Nous voici donc au 31 août, ou 21 Phalle de l'année pataphysique, composée de 13 mois de 29 jours dont le dernier est le plus souvent virtuel. C'est encore la St Erbrand, polytechnicien (personnage du roman inachevé de Jarry, La Dragonne).
Phalle étant le 13e mois, la date pourrait s'écrire 21/13, un couple de nombres qui m'obsède particulièrement, sur lequel je me penche notamment dans mes billets d'août 09, mais ce n'est que dans mon billet un an déjà du 20/9/9, anniversaire de la création de Quaternité, que j'aborde le calendrier pataphysique, en remarquant l'équivalence du 31/8 au 21/13, sans voir un recoupement avec le billet signé AL RC du 13/8 où je revenais sur mon achat des numéros 13-21-34 de Planète le 31/8/03. Je n'étais a priori intéressé que par l'article sur Ernst Fuchs du n° 34, mais j'avais été frappé par la présence dans un échantillonnage réduit des n° 13 et 21, les nombres de Fibonacci précédant 34, et je les avais aussi achetés. Je remarque que la page Phalle signalée plus haut, la seule dédiée spécifiquement au mois selon Google, est déclarée avoir eu pour dernière date de modification le 31 août 2007, soit le 21/13 (135).
Ceci a été l'occasion d'une coïncidence immédiate, la présence dans le n° 13 d'une nouvelle dont j'appris l'existence deux jours plus tard, puis de la fantastique coïncidence de mai 09, où une actualité éditoriale d'une rare richesse me voyait publié dans 3 revues ou collections BLO-FdL-OdS sous les numéros 13-21-34; le nom de l'éditeur de l'OdS 34, qui n'était il y a 43 ans qu'un jeune inconnu, figurait dans le Planète 34 de mai 1967 !
Et voici donc une nouvelle coïncidence : ce 31 août 03 où ma marotte numérologique me faisait acheter les Planète 21 et 13 était le 21/13 de l'an 131 pataf. De plus je devais découvrir que la nouvelle Le trou de mémoire dont je venais d'apprendre par ailleurs l'existence figurait dans le n° 13 le 7 septembre, ou 28 Phalle, dernier jour de l'année pataphysique dont j'ignorais alors à peu près tout. C'est au cours de l'année 04 que des intérêts communs m'ont rapproché d'un membre important du Collège, ce qui m'a conduit au cours de l'année 05 à devenir pataphysicien, sans conviction profonde (mais le Collège n'a rien d'une secte).
Les années suivantes ont été riches en coïncidences autour du nouvel an pataphysique 134, 135, avec enfin le 1er Absolu 136, ou 8 septembre 08 de l'ère vulgaire, où j'eus l'intuition du schéma 4-1 dans la vie de Jung autour du 4/4/44. Pardon de rabâcher, mais je devais ensuite découvrir que l'"échange" du 4/4/44 concernait Jung et Haemmerli, de valeurs 52 et 84, somme 136, et rapport 84/52 = 21/13. L'un des facteurs essentiels de ma découverte a été la lecture de Des jours et des nuits, de Gilbert Sinoué, le 31 août précédent, un autre 21/13. Ce ne sont que quelques aspects d'une nébuleuse numérologique que je conçois bien ne pouvoir être intelligible à tous, mais il me semble de plus en plus nécessaire d'explorer plus avant mon implication personnelle dans la coïncidence sur la vie de Jung.
S'il est assez facilement vérifiable que Jung a vécu 4 fois 6272 jours avant le 4/4/44, puis 6272 jours jusqu'à sa mort, et qu'il a été le dernier patient de Haemmerli, je suis une personnalité bien plus discrète, et une partie de mes assertions n'est guère prouvable. Il serait ainsi plus confortable pour la raison d'imaginer que je connais depuis longtemps ce schéma de la vie de Jung, et que j'ai organisé ma propre vie en fonction de ce schéma, pour quelque motif que ce fût.
Je ne peux que certifier qu'il n'en est rien, et que je découvre peu à peu les corrélations de ma découverte avec ma propre vie, avec parfois une lenteur qui me fait douter de mes facultés, mais peut-être cette lenteur témoigne-t-elle de mes réticences inconscientes à accepter mon implication.
Si le nombre 6272 m'a aussitôt évoqué le sonnet de Perec de valeur 6272, il m'a fallu plus d'un an pour réaliser qu'il existait 5 arrangements différents de ces lettres de valeur 6272, et que j'étais l'auteur du 5e de ces arrangements, effectué avec la pleine conscience de cette valeur 6272, et à cause d'elle, tandis que Perec et ses précédents anagrammistes n'avaient vraisemblablement rien su de ce nombre caché, l'harmonie numérique du sonnet n'étant en rien voulue.
