Je reviens aux grilles de l'avant-dernier billet, 273e billet de Quaternité qui m'a conduit à constater que les 6 grilles auxquelles j'ai abouti récemment se répartissent en deux groupes de 3 grilles de la forme a2 + ab + b2, soit
81 + 90 + 100 (ou 92 + 9x10 + 102) = 271 lettres pour les grilles de Epstein-Rapilly-Schulz, et
64 + 88 + 121 (ou 82 + 8x11 + 112) = 273 lettres pour les grilles de Ricardou-Barth-Schulz.
Je n'ai pas encore donné la somme pour les 6 grilles, 544, un nombre qui m'est évocateur et que j'ai d'ailleurs fait intervenir dans le chapitre 12 de Novel Roman.
Bref, la Fama Fraternitatis (1614) fait naître et mourir Rosencreutz en 1378 et 1484, deux multiples de 106.
Les 7 inscriptions de son tombeau comptent 135 lettres totalisant la valeur 1484, selon un procédé donné dans un autre écrit rosicrucien, Les noces chymiques de Christian Rosencreutz (1618), où on trouve d'autres chronogrammes.
L'inscription principale, l'épitaphe de Rosencreutz, a 8 mots et 48 lettres :
ACRC Hoc Universi Compendium Vivus Mihi Sepulchrum Feci = 544
Les 15 Sinfonies de Bach, ou Inventions à 3 voix (BWV 787 à 801), totalisent 544 mesures, permettant une correspondance avec les valeurs des 8 mots de l'épitaphe:
Malgré cette parfaite adéquation, et les ingénieuses trouvailles de Van Houten et Kasbergen dans leur Bach et le nombre, j'ai du mal à admettre l'idée d'un Bach rosicrucien, et m'en explique ici. S'il est bien plus facile d'accepter que Valentin Andreae ait planifié la valeur 1484 des inscriptions du tombeau du mort en 1484, je peux aussi y voir un "hasard", ou du moins un phénomène du même ordre que la correspondance entre les valeurs des mots de l'épitaphe et les Sinfonies.
J'en viens à du neuf, à ma lecture quelques semaines après ma découverte des 88 lettres de la grille de Letters, menant au total 544 pour les 6 grilles, d'un roman où apparaît un chapitre BWV 544, et ce n'est peut-être pas le plus surprenant.
J'ai déjà évoqué René Belletto, en juillet 2014 pour son roman Le livre, lu parce que Rivelle, anagramme de "le livre", est un personnage de tueur imaginé dans La bibliothèque de Villers, où Benoît Peeters joue de différentes manières avec les 5 lettres du mot LIVRE. Une coïncidence essentielle pour moi est l'apparition d'un personnage Pierre Rivelle dans un polar paru chez un petit éditeur, Six couleurs pour l'enfer de Guérard et Mosseri, où le détective David Larno est engagé pour filer un nommé Rivelle, habitant un hôtel de la rue Lecourbe. Or Le livre de Belletto débute dans une clinique d'une rue imaginaire donnant dans la rue Lecourbe, ce qui m'a inspiré pour le chapitre 11 de Novel Roman.
Belletto est un écrivain discret, difficilement classable. J'avais apprécié en son temps Sur la terre comme au ciel, en partie parce que son héros jouait de la guitare, comme moi, et j'imagine comme Belletto. J'en ai lu plusieurs ensuite, sans le classer parmi mes incontournables.
Je ne sais trop pourquoi je n'avais pas cherché à creuser le sillon ouvert avec Le livre (tiens ça se dit kitap en turc, autre mot de cinq lettres, comme novel, roman, kniha), toujours est-il que samedi 12 janvier, de passage à la médiathèque de Manosque, mon regard est tombé sur la rayon Belletto, assez pauvre à vrai dire, et j'ai emprunté Hors la loi (2010).
Le roman compte 24 chapitres, alternant d'une part le récit à la première personne de Luis Archer (on pense au détective Lew Archer de Ross McDonald), d'autre part une narration suivant la famille Nomen ("nom" en latin).
Luis Archer est professeur de musique jusqu'en 1996, puis arrangeur et transcripteur selon un goût très éclectique. Il a d'abord été guitariste, puis a délaissé la guitare au profit du piano, ce qui est aussi mon cas (de la guitare sèche au piano aqueux).
Il est né le 6 juin 1966, soit le 6/6/66, tandis que les époux Nomen ont été assassinés le même jour, entre Gometz-la-Ville et Limours-en-Hurepoix, une route que je prenais tous les jours en 1971-72 quand j'habitais Limours et que je travaillais à Gif. Curiosité, nos plus proches voisins à Esparron habitent une partie de l'année à Limours.
Le meurtre des époux Nomen n'a jamais été élucidé. Ils se nommaient Albin et Eva. On peut penser à Adam et Eve, d'autant que adam signifie "homme" et "rouge" en hébreu. Il y avait (aura plutôt puisque cet autre Belletto est de 2014) dans Le livre un Albin Moreno, "blanc noir", qui m'a rappelé mon Alban Lenoirc, narrateur de Novel Roman.
Lorsque Luis Archer apprend, en 2008, la mort d'Albin Nomen le jour de sa naissance, il ne doute pas d'être en quelque sorte sa réincarnation, et vérifie que les heures concordent. J'ai imaginé quelque chose d'analogue dans le chapitre 10 de Novel Roman, où Elmo Orvann meurt à l'instant même où naît la petite Nora Velmon.
Ce transfert de vie un 6/6/66 m'évoque bien sûr l'échange Jung-Haemmerli du 4/4/44, d'autant que Jung est mort un 6/6, mais le 6/6/61. 2008 est l'année où j'ai vu l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44.
Les Nomen ont laissé deux enfants, l'ado Michel et sa soeur Lucie, 6 ans. Lucie est enceinte début 1986, met au monde la petite Clara le 10 septembre, de père inconnu, et meurt peu après.
Luis Archer vit un épisode dramatique en 1996. Son élève préférée est violentée et meurt de ses blessures, heureusement après avoir pu innocenter Luis, soupçonné. Le père pas convaincu tente de tuer Luis, puis se suicide. Luis démissionne et se consacre à arranger diverses musiques, éditant plusieurs recueils qui connaissent un certain succès, et sont notamment remarqués par Clara Nomen, laquelle joue du piano, couvée par son frère Michel, devenu un peintre coté.
