26.7.09

CARL A RLC

à Phil

J'avais prévu de consacrer mon billet anniversaire à mes publications de mai-juin, projet contrarié par l'actualité de mes découvertes du 6 juillet.
Il est intervenu depuis une curiosité qui bouleverse ce que j'avais l'intention de dire, à tel point que je vais devoir limiter à quelques points ce billet anniversaire de la naissance de Carl G. Jung (il aurait 134 ans aujourd'hui).
Il y a donc au départ mon achat en 2003 du n° 34 de Planète, pour son article sur Ernst Fuchs. Parmi le petit lot proposé sur un vide-greniers il y avait les n° 13 et 21, les nombres précédents dans la suite de Fibonacci, que j'ai aussi achetés, à 1 euro pièce je crois, sans me soucier de leur contenu.
Ce contenu a donné lieu peu après à une belle coïncidence, ce dont j'ai témoigné en privé, coïncidence qui a rebondi plus tard, ce dont j'ai témoigné en 2005 sur une liste dont les archives sont consultables.
J'ai évoqué ce cas sur le billet pair à pair, achevé le 25/04.
Et puis ce fut en mai la parution simultanée d'un livre et d'une revue auxquels j'avais contribué, le recueil Rêves de Razès, pour lequel j'avais écrit il y a 3 ans une nouvelle, publié sous le numéro 34 dans la collection Oeil du Sphinx, et le numéro 21 de la revue Fleur de Lune, éditée par l'Association des Amis de Maurice Fourré, où mes amis Béatrice et Bruno avaient décidé d'inclure une partie de Richelieu Indre-et-Loire.
J'ai reçu le même jour, le 25/05, mes exemplaires de ces numéros 21 et 34, et j'ai développé sur mon autre blog ce qui me semblait déjà une fantastique coïncidence, la parution de la nouvelle où j'avais imaginé une stèle correspondant à un rectangle d'or, ce que j'avais quelque peu oublié, au moment où je découvrais en montagne une pierre offrant une face remarquablement rectangulaire, très proche d'un rectangle d'or de 55x89 cm, les nombres de Fibonacci suivant 21 et 34.
Il m'était alors sorti de l'esprit une autre publication de mai, que je voyais depuis plusieurs mois comme une autre belle coïncidence, dont je me promettais de parler ici, et abordée dans le dernier billet. Il s'agit donc de la BLO 13, recueil d'hommages à Jacques Perry-Salkow (ci-contre la 4e de couverture, imitée d'un livre de l'auteur), composé par 21 membres de la liste Oulipo, imprimé à 1 exemplaire et remis à l'intéressé le 22 mai. L'agitation mentale provoquée par les découvertes de la pierre et du panneau 21:13 en mai avait occulté cet événement, malgré mon illustration sur ce billet blogruz des numéros 34-21-13 de Planète, reprise ci-dessus.
Alors que je ne fais plus aucune démarche pour publier quoi que ce soit sur papier, me satisfaisant de pouvoir m'adresser directement à un lectorat idéal à travers mes blogs et site, j'ai donc été publié en mai dans des ouvrages à diffusion plus ou moins restreinte, mais néanmoins des imprimés, portant les numéros 13-21-34, alors que l'affaire des Planète 13-21-34 était redevenue d'actualité fin avril.
Je n'avais rien publié sur papier depuis la BLO 12, imprimée à 4 exemplaires et remise à ses 4 destinataires le 15 juin 2008. Le 9 juin j'ai appris la parution officielle le 16 juin de Teckel n° 4, retardée de près de 3 ans, et actualisant une fantastique coïncidence prévue dès ce temps et détaillée ici, mes contributions totalisant :
- 13 pages dans le n° 1;
- 21 pages dans le n° 2;
- 34 pages dans les n° 2-1;
- 21 pages dans les n° 3-4.