6272 est aussi pour moi 62-72, Arsène-Lupin, que les numérologues réduisent volontiers en 8-9 (6+2 et 7+2), pouvant évoquer le 8/9, 8 septembre, de même que le "jumeau 0,809", l'énigme des Silences de Dieu, le roman de Sinoué découvert le 2 août 08 qui m'avait rendu curieux d'autres oeuvres de l'auteur.
Les harmonies 8-9, dont ce ne sont que des exemples, m'ont longtemps conduit à privilégier la date du 8 septembre, Nativité de Marie, plutôt que le 1er Absolu, nativité de Jarry, alors même qu'une coïncidence gidouilleuse m'avait fait écrire sur mon autre blog un billet le 8 septembre 08.
C'est donc presque deux ans après que j'ai pris la peine d'étudier d'un peu près le calendrier pataphysique (on peut accéder ici aux mois séparés, mais sans correspondance avec le calendrier vulgaire, et là au calendrier ophyciel format pdf, sur le site du Collège), après avoir pris conscience de mon achat des Planète 13 et 21 un 21/13. Avant de suspecter l'existence d'un 21/13, le jour le plus "fibonaccien" de l'année était pour moi le 13 août, 13/8 ou 8/13 à l'anglaise, et la première chose qui m'est venue à l'esprit est de regarder quel était le 13e jour du 8e mois pataphysique, soit le 13 Clinamen, et c'est le 4 avril, Nativité de Maldoror, corsaire aux cheveux d'or (car Lautréamont alias Isidore Ducasse est né un 4 avril, probable raison de son prénom).
J'avais développé toute une théorie sur Blogruz à propos du 13 août et du nombre 813 chez Truffaut, en partie reprise sur Quaternité lorsque je me suis avisé que le 13 août 1983, le jour où Truffaut a consulté un docteur au sujet de l'attaque qui l'avait frappé pendant la nuit, premier symptôme de la tumeur au cerveau qui lui serait fatale, ce 13/8 était le 18816e jour de sa vie, ou 3 fois 6272, ce que j'ai rapproché du 4 avril 44 où le docteur Haemmerli aurait en quelque sorte sauvé Jung, en échangeant sa vie contre la sienne... Le docteur consulté par Truffaut lui a diagnostiqué une sinusite.
Ainsi le 4/4 de Jung aurait été un autre 13/8, et ma découverte s'est donc inscrite dans une remarquable continuité de mes recherches truffaldiennes, mais une coïncidence plus intime magnifie cette correspondance.
J'ai donné le 23 avril 08 sur Blogruz le résultat de mes premières collaborations avec ma compagne Anne en vue de réaliser des patchworks dorés. Un hasard m'a fait découvrir en juin dernier que notre premier essai, baptisé ultérieurement 813, a été réalisé le 4 avril 08, selon le témoignage de l'unique photo conservée, prise au soir de ce 4/4.
J'avais pris plusieurs photos, celle que j'ai jugée être la meilleure était la 4e de la "pellicule" virtuelle en silicium. Il s'agissait de 4 itérations de carrés fibonacciens de 13-21-34-55 unités, autour du rectangle jaune initial de 8x13 unités (des demi-centimètres). Le dernier carré réalisé en ce 4/4 était donc une imbrication de 4 carrés chacun répartis en 4... Ce 4/4, qui ne m'avait alors pas frappé, était le 4e anniversaire de ma première perception du 4/4/44 jungien en tant que date schématique, grâce au hasard du 4/4/4 relaté sur mon premier billet.
Toujours est-il que cet essai nous a semblé assez concluant pour passer à la réalisation du Patch-Quilt, 6 carrés utilisant la même unité, avec un découpage différent. Il m'est aussi venu l'idée de titrer ce premier essai, en appliquant les chiffres 8 13 dans le rectangle de 8x13 unités, avec les subtilités détaillées sur Patch-Quilt, ce qui fut vraisemblablement fait le 8 avril, selon le témoignage de la photo (mais je n'ai peut-être pas été aussi pressé de saisir ce second stade):A remarquer que cet ajout m'a fait renverser le patch, car cette sorte de signature (Anne est née le 138e jour de l'année) nous semblait mieux située vers le coin inférieur droit.
Mon billet du premier Absolu suivant, ou 1/1, me faisait citer ce billet ou figurait notre création du 4/4 vulgaire, parce qu'il y était question d'une sculpture à Cambridge (zipcode 02138) développant des spirales d'or à partir de carrés construits autour d'un rectangle d'or initial.
S'il n'y a qu'un 13/8 (ou 8/13) dans le calendrier vulgaire, il y a deux jours bien distincts dans le calendrier pataphysique, où le 8/13 ou 8 Phalle est la Sainte Léda, ajusteuse, correspondant au 18 août.
Si je ne vois (pour l'instant) rien qui puisse être relié à cette date, je remarque qu'il y a du 13/8 au 8/13 (soit du 4 avril au 18 août) 136 jours, ainsi je retrouve le nombre Haemmerli+Jung (84+52) en étant parti de 21/13, Haemmerli/Jung (84/52). Je rappelle que les deux se trouvaient réunis dans le carré de Dürer, répartissant les 16 premiers nombres de somme 136 de telle façon que l'harmonie 21+13 soit présente dans chaque colonne (rouge+bleu).