Clara grandit, sans que son corps s'éveille à la sensualité. Jusqu'au 23 mai 2008 où elle découche pour passer la nuit chez un ami musicien, Vincent, chapitre 14, BWV 544. En tout bien tout honneur, mais Michel croit qu'elle lui échappe, et va se tuer au bord de la Seine, laissant un mot pour Clara sur la porte de leur maison, au 3 impasse du Midi à Saint-Maur.
Luis a un ami très proche, Maxime Voutand-Bersot, nom digne de San-Antonio n'aidant guère à prendre l'histoire au sérieux, né le 6/6/65. Il va souvent le voir, au 1 impasse du Midi à Saint-Maur, et ce 24 mai 2008 le découvre mort, revolvérisé par un autre homme également mort, étranglé par Maxime. A côté d'eux une mallette ouverte, contenant un million d'euros...
Luis s'empare de la mallette et s'apprête à regagner sa voiture garée dans l'impasse lorsqu'il voit passer une voiture de police... Il franchit la haie séparant le 1 du 3 et découvre le mot de Michel Nomen annonçant son suicide à sa soeur. La porte est ouverte, il entre, et est émerveillé par un portrait de Clara récemment peint par son frère...
Le téléphone sonne, le répondeur se déclenche, c'est quelqu'un qui croit parler à Michel Nomen, et qui lui annonce que Clara a été enlevée, et qu'elle lui sera rendue contre 300 000 euros...
Là ça commence à franchement délirer. Luis paie la rançon, mais Clara n'a pas été enlevée, pas par des humains en tout cas. Un certain Alex Sproutks l'a emmenée faire un voyage dans des univers plus ou moins parallèles. Il la ramène néanmoins sur terre, et le 2 juin Luis et Clara se rencontrent enfin.
Clara a hérité de sa mère un cahier sur lequel Albin Nomen avait noté un quatrain le jour de sa mort, le 6/6/66:
Luis connaît aussi ce quatrain, sans se souvenir d'où il lui vient. Lui aussi en cherche l'auteur, et pose la question dans toutes les librairies où il passe.
Il a entendu parler de l'ouverture d'une nouvelle librairie au 21bis rue du Dragon, et lorsqu'il y entre une jeune fille récite au libraire les deux premiers vers, que Petrus Lebaz ne connaît pas, mais Luis peut compléter le quatrain...
Pour en finir avec ce quatrain, la note du 6 juillet 2016 (mon 66e anniversaire) de cette page m'a appris que Belletto l'avait déjà utilisé dans d'autres romans. Il en est probablement l'auteur.
Le roman s'achève le 6 juin 2008, 42e anniversaire de Luis, sur la première union des lèvres de Luis et de Clara, qu'on peut imaginer préluder à un grand amour.
Clara raconte à Luis son odyssée extraterrestre. Luis ne met pas en doute sa sincérité, mais se pose des questions... Je remarque le nom de l'inventeur de l'alliage du vaisseau d'Alex, Guy MERANCLANO, anagramme de CLARA NOMEN.
A deux lettres près, ce sont les mêmes lettres que ROMAN NOVEL, dont j'ai donné une quarantaine d'anagrammes dans mon roman (dont VALOR NOMEN). Au plus proche, on aurait ROMAN NACEL, ou si l'on veut des mots existants, ROMAN CLEAN (car Nomen est ici un nom propre) ou ROMAN LANCE.
J'en viens au titre du chapitre 14, BWV 544. Lors de la soirée du 23 mai chez Valentin, celui-ci fait écouter à Clara une version qu'elle ne connaissait pas de la fugue du Prélude et Fugue pour orgue BWV 544, par François-Henri Houbart (qu'on peut entendre ici). Le caractère aérien des 33 mesures au centre de la fugue, ne faisant pas usage du pédalier, tissent un cocon sonore qui a pour effet d'éloigner Clara de son compagnon, pour lequel elle eût pu éprouver un penchant.
Le thème de cette fugue est plutôt lourdingue, 15 croches liées,
mais Bach est aux commandes...
Je ne soupçonne guère que Belletto ait choisi ce BWV en pensant aux 544 mesures des Sinfonies, le point crucial de la thèse défendue dans Bach et le nombre, mais il est tout à fait imaginable que ce soit intentionnellement que le seul chapitre 14 ait un titre bachien, car tout amateur éclairé a au moins entendu parler de la thèse de l'importance pour Bach du nombre 14, valeur de BACH, et les musicologues les plus circonspects admettent que l'apparition du thème BACH dans le Contrepoint 14 de l'Art de la Fugue est voulue.
Chapitre 14 parmi 24, autre probable nombre clé pour Bach, maître des 24 tonalités, Bach qui a organisé son arbre généalogique de telle manière à ce qu'il y fût le numéro 24, Bach dont une oeuvre essentielle est le Clavier bien tempéré, couvrant les 24 tonalités, 12 majeures et 12 mineures.
Les 24 chapitres de Hors la loi se découpent également en 12 chapitres Luis et 12 chapitres Nomen, sans alternance stricte. Le roman débute par deux chapitres Luis, puis on a des couples Nomen pour les chapitres 13-14 et 20-21.
La passion de Belletto pour Bach transparaît dans plusieurs romans. Ici Luis travaille les Suites anglaises, tandis que Clara est remarquée pour son interprétation des Partitas.
Comme je l'ai conté ici, le passage au nouveau mode d'immatriculation m'a fait penser qu'il y aurait 999 véhicules immatriculés BA-???-CH, me demander si j'aurais l'occasion d'en rencontrer, et quel serait le premier numéro associé. Je n'en ai vu qu'un seul, le 21 février 2012 (tiens, le 21/02/2012, je n'avais pas vu alors le palindrome), et ce numéro était 024:
Je n'ai pas toujours en tête toutes les relations bachiennes, et en 2012 il m'avait échappé que, selon Bach et le nombre, Bach avait veillé à ce que ce fût la Sinfonie 14 (=BACH) qui correspondît à l'acronyme quadrilittère de l'épitaphe, ACRC (=24). Cette Sinfonie est en Si bémol majeur, soit B selon la notation allemande, et les Sinfonies dans les tonalités B-a-c-h totalisent 158 mesures (JOHANN SEBASTIAN BACH).
