bien du mal à en rendre compte, et ai d'ailleurs dû remettre au prochain billet tout un volet des coïncidences 13/5.
Il en est une que je vais cependant encore donner, faisant lien avec le billet précédent où je signalais le goût pour Jung de l'auteur de thrillers Jack Higgins. J'ai appris par hasard qu'un de ses romans, La nuit des loups (!), se passait en avril 44, ce qui m'a conduit à le relire. Jung y est cité, page 135 de l'édition originale Albin Michel.
La seule date précisée dans le roman est le 7 avril 44, 44e anniversaire du héros Harry Martineau, l'essentiel de l'action se passant une quinzaine plus tard. Ce 7 avril 44 n'est pas seulement le jour de la mort du Teacher dans Et le 8e jour... de Queen, mais ce Vendredi saint serait aussi la première date du calendrier grégorien réitérant les mêmes circonstances que la Crucifixion originelle du 7 avril 30 (cette date étant discutée).
Détail amusant, le titre original du roman est Night of the fox, mais ce ne pouvait être traduit La nuit du renard car c'était déjà le titre de la traduction d'un autre auteur Higgins, A stranger is watching de Mary Higgins Clark.
Etienne Cornevin a signé un livre du pseudo transparent Esteban Hornwine qui se trouve être un nom doré (66/106, proche du 65/106 de selon/suivant). Ceci me rappelle que j'ai nommé Esteban/dos Campos (66/105) un personnage de Sous les pans du bizarre, calqué sur Marcel Duchamp (via Etienne-Marcel).
THIBER-MESNIL = 62-72, correspondant exactement à ARSENE-LUPIN = 62-72.
Les aventures de Lupin ont enchanté ma jeunesse, et je les ai régulièrement relues ensuite. J'ai lu aussi Perec très tôt, dès son premier roman en 1965, conseillé par mon prof de français en 1e. Jérôme et Sylvie des Choses se voyaient comme de nouveaux Arsène Lupin, et d'autres références lupiniennes émaillent l'oeuvre de Perec, comme l'architecte Lubin Auzère du 11 rue Simon-Crubellier, nom proche de Lupin Arsène et qui a même valeur 134.
Le seul emploi explicité de la gématrie dans l'oeuvre de Perec apparaît curieusement dans le dernier jeu proposé à la revue Ça m'intéresse, paru en avril 82, le mois suivant sa mort :
TROUVEZ L'INTRUS
La clé de ce difficile problème est le nombre 66
A V O U E
R O G U E
S A U T E
N O M E S
L O P I N
La clé de ce difficile problème est le nombre 66
A V O U E
R O G U E
S A U T E
N O M E S
L O P I N
C'est moi qui ai donné aux mots un autre ordre que l'original, alphabétique, et mis en évidence ARSN LOPIN (Leblanc a déclaré que le nom de son héros lui serait venu d'un conseiller municipal nommé Arsène Lopin).
La solution est que tous les mots ont pour valeur 66, sauf AVOUE = 64.
Je découvris aussi la richesse numérique du sonnet Vocalisations, pièce maîtresse dans La disparition de Perec, dont les 112 mots pouvaient correspondre au 11 février, date clé de 1943 où plusieurs membres de sa famille partirent pour Auschwitz; le roman sans E, sans "eux", traduit cette absence.
J'ai longuement décrit ailleurs les merveilles de ces 4 strophes, 14 vers et 112 mots qui totalisent la gématrie
6272 = 4 x 14 x 112,
nombre qui m'avait aussitôt évoqué le 62-72 d'ARSENE-LUPIN, qui aurait figuré honorablement dans cette célébration de "l'E blanc" (et qui y figure par ailleurs chapitre 7 : "On dirait du Lupin").
Alors que dans un premier temps je n'avais pas douté de l'intentionnalité des combinaisons découvertes tant chez Leblanc que chez Perec, un approfondissement m'apporta la preuve que les harmonies de Vocalisations n'étaient pas voulues par Perec, ce qui rejoignait mes conclusions sur d'autres dossiers, et jetait la suspicion sur toute possibilité de jeu non explicite chez tout auteur (et même une revendication explicite ne prouve rien, car j'ai maintes fois expérimenté dans ma propre écriture l'apparition spontanée de jeux ensuite exploités).
