Hier 22/3 a donc été diffusé aux USA le second épisode de Touch, 1+1=3. Je l'ai vu ce matin, anxieux d'y déceler des échos à La révolution des fourmis, de Bernard Werber, où le chapitre 223 est intitulé de même 1+1=3, et où il est question du nombre d'or, qui selon Touch serait le rapport essentiel gouvernant l'univers.
Hier encore, Laurent m'a signalé que deux des principaux protagonistes, Martin Bohm le père de l'enfant prodige Jake, et Clea Hopkins l'assistante sociale qui veut le prendre en charge dans une institution spécialisée, avaient tous deux la valeur 113. Mon étude sur Werber contenait aussi diverses équivalences gématriques de l'équation fondamentale 1+1=3, notamment REVOLUTION = UN+UN+TROIS (=151).
Le site de la FOX donne un résumé détaillé de l'épisode, qui se déroule le jour où Jake est âgé de 4165 jours, soit ce 22 mars.
C'est encore une réalisation extrêmement soignée, sans le moindre temps mort, et il commence à se dessiner une cohérence sympathique : Jake, qui a un problème de communication avec son père, semble particulièrement réceptif aux problèmes père-enfant. Il y en avait deux cas dans le pilote, l'homme d'affaires anglais qui recherchait les dernières photos de sa fille morte et le gamin irakien contraint de se sacrifier pour offrir un four à son père, il y en a trois dans cet épisode:
- le prêteur sur gages Arnold Klepper désespéré par son cancer et l'absence de nouvelles de sa fille Rebecca;
- un gars venu d'Inde pour disperser les cendres de son père sur la pelouse du Yankee Stadium, selon ses dernières volontés;
- Pavel Andreev, jeune moscovite qui n'a aucun ami à cause de son père Yuri, patron d'un gang russe à New York;
- et en sus le chien Lyov perdu dans New York et un voyou cherchant une seconde chance...
Jake va sentir comment ces problèmes se "touchent" et comment les résoudre au mieux. Si le nombre unissant tous ces personnages est 5296, il y a quelques résurgences du 318 du pilote avec la boutique de Klepper au 318 Fordham St, et une scène où Jake agence des flocons de popcorn. Clea y cherche d'abord un sens numérique avant d'y reconnaître une tête souriante, mais je ne crois pas que les 31 flocons du cercle et les 8 centraux soient un hasard.
Précisément, il m'était venu après l'écriture du dernier billet que, si 318 y représentait le 3/18, le 18 mars à l'anglaise, il pouvait aussi pour nous correspondre au 31/8, date essentielle pour moi, notamment par son équivalence dans le calendrier pataphysique au 21/13.
J'ai écrit plusieurs billets à cette date, le dernier développant les valeurs 64-83 correspondant aux auteurs Halter-Sinoué, entre lesquels j'ai vu le 31/8/8 un parallèle maintes fois commenté.
Les valeurs du prêteur sur gages du 318 Fordham St, ARNOLD KLEPPER, sont 64-83.
Incidemment, c'est donc Laurent qui m'a fait connaître Touch, Laurent qui a été l'élève de mon cousin Romain Souverbie aux Beaux-Arts de Dijon, et c'est son ami Arnaud, autre ancien élève de Romain, qui l'a aiguillé vers mes pages.
Dans ce billet, j'etudiais la prédominance chez Fred Vargas des criminels prénommés ROLAND-ARNOLD-LORAND, ou d'autres formes de ces anagrammes.
Retour à l'épisode 1+1=3, où Martin Bohm se rend au Teller Institute, 318 Tesla St, où Arthur lui montre un livre, lui demandant ce qu'il y voit, "Des nombres" répond Martin, et Arthur lui explique que pour Jake ces nombres représentent tout l'univers et ses interconnexions.
