L'importance des coïncidences 84-52-68-42 ces derniers mois m'a poussé à une étude systématique de ces valeurs parmi les mots de l'ODS5 (Officiel du Scrabble).
Il y a des résultats intéressants, sur lesquels je reviendrai peut-être, mais une seule belle curiosité : tombant sur DIAGONALE parmi les mots de valeur 68, il m'est aussitôt venu à l'esprit La Diagonale du fou, or le mot FOU a pour valeur 42.
J'ai réagi au mot DIAGONALE car les prolongements des billets de juin m'ont fait découvrir que ce n'était pas par hasard si Atta, héroïne humaine du roman de Ricardou Les lieux-dits, réapparaissait en tant que fourmi dans la nouvelle de Lahougue Histoire naturelle, où l'espèce Atta bellifera est imaginée former des phrases à partir des notes journalières de Fabre, en prenant le 1er mot de la 1e phrase, le 2e de la 2e, le 3e de la 3e, etc.
Or Ricardou avait inauguré 20 ans plus tôt cette lecture oblique, pour les lettres, avec les titres de ses 8 chapitres, les lieux visités par Atta, permettant de lire en diagonale le lieu privilégié, les titres formant un échiquier de 8x8 lettres:
B a n n i è r e
B e a u f o r t
B e l a r b r e
B e l c r o i x
C e n d r i e r
C h a u m o n t
H a u t b o i s
M o n t e a u x
La diagonale du fou, l'acrostiche oblique, peut être vu comme une dislocation de l'acrostiche classique vertical, qu'on peut comparer au mouvement de la tour, en poursuivant la métaphore échiquéenne.
De là à imaginer un rapport avec Mohammed Atta, chef du commando terroriste qui a disloqué les Twin Towers certain 11 Septembre, il y a un pas certes hardi, mais que je n'avais pas hésité à franchir alors que je ne connaissais que la diagonale Atta de Lahougue, ignorant qu'il s'agissait d'un texte épigone des Lieux-dits de Ricardou, auquel Lahougue renvoie explicitement par une note indiquant que le traducteur américain de Fabre, Norman Hill, découvreur du code oblique des fourmis Atta, a aussi traduit Lieux-dits.
J'ignorais bien sûr aussi que le personnage Atta avait inspiré le rêve au Caire de Dana Khan, publié par Yolande Villemaire en 1983, où des hommes volent dans le ciel de New York, avec en filigrane le mot ATTA. Yolande y relatait en fait un réel rêve, et signale ici d'autres écrits prémonitoires du 11 Septembre.
Mike Cherni déclare avoir rêvé quelques jours avant l'attentat s'être trouvé à bord d'un vol à la trajectoire inhabituelle au-dessus de Manhattan, puis un choc contre un building l'a réveillé... Trop beau pour être vrai, diront certains, et de fait son témoignage est mis en doute par quelques membres de ce forum où sont donnés d'autres rêves prémonitoires du 9/11. Il est extrêmement difficile d'accorder une foi aveugle à de tels récits, même si divers témoins s'en portent garants, car l'extraordinaire exige les preuves les plus sûres, lesquelles ne suffiront bien souvent pas pour des esprits forts qui ne seront pleinement convaincus que par une vérification personnelle.
Ceci était le début d'un projet de billet, qui se poursuivait par divers développements, et puis le 24 juillet une soudaine réminiscence est venue remettre en cause leur pertinence immédiate.
J'ai composé dans l'été 98 une diagonale exactement dans les mêmes conditions que Ricardou, dont j'ignorais alors jusqu'au nom, et le mot codé était Rosencreutz, soit Rose-Croix, s'achevant donc sur le même mot "croix" que le Belcroix de Ricardou.
Le mot était composé à partir des 11 titres de chapitres d'un roman imaginaire, Un cercueil s’ouvrira, traduction d’un roman étranger qui dans mon esprit était The Greek Coffin Mystery, dont le titre en 21 lettres était donné en acrostiche par les titres des chapitres de la 1e partie, la seconde partie en 13 chapitres donnant l'auteur, By Ellery Queen.
Ceci faisait partie du projet Novel Roman, initié par mes spéculations sur Lupin et la Rose-Croix. Il m'avait donc semblé indispensable de faire figurer dans ma grille ARSENELUPIN, en 11 lettres comme ROSENCREUTZ, dans une continuité oblique mais brisée :
R A I S O N A U T E L
Y O U S I R E L T A N
E T S U S A L O R I N
U L C E R A T I O N S
E O N I N T R U S L A
N E L U I C A S T O R
L A D U N E R O S I T
Q U I S O R T E L A N
E S P O I R A L U N T
E B R I S U N A L T O
L O I U N E S T R A Z
Par ailleurs ELLERYQUEEN apparaît en anagramme dans la 1e colonne.
La grille imitait les hétérogrammes de Perec, avec chaque ligne formée de ESARTULINO (les 10 lettres les plus fréquentes en français, de valeur 134 comme ARSENELUPIN), + 1 autre lettre, souvent imposée par les mots choisis. De plus, la valeur totale de la grille devait être 1604, date de l'ouverture du tombeau de Rosencreutz.
Je n'avais composé la grille ci-dessus que pour vérifier la faisabilité de l'entreprise, et certains titres sont inintelligibles. Je suppose que je l'aurais améliorée si j'avais finalisé le projet Novel Roman.
Je mesure aujourd'hui ma naïveté d'avoir imaginé que plus d'une poignée de lecteurs aurait eu l'idée de disposer ces titres de chapitres énigmatiques en une grille, pour y déchiffrer les mots encodés. Peut-être la démarche de Ricardou relevait-elle d'un même optimisme, à moins qu'il n'ait souligné en gras les lettres importantes comme l'avait fait Queen dans la table du roman de 1932.
Attendant un passage en bibliothèque pour lire Lieux-dits, je ne peux mesurer l'importance qu'y tient le jeu sur Belcroix. Je sais en revanche exactement pourquoi j'ai croisé Rosencreutz et Arsène Lupin dans la table de la traduction tronquée d'Ellery Queen, à cause de spéculations diverses sans rapport avec la présence de "croix" dans le nom Rose-Croix.
Pour la forme, je venais de découvrir les hétérogrammes de Perec qui avaient été pour moi une révélation.