Si je suis certain que ces combinaisons ne peuvent toutes être fortuites, je me sens tout à fait incapable de donner une théorisation du phénomène, et ne reconnais pas ma propre expérience dans les diverses théories tentant d'en rendre compte, comme la synchronicité de mon cher Jung.
J'ai déjà dit et redit tout ça, et signalé l'approche non rationaliste de Hans Bellmer à laquelle j'adhère totalement. J'ai aussi déjà dit que mon obsession de Vocalisations m'a conduit à coder le sonnet en 1999 dans mon roman Sous les pans du bizarre, puis à en réaliser une première anagramme en 2006, telle que chaque vers comptait 8 mots et la gématrie 448.
Et puis il y a eu, à l'aube du 8 septembre 08, l'étrange intuition que les 4/5es de la vie de Jung tombaient le 4/4/44, et la découverte du nombre unitaire de ce motif, 6272 jours, qui m'a aussitôt rappelé le sonnet de Perec.
Il m'a cependant fallu plus d'un an pour pleinement évaluer la portée de la coïncidence, car 3 anagrammes du sonnet avaient été publiées en ligne en avril 2001, ainsi j'avais donné un 5e arrangement des lettres de valeur 6272, alors que je devais découvrir 2 ans plus tard le schéma des 4+1 fois 6272 jours.
Mon culte lupinien m'avait aussi conduit à baptiser d'une anagramme un personnage essentiel des Pans du bizarre, Irène Lapnus. Je devais découvrir ensuite que le partage correspondant 51-83 était le partage doré de 134, comme le partage en voyelles-consonnes des lettres ESARTULINO chères à Perec, les 10 lettres les plus fréquentes en français, ce qui correspond encore au découpage doré de l'alphabet en 10-16 lettres de valeurs 134-217. C'est encore Perec qui a conçu un livre entier autour de cette répartition, en 44x44 vers.
Une autre anagramme conçue en 2001 pour ma nouvelle C'était avant l'horreur... était Inn Alpurèse, dont le partage 37-97 correspond à la répartition de 134 selon le carré du nombre d'or. J'avais ici volontairement choisi ce découpage, mais pour sa correspondance avec DIX MILLIARDS, magot de Lupin dans le dernier roman de Leblanc publié.
En 2002 une autre nouvelle m'a conduit à imaginer Arsène Lupin intervenant dans la légende de Parsifal, vu selon Wagner comme "le pur fol"; après coup je me suis avisé qu'une autre anagramme était "le pur insane", correspondant idéalement à ce "pur fol".
Rien de nouveau jusqu'ici, et j'abrège ce rappel des coïncidences lupiniennes pour en venir à du vraiment NEUF. Un projet non abouti m'a fait aussi envisager une projection thématique au Ciné-Broc (renversement de Corbénic, le château du Graal) des films Spirale Neun et Ten Utelcas. Le premier, "Spirale 9", était supposé avoir trait à une escadrille allemande pendant la guerre de 14, mais sa seule raison d'être était l'anagramme d'Arsène Lupin.
La récurrence multiple de la spirale ces derniers temps m'a rappelé cette anagramme, et j'ai eu la curiosité de googler fin avril "Spirale neun". Il n'y avait que 18 résultats, dont plusieurs pages d'un automate générateur d'anagrammes en allemand, où j'ai repéré un Pleasure Inn auquel je n'avais pas pensé en créant mon Inn Alpurèse.
Le principal résultat est une photo du mégasite Flickr qui héberge des millions de photos. C'est un certain Jeverwolf, alias de Kay-Uwe Wolf, qui a mis la photo sur le site le 9 octobre 07 et l'a baptisée "9".
Je suis honteux de n'avoir pas immédiatement compris la raison de ce nom : le 9 peut être considéré comme un début de spirale, ce à quoi je n'avais pas pensé avec Spirale neun.
