15.11.24

Bacchanal au cabanon herculéen


Vainement ma raison voulait prendre la barre,
Mais je me suis perdu dans ces notes de Bach.
(Ch. Ba. & Ré. Sc.)

  Le précédent billet m'a conduit à une belle découverte dans les tonalités B-a-c-h des Inventions et du Clavier Bien Tempéré (CBT); elles totalisent 1283 mesures, et, depuis 1950 et l'essai J.S. Bach bei seinem Namen gerufen de Friedrich Smend, un lieu commun de l'exégèse bachienne est la recherche des signatures dans son oeuvre, notamment à partir de la somme des rangs des lettres de son nom,
B A C H = 2 1 3 8 = 14,
ou de combinaisons diverses des chiffres 2-1-3-8.

  L'excellence de ma récente découverte,
1283 mesures des tonalités B-a-c-h,
2183 mesures des tonalités B-b-A-a-C-c-H-h,
m'a conduit à une tâche herculéenne, compter les notes de ces 28 pièces (16 diptyques du CBT et 12 Inventions), ce nombre 28 pouvant d'ailleurs être aussi considéré comme significatif (les 8 tonalités B-b-A-a-C-c-H-h sont présentes dans le CBT, 6 seulement dans les Inventions, B-A-a-C-c-h, 8+6=14).

  Au cours de ce travail m'est venue une illumination, d'une telle évidence que je me demande si elle n'a pas déjà été formulée, mais apparemment les exégètes publiés de Bach semblent l'ignorer.
  Je rappelle d'abord quelques points.

  Les 12 notes de la gamme chromatique sont en allemand, à partir de la:

la si si do do# ré ré# mi fa fa# sol sol#
a  b   h  c  cis d  dis e  f  fis g   gis
0  1   2  3  4   5  6   7  8  9   10  11

  En ce qui concerne les tonalités, La majeur se dit A-dur ou simplement A, la mineur A-moll, ou simplement a.

  Les Inventions sont une collection de 15 pièces à 2 voix, et 15 pièces à 3 voix dans les mêmes tonalités, dont l'autographe date de 1723 (mais elles sont probablement antérieures au CBT 1 dont l'autographe est de 1722). Dans sa préface en allemand, Bach leur donne le nom latin Inventiones. A la fin de l'Inventio 15 est indiqué
Sequuntur adhuc 15 Sinfoniae, tribus vocibus obligatis.
A suivre en outre 15 Sinfonies, à trois voix obligées.
et la première pièce suivante est intitulée Sinfonia 1.
 
  Alors les Inventions et Sinfonies totalisent 1032 mesures, et 1-0-3-2 est l'exacte correspondance des demi-tons b-a-c-h. La correspondance que j'ai utilisée ci-dessus, de 0 à 11, est certes moins immédiate que de 1 à 12, mais ceci aurait imposé un nombre de mesures bien plus important, 2143.
  Pourquoi ces mots Inventio et Sinfonia, dont il est douteux qu'ils aient été utilisés ailleurs conjointement ? Dans l'alphabet prêté à Bach, ces mots ont pour valeurs 102 et 83, avec un 0 en sus de 1-2-3-8, mais aurait-on pu trouver mieux?
 

  En outre, si les mots Inventio et Sinfonia donnent les chiffres 1-2-8-3, soit Bach, leurs initiales I et S ne sont autres que celles de Johann Sebastian, car dans l'alphabet prêté à Bach I et J sont confondus.
  J.S. Bach (ou I.S. Bach) est une autre signature souvent relevée par les exégètes, avec notamment le choral Vor deinem Thron, dont le cantus firmus (la ligne mélodique du choral) se découpe en 4 phrases de 14-8-10-9 notes (BACH S J = 14 18 9).
  Une autre version très ornementée de ce choral compte 158 notes dans le cantus firmus, valeur de
JOHANN SEBASTIAN BACH = 58 + 86 + 14 = 158.
  Voir ici.

  Les tonalités B-a-c-h des Sinfoniae totalisent 158 mesures... Le mot au pluriel a pour valeur 88, autre nombre bachien (composé des seuls chiffres 1-2-3-8 + éventuellement 0).
  Au pluriel, Inventiones, le seul  titre donné dans la Préface, vaut 138, ainsi deux séries d'Inventiones valent 2*138.

  Ça commence à faire beaucoup. J'ai souvent exprimé ma seule certitude: l'existence d'harmonies ininterprétables relativise toute théorie sensée, tenue d'écarter tous les faits dérangeants.
  Néanmoins il existe de réelles énigmes, et de réelles solutions, et les pièces à énigmes étaient courantes chez les compositeurs du temps de Bach. Un canon de L'Offrande musicale est intitulé Quaerendo invenietis, "En cherchant vous trouverez", et c'est l'occasion de rappeler que inventio signifie aussi bien "invention" que "découverte".
  Alors rien n'interdit d'imaginer que Bach ait bien signé ses Inventions par le nombre 1032, ni qu'il ait été conscient des possibilités offertes par les mots Inventio et Sinfonia.

  Je suis arrivé à cette hypothèse après avoir lu l'essai de Ruth Tatlow Bach's Numbers, où cette historienne émet l'hypothèse que les principaux ensembles de Bach sont régis par des rapports simples entre les nombres de mesures de leurs pièces, comme 1:1 ou 1:2. C'est justement la réunion des Inventions et du premier cahier du CBT, contemporain, qui a été son premier indice. Les 2088 mesures du CBT additionnées aux 1032 des Inventions donnent 3120, autre arrangement des nombres 0-1-2-3.
  Ces deux recueils sont très proches par leurs diversités de tonalités, conçus pour montrer que le tempérament promu par Bach permettait de jouer dans toutes les tonalités. Ce sont aussi les seuls recueils réunissant les tonalités B-a-c-h.

  Tatlow a retrouvé ce nombre 3120 dans les deux grands recueils pour clavecin donnés ensuite, les Clavir Übung 1 et 2, les 6 Partitas pour le premier, le Concerto Italien et l'Ouverture Française pour le second.

   titre                         tonalité       mesures
Partita 1                          B                 249
Partita 2                          c                 378
Partita 3                          a                 342
Partita 4                          D                 422
Partita 5                          G                 391
Partita 6                          e                 396
Concerto Italien              F                 451
Ouverture Française       h                 491
                                                         3120

  Elle a en fait d'abord trouvé 3121 pour l'ensemble, selon les éditions modernes de ces pièces, mais la proximité avec 3120 lui a fait étudier les manuscrits de Bach, où il y a une curiosité dans le Prélude de la Partita 2. Sa première partie a pour signature rythmique 4/4, pour les 29 premières mesures, puis 3/4 pour les 62 mesures suivantes, mais Bach a indiqué le passage à 3/4 sans barre de mesure intermédiaire, si bien qu'on pourrait considérer que cette mesure 29 a 7 temps.
  Tatlow a besoin de séparer ce Prélude des danses de la Partita 2, ainsi que de diviser les pièces du Concerto Italien, pour parvenir à une répartition 1:2 (1040:2080).
  Elle constate que Bach a nommé ces opus 1 et 2 Clavir Übung (exercice pour le clavier), titre de valeur 123. Elle avance diverses hypothèses pour l'apparente prédominance des nombres 1-2-3 dans les compositions de Bach, les lettres A B C de son nom, sa naissance un 21 mars, la perfection du nombre 6 (1*2*3 = 1+2+3) très fréquent dans ses recueils (6 Partitas, 6 suites françaises, 6 suites anglaises, 6 suites pour violon, 6 autres pour violoncelle, 6 concertos brandebourgeois, etc.).
  Elle ne semble pas avoir songé à intégrer le 0.

