3.5.18

du roman nouveau en ligne


  Il a beaucoup été question ces temps derniers de mon projet Novel Roman de 1998, et l'idée me trottait dans la tête de reprendre le projet, et de le publier en ligne, sous forme d'un nouveau blog.
  Alors voilà, je m'y suis mis, et j'en ai écrit 4 chapitres en avril, ce qui me semblait un minimum pour espérer pouvoir mener l'entreprise à son terme. Une autre condition nécessaire était de trouver un bandeau de présentation du blog, et je suis parvenu à ceci, me semblant satisfaisant:

  J'ai évoqué à maintes reprises ce projet, tel que je l'avais conçu en 1998, la dernière fois en février dernier, dans le billet Label cent septante-et-un, où je récapitulais les coïncidences entre mes ébauches d'écriture et les réalisations effectives de Jean Ricardou, essentiellement ses romans de 1965 et 1969, La prise de Constantinople et Les lieux-dits.
  Si je ne peux plus écrire aujourd'hui le roman tel que je l'aurais écrit il y a 20 ans, mes motivations de 1998 me semblent toujours pertinentes, et il s'y additionne le réseau de coïncidences étudié depuis mars 2017 sur Quaternité, faisant notamment intervenir Cyril Epstein et Robert Rapilly, entre autres, aussi ces nouveaux éléments vont être intégrés au projet initial.

  Donc ça se passe ici, et je répercuterai sur Quaternité quelques commentaires au fur et à mesure, car je n'entends pas demander à mes lecteurs d'efforts surhumains dans la prise de ma prose, comme peut le demander la lecture de Ricardou.
  Voici donc mes commentaires pour les 4 premiers chapitres, qu'il est pertinent de lire au préalable.

Chapitre 1 : AVEC UN DEBUT COMME CA
  D'abord, j'ai décidé de donner à mes 18 chapitres des titres de 18 lettres de valeur 171. Divers messages apparaîtront dans le carré formé par l'ensemble des titres, ceci viendra plus tard.
  Le meurtre dans un immeuble de l'avenue Henri-Martin est inspiré par Arsène Lupin contre Herlock Sholmès, se passant en 1907, et par L'épouvante, de Maurice Level, se passant en 1908, dont le héros est Onésime Coche.

  L'ultime message tracé par le sang de la victime est inspiré de Lettres sans réponse, de Queen. Il y aura bien entendu une autre explication qu'un vol de napoléons, ceci viendra encore en son temps.
  Ces napoléons frappés en l'ANNO L avec une goutte de MORVE perlant de l'os nasal (le VOMER) sont bien entendu une autre anagramme de NOVEL ROMAN, de même que le message victimaire.
  L'histoire m'est inspirée par une anecdote familiale. Ma grand-mère avait un lien de parenté avec le général baron de Knyff, lequel avait participé au retour des cendres de Napoléon, et en avait conservé des souvenirs, des morceaux de plomb du cercueil qui avait abrité pendant 20 ans le corps de l'empereur, et des échantillons du porphyre rouge du tombeau des Invalides, dument authentifiés de sa main.
  Ces souvenirs trônaient en bonne place dans la vitrine exposant les plus beaux objets en possession de la famille Schulz. Ils ont été hélas achetés à vil prix après la mort de mon père par un aigrefin qui a aussi embarqué pour quelques dizaines de milliers de francs une collection de monnaies qui en valait au moins dix fois plus. Les napoléons en or avaient cependant été partagés précédemment entre mon frère et moi.

  Ma femme a passé le mois d'avril à l'hôpital d'Aix. Allant la visiter presque chaque jour, j'ai remarqué le nom d'une avenue jouxtant le CHR, Philippe Solari, qui me faisait penser à Philippe Sollers et à son travestissement chez Perec, Felipe Solario (chapitre 36 de La Vie mode d'emploi).
  Mon chapitre 2 m'a conduit à évoquer la mort de Zola. Consultant sa fiche Wikipédia pour raviver mes souvenirs, j'y ai découvert que ce Philippe Solari était un sculpteur ami de Zola, et qu'il avait réalisé son buste en bronze surmontant le tombeau de porphyre rouge de l'écrivain.
  Dans mon projet de 1998, je prévoyais de faire intervenir dans l'épisode Omar el Vonn un certain Mollers, époux infirme de la maîtresse du jardinier. C'était à la fois une allusion à Sollers et à Mellors, l'amant de Lady Chatterley.