Et pourtant... Lors de ma découverte d'une possibilité de schéma Fibonacci dans les 9 premiers romans de Queen, 9 romans aux titres de même forme totalisant 233 chapitres, j'ai émis l'hypothèse que Queen aurait pu donner une clé de lecture dans le roman suivant, une novelette plutôt, cas unique pour les aventures d'Ellery.
Ce texte a d'abord été publié en octobre 1935, quelques mois après le 9e et dernier Mystery (The Spanish Cape Mystery), sous le titre House of Haunts. Il est reparu en 1940 sous le titre The Lamp of God, dans le recueil The New Adventures of Ellery Queen.
Le recueil est devenu en français Le dragon creux (1947), traduit par Alain Glatigny (aussi traducteur de Cristal qui songe), avec pour titre de la novelette Le char de Phaéton, qui a connu une récente édition Librio (1994).
Ellery se trouve entraîné par un ami avocat dans une campagne isolée, où il arrive le soir à la Maison Blanche, à côté de laquelle se dresse la Maison Noire où vient de mourir un vieil original, maison qu'Ellery et l'avocat visitent avant de passer la nuit à la Maison Blanche. Au réveil le lendemain, ils constatent que la Maison Noire a disparu !
Ellery finit par expliquer cette fantasmagorie. Il existait deux Maisons Blanches jumelles, jadis construites pour deux jumeaux, et une seule Maison Noire a ensuite été bâtie. Ellery et l'avocat ont été drogués et transportés d'une maison à l'autre pendant leur sommeil. La route voisine des deux sites décrit une boucle, un "neuf" est-il dit explicitement, avec deux embranchements menant aux maisons jumelles, ce qui a permis de tromper Ellery et l'avocat supposés prendre le premier embranchement à leur retour.
L'histoire du "neuf" m'a semblé tout à fait superflue, et je me suis demandé si Queen n'avait pas indiqué ici un mode de lecture spiralé de ses 9 premiers romans. J'y reviendrai, mais la curiosité essentielle me semble être que le sujet de la novelette est très proche d'une aventure d'Arsène Lupin, La demeure mystérieuse 1928, où une formidable énigme repose aussi sur l'existence de deux maisons jumelles.
J'ai choisi ci-dessus la couverture de l'édition de 1933 dans la collection Le point d'interrogation, déjà choisie en première illustration, pour la ressemblance entre ? et 9.
Cette ressemblance était encore plus nette au temps de Dürer.
Que Queen se soit inspiré ou non de La demeure mystérieuse est ici secondaire, car je n'imagine guère que sa route en 9 soit une référence voulue à Spirale Neun.
Quoique... Je suis en revanche tout à fait certain de l'intention anagrammatique pour le nom Ennis du suspect dans le dernier Queen publié, Un bel endroit privé (1971), roman surdéterminé par les 9. Ennis y est donc accusé par Ellery d'avoir tué l'obsédé des 9 (nines), Nino Importuna né le 9/9/99 (1899).
Ceci m'est l'occasion de rappeler que ma découverte du schéma dans la vie de Jung est étroitement associée à la mort de l'actrice Ruth Roman le 9/9/99 (1999). C'est cette date qui m'a rappelé le 4/4/44 jungien.
Ruth Roman est née Norma Roman... Dans son roman Le quatrième côté du triangle (1965), Queen anagrammatise explicitement les noms Hurt et Ramon en Ruth et Norma.
Dans Le roi est mort (1952), Ellery a baptisé Arsène Lupin le pigeon le plus vorace de son bloc de la 87e rue ouest.
Je reviens sur la photo qui m'a aidé à comprendre que Spirale neun était un quasi-pléonasme, photo qui aurait pu être prise par n'importe qui, mais qui le fut par un Wolf, un "loup", un lupin...
La photo aurait échappé à ma recherche si Wolf n'avait pas disposé les tags (mots-clés) identifiant sa photo selon un ordre précis :
Architektur architecture spiral loop helix Spirale Neun Nine 9
Je passe sur les tags suivants, confirmant que Wolf a presque toujours commencé par donner un mot-clé et ses synonymes en allemand, puis ses équivalents en anglais. L'unique exception est pour la spirale.
La photo "9" fait aussi partie d'un album thématique de Flickr, CircularStairs, où je remarque particulièrement une autre photo, prise par un autre loup, wie-wolf.