Une recherche "Belcroix" "lieux-dits" "ricardou" livre une dizaine de pages, m'apprenant notamment que dans le roman lui-même est donnée l'interprétation de Belcroix, et que BEL y représente d'abord la guerre, CROIX l'alphabet. Mais les sens plus immédiats sont présents aussi, et Atta finit crucifiée, "belle en croix", à la fin du dernier chapitre, sur le X de Monteaux qui est aussi celui de Belcroix en diagonale.
J'apprends aussi que le livre est entièrement surdéterminé par le nombre 8, un exemple en étant l'abondance du mot "aujourd'hui(t)", 18 occurrences dans le roman, un autre la mention de l'année 1908. Je pense aussitôt à mes considérations sur Les huit coups de l'horloge, le recueil de Leblanc où j'ai vu le 8 jouer le rôle de "centre d'irradiation ricardolien", expression notée je ne sais plus où, alors que je ne connaissais rien de l'oeuvre de Ricardou.
J'y avais repéré des allusions à l'année 1908, mais n'avais pas songé à la possibilité "aujourd'hui(t)"; sur un texte en ligne, je relève 22 occurrences de "aujourd'hui", dont 9 dans la première histoire...
Ici, je vois que dans une nouvelle de La cathédrale de Sens, de Ricardou, un personnage révèle sous hypnose que son père spirituel est Paul Ryvéla; dans un roman de 1930, Ellery Queen a imaginé un architecte français nommé Paul Lavery...
Bref, mes croisements de Rose-Croix avec Lupin et Queen apparaissent après coup éminemment ricardoliens, ou plutôt Ricardou n'a-t-il fait que rouvrir des sentiers déjà explorés par les maîtres du polar...
Mon projet Novel Roman se passait en 1908, non à cause de 8 mais de L'Aiguille Creuse où je voyais l'année 1908 = 18 x 106 pointée par un motif rosicrucien.
Si en 1998 j'avais reconnu un rapport fibonaccien 21/13 entre les deux parties du Greek Coffin, ceci n'avait alors pour moi aucune importance spéciale, et j'ignorais que 10 ans plus tard j'allais découvrir le rapport Haemmerli/Jung = 84/52 = 21/13, rapport également présent dans le seul prénom CARL, avec CR/AL = 21/13.
Lors de la déferlante des coïncidences 13-21-34 débutée en mai 2009, j'ai repensé à l'acrostiche de Queen, ainsi qu'aux initiales d'Arsène Lupin et de Rose-Croix, qui m'ont inspiré le billet Signé AL RC.
J'y citais l'acrostiche de Queen ainsi que mon projet Novel Roman, mais j'avais alors oublié que ma composition hétérogramme faisait croiser ELLERY QUEEN avec AL et RC !
Alors qu'un billet parallèle était intitulé Un Razès loti, allusion au dernier vers d'Alphabets, un raz est Loi, démembré dans le dernier "chapitre" de Un cercueil s'ouvrira en Loi Un est raz. !!
Je rappelle que c'est dans la revue L'ARC (!!!) que j'ai appris l'existence de la diagonale BELCROIX (dans l'article de Ricardou Le Nouveau Roman est-il roussellien ?)
En-dehors des multiples anagrammes de NOVEL ROMAN, la gématrie des autres noms de mon roman était gouvernée par deux nombres, 106, pour les 106 ans de Rosencreutz, et 171, somme des 18 premiers nombres et valeur de
ELISABETH LOVENDALE = 81 + 90
Je suis abasourdi par le nom de l'autre principal protagoniste de Lieux-dits, avec Atta la fourmi rouge,
OLIVIER LASIUS = 90 + 81
(Lasius est un autre genre de fourmi).
J'ignorais alors que 106 était la section d'or entière de 171, mais il m'était important que 171 soit la somme des 106 ans de Rosencreutz et des 65 ans de Bach, son supposé disciple.
Je ne sais quel qualificatif trouver pour rappeler que c'est la commune bévue SUIVANT-SELON qui m'a amené à Ricardou, et que les récents rebonds m'ont amené à leurs valeurs 106-65 !!!!
Sachant ce que je sais maintenant, je peux comprendre que Ricardou n'ait pas été enthousiasmé par le Numéro 24 de Magné, double diagonale composée avec des X (!!!!!), lui-même ayant sursaturé de sens sa belle croix...
Je ne sais plus si ceci a influé sur ma composition croisée de 1998, mais j'étais alors aussi marqué par le récent "code biblique", et les possibilités de lire des messages croisés dans des grilles de lettres. Je ne pouvais évidemment savoir que la couverture du second livre de Drosnin montrerait les TOURS (migdalè en diagonale, avec un saut de 73 lettres) JUMELLES (hatoumim vertical, saut de 36 lettres) et l'AVION (matos, dans les 4 carrés, saut -39). Je m'expliquerai plus loin sur les deux éléments que j'ai ajoutés.
Drosnin est un truqueur qui ne dit que ce qui l'arrange, aussi je n'ai pas une totale confiance en son récit, selon lequel il a trouvé cette grille dans l'heure suivant l'attentat, à New York, tandis que l'inventeur du code Rips la trouvait indépendamment en Israël.
Dans ce second livre, Drosnin ne donne pratiquement aucun détail pratique permettant de retrouver ses grilles, peut-être pour favoriser le logiciel qu'il vendait parallèlement... Pourtant cette première grille est remarquable car une éventuelle validité du code dépend de la brièveté du texte porteur, ce qui est le cas ici où les messages sont contenus dans moins de 500 lettres, alors que la fameuse "prédiction" sur l'assassinat de Rabin impliquait plus de 30000 lettres, sans signification statistique.
De plus, les messages apparaissent dans un épisode significatif, Nb 20,4-12, celui des eaux de Mériba : YHWH dit à Moïse de "parler au rocher" pour qu'il donne son eau, puis assez bizarrement le punit et le condamne à mourir dans le désert, avant l'arrivée du peuple en Canaan. Peut-être la faute de Moïse est-elle d'avoir frappé le rocher de son bâton, et en plus de l'avoir frappé "deux fois", au lieu d'obéir strictement à YHWH.
Toujours est-il que Drosnin reprend ce "deux fois" en clair dans le texte (surligné en jaune ci-dessus), le voyant s'appliquer aux deux frappes contre les tours.