  Tatlow signale les pièces dans les tonalités B-a-c-h, mais néglige de donner la somme de leurs mesures, 1460, probablement parce que ce nombre ne trouve pas place dans son hypothèse. 1460, c'est pourtant 4 fois 365, le nombre bien connu des jours de l'année, et la curiosité de la double mesure 29 de la Partita 2 peut trouver une signification calendaire, car 4 années font en fait assez exactement 1461 jours, d'où l'ajout du bissextile tous les 4 ans, ajout caractérisé par un 29e jour au second mois.
  Les autres tonalités sont par ailleurs DGeF, ainsi toutes les lettres de la gamme allemande sont utilisées. Elles se trouvent être consécutives, si bien qu'une disposition e-d-g-f (ou 5-4-7-6) analogue à b-a-c-h (ou 1-0-3-2) est envisageable.
  Quoi qu'il en soit, ces 4 tonalités totalisent 1660 mesures, un nombre "bachien" selon Van Houten, 2.83.10.

  Van Houten a repéré le nombre 365 dans les Sinfoniae:
 

  Je laisse de côté son interprétation fantasmatique rosicrucienne pour constater que ce 365 apparaît entre les tonalités c-a-B-h (totalisant 158 mesures comme vu plus haut), alors que le 365 du Clavir Übung était la moyenne des tonalités B-c-a-h.
  J"observe au passage l'addition des 22 mesures de l'Inventio 1 aux 21 de la Sinfonia 1, donnant 43. 2143 est le second nombre du type 1032.
 
  Je rappelle que le précédent billet m'a conduit à constater que les préludes B-a-c-h du CBT totalisent 180 mesures dans le premier cahier, 360 dans le second. Les anciens Egyptiens qui aimaient les nombres ronds avaient décrété que l'année comptait 12 mois de 30 jours. 12.30, ça peut évoquer les 1032 et 3120 de Bach...
 
  Là j'arrive à une hypothèse hardie, mais peut-être plus acceptable qu'un Bach prophète et rosicrucien.
  Les 360 jours du premier calendrier égyptien, ça ne marchait évidemment pas, et il a été décidé vers 4241 av. J.C. d'ajouter 5 jours dits épagomènes à la suite des 12 mois.
  Ceci a été utilisé pour imaginer que les 5 grands dieux d'Etat soient nés ces 5 jours, le dieu créateur Rê ayant interdit à Nout d'accoucher pendant les 360 jours de l'année. Une ruse a permis de créer ces 5 jours où Nout a mis au monde ses 5 enfants, dont Isis et Osiris.
  Osiris a été tué par son frère Seth, lequel a découpé son corps en 14 morceaux dispersés dans toute l'Egypte. Isis retrouve tous ces morceaux, les rassemble, et parvient à redonner vie à son mari. Osiris ressuscité n'est cependant pas le même qu'autrefois, et il va désormais régner sur le royaume des morts.
  Brisure, réunion : ces deux principes adverses gouvernent le texte depuis toujours.
  C'est ainsi que débute l'étude Le dispositif osiriaque de Ricardou (in Nouveaux problèmes du roman, 1978), mais l'expression est d'abord de Deleuze.
  Ce dispositif est aussi essentiel en musique, souvent de façon immédiate, et j'en ai découvert récemment un cas patent dans le Prélude BWV 546 pour orgue.


  Les 24 premières mesures sont plutôt hétéroclites, ensuite les 4 parties en noir ont une nette unité autour d'un thème, plus ou moins fugué, et sont entrecoupées de 3 blocs de 4-8-12 mesures correspondant note pour note au début, découpé en 3 parties. On les retrouve réunis encore à l'identique dans le final, ponctués d'un accord final formant la dernière mesure.

  I.S. (Iohann Sebastian) a écrit 15 I. et 15 S. (Inventiones et Sinfoniae). Il y a une nette ressemblance entre 15 et IS, utilisée par divers exégètes (par exemple à propos du lévrier 515 de Dante).
  Le passage des 15 I.S. au premier cahier du CBT disloque le nombre 1032 correspondant à B-A-C-H (=14), et recompose ses éléments en 3120, nombre pouvant se factoriser en 15.2.13.8.
  Il n'est nul besoin d'imaginer Bach converti aux mystères isiaques pour exploiter la ressemblance entre 15 et IS et transformer cette factorisation en IS.B.AC.H, rendant élégamment compte de l'éventuel intérêt de IS Bach pour ce nombre 3120.

  A propos de 515, je me souviens que c'est le nombre de mesures de la Partita 1, avec les reprises. Ma page sur 21-38 détaillait ce remarquable cas, qui fait entendre en tout 14 pièces:
- 1 fois le Prélude (21 mesures)
- 2 fois l'Allemande (38 mesures)
- 3 fois le Menuet I (38 mesures)
- 8 fois les autres danses (38 mesures en moyenne)
  Incidemment, il me semble que Tatlow s'est trompée, page 177, en indiquant 477 mesures avec les reprises. J'imagine qu'elle a oublié la dernière reprise du Menuet I (elle est certainement plus historienne que musicienne).
  Je ne peux que conseiller de lire attentivement cette page qui viendrait étayer le "dispositif osiriaque", qu'ISIS-1515 soit concernée ou non.

  A propos des mystères isiaques, la franc-maçonnerie qui les a repris a renommé triangles isiaques les triangles de Pythagore, notamment le triangle 3-4-5.
 

  J'ai rappelé dans le précédent billet une remarquable relation pythagoricienne dans les Inventions , basée sur un triangle 3-4-5 d'unité 14, avec
126 = 14*32 et 224 = 14*42.
  Ceci conduit à découvrir une relation analogue dans le CBT 1-2, basée sur un triangle 6-8-10 d'unité 14, avec
504 = 14*62 et 896 = 14*82
  Je souligne maintenant que ces relations concernent les pièces de rangs 8-9-10-11-12 dans les deux ensembles; la somme de ces rangs est 50, un nombre qui a été vénéré en tant que somme des carrés du triangle 3-4-5.
 
  Bacchus est l'analogue romain de Dionysos, le "deux fois né", lui-même proche d'Osiris, ce qui a été vu par les historiens antiques Hérodote et Plutarque (merci dp),
  

 et Shiva est aussi dans la danse...
   Les Grecs célébraient les dionysies à la fin du printemps, et Bach est né le 21 mars...
 
 
  Je reprends sous forme simplifiée le tableau des mesures des pièces B-a-c-h et b-A-C-H dans le CBT 1-2 et les I-S, avec les reprises:

B   379   b   283    662
a   296   A   192    488
c   212   C   222    434
h   396   H   203    599
   1283     + 900 = 2183

  Le nombre 1283 m'était déjà connu. C'est le nombre de notes du premier diptyque du CBT 1, en C, et le quart des 5132 mesures du CBT 1-2, sans les reprises (soit la moyenne des colonnes P1-F1-P2-F2).
  Cette permutation 1283 de 2138 n'est pas quelconque, elle correspond à la montée chromatique a-b-h-c, et, dans l'hypothèse de la correspondance de 1032 avec BACH, ou 2138, elle serait équivalente à 0123, ce qui fait penser aux 123 mesures du dernier diptyque du CBT 1, en h (sans les reprises du Prélude).

  Une autre façon de répartir ces tonalités est selon les majeures et mineures. Les majeures B-A-C-H totalisent 996 mesures, dont une factorisation est 12.83.
  1187 pour les mineures est un nombre premier, le 195e (ou 196e
en comptant 1 comme premier, ou 194e en ne comptant que les premiers impairs). En ne tenant pas compte des reprises, le total passe à 1080 = 21.3.80.
  A propos de premiers, 1283 est le 208e, et 208 = 2.13.8. 1823 est le 281e, 2381 le 353e, 3821 le 530e, 8123 est le 1022e, 8231 le 1032e (tiens donc...)

