Sri Lanka, ex-Ceylan, ex-Serendip, ex-Taprobane...
Comme dit dans le dernier billet, j'ai réagi en lisant la lettre du 1er février 45 de Jung à Kristine Mann, où il ouvre le récit de ses visions de 44 par :
J'avais pourtant lu à peu près la même chose dans le récit de Ma Vie...:
LE PONT
D'ADAM
ou
PONT
DE RAMA
ou
RAMAR
SETHU
entre
DECCAN
et
CEYLAN
Je n'étais pas du tout conscient de ça lorsque j'ai donné sur mon billet Léviathans à gogo cette image du pont d'Adam, presqu'isthme entre Inde et Ceylan.
Cette image n'avait rien d'indispensable à mon propos, mais j'avais été séduit lors de mes recherches par ses couleurs, et par cette curiosité naturelle de près de 100 km de long, le pont d'Adam. Après lecture de la lettre à Mann, je trouve que, sur la photo satellite ci-dessus de la NASA, Ceylan ressemble bien à "une opale étincelante dans la mer bleue et profonde", la photo ci-contre n'étant pas mal non plus, et que Jung a peut-être été le premier à décrire, sinon à voir, ce joyau.
Le Pont d'Adam... Adam en hébreu signifie "homme", comme Mann en allemand, et l'un des éléments du Pont, le plus proche de Ceylan, est l'île de Mannar (mais cet Adam est en fait un Adham, personnage historique de Ceylan).
Dans le roman de Boris Akounine, c'est précisément en passant à droite de l'île de Mannar, au lieu d'emprunter l'un des chenaux navigables à gauche, que Charles Reynier, le second du Léviathan, entend naufrager le paquebot dans les premières heures du 19 avril 1878, vendredi saint. Il a pris la place du capitaine Joshua Cliff à Bombay le 16, mardi saint, par un subterfuge aux graves conséquences : bouleversé par un faux télégramme lui annonçant un accident survenu à sa fille, Joshua est hospitalisé après une attaque cérébrale, et Charles prend le commandement du Léviathan.
66 ans après cet échange imaginé entre deux marins, un réel échange se produit dans les destinées de deux médecins, toujours un mardi saint, le 4/4/44 : un autre Charles, Carl Gustav, se lève tandis que celui qui l'a sauvé, Theodor au nom théophore ("don de Dieu") comme Joshua ("Dieu sauve"), se couche pour ne plus se relever.
Les destins de Charles et Carl Gustav divergent nettement ensuite, puisque Charles ne survit que trois jours; Akounine ne révélant pas ce qu'il est advenu de Joshua, je peux imaginer qu'après un coma pendant lequel une NDE a expédié son corps astral au-dessus de Bollingen, où Charles lui a communiqué qu'il n'était pas encore temps de mourir, Joshua a miraculeusement guéri au moment exact de la mort de Charles, le vendredi saint.
Ce qui se passe explicitement ce vendredi saint 19 avril se suffit à soi-même.
Charles Reynier meurt, assassiné par le commissaire Gustave Gauche, après l'échec de sa tentative de couler le Léviathan.
Gustave meurt à son tour, tué de quatre coups de pistolet par la jeune Suissesse, alors que ...
Une fin morale aurait été la mort à son tour de la Junge Schweizerin, mais Akounine a choisi de faire survivre la criminelle à un terrible accident, qui pourrait éveiller une veine interprétative : alors qu'elle semble maîtresse de la situation, une violente vague fait s'abattre sur son crâne une colossale reproduction de Big Ben en chêne...
Alors, Poséïdon qui s'en mêle, et Chronos qui vient contrecarrer son action ? Ou encore la revanche de Joshua car Big Ben doit son nom à un Benjamin, où ben est "fils" en hébreu, et le Fils sui importe le plus à la chrétienté est assurément Jésus/Joshua. Parallèlement les morts de Charles et Gustave pourraient signifier la résolution des antagonismes chez Jung (dont les deux prénoms semblent si problématiques que les anglo-saxons ne reconnaissent que "Carl Jung"), et la survie de la jeune Suissesse et de l'enfant qu'elle porte marquerait l'aboutissement du processus d'indivduation de Jung, libéré de ses scories et porteur de l'oeuvre essentielle du dernier cinquième de sa vie.