La dernière colonne de ce carré débute par les nombres 13 et 8.
En incluant les jours de départ et d'arrivée, on aurait 137 jours, soit 136 jours à partir du 5 avril ou 14 Clinamen, Sortie de Albrecht Dürer, hermétiste. C'est que Dürer est mort en avril 1528, la date précise étant peu sûre (cette page donne le 6 avril).
La remarquable correspondance du 13/8 pataf avec le 4/4 vulgaire m'a conduit à une question immédiate : à quel jour vulgaire correspond le 4/4 pataf, soit le 4 Sable ?
Réponse : le 4 décembre, devenu Sainte Barbe (femme à), femme-canon, un des rares cas où le saint du calendrier catholique a été conservé (ou presque...)
C'est encore faramineux, car le 4 décembre est pour moi un jour particulièrement quaternaire, essentiellement lié à la nouvelle de Borges La mort et la boussole (1942) et à sa parodie par Alain Calame Une affaire en or (1986), qui m'est chère car mêlant quaternité et nombre d'or. Je résume ce que j'avançais déjà trop brièvement ici :
- chez Borges 3 meurtres sont commis le soir du 3 de 3 mois consécutifs, à partir du 3 décembre; un certain Baruj Spinoza prévient la police que la série est close sur cette perfection ternaire, les lieux des meurtres inscrivant un parfait triangle équilatéral dans la ville; l'enquêteur ne s'y laisse pas prendre, remarquant que les meurtres ont plutôt eu lieu le 4 que le 3, et tombe dans le piège qui lui a été tendu dans la nuit du 3 au 4 mars suivant, au sommet résiduel d'un losange.
- chez Calame 3 meurtres sont commis à Paris; une certaine Barbe Eloha prévient la police que la série est close sur cette perfection ternaire, les lieux et les dates des meurtres magnifiant la section dorée, ou divine proportion; l'enquêteur découvre que barbe eloha signifie en hébreu "en quatre est Dieu", et tombe dans le piège qui lui a été tendu aux lieu et date complétant l'harmonie dorée.
- aussi incroyable que cela puisse paraître, Calame (avec qui j'en ai discuté), n'avait pas conscience avec ce b-arbe = "en quatre", réelle profession de foi des barbélognostiques, de la correspondance avec la Ste Barbe, date réelle du premier meurtre chez Borges, le 4 décembre vulgaire ou 4/4 pataf (il appartient aussi à la confrérie).
- peut-être faut-il rappeler que le calendrier pataf n'a été imaginé qu'en 49, et que Borges ne pouvait non plus avoir pensé à ce 4/4 idéal (bien que la victime du 4 décembre soit un rabbin barbu).
Comme je le disais donc ici, cette affaire est si complexe que je désespère de pouvoir ordonner quelque jour mes multiples investigations à son sujet. J'avais d'ailleurs commencé un billet Quaternité le 4 décembre 08, que j'ai laissé à l'état de brouillon provisoirement intitulé barbe.
Le 4 décembre dernier, ce fut la découverte relatée ici de la rue des Ursins, croisant avec celle de la Colombe, dans le 4e arrondissement. Ceci était significatif pour plusieurs raisons :
- bear (ours anglais) anagramme de arbe, "quatre" hébreu,
- dov (ours hébreu) homophone de dove, colombe anglaise,
mais je n'avais alors pas conscience que ce 4 décembre était aussi un 4/4, mieux le 4 Sable, alors précisément que le billet évoquait l'anagramme sable-Salbe, et que le sable héraldique est la couleur noire, renvoyant à l'anagramme NERO-EN OR (Une affaire en or) et au jeu ARBE-EN OR abordé dans le billet Strange Day.
Bref je crois que je vais revenir très prochainement sur la question.
Note du 16 septembre : mon billet du 31/08 2009, Des blancs et des noirs, contait comment le téléfilm Des jours et des nuits, adapté du roman de Sinoué, m'avait mené à Robert Graves et à son calendrier des arbres, de 13 mois de 28 jours + le 23 décembre à part, ce qui est très proche du calendrier pataf. Il est plutôt curieux que ce dernier calendrier ait été fondé en 1949, un an après la publication de La déesse blanche de Graves, dont le calendrier semble essentiellement issu de sa riche imagination. Je rappelle que c'est pendant la Semaine sainte de 1944 (autour du 4/4/44) que Graves s'est senti investi par les mythes celtes.
Il est amusant que le Collège comporte une Sous-Commission des Jours & des Nuits, "Se réunissant tous les trois ans pour vérifier la longueur des différents jours, solaire, sidéral, moyen, etc." (Une oeuvre de Jarry a pour titre Les jours et les nuits, Roman d'un déserteur)