  Cette curiosité m'a fait consulter le plan d'Aix, et découvrir ainsi que cette avenue Philippe Solari était un itinéraire préférable à celui que nous prenions pour venir à l'hôpital. Elle est aussi le début de la départementale D14, 14 rang de la lettre N qui est au coeur de Roman Novel.
  Cette D14 mène à Puyricard que je suis tenté de lire Pouy-Ricardou.

Chapitre 2 : BILAN LETAL EDULCORE
  Le préfet Lédène était présent dans le projet de 1998, où le choix de ce nom était essentiellement motivé par l'anagramme NEEDLE, "aiguille", en pensant à L'aiguille creuse, se passant en 1908, avec la blessure de Lupin le Jeudi saint, retrouvé mort dans la crypte d'une chapelle 53 jours plus tard, ce qui avait été l'un des éléments m'ayant conduit à une lecture rosicrucienne de Leblanc.
  Le réel préfet était alors Lépine, "l'épine" de même étymologie que "l'épingle", complément essentiel de l'aiguille.
  J'ai cru bon de souligner le jeu en lui adjoignant Seurcé, à comprendre CREUSE.

  Le nom ridicule du détective Honoré de Valmondada était né de plusieurs exigences:
- un nom de 18 lettres de valeur 171, comme les 18 premières lettres, avec de plus comme seule correspondance un N en 14e position, comme Elisabeth Lovendale dans la nouvelle de Leblanc;
- le nom devait comporter toutes les lettres ROMANNOVEL
- il devait se réduire aux initiales HdV, en pensant à l'aventure de Lupin L'île aux trente cercueils, où le détective Dutreillis, chargé d'enquêter sur les initiales VdH trouvées en Bretagne et sur le devenir du mari de Véronique d'Hergemont, lui écrit Ma double mission est achevée; je n'ai pas douté devoir entendre HV dans le dernier mot.
  J'ai pensé pour son personnage aux détectives de prédilection de JD Carr, HM et Gideon Fell, notamment pour les exclamations ésotériques de ce dernier.

  Ecrire "Lédène" m'a évoqué une oeuvre titrée L'Eden, et après, sans que je pusse préciser ce dont il s'agissait. Je pensais à un roman de Marguerite Duras, mais c'est en fait un film de 1970 de Robbe-Grillet.
  J'ignorais totalement que Robbe-Grillet avait fait un autre montage pour la télé des mêmes images, avec une nouvelle bande son, et avait titré ce téléfilm N. a pris les dés, une approximative anagramme.
  C'est un formidable écho, puisque ma découverte du jeu ROMAN NOVEL a pour origine la disparition de la lettre N, selon une lecture qui me semblait s'imposer de La lettre d'amour du roi George.
  Les deux films ont quatre protagonistes, deux femmes et deux hommes, Duchemin et Marc-Antoine, interprétés par les acteurs Pierre Zimmer et Richard Leduc. Comme le troisième mort de ma série était inspiré par le cas du poète Gérard Baupré dans "813", lui-même calqué par Leblanc sur Lucien de Rubempré chez Balzac, et que Lupin transforme Baupré en Pierre Leduc, j'ai imaginé le pseudo-suicide de Loann Vermo lié à une lettre de refus signée Richard Zimmer, des éditions Marc-Antoine Duchemin.

  Dans le projet de 1998, les seules dates obligées des meurtres étaient le 1er janvier 1908 pour la 1ère victime, Len Romanov, et le 16 avril, le Jeudi saint, pour la 14ème, Norman Love, 106 jours plus tard, écho aux 106 ans de Rosencreutz, mort en 1484=14x106, et à 1908=18x106.
  Il m'est apparu en reprenant le projet que 106 est fort proche de 105, somme des 14 premiers nombres, d'où la tentation d'utiliser cette suite des premiers entiers pour la série de crimes.
  La mort de Len Romanov est donc passée au 3 janvier, et il fallait qu'elle arrive le lendemain d'un événement notable, qui ne pouvait être que la mort du milliardaire Monlorné, d'abord prévue quelques jours plus tôt.
  Selon ce nouveau programme, la 4ème mort surviendrait le 12 janvier 1908, et un coup d'oeil sur Wikipédia m'a appris que c'était le jour de la naissance de Jean Delannoy, mort centenaire, dont un titre de la filmographie m'a retenu, La route Napoléon (1953). Je connais bien cette route Napoléon qui passe par Digne, et par des petits chemins de montagne un temps balisés par des aigles impériales.
  Il y a bien sûr Napoléon, un mot clé pour moi comme j'ai eu l'occasion de l'expliquer, et il se trouve qu'un assistant réalisateur "de La route" est Pierre Zimmer, le même Zimmer qui jouerait "Duchemin" dans L'Eden, et après, 17 ans plus tard.