Dans le 5e chapitre de cette dernière partie de Léviathan (construit je le rappelle en cinq courants narratifs), le narrateur, amoureux de Renata et se refusant à accepter sa duplicité, constate néanmoins sa trouble identité, puisqu'elle a admis être Marie Sanfon, et qu'elle est encore Mme Reynier, puisqu'elle a épousé secrètement Charles Reynier, sinon Mme Bagdassar, puisque ce serait le vrai nom de Reynier... Une autre quaternité...
Sanfon... Je rappelle le "brouillard sans fond", bodenlosen Nebel, opposé par Jung à la vraie "vie", Leben, dans sa lettre à Kristine Mann relatant son expérience de 44. Les opposés Nebel-Leben forment un palindrome, et j'ai déjà remarqué diverses formes de renversement dans mon cheminement parti du 4/4/44, notamment pour ce qui concerne Léviathan :
- le nom REYNIER, presque palindrome de lettres.
- l'ambigramme suissesse-assassins, suggéré par l'épisode. J'ai procédé au montage ci-contre parce qu'un châle formant un triangle isocèle recèle la cache du trésor du rajah, et que Marie Sanfon a monté en Suisse une escroquerie portant sur une "étroite bande de terrain" achetée à un certain Möbius.
- un nom local du Pont d'Adam est RAMAR Sethu, Pont de Rama, parce qu'une tradition rapportée dans le Ramayana attribue son origine au dieu Rama.
- Adam ne peut manquer d'évoquer EVE, la première pécheresse opposée par la tradition chrétienne à Marie.
N'imaginant guère Boris Akounine avoir eu Jung à l'esprit en écrivant son roman, j'estime que les multiples échos jungiens de son récit en sont d'autant plus révélateurs (mais de quoi, that is the question ?)
Mon érudit ami Philippe Kerbellec m'a dit que le premier nom du Great Eastern, longtemps plus grand paquebot du monde, avait été le Leviathan.
Effectivement, et ceci rouvre la piste Verne envisagée pour d'autres raisons, car son roman Une ville flottante (18) concerne le Great Eastern.
Le Leviathan-Great Eastern a connu une histoire aussi mouvementée que celle du Vaterland-Leviathan. Ce Leviathan a d'abord été conçu pour assurer une ligne régulière entre l'Angleterre et Ceylan (tiens !), puis racheté avant son lancement par une autre compagnie pour une exploitation sur l'Atlantique nord, mais la clientèle a été rebutée par sa lenteur et son inconfort.
Il y a eu cependant des voyageurs curieux de naviguer sur ce géant des mers, et parmi eux Jules Verne qui a effectué en 1867 la traversée de Liverpool à New York, du 26 mars au 9 avril, et qui l'a contée dans ce roman plutôt fade, malgré l'addition de quelques péripéties imaginaires.
La relecture (possible en ligne ici) m'inspire quelques commentaires côté Jung-Akounine.
La principale péripétie imaginée par Verne est la présence à bord d'un ami du narrateur, le capitaine Fabian Mac Elwin, neuneu depuis qu'Ellen sa chérie a dû épouser pour raisons familiales le riche Harry Drake. Or Harry Drake est aussi du voyage, avec Ellen qui reste dans sa cabine, ayant perdu la raison... Ceci mène à un duel, la veille de l'arrivée à New York, le 8 avril.
Le narrateur est témoin de son ami Fabian, qui semble résigné à mourir, et puis au cours du duel Ellen surgit, et Harry qui avait l'épée levée pour frapper Fabian désarmé s'immobilise un instant, suffisant pour être foudroyé par un éclair providentiel, et tomber raide mort... Ellen retrouvant son chéri guérit en quelques jours...
Jung a confié à Barbara Hannah que la mort du médecin qui lui avait sauvé la vie était comparable à celle d'Asclepios, foudroyé par Zeus pour avoir ramené des hommes du domaine de la mort.
Le narrateur passe quelques jours en Amérique, puis rentre en Europe avec le Great Eastern appareillant le 16 avril, soit le mardi saint en 1867, comme en 1878, date de l'éviction du capitaine Joshua Cliff du Léviathan, comme en 1889, date où débute Le décorateur, roman sur lequel je reviendrai prochainement. Les dates de Pâques peuvent ainsi revenir à l'identique tous les 11 ans, jusqu'à 4 fois.