Le recueil Rêves de Razès, OdS 34, est donc paru aux Editions de l'Oeil du Sphinx, dirigées par Philippe Marlin, Phil pour ses proches. Je fais partie depuis 7 ans de la liste qu'il anime, Serpent Rouge (c'est en fait Richard Nolane, chargé de la réalisation du recueil, qui avait décidé de publier ma nouvelle).
Le matin du 19 juillet, j'ai appris par hasard que le vrai nom de Phil était Philippe Miécret. Peut-être en avais-je été informé précédemment, ce que j'aurais alors vite oublié, comme je n'aurais vraisemblablement pas gardé longtemps ces deux syllabes en mémoire, mais quelques heures plus tard elles étaient encore accessibles, pour une improbable rencontre.
Car ce même 19 juillet, il me vint une idée liée au thème Babel, mot de valeur 34 en hébreu. J'avais illustré mon premier billet sur Babel du célèbre tableau de Fuchs, Moïse et le buisson ardent, où apparaît une ruine rappelant la tour de Babel de Bruegel, et je me suis demandé si ce tableau ne se trouvait pas dans le dossier Fuchs du Planète n° 34, dont la couverture est dans des tons voisins... Eh bien non, alors j'ai erré parmi les autres rubriques, sans déclic notable, jusqu'à ce que j'arrive à la dernière page, donnant les noms de 100 lecteurs ayant gagné un abonnement gratuit...
J'y ai repéré le 11e nom, Philippe Miecre. Une rapide interrogation de la toile m'apprit que Miecre ne semblait pas un nom valide, aussi j'envoyai un mèl à Phil, lui demandant si par hasard... Il répondit quelques instants plus tard qu'il avait effectivement été ce 11e bénéficiaire...
La coïncidence immédiate est remarquable. J'ai vu un lien entre l'OdS n° 34 publié par Philippe Miécret et Planète n° 34, et voici que son nom était présent dans ce Planète, pour une circonstance triviale.
Les à-côtés ne sont pas moins ébouriffants. Il y a ainsi une double faute sur son nom, Miécret devenu Miecre , à la dernière page du Planète 34, or il y a une double faute sur mon nom à la dernière page de l'OdS 34, le sommaire (cliquer pour agrandir), où mon nom Rémi Schulz, correctement orthographié en tête de ma nouvelle, est ici Remi Schultz. L'accent grave sur le e a disparu, comme celui de Miécret, et le t oublié en 67 semble être demeuré pendant 42 ans dans les limbes (ou dans quelque autre hyperespace puisque le Vatican a renoncé à ce concept) avant de se rematérialiser dans mon patronyme (il est vrai que je suis plutôt habitué à cette erreur).

Je me souviens parfaitement avoir lu ce Planète 34 en ce temps-là, peut-être pas en mai-juin où j'étais censé réviser mon bac. Mon frère aîné et ses amis s'échangeaient des numéros de la revue, et j'y dévorais les articles sur les phénomènes mystérieux.
C'est justement en 1967 qu'est survenu l'événement qui nous réunirait plus tard, Phil et moi, la parution en novembre de L'or de Rennes, livre signé Gérard de Sède donnant de formidables perspectives à une petite énigme, les ressources du curé de Rennes-le-Château (RLC pour les familiers de l'affaire) qui a mené au début du 20e siècle un train de vie royal dans sa pauvre paroisse de l'Aude (11e des 100 départements français).
Il est depuis paru des centaines d'ouvrages sur RLC, explorant les pistes ouvertes par L'or de Rennes ou d'autres, bien qu'il soit assez rapidement apparu que ce livre était une manipulation, dont le principal instigateur était le sulfureux Pierre Plantard, lequel avait forgé toute une série de faux documents, dans le probable but d'accréditer ses prétentions au trône de France...
Enfin je ne vais pas exposer ici toute l'affaire, dont un petit détail a été révélé récemment, le contrat d'édition qui accordait 65% des droits de L'or de Rennes à Plantard. Je me suis demandé en écrivant ce billet quelle était la date exacte du contrat, peut-être vers mai-juin 67 ? Non, c'était le 13 janvier 67, mais la curiosité est que je trouve cette info dans le blog de Phil, dans les archives janvier-2009. En "feuilletant" ce dossier, j'ai la surprise d'y trouver la couverture du Planète n° 21, le 11 janvier, probablement parce que Phil y signale l'émission Mauvais genres du samedi suivant, à 21 heures.
L'image ci-contre est extraite du film 21, vu ces jours-ci, où des surdoués en calcul arnaquent le casino Planet Hollywood.
Je connais Phil essentiellement par la liste Serpent Rouge, où je me sens très proche de son point de vue sur RLC. Ce qui suit n'engageant que moi, je m'intéresse à cette affaire parce que, malgré l'évidente arnaque à son origine, il subsiste de multiples curiosités que j'estime apparentées à la synchronicité jungienne.
J'essaierai d'y revenir ultérieurement, préférant pour l'heure m'en tenir aux faits. Je n'ai eu en 7 ans que 2 ou 3 occasions d'échanger des mèls privés avec Phil, essentiellement à l'occasion de mes rares passages à Paris, pour tenter de nous rencontrer, ce qui arriva à une unique occasion le 1er septembre 2006, où Phil m'invita à une sympathique réunion de membres de l'OdS. Il nous présenta le dernier livre édité par l'OdS, tout frais sorti de chez l'imprimeur, la thèse de Clotilde Cornut sur Planète, composé selon la maquette de la revue... Le n° 21 de Politica Hermetica a donné le compte-rendu le plus complet de ce livre.

