Carl Gustav Jung (1875-1961) a beaucoup compté pour moi au début des années 80, puis, sans aucunement remettre en question ce qu'il m'avait apporté, je l'ai quelque peu délaissé pour d'autres sujets.
Il y a quelques années, je reviendrai plus loin sur les circonstances, un hasard de lecture m'a fait prendre conscience qu'une des rares dates données par Jung dans son autobiographie, Ma vie - Souvenirs, rêves et pensées, pouvait s'exprimer sous la forme 4/4/44, un quadruple 4 carrément adéquat pour le chantre de la quaternité, une notion à laquelle j'ai immédiatement adhéré parce qu'elle énonçait quelque chose que je savais déjà, confusément.
Jung, victime d'un infarctus en 1944, a alors été très proche de la mort. Dans son livre publié en 62, plus de dix ans avant La vie après la vie, il évoque son expérience de 44 qui ressemble fort à ce qu'on nomme aujourd'hui NDE, ou EMI (Expérience de Mort Imminente), et son récit donne déjà des thèmes devenus aujourd'hui familiers, l'esprit désincarné s'éloignant de la terre, la vision de tous les actes d'une vie réunis en un tout cohérent, la rencontre de proches annonçant que le temps n'est pas encore venu... Une différence est que ce n'est pas un parent décédé qui lui communique ceci, mais son médecin, et d'avoir rencontré son médecin "de l'autre côté" lui fait soupçonner que celui-ci est près de mourir.
Et c'est ce qui se passe ! Le jour où Jung recouvre assez de forces pour s'asseoir sur son lit, c'est son médecin qui est alité, et qui ne se relèvera plus...
Et ce jour est le 4/4/44.
Très récemment, le hasard de mes recherches m'a conduit à un roman mettant en jeu la psychologie des profondeurs et Jung lui-même. J'ai consacré une étude à ce roman où j'ai vu de multiples coïncidences, essentiellement autour du mandala, soit de ce que Jung considérait comme l'aboutissement de ses recherches sur les archétypes, la quaternité centrée.
Le 7/9, je me suis couché avec 4 livres impliqués dans ces coïncidences, tous parcourus avant de m'endormir. Je me suis réveillé tôt, et dans le demi-sommeil qui suit la pleine conscience rationnelle il m'est venu l'idée que le 4/4/44 pouvait correspondre aux 4/5es de la vie de Jung. Je précise que, si j'ai lu jadis ses dates de naissance et de décès, j'aurais été incapable de mieux préciser que juillet 1875 et 1961. Toujours est-il que je me suis levé pour trouver sur le web le 26 juillet 1875 à 19h30 et le 6 juin 1961 à 16h, et procéder au calcul rigoureux exposé en détail ici : les 4/5es de la vie de Jung sont tombés le 4 avril 1944 à 11h54, autant dire le 4/4/44 à midi.
Je dois encore préciser que pour moi le concept de quaternité, ou quintessence, se traduit linéairement par le motif 4-1. Si cet aspect quantitatif est discutable au niveau psychologique, il a été pour moi essentiel, et je dois oublier mon infinie modestie pour souligner que c'est moi qui semble avoir découvert cette coïncidence dans la vie de Jung, frappante hors de toute hypothèse ou croyance. Le 4/4/44 donc sa vie a été en quelque sorte échangée contre celle de son médecin, lui accordant une tranche de vie supplémentaire dans le "système des caissettes" (ses visions lui ont montré ce monde limité à trois dimensions, où chaque personne occupe un volume rigoureusement délimité par cette contrainte spatiale, alors que l'autre monde ignore cette rigidité).
Ci-contre l'une des faces de la pierre que Jung a lui-même gravée pour fêter ses 75 ans, en 1950. On y voit Télesphore, dieu de la guérison, figure essentielle pour Jung, au centre d'un cercle divisé en 4 parties, lui-même inscrit dans un carré.
Je ne sais plus si j'ai repéré l'aspect fortement quaternaire de la date du 4 avril lorsque j'ai lu Ma Vie, mais je me souviens qu'une coïncidence est associée au moment où je me rappelle en avoir été conscient... Consultant mes archives, je découvre qu'il s'agit du 04/04/04 !
Il me faut d'abord préciser que, suite à la publication de mon roman (où j'ai exploité la date pascale du 4/4/99, mais ceci n'en fut pas la cause), j'ai fait la connaissance d'une lectrice fort amatrice de coïncidences dont je ne donne que les initiales, dp, dont le mari est natif du 4 avril 50.