J'ai inversé la photo pour en faire un autre 9. Elle a été prise à l'université très récente de Cottbus, tandis que la photo "9" de Jeverwolf venait de l'université de Chemnitz, à environ 150 km de Cottbus.
J'ai cherché ce que j'avais dans la collection Le point d'interrogation, créée en 1932 par Pierre Lafitte, lequel avait lancé Arsène Lupin en 1905 dans Je Sais Tout, puis reprise par Hachette (qui chapeautait en fait déjà Lafitte en 1932).
Je n'ai pas cette Marque du loup, mais j'ai l'un des premiers numéros (5) de 1932, Eve Sernin, détective, de Hervé de Peslouan, la première nouveauté, les 4 premiers opus étant des rééditions de Leblanc et Leroux.
Je n'ai pas grand-chose à dire ici de ce roman, me bornant à remarquer que le nom de cette garçonne est proche de Paul Sernine anagramme d'Arsène Lupin dans "813", premier numéro de la collection. Leblanc imaginera en 1939 Paule Sinner dans Les milliards d'Arsène Lupin.
Curiosité : mon exemplaire a appartenu à Marie-Louise Gabillon, 11 bd Chanzy, Le Blanc (Indre).
J'ai aussi On ne tue pas pour s'amuser, de Jean Marcillac (1959), dont cette couverture sur Flickr m'évite d'avoir à scanner mon exemplaire.
Ce roman a fait coïncidence en mai 2007, car je l'ai découvert alors juste après avoir fait la connaissance d'Etienne Cornevin, écrivain-éditeur pataphysicien, Céphalophore entêté, ami de JP Le Goff souvent cité ici, or le roman débute par l'explosion d'une bombe au métro Chevaleret, qui détruit l'escalier à double révolution de la station aérienne, et fait une victime, la poinçonneuse, Mme Cornevin. De plus le principal suspect est un réfugié hongrois, Ystvan, équivalent vernaculaire d'Etienne.
Reprenant le livre, j'y découvre que ce premier attentat est daté du 2 avril, d'une année qui n'est pas précisée, mais tout porte à croire que l'auteur pensait à l'année en cours 1959. D'une part l'enquête évoque un fait passé survenu en 1957, d'autre part Ystvan superstitieux a tenu à se faire livrer 7 bombes le vendredi 13 mars, et cette date est effective en 1959.
Le criminel a prévu un attentat par jour, et je me suis intéressé à celui du 4 avril. Je rappelle que j'ai vu une phénoménale série de coïncidences entre le roman de Raoul de Warren L'insolite aventure de Marina Sloty et la nouvelle de Philippe Claudel Tania Vläsi, pouvant se résumer ainsi :
L'héroïne au nom slave associé au nombre 5691 perd sa virginité le 4 avril 1959.Il y a aussi des slaves dans cette histoire se passant la première semaine d'avril 1959, mais la virginité du personnage féminin principal semble alors appartenir au passé. En février, Edouard a rencontré par hasard son ancien condisciple Ystvan au métro Chevaleret, et a été ébloui par sa compagne, Mado. Ils ont été dîner ensemble, puis sont allés au cinéma, où Edouard et Mado se sont installés à des places voisines et se sont effleurés dans le noir...
La relation de Mado avec Ystvan est précaire, il est violent avec elle et semble impliqué dans des attentats pour la cause hongroise. Edouard la persuade de quitter Ystvan et de venir partager sa vie. Deux mois plus tard la série d'attentats semble indiquer que le Hongrois a oublié sa cause pour se venger du couple : le 2 c'est le métro où ils se sont rencontrés, le 3 le restaurant où ils ont dîné, le 4 le cinéma Western où ils ont connu leur premier émoi... C'est l'attentat le plus meurtrier de la série avec 9 morts et 11 blessés.
L'affaire se complique avec la bombe du 5 avril, déposée au jardin du Luxembourg où ils ont eu leur premier rendez-vous, près de l'arbre où ils ont entrelacés leurs initiales, E et M, mais Ystvan n'a pu assister à ce rendez-vous. Je me suis essayé à l'exercice ci-dessus avec un E blanc en hommage à Maurice et un M orange en hommage à Daniel Marmié, qui vient de disparaître.