J'ai étudié la partition de BWV 544. La fugue compte 88 mesures, écho aux 88 lettres de la grille de Letters qui m'ont conduit au total de 544 lettres avec les 5 grilles précédentes.
Jerome Bray voit le Phi-point répartir ces 88 lettres en 54-34, mais plus exactement la répartition arrondie à une décimale serait 54,4(!)-33,6, et j'avais trouvé significatif que le Phi-point tombe dans la 55e lettre, la première où il est question du nombre d'or.
Les 33 mesures "aériennes" de BWV 544 sont comme annoncé au presque exact milieu de la fugue, après 27 mesures, et suivies ensuite de 28 mesures. Dans Bach ou la Passion selon Jean-Sébastien (2003), Guy Marchand admet comme valide un rapport d'or entre une section médiane et la somme des sections l'encadrant, ainsi en va-t-il de ce qu'il appelle "Passion", la fugue BWV 997, en 3 sections 48-60-48 qu'il lit
48+48 / 60 = 96/60 = 8/5 (Fibonacci).
Il en irait de même pour BWV 544:
27+28 / 33 = 55/33 = 5/3 (Fibonacci).
Je ne suis guère convaincu par la thèse de Marchand, mais c'est un livre publié, qu'aurait donc pu lire Belletto.
Le Prélude de BWV 544 compte 85 mesures, ainsi l'ensemble compte en tout 85+88 = 173 mesures, encore un nombre évocateur pour le bachien-rosicrucien. C'est qu'il y a un unique point d'orgue parmi les Sinfonies, dans la numéro 6, et que ce point d'orgue scinde leurs 544 mesures en 173-371, avec 173 valeur de Fama Fraternitatis, le manifeste Rose-Croix de 1614.
Van Houten et Kasbergen lisent encore R-C dans 17-3, et C-R dans 3-71.
S'ils n'ont pas osé faire intervenir dans leur exégèse les numéros BWV (qui n'ont été attribués qu'au siècle dernier), ceci ne déparerait pas avec leur théorie d'un Bach omniscient qui aurait connu trente ans avant la date exacte de sa mort, aussi pourquoi n'aurait-il pas prévu la classification BWV?
Quoi qu'il en soit, des échos apparaissent entre ce numéro BWV 544 et l'oeuvre elle-même, section d'or 54,4 des 88 mesures de la fugue, répartition palindrome en 173-371, avec 173 nombre de mesures de l'ensemble prélude-fugue (les autres répartitions palindromes sont 470-74 et 272-272).
Il y a deux citations en exergue de chaque chapitre de Hors la loi (comme chacune des 24 tonalités du Clavier bien tempéré compte deux pièces, prélude et fugue). J'ai remarqué au chapitre 16, titré Nomen, cette citation de Mallarmé
- c'est un jeu avec les lettres du mot LIVRE, présentant de multiples liens avec mon projet de 1998 jouant avec les lettres de NOVEL ROMAN, alors que j'ignorais tout du roman de Peeters;
- je l'ai découvert en 2000 dans des circonstances ébouriffantes relatées ici, plus tard reliées à une expérience de mon ami Jean-Pierre Le Goff avec les fourmis;
- comme indiqué plus haut, c'est son personnage Rivelle, anagramme de "le livre", qui m'a fait lire en 2014 Le livre de Belletto, et y trouver des échos avec un autre polar où il y a un Rivelle, et avec Novel Roman (mon personnage Alban Lenoirc et celui de Belletto, Albin Moreno).
Les pistes se multiplient et s'enchevêtrent vertigineusement. Ce blanc et ce noir, mots clés de La bibliothèque de Villers, ont aussi intéressé Le Goff via les 88 touches du piano, 52 blanches et 36 noires, et j'y ai ajouté ma "touche" personnelle en constatant que
BLANC + NOIR = 32+56 = 88.
Si pour moi l'aspect majeur du jeu ROMAN NOVEL, est AMOR-N, LOVE-N, avec amour-haine pour le premier terme, le second terme donnerait logiquement
LOVE HATE = 54+34 = 88, 54-34 étant le partage doré de 88, donné explicitement par Barth dans Letters.
L'écriture enfin réalisée de Novel Roman en 2018 a donné lieu à une innovation, l'ambigramme LOVE AMOR par symétrie centrale (ci-dessus), alors que je suis depuis longtemps admiratif de cet ambigramme LOVE HATE par symétrie verticale (avec la fille dans le miroir qui a l'air plus amicale, sinon amoureuse, que l'original).
Il se constelle décidément beaucoup de choses autour des 88 mesures de la fugue BWV 544, dont il existe au moins trois transcriptions pour piano (celle-ci est disponible sur YouTube, avec la partition qui accompagne la musique). On a donc 88
= 54+34, rapport doré optimal correspondant à LOVE/HATE;
= 55+33, rapport fibonaccien 5/3 présent dans la fugue;
= 52+36, touches blanches et noires du piano;
= 56+32, valeurs de NOIR et BLANC;
= 50+38, valeurs de MICHEL et ALBIN, oncle et grand-père de Clara (Albin-Michel?);
= 35+53, CLARA = 35 va peut-être devenir madame ARCHER = 53...;
= 44+44, autre partage palindrome, correspondant par exemple à PERE UBU (et les 85 mesures du prélude correspondraient à MERE UBU);
= 45+43, OUI et NON (que m'avait signalé phrère Laurent; à propos, Laurent avait remarqué une coquille sur la rue parisienne Clauzel, devenue son patronyme Cluzel, et la rue Clauzel est mentionnée dans Hors la loi, proche du domicile de Luis Archer, 49bis rue des Martyrs; j'ai aussi utilisé la rue Clauzel chapitre 6 de Novel Roman).
Je remarque
ALBIN NOMEN = 38+61 = 99.
61/38 est un rapport doré optimal d'une suite additive dont le rapport suivant correspond à
NOUVEAU ROMAN = 99/61.
C'est en 88 (1988) que Benoît Peeters a publié deux recueils de nouvelles de Ricardou, "chef de file du Nouveau Roman", où deux nouvelles contiennent des autoréférences à des pages, 99 et 61.
A cette page 99, Ricardou a modifié le logo de l'éditeur, les impressions nouvelles, pour en faire les romances nouvelles, de telle façon qu'on pourrait lire dans un rectangle les exactes lettres roman novel.