Cette date est celle où débute un roman d'Ellery Queen, Double double (1950, Coup double en français), que j'ai vu construit autour du nombre 4 et de la lettre D (4e dans l'alphabet), dont je lui avais déjà parlé, et voici ce que je lui écrivais dans un courrier électronique le 4/4/4, à 14h18 :
Il y a quelques années, je reviendrai plus loin sur les circonstances, un hasard de lecture m'a fait prendre conscience qu'une des rares dates données par Jung dans son autobiographie, Ma vie - Souvenirs, rêves et pensées, pouvait s'exprimer sous la forme 4/4/44, un quadruple 4 carrément adéquat pour le chantre de la quaternité, une notion à laquelle j'ai immédiatement adhéré parce qu'elle énonçait quelque chose que je savais déjà, confusément.
Jung, victime d'un infarctus en 1944, a alors été très proche de la mort. Dans son livre publié en 62, plus de dix ans avant La vie après la vie, il évoque son expérience de 44 qui ressemble fort à ce qu'on nomme aujourd'hui NDE, ou EMI (Expérience de Mort Imminente), et son récit donne déjà des thèmes devenus aujourd'hui familiers, l'esprit désincarné s'éloignant de la terre, la vision de tous les actes d'une vie réunis en un tout cohérent, la rencontre de proches annonçant que le temps n'est pas encore venu... Une différence est que ce n'est pas un parent décédé qui lui communique ceci, mais son médecin, et d'avoir rencontré son médecin "de l'autre côté" lui fait soupçonner que celui-ci est près de mourir.
Et c'est ce qui se passe ! Le jour où Jung recouvre assez de forces pour s'asseoir sur son lit, c'est son médecin qui est alité, et qui ne se relèvera plus...
Et ce jour est le 4/4/44.
Très récemment, le hasard de mes recherches m'a conduit à un roman mettant en jeu la psychologie des profondeurs et Jung lui-même. J'ai consacré une étude à ce roman où j'ai vu de multiples coïncidences, essentiellement autour du mandala, soit de ce que Jung considérait comme l'aboutissement de ses recherches sur les archétypes, la quaternité centrée.
Le 7/9, je me suis couché avec 4 livres impliqués dans ces coïncidences, tous parcourus avant de m'endormir. Je me suis réveillé tôt, et dans le demi-sommeil qui suit la pleine conscience rationnelle il m'est venu l'idée que le 4/4/44 pouvait correspondre aux 4/5es de la vie de Jung. Je précise que, si j'ai lu jadis ses dates de naissance et de décès, j'aurais été incapable de mieux préciser que juillet 1875 et 1961. Toujours est-il que je me suis levé pour trouver sur le web le 26 juillet 1875 à 19h30 et le 6 juin 1961 à 16h, et procéder au calcul rigoureux exposé en détail ici : les 4/5es de la vie de Jung sont tombés le 4 avril 1944 à 11h54, autant dire le 4/4/44 à midi.
Je dois encore préciser que pour moi le concept de quaternité, ou quintessence, se traduit linéairement par le motif 4-1. Si cet aspect quantitatif est discutable au niveau psychologique, il a été pour moi essentiel, et je dois oublier mon infinie modestie pour souligner que c'est moi qui semble avoir découvert cette coïncidence dans la vie de Jung, frappante hors de toute hypothèse ou croyance. Le 4/4/44 donc sa vie a été en quelque sorte échangée contre celle de son médecin, lui accordant une tranche de vie supplémentaire dans le "système des caissettes" (ses visions lui ont montré ce monde limité à trois dimensions, où chaque personne occupe un volume rigoureusement délimité par cette contrainte spatiale, alors que l'autre monde ignore cette rigidité).
Ci-contre l'une des faces de la pierre que Jung a lui-même gravée pour fêter ses 75 ans, en 1950. On y voit Télesphore, dieu de la guérison, figure essentielle pour Jung, au centre d'un cercle divisé en 4 parties, lui-même inscrit dans un carré.
Je ne sais plus si j'ai repéré l'aspect fortement quaternaire de la date du 4 avril lorsque j'ai lu Ma Vie, mais je me souviens qu'une coïncidence est associée au moment où je me rappelle en avoir été conscient... Consultant mes archives, je découvre qu'il s'agit du 04/04/04 !
Il me faut d'abord préciser que, suite à la publication de mon roman (où j'ai exploité la date pascale du 4/4/99, mais ceci n'en fut pas la cause), j'ai fait la connaissance d'une lectrice fort amatrice de coïncidences dont je ne donne que les initiales, dp, dont le mari est natif du 4 avril 50.
Cette date est celle où débute un roman d'Ellery Queen, Double double (1950, Coup double en français), que j'ai vu construit autour du nombre 4 et de la lettre D (4e dans l'alphabet), dont je lui avais déjà parlé, et voici ce que je lui écrivais dans un courrier électronique le 4/4/4, à 14h18 :
Tout à l'heure j'avise un livre dont je sais pas trop comment il est arrivé là, Les raisons de l'irrationnel de Paul Misraki. En feuilletant je vois une anecdote que je connaissais, mais plus dans le détail, et que je vérifie dans Ma Vie.