Une ville flottante s'achève donc ce mardi saint, et l'autre personnage pittoresque du roman est du voyage de retour aussi, le docteur Dean Pitferge, qui espère un naufrage et professe l'idée que "On ne meurt que parce qu'on occupe une place à laquelle un autre a droit !"
DEAN... Je renvoie à mes divers billets sur ces initiales des jeunes membres du Quintett, complétées par le C de son doyen Charles pour donner 5 notes CGDAE en quinte. Je me borne à ajouter que, selon la même convention, CEYLAN (ou sa forme anglaise Ceylon) correspond aux mêmes notes CEDEAG.
J'ai essayé de limiter ces 5 billets du 12/12 à ce que j'envisageais d'y mettre au début de leur rédaction, l'exploitation de mes investigations parisiennes. Ma recherche ne s'est cependant pas arrêtée là, ce qui est d'ailleurs une raison du retard pris dans leur écriture, et il me reste encore bien des choses à dire, notamment sur les multiples Léviathans.
Une coïncidence parisienne. J'ai été curieux de découvrir la nouvelle Bibliothèque François Truffaut, aux Halles, inaugurée le 5 décembre, et ai attendu son ouverture retardée à la FNAC voisine. Au rayon ésotérisme, mon attention a été attirée par cette couverture, où les lettres hébraïques aux 5 pointes du pentacle satanique sont
לויתן
soit le mot "Léviathan".
Au même moment, une dame tenant en main l'édition Folio de Ma Vie... de Jung est arrivée, demandant à un vendeur si l'édition Témoins éait disponible.
Comme dit dans le dernier billet, j'ai réagi en lisant la lettre du 1er février 45 de Jung à Kristine Mann, où il ouvre le récit de ses visions de 44 par :
Je me trouvais en un point situé exactement au-dessus de la pointe sud de l'Inde qui brillait dans une lumière bleuâtre argentée, et Ceylan reposait telle une opale étincelante dans la mer bleue et profonde.
J'avais pourtant lu à peu près la même chose dans le récit de Ma Vie...:
Je croyais être très haut dans l'espace cosmique. Bien loin au-dessous de moi j'apercevais la sphère terrestre baignée d'une merveilleuse lumière bleue, je voyais la mer d'un bleu profond et les continents. Tout en bas, sous mes pieds, était Ceylan et devant moi s'étendait le subcontinent indien.
LE PONT
D'ADAM
ou
PONT
DE RAMA
ou
RAMAR
SETHU
entre
DECCAN
et
CEYLAN
Je n'étais pas du tout conscient de ça lorsque j'ai donné sur mon billet Léviathans à gogo cette image du pont d'Adam, presqu'isthme entre Inde et Ceylan.
Cette image n'avait rien d'indispensable à mon propos, mais j'avais été séduit lors de mes recherches par ses couleurs, et par cette curiosité naturelle de près de 100 km de long, le pont d'Adam. Après lecture de la lettre à Mann, je trouve que, sur la photo satellite ci-dessus de la NASA, Ceylan ressemble bien à "une opale étincelante dans la mer bleue et profonde", la photo ci-contre n'étant pas mal non plus, et que Jung a peut-être été le premier à décrire, sinon à voir, ce joyau.
Le Pont d'Adam... Adam en hébreu signifie "homme", comme Mann en allemand, et l'un des éléments du Pont, le plus proche de Ceylan, est l'île de Mannar (mais cet Adam est en fait un Adham, personnage historique de Ceylan).
Dans le roman de Boris Akounine, c'est précisément en passant à droite de l'île de Mannar, au lieu d'emprunter l'un des chenaux navigables à gauche, que Charles Reynier, le second du Léviathan, entend naufrager le paquebot dans les premières heures du 19 avril 1878, vendredi saint. Il a pris la place du capitaine Joshua Cliff à Bombay le 16, mardi saint, par un subterfuge aux graves conséquences : bouleversé par un faux télégramme lui annonçant un accident survenu à sa fille, Joshua est hospitalisé après une attaque cérébrale, et Charles prend le commandement du Léviathan.
66 ans après cet échange imaginé entre deux marins, un réel échange se produit dans les destinées de deux médecins, toujours un mardi saint, le 4/4/44 : un autre Charles, Carl Gustav, se lève tandis que celui qui l'a sauvé, Theodor au nom théophore ("don de Dieu") comme Joshua ("Dieu sauve"), se couche pour ne plus se relever.