On ne voit que deux pages du livre, et un titre incomplet:
Nature's Ratios: The Life And Work of Leonardo (...)
soit Les proportions de la nature : la vie et l'oeuvre de Leonardo... Il s'agit vraisemblablement de Leonardo Fibonacci, et il suffit de vérifier sur une table des nombres de Fibonacci qu'il s'agit bien des nombres en question. La page de gauche donnait les Fibos d'ordre 1 à 133, celle-ci en donne une quarantaine, je doute qu'il y en ait une suivante car le titre est inconnu de la toile et le "livre" se limite probablement à ces deux seules pages.
Ce qui attire mon attention est le premier Fibo occupant une ligne entière, le nombre de 30 chiffres
212207101440105399533740733471
J'ignore si ceci a résulté d'une volonté délibérée, mais ce 142e Fibo débute par 212, l'area code de Manhattan qui avait permis à Martin de reconnaître un numéro de téléphone dans une série de chiffres notés par Jake.
Je suis depuis longtemps intéressé par la suite de type Fibo 131-212-343-555-898, mais j'ignorais que dans la vraie suite Fibo ces chiffres apparaissaient en tête aussi tôt, et je remarque que de plus le 144e Fibo débute par 5555, la valeur du sonnet Prisme qui m'a inspiré l'anagramme Mispar en 5 tercets de valeur 1111.
La table précitée donne les facteurs des Fibos, et j'ai noté parmi les facteurs de ce F144 le nombre 103681 qui me rappelle le numéro 103683 de la fourmi de Werber dont j'avais découvert diverses propriétés, la possibilité d'une permutation logique des premières décimales du nombre d'or Phi (1.618033), et la proximité avec le 24e nombre de Lucas, 103682.
La suite de Lucas se déduit facilement de la suite de Fibonacci, le Lucas d'ordre n s'obtenant par
Ln = Fn-1 + Fn+1
La succession 103681 (permutation des 6 premiers chiffres de Phi) - 103682 - 103683 m'a fait m'intéresser au nombre suivant 103684, qui n'est autre que le carré de 322, soit L12, selon une relation propre à la suite de Lucas que j'avais oubliée,
L2n = Ln 2 ± 2 (alternativement + ou − 2), ou
L4n = L2n 2 − 2
Ainsi Werber a choisi par hasard (du moins c'est ce qu'il m'a dit) pour son héroïne un nombre qui non seulement est une permutation des premières décimales de Phi, mais qui est lié à une propriété remarquable d'une suite liée à Phi (Ln tend vers Phin quand n croît).
Et c'est grâce à l'épisode 1+1=3, relation également appréciée de Werber et titre de sa section 223, que je découvre cette relation, épisode diffusé le 22 mars, soit le 3/22 aux USA, alors donc que 103682 = 3222 − 2, et que le 12e Lucas 322 = 182 − 2
Incidemment, le nombre 322 est supposé emblématique de la prétendue société secrète Skull and Bones, parce qu'il s'agirait du rang du jour de sa fondation dans l'année, le 18/11 (ou 11/18) qui est encore le jour le plus Lucas de l'année (11 et 18 sont les 5e et 6e Lucas).
J'énonçais dans le dernier billet que les références à la suite de Fibonacci étaient probablement un effet de mode, mais je n'avais pas alors repéré ce qui pourrait donc être une thématique essentielle de la série, la relation père-enfant, or l'étymologie de Fibonacci serait précisément filius bonus, "bon fils".
L'expression good son est employée à plusieurs reprises dans l'épisode par Rebecca, pour féliciter le jeune hindou de tant se préoccuper de son père, alors qu'elle a rompu le contact avec son père Arnold.
La requête Fibonacci "filius bonus" ne donne qu'un seul résultat ce 23 mars, et c'est un article daté du 18.3.11, le 3/18 ayant précédé le premier exploit de Jake. L' article est intitulé Can Plants Count? (les plantes comptent-elles ?), et son seul exemple explicité concerne les 8 et 13 spirales de la pomme de pin !