  Les résultats sur les tonalités BACH avec reprises invitent à examiner ce qui se passe pour l'ensemble des pièces. Il n'y a qu'une pièce à reprises parmi les Inventions, l'Inventio 6 qui a 62 mesures, ce qui mènerait au total 1094 qui ne m'évoque pas grand-chose, sinon les 194 mesures des Préludes h-c-a-B du CBT 1-2.
  Il n'y a qu'un Prélude à reprises dans le CBT 1, le dernier avec 47 mesures, ce qui mènerait à 2135 pour le CBT 1. Certains ont exploité la proximité avec 2138, mais je n'aime guère les approximations. Peut-être faudrait-il rapprocher ce résultat, 35 fois 61, des 488 mesures des Inventions seules, 8 fois 61.
  Je constate qu'en laissant de côté ce Prélude, qui ne prend toute sa signification qu'avec les Préludes à reprises du CBT 2, les 3120 mesures de CBT 1 + I-S mènent à 3182 avec les reprises de l'Inventio 6.
  Il y a 10 Préludes à reprises dans le CBT 2, totalisant 569 mesures, peu immédiat, mais avec les 47 du CBT 1, les 11 Préludes totalisent 616 mesures, 11 fois 56. Avec les 3044 mesures sans reprises, le total 3660 est un nombre bachien, 2.1830. J'apprécie peu ces bidouillages, mais Tatlow s'en permet de bien plus hardis.
  Enfin, sans bidouillages, l'ensemble CBT 1-2 + I-S totalise 6842 mesures, ou 2 fois 3421, pouvant inspirer diverses pistes (4 nombres successifs, comme les demi-tons abhc, Fibos 21 et 34...).
 
  Le titre de ce billet est inspiré par la Série Noire n° 60, Bacchanal au cabanon, complété par un adjectif débutant par h afin d'arriver au total 208 = 2.13.8.
  J'ai jadis prêté attention à tous les numéros bacchiens de la Série Noire (et d'autres collections), le plus significatif étant La chasse au bahut de Linda Barnes, n° 2183, or "bahut" peut se lire b-a-h-c ou 2183, puisque ut est l'autre nom de do, c dans la notation allemande.

  Le premier vers de l'exergue est de CHarles BAudelaire (Les sept vieillards), et j'ai composé le second pour parvenir au total 798 = 21.38.

  J'ai aussi envisagé des titres à base de "dispositif osiriaque" qui compte 10-9 lettres, donc précédé de mots de 8-7 lettres pour avoir l'analogue de 1032.
  Et bien entendu les gématries devaient être bachiennes; quelques essais:
déclarez certain dispositif osiriaque = 384 = 3.128
adoptons certain dispositif osiriaque = 414 = 18.23
honorons quelque dispositif osiriaque = 456 = 12.38
supports atonaux : dispositif osiriaque = 480 = 2.1.3.80
 
  Quant aux nombres de notes des pièces en B-a-c-h, ce sera pour plus tard...
 
  J'ai choisi plus haut l'Inventio 8 et la Sinfonia 15 pour la lisibilité:
 
    Après coup je me suis avisé que fusionner 15 et 8 mène au 158 de Iohann Sebastian Bach, et après cela j'ai vu que les numéros BWV de ces pièces sont 779 et 801, somme 1580...
 
Note du 19/11: J'ai jusqu'ici opté pour 3044 mesures du CBT 2, sans les reprises des Préludes. Il y a cependant le cas particulier du Prélude 10 en e, mi mineur, où la dernière mesure de la première reprise est différente lors des deux exécutions, si bien que le Prélude compte 109 mesures écrites au lieu des 108 usuellement comptées. On arrive alors au total 3045, pouvant se factoriser 35 fois 87, alors que les 2088 mesures du CBT 1 correspondent à 24 fois 87, 59 fois 87 pour tout le CBT, avec 59 somme de 21 et 38, nombres vus à plusieurs reprises dans le CBT.
  La répartition en Préludes et Fugues pourrait être évocatrice:
- 2183 mesures pour les Préludes, nombre bachien qui se factorise en 37 fois 59;
- 2950 pour les Fugues, se factorisant 50 fois 59. 
 
  Par ailleurs il existe une autre notation pour le dernier Prélude en h, si mineur, comptant 66 mesures selon l'autographe de Bach, avec la signature rythmique 2/2, mais l'autographe de 1742 de son gendre Altnikol avec la signature 4/4 compte 33 mesures, les pièces étant cependant identiques note pour note.
  Avec cette version, et 109 mesures du Prélude 10, on arrive à 3012 mesures pour le CBT 2, après les 1032 des Inventions 1-2, 3120 des Inventions + CBT 1, 3120 du Clavir Übung 1-2, de quoi se poser des questions.
  Cependant il y a aussi des pièces avec des différences dans les reprises dans le Clavir Übung, ce qui n'est pas pris en compte dans le total de Tatlow.
 

5.11.24

As simple as A B C

 à BA & CH

  Mes récentes études bachiennes m'ont conduit à calculer la somme des numéros BWV des 48 diptyques du Clavier Bien Tempéré, de 846 à 893, soit 41736, somme qui peut se factoriser
47 * 888, soit DEUS (latin) * IHSOUS (grec).

  BWV 888 est l'un de ces diptyques, et la factorisation 47*888 mène à une autre idée folle: que se passe-t-il en classant à part ce BWV 888? Il compte 62 mesures: ôtées des 5132 mesures des 48 diptyques, il reste 5070, un nombre qui m'est aussitôt évocateur en relation avec le 8190 obtenu en fusionnant les valeurs 81-90 de ELISABETH-LOVENDALE, ce qui m'a ramené à Bach et au CBT en septembre.

  5070 et 8190 sont 13 et 21 fois 390, 13 et 21 étant mes Fibos fétiches, et j'avais constaté que 8190 pouvait se factoriser uniquement en Fibos, (1.1.)2.3.5.13.21 (il n'y manque que 8).
  Il s'ensuit que la différence 3120 est la factorisation des 7 premiers Fibos, 1.1.2.3.5.8.13, et les opérations fantasmatiques précédentes m'ont conduit à ce résultat qui pourrait être utilisé dans les recherches "sérieuses", car le billet précité m'avait fait étudier les travaux de Ruth Tatlow qui a vu ce nombre 3120 essentiel dans l'oeuvre de Bach, ainsi dans au moins trois collections de pièces:
 

  On a soit 3120 mesures, soit des diviseurs (1/4 et 1/2), et dans chaque cas Tatlow en trouve des répartitions harmonieuses. Je n'ai pleinement vérifié que le premier cas, le couplage des 30 Inventions et 24 diptyques du CBT 1, remarquable car les Inventions comptent 1032 mesures, autre arrangement des chiffres 0-1-2-3, et Tatlow trouve des cas impliquant les nombres 2130 et 1320. Elle souligne que Bach a choisi l'orthographe Clavir Ubung (autographe ici), de valeur 123 selon l'alphabet qu'on lui prête, alors qu'il écrit ailleurs Clavier, dans le titre du CBT notamment, peut-être pour parvenir à 24 lettres.
 

  Si Tatlow utilise une particularité de l'autographe du Clavir Ubung pour parvenir à 3120 mesures (3121 dans les éditions usuelles), il n'y a rien à redire au compte de 3120 mesures dans Inventions et CBT 1, ni à cette harmonieuse répartition:
 

  La perception de 3120 en tant que produit des 7 premiers Fibos m'a conduit à une autre constatation. Il y a 30 Inventions, 48 pièces dans le CBT 1, 78 pièces en tout, et 3120 est le plus petit commun multiple de 30, 48 et 78. Mieux, les opérations peuvent souligner les facteurs Fibo: 
3120 = 30.104 = (2.3.5) (8.13)
3120 = 48.65 = (2.3.8) (5.13)
3120 = 78.40 = (2.3.13) (5.8)
 
  Il n'y avait pas besoin de passer par là pour voir que les 30 Inventions et 48 pièces du CBT sont dans le rapport Fibo 5/8.
  Le Fibo 55 apparaît aussi dans les 41 et 14 pièces composant les Clavier Übung I et II.