Je suis ébahi de découvrir que le texte en couverture du Bible Code II était l'épisode des eaux de Mériba, car il m'a paru probable qu'il ait été la source (c'est le cas de le dire) du chapitre central du Voyage au centre de la terre, où Hans frappe de son pic le rocher pour en faire jaillir un torrent salvateur, chapitre central qui a inspiré son Domaine d'Ana à Lahougue, lequel ignorait que le code des médiales qu'il y utilise avait été envisagé par l'exégèse juive, spécifiquement pour cet épisode des eaux de Mériba.
Les médiales d'Ana suivant dans l'oeuvre de Lahougue les diagonales d'Atta, je développais ici diverses curiosités autour de Ana-Atta. Je m'explique mal pourquoi Drosnin n'a pas mentionné une double possibilité de lire sur sa grille le nom du chef du commando terroriste, pilote du premier avion qui a frappé la tour Nord. J'ai indiqué la première en soulignant de carrés rouges les 3 lettres de Atta (עטא, saut -38), croisant orthogonalement les migdalè, "tours". L'autre possibilité (saut -30) croise avec le teth de matos, "avion".
Certes des ELS de 3 lettres peuvent être jugées peu significatives, mais celles-ci le sont certainement plus, dans ce court passage, que la plupart des ELS données par Drosnin, portant sur des dizaines de milliers de lettres, d'autant qu'une des lettres impliquées, ט, teth, est la moins fréquemment utilisée dans la Bible (fréquence 0.6 %). De fait les deux ELS Atta utilisent 2 des 3 teth du passage, tous dus à l'emploi du mot matè, le "bâton" avec lequel Moïse frappe "deux fois" le rocher.
Si le 2 est important ici, il est époustouflant que le premier teth, celui encadré de rouge ci-dessus, soit la 222222e lettre de la Bible, du moins de la version utilisée par Drosnin (qui est loin d'être la seule, contrairement à ses allégations).
S'il est extrêmement difficile de faire comprendre l'exacte portée de ceci à qui n'est pas familier de l'hébreu et du code biblique, il me semble utile de le relativiser par un exemple accessible à tous, développé ici.
Dans sa courte nouvelle La mort et la boussole (1942), Borges fait assassiner un rabbin d'initiales MY dans une tour au nord de la ville. Suivent deux autres morts à l'est et à l'ouest, d'initiales DA et G, puis la mort au sud de EL, dans le mirador d'une villa.
Les initiales des noms forment YGAL, prénom d'Ygal Amir, l'assassin de Rabin (soit "rabbin"), en couverture et sujet essentiel du premier Bible Code.
Toutes les initiales forment le mot MYGDALE, ou migdalè, exacte transcription du mot "tours" (forme construite de migdalim) en couverture du second Bible Code.
Nul besoin ici d'ordinateur, nul besoin de devoir faire confiance à quiconque, et surtout nul besoin de s'agenouiller devant un miracle divin. A mon sens, l'extraordinaire ne réside pas dans une éventuelle prémonition de Borges, qui a pu inscrire consciemment le mot migdal dans son schéma, mais dans la coïncidence avec les deux couvertures de Drosnin.
La seconde grille supposée décrire l'attaque terroriste fait croiser, à distance, l'ELS "crime de Ben Laden", avec les extraits bibliques "la cité et la tour" (sans signaler qu'il s'agit de Babel) et "Ils ont vu la fumée s'élever au-dessus de la terre" (sans signaler qu'il s'agit de la destruction de Sodome et Gomorrhe).
L'ELS est de saut -2168, sans valeur statistique, mais la présence du nom Ben Laden en hébreu, בן לאדן, exacte transcription de l'arabe بن لادن , m'a fait calculer sa valeur selon l'alphabet numéral hébreu, la même d'ailleurs selon l'abjad arabe, très proche :
BN LADN = 52 85
C'est selon mes critères un "nom doré", pas aussi parfait que 52-84 (Jung-Haemmerli), mais Drosnin signale qu'il y a une autre façon d'écrire Ben Laden en hébreu, qu'il ne précise pas. Je me permets de supposer qu'il s'agit de
BN LDN = 52 84
et ceci montre sans équivoque que cette graphie est employée.
La graphie BN LADN (52-85) est cependant très nettement majoritaire, et cette forme particulière de "nom doré" m'évoque aussitôt New York (42-69) auquel m'avait fait penser le saut -4269 de la grille suivante donnée par Drosnin.
L'ELS est "terroriste Atta", croisant (presque) avec les réels mots "homme égyptien", et Atta était égyptien.
Incidemment mihabel, "terroriste", se prononce à peu près comme "mirabelle", et Yolande Villemaire, rêveuse au Caire de New York et d'Atta, est née à Mirabel.
En hébreu, les mots mihabel et Atta ont même valeur 80, et les commentaires sur Lieux-dits m'ont appris que ses 4 premiers chapitres (jusqu'à Belcroix où les routes de Lasius et Atta se croisent) occupaient exactement 80 pages, de même que les 4 autres chapitres.
Ricardou a employé une sorte de gématrie dans un autre roman, où le nombre 4031 fait allusion au personnage DOCA (soit avec D=4, O=0, C=3, A=1). J'y vois un écho frappant avec les 4 lettres "gratuites" de ma grille ROSENCREUTZ, celles qui n'étaient motivées ni par ESARTULINO, ni par les noms codés; j'avais choisi ABCD, dans l'ordre ACD-B pour faire à nouveau apparaître la séquence 134 correspondant à ARSENELUPIN et ESARTULINO.
85/52 et 69/42 (Ben Laden et New York) correspondent à des +1 de ma série fétiche (84/52 et 68/42, rapports fibonacciens 21/13 et 34/21). Identiquement, j'avais trouvé l'an dernier
SEPTEMBER ELEVEN = 103/63 (102/63 = 34/21)
à l'occasion de la lecture d'un thriller de Chattam, où le réel instigateur du 11 septembre était
JAMES GOATHERD = 48/78 = 8/13 (toujours Fibo, et je connais aussi un 48/79 remarquable, pour UNICA ZURN).
Incidemment SUIVANT/SELON = 106/65 fait partie de la même famille (105/65 = 21/13).
Qu'est-ce que le nombre d'or pourrait avoir à voir avec le 11 Septembre ? Difficile d'imaginer que Ben Laden ait choisi d'attaquer New York en raison de l'harmonie gématrique avec son nom, et le Pentagone parce que le côté d'un pentagone est en rapport d'or avec la corde le sous-tendant...