La revue a quelque peu évolué au cours de ses 8 années d'existence, de 61 à 68, des numéros 1 à 40, et il semble que mes 13-21-34 témoignent des étapes de cette évolution, semble-t-il marquée par la quaternité. Avant l'achat de 13-21-34 en 2003, j'avais ici les numéros 2 et 18, dont je ne peux assurer la provenance. Toujours est-il que :
- 2 et 13 ont 160 pages; le n° 2 est imprimé uniquement en NB, quelques illustrations couleur égaient le n° 13.
- 18 et 21 ont toujours 160 pages, plus d'illustrations couleur, et il y apparaît le cahier final imprimé sur papier jaune, Le journal de Planète, sur 32 pages foliotées de 129 à 160, soit un 5e de la revue.
- le n° 34 a 200 pages, un 5e de plus en théorie que les 160 pages précédentes, mais 8 pages sont de purs encarts publicitaires, et le foliotage prend en compte la couverture, si bien que la dernière page, où apparaît "Philippe Miecre", porte le numéro 202. Ce serait la 34e page du journal de Planète, mais le cahier jaune est en fait toujours composé de 32 pages, avec un encart publicitaire au milieu.

Ces 4 Planète de 160 pages et le 5e de 200 pages m'évoquent immédiatement les 5 albums de Quintett, en 64 et 80 pages, sujet du second billet de Quaternité, mais CG Jung est plus directement présent dans Planète que le psy "Vieux CG" de Quintett, et notamment dans le n° 34, avec en page 16 une pub pour un nouveau volume de la collection Présence Planète, Celui qui naît, de Jean-Charles Pichon, introduite par cette citation de Jung :
Si l'inconscient pouvait être personnifié,
ce serait un rêveur de rêves séculaires
et, grâce à son expérience démesurée,
un oracle aux pronostics incomparables.
Je connais très bien cette citation de L'homme à la découverte de son âme, extraite d'un passage d'un lyrisme rare chez Jung, passage qui m'avait tant marqué que je l'avais cité intégralement dans le premier texte que j'ai proposé à des éditeurs, en 1983, un roman de SF intitulé 2048, fortement inspiré par un autre Phil, Philip K. Dick (les éditeurs n'en ont pas voulu).

Miécret est aussi le nom d'une commune des Ardennes belges, proche de Sedan où est né Phil. L'étymologie le fait dériver de Mercurius, nom latin du dieu Mercure, Hermès en grec. Ce messager des dieux est bienvenu. Il est aussi le dieu des voleurs, et le 19 juillet de ma découverte dans Planète 34 est la Saint Arsène, évoquant le prince des voleurs. J'indiquais dans la première approche de ma découverte de la relation sur les 5 fois 6272 jours de le vie de Jung que je connaissais déjà ce nombre 6272, m'évoquant immédiatement Arsène Lupin.
Le dossier Fuchs de Planète 34 donne en double page (36-37) l'illustration L'esprit d'Hermès (Der Geist des Merkur).
Jung a consacré de nombreuses pages au dieu Mercure, le trickster, ainsi qu'au mercure alchimique.
Et il y a aussi la Planète...

Le 19 juillet est encore le 200e jour de l'année. Je rappelle que c'est à la 200e page de Planète 34 qu'apparaît Philippe Miecre, page foliotée 202 en comptabilisant la couverture, ce qui n'était pas le cas dans les précédentes maquettes de la revue.
Si les éditions de l'OdS avaient usé du même artifice, la page 205 où apparaît Remi Schultz serait foliotée 207, et le 207e jour de l'année est le 26 juillet, l'anniversaire de Jung.