La solution de l'énigme est plutôt insignifiante, et tout ce que j'ai envie d'ajouter est que l'enquêteur du roman est le commissaire Daumale.
Wikipédia m'a appris que le roman avait obtenu le Prix du Quai des Orfèvres 1959, et que Jean Marcillac avait choisi son pseudo en souvenir d'un petit village de l'Aveyron. Il se trouve que j'ai passé une semaine dans ce village à l'été 1972, sans avoir été marqué par le site, et j'ai été sur GoogleEarth tenter de ranimer quelques souvenirs, sans grand résultat.
J'ai profité d'être sur GoogleEarth pour voir si les photos satellite de ma région avaient été actualisées, et c'était le cas, avec des photos de septembre 2012. Ainsi le rond-point spiralé conçu par mon gendre entre Digne et Aiglun est désormais visible :
Je rappelle que ma pleine appréciation de la coïncidence de mon anagramme du sonnet de Perec m'est apparue en novembre 2009, avec un apex lors de ma visite à ce rond-point et la découverte à proximité de la résidence des dames Jung à un numéro 1480, nombre au centre doré de la gématrie 6272 du sonnet, et au centre de la pierre de Bollingen ciselée par Jung en commémoration de sa guérison de 44, valeur de Telesphoros dieu de la convalescence.
J'ai regardé assez souvent si de nouvelles photos satellite étaient proposées, sans grand espoir proche car l'an dernier ont été offertes des photos de septembre 2009, juste avant les travaux du rond-point, et les photos précédentes étaient de 2004.
Mais voilà que via Etienne Cornevin et Jean Marcillac je découvre enfin ce rond-point vu du ciel. Ceci serait anecdotique s'il n'était survenu une curiosité quelques heures plus tard. En consultant ma boîte aux lettres, j'y trouvai un message d'Etienne Cornevin :
Il signalait à ses correspondants qu'il exposerait prochainement ses livres au Rond-Point des Champs-Elyséees !
Le message précédent conservé venait de l'informaticien Jean-Luc Piédanna, qui avait recherché dans un dictionnaire étendu toutes les grilles "corner" 9x9. Je suis intéressé par tous les carrés de lettres, et une légère coïncidence concerne ces carrés 9x9, car un autre informaticien de la liste, Nicolas Graner, avait publié les deux seuls carrés 9x9 obtenus avec l'ODS5 dans Formules n° 9, juste après mon SONÈ, et son "tari Eden" source d'un fabuleux écho conté ici.
Il m'est arrivé à quelques reprises d'assister aux Jeudis de l'Oulipo à la TGB. A chaque fois, après le repas avec quelques oulipotes, j'ai accompagné Gef et Nicolas à la station Chevaleret.
9x9 : je prends conscience que les lettres communes aux prénom et nom ETIENNE CORNEVIN sont NINE, "neuf" ! Son message a été posté à 20:09, m'évoquant 2009 année du rond-point de Seb, et il m'a aussi fait prendre conscience de la date, le 13/5/13.
J'ai évoqué à diverses reprises le couple 5-13, notamment le 4 avril dernier pour l'hypertrope 18 de Braffort, où la structure 5-13-18 intentionnelle se superpose à un 30-78-108 (6 fois 5-13-18) fortuit. Ceci m'est significatif au plus haut point car ma première approche du couple 5-13 est venue de l'escalier de la Dive, décrit au chapitre 35 du Cinquiesme livre.
Ses 108 marches sont liées explicitement à des modèles symboliques, la Tétrade pythagorique (1-2-3-4), et la Psycogonie de Platon (1-2-4-8 = 15 et 3-9-27 = 39). L'arrêt de Panurge à la 78e marche m'a fait me demander si Rabelais n'avait pas eu en tête un modèle unissant ce lambda platonicien (15/39 = 5/13) et la double Tétrade de Pythagore (10/26 = 5/13).