  Comme déjà dit, je ne défends aucune thèse, sinon celle que de prodigieuses harmonies numériques ininterprétables relativisent considérablement toute thèse "raisonnable".
  Tatlow élimine d'emblée la piste nombre d'or Fibonacci, arguant qu'aucun témoignage contemporain de Bach ne fait état de ces notions dans la composition musicale. Je lui fais confiance, mais ceci intéressait néanmoins les matheux, et Pacioli avait en 1509 relié la divine proportion à la trinité divine, et Kepler en 1618 relié la divine proportion à la suite de Fibonacci.
  1618 comme 1,618..., et les Inventions ont les BWV 772-801, le CBT 1 846-869,
772 + 846 = 1618, CQFD...

  On peut encore arguer, en considérant le premier Fibo comme 0 (0-1-1-2-3-5-8-...), que 0-1-2-3 sont des nombres de Fibonacci, ce que faisait Ricardou en répondant à ses exégètes qui avaient vu la suite dans sa Prise de Constantinople:


  Comme je l'avais indiqué, je soupçonne que Ricardou se fiche ici du monde, et qu'il n'avait pas Fibo en tête en écrivant son roman, ainsi même les revendications des auteurs ne prouvent rien.
  Le traité de Fibonacci se nomme en fait Liber Abaci ("livre des nombres"), et des acrobaties pourraient mener à
ABACI > CAB * (A+I) = 312 * 10 = 3120.
  De fait, les exemples illustrant la proportion divine utilisent souvent les lettres ABC,
 
 avec AB/BC = AC/AB.

  Parmi les harmonies numériques menant à des théorisations fantasmatiques, je classe volontiers la remarquable superposition des 544 mesures des Inventions à 3 voix avec les valeurs des 8 mots de l'épitaphe de Rosencreutz, sommant 544.
  Et la grille de Henk Dieben, organisant les 48 nombres de mesures des pièces du CBT 1 selon de multiples harmonies:
 
 
  Ceci m'a donné l'idée de transformer cette grille en un poème, avec les valeurs actuelles des lettres, et voici le résultat:
un arbre une genèse
ne me fana synthèse
tu dirigeas gel vif
toi sévit glaça pif

en fin notule chère
fat tu gâtas colère
elle usait réel gré
futur effet mal fié

nu dans telle folie
en se percevant mie
freinant un féal si
iront ans beau midi
  Après avoir constaté que mes deux premiers vers avaient chacun 16 lettres, j'ai décidé de continuer, ce qui n'a évidemment pas contribué à l'intelligibilité du poème...
  J'y remarque tout de même que le 35 final de la grille de Dieben a permis de finir le 12e vers par "midi".
  Les 3 strophes correspondraient à une répartition 8-8-8 des 24 diptyques ainsi réorganisés. Chaque strophe a 4 vers, chaque vers a 4 mots de 4 lettres en moyenne.

  Ma plus folle découverte bachienne concerne les 16 tonalités Bach dans les deux cahiers du CBT, semblant basées sur une suite additive dont les termes de rangs 1-2-3-8 sont des nombres bachiens, 3-28-31-388. 
  Au passage, Tatlow ne s'intéresse pas au CBT 2, alors que la répétition de l'exercice 20 ans après inviterait à examiner de près les deux cahiers réunis, dans l'hypothèse tatlowienne que Bach aurait minutieusement pondéré ses ensembles corrélés.
  Puisque Tatlow a relié le CBT 1 aux deux séries d'Inventions, je remarque:
- 488 mesures des Inventions 1, 2088 du CBT 1, différence 1600, carré de 40;
- 544 mesures des Inventions 2, 3044 du CBT 2, différence 2500, carré de 50.
  Différence des différences, 900 carré de 30, ce qui peut faire penser à la relation de Pythagore (32 + 42 =52), et on peut aussi songer à la somme 4100, avec 41 valeur de JS BACH.
  J'avais trouvé une belle relation de Pythagore dans les Inventions 2, exposée ici (hélas peu lisible car les images ont disparu, notamment les tableaux de mesures). En bref, le nombre 194 des mesures des préludes Bach à reprises du CBT 1-2 est aussi celui des Inventions 8 à 12. Les 7 Inventions précédentes comptent 224 mesures, les 3 suivantes 126, avec
126 = 14*32 et 224 = 14*42.
  Ceci m'avait conduit à découvrir une relation analogue entre les 1400 mesures des diptyques 8 à 12 du CBT 1-2, réparties en
504 = 14*62 et 896 = 14*82 (en couplant les F1 avec les P2, les P1 avec les F2).
  Je suis ébahi à chaque fois que je relis une de mes pages Bach...

  Je retrouve sur la même page une relation oubliée qui pourrait enchanter Tatlow. Les Préludes des tonalités Bach totalisent avec les reprises 180 mesures dans le CBT 1, 360 dans le CBT 2.

         P1       P2     F1    F2         I1     I2
B       20     174     48     93        20     24
a       28       64      87    28        25     64
c       38       56      31    28        27     32
h       94       66      76   100       22     38
        180     360    242  249       94   158    = 1283

b       24       83      75   101
A       24       33      54    29        21    31
C       35       34      27    83        22    21
H      19        46      34   104                  
        102     196    190  317       43    52      =   900
                                                                              2183
  Je rapprochais ces 180-360 des 1836 mesures de la totalité des 16 ensembles BACHbachBACHbach des deux cahiers, mais je n'avais pas vu alors que les 24 autres pièces (6+6+6+6) totalisent 1296 mesures (6*6*6*6). A remarquer aussi que 360 peut se répartir en 120 (ac) et 240 (Bh)

LOVE & HATE   Il ne m'était pas venu non plus que 1836 peut se factoriser 54*34, avec
LOVE  HATE = 54  34,
selon l'alphabet actuel, 54-34 étant le partage doré optimal de la somme 88.

  J'avais aussi vu la factorisation 58*36 des 2088 mesures du CBT 1, avec également 58-36 partage doré optimal de la somme 94.
  Les deux réunis donnent 70-112, soit les valeurs latines de IESVS CHRISTVS (encore un 5-8-13 comme les 30-48 Inventions-pièces du CBT).

  Si les 16 tonalités Bach conduisent à LOVE = 54 et HATE = 34, il se trouve que 5+4+3+4 = 16,
d'où il devient tentant d'écrire un poème en strophes de 5-4-3-4 vers, de valeur 1836.
  En 54 ou 34 mots? Pourquoi pas les deux, en jouant sur les élisions. Ainsi le grammairien comptera 54 mots dans le texte suivant, et un compteur de mots comme celui de Word 34.
bach s'adoucit
Aldo l'aima
C'est l'égard là
Heur s'associe
bémol l'aida

Bach s'exerçait
a l'oxymore
c'était l'effet
haine d'amor

---

Alors l'acter
C'est l'exprimer
Haïr d'aimer

Bach l'avait vu
aimer l'instable
c'est l'imprévu
haïr l'aimable
  Les 3 dernières strophes me satisfont à peu près, mais j'ai gâché l'intelligibilité de la première en y hypographiant si-do-la-si bémol, les notes h-c-a-B dans l'ordre des préludes à reprises.
  Par hasard, les 2 dernières strophes valent 893, numéro BWV du dernier diptyque du CBT (846 à 893) qui fait partie des tonalités Bach. J'ai utilisé il y a peu l'équivalence HIC de 893.