Je voulais éviter de trop partir dans la numérologie, difficile gageure puisque le départ de cette affaire est purement numérologique, et que ses développements les plus remarquables, pour moi du moins, sont encore numérologiques. Je ne sais cependant que trop que ces aspects ne sont pas accessibles à tous, d'autant que leur pleine appréciation demandera l'assimilation des multiples pages indiquées par les renvois hypertexte, sans préjuger de ce qui reste à venir.
Je ne peux cependant me résigner à omettre un point essentiel. Le T qui est passé du mercurien Miécret-Marlin au "grand" Schulz (en allemand "maire", issu du latin major) est la 20e lettre de notre alphabet, or j'ai découvert ceci entre le 6 juillet, mon anniversaire, et le 26, celui de Jung 20 jours plus tard, alors que mon intuition des 4/5es de la vie de Jung avait été précédée d'une réminiscence d'un roman de Morris West lu 25 ans plus tôt : la naissance de Jung y était datée du 6 juillet :

Comme le disait un autre Phil (Dick), chacun de nous vit dans son propre monde, bien distinct du monde partagé par tous, et pourtant tous ces mondes coexistent en une unique "réalité", l'unus mundus des alchimistes et de Jung, peut-être, ce concept se situant largement au-delà de la logique usuelle.
Seule une approche de ce type permet, à mon sens, d'appéhender la multiplicité des irruptions, dans le monde partagé par tous, des fantasmes propres à chacun. Ainsi je me permets de présumer que tous ceux qui auront en main les Planète et OdS 34 y trouveront en dernière page les mêmes coquilles que j'ai relevées. Si la plupart n'y verront que trivialités d'un total inintérêt, ceux qui tenteront d'aborder mon monde privé découvriront que les trivialités de ce type correspondent exactement à mes obsessions intimes, si exactement d'ailleurs que je prévois encore beaucoup de travail pour en explorer toutes les résonances.

Si un "phil rouge" passe par RLC, la date du 26 juillet y est déjà apparue en 2004 où, suite à une info passée par Phil sur Serpent Rouge le 25, j'ai acheté le lendemain une revue sur RLC qui m'a fait écrire ma première étude sur RLC. Un complément à cette étude fait intervenir un roman de Phil Dick, où il apparaît lui-même en tant que personnage, auteur de SF détenu secrètement par un gouvernement fasciste, un red Phil en quelque sorte, tandis qu'un fantoche continue à écrire des romans signés Dick, ne contenant plus aucune idée subversive...

Ma nouvelle de Rêves de Razès était essentiellement ludique, fondée sur l'anagramme (L'enchanté réseau = Rennes-le-Château), un art auquel Jung s'est lui-même adonné, pour signer Nahtriheccunde Gahinneverahtunin Zehgessurklach Zunnus ses Sept sermons aux morts (selon Aniela Jaffé : Carl Gustav Iung, in Kuesnach, Iahr neunzehnhundertsechzehn). Un blog créé ce mois donne une autre interprétation, Youtube propose sous ce nom un curieux document.
Le titre de ce message est plus qu'une anagramme, ARLC constituant ce qu'on appelle une permutation circulaire des 4 lettres CARL (le C initial est passé à la fin).

6.7.09

hexcentricités

C'est aujourd'hui mon 59e anniversaire, et je comptais à cette occasion donner quelques renseignements sur le modeste fondateur du blog Quaternité.
J'habite une maison à 4 niveaux sise 4 rue des Fenils, dans un village du 04 (Alpes-de-Haute-Provence) situé sur le 44e parallèle...
Nous étions 4 quand nous avons acheté la maison en 1984... Depuis les enfants ont grandi et volé de leurs propres ailes, mais pas trop loin de Mézel, fidèles au 04.
Il se passe parfois d'étranges choses aux environs de Mézel, notamment en mai la découverte en montagne, hors des chemins, de cette pierre présentant une face remarquablement rectangulaire, en fait aussi proche que possible d'un rectangle d'or. Ceci a coïncidé avec la parution d'un recueil de nouvelles auquel j'avais participé, ce qui m'a rappelé que ma nouvelle, écrite 3 ans plus tôt, avait précisément pour point de départ la découverte d'une stèle correspondant à un rectangle d'or (voir les détails sur mon autre blog).
Le 22 mai, le jour où j'appris la parution de ce recueil, paraissait officiellement la BLO13, ou 13e volume de la Bibliothèque de la Liste Oulipo, qui honore de jeux de langage divers un membre de cette liste, à ne pas confondre avec l'Oulipo tout court (dont certains membres sont cependant sur la liste). Cette BLO 13 fut décidée fin janvier pour célébrer les 50 ans de Jacques Perry-Salkow (auteur de deux recueils d'anagrammes au Seuil).
L'événement coïncida exactement avec ma découverte de l'Etoile de Babel, Sceau de Salomon obtenu en superposant les deux châteaux triangulaires de Wewel et Sisak, dont les consonnes WWL-SSK peuvent correspondre au jeu hébreu entre BBL et SSK, sa forme atbash utilisée dans le livre de Jérémie.
Je m'émerveillai alors de cette résonance avec mes préoccupations, SaLKoW possédant le même jeu de consonnes que les châteaux en cause, et il fut par ailleurs décidé que le recueil, imprimé à un unique exemplaire, lui serait remis à l'occasion d'un événement littéraire auquel il participerait, la manifestation Retour de Babel le 22 mai à Lille...
Il se trouvait encore qu'un des contributeurs de cette BLO13 fût un autre Jérémie, Jérémie Piscicelli, inventeur de la contrainte de l'astérie (ici l'une de ses créations), et que Salkow habitât un immeuble nommé L'Etoile Bleue, à Tours...
J'empruntai donc l'idée de Jérémie pour composer cette étoile palindrome, où apparaissent (par un hasard un peu aidé) les lettres de BABEL. On peut voir ici ma contribution complète, et l'ensemble du recueil (10 Mo), avec notamment des astéries de Jérémie.