Le chien Lyov a un rôle essentiel dans l'histoire. Expédié en cadeau de New York par Yuri à son fils Pavel à Moscou, il est convoyé par Rebecca et passe entre les mains de Martin bagagiste à l'aéroport. Mais le chien s'enfuit, et empêche Rebecca de prendre l'avion en ce jour où le père avec qui elle a perdu contact a décidé de mourir.
Ceci lui permet aussi d'accompagner le jeune hindou au Yankee Stadium, où apparaît Lyov. Elle part à sa poursuite...
... et le rejoint sur le pont où Martin essaie d'empêcher son père de se suicider.
Il faut rappeler qu'en anglais DOG est le renversement de GOD, "dieu", ce qui donne souvent lieu à des jeux divers, notamment dans L'adversaire d'Ellery Queen, où le chien Bub (pour Beelzebub) porte pour cette raison un nom de démon, palindrome de plus.
Je suis abasourdi par le nom du chien, Lyov, après avoir découvert sa signification, "lion", autre forme slave des mots lev ou lvev (лев ou львев). Mon billet Babel et la bête contait comment différents avatars du lion m'avaient conduit aux formes Wewel et Sisak, qui sont aussi les noms des deux seuls châteaux triangulaires d'Europe, superposés en Sceau de Salomon dans le billet suivant:
Je renvoie à ces billets pour plus de détails, en rappelant l'essentiel, le codage atbash SSK donné pour BBL, Babel, par Jérémie.
LYOV remet ceci au premier plan, alors que le code de Manhattan 212 du pilote de Touch m'avait évoqué BAB et Babel, en rapport avec Perec et Auster; que ceci ait été voulu ou non, le fait est que, en voyant les nombres de la page du livre montrée plus haut, j'y ai aussitôt remarqué les chiffres 212 débutant la 5e ligne.
Je n'imagine pas que les scénaristes aient pu penser à un lien Lyov-212 via Babel, mais il y a plus ahurissant encore. Le maître mot de l'affaire Babel me semble être le retournement, à de multiples niveaux, or LYOV se renverse en VOYL, un mot éminemment évocateur pour les lecteurs de Perec.
Le premier disparu de La Disparition est Anton Voyl, dont le nom est dérivé de "voyelle", sans E bien sûr, interdit par la contrainte lipogrammatique du roman; le mot laisse aussi entendre "voile", celui qui drape ce mystère d'une damnation qui frappe les Mavrokhordatos. Les femmes y accouchent de sextuplés, tous amenés à disparaître quels que soient les efforts pour les disperser et les cacher.
Les initiales des jumeaux peuvent faire soupçonner une correspondance avec les 6 voyelles... Au-delà de l'aspect ludique du roman, on peut supposer diverses allusions aux pogroms, à l'alphabet hébraïque uniquement composé de consonnes.
Je passe sur ces exégèses déjà largement connues, le mot LYOV révélant une curieuse coïncidence en pensant au premier éditeur du roman, DeNOEL. Le jeu Noël-Léon est bien connu (Noël a trop par rapport à Léon), et "léon" est une forme de "lion", ainsi le livre "de Noël" est bien l'histoire "de Voyl", peut-être enfin "dévoilée"...
La publication de l'histoire d'Anton Voyl aux éditions Denoël était déjà en elle-même une curiosité, car l'éditeur mystérieusement assassiné en 1945 légua sa maison à sa maîtresse Jeanne Loviton. Sans E, Ann Loviton serait pratiquement l'anagramme d'Annton Voil... Et Jeanne Loviton était aussi écrivain, sous le nom en partie anagrammatique de Jean Voilier...
Il est encore renversant que le nom de la fille d'Arnold Klepper soit Rebecca, avec les circonstances de leurs retrouvailles déjà décrites, le dog-god Lyov-Voyl la menant du Yankee Stadium devenu la tombe du papa hindou d'un "bon fils" au viaduc où son père tente de se suicider...