LUIS = 61 serait la réincarnation de ALBIN = 38.
Peeters est aussi l'éditeur de la nouvelle Histoire naturelle, de Jean Lahougue, laquelle intervient dans les coïncidences formiques (et formidables) avec Le Goff, et que j'ignorais jusqu'en 2012 être directement influencée par la diagonale BELCROIX des Lieux-dits de Ricardou.
Ai-je déjà dit que BELCROIX=88 ? peut-être, mais je n'ai pas remarqué jusqu'à aujourd'hui le partage immédiat
BEL CROIX = 19 69, 1969 étant l'année de publication des Lieux-dits et celle où sont censées s'échanger les 88 lettres de Letters.
Je rappelle que les 6 grilles totalisant 544 lettres sont
d'une part trois tables des chapitres,
- le carré 8x8 des Lieux-dits permettant de lire en diagonale BELCROIX;
- les 88 lettres de Letters disposées de façon à lire LETTERS;
- le carré 11x11 du projet 1998 de Novel Roman permettant de lire en diagonale ROSENCREUTZ, sans connaître les Lieux-dits;
d'autre part les trois grilles de Epstein-Rapilly-Schulz, reliées par le jeu LOVENDALE.
L'ami de Luis au nom improbable est donc
MAXIME VOUTAND-BERSOT = 241,
le nombre à l'origine de mon précédent billet, correspondant notamment à la somme des nombres en rapport d'or 92 et 149, numéros des membres de l'association 813 AMOZ et SCHULZ, noms de valeurs 55 et 89, 10e et 11e termes de la suite de Fibonacci, somme 144.
Les voisins de Voutand-Bersot ont le nom non moins improbable Nomen. Je rappelle que 241 est aussi la valeur de PRENOM FRANK NOM WAGNER (81/50, 42/68, rapports dorés), avec Frank Wagner contributeur de la revue Formules n° 9 où figure l'anagramme involontaire de PRENOM NOM. Le destin de Michel Nomen s'est décidé lorsque Clara a découché le 23 mai 2008, 144e jour d'une année bissextile.
Je remarque enfin le nom de l'élue de Luis,
CLARA NOMEN = 35 61.
Les oulipotes s'exercent chaque année à triturer un texte d'un oulipien. En 2012, le texte choisi était C'est un soir de vent, de Harry Mathews, édité par P.O.L. comme Hors la loi. C'était un paragraphe de 4 phrases où j'avais vu que la première phrase avait 35 lettres, la suivante 61, et les deux autres 35 et 61 mots, 35 et 61 étant en outre les valeurs de UN et SOIR.
J'ai ensuite appris que ce bel équilibre était dû à deux erreurs dans la recopie du paragraphe... Le texte a eu 241 (tiens!) récritures, et ma première, autodescriptive, a exploité ce jeu 35-61:
Je reviendrai très prochainement sur Belletto. Je suis en train de lire L'enfer, aux échos effarants avec mes préoccupations, et viens de finir Mourir, où préfigure l'épisode de la mallette de billets permettant de payer la rançon d'un faux rapt. Dans Hors la loi, Luis, né le 6/6/66, trouve deux personnes entretuées autour d'une mallette contenant un million d'euros, puis reçoit un coup de fil qui ne lui était pas destiné. Luis paye la rançon de Clara, mais la femme qui lui est rendue est Irène, avec qui il a une courte liaison.
Dans Mourir (2002), Sixte trouve deux personnes entretuées autour d'une mallette contenant deux millions de francs, puis reçoit un coup de fil destiné à Louis, l'un des morts, annonçant que sa femme a été enlevée. Sixte paye la rançon d'Armelle, mais la femme qui lui est rendue est Reine, avec qui il a une liaison.
Reine Irène... Chapitre 13 de Novel Roman, j'ai surnommé Regina un personnage qui reprenait le tour de magie de Angier dans Le prestige.
Note du 19 juin 19: Je viens de rencontrer un autre personnage né le 6/6/66, le diabolique Zerevan Zebek dans Le huitième jour, de John Case (2002). Cette facétie n'est pas soulignée dans le roman, où Zebek est un Yézidi qui a fraudé pour se faire reconnaître Grand Imam de la secte, afin de disposer des fonds nécessaires à une entreprise maléfique.
Ce n'est qu'en achevant ce livre aujourd'hui qu'il m'est revenu que j'avais utilisé cette date du 6/6/66, en suggérant à la fin de Sous les pans du bizarre que mon roman avait été écrit du 6/6/66 au 9/9/99. La dernière date était presque exacte, puisque j'ai achevé le 7 septembre le seul chapitre qui me faisait problème, Irène Lapnus, et découvert que ce jour était la Ste Reine, anagramme d'Irène (tiens, j'achevais ce présent billet avec les noms Reine et Irène chez Belletto).
Je n'ai pas de souvenir particulier du 6/6/66, mais l'année faisait allusion à mon prof de lettres de première, Georges Sallet, alias Gilles Sandier, qui m'avait fait découvrir la beauté des hexamètres de Virgile.
Quelques jours avant de découvrir l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44, j'avais prêté attention à la mort de Ruth Roman le 9/9/99, et j'avais repensé à mon utilisation de cette date.
Le huitième jour m'a été d'une lecture agréable, sans notable surprise. Une petite chose cependant, Zebek est confondu par la datation au carbone 14 du simulacre à son effigie qu'il a substitué à la statuette sacrée des Yézidis, sculpture de bois du 13e siècle, mais l'analyse indique que le bois a de 100 à 180 ans. Le héros Danny Cray déplore que ce ne soit pas exactement 140, or c'est précisément la valeur de ZEREVAN ZEBEK.
La dernière page foliotée de l'édition française Albin Michel a pour numéro 444.
81 + 90 + 100 (ou 92 + 9x10 + 102) = 271 lettres pour les grilles de Epstein-Rapilly-Schulz, et
64 + 88 + 121 (ou 82 + 8x11 + 112) = 273 lettres pour les grilles de Ricardou-Barth-Schulz.
Je n'ai pas encore donné la somme pour les 6 grilles, 544, un nombre qui m'est évocateur et que j'ai d'ailleurs fait intervenir dans le chapitre 12 de Novel Roman.
Bref, la Fama Fraternitatis (1614) fait naître et mourir Rosencreutz en 1378 et 1484, deux multiples de 106.