Je comptais développer dans ce billet les aspects jungiens des coïncidences liées à mes 4 publications de mai-juin, les autre aspects étant étudiés sur mon autre blog, et puis l'actualité m'a en quelque sorte imposé d'aborder un domaine fortement controversé, où je me proclame d'emblée au premier rang des sceptiques.
Je n'ai jamais pris au sérieux les crop circles, ou agroglyphes, disons les crops pour simplifier. Il s'agissait d'abord de simples cercles d'épis couchés, au début de l'affaire en 1980, qui ont pu suggérer la piste d'une formation naturelle, ou celle de traces d'atterrissages d'OVNIs. Puis les motifs se sont compliqués, écartant en principe ces hypothèses, et l'affaire aurait pu perdre tout intérêt "paranormal" avec la démonstration que les crops les plus compliqués pouvaient aisément être réalisés en quelques heures par deux personnes.
Ce n'a pas été le cas, et le phénomène donne toujours lieu à des hypothèses fantastiques, parfois relayées par des médias "sérieux". Je ne me hasarderai pas à discuter de l'éventuelle authenticité du phénomène, ne m'intéressant qu'à quelques coïncidences récentes n'impliquant que son aspect incontestable, l'apparition de mandalas dans les champs.
Je me suis inscrit après mes découvertes jungiennes au forum Unus Mundus, où j'ai été surpris de découvrir qu'on s'y intéressait aux crops, notamment son fondateur Remo Roth qui n'a rien d'un naïf. Je ne discuterai pas non plus des opinions des membres du forum, et j'en viens au premier fait important, un message du 13 juin où la canadienne Kristin transmettait des photos d'un crop apparu la veille en Angleterre. Elle y évoquait la symbolique babylonienne et le Sceau de Salomon, illustré de cette splendide animation (qui selon les navigateurs ne sera peut-être pas animée), ce qui m'inspira une réponse où je présentais mon Etoile de Babel. Je pensais évidemment aussi à l'Etoile Bleue vue plus haut.

Le facteur déclenchant survint le 5 juillet. Je ne sais plus comment, en tout cas pas en enquêtant sur les crops qui ne me passionnent pas, j'appris qu'un certain Gerald Hawkins, astronome retraité, avait découvert en étudiant les motifs des premiers crops 4 nouveaux théorèmes, inconnus jusqu'alors de la géométrie euclidienne, assurait-il.
Il aurait également découvert que ses 4 théorèmes étaient des cas particuliers d'un 5e théorème, ce qu'il publia dans une revue scientifique, sans toutefois révéler ce que serait ce 5e théorème, défiant les lecteurs de le découvrir à leur tour. Aucun n'y parvint, sinon les auteurs des crops, car il apparut ensuite un crop qui dénotait selon Hawkins la connaissance de son 5e théorème caché...
En fait ces "théorèmes inconnus" témoignent surtout d'une certaine naïveté de Hawkins. L'affaire est abordée avec ironie ici, et bien moins charitablement .
Avant cela, j'étais tombé sur cette page favorable évoquant en appui au 4e théorème de Hawkins un crop à symétrie sénaire (6, comme le Sceau de Salomon) en 1996 à Oliver's Castle. De fait, la formation presque instantanée de ce crop, filmée par un vidéaste amateur "par hasard" sur les lieux au moment adéquat, s'est avérée ensuite être une supercherie, dénoncée par la plupart des cropophiles, mais ce n'est pas l'authenticité des crops qui m'importe.
J'ai remarqué le nom du lieu, OLIVER, car il s'agit d'un ensemble de lettres très particulier, équivalent dans notre alphabet au jeu BBL-SSK dans l'alphabet hébreu. On constatera ci-dessous que les lettres E-I-L dans la première moitié de l'alphabet correspondent aux lettres V-R-O dans la seconde moitié, notée de droite à gauche :
A B C D E F G H I J K L M
Z Y X W V U T S R Q P O N
Mes préoccupations oulipiennes me rendent particulièrement réceptif à ces jeux alphabétiques, et le hasard a voulu qu'il soit question dans un article de Teckel 4, écrit il y a 3 ans et publié le mois précédent (mon actualité éditoriale de mai-juin a décidément été dense), de cette particularité des lettres IVRE, initiales dans un roman de 4 victimes assassinées aux 4 coins de la ville de Villers. Je remarquais qu'à cette symétrie du carré, explicite dans le roman, répond une symétrie alphabétique puisque sur l'alphabet écrit en 2 lignes comme ci-dessus, les lettres IVRE offrent une symétrie aussi bien verticale qu'horizontale. Et IVRE se réarrange en VIER, "quatre" en allemand ou néerlandais, seconde langue de l'auteur, le bruxellois Benoît Peeters.
La dernière victime est aussi l'assassin présumé, le bibliothécaire Lessing, trouvé mort dans la Bibliothèque de Villers, au centre du carré IVRE, avec un mystérieux billet : "En lui l'Alpha et l'Oméga". Il faut en déduire que ce L final doit en fait être initial, pour former le mot LIVRE, désignant le véritable coupable.