C'est peu avant le 11 Septembre que je me suis intéressé particulièrement au nombre d'or chez Queen, à la suite de quelques hypothèses venues des 21-13 chapitres des deux parties de The Greek Coffin Mystery. Le 10 j'avais reçu un colis des USA avec certains Queen en VO qui me manquaient, ce qui m'avait permis de vérifier mon hypothèse que les 9 premiers Queen totalisaient 233 chapitres (13e Fibo), et était au coeur de mes réflexions le lendemain au moment fatidique, en vélo.
J'étais aussi en pourparlers avec un vendeur à New York du rare livre de Daniel Nathan, The Golden Summer, et son envoi fut évidemment reporté.
Il y a souvent des "tours" dans les romans de Queen, culminant avec les 4 tours de l'échiquier de York Square dans L'adversaire, dont la stèle centrale de Nathaniel m'occupait bien avant que je ne découvre le surnom de Daumal.
Dans ce roman inspiré par La mort et la boussole de Borges, les crimes sont signés successivement des lettres du Tétragramme, selon une distribution spatiale inscrivant dans l'échiquier de York Square l'initiale de l'identité seconde du meurtrier, Nathaniel, croisant avec l'emplacement de sa stèle.
Borges et Queen m'ont inspiré pour écrire la nouvelle Le Cas Nard, qui fut publiée en mars 2001. J'y imaginais un quatuor de tueuses dont le modus operandi était de couper les mains et pieds de leurs victimes. La dernière parvient à les dénoncer en écrivant les 4 lettres du Tétragramme avec ses moignons sanglants. Ceci, seul, ne peut en rien constituer une quelconque prémonition du 11 Septembre, mais les échos sont frappants avec le roman Serial Eater (2004) de Tobie Nathan, que je n'imagine pas avoir lu ma nouvelle.
Au plus bref (voir ici et là), le nazi Ullmann et son élève Muller préparaient de longue date un plan destiné à porter un coup fatal aux Juifs, mais Ullmann séduit par Al Qaïda était dans le vol AA 11 piloté par Atta...
Muller déboussolé exécute confusément l'étrange plan d'Ullmann, qui consistait à écrire une obscure formule biblique avec des fragments humains. Je crois que le but réel de Nathan était d'interrompre la formule après ses 4 premières lettres, ATTA écrites avec deux mains et deux jambes de 4 victimes, l'assassin étant capturé avant d'avoir sacrifié la victime suivante destinée à devenir un L (attal signifie "assassin" en arabe égyptien).
Je suis beaucoup moins certain que Nathan ait choisi les initiales UM de ses comploteurs pour leurs rangs fibonacciens, 21-13.
Perec a composé un seul hétérogramme avec deux diagonales, le "sonnet" en F de Métaux, dont voici la grille ci-contre, et il s'agit de diagonales isogrammes en M et U, mystère ultime...
J'ai évoqué à diverses reprises (d'abord ici) les échos entre la diagonale perecquienne de la rue Simon-Crubellier et mon roman Sous les pans du bizarre.
Queen et Lupin étaient aussi des influences majeures du roman, avec ses meurtres initiaux explicitement calqués sur ceux de L'adversaire, et le personnage d'Irène Lapnus anagramme d'Arsène Lupin.
Je devais découvrir 5 ans plus tard que j'avais réalisé ainsi le partage doré idéal 51-83 de la valeur 134, qui se retrouvait dans le partage voyelles-consonnes des lettres ESARTULINO, ce qui m'amena a de prodigieuses découvertes sur le recueil Alphabets.
Mon éditeur fut extrêmement surpris de vendre les droits de traduction des Pans, livre d'un auteur inconnu paru dans une nouvelle collection, sans spécial écho médiatique. Toujours est-il qu'une traduction espagnole parut en novembre 2001 chez l'éditeur Diagonal, à Barcelone, et devait donc être en cours de fabrication en septembre.
Je reviendrai dans le prochain billet sur le nom de cet éditeur.
Avant de m'être souvenu de ma diagonale ROSENCREUTZ, juste après avoir appris le lien des diagonales Atta de Ricardou et Lahougue, j'ai remarqué que la valeur de BATHMOSTICHE (appellation suggérée par Bernard Magné) était 123, identique à celle de GEORGESPEREC, qui a donné ses lettres de noblesse au procédé.
Comme les deux expressions ont 12 lettres, comme les chiffres 1-2-3 interviennent aisément dans la description du procédé, il m'est venu l'idée d'un double bathmostiche dans un carré de 12x12, composant une "belle croix", et j'ai composé rapidement un quatrain d'alexandrins le 30 juin dernier, posté sur la liste Oulipo.
Il se trouve qu'un site sauvage archive une partie des messages de nombreuses listes, dont la liste Oulipo en principe réservée à ses seuls membres, et mon post est accessible à tous ici. J'ai été étonné de son indexation 2012-06/00123/, puisque le nombre 123 était une raison de ma composition. Note: ce site n'est plus accessible aujourdhui.
La consultation de l'index du site pour juin montre qu'il a compté 124 messages, indexés de 0 à 123 (le mien était donc le dernier).
Curieusement, mon précédent message était intitulé n° 123, et il signalait la publication du 123e billet de Quaternité, qui, en partie par hasard, s'était trouvé concerner Perec. Plus bizarrement encore, l'index précité contient des Message not available, au nombre de 7 avant mon n° 123, indexé 115 et qui est donc le 116e message "available", et le 123e en comptabilisant les autres...
J'ignore ce que sont ces Message not available, peut-être des messages réels non validés par le serveur de la liste, en tout cas les archives officielles de la liste pour juin (accessibles aux seuls membres) ne contiennent que les 124 messages donnés sur le site sauvage.
Voici la grille avec des couleurs :
B E L L E C R O I X A G
L A N E R D A N S C E S
L E T T R E S G R O S S
I E S H E X A G R A M M
E S I M M E R G E S E N
Q U E L N O E U D D O U
B L I M A S S A C R E E
S T O M P A N T S A N S
E R R E U R B H I M A L
E G R I S A T T A C R A
N E E T F A I T E C H E
C A T O U R A B O L I E
Et voici le quatrain dont je ne suis pas fier :
Je m'avise aujourd'hui que la gématrie du quatrain, 1567, n'est guère satisfaisante, et qu'une légère modification mènerait ces 144 lettres à 1584, 144 fois 11. Il suffirait par exemple de remplacer "noeud d'oubli" par "coeur réduit" pour parvenir à ce résultat.