Les destins de Charles et Carl Gustav divergent nettement ensuite, puisque Charles ne survit que trois jours; Akounine ne révélant pas ce qu'il est advenu de Joshua, je peux imaginer qu'après un coma pendant lequel une NDE a expédié son corps astral au-dessus de Bollingen, où Charles lui a communiqué qu'il n'était pas encore temps de mourir, Joshua a miraculeusement guéri au moment exact de la mort de Charles, le vendredi saint.
Ce qui se passe explicitement ce vendredi saint 19 avril se suffit à soi-même.
Charles Reynier meurt, assassiné par le commissaire Gustave Gauche, après l'échec de sa tentative de couler le Léviathan.
Gustave meurt à son tour, tué de quatre coups de pistolet par la jeune Suissesse, alors que ...
le Léviathan se dirigeait à toute vapeur vers le nord, fendant les flots du détroit de Palk, rendus troubles par la tempête. Au loin la côte de Ceylan dessinait une ligne verte.C'est quelques lignes après cette seule mention de Ceylan dans le roman qu'éclate le premier coup de feu blessant Gustave. La prétendue "jeune Suissesse" lui fracasse le coude droit, le poignet gauche, et le genou droit, pour lui faire avouer où il a caché le plan du trésor dérobé à Charles, avant de l'achever d'une balle dans la tête. 4 balles droite-gauche-bas-haut, on peut penser à une quaternité et, en ce vendredi saint, aux 4 branches de la croix et aux blessures du Christ (la symbolique chrétienne y inclut la couronne d'épines).
Une fin morale aurait été la mort à son tour de la Junge Schweizerin, mais Akounine a choisi de faire survivre la criminelle à un terrible accident, qui pourrait éveiller une veine interprétative : alors qu'elle semble maîtresse de la situation, une violente vague fait s'abattre sur son crâne une colossale reproduction de Big Ben en chêne...
Alors, Poséïdon qui s'en mêle, et Chronos qui vient contrecarrer son action ? Ou encore la revanche de Joshua car Big Ben doit son nom à un Benjamin, où ben est "fils" en hébreu, et le Fils sui importe le plus à la chrétienté est assurément Jésus/Joshua. Parallèlement les morts de Charles et Gustave pourraient signifier la résolution des antagonismes chez Jung (dont les deux prénoms semblent si problématiques que les anglo-saxons ne reconnaissent que "Carl Jung"), et la survie de la jeune Suissesse et de l'enfant qu'elle porte marquerait l'aboutissement du processus d'indivduation de Jung, libéré de ses scories et porteur de l'oeuvre essentielle du dernier cinquième de sa vie.
Dans le 5e chapitre de cette dernière partie de Léviathan (construit je le rappelle en cinq courants narratifs), le narrateur, amoureux de Renata et se refusant à accepter sa duplicité, constate néanmoins sa trouble identité, puisqu'elle a admis être Marie Sanfon, et qu'elle est encore Mme Reynier, puisqu'elle a épousé secrètement Charles Reynier, sinon Mme Bagdassar, puisque ce serait le vrai nom de Reynier... Une autre quaternité...
Sanfon... Je rappelle le "brouillard sans fond", bodenlosen Nebel, opposé par Jung à la vraie "vie", Leben, dans sa lettre à Kristine Mann relatant son expérience de 44. Les opposés Nebel-Leben forment un palindrome, et j'ai déjà remarqué diverses formes de renversement dans mon cheminement parti du 4/4/44, notamment pour ce qui concerne Léviathan :
- le nom REYNIER, presque palindrome de lettres.
- l'ambigramme suissesse-assassins, suggéré par l'épisode. J'ai procédé au montage ci-contre parce qu'un châle formant un triangle isocèle recèle la cache du trésor du rajah, et que Marie Sanfon a monté en Suisse une escroquerie portant sur une "étroite bande de terrain" achetée à un certain Möbius.
- un nom local du Pont d'Adam est RAMAR Sethu, Pont de Rama, parce qu'une tradition rapportée dans le Ramayana attribue son origine au dieu Rama.
- Adam ne peut manquer d'évoquer EVE, la première pécheresse opposée par la tradition chrétienne à Marie.