Selon un jeu relativement connu, Rebecca s'écrit en hébreu RBQH, se renversant en HQBR, ha-qebher, "la tombe". Là il n'y a rien d'impossible à ce que le scénariste Tim Kring ait connu ce jeu, car d'une part il est juif, d'autre part il est particulièrement bien placé pour tout savoir du prénom Rebecca qui est celui de sa soeur jumelle.
Il y a néanmoins encore un écho fantastique avec mon billet Disparitions (!) qui m'amenait en mai dernier à mentionner ce jeu hébreu RBQH-HQBR, en relation avec le jeu LEBON-NOBEL.
Je suppose que le nombre 5296 qu'on retrouve au moins 5 fois dans le film (téléphone Arnie, code d'une porte, numéro d'une batte, adresse à Moscou, chambre d'hôpital, et j'ai dû en louper) n'a pas de signification voulue, et qu'il résulte du hasard de l'attribution d'un numéro de téléphone réel acheté pour les besoins de la production. Il n'en allait pas de même pour 318 dans le pilote, bien que je n'en devine pas la motivation (peut-être la FOX avait-elle originellement prévu de diffuser le pilote le 18 mars).
Il est de toute manière fabuleux que la somme de ces deux nombres soit 5614, nombre significatif pour moi mais aussi en rapport avec Fibonacci le "bon fils".
C'est de plus la BD L'effet Babel qui m'a mené à découvrir le mot infini de Fibonacci, correspondant dans l'encyclopédie en ligne de Neil Sloane à la suite A005614.
Je donne ici les détails de cette ébouriffante affaire, qui m'a notamment fait songer à l'indicatif téléphonique 555 des fictions US : un ami avait envoyé un commentaire sur la suite 5614 le 6/7/2005, mon 55e anniversaire; comme j'ai découvert ceci quelques jours avant le 6/7/10, 5 ans plus tard, j'ai proposé ce jour un commentaire à propos des palindromes aux différents stades de ce mot infini, commentaire qui fut accepté par le responsable du site et daté du 6/7/10 désiré.
Note du 29/6/14 (hélas pas du 5/6/14) : relisant ce billet, il me saute aux yeux que 5614 est le renversement de 4165, l'âge en jours de Jake le 22 mars 2012 où se passe cet épisode, ce qui peut faire sens sans passer par les préoccupations perso, puisque 5614 est la somme des deux nombres clés des deux premiers épisodes, 318+5296.
Ce nombre 5614 m'avait amené ensuite au roi Ezéchias, de valeur en hébreu 136, correspondant à Jung-Haemmerli. Werber m'avait fait calculer la somme gématrique
UN + UN + TROIS = 35 + 35 + 81 = 151
et Tim Kring m'amène à l'anglais
ONE plus ONE = 34 + 68 + 34 = 136
L'équation complète donne
ONE plus ONE is THREE = 136 + 84 = 220
correspondant aux Fibos 21-34-55 multipliés par 4.
J'ai démarré ce billet en lui donnant le titre provisoire 223 322, pour le 22 mars à la française (22/3) et à l'anglaise (3/22), en pensant aussi au nombre de Lucas 322, et ce 26 mars un nouveau regard sur l'atbash dans le chapitre 51 de Jérémie me fait prendre conscience que 2-2-3 et 3-2-2 correspondent aux "petits nombres" (mispar qatan) des mots hébreux BBL et LBB, "Babel" et "coeur".
L'utilisation du codage atbash est aujourd'hui admise par tous les biblistes, et la plupart des Bibles l'indiquent dans les notes de ce chapitre 51.
Les raisons de ces codages sont moins claires, puisqu'ils ne cachent rien, les mots codés, Babel et Chaldée, étant aussi présents en clair. J'ai émis l'hypothèse que le rédacteur avait pu vouloir souligner deux particularités linguistiques :
- les mots BBL et BL (Bel dieu de Babel) sont les renversements des deux formes du mot "coeur" en hébreu, LB et LBB;
- les deux lettres composant ces noms, LB, deviennent par un autre type de renversement, l'écriture dans l'alphabet inversé, les deux premières lettres de "Chaldée", synonyme de Babel.