Il y a des résultats intéressants, sur lesquels je reviendrai peut-être, mais une seule belle curiosité : tombant sur DIAGONALE parmi les mots de valeur 68, il m'est aussitôt venu à l'esprit La Diagonale du fou, or le mot FOU a pour valeur 42.
J'ai réagi au mot DIAGONALE car les prolongements des billets de juin m'ont fait découvrir que ce n'était pas par hasard si Atta, héroïne humaine du roman de Ricardou Les lieux-dits, réapparaissait en tant que fourmi dans la nouvelle de Lahougue Histoire naturelle, où l'espèce Atta bellifera est imaginée former des phrases à partir des notes journalières de Fabre, en prenant le 1er mot de la 1e phrase, le 2e de la 2e, le 3e de la 3e, etc.
Or Ricardou avait inauguré 20 ans plus tôt cette lecture oblique, pour les lettres, avec les titres de ses 8 chapitres, les lieux visités par Atta, permettant de lire en diagonale le lieu privilégié, les titres formant un échiquier de 8x8 lettres:
B a n n i è r e
B e a u f o r t
B e l a r b r e
B e l c r o i x
C e n d r i e r
C h a u m o n t
H a u t b o i s
M o n t e a u x
La diagonale du fou, l'acrostiche oblique, peut être vu comme une dislocation de l'acrostiche classique vertical, qu'on peut comparer au mouvement de la tour, en poursuivant la métaphore échiquéenne.
De là à imaginer un rapport avec Mohammed Atta, chef du commando terroriste qui a disloqué les Twin Towers certain 11 Septembre, il y a un pas certes hardi, mais que je n'avais pas hésité à franchir alors que je ne connaissais que la diagonale Atta de Lahougue, ignorant qu'il s'agissait d'un texte épigone des Lieux-dits de Ricardou, auquel Lahougue renvoie explicitement par une note indiquant que le traducteur américain de Fabre, Norman Hill, découvreur du code oblique des fourmis Atta, a aussi traduit Lieux-dits.
J'ignorais bien sûr aussi que le personnage Atta avait inspiré le rêve au Caire de Dana Khan, publié par Yolande Villemaire en 1983, où des hommes volent dans le ciel de New York, avec en filigrane le mot ATTA. Yolande y relatait en fait un réel rêve, et signale ici d'autres écrits prémonitoires du 11 Septembre.
Mike Cherni déclare avoir rêvé quelques jours avant l'attentat s'être trouvé à bord d'un vol à la trajectoire inhabituelle au-dessus de Manhattan, puis un choc contre un building l'a réveillé... Trop beau pour être vrai, diront certains, et de fait son témoignage est mis en doute par quelques membres de ce forum où sont donnés d'autres rêves prémonitoires du 9/11. Il est extrêmement difficile d'accorder une foi aveugle à de tels récits, même si divers témoins s'en portent garants, car l'extraordinaire exige les preuves les plus sûres, lesquelles ne suffiront bien souvent pas pour des esprits forts qui ne seront pleinement convaincus que par une vérification personnelle.
Ceci était le début d'un projet de billet, qui se poursuivait par divers développements, et puis le 24 juillet une soudaine réminiscence est venue remettre en cause leur pertinence immédiate.
J'ai composé dans l'été 98 une diagonale exactement dans les mêmes conditions que Ricardou, dont j'ignorais alors jusqu'au nom, et le mot codé était Rosencreutz, soit Rose-Croix, s'achevant donc sur le même mot "croix" que le Belcroix de Ricardou.
Le mot était composé à partir des 11 titres de chapitres d'un roman imaginaire, Un cercueil s’ouvrira, traduction d’un roman étranger qui dans mon esprit était The Greek Coffin Mystery, dont le titre en 21 lettres était donné en acrostiche par les titres des chapitres de la 1e partie, la seconde partie en 13 chapitres donnant l'auteur, By Ellery Queen.
Ceci faisait partie du projet Novel Roman, initié par mes spéculations sur Lupin et la Rose-Croix. Il m'avait donc semblé indispensable de faire figurer dans ma grille ARSENELUPIN, en 11 lettres comme ROSENCREUTZ, dans une continuité oblique mais brisée :
R A I S O N A U T E L
Y O U S I R E L T A N
E T S U S A L O R I N
U L C E R A T I O N S
E O N I N T R U S L A
N E L U I C A S T O R
L A D U N E R O S I T
Q U I S O R T E L A N
E S P O I R A L U N T
E B R I S U N A L T O
L O I U N E S T R A Z
Par ailleurs ELLERYQUEEN apparaît en anagramme dans la 1e colonne.
La grille imitait les hétérogrammes de Perec, avec chaque ligne formée de ESARTULINO (les 10 lettres les plus fréquentes en français, de valeur 134 comme ARSENELUPIN), + 1 autre lettre, souvent imposée par les mots choisis. De plus, la valeur totale de la grille devait être 1604, date de l'ouverture du tombeau de Rosencreutz.
Je n'avais composé la grille ci-dessus que pour vérifier la faisabilité de l'entreprise, et certains titres sont inintelligibles. Je suppose que je l'aurais améliorée si j'avais finalisé le projet Novel Roman.
Je mesure aujourd'hui ma naïveté d'avoir imaginé que plus d'une poignée de lecteurs aurait eu l'idée de disposer ces titres de chapitres énigmatiques en une grille, pour y déchiffrer les mots encodés. Peut-être la démarche de Ricardou relevait-elle d'un même optimisme, à moins qu'il n'ait souligné en gras les lettres importantes comme l'avait fait Queen dans la table du roman de 1932.
Attendant un passage en bibliothèque pour lire Lieux-dits, je ne peux mesurer l'importance qu'y tient le jeu sur Belcroix. Je sais en revanche exactement pourquoi j'ai croisé Rosencreutz et Arsène Lupin dans la table de la traduction tronquée d'Ellery Queen, à cause de spéculations diverses sans rapport avec la présence de "croix" dans le nom Rose-Croix.
Pour la forme, je venais de découvrir les hétérogrammes de Perec qui avaient été pour moi une révélation.