Oliver's Castle (où il n'y a plus trace de château) est une haute colline prisée par les faiseurs de crops, permettant d'apprécier leurs créations.
Sur ce site, permettant divers types de recherches, j'ai pu voir les 7 crops apparus à Oliver's Castle et apprendre ainsi que le premier d'entre eux était un groupe de 3 cercles reliés par 3 chemins, découvert le matin du 24 juillet 1992 (ste Kristin). Cette figure est très proche du plan du château de Sisak, presque parfait triangle équilatéral.

Sur cette page Communication subconsciente avec les crops, on apprend que la veille de la formation du crop un groupe de cropologues s'était réuni dans le Wiltshire, haut lieu du phénomène, et avait réfléchi sur une forme idéale, parvenant à un motif de trois cercles dont les centres seraient réunis par un triangle équilatéral. Le groupe se serait concentré sur cette image qui est donc apparue le lendemain à quelques miles de là, au matin du 24 juillet. Je rappelle que nul n'est obligé de croire ce récit, je ne demande que d'accepter son existence; à ce que je comprends, les pages du site sont des extraits d'un livre de Freddy Silva, Secrets in the Fields (2002).
Et ce n'est pas fini, car la même page avance qu'un gentleman de New York aurait rêvé le 28 juin qu'il apparaîtrait le 23 juillet en Angleterre un crop montrant 3 cercles égaux réunis par 3 chemins formant un triangle équilatéral, presque exactement le motif découvert à Oliver le matin du 24 (les cercles n'y sont pas rigoureusement égaux).

Sur le site précité, permettant de visualiser année par année les motifs des milliers de crops recensés, j'ai découvert que le crop du 24 juillet 92 n'était pas le premier "Sisak's Castle".
Le premier motif apparenté a été découvert le 28 juin 92 à Patcham dans le Sussex. Je ne peux que remarquer que la date est la même que celle du rêve du "gentleman de New York". Si le motif est fortement dissymétrique, il se rapproche du "Wewel's Castle", dont la tour nord est bien plus large que les deux autres tours, et dont le triangle est fort voisin.
Il est extrêmement curieux que deux crops répondant au motif cherché soient apparus début juillet en Allemagne, peut-être le même jour.
Celui-ci est répertorié "début juillet" à Harsewinkel, en Westphalie (à 50 km de Wewelsburg). C'est un triangle isocèle et non équilatéral.
L'autre est apparu le 2 juillet à Lichtenstein, dans le Bade-Wurtemberg. Le motif est ici reporté parfaitement équilatéral, avec les cercles aux sommets égaux, ce qui n'était pas tout à fait le cas à Oliver's Castle. A remarquer qu'il existe un château fameux à Lichtenstein.
J'ai reporté sur une carte Google Earth les emplacements de Sisak, Wewel, Harse(winkel), Licht(enstein), et Oliver (Castle), ce qui mène à ces tracés (cliquer pour agrandir) :Je n'en déduis rien, je me borne à constater que:
- l'alignement Sisak-Wewel passe à environ 5 km du centre de Harsewinkel (je suppose que le crop en était quelque peu distant, mais je n'ai pu trouver d'infos sur sa localisation exacte);
- l'alignement Sisak-Oliver passe à environ 12 km du centre de Lichtenberg (même remarque que ci-dessus).
J'ai fait figurer aussi le Sceau de Salomon construit sur Babil-Cessac, en Gironde.