  Le mort du 12 janvier, Van Loornem, est inspiré par Van Houben, également bijoutier rue du Mont-Thabor dans La demeure mystérieuse. La rue a été baptisée en hommage à une victoire de Bonaparte, le 16 avril 1799. Le 16 avril m'est important en général car c'est le 106e jour d'une année normale, et pare qu'il peut s'écrire 16/04, évoquant 1604, l'année de la découverte du tombeau de Christian Rosencreutz.

Chapitre 3 : CE JEU BRIDE LA RAISON
  Le nom de la 6ème victime, Manon Revol, est une innovation de 2018, née en entendant la journaliste et écrivain Anne-Marie Revol sur France-Inter. Manon est une forme méridionale de Marie, donc j'en ai fait une Bordelaise.

  A cause des Manon et Wagner de la grille de Cyril Epstein, je l'ai imaginée travailler sur Wagner.

  Son ami l'instituteur honoraire Jean Irrudoca est évidemment inspiré par Jean Ricardou, dont le premier texte publié a été signé Jean Orracudi, instituteur (donné dans le premier volume de l'intégrale aux Impressions nouvelles).

  Comme le programme la condamnait à mourir le 23 janvier, anniversaire de Stendhal, j'ai songé à utiliser une curiosité vue dans La Chartreuse de Parme. J'ai cherché où j'en avais parlé, et c'était dans la première brochure des éditions Bacbuc, fin 1996, La roseur à réoser, sous-titré L'intertexte lupinien commun à trois romans, L'énigme du mort-vivant, "53 jours", Le pendule de Foucault.
  Je rougis aujourd'hui de la naïveté de ce texte, où j'ai pu relier la disparition du 14e volume de Samuel Richardson, et de la 14e lettre qui y était cachée, soit la lettre N, à Samuel Simon, l'un des lotisseurs de la rue Simon-Crubellier, avec SIMON se renversant en N-OMIS...
  Toujours est-il que j'avais vu à l'époque que la 173e nuit de la captivité de Del Dongo correspondait au 23 janvier 1823, 40e anniversaire de Stendhal, lequel a signé l'Avertissement en tête de la Chartreuse du 23 janvier 1839, exactement 16 ans plus tard.
  L'Internet balbutiait à l'époque, mais il m'a permis il y a quelques jours de voir que cette curiosité n'apparaissait pas sur la toile. Par ailleurs la page Wikipédia sur Stendhal le dit avoir été reçu franc-maçon "vers le 3 août 1806", soit exactement 16 ans avant l'emprisonnement de Del Dongo, le 3 août 1822.

  Je laisse à Manon Revol la pleine responsabilité de son anagramme du message reçu par Del Dongo La nuit de l'anagramme (une autre expression en 18 lettres de valeur 171, et il y en a quelques autres), et de son interprétation.

  Le libraire Dégondol est aussi une invention de ma part, allusion au libraire Pierre de Gondol de la série créée par JB Pouy. J'ai abandonné le projet Novel Roman en 1999 car Pouy m'avait proposé d'écrire le premier roman de sa collection "intello-populaire", dont le héros se nommait alors Albert Fnak. Je lui avais alors imaginé un ami flic, Olivier Yèble, dont le nom était dérivé de Javert selon une impeccable logique exposée ici. Je n'avais alors pas pensé que YEBLE était l'anagramme de BEYLE.
  Je n'y ai pas pensé davantage lorsque le nom Fnak a dû être abandonné pour devenir DE GONDOL, parfaite anagramme de DEL DONGO (ce que j'ai appris à Pouy), nom imaginé par BEYLE, et ce n'est encore qu'en écrivant ce chapitre 3 que je m'en suis enfin aperçu, 18 ans plus tard.