Une recherche "Belcroix" "lieux-dits" "ricardou" livre une dizaine de pages, m'apprenant notamment que dans le roman lui-même est donnée l'interprétation de Belcroix, et que BEL y représente d'abord la guerre, CROIX l'alphabet. Mais les sens plus immédiats sont présents aussi, et Atta finit crucifiée, "belle en croix", à la fin du dernier chapitre, sur le X de Monteaux qui est aussi celui de Belcroix en diagonale.
J'apprends aussi que le livre est entièrement surdéterminé par le nombre 8, un exemple en étant l'abondance du mot "aujourd'hui(t)", 18 occurrences dans le roman, un autre la mention de l'année 1908. Je pense aussitôt à mes considérations sur Les huit coups de l'horloge, le recueil de Leblanc où j'ai vu le 8 jouer le rôle de "centre d'irradiation ricardolien", expression notée je ne sais plus où, alors que je ne connaissais rien de l'oeuvre de Ricardou.
J'y avais repéré des allusions à l'année 1908, mais n'avais pas songé à la possibilité "aujourd'hui(t)"; sur un texte en ligne, je relève 22 occurrences de "aujourd'hui", dont 9 dans la première histoire...
Ici, je vois que dans une nouvelle de La cathédrale de Sens, de Ricardou, un personnage révèle sous hypnose que son père spirituel est Paul Ryvéla; dans un roman de 1930, Ellery Queen a imaginé un architecte français nommé Paul Lavery...
Bref, mes croisements de Rose-Croix avec Lupin et Queen apparaissent après coup éminemment ricardoliens, ou plutôt Ricardou n'a-t-il fait que rouvrir des sentiers déjà explorés par les maîtres du polar...
Mon projet Novel Roman se passait en 1908, non à cause de 8 mais de L'Aiguille Creuse où je voyais l'année 1908 = 18 x 106 pointée par un motif rosicrucien.
Si en 1998 j'avais reconnu un rapport fibonaccien 21/13 entre les deux parties du Greek Coffin, ceci n'avait alors pour moi aucune importance spéciale, et j'ignorais que 10 ans plus tard j'allais découvrir le rapport Haemmerli/Jung = 84/52 = 21/13, rapport également présent dans le seul prénom CARL, avec CR/AL = 21/13.
Lors de la déferlante des coïncidences 13-21-34 débutée en mai 2009, j'ai repensé à l'acrostiche de Queen, ainsi qu'aux initiales d'Arsène Lupin et de Rose-Croix, qui m'ont inspiré le billet Signé AL RC.
J'y citais l'acrostiche de Queen ainsi que mon projet Novel Roman, mais j'avais alors oublié que ma composition hétérogramme faisait croiser ELLERY QUEEN avec AL et RC !
Alors qu'un billet parallèle était intitulé Un Razès loti, allusion au dernier vers d'Alphabets, un raz est Loi, démembré dans le dernier "chapitre" de Un cercueil s'ouvrira en Loi Un est raz. !!
Je rappelle que c'est dans la revue L'ARC (!!!) que j'ai appris l'existence de la diagonale BELCROIX (dans l'article de Ricardou Le Nouveau Roman est-il roussellien ?)
En-dehors des multiples anagrammes de NOVEL ROMAN, la gématrie des autres noms de mon roman était gouvernée par deux nombres, 106, pour les 106 ans de Rosencreutz, et 171, somme des 18 premiers nombres et valeur de
ELISABETH LOVENDALE = 81 + 90
Je suis abasourdi par le nom de l'autre principal protagoniste de Lieux-dits, avec Atta la fourmi rouge,
OLIVIER LASIUS = 90 + 81
(Lasius est un autre genre de fourmi).
J'ignorais alors que 106 était la section d'or entière de 171, mais il m'était important que 171 soit la somme des 106 ans de Rosencreutz et des 65 ans de Bach, son supposé disciple.
Je ne sais quel qualificatif trouver pour rappeler que c'est la commune bévue SUIVANT-SELON qui m'a amené à Ricardou, et que les récents rebonds m'ont amené à leurs valeurs 106-65 !!!!
Sachant ce que je sais maintenant, je peux comprendre que Ricardou n'ait pas été enthousiasmé par le Numéro 24 de Magné, double diagonale composée avec des X (!!!!!), lui-même ayant sursaturé de sens sa belle croix...
Je ne sais plus si ceci a influé sur ma composition croisée de 1998, mais j'étais alors aussi marqué par le récent "code biblique", et les possibilités de lire des messages croisés dans des grilles de lettres. Je ne pouvais évidemment savoir que la couverture du second livre de Drosnin montrerait les TOURS (migdalè en diagonale, avec un saut de 73 lettres) JUMELLES (hatoumim vertical, saut de 36 lettres) et l'AVION (matos, dans les 4 carrés, saut -39). Je m'expliquerai plus loin sur les deux éléments que j'ai ajoutés.
Drosnin est un truqueur qui ne dit que ce qui l'arrange, aussi je n'ai pas une totale confiance en son récit, selon lequel il a trouvé cette grille dans l'heure suivant l'attentat, à New York, tandis que l'inventeur du code Rips la trouvait indépendamment en Israël.
Dans ce second livre, Drosnin ne donne pratiquement aucun détail pratique permettant de retrouver ses grilles, peut-être pour favoriser le logiciel qu'il vendait parallèlement... Pourtant cette première grille est remarquable car une éventuelle validité du code dépend de la brièveté du texte porteur, ce qui est le cas ici où les messages sont contenus dans moins de 500 lettres, alors que la fameuse "prédiction" sur l'assassinat de Rabin impliquait plus de 30000 lettres, sans signification statistique.
De plus, les messages apparaissent dans un épisode significatif, Nb 20,4-12, celui des eaux de Mériba : YHWH dit à Moïse de "parler au rocher" pour qu'il donne son eau, puis assez bizarrement le punit et le condamne à mourir dans le désert, avant l'arrivée du peuple en Canaan. Peut-être la faute de Moïse est-elle d'avoir frappé le rocher de son bâton, et en plus de l'avoir frappé "deux fois", au lieu d'obéir strictement à YHWH.
Toujours est-il que Drosnin reprend ce "deux fois" en clair dans le texte (surligné en jaune ci-dessus), le voyant s'appliquer aux deux frappes contre les tours.