A propos de ce motif de 3 cercles en triangle, apparu en 1992, j'observe qu'il s'agit du principal trait commun qui a caractérisé la vague d'OVNIs de 1989-91 en Belgique, 3 phares blancs en triangle, avec parfois un gyrophare rouge au centre. Des centaines de personnes ont fait des témoignages similaires, et cette photo a fait le tour du monde.
Si une hypothèse raisonnable a été avancée, des essais de l'avion furtif, les esprits enclins à favoriser l'approche paranormale ont été marqués par ce triangle de ronds lumineux, et il n'y a rien d'étonnant à ce qu'il ait influencé les faiseurs de crops, lorsqu'ils ont commencé à compliquer leurs motifs, comme ceux qui tentaient de prévoir de nouveaux motifs de crops.

Je suis conscient que cette approche n'explique pas, même en oubliant ces "prévisions", l'apparition en moins d'un mois des 3 premiers "châteaux de Sisak", des 4 en incluant le triangle imparfait de Patcham. Il faut ensuite attendre 3 ans pour retrouver ce motif à Haugham dans le Lincolnshire, le 31-07-95.
Je précise que ces résultats viennent tous du site signalé plus haut, et que je n'ai pas cherché à les recouper.
Le crop suivant apparaît à Texel, Pays-Bas, le 18-07-97. On change d'orientation, mais je ne sais si les motifs sont reportés selon une orientation constante.
On revient en Angleterre le 31-05-98,, pour ce crop à Curborough (Staffordshire), dont les cercles sont proches du premier théorème de Hawkins (concernant le cas où 3 droites sont chacune tangentes aux 3 cercles).
L'an suivant c'est à Lindera, Pérou, qu'apparaît le 08-03-99 ce triangle, dans l'autre hémisphère (celui dont le motif se rapproche le plus de Sisak).
Le premier triangle du 21e siècle apparaît à Elst, Utrecht, le 26-07-01 (le 126e anniversaire de la naissance de notre cher Carl Gustav Jung).
On passe enfin en Tchéquie pour cet ultime triangle du 10-08-04, découvert à Kutna Hora.

Voilà. Il faudrait peut-être étudier aussi le motif "3 cercles", qui a préexisté au motif "3 cercles reliés", et celui de Wantage (Oxfordshire) le 16-05-92 est encore plus proche de Wewel que Patcham.

J'ai remarqué ce Sceau de Salomon découvert le 02-09-01 à Red Deer, au Canada (Alberta), parce que ses pointes sont soulignées par des petits cercles, et parce que RED DEeR est presque un palindrome, une autre façon de jouer avec les lettres.
Rappels : le mot hébreu trilittère BBL, Bavel, est le palindrome du mot LBB, levav, "coeur";
- Jérémie a désigné Babel par sa correspondance Sesak dans l'alphabet hébreu écrit à rebours;
- je me suis aperçu que les consonnes des châteaux triangulaires Wewel et Sisak calquaient exactement ces noms;
- OLIVER est un des rares mots composé de 3 couples de lettres symétriques dans l'alphabet actuel, comme BBLSSK dans l'alphabet hébreu.
Et donc le premier crop apparu à Oliver's Castle a-t-il été un "château de Sisak", tandis que le 7e et dernier, découvert le 16/08/08, présente une symétrie sénaire dont l'idée de départ est probablement un Sceau de Salomon; au centre apparaît une figure complexe, comme une projection d'un volume à 4 dimensions (ici une magnifique photo).
Le Sceau de Salomon avec cercles aux pointes de Red Deer ("daim rouge") semble un cas unique, et le quasi-palindrome me rappelle que mon acteur fétiche à l'adolescence était Oliver Reed, dont un des premiers grands rôles a été dans Oliver ! de son oncle Carol Reed, adaptation musicale de Oliver Twist, roman que j'ai adoré jeune aussi, au point de le lire en anglais.