La description de l'escalier se borne à donner ses 4 premières volées, de 1-2-3-4 marches, avec à chaque étape un tournant à gauche. La seule chose que je peux en déduire est que ceci ne s'accorde pas avec une cage carrée. Le modèle octogonal ci-contre me semble compatible avec les données de Rabelais, ce tour complet de 36 marches se répétant 3 fois.
D'autres solutions sont probablement envisageables, mais le point essentiel ici est que le texte indique nettement que l'escalier est en spirale. Et c'est le rapport 5/13 de cet escalier qui m'a conduit à découvrir d'autres rapports 5/13 dans l'oeuvre de Rabelais.
Une autre curiosité est associée à ce 13 mai. Le site Archivum donne les contenus de nombreux forums normalement réservés à leurs seuls adhérents. J'ai donc été y voir pour donner les liens vers les messages concernés, mais parmi les messages de mai seuls manquaient ceux du 13 !
Si ces bizarreries de l'Internet me semblent impénétrables, du moins peut-on les cerner plus exactement, et les archives officielles de la liste (à laquelle il suffit de s'inscrire pour les consulter) montrent que seuls 4 messages ont été omis, les 2 messages qui encadraient celui d'Etienne, et 2 messages intermédiaires que je n'ai pas conservés, de Nicolas et de Gef, en compagnie desquels j'étais les seules fois où j'ai pris l'escalier à double révolution du métro Chevaleret, et la première fois je n'ai pas manqué de leur parler de la mort de la poinçonneuse Cornevin.
Je remarque encore les amoureux du métro Chevaleret, Edouard et Mado, qui ont entremêlé leurs initiales correspondant aux lettres 5 et 13.
Il est temps de revenir comme promis à ma "lecture spiralée" des chapitres des 9 premiers Queen. Je n'en suis pas fier, mais voici ce à quoi j'étais parvenu, avec deux arrangements dont le second est difficilement justifiable.
J'avais donc considéré que le découpage du 4e en 2 Books de 21 et 13 chapitres autorisait une dissociation, et par contre je n'avais pas vu de partage harmonieux possible sans réunir les 3 derniers romans, soit :
Ma première spirale partait de 21, passait à 38 et s'achevait sur 30, soit 89 chapitres, l'autre partait de 13 et totalisait 144 chapitres. Ceci me semble aujourd'hui naïf, mais à l'époque je ne pouvais imaginer une absence d'intentionnalité dans cette accumulation fibonaccienne, un roman sur un tableau de Léonard dont le partage en 21-13 chapitres est souligné par un acrostiche, et ce roman appartient à un ensemble bien délimité en 233 chapitres. Comment aurait-il pu manquer un schéma interne soulignant le partage 89-144 ?
Depuis j'ai découvert d'autres architectures semblant dorées, telle celle du Clavier bien tempéré, qui malgré sa cohérence ne peut être intentionnelle, et a contrario j'ai appris qu'une oeuvre se réclamant explicitement du nombre d'or ne se basait que sur de piètres approximations : il suffit à Eisenstein que le climax de son Cuirassé Potemkine, le hissage du drapeau rouge, se situe à la fin de la 3e de ses 5 séquences...
J'ai aussi cru déceler des pistes dans le roman suivant de Queen, Halfway House (1936), plus directement dans la continuité éditoriale des 9 Mysteries que la novelette The Lamp of God. Je m'étais émerveillé de ce qu'il se passe à Philadelphie, avec
Phi-LA-DEL-PHIA = φ-13-21-34
alors que j'ignorais le fabuleux plan initial de la ville, conçue comme un damier de 8x21 blocs partagés en 3-5-8-13 par la place "centrale".
Aujourd'hui je constate une autre curiosité sur ces deux titres :
HALFWAY HOUSE = 144
LAMP OF GOD = 89
S'il faut omettre le The du titre, c'est un mot trivial et le titre bibliographique est Lamp of God (The). Ce déterminatif peut être facultatif en anglais, ainsi Lamb of God est le nom d'un groupe, lequel subit parfois la chiquenaude rousselienne (billard -> pillard) :
A ce sujet, je me permets d'émettre un profond doute sur la traduction de lamp of God en char de Phaéton. L'expression de Queen est tout à fait adaptée à son contexte, et non seulement le char de Phaéton perd cette adéquation, mais tout un chacun (ou presque) sait ce qu'est ce char alors que la lampe de Dieu est une énigme.