N'imaginant guère Boris Akounine avoir eu Jung à l'esprit en écrivant son roman, j'estime que les multiples échos jungiens de son récit en sont d'autant plus révélateurs (mais de quoi, that is the question ?)
Mon érudit ami Philippe Kerbellec m'a dit que le premier nom du Great Eastern, longtemps plus grand paquebot du monde, avait été le Leviathan.
Effectivement, et ceci rouvre la piste Verne envisagée pour d'autres raisons, car son roman Une ville flottante (18) concerne le Great Eastern.
Le Leviathan-Great Eastern a connu une histoire aussi mouvementée que celle du Vaterland-Leviathan. Ce Leviathan a d'abord été conçu pour assurer une ligne régulière entre l'Angleterre et Ceylan (tiens !), puis racheté avant son lancement par une autre compagnie pour une exploitation sur l'Atlantique nord, mais la clientèle a été rebutée par sa lenteur et son inconfort.
Il y a eu cependant des voyageurs curieux de naviguer sur ce géant des mers, et parmi eux Jules Verne qui a effectué en 1867 la traversée de Liverpool à New York, du 26 mars au 9 avril, et qui l'a contée dans ce roman plutôt fade, malgré l'addition de quelques péripéties imaginaires.
La relecture (possible en ligne ici) m'inspire quelques commentaires côté Jung-Akounine.
La principale péripétie imaginée par Verne est la présence à bord d'un ami du narrateur, le capitaine Fabian Mac Elwin, neuneu depuis qu'Ellen sa chérie a dû épouser pour raisons familiales le riche Harry Drake. Or Harry Drake est aussi du voyage, avec Ellen qui reste dans sa cabine, ayant perdu la raison... Ceci mène à un duel, la veille de l'arrivée à New York, le 8 avril.
Le narrateur est témoin de son ami Fabian, qui semble résigné à mourir, et puis au cours du duel Ellen surgit, et Harry qui avait l'épée levée pour frapper Fabian désarmé s'immobilise un instant, suffisant pour être foudroyé par un éclair providentiel, et tomber raide mort... Ellen retrouvant son chéri guérit en quelques jours...
Jung a confié à Barbara Hannah que la mort du médecin qui lui avait sauvé la vie était comparable à celle d'Asclepios, foudroyé par Zeus pour avoir ramené des hommes du domaine de la mort.
Le narrateur passe quelques jours en Amérique, puis rentre en Europe avec le Great Eastern appareillant le 16 avril, soit le mardi saint en 1867, comme en 1878, date de l'éviction du capitaine Joshua Cliff du Léviathan, comme en 1889, date où débute Le décorateur, roman sur lequel je reviendrai prochainement. Les dates de Pâques peuvent ainsi revenir à l'identique tous les 11 ans, jusqu'à 4 fois.
Une ville flottante s'achève donc ce mardi saint, et l'autre personnage pittoresque du roman est du voyage de retour aussi, le docteur Dean Pitferge, qui espère un naufrage et professe l'idée que "On ne meurt que parce qu'on occupe une place à laquelle un autre a droit !"
DEAN... Je renvoie à mes divers billets sur ces initiales des jeunes membres du Quintett, complétées par le C de son doyen Charles pour donner 5 notes CGDAE en quinte. Je me borne à ajouter que, selon la même convention, CEYLAN (ou sa forme anglaise Ceylon) correspond aux mêmes notes CEDEAG.
J'ai essayé de limiter ces 5 billets du 12/12 à ce que j'envisageais d'y mettre au début de leur rédaction, l'exploitation de mes investigations parisiennes. Ma recherche ne s'est cependant pas arrêtée là, ce qui est d'ailleurs une raison du retard pris dans leur écriture, et il me reste encore bien des choses à dire, notamment sur les multiples Léviathans.
Une coïncidence parisienne. J'ai été curieux de découvrir la nouvelle Bibliothèque François Truffaut, aux Halles, inaugurée le 5 décembre, et ai attendu son ouverture retardée à la FNAC voisine. Au rayon ésotérisme, mon attention a été attirée par cette couverture, où les lettres hébraïques aux 5 pointes du pentacle satanique sont
לויתן
soit le mot "Léviathan".
Au même moment, une dame tenant en main l'édition Folio de Ma Vie... de Jung est arrivée, demandant à un vendeur si l'édition Témoins éait disponible.