Les 7 inscriptions de son tombeau comptent 135 lettres totalisant la valeur 1484, selon un procédé donné dans un autre écrit rosicrucien, Les noces chymiques de Christian Rosencreutz (1618), où on trouve d'autres chronogrammes.
L'inscription principale, l'épitaphe de Rosencreutz, a 8 mots et 48 lettres :
ACRC Hoc Universi Compendium Vivus Mihi Sepulchrum Feci = 544
Les 15 Sinfonies de Bach, ou Inventions à 3 voix (BWV 787 à 801), totalisent 544 mesures, permettant une correspondance avec les valeurs des 8 mots de l'épitaphe:
Malgré cette parfaite adéquation, et les ingénieuses trouvailles de Van Houten et Kasbergen dans leur Bach et le nombre, j'ai du mal à admettre l'idée d'un Bach rosicrucien, et m'en explique ici. S'il est bien plus facile d'accepter que Valentin Andreae ait planifié la valeur 1484 des inscriptions du tombeau du mort en 1484, je peux aussi y voir un "hasard", ou du moins un phénomène du même ordre que la correspondance entre les valeurs des mots de l'épitaphe et les Sinfonies.
J'en viens à du neuf, à ma lecture quelques semaines après ma découverte des 88 lettres de la grille de Letters, menant au total 544 pour les 6 grilles, d'un roman où apparaît un chapitre BWV 544, et ce n'est peut-être pas le plus surprenant.
J'ai déjà évoqué René Belletto, en juillet 2014 pour son roman Le livre, lu parce que Rivelle, anagramme de "le livre", est un personnage de tueur imaginé dans La bibliothèque de Villers, où Benoît Peeters joue de différentes manières avec les 5 lettres du mot LIVRE. Une coïncidence essentielle pour moi est l'apparition d'un personnage Pierre Rivelle dans un polar paru chez un petit éditeur, Six couleurs pour l'enfer de Guérard et Mosseri, où le détective David Larno est engagé pour filer un nommé Rivelle, habitant un hôtel de la rue Lecourbe. Or Le livre de Belletto débute dans une clinique d'une rue imaginaire donnant dans la rue Lecourbe, ce qui m'a inspiré pour le chapitre 11 de Novel Roman.
Belletto est un écrivain discret, difficilement classable. J'avais apprécié en son temps Sur la terre comme au ciel, en partie parce que son héros jouait de la guitare, comme moi, et j'imagine comme Belletto. J'en ai lu plusieurs ensuite, sans le classer parmi mes incontournables.
Je ne sais trop pourquoi je n'avais pas cherché à creuser le sillon ouvert avec Le livre (tiens ça se dit kitap en turc, autre mot de cinq lettres, comme novel, roman, kniha), toujours est-il que samedi 12 janvier, de passage à la médiathèque de Manosque, mon regard est tombé sur la rayon Belletto, assez pauvre à vrai dire, et j'ai emprunté Hors la loi (2010).
Le roman compte 24 chapitres, alternant d'une part le récit à la première personne de Luis Archer (on pense au détective Lew Archer de Ross McDonald), d'autre part une narration suivant la famille Nomen ("nom" en latin).
Luis Archer est professeur de musique jusqu'en 1996, puis arrangeur et transcripteur selon un goût très éclectique. Il a d'abord été guitariste, puis a délaissé la guitare au profit du piano, ce qui est aussi mon cas (de la guitare sèche au piano aqueux).
Il est né le 6 juin 1966, soit le 6/6/66, tandis que les époux Nomen ont été assassinés le même jour, entre Gometz-la-Ville et Limours-en-Hurepoix, une route que je prenais tous les jours en 1971-72 quand j'habitais Limours et que je travaillais à Gif. Curiosité, nos plus proches voisins à Esparron habitent une partie de l'année à Limours.
Le meurtre des époux Nomen n'a jamais été élucidé. Ils se nommaient Albin et Eva. On peut penser à Adam et Eve, d'autant que adam signifie "homme" et "rouge" en hébreu. Il y avait (aura plutôt puisque cet autre Belletto est de 2014) dans Le livre un Albin Moreno, "blanc noir", qui m'a rappelé mon Alban Lenoirc, narrateur de Novel Roman.
Lorsque Luis Archer apprend, en 2008, la mort d'Albin Nomen le jour de sa naissance, il ne doute pas d'être en quelque sorte sa réincarnation, et vérifie que les heures concordent. J'ai imaginé quelque chose d'analogue dans le chapitre 10 de Novel Roman, où Elmo Orvann meurt à l'instant même où naît la petite Nora Velmon.
Ce transfert de vie un 6/6/66 m'évoque bien sûr l'échange Jung-Haemmerli du 4/4/44, d'autant que Jung est mort un 6/6, mais le 6/6/61. 2008 est l'année où j'ai vu l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44.
Les Nomen ont laissé deux enfants, l'ado Michel et sa soeur Lucie, 6 ans. Lucie est enceinte début 1986, met au monde la petite Clara le 10 septembre, de père inconnu, et meurt peu après.
Luis Archer vit un épisode dramatique en 1996. Son élève préférée est violentée et meurt de ses blessures, heureusement après avoir pu innocenter Luis, soupçonné. Le père pas convaincu tente de tuer Luis, puis se suicide. Luis démissionne et se consacre à arranger diverses musiques, éditant plusieurs recueils qui connaissent un certain succès, et sont notamment remarqués par Clara Nomen, laquelle joue du piano, couvée par son frère Michel, devenu un peintre coté.
Clara grandit, sans que son corps s'éveille à la sensualité. Jusqu'au 23 mai 2008 où elle découche pour passer la nuit chez un ami musicien, Vincent, chapitre 14, BWV 544. En tout bien tout honneur, mais Michel croit qu'elle lui échappe, et va se tuer au bord de la Seine, laissant un mot pour Clara sur la porte de leur maison, au 3 impasse du Midi à Saint-Maur.
Luis a un ami très proche, Maxime Voutand-Bersot, nom digne de San-Antonio n'aidant guère à prendre l'histoire au sérieux, né le 6/6/65. Il va souvent le voir, au 1 impasse du Midi à Saint-Maur, et ce 24 mai 2008 le découvre mort, revolvérisé par un autre homme également mort, étranglé par Maxime. A côté d'eux une mallette ouverte, contenant un million d'euros...