  Dans le tableau ci-dessus, j'ai aussi fait figurer les tonalités BachAC dans les Inventions 1 et 2 (il n'y a pas de tonalités b et H). Le total 158 des Inventions 2 équivaut à
JOHANN SEBASTIAN BACH = 58 + 86 + 14 = 158,
et y adjoindre le 94 des Inventions 1 conduit à
CHRISTIAN ROSENCREUTZ = 97 + 155 = 252.
  De nouvelles curiosités apparaissent :
- 1031+252 = 1283 pour les tonalités Bach; ma page sur 21-38 signale les 1283 notes du premier diptyque du CBT 1, débutant par l'arpège de valeur 38 et s'achevant sur l'accord de valeur 21; sans les reprises, les 48 diptyques du CBT 1-2 totalisent 5132 mesures, 4 fois 1283;
- 805+95 = 900 pour les tonalités bACH, et donc 2183 pour l'ensemble des tonalités Bach-bACH; la page sur 21-38 signale aussi la première Fugue du CBT2, avec un thème de 21 notes et 83 mesures; et si on cherche un 14, ce 2183 correspond à 8 tonalités du CBT et 6 des Inventions, total 14;
- 1836+252 = 2088, autre nombre connu, notamment sous la factorisation 36*58 tandis que 1836=36*51 (les tonalités Bach des Préludes partageaient 1836 en 540 et 1296, 15 et 36 fois 36, ce qui peut mener à 36*(22+36), dessinant la suite double de Lucas 14-22-36-58-94).

  54 est la somme des 8 premiers termes de la suite de Fibonacci, 8 termes unis par la faramineuse relation
ONE+ONE+TWO+THREE+FIVE+EIGHT = 273 = 13*21
THIRTEEN+TWENTYONE = 240 = 1*1*2*3*5*8
Vérification sur le Gématron.
  Avoir identifié 3120 à la factorielle Fibo d'ordre 7 m'a bien entendu rendu curieux de ce la factorielle Fibo d'ordre 8 (ces factorielles sont données par la suite OEIS 3266).
  C'est donc 3120*21 = 65520 (ou 240*273).
  Je connais le nombre 6552, mais pas en tant que produit de Fibos (3*8*13*21). On ne connaît à ce jour que 4 nombres non triviaux dont la somme des diviseurs donne en base 10 leurs inverses. Ce sont
69 - 276 - 639 - 2556, et leurs sommes de diviseurs
96 - 672 - 936 - 6552.
  J'avais noté jadis que 276 et 2556 étaient les quadruples de 69 et 639, et je constate aujourd'hui que leurs sommes de diviseurs peuvent toutes s'exprimer comme produits de Fibos, 6552 étant le seul produit de Fibos distincts.
  Le précédent billet m'a conduit au billet Jour d'or du 6/7/10, marqué par une ahurissante coïncidence Fibo. A l'époque, avant l'affaire Etaterniuq, j'ignorais que les billets blog pouvaient être antidatés. Mes obsessions numériques me poussaient à choisir une minute significative pour la publication de chaque billet, et, comme plusieurs coïncidences avaient concerné l'identifiant de billets, ou postID, j'ai un temps créé plusieurs billets à la minute désirée, pour choisir ensuite le postID le plus significatif.
  J'ai stoppé cette pratique dès que j'ai su qu'un billet pouvait être antidaté, mais j'avais créé plusieurs billets à 6:07 le 6/07 2010, 5 ou 6 était je crois le maximum possible en une minute. J'avais choisi celui dont le postID s'achevait par 65526552 à cause de la relation 2556-6552, et je découvre aujourd'hui que 6552 est un produit de Fibos.
  Je découvris en août 2010 que le demi angle d'or est 25°56':
  Pour le présent billet, je n'avais pas d'idée préconçue sur date et heure de publication. Je l'achève aujourd'hui 5 novembre, et pense que la date à l'américaine est 11/5, alors que la pièce la plus "lourde" du CBT 1 a 115 mesures.
  Le post ID de ce billet, non choisi, est
3313447115511513079

  Et je choisis l'heure de publication à 13:28, en pensant aux tonalités AC des Inventions, tandis que les bH sont absentes.

24.10.24

6/7/5

à Arinius & Lupa

  Le 30 octobre, j'eus quelques échanges mèls avec un nommé Pascal, à propos des crop circles et de l'hypothèse de leur origine militaire, envisagée par Jacques Vallée et d'autres chercheurs (OVNIs: L'armée démasquée en ligne ici).
  J'ai signalé à Pascal mes deux billets sur la question, Hexcentricités et Jour d'or, publiés les jours de mes 59 et 60 ans, en partie par hasard (si le jour était choisi sciemment, les coïncidences m'ayant motivé en étaient proches).
  Car ce qui m'a intéressé dans les crops, ce sont des coïncidences. Mon sentiment était qu'il s'agissait dans tous les cas de canulars humains, mais des analyses et des témoignages suggèrent qu'une part des crops se distingue nettement de ces canulars avérés. 
  Je suis bien incapable d'en juger. Toujours est-il que début 2009 je découvris ce que j'ai nommé Etoile de Babel, Sceau de Salomon obtenu en superposant les deux châteaux triangulaires de Wewel et Sisak, dont les consonnes WWL-SSK peuvent correspondre au jeu hébreu entre BBL (Babel) et SSK, sa forme atbash utilisée dans le livre de Jérémie.
  Les renversements LBB et KSS trouvaient aussi sens, LBB étant "coeur" en hébreu, mais aussi proche de LBYH, "lion", d'une racine proto-sémitique ayant aussi donné le grec leôn et le latin leo. J'appris que "lion" se disait en tokharien śiśäk, et c'est ce qui me fit découvrir le château Sisak en Croatie. Le Wewelsburg est plus connu.

  Début juillet, je vis que le forum jungien Unus Mundus prenait les crops au sérieux, et ceci m'amena à constater qu'un motif récurrent était ce que j'ai appelé "château de Sisak", apparu notamment dans un haut-lieu de la cropologie, Oliver's castle, colline du Wiltshire où se serait jadis dressé un château dont il ne reste que quelques pierres et un vague tracé.
  Ce château aurait été plutôt triangulaire, comme en témoigne cette photo de Lucy Pringle, pour un autre crop de 2008:
 

  La coïncidence de 2010 est si fabuleuse que je l'avais rationalisée dans mon souvenir. Image Andrew Pyrka Copyright 2010Je pensais donc que c'est l'apparition d'un crop codant pour les premières décimales du nombre d'or qui m'avait conduit à reprendre une BD où il était question de crops codant pour les 60 premières lettres du mot infini de Fibonacci, mais c'est alors que je réétudiais cette BD empruntée le 9 juin qu'a été découvert le crop le 21, à côté d'un bosquet en forme de coeur (lebab en hébreu, renversement de Babel).
  Ces 60 lettres sont:
 
  Le mot infini de Fibonacci, ou Golden String, est sur le site de l'OEIS la suite A005614, et j'y avais aussitôt remarqué que, juste après les premiers termes de la suite, le second commentaire était :
a(n)=number of 0's between successive 1's (see also A003589 and A007538) - Eric Angelini, Jul 06 2005
   Je connaissais Eric, colistier de la liste Oulipo, spécialiste de l'autoréférence et créateur du site
http://www.cetteadressecomportecinquantesignes.com/
   Alors que je me préparais à publier mon billet à propos de cette suite ce 6 juillet, jour de mes 60 ans, parce qu'une BD en donne les 60 premiers termes, Eric en avait donc remarqué une propriété le 6 juillet 05, jour de mes 55 ans, or le découpage de 60 en 55+5 est immédiat (selon Zeckendorf).
  J'avais proposé le 6/7/2010 un commentaire au commentaire d'Eric, qui fut accepté par les responsables du site.

  J'ai des cousins Angelini, et à ma cousine Françoise est attaché un souvenir de mon 21e anniversaire, le 6/7/1971.
  Mon bisaïeul Max Souverbie était un bâtard d'un haut personnage, selon sa mère, lingère à la cour de Napoléon III. Il a eu 3 enfants, Jean, devenu un peintre amateur du nombre d'or, Suzanne, ayant eu avec son mari Charles Angelini deux enfants, mon parrain Jean-Baptiste et Françoise, Marcelle ma grand-mère, laquelle évoquait souvent la maison de Villevert de son père.