L'exergue de La révolution des fourmis est
Hier encore, Laurent m'a signalé que deux des principaux protagonistes, Martin Bohm le père de l'enfant prodige Jake, et Clea Hopkins l'assistante sociale qui veut le prendre en charge dans une institution spécialisée, avaient tous deux la valeur 113. Mon étude sur Werber contenait aussi diverses équivalences gématriques de l'équation fondamentale 1+1=3, notamment REVOLUTION = UN+UN+TROIS (=151).
Le site de la FOX donne un résumé détaillé de l'épisode, qui se déroule le jour où Jake est âgé de 4165 jours, soit ce 22 mars.
C'est encore une réalisation extrêmement soignée, sans le moindre temps mort, et il commence à se dessiner une cohérence sympathique : Jake, qui a un problème de communication avec son père, semble particulièrement réceptif aux problèmes père-enfant. Il y en avait deux cas dans le pilote, l'homme d'affaires anglais qui recherchait les dernières photos de sa fille morte et le gamin irakien contraint de se sacrifier pour offrir un four à son père, il y en a trois dans cet épisode:
- le prêteur sur gages Arnold Klepper désespéré par son cancer et l'absence de nouvelles de sa fille Rebecca;
- un gars venu d'Inde pour disperser les cendres de son père sur la pelouse du Yankee Stadium, selon ses dernières volontés;
- Pavel Andreev, jeune moscovite qui n'a aucun ami à cause de son père Yuri, patron d'un gang russe à New York;
- et en sus le chien Lyov perdu dans New York et un voyou cherchant une seconde chance...
Jake va sentir comment ces problèmes se "touchent" et comment les résoudre au mieux. Si le nombre unissant tous ces personnages est 5296, il y a quelques résurgences du 318 du pilote avec la boutique de Klepper au 318 Fordham St, et une scène où Jake agence des flocons de popcorn. Clea y cherche d'abord un sens numérique avant d'y reconnaître une tête souriante, mais je ne crois pas que les 31 flocons du cercle et les 8 centraux soient un hasard.
Précisément, il m'était venu après l'écriture du dernier billet que, si 318 y représentait le 3/18, le 18 mars à l'anglaise, il pouvait aussi pour nous correspondre au 31/8, date essentielle pour moi, notamment par son équivalence dans le calendrier pataphysique au 21/13.
J'ai écrit plusieurs billets à cette date, le dernier développant les valeurs 64-83 correspondant aux auteurs Halter-Sinoué, entre lesquels j'ai vu le 31/8/8 un parallèle maintes fois commenté.
Les valeurs du prêteur sur gages du 318 Fordham St, ARNOLD KLEPPER, sont 64-83.
Incidemment, c'est donc Laurent qui m'a fait connaître Touch, Laurent qui a été l'élève de mon cousin Romain Souverbie aux Beaux-Arts de Dijon, et c'est son ami Arnaud, autre ancien élève de Romain, qui l'a aiguillé vers mes pages.
Dans ce billet, j'etudiais la prédominance chez Fred Vargas des criminels prénommés ROLAND-ARNOLD-LORAND, ou d'autres formes de ces anagrammes.
Retour à l'épisode 1+1=3, où Martin Bohm se rend au Teller Institute, 318 Tesla St, où Arthur lui montre un livre, lui demandant ce qu'il y voit, "Des nombres" répond Martin, et Arthur lui explique que pour Jake ces nombres représentent tout l'univers et ses interconnexions.
On ne voit que deux pages du livre, et un titre incomplet:
Nature's Ratios: The Life And Work of Leonardo (...)
soit Les proportions de la nature : la vie et l'oeuvre de Leonardo... Il s'agit vraisemblablement de Leonardo Fibonacci, et il suffit de vérifier sur une table des nombres de Fibonacci qu'il s'agit bien des nombres en question. La page de gauche donnait les Fibos d'ordre 1 à 133, celle-ci en donne une quarantaine, je doute qu'il y en ait une suivante car le titre est inconnu de la toile et le "livre" se limite probablement à ces deux seules pages.