Luis s'empare de la mallette et s'apprête à regagner sa voiture garée dans l'impasse lorsqu'il voit passer une voiture de police... Il franchit la haie séparant le 1 du 3 et découvre le mot de Michel Nomen annonçant son suicide à sa soeur. La porte est ouverte, il entre, et est émerveillé par un portrait de Clara récemment peint par son frère...
Le téléphone sonne, le répondeur se déclenche, c'est quelqu'un qui croit parler à Michel Nomen, et qui lui annonce que Clara a été enlevée, et qu'elle lui sera rendue contre 300 000 euros...
Là ça commence à franchement délirer. Luis paie la rançon, mais Clara n'a pas été enlevée, pas par des humains en tout cas. Un certain Alex Sproutks l'a emmenée faire un voyage dans des univers plus ou moins parallèles. Il la ramène néanmoins sur terre, et le 2 juin Luis et Clara se rencontrent enfin.
Clara a hérité de sa mère un cahier sur lequel Albin Nomen avait noté un quatrain le jour de sa mort, le 6/6/66:
Amours rêvés de ma jeunesseElle n'a pu trouver qui en était l'auteur, et pose la question dans toutes les librairies où elle passe.
Se sont enfuis avec le temps
Mais que jamais ne disparaisse
Le souvenir que je t'attends.
Luis connaît aussi ce quatrain, sans se souvenir d'où il lui vient. Lui aussi en cherche l'auteur, et pose la question dans toutes les librairies où il passe.
Il a entendu parler de l'ouverture d'une nouvelle librairie au 21bis rue du Dragon, et lorsqu'il y entre une jeune fille récite au libraire les deux premiers vers, que Petrus Lebaz ne connaît pas, mais Luis peut compléter le quatrain...
Pour en finir avec ce quatrain, la note du 6 juillet 2016 (mon 66e anniversaire) de cette page m'a appris que Belletto l'avait déjà utilisé dans d'autres romans. Il en est probablement l'auteur.
Le roman s'achève le 6 juin 2008, 42e anniversaire de Luis, sur la première union des lèvres de Luis et de Clara, qu'on peut imaginer préluder à un grand amour.
Clara raconte à Luis son odyssée extraterrestre. Luis ne met pas en doute sa sincérité, mais se pose des questions... Je remarque le nom de l'inventeur de l'alliage du vaisseau d'Alex, Guy MERANCLANO, anagramme de CLARA NOMEN.
A deux lettres près, ce sont les mêmes lettres que ROMAN NOVEL, dont j'ai donné une quarantaine d'anagrammes dans mon roman (dont VALOR NOMEN). Au plus proche, on aurait ROMAN NACEL, ou si l'on veut des mots existants, ROMAN CLEAN (car Nomen est ici un nom propre) ou ROMAN LANCE.
J'en viens au titre du chapitre 14, BWV 544. Lors de la soirée du 23 mai chez Valentin, celui-ci fait écouter à Clara une version qu'elle ne connaissait pas de la fugue du Prélude et Fugue pour orgue BWV 544, par François-Henri Houbart (qu'on peut entendre ici). Le caractère aérien des 33 mesures au centre de la fugue, ne faisant pas usage du pédalier, tissent un cocon sonore qui a pour effet d'éloigner Clara de son compagnon, pour lequel elle eût pu éprouver un penchant.
Le thème de cette fugue est plutôt lourdingue, 15 croches liées,
mais Bach est aux commandes...
Je ne soupçonne guère que Belletto ait choisi ce BWV en pensant aux 544 mesures des Sinfonies, le point crucial de la thèse défendue dans Bach et le nombre, mais il est tout à fait imaginable que ce soit intentionnellement que le seul chapitre 14 ait un titre bachien, car tout amateur éclairé a au moins entendu parler de la thèse de l'importance pour Bach du nombre 14, valeur de BACH, et les musicologues les plus circonspects admettent que l'apparition du thème BACH dans le Contrepoint 14 de l'Art de la Fugue est voulue.
Chapitre 14 parmi 24, autre probable nombre clé pour Bach, maître des 24 tonalités, Bach qui a organisé son arbre généalogique de telle manière à ce qu'il y fût le numéro 24, Bach dont une oeuvre essentielle est le Clavier bien tempéré, couvrant les 24 tonalités, 12 majeures et 12 mineures.
Les 24 chapitres de Hors la loi se découpent également en 12 chapitres Luis et 12 chapitres Nomen, sans alternance stricte. Le roman débute par deux chapitres Luis, puis on a des couples Nomen pour les chapitres 13-14 et 20-21.
La passion de Belletto pour Bach transparaît dans plusieurs romans. Ici Luis travaille les Suites anglaises, tandis que Clara est remarquée pour son interprétation des Partitas.
Comme je l'ai conté ici, le passage au nouveau mode d'immatriculation m'a fait penser qu'il y aurait 999 véhicules immatriculés BA-???-CH, me demander si j'aurais l'occasion d'en rencontrer, et quel serait le premier numéro associé. Je n'en ai vu qu'un seul, le 21 février 2012 (tiens, le 21/02/2012, je n'avais pas vu alors le palindrome), et ce numéro était 024:
Je n'ai pas toujours en tête toutes les relations bachiennes, et en 2012 il m'avait échappé que, selon Bach et le nombre, Bach avait veillé à ce que ce fût la Sinfonie 14 (=BACH) qui correspondît à l'acronyme quadrilittère de l'épitaphe, ACRC (=24). Cette Sinfonie est en Si bémol majeur, soit B selon la notation allemande, et les Sinfonies dans les tonalités B-a-c-h totalisent 158 mesures (JOHANN SEBASTIAN BACH).
J'ai étudié la partition de BWV 544. La fugue compte 88 mesures, écho aux 88 lettres de la grille de Letters qui m'ont conduit au total de 544 lettres avec les 5 grilles précédentes.
Jerome Bray voit le Phi-point répartir ces 88 lettres en 54-34, mais plus exactement la répartition arrondie à une décimale serait 54,4(!)-33,6, et j'avais trouvé significatif que le Phi-point tombe dans la 55e lettre, la première où il est question du nombre d'or.