  Sur cette photo de juillet 1911 figurent au premier plan à droite Max, à gauche son petit-fils, mon père Maxime qui n'a pas encore 3 ans.
  Ma cousine Françoise avait décidé d'aller revoir la maison de Villevert le 6/7/1971, depuis longtemps en d'autres mains, et je l'avais accompagnée, essentiellement pour qu'elle me dépose ensuite à Limours, où je devais emménager en septembre pour débuter un doctorat au CNRS.
  C'était une communauté libertaire où je ne connaissais que le proprio du pavillon; il y avait du monde, et tout ce dont je me souviens est de m'être assis sur un muret au-dehors, avec Cristal qui songe de Sturgeon trouvé sur place. J'ai lu le livre d'une traite, pratiquement sans en lever les yeux jusqu'à la dernière page, inconscient de ce qui se passait alentour.
  La lecture avait alors ce pouvoir sur moi.

  Ces deux Angelini, Françoise et Eric, sont donc liés aux jours de mes 21 et 55 ans, nombres de Fibonacci, alors que j'avais déjà noté la naissance d'Unica Zürn le 6/7/1916, 34 ans avant ma naissance, 39 jours avant celle de ma mère.
  J'ai transmis les liens de mes deux billets crops le 30 septembre à Pascal, et le lendemain j'appris la mort d'Eric Angelini, le 27 septembre, d'une crise cardiaque. Il était encore intervenu deux jours plus tôt sur la liste Oulipo.
  Le faire-part m'apprit le prénom de son épouse, Pascale. Mon parrain Jean-Baptiste avait une fille, Pascale, laquelle s'est tuée en se défenestrant à Paris, comme Unica Zürn.

  Le lendemain, 2 octobre, je découvris dans la boîte à livres d'Esparron, rarement renouvelée, Citadelles, de Kate Mosse. J'avais lu d'elle Sépulcre, en 2011, qui m'avait fait écrire ce billet, et antérieurement Labyrinthe, à sa sortie française en 2006, dont je n'ai qu'un souvenir des plus vagues.
  La 4e de couverture m'apprit que ces trois livres formaient la "trilogie du Languedoc", et en le feuilletant je vis qu'il se passait essentiellement à Coustaussa, minuscule village de l'Aude (51 habitants en 2021).
  Coustaussa m'est important depuis une coïncidence de juin 2016. Au chevet d'Anne endormie, je regardais le chapitre 8113 du livre que je venais d'acheter, à cause de ce titre, et y remarquais des lettres en gras qui semblaient former un message. Anne se réveilla à cet instant, et me dit qu'il me faudrait regarder le livre qu'elle était en train de lire, où elle avait remarqué des lettres en gras...
  Il y a eu un rebond en juillet dernier, qui a eu des développements en août, mais il devient des plus difficiles d'être exhaustif.
  Toujours est-il que, si les lettres accentuées du livre d'Anne résultaient d'un défaut d'impression, il y avait bien dans le chapitre 8113 le message
villa quae vocatur Constantianum
soit "le village appelé Constantine", en l'honneur de l'empereur Constantin, et ce village est Coustaussa.

  J'ai donc commencé à lire Citadelles, un pavé de 151 chapitres se passant en 1942-44, entrecoupé de 22 chapitres se passant en 342-44, et en cours de lecture est survenue une formidable coïncidence.
  Le 5 octobre, j'acquis à Manosque le dernier thriller de Nicolas Beuglet, dont j'avais apprécié Le cri en 2016, étudié ici. Son second roman était bien construit, mais je n'avais rien trouvé à en dire. Les suivants illustraient des idées louables, mais de façon fort décevante à mon avis.
  Le nouvel opus, L'ultime avertissement, donne un rôle important à la capsule temporelle dont il était question dans le chapitre 8113 où était codé Constantianum-Coustaussa, crypte où ont été rassemblés les témoignages de notre civilisation, scellée en 1940 et ne devant être ouverte qu'en 8113. Les héros vont à Atlanta où se situe cette crypte, la date 8113 est mentionnée page 132.

  Il n'y avait rien d'évident à utiliser ce sujet pour un thriller, et je le découvrais 3 jours après avoir découvert un thriller dont le dénouement se passe à Coustaussa.
  Je n'ai encore pas grand-chose de positif à en dire, sinon que ça a l'avantage d'être court et que j'ai pu le finir le jour même. Mais il y a une curiosité notable, des défauts d'impression, de plusieurs natures. Le plus facilement descriptible est un épaississement d'un segment de 1 cm de la ligne d'écriture qui survient toutes les 80 pages et 3 lignes, à partir de la page 82, 11e ligne. On le retrouve page 162, 14e ligne, et page 242, 17e ligne, que voici:
 

  Et moi aussi... Dans le cas du livre d'Anne, l'épaississement touchait une fine bande verticale toutes les 32 pages, ce qui semblait relever d'une certaine logique, sachant que l'impression d'un livre se fait souvent par grandes feuilles pliées ensuite en cahiers de 32 pages, mais ici il s'agit d'un autre mode de fabrication.
  Les lettres soulignées par Anne, "li" m'avaient été significatives. Ici, les lettres épaissies des trois pages concernées sont
uis se   us part   la stup
  J'y reviendrai. A mon passage suivant à Manosque, le 12, j'ai examiné la pile des Beuglet, et constaté que le défaut d'impression ne touchait pas tous les exemplaires. Il m'a fallu regarder une dizaine de livres pour retrouver un volume présentant les mêmes anomalies pages 82-162-242, ainsi que les autres défauts que je laisse de côté.

  Bien plus intéressant était Citadelles, avec le sort du Midi, sinon de la France, sinon de la guerre elle-même, semblant se jouer le 19 août 1944 à Coustaussa. Cette lecture m'a donné envie de relire le premier volume de la trilogie, Labyrinthe, que j'ai trouvé le 12 à la médiathèque de Pierrevert.
  Avant cela, j'ai appris qu'il en existait une adaptation TV de 2012, mais n'en ai trouvé en ligne qu'une version en russe... Un personnage revient dans la trilogie, Audric Baillard, alias Sajhë de Servian, né vers 1200, mort en 2005, grâce au Graal... Le vieil Audric est interprété dans le téléfilm par John Hurt, et ceci m'a aussitôt rappelé que Hurt était Winston Smith dans 1984, et que Julia l'avait emmené pour leur premier rendez-vous à la campagne, en un lieu non précisé, mais que j'ai aussitôt identifié à Oliver's Castle, ayant vu le film en août 2009, un mois après mon premier billet sur les crops. Winston est fasciné par l'endroit, qu'on revoit ensuite dans des scènes fantasmatiques, comme celle-ci où John Hurt est avec Richard Burton (son dernier rôle).

  Ainsi apparaît un écho entre les deux doubles coïncidences de la semaine débutée le 30 septembre, et ce n'est pas fini, et je ne sais comment en rendre compte tant tout s'enchevêtre.
  Labyrinthe alterne l'histoire d'Alaïs pendant 35 ans, de 1209 à 1244, et celle d'Alice, du 4 au 8 juillet 2005. Tiens, cette période est centrée sur le 6 juillet 05, le jour où Eric Angelini a posté son commentaire sur le mot de Fibonacci, et il y a une bizarrerie dans la première édition française de Labyrinthe (Lattès, mai 2006).
  Les premiers chapitres initiant les journées de 2005 ont en exergue:
Pic de Soularac LUNDI 4 JUILLET 2005
Carcassone MARDI 5 JUILLET 2005
Carcassone VENDREDI 6 JUILLET 2005 (chapitre 39)
                    MARDI 7 JUILLET 2005
Monts Sabarthès VENDREDI 8 JUILLET 2005
  Curieuse semaine... La semaine effective débutait un lundi 4, et la première incongruité est donc ce vendredi 6. J'ai peine à croire qu'on ait confié la traduction à quelqu'un ignorant l'anglais (Gérard Marcantonio), et j'imagine donc que les erreurs viennent de l'original. Des éditions ultérieures anglaises ont des dates correctes. Peut-être faudrait-il examiner les 40 traductions de ce best-seller.