Ces jeux m'ont conduit à arranger les lettres OLIVER pour obtenir un mot dont la transformation atbash, ou plutôt AZ-BY dans notre alphabet, donnerait son palindrome (un bel exemple est le mot anglais WIZARD, "sorcier", qui se transforme en DRAZIW). La forme la plus acceptable m'a paru être LIEVRO-ORVEIL.
Le 7 juillet où j'ai imaginé ces mots, une recherche Google m'a appris que Lievro était le nom d'un monstre dans un jeu Nintendo; je lis ici une particularité de ce jeu :
le fantastique "Triangle Story", une idée sublime qui permet au joueur de sélectionner une équipe de trois personnages parmis les 6 cités.
Orveil est un prénom ; le 7/7 les 2 premiers résultats sur des porteurs de ce rare prénom concernaient Orveil Martells et Orveil Young. Je rappelle que c'est l'échange des destins de Jung et Haemmerli le 4/4/44 qui m'a mené, via le marteau hébreu, aux châteaux de Sisak et Wewel.
Le soir de ce 7/7, un membre de la liste Oulipo postait le résultat de son programme de recherches de titres de pages palindromes, sur Wikipédia en français et anglais. L'un des derniers concernait le linguiste américain Revilo P. Oliver, de plus 6e du nom, une tradition familiale imposant ce prénom palindrome à l'aîné Oliver... Autre coïncidence, ce Revilo Oliver VI était né un 7/7 (1908).

Un dernier crop, du 6 juin dernier, 48e anniversaire de la mort de Jung. Un crop italien, à Castelfranco (un autre château), qui ressemble à une illustration du 5e théorème de Hawkins, ceci n'ayant rien d'étonnant en soi car les faiseurs de crops semblent très attentifs aux spéculations sur les crops.
J'ai souligné plus haut la naïveté de ces "théorèmes inédits", qui ne sont que de nouvelles formulations de propriétés bien connues, et qui ne forment même pas un ensemble cohérent. Toutefois les théorèmes 2-3-4 soulignent une curiosité qui n'a rien d'immédiat, qu'on pourrait formuler ainsi :
Soient un triangle équilatéral, un carré et un hexagone régulier inscrits dans un même cercle; si l'aire de ce cercle circonscrit commun est de 4 unités,
- l'aire du cercle inscrit dans le triangle est 1;
- l'aire du cercle inscrit dans le carré est 2;
- l'aire du cercle inscrit dans l'hexagone est 3.

Ceci m'est évocateur, en relation avec le forum Unus Mundus, et ce n'est pas entièrement un hasard. Ma prise en considération des crops est née de l'insistance sur le Sceau de Salomon dans les sujets concernés, insistance découlant de l'intérêt de Remo Roth, fondateur du forum, pour ce symbole de totalité, auquel il a consacré une importante étude débutant ici.
, il juge que la division naturelle du cercle n'est pas la quadrangulation, mais est liée à l'hexagone, obtenu en reportant le rayon du cercle sur sa circonférence. Il faut passer ensuite par le stade intermédiaire du Sceau de Salomon pour diviser le cercle en quadrants, ce qu'il illustre par cette séquence :
Qu'il soit bien clair qu'il s'agit ici de symbolique psychologique, non de pure géométrie où il existerait des façons plus simples de construire une perpendiculaire avec la règle et le compas.
Je suis frappé par le fait que ces trois étapes de construction correspondent aux théorèmes 4-2-3 de Hawkins, étant donné que le cercle inscrit dans le Sceau de Salomon est le même que le cercle inscrit dans le triangle équilatéral.
J'ai repris ci-contre les 3 étapes de Remo Roth, en y incluant la 4e étape implicite, le tracé du carré inscrit dans le cercle de départ, et les 3 cercles inscrits dans les 3 polygones formés. Je trouve fascinant que les 4 couronnes ainsi formées, A-B-C-D (A étant un cercle), aient des aires rigoureusement égales (idéalement du moins, car mon croquis est très imparfait).
Ainsi la démarche logique proposée par Remo Roth pour diviser le cercle en 4 quadrants égaux passe par des étapes permettant de diviser le cercle en 4 couronnes concentriques, chacune d'aire égale à celle d'un de ces quadrants.

Si l'événement du 4/4/44 a magnifié la quaternité, la mort de Jung un 6/6 pourrait-elle être un autre signe ? Faudra-t-il rebaptiser ce blog Hexanité ? et remplacer son logo par cette figure cymatique de Hans Jenny, créée par vibrations sonores comme les figures de Chladni ?
Pour l'heure j'ai hésité à choisir le titre de ce billet, titillé par l'alternative Hexentricités, sachant que l'allemand Hexe (pluriel Hexen) signifie "sorcière", féminin du remarquable wizard anglais vu plus haut.