Je suis ébahi de découvrir que le texte en couverture du Bible Code II était l'épisode des eaux de Mériba, car il m'a paru probable qu'il ait été la source (c'est le cas de le dire) du chapitre central du Voyage au centre de la terre, où Hans frappe de son pic le rocher pour en faire jaillir un torrent salvateur, chapitre central qui a inspiré son Domaine d'Ana à Lahougue, lequel ignorait que le code des médiales qu'il y utilise avait été envisagé par l'exégèse juive, spécifiquement pour cet épisode des eaux de Mériba.
Les médiales d'Ana suivant dans l'oeuvre de Lahougue les diagonales d'Atta, je développais ici diverses curiosités autour de Ana-Atta. Je m'explique mal pourquoi Drosnin n'a pas mentionné une double possibilité de lire sur sa grille le nom du chef du commando terroriste, pilote du premier avion qui a frappé la tour Nord. J'ai indiqué la première en soulignant de carrés rouges les 3 lettres de Atta (עטא, saut -38), croisant orthogonalement les migdalè, "tours". L'autre possibilité (saut -30) croise avec le teth de matos, "avion".
Certes des ELS de 3 lettres peuvent être jugées peu significatives, mais celles-ci le sont certainement plus, dans ce court passage, que la plupart des ELS données par Drosnin, portant sur des dizaines de milliers de lettres, d'autant qu'une des lettres impliquées, ט, teth, est la moins fréquemment utilisée dans la Bible (fréquence 0.6 %). De fait les deux ELS Atta utilisent 2 des 3 teth du passage, tous dus à l'emploi du mot matè, le "bâton" avec lequel Moïse frappe "deux fois" le rocher.
Si le 2 est important ici, il est époustouflant que le premier teth, celui encadré de rouge ci-dessus, soit la 222222e lettre de la Bible, du moins de la version utilisée par Drosnin (qui est loin d'être la seule, contrairement à ses allégations).
S'il est extrêmement difficile de faire comprendre l'exacte portée de ceci à qui n'est pas familier de l'hébreu et du code biblique, il me semble utile de le relativiser par un exemple accessible à tous, développé ici.
Dans sa courte nouvelle La mort et la boussole (1942), Borges fait assassiner un rabbin d'initiales MY dans une tour au nord de la ville. Suivent deux autres morts à l'est et à l'ouest, d'initiales DA et G, puis la mort au sud de EL, dans le mirador d'une villa.
Les initiales des noms forment YGAL, prénom d'Ygal Amir, l'assassin de Rabin (soit "rabbin"), en couverture et sujet essentiel du premier Bible Code.
Toutes les initiales forment le mot MYGDALE, ou migdalè, exacte transcription du mot "tours" (forme construite de migdalim) en couverture du second Bible Code.
Nul besoin ici d'ordinateur, nul besoin de devoir faire confiance à quiconque, et surtout nul besoin de s'agenouiller devant un miracle divin. A mon sens, l'extraordinaire ne réside pas dans une éventuelle prémonition de Borges, qui a pu inscrire consciemment le mot migdal dans son schéma, mais dans la coïncidence avec les deux couvertures de Drosnin.
La seconde grille supposée décrire l'attaque terroriste fait croiser, à distance, l'ELS "crime de Ben Laden", avec les extraits bibliques "la cité et la tour" (sans signaler qu'il s'agit de Babel) et "Ils ont vu la fumée s'élever au-dessus de la terre" (sans signaler qu'il s'agit de la destruction de Sodome et Gomorrhe).
L'ELS est de saut -2168, sans valeur statistique, mais la présence du nom Ben Laden en hébreu, בן לאדן, exacte transcription de l'arabe بن لادن , m'a fait calculer sa valeur selon l'alphabet numéral hébreu, la même d'ailleurs selon l'abjad arabe, très proche :
BN LADN = 52 85
C'est selon mes critères un "nom doré", pas aussi parfait que 52-84 (Jung-Haemmerli), mais Drosnin signale qu'il y a une autre façon d'écrire Ben Laden en hébreu, qu'il ne précise pas. Je me permets de supposer qu'il s'agit de
BN LDN = 52 84
et ceci montre sans équivoque que cette graphie est employée.
La graphie BN LADN (52-85) est cependant très nettement majoritaire, et cette forme particulière de "nom doré" m'évoque aussitôt New York (42-69) auquel m'avait fait penser le saut -4269 de la grille suivante donnée par Drosnin.
L'ELS est "terroriste Atta", croisant (presque) avec les réels mots "homme égyptien", et Atta était égyptien.
Incidemment mihabel, "terroriste", se prononce à peu près comme "mirabelle", et Yolande Villemaire, rêveuse au Caire de New York et d'Atta, est née à Mirabel.
En hébreu, les mots mihabel et Atta ont même valeur 80, et les commentaires sur Lieux-dits m'ont appris que ses 4 premiers chapitres (jusqu'à Belcroix où les routes de Lasius et Atta se croisent) occupaient exactement 80 pages, de même que les 4 autres chapitres.
Ricardou a employé une sorte de gématrie dans un autre roman, où le nombre 4031 fait allusion au personnage DOCA (soit avec D=4, O=0, C=3, A=1). J'y vois un écho frappant avec les 4 lettres "gratuites" de ma grille ROSENCREUTZ, celles qui n'étaient motivées ni par ESARTULINO, ni par les noms codés; j'avais choisi ABCD, dans l'ordre ACD-B pour faire à nouveau apparaître la séquence 134 correspondant à ARSENELUPIN et ESARTULINO.
85/52 et 69/42 (Ben Laden et New York) correspondent à des +1 de ma série fétiche (84/52 et 68/42, rapports fibonacciens 21/13 et 34/21). Identiquement, j'avais trouvé l'an dernier
SEPTEMBER ELEVEN = 103/63 (102/63 = 34/21)
à l'occasion de la lecture d'un thriller de Chattam, où le réel instigateur du 11 septembre était
JAMES GOATHERD = 48/78 = 8/13 (toujours Fibo, et je connais aussi un 48/79 remarquable, pour UNICA ZURN).
Incidemment SUIVANT/SELON = 106/65 fait partie de la même famille (105/65 = 21/13).
Qu'est-ce que le nombre d'or pourrait avoir à voir avec le 11 Septembre ? Difficile d'imaginer que Ben Laden ait choisi d'attaquer New York en raison de l'harmonie gématrique avec son nom, et le Pentagone parce que le côté d'un pentagone est en rapport d'or avec la corde le sous-tendant...