  Je me suis demandé s'il était apparu un crop ce 6/7/5. En 2005 il y avait pléthore de crops, et il y en a eu effectivement un le 6 juillet:
 

  C'est assez proche du "Château Sisak", et c'est ce qui en est le plus proche parmi les 86 crops du mois.
  Le motif de 3 cercles en triangle, apparu en 1992, a caractérisé la vague d'OVNIs de 1989-91 en Belgique, 3 phares blancs en triangle, avec parfois un phare rouge au centre. Des centaines de personnes ont fait des témoignages similaires, et cette photo a fait le tour du monde. On a soupçonné des essais de l'avion furtif, alors secret militaire.

  Les apparitions de crops ont chuté drastiquement depuis, au point que le même site ne recense qu'un seul cas en août dernier, avec une particularité. Le crop apparu le 8 août a reçu une addition le 29:
 

    Ceci est très rare, et faisait partie du scénario de la BD Le deuxième cercle, étudiée dans mon billet du 6/7/10, ce qui avait probablement été inspiré par le cas réel survenu les 2 et 3 août 2004 à Silbury Hill.
  Ce crop du 8/8 est apparu près de Etchilhampton, village situé environ à mi-chemin entre Oliver's Castle (6 km) et Vale of Pewsey (7km), là où est apparu le crop doré également étudié dans le billet du 6/7/10.
  Le site CropCircleConnector héberge aussi des commentaires, souvent imaginatifs, et un certain Jonas Passos affirme avoir prévu ce crop, qu'il nomme Lion's Gate, "Portail du lion", et l'associe au nombre 888, parce que 2+0+2+4 = 8.
 

  Il m'a fallu faire quelques recherches pour comprendre que cette date du 8/8/2024 était effectivement importante pour certains newâgeux ou autres. En lien avec un alignement Terre-Soleil-Sirius, il s'ouvrirait tous les ans un portail à partir du 26 juillet, culminant le 8 août, et celui de 2024 aurait été particulièrement favorable, parce que 2+0+2+4 = 8.
  Je rappelle que le "lion"m'avait fait découvrir l'Etoile de Babel Wewel-Sisak, et la correspondance de LWW-SSK (lions polonais et tokharien) avec OLIVER, que je n'ai peut-être pas encore remarqué pouvoir donner LEO et VIR, "lion" et "homme" (latin).
Note du 25/10: Parmi mes probables nombreux oublis pendant l'écriture du billet, il y a que la règle de GoogleMaps donne exactement 888 km de la tour nord du Wewelsburg à la tour sud du château de Sisak.
  Il y a des lions chez Kate Mosse, Léo Authié, le principal "mauvais" de Citadelles, qui meurt à Coustaussa, et Léonie Vernier, l'héroïne de Sépulcre, pour l'intrigue se passant en 1891-1897.

  Son prénom est mûrement choisi, car elle s'identifie à l'arcane 8 du tarot magique Bousquet, la Force, son personnage lui ressemblant trait pour trait, associé à un lion; elle est surmontée du symbole de l'infini, un 8 renversé. Le titre italien du livre est d'ailleurs Le huitième arcane.
  On peut se demander si Mosse ne s'est pas inspirée du Portail du lion "88" pour son intrigue, qui lui fait intervertir les arcanes 8 et 11 du tarot traditionnel, la Justice et le Force, qui deviennent donc la Force et la Justice dans le tarot Bousquet.

  Léonie VERNIER va REVENIR en 2007 en Meredith Martin, née un 8 octobre, venue des USA pour écrire une biographie de Debussy, lequel habitait le même immeuble que Léonie (dans le 8e!).
  Je ne l'avais pas vu en 2011, mais un roman m'a ramené au tarot début 2024, et fait constater qu'aux lames 11 et 8 correspondent les lettres K et H, formant le mot כח, KH, koa'h, signifiant "force".

  Ce sépulcre est un lieu où invoquer le Diable par l'entremise de 8 arcanes du tarot Bousquet (11-16-1-0-2-6-15-8), la nuit de Halloween. Je rappelle que l'arcane 16, la Maison-Dieu, est vu représenter la tour de Babel.
  Meredith découvre le tarot Bousquet à Paris, lors d'un tirage livrant successivement trois "8", l'arcane 8, la Force, le 8 de Deniers, le 8 de Bâtons. Puis vient l'arcane 16, la Tour, 16 étant précisé 2 fois 8, et la 8e carte est le 8 d'Epées. Meredith s'intéresse à la suite de Fibonacci, et constate que 8 en fait partie.

  Je reviens au commentaire de Jonas Passos, sur "888", qui écrivait
  8 est la Justice Divine, et, trois fois, la Justice du Père, la Justice du Fils et la Justice du Saint Esprit.
  888 est le nombre du mot CHRIST en grec.
  888 est effectivement la valeur de IHSOUS selon l'alphabet grec, et j'ai rencontré maintes coïncidences autour de ce nombre, dont plusieurs en juin dernier exposées dans le billet 888 !!!, où j'ai fait le point sur la question.
  L'une de ces coïncidences touchait un poème de valeur 10813 commandée par la contrainte qui l'avait généré. Après coup, je me suis aperçu qu'il comptait 888 lettres. Je vois aujourd'hui qu'il a 22 vers, le nombre d'arcanes majeurs du tarot, et que ses deux derniers vers sont:
temps rond, labeurs voulus, l'enfin mage roadster
tel l'éon lutétien vaudra jongleur ou diable !
  Le Mage (Bateleur du tarot marseillais, Magus du tarot anglais, Pagad du tarot Bousquet) est l'arcane 1, le Diable l'arcane 15, et ce sont deux des 8 arcanes utilisés pour faire apparaître le Diable...
 

  Les contraintes de ce poème étaient telles que le choix des mots était extrêmement limité, et que ceux-ci se sont imposés, sans aucun désir d'évoquer le tarot.
  Le "jongleur" également présent pourrait évoquer le Mat, le Fou. Le motif du crop du 8/8/24 ressemble au bonnet du bouffon du roi, et l'une des activités du bouffon était la jonglerie. Dans certains jeux anglais, l'arcane 1 est aussi appelé The Juggler, "jongleur".
  La valeur 10813 du poème me rappelle l'an (0)8113 où doit être ouverte la crypte d'Atlanta.

  Avant les coïncidences de la semaine ayant débuté le 30 septembre, j'envisageais de continuer l'exploration du Clavier Bien Tempéré, avec notamment la somme des numéros BWV des 48 diptyques, somme qui peut se factoriser
47 * 888, soit DEUS (latin) * IHSOUS (grec).

  Jonas Passos n'indique pas pourquoi le 8 serait le chiffre de la Justice (dans le tarot classique, l'arcane 8 est la Justice). La triplicité 888 fait pour lui allusion à la Trinité divine, or voici les trois lignes accentuées de L'ultime avertissement, pages 82-162-242, lignes 11-14-17:
 

  Les lettres accentuées sont donc UISSE  USPART  LASTUP, et une lecture IESUS  PATRUS est assez immédiate pour les deux premières lignes (patrus signifie "oncle paternel' en latin).
  Pour la dernière ligne, il est un peu forcé de lire St-(Esprit) dans les seules lettres ST. Les TULPAS font sens dans le bouddhisme tibétain, mais ST-LUPA m'est plus contextuellement évocateur.
 