Ce qui attire mon attention est le premier Fibo occupant une ligne entière, le nombre de 30 chiffres
212207101440105399533740733471
J'ignore si ceci a résulté d'une volonté délibérée, mais ce 142e Fibo débute par 212, l'area code de Manhattan qui avait permis à Martin de reconnaître un numéro de téléphone dans une série de chiffres notés par Jake.
Je suis depuis longtemps intéressé par la suite de type Fibo 131-212-343-555-898, mais j'ignorais que dans la vraie suite Fibo ces chiffres apparaissaient en tête aussi tôt, et je remarque que de plus le 144e Fibo débute par 5555, la valeur du sonnet Prisme qui m'a inspiré l'anagramme Mispar en 5 tercets de valeur 1111.
La table précitée donne les facteurs des Fibos, et j'ai noté parmi les facteurs de ce F144 le nombre 103681 qui me rappelle le numéro 103683 de la fourmi de Werber dont j'avais découvert diverses propriétés, la possibilité d'une permutation logique des premières décimales du nombre d'or Phi (1.618033), et la proximité avec le 24e nombre de Lucas, 103682.
La suite de Lucas se déduit facilement de la suite de Fibonacci, le Lucas d'ordre n s'obtenant par
Ln = Fn-1 + Fn+1
La succession 103681 (permutation des 6 premiers chiffres de Phi) - 103682 - 103683 m'a fait m'intéresser au nombre suivant 103684, qui n'est autre que le carré de 322, soit L12, selon une relation propre à la suite de Lucas que j'avais oubliée,
L2n = Ln 2 ± 2 (alternativement + ou − 2), ou
L4n = L2n 2 − 2
Ainsi Werber a choisi par hasard (du moins c'est ce qu'il m'a dit) pour son héroïne un nombre qui non seulement est une permutation des premières décimales de Phi, mais qui est lié à une propriété remarquable d'une suite liée à Phi (Ln tend vers Phin quand n croît).
Et c'est grâce à l'épisode 1+1=3, relation également appréciée de Werber et titre de sa section 223, que je découvre cette relation, épisode diffusé le 22 mars, soit le 3/22 aux USA, alors donc que 103682 = 3222 − 2, et que le 12e Lucas 322 = 182 − 2
Incidemment, le nombre 322 est supposé emblématique de la prétendue société secrète Skull and Bones, parce qu'il s'agirait du rang du jour de sa fondation dans l'année, le 18/11 (ou 11/18) qui est encore le jour le plus Lucas de l'année (11 et 18 sont les 5e et 6e Lucas).
J'énonçais dans le dernier billet que les références à la suite de Fibonacci étaient probablement un effet de mode, mais je n'avais pas alors repéré ce qui pourrait donc être une thématique essentielle de la série, la relation père-enfant, or l'étymologie de Fibonacci serait précisément filius bonus, "bon fils".
L'expression good son est employée à plusieurs reprises dans l'épisode par Rebecca, pour féliciter le jeune hindou de tant se préoccuper de son père, alors qu'elle a rompu le contact avec son père Arnold.
La requête Fibonacci "filius bonus" ne donne qu'un seul résultat ce 23 mars, et c'est un article daté du 18.3.11, le 3/18 ayant précédé le premier exploit de Jake. L' article est intitulé Can Plants Count? (les plantes comptent-elles ?), et son seul exemple explicité concerne les 8 et 13 spirales de la pomme de pin !
Le chien Lyov a un rôle essentiel dans l'histoire. Expédié en cadeau de New York par Yuri à son fils Pavel à Moscou, il est convoyé par Rebecca et passe entre les mains de Martin bagagiste à l'aéroport. Mais le chien s'enfuit, et empêche Rebecca de prendre l'avion en ce jour où le père avec qui elle a perdu contact a décidé de mourir.