Les 33 mesures "aériennes" de BWV 544 sont comme annoncé au presque exact milieu de la fugue, après 27 mesures, et suivies ensuite de 28 mesures. Dans Bach ou la Passion selon Jean-Sébastien (2003), Guy Marchand admet comme valide un rapport d'or entre une section médiane et la somme des sections l'encadrant, ainsi en va-t-il de ce qu'il appelle "Passion", la fugue BWV 997, en 3 sections 48-60-48 qu'il lit
48+48 / 60 = 96/60 = 8/5 (Fibonacci).
Il en irait de même pour BWV 544:
27+28 / 33 = 55/33 = 5/3 (Fibonacci).
Je ne suis guère convaincu par la thèse de Marchand, mais c'est un livre publié, qu'aurait donc pu lire Belletto.
Le Prélude de BWV 544 compte 85 mesures, ainsi l'ensemble compte en tout 85+88 = 173 mesures, encore un nombre évocateur pour le bachien-rosicrucien. C'est qu'il y a un unique point d'orgue parmi les Sinfonies, dans la numéro 6, et que ce point d'orgue scinde leurs 544 mesures en 173-371, avec 173 valeur de Fama Fraternitatis, le manifeste Rose-Croix de 1614.
Van Houten et Kasbergen lisent encore R-C dans 17-3, et C-R dans 3-71.
S'ils n'ont pas osé faire intervenir dans leur exégèse les numéros BWV (qui n'ont été attribués qu'au siècle dernier), ceci ne déparerait pas avec leur théorie d'un Bach omniscient qui aurait connu trente ans avant la date exacte de sa mort, aussi pourquoi n'aurait-il pas prévu la classification BWV?
Quoi qu'il en soit, des échos apparaissent entre ce numéro BWV 544 et l'oeuvre elle-même, section d'or 54,4 des 88 mesures de la fugue, répartition palindrome en 173-371, avec 173 nombre de mesures de l'ensemble prélude-fugue (les autres répartitions palindromes sont 470-74 et 272-272).
Il y a deux citations en exergue de chaque chapitre de Hors la loi (comme chacune des 24 tonalités du Clavier bien tempéré compte deux pièces, prélude et fugue). J'ai remarqué au chapitre 16, titré Nomen, cette citation de Mallarmé
Tu remarquas, on n'écrit pas, lumineusement, sur champ obscur, l'alphabet des astres, seul, ainsi s'indique, ébauché ou interrompu; l'homme poursuit noir sur blanc.La même exacte citation introduit La bibliothèque de Villers, de Benoît Peeters, livre qui intervient dans diverses coïncidences:
- c'est un jeu avec les lettres du mot LIVRE, présentant de multiples liens avec mon projet de 1998 jouant avec les lettres de NOVEL ROMAN, alors que j'ignorais tout du roman de Peeters;
- je l'ai découvert en 2000 dans des circonstances ébouriffantes relatées ici, plus tard reliées à une expérience de mon ami Jean-Pierre Le Goff avec les fourmis;
- comme indiqué plus haut, c'est son personnage Rivelle, anagramme de "le livre", qui m'a fait lire en 2014 Le livre de Belletto, et y trouver des échos avec un autre polar où il y a un Rivelle, et avec Novel Roman (mon personnage Alban Lenoirc et celui de Belletto, Albin Moreno).
Les pistes se multiplient et s'enchevêtrent vertigineusement. Ce blanc et ce noir, mots clés de La bibliothèque de Villers, ont aussi intéressé Le Goff via les 88 touches du piano, 52 blanches et 36 noires, et j'y ai ajouté ma "touche" personnelle en constatant que
BLANC + NOIR = 32+56 = 88.
Si pour moi l'aspect majeur du jeu ROMAN NOVEL, est AMOR-N, LOVE-N, avec amour-haine pour le premier terme, le second terme donnerait logiquement
LOVE HATE = 54+34 = 88, 54-34 étant le partage doré de 88, donné explicitement par Barth dans Letters.
L'écriture enfin réalisée de Novel Roman en 2018 a donné lieu à une innovation, l'ambigramme LOVE AMOR par symétrie centrale (ci-dessus), alors que je suis depuis longtemps admiratif de cet ambigramme LOVE HATE par symétrie verticale (avec la fille dans le miroir qui a l'air plus amicale, sinon amoureuse, que l'original).
Il se constelle décidément beaucoup de choses autour des 88 mesures de la fugue BWV 544, dont il existe au moins trois transcriptions pour piano (celle-ci est disponible sur YouTube, avec la partition qui accompagne la musique). On a donc 88
= 54+34, rapport doré optimal correspondant à LOVE/HATE;
= 55+33, rapport fibonaccien 5/3 présent dans la fugue;
= 52+36, touches blanches et noires du piano;
= 56+32, valeurs de NOIR et BLANC;
= 50+38, valeurs de MICHEL et ALBIN, oncle et grand-père de Clara (Albin-Michel?);
= 35+53, CLARA = 35 va peut-être devenir madame ARCHER = 53...;
= 44+44, autre partage palindrome, correspondant par exemple à PERE UBU (et les 85 mesures du prélude correspondraient à MERE UBU);
= 45+43, OUI et NON (que m'avait signalé phrère Laurent; à propos, Laurent avait remarqué une coquille sur la rue parisienne Clauzel, devenue son patronyme Cluzel, et la rue Clauzel est mentionnée dans Hors la loi, proche du domicile de Luis Archer, 49bis rue des Martyrs; j'ai aussi utilisé la rue Clauzel chapitre 6 de Novel Roman).
Note du 5/10/22: j'ajoute à la liste précédente
88 = 58+30, valeurs de NIGHT et DAY, couple proche de NOIR et BLANC...
88 = 58+30, valeurs de NIGHT et DAY, couple proche de NOIR et BLANC...
Je remarque
ALBIN NOMEN = 38+61 = 99.
61/38 est un rapport doré optimal d'une suite additive dont le rapport suivant correspond à
NOUVEAU ROMAN = 99/61.
C'est en 88 (1988) que Benoît Peeters a publié deux recueils de nouvelles de Ricardou, "chef de file du Nouveau Roman", où deux nouvelles contiennent des autoréférences à des pages, 99 et 61.
LUIS = 61 serait la réincarnation de ALBIN = 38.
Peeters est aussi l'éditeur de la nouvelle Histoire naturelle, de Jean Lahougue, laquelle intervient dans les coïncidences formiques (et formidables) avec Le Goff, et que j'ignorais jusqu'en 2012 être directement influencée par la diagonale BELCROIX des Lieux-dits de Ricardou.