  Le narratif ancien de Citadelles concerne le couple Arinius-Lupa ("louve"), de 342 à 344. Ça peut faire penser à Arsène Lupin, d'autant que ces 11 lettres sont toutes de la série AEILNPRSU d'Arsène Lupin.
  Le narratif de 1942 à 1944 concerne essentiellement le couple Raoul Pelletier-Sandrine Vidal dont j'ai vu l'anagramme "Arsène Lupin, là livre d'idolâtre", or précisément l'intrigue concerne un codex, caché par Arinius, que certains cherchent pour son pouvoir, d'autres pour le détruire parce qu'impie.
   Raoul est souvent présent dans les pseudos de Lupin, et sa réelle identité pourrait être Raoul Andrésy (andresi est proche de sandrine). La mère de Sandrine Vidal était née Saint-Loup, famille aussi présente dans Sépulcre.
  De fait, selon le chapitre 134 de Citadelles, les Saint-Loup descendraient de Lupa:
Or presque toutes les vieilles familles tarasconnaises prétendent descendre des trois sœurs qui vivaient ici au IVe siècle. L’une d’elles s’appelait Lupa (j’ignore les prénoms des deux autres). De là l’origine de leur nom de famille, Saint-Loup. J’ignore pourquoi, car on ne connaît aucun saint portant ce prénom, à ma connaissance.
  Il existe cependant au moins un Saint Loup, et même un Saint Lupin, chanoine à Carcassonne, où habite Mosse...

  L'erreur du 5 juillet 2005, un mercredi, jour de Mercure, devenu vendredi, jour de Vénus, me rappelle la 8e nouvelle des Huit coups de l'horloge, Au dieu Mercure, un recueil qui semble basé sur le nombre 8. C'est grâce à Mercure que Lupin accède à l'autel de Vénus, dans cette dernière nouvelle. Mercure le trickster...

  En avril 2011, Robert Rapilly a posté sur la liste Oulipo ce palindrome phonétique de valeur 888:
Rémi Schulz : haie où l'art
énumère oud et part
frappé doux, rémunère
à l'ouest loup chimère.
  J'avais noté que son poème avait 24 pieds, 3 fois 8, et 72 lettres, 3 fois 24.
  Je remarque aujourd'hui que mon nom induit presque inévitablement les mots "loup chimère", précédés d'un mot finissant par ST. St-Loup, ST LUPA...
  La créature éveillée par le rituel du sépulcre ressemble à un loup,
La bête avait la taille d’un loup ou d’un sanglier. Elle semblait avancer par bonds saccadés. Elle distinguait maintenant des pattes difformes, obscènes, dont la peau fendillée était semblable à du cuir. (chapitre 99)
mais ce n'est pas une bête connue, c'est plutôt une chimère...

  La bête diabolique a néanmoins la délicatesse de tuer d'abord les méchants, en 2007 comme en 1897, où le méchant se nomme Victor Constant. Je me demande si Mosse n'a pas joué ici avec Constantin et Coustaussa, Victor pouvant faire allusion à l'empereur victorieux, grâce à la croix, In hoc signo vinces. Mosse ne semble guère apprécier le catholicisme romain, et évoque dans ses romans les abominations commises pendant les persécutions des cathares, puis des protestants.
  Mosse utilise l'affaire de Rennes-le-Château, en imaginant que ses bizarreries aient été liées au sépulcre. Il en va ainsi du fameux bénitier portant la formule légèrement modifiée de Constantin, Par ce signe tu le vaincras. La formule compte alors 22 lettres, ce qui n'a pas manqué d'être rapproché des 22 arcanes majeurs, ce que reprend Mosse.
  Elle utilise aussi le réel assassinat du curé de Coustaussa, jamais élucidé, dans la nuit de Halloween 1897. C'est ici Victor Constant qui en serait l'instigateur, laissant sur les lieux des indices accusant Léonie. Je rappelle que Léo Authié, le principal méchant de Citadelles, meurt aussi à Coustaussa, dans des circonstances également fantasmagoriques. La formule de Constantin est aussi citée dans ce roman.
  L'indice principal dans l'assassinat réel de l'abbé Gélis était l'inscription Viva Angelina...

  Viva Angelini ! Ayant abandonné les crops depuis de nombreuses années, j'ai exploré les sites dédiés pour voir notamment si d'autres crops concernaient Oliver's Castle. Oui, il y en a eu au moins un nouveau le 24 avril 2017:
 

    Un commentateur le voit se superposer à un crop du 15 avril 2007, ce qui donnerait ceci,
 

mais, si le diamètre des deux figures semble bien identique, sur 5 largeurs délimitées par les lignes de culture (soit 60 m), ces lignes sont décalées en 2007 et 2017. Le commentateur utilise dans ses élucubrations le tracé supposé de l'ancien château.
  Je remarque que les tracés se superposeraient également, partiellement, à celui du crop de 2008, plus petit.

  J'ai été abasourdi de découvrir qu'un crop était apparu le 21 juin 2023 en France, à Saint-Babel, près d'Issoire! Son tracé n'est hélas guère évocateur, et un des commentateurs le voit d'origine évidemment humaine.
  Je suis surtout surpris de découvrir l'existence d'une commune nommée Saint-Babel, après avoir appris celle d'un lieu-dit Babil en Gironde, non loin de Cessac (Babil est le nom actuel de l'antique Babylone). Le nom vient de Saint Babylas.
  La commune était dominée par un château, dont il ne reste qu'une tour:
 

  Je me suis encore demandé s'il y avait eu un crop le 6 juillet 2010. Oui, mais il ne devait pas être encore enregistré lors de mon billet de ce jour, sinon je n'aurais pas manqué de souligner sa structure hexagonale.
 

  A noter que la figure suggère un empilement en 3 dimensions de 27 hexagones; 27 petits cercles sont inscrits dans le grand cercle du crop du 24 avril 2017 à Oliver's Castle.

  A propos d'Oliver, l'héroïne du narratif en 2005 de Labyrinthe vient de rompre avec un Oliver.

Note du 27/10: Hier à Manosque découvert qu'un nouveau Giacometti-Ravenne était sorti, Le livre des merveilles, autre aventure de Tristan Marcas. Il est "invité" au Wewelsburg où Himmler lui confie la mission de trouver un codex écrit par la sorcière Alice Kyteler au début du 13e siècle.
Tristan trouve le codex qui a effectivement un pouvoir magique, et est utilisé le 1er novembre 44, juste après la nuit de Halloween, et pourrait retourner le sort de la guerre, mais Tristan parvient à interrompre le rituel, aidé par un allié de circonstance, le flic Vogel ("oiseau").
Crowley et son tarot interviennent dans l'affaire, avec l'arcane XI, reproduit chapitre 5, la femme au lion qui dans le tarot usuel est la Force, mais dans le tarot de Thot Lust, la Luxure.
Divers échos avec la trilogie de Mosse, Alice, inquisition, tarot, Halloween, codex, 1944.
Mon titre Hexcentricités était lié à l'allemand Hexen, "sorcières".
Le roman place ceci dans la bouche de Goebbels (page 104):
Je suis allé une seule fois au Wewelsburg. Un décor de film digne des studios de Babelsberg.
J'avais songé à ce jeu.
Je rappelle que Giacometti-Ravenne ont utilisé des lettres en italiques pour coder des messages dans leurs premiers romans, et qu'ils ont préfacé le livre de Doumergue où j'ai trouvé le message codé dans le chapitre 8113.
Je trouve leurs récents livres attristants, mais ai néanmoins trouvé une jolie coïncidence dans leur 669 en 2022.
Je déplorais de n'avoir rien en rapport avec le rang de ce 432e billet, et Le livre des merveilles a 432 pages (après coup, je pense que 6/7/5 devient à l'américaine 7/6/5).