 Chapitre 4 :  DOSES D'ANAGRAMMES LA
   En 1998, le milliardaire léguant sa fortune aux personnes dont le nom était l'anagramme de VERANOMNOL se nommait André-Valentin Monlorné. Ses prénoms faisaient pour moi allusion à Valentin Andreae, l'homme par qui la Rose-Croix a vu le jour.
  Je ne me rappelle plus si j'avais prévu de le faire vivre 106 ans, en tout cas la valeur de MONLORNE était volontairement 106, et A-V MONLORNE bien sûr l'anagramme de VERANOMNOL.
  En 2018 il m'a semblé que la trame rosicrucienne favorisait l'idée que Monlorné soit médecin, profession idéale pour un Rose-Croix, et créateur du Véranomnol, à la source de sa fortune.
  Son prénom complet m'a semblé devoir être carrément Valentin-Andreae, car
VALENTIN ANDREAE MONLORNE = 97+48+106 = 251,
ce qui n'est autre que la valeur, selon l'alphabet latin, de
CHRISTIAN ROSENCREUTZ = 97+154 = 251.

  Sans calcul de ma part, ce billet où j'annonce la création de Novel Roman est le 251e de Quaternité.
  J''ai choisi de publier chaque chapitre de Novel Roman à 2:51, soit 171 minutes, à partir du 16 avril, en rétrogradant ensuite d'un jour pour chaque chapitre, de manière à ce que l'affichage normal du blog permette de lire les chapitres séquentiellement.
  Comme le programme des meurtres conduisait à une 5e victime le 17 janvier, le 17/1, ceci m'a conduit à débuter le roman ce 17/1.

  Les illustrations du chapitre sont tirés de la revue Je Sais Tout de novembre 1908. J'ai été surpris d'y découvrir ce purgatif Hunyadi  János, me rappelant que Hunyadi est le 29e jour du mois pataphysicien, souvent imaginaire.
  La médication doit son nom à un voïvode de Transylvanie du 15e siècle. Cette eau purgative est toujours en vente aujourd'hui.

  Le notaire Lepertuis vient des Dents du tigre, aventure de Lupin dont l'intrigue a été une source d'inspiration. La fortune de Cosmo Mornington doit revenir aux héritiers Roussel, mais ceux-ci sont éliminés les uns après les autres.

  Les noms des deux nouveaux héritiers découverts dans ce chapitre 4 sont issus des aventures de Sherlock Holmes. Vonel Moran vient du colonel Sebastian Moran, meurtrier de la Maison vide, où Holmes note, prenant langue quelques décennies d'avance avec M der Mörder de Fritz Lang:
   Ma collection de M est assez remarquable. Il suffirait déjà de Moriarty pour rendre n'importe quelle lettre illustre, et voici Morgan l'empoisonneur, et Merridew d'abominable mémoire, et Matthews qui knock-outa ma canine gauche dans la salle d'attente de Charing Cross, et, enfin, voici notre ami de ce soir.
  O Malvernon vient de Charles-Auguste Milverton, maître chanteur dont je remarque cette sortie:
Si l'argent n'est pas versé le 14, le mariage ne sera sûrement pas célébré le 18.

  Ma première tentative pour le bandeau du blog a été ceci:
  J'y avais privilégié que love (plutôt lowe) soit l'exact ambigramme de amor, et de même roma-n de n-evol, mais ce evol n'était guère satisfaisant, malgré le rapprochement avec evil, "mal", évoqué ici. J'ai vite opté pour une variante de ma représentation du jeu en 1997. Le couple r/l n'était pas idéal, et le spécialiste en ambigrammes Gef m'a donné un exemple exploitant ce que les experts appellent la "goutte du r", ce qui m'a permis de parvenir à la forme "définitive" vue plus haut, et de publier mon premier chapitre, aussitôt communiqué à Gef, lequel a eu la surprise d'y trouver une "goutte de morve" y jouant un rôle important. 
  Je me demande d'ailleurs si la forme calquée sur ma première représentation ne serait pas préférable:
  

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