Au début 44, à 68 ans, Jung a fait un infarctus et a failli y rester. Il a fait un genre de NDE et s'est retrouvé planant dans l'espace et regardant la terre, pas déçu de l'abandonner.
Mais il rencontre son médecin dans sa forme première de "Basileus de Cos" (roi de Cos où naquit Hippocrate) qui lui transmet que la terre déplore son départ, et qu'il doit y retourner.
Alors commence une lente guérison, au cours de laquelle Jung s'inquiète du fait qu'il a rencontré la forme première de son médecin, ce qui signifierait qu'il est sur le point de mourir. Il essaie de l'avertir, mais le toubib ne comprend pas.
Il imagine que c'est une sorte d'échange, et que le docteur doit mourir à sa place.
"Et en effet je fus son dernier malade. Le 4 avril 1944 - je sais encore exactement la date - je fus autorisé pour la première fois à m'asseoir sur le bord de mon lit et ce même jour, il se coucha pour ne plus se relever. Peu après, il mourut de septicémie."
Ca lui apprendra à être sceptique (commentaire RS).
La dernière fois où j'ai lu cet épisode, j'étais hors d'état de songer que ce 4/4/44 était le mardi de la semaine sainte qu'Ellery Queen passe à Quenan, où il revit une passion où le Teacher meurt pour laisser la place à un remplaçant qu'on pense un temps être Ellery Queen lui-même, appelé El Roï (le roi au lieu de la Reine), mais Manuel Aquina débarque en parachute...
Le TEACHER RACHETE nos péchés.
Alors qu'on vient de parler du prochain Marathon de Caen (quand ? le 17 juin), qui célèbrera le 60e anniversaire du débarquement, je m'aperçois que ce 04/04/04 est le 60e anniversaire du 4/4/44.
Je fais allusion dans le message à un autre roman d'Ellery Queen, Et le huitième jour... (1964), exploitant de façon évidente la Semaine sainte de 1944, qui tombait comme en 1950 du 2 au 9 avril.
J'ai donné le message tel quel. Je suppose que la radio venait de parler ce 4/4/4 du Marathon de Caen, mais une recherche m'apprend que sa 17e édition s'est courue le 13 juin 2004.
Les carrés de patchwork illustrant ce billet font partie d'un travail en cours de mon amie Anne.
Note du 30/3/09: depuis l'écriture de ce billet j'ai découvert comment vérifier simplement la relation 4/5 dans la vie de Jung, grâce à cette page qui convertit les dates grégoriennes en jours juliens astronomiques, et réciproquement. Ainsi le 26 juillet 1875 à 19h30 correspond-il au jour julien 2406096.312, le 6 juin 1961 à 15h45 au 2437457.156. Ajouter les 4/5es de la différence au premier résultat mène à 2431184.987, correspondant au 4/4/44 à 11h41.
Note du 30/3/09: depuis l'écriture de ce billet j'ai découvert comment vérifier simplement la relation 4/5 dans la vie de Jung, grâce à cette page qui convertit les dates grégoriennes en jours juliens astronomiques, et réciproquement. Ainsi le 26 juillet 1875 à 19h30 correspond-il au jour julien 2406096.312, le 6 juin 1961 à 15h45 au 2437457.156. Ajouter les 4/5es de la différence au premier résultat mène à 2431184.987, correspondant au 4/4/44 à 11h41.
5 commentaires:
Très intéressant. je suis heureuse de poster le premier commentaire.
Je me joins à toi Ariaga pour l'inauguration! à travers le labyrinthe des triangles et des carrés du "fait main" sur une srtucture de mandala né d'un souci de faire un ouvrage esthétique et fonctionnel à partir de récupération tirée d'ouvrages usés.
Beau cheminement .....
Salut,
Passionnant !
Bien à toi,
Alex
Merci à tous.
Quelques trouvailles depuis l'écriture de ce billet :
- la maison que Jung s'est construite à Bollingen suit idéalement le schéma 4+1 de sa vie, j'en parle dans le prochain billet.
- le 8/9 de ma découverte est la fête de la nativité de Marie, que Jung voyait être le 4e élément de la trinité chrétienne.
- le 26/7 de la naissance de Jung est la fête d'Anne et Joachim, les parents de Marie. Il y a ainsi une certaine filiation dans les dates...
Bonjour,
Merci pour cet intéressant article sur Jung et cette date importante pour lui, le 04-04-44. Ernest Aeppli écrit dans son livre sur l'interprétation des rêves que le chiffre 4 a trait à la transformation de la personnalité humaine. C'est Patricia qui, connaissant mon intérêt pour Jung, vient de me faire connaître votre blog.
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