Ai-je déjà dit que BELCROIX=88 ? peut-être, mais je n'ai pas remarqué jusqu'à aujourd'hui le partage immédiat
BEL CROIX = 19 69, 1969 étant l'année de publication des Lieux-dits et celle où sont censées s'échanger les 88 lettres de Letters.
Je rappelle que les 6 grilles totalisant 544 lettres sont
d'une part trois tables des chapitres,
- le carré 8x8 des Lieux-dits permettant de lire en diagonale BELCROIX;
- les 88 lettres de Letters disposées de façon à lire LETTERS;
- le carré 11x11 du projet 1998 de Novel Roman permettant de lire en diagonale ROSENCREUTZ, sans connaître les Lieux-dits;
d'autre part les trois grilles de Epstein-Rapilly-Schulz, reliées par le jeu LOVENDALE.
L'ami de Luis au nom improbable est donc
MAXIME VOUTAND-BERSOT = 241,
le nombre à l'origine de mon précédent billet, correspondant notamment à la somme des nombres en rapport d'or 92 et 149, numéros des membres de l'association 813 AMOZ et SCHULZ, noms de valeurs 55 et 89, 10e et 11e termes de la suite de Fibonacci, somme 144.
Les voisins de Voutand-Bersot ont le nom non moins improbable Nomen. Je rappelle que 241 est aussi la valeur de PRENOM FRANK NOM WAGNER (81/50, 42/68, rapports dorés), avec Frank Wagner contributeur de la revue Formules n° 9 où figure l'anagramme involontaire de PRENOM NOM. Le destin de Michel Nomen s'est décidé lorsque Clara a découché le 23 mai 2008, 144e jour d'une année bissextile.
Je remarque enfin le nom de l'élue de Luis,
CLARA NOMEN = 35 61.
Les oulipotes s'exercent chaque année à triturer un texte d'un oulipien. En 2012, le texte choisi était C'est un soir de vent, de Harry Mathews, édité par P.O.L. comme Hors la loi. C'était un paragraphe de 4 phrases où j'avais vu que la première phrase avait 35 lettres, la suivante 61, et les deux autres 35 et 61 mots, 35 et 61 étant en outre les valeurs de UN et SOIR.
J'ai ensuite appris que ce bel équilibre était dû à deux erreurs dans la recopie du paragraphe... Le texte a eu 241 (tiens!) récritures, et ma première, autodescriptive, a exploité ce jeu 35-61:
Je lis depuis huit ans les textes de Zazipo. Chaque année j’ai cherché en vain la contrainte élaborée du texte proposé. Enfin arrive ce texte de Mathews, avec sa loi des plus récurrentes : le titre idéal de l’alinéa serait « Un soir », or ces deux mots ont les valeurs numériques trente-cinq et soixante-et-un. La suite s’en déduirait : la première phrase a trente-cinq lettres, la suivante soixante-et-une, et ce sont ces mêmes nombres qu’on retrouve dans les deux autres phrases, mais pour les mots ; la troisième phrase a trente-cinq mots, la dernière soixante-et-un ; peut-être faudrait-il étudier aussi la gématrie totale des mots de ce paragraphe.Outre les phrases de 35 et 61 lettres, 35 et 61 mots, la gématrie de l'ensemble est 6135.
Je reviendrai très prochainement sur Belletto. Je suis en train de lire L'enfer, aux échos effarants avec mes préoccupations, et viens de finir Mourir, où préfigure l'épisode de la mallette de billets permettant de payer la rançon d'un faux rapt. Dans Hors la loi, Luis, né le 6/6/66, trouve deux personnes entretuées autour d'une mallette contenant un million d'euros, puis reçoit un coup de fil qui ne lui était pas destiné. Luis paye la rançon de Clara, mais la femme qui lui est rendue est Irène, avec qui il a une courte liaison.
Dans Mourir (2002), Sixte trouve deux personnes entretuées autour d'une mallette contenant deux millions de francs, puis reçoit un coup de fil destiné à Louis, l'un des morts, annonçant que sa femme a été enlevée. Sixte paye la rançon d'Armelle, mais la femme qui lui est rendue est Reine, avec qui il a une liaison.
Reine Irène... Chapitre 13 de Novel Roman, j'ai surnommé Regina un personnage qui reprenait le tour de magie de Angier dans Le prestige.
Note du 19 juin 19: Je viens de rencontrer un autre personnage né le 6/6/66, le diabolique Zerevan Zebek dans Le huitième jour, de John Case (2002). Cette facétie n'est pas soulignée dans le roman, où Zebek est un Yézidi qui a fraudé pour se faire reconnaître Grand Imam de la secte, afin de disposer des fonds nécessaires à une entreprise maléfique.
Ce n'est qu'en achevant ce livre aujourd'hui qu'il m'est revenu que j'avais utilisé cette date du 6/6/66, en suggérant à la fin de Sous les pans du bizarre que mon roman avait été écrit du 6/6/66 au 9/9/99. La dernière date était presque exacte, puisque j'ai achevé le 7 septembre le seul chapitre qui me faisait problème, Irène Lapnus, et découvert que ce jour était la Ste Reine, anagramme d'Irène (tiens, j'achevais ce présent billet avec les noms Reine et Irène chez Belletto).
Je n'ai pas de souvenir particulier du 6/6/66, mais l'année faisait allusion à mon prof de lettres de première, Georges Sallet, alias Gilles Sandier, qui m'avait fait découvrir la beauté des hexamètres de Virgile.
Quelques jours avant de découvrir l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44, j'avais prêté attention à la mort de Ruth Roman le 9/9/99, et j'avais repensé à mon utilisation de cette date.
Le huitième jour m'a été d'une lecture agréable, sans notable surprise. Une petite chose cependant, Zebek est confondu par la datation au carbone 14 du simulacre à son effigie qu'il a substitué à la statuette sacrée des Yézidis, sculpture de bois du 13e siècle, mais l'analyse indique que le bois a de 100 à 180 ans. Le héros Danny Cray déplore que ce ne soit pas exactement 140, or c'est précisément la valeur de ZEREVAN ZEBEK.
La dernière page foliotée de l'édition française Albin Michel a pour numéro 444.