Ceci lui permet aussi d'accompagner le jeune hindou au Yankee Stadium, où apparaît Lyov. Elle part à sa poursuite...
... et le rejoint sur le pont où Martin essaie d'empêcher son père de se suicider.
Il faut rappeler qu'en anglais DOG est le renversement de GOD, "dieu", ce qui donne souvent lieu à des jeux divers, notamment dans L'adversaire d'Ellery Queen, où le chien Bub (pour Beelzebub) porte pour cette raison un nom de démon, palindrome de plus.
Je suis abasourdi par le nom du chien, Lyov, après avoir découvert sa signification, "lion", autre forme slave des mots lev ou lvev (лев ou львев). Mon billet Babel et la bête contait comment différents avatars du lion m'avaient conduit aux formes Wewel et Sisak, qui sont aussi les noms des deux seuls châteaux triangulaires d'Europe, superposés en Sceau de Salomon dans le billet suivant:
Je renvoie à ces billets pour plus de détails, en rappelant l'essentiel, le codage atbash SSK donné pour BBL, Babel, par Jérémie.
LYOV remet ceci au premier plan, alors que le code de Manhattan 212 du pilote de Touch m'avait évoqué BAB et Babel, en rapport avec Perec et Auster; que ceci ait été voulu ou non, le fait est que, en voyant les nombres de la page du livre montrée plus haut, j'y ai aussitôt remarqué les chiffres 212 débutant la 5e ligne.
Je n'imagine pas que les scénaristes aient pu penser à un lien Lyov-212 via Babel, mais il y a plus ahurissant encore. Le maître mot de l'affaire Babel me semble être le retournement, à de multiples niveaux, or LYOV se renverse en VOYL, un mot éminemment évocateur pour les lecteurs de Perec.
Le premier disparu de La Disparition est Anton Voyl, dont le nom est dérivé de "voyelle", sans E bien sûr, interdit par la contrainte lipogrammatique du roman; le mot laisse aussi entendre "voile", celui qui drape ce mystère d'une damnation qui frappe les Mavrokhordatos. Les femmes y accouchent de sextuplés, tous amenés à disparaître quels que soient les efforts pour les disperser et les cacher.
Les initiales des jumeaux peuvent faire soupçonner une correspondance avec les 6 voyelles... Au-delà de l'aspect ludique du roman, on peut supposer diverses allusions aux pogroms, à l'alphabet hébraïque uniquement composé de consonnes.
Je passe sur ces exégèses déjà largement connues, le mot LYOV révélant une curieuse coïncidence en pensant au premier éditeur du roman, DeNOEL. Le jeu Noël-Léon est bien connu (Noël a trop par rapport à Léon), et "léon" est une forme de "lion", ainsi le livre "de Noël" est bien l'histoire "de Voyl", peut-être enfin "dévoilée"...
La publication de l'histoire d'Anton Voyl aux éditions Denoël était déjà en elle-même une curiosité, car l'éditeur mystérieusement assassiné en 1945 légua sa maison à sa maîtresse Jeanne Loviton. Sans E, Ann Loviton serait pratiquement l'anagramme d'Annton Voil... Et Jeanne Loviton était aussi écrivain, sous le nom en partie anagrammatique de Jean Voilier...
Il est encore renversant que le nom de la fille d'Arnold Klepper soit Rebecca, avec les circonstances de leurs retrouvailles déjà décrites, le dog-god Lyov-Voyl la menant du Yankee Stadium devenu la tombe du papa hindou d'un "bon fils" au viaduc où son père tente de se suicider...
Selon un jeu relativement connu, Rebecca s'écrit en hébreu RBQH, se renversant en HQBR, ha-qebher, "la tombe". Là il n'y a rien d'impossible à ce que le scénariste Tim Kring ait connu ce jeu, car d'une part il est juif, d'autre part il est particulièrement bien placé pour tout savoir du prénom Rebecca qui est celui de sa soeur jumelle.