A un autre niveau, il est curieux de voir apparaître Phaéton, absent du texte original, sachant que Phaéton a été incapable de maintenir le soleil dans son trajet circulaire habituel, alors que le stratagème de l'intrigue implique que le chauffeur d'une voiture (un char au Canada) dévie de sa trajectoire circulaire.
Le Gématron dévoile une autre curiosité:
Le char de Phaéton = 135
alors que le rapport 13/5 et la date du 13/5 sont récurrents dans ce billet...
...que j'ai d'abord intitulé L'Arsène à spiraler, selon un motif 1-6-1-8. Puis l'arrivée du rond-point m'a fait penser à l'expression "à point nommé", et je me suis avisé que
à point nommé = 135
se découpant en 1+134 ou 1+74+60.
Dans mon projet Novel roman j'avais nommé un gentleman-cambrioleur Maxim Dufrax, en pensant à deux personnages de Leblanc, Maxime Tuillier et Maxime Dutilleul (latin frax, "frêne"). L'orthographe précise était conçue pour avoir un nom en 11 lettres de gématrie 134 comme Arsène Lupin, mais je n'avais aucun souci doré à l'époque et ignorais que Dufrax/Maxim = 74/60 correspondait à ce que Sérusier appelle la "double coupe d'or" (la "coupe d'or" simple étant une expression désignant Phi de rapport gématrique doré, coupe/dor = 60/37).
J'ignorais aussi que Maxime/Tuillier = 65/106 correspond à un rapport doré, et que ce rapport est aussi celui du jeu selon/suivant : en 1999 Jean Ricardou et moi avons commis une même bévue, le remplacement de "suivant" par "selon".
Ricardou et moi (Schulz) avons aussi en commun la gématrie 89, 11e Fibo valeur de Lamp of God, et surtout une même idée de cacher un mot oblique dans une table des chapitres, BELCROIX pour lui dans Les lieux-dits, ROSENCREUTZ pour moi dans Novel roman. Je rappelle que je croisais ce ROSENCREUTZ avec une anagramme verticale d'ELLERYQUEEN et un ARSENELUPIN oblique brisé, je n'ose écrire "spiralé". Ricardou croisait son BELCROIX avec un BELARBRE et un MADARBRE; le frêne et le tilleul sont assurément de beaux arbres...
Il est nécessaire de lire les billets cités pour mesurer à quel point les échos se multiplient entre des affaires de prime abord distinctes; j'en suis le premier abasourdi et ai bien du mal à en rendre compte, et ai d'ailleurs dû remettre au prochain billet tout un volet des coïncidences 13/5.
Il en est une que je vais cependant encore donner, faisant lien avec le billet précédent où je signalais le goût pour Jung de l'auteur de thrillers Jack Higgins. J'ai appris par hasard qu'un de ses romans, La nuit des loups (!), se passait en avril 44, ce qui m'a conduit à le relire. Jung y est cité, page 135 de l'édition originale Albin Michel.
La seule date précisée dans le roman est le 7 avril 44, 44e anniversaire du héros Harry Martineau, l'essentiel de l'action se passant une quinzaine plus tard. Ce 7 avril 44 n'est pas seulement le jour de la mort du Teacher dans Et le 8e jour... de Queen, mais ce Vendredi saint serait aussi la première date du calendrier grégorien réitérant les mêmes circonstances que la Crucifixion originelle du 7 avril 30 (cette date étant discutée).
Détail amusant, le titre original du roman est Night of the fox, mais ce ne pouvait être traduit La nuit du renard car c'était déjà le titre de la traduction d'un autre auteur Higgins, A stranger is watching de Mary Higgins Clark.
Etienne Cornevin a signé un livre du pseudo transparent Esteban Hornwine qui se trouve être un nom doré (66/106, proche du 65/106 de selon/suivant). Ceci me rappelle que j'ai nommé Esteban/dos Campos (66/105) un personnage de Sous les pans du bizarre, calqué sur Marcel Duchamp (via Etienne-Marcel).
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