Il y a néanmoins encore un écho fantastique avec mon billet Disparitions (!) qui m'amenait en mai dernier à mentionner ce jeu hébreu RBQH-HQBR, en relation avec le jeu LEBON-NOBEL.
Je suppose que le nombre 5296 qu'on retrouve au moins 5 fois dans le film (téléphone Arnie, code d'une porte, numéro d'une batte, adresse à Moscou, chambre d'hôpital, et j'ai dû en louper) n'a pas de signification voulue, et qu'il résulte du hasard de l'attribution d'un numéro de téléphone réel acheté pour les besoins de la production. Il n'en allait pas de même pour 318 dans le pilote, bien que je n'en devine pas la motivation (peut-être la FOX avait-elle originellement prévu de diffuser le pilote le 18 mars).
Il est de toute manière fabuleux que la somme de ces deux nombres soit 5614, nombre significatif pour moi mais aussi en rapport avec Fibonacci le "bon fils".
C'est de plus la BD L'effet Babel qui m'a mené à découvrir le mot infini de Fibonacci, correspondant dans l'encyclopédie en ligne de Neil Sloane à la suite A005614.
Je donne ici les détails de cette ébouriffante affaire, qui m'a notamment fait songer à l'indicatif téléphonique 555 des fictions US : un ami avait envoyé un commentaire sur la suite 5614 le 6/7/2005, mon 55e anniversaire; comme j'ai découvert ceci quelques jours avant le 6/7/10, 5 ans plus tard, j'ai proposé ce jour un commentaire à propos des palindromes aux différents stades de ce mot infini, commentaire qui fut accepté par le responsable du site et daté du 6/7/10 désiré.
Note du 29/6/14 (hélas pas du 5/6/14) : relisant ce billet, il me saute aux yeux que 5614 est le renversement de 4165, l'âge en jours de Jake le 22 mars 2012 où se passe cet épisode, ce qui peut faire sens sans passer par les préoccupations perso, puisque 5614 est la somme des deux nombres clés des deux premiers épisodes, 318+5296.
Ce nombre 5614 m'avait amené ensuite au roi Ezéchias, de valeur en hébreu 136, correspondant à Jung-Haemmerli. Werber m'avait fait calculer la somme gématrique
UN + UN + TROIS = 35 + 35 + 81 = 151
et Tim Kring m'amène à l'anglais
ONE plus ONE = 34 + 68 + 34 = 136
L'équation complète donne
ONE plus ONE is THREE = 136 + 84 = 220
correspondant aux Fibos 21-34-55 multipliés par 4.
J'ai démarré ce billet en lui donnant le titre provisoire 223 322, pour le 22 mars à la française (22/3) et à l'anglaise (3/22), en pensant aussi au nombre de Lucas 322, et ce 26 mars un nouveau regard sur l'atbash dans le chapitre 51 de Jérémie me fait prendre conscience que 2-2-3 et 3-2-2 correspondent aux "petits nombres" (mispar qatan) des mots hébreux BBL et LBB, "Babel" et "coeur".
L'utilisation du codage atbash est aujourd'hui admise par tous les biblistes, et la plupart des Bibles l'indiquent dans les notes de ce chapitre 51.
Les raisons de ces codages sont moins claires, puisqu'ils ne cachent rien, les mots codés, Babel et Chaldée, étant aussi présents en clair. J'ai émis l'hypothèse que le rédacteur avait pu vouloir souligner deux particularités linguistiques :
- les mots BBL et BL (Bel dieu de Babel) sont les renversements des deux formes du mot "coeur" en hébreu, LB et LBB;
- les deux lettres composant ces noms, LB, deviennent par un autre type de renversement, l'écriture dans l'alphabet inversé, les deux premières lettres de "Chaldée", synonyme de Babel.
L'exergue de La révolution des fourmis est
1+1=3
du moins je l'espère de tout mon coeur.