C'est peu avant le 11 Septembre que je me suis intéressé particulièrement au nombre d'or chez Queen, à la suite de quelques hypothèses venues des 21-13 chapitres des deux parties de The Greek Coffin Mystery. Le 10 j'avais reçu un colis des USA avec certains Queen en VO qui me manquaient, ce qui m'avait permis de vérifier mon hypothèse que les 9 premiers Queen totalisaient 233 chapitres (13e Fibo), et était au coeur de mes réflexions le lendemain au moment fatidique, en vélo.
J'étais aussi en pourparlers avec un vendeur à New York du rare livre de Daniel Nathan, The Golden Summer, et son envoi fut évidemment reporté.
Il y a souvent des "tours" dans les romans de Queen, culminant avec les 4 tours de l'échiquier de York Square dans L'adversaire, dont la stèle centrale de Nathaniel m'occupait bien avant que je ne découvre le surnom de Daumal.
Dans ce roman inspiré par La mort et la boussole de Borges, les crimes sont signés successivement des lettres du Tétragramme, selon une distribution spatiale inscrivant dans l'échiquier de York Square l'initiale de l'identité seconde du meurtrier, Nathaniel, croisant avec l'emplacement de sa stèle.
Borges et Queen m'ont inspiré pour écrire la nouvelle Le Cas Nard, qui fut publiée en mars 2001. J'y imaginais un quatuor de tueuses dont le modus operandi était de couper les mains et pieds de leurs victimes. La dernière parvient à les dénoncer en écrivant les 4 lettres du Tétragramme avec ses moignons sanglants. Ceci, seul, ne peut en rien constituer une quelconque prémonition du 11 Septembre, mais les échos sont frappants avec le roman Serial Eater (2004) de Tobie Nathan, que je n'imagine pas avoir lu ma nouvelle.
Au plus bref (voir ici et là), le nazi Ullmann et son élève Muller préparaient de longue date un plan destiné à porter un coup fatal aux Juifs, mais Ullmann séduit par Al Qaïda était dans le vol AA 11 piloté par Atta...
Muller déboussolé exécute confusément l'étrange plan d'Ullmann, qui consistait à écrire une obscure formule biblique avec des fragments humains. Je crois que le but réel de Nathan était d'interrompre la formule après ses 4 premières lettres, ATTA écrites avec deux mains et deux jambes de 4 victimes, l'assassin étant capturé avant d'avoir sacrifié la victime suivante destinée à devenir un L (attal signifie "assassin" en arabe égyptien).
Je suis beaucoup moins certain que Nathan ait choisi les initiales UM de ses comploteurs pour leurs rangs fibonacciens, 21-13.
Perec a composé un seul hétérogramme avec deux diagonales, le "sonnet" en F de Métaux, dont voici la grille ci-contre, et il s'agit de diagonales isogrammes en M et U, mystère ultime...
J'ai évoqué à diverses reprises (d'abord ici) les échos entre la diagonale perecquienne de la rue Simon-Crubellier et mon roman Sous les pans du bizarre.
Queen et Lupin étaient aussi des influences majeures du roman, avec ses meurtres initiaux explicitement calqués sur ceux de L'adversaire, et le personnage d'Irène Lapnus anagramme d'Arsène Lupin.
Je devais découvrir 5 ans plus tard que j'avais réalisé ainsi le partage doré idéal 51-83 de la valeur 134, qui se retrouvait dans le partage voyelles-consonnes des lettres ESARTULINO, ce qui m'amena a de prodigieuses découvertes sur le recueil Alphabets.
Mon éditeur fut extrêmement surpris de vendre les droits de traduction des Pans, livre d'un auteur inconnu paru dans une nouvelle collection, sans spécial écho médiatique. Toujours est-il qu'une traduction espagnole parut en novembre 2001 chez l'éditeur Diagonal, à Barcelone, et devait donc être en cours de fabrication en septembre.
Je reviendrai dans le prochain billet sur le nom de cet éditeur.
Avant de m'être souvenu de ma diagonale ROSENCREUTZ, juste après avoir appris le lien des diagonales Atta de Ricardou et Lahougue, j'ai remarqué que la valeur de BATHMOSTICHE (appellation suggérée par Bernard Magné) était 123, identique à celle de GEORGESPEREC, qui a donné ses lettres de noblesse au procédé.
Comme les deux expressions ont 12 lettres, comme les chiffres 1-2-3 interviennent aisément dans la description du procédé, il m'est venu l'idée d'un double bathmostiche dans un carré de 12x12, composant une "belle croix", et j'ai composé rapidement un quatrain d'alexandrins le 30 juin dernier, posté sur la liste Oulipo.
Il se trouve qu'un site sauvage archive une partie des messages de nombreuses listes, dont la liste Oulipo en principe réservée à ses seuls membres, et mon post est accessible à tous ici. J'ai été étonné de son indexation 2012-06/00123/, puisque le nombre 123 était une raison de ma composition. Note: ce site n'est plus accessible aujourdhui.
La consultation de l'index du site pour juin montre qu'il a compté 124 messages, indexés de 0 à 123 (le mien était donc le dernier).
Curieusement, mon précédent message était intitulé n° 123, et il signalait la publication du 123e billet de Quaternité, qui, en partie par hasard, s'était trouvé concerner Perec. Plus bizarrement encore, l'index précité contient des Message not available, au nombre de 7 avant mon n° 123, indexé 115 et qui est donc le 116e message "available", et le 123e en comptabilisant les autres...
J'ignore ce que sont ces Message not available, peut-être des messages réels non validés par le serveur de la liste, en tout cas les archives officielles de la liste pour juin (accessibles aux seuls membres) ne contiennent que les 124 messages donnés sur le site sauvage.
Voici la grille avec des couleurs :
B E L L E C R O I X A G
L A N E R D A N S C E S
L E T T R E S G R O S S
I E S H E X A G R A M M
E S I M M E R G E S E N
Q U E L N O E U D D O U
B L I M A S S A C R E E
S T O M P A N T S A N S
E R R E U R B H I M A L
E G R I S A T T A C R A
N E E T F A I T E C H E
C A T O U R A B O L I E
Et voici le quatrain dont je ne suis pas fier :
Belle croix à glaner dans ces lettres grossies,Les initiales BH des 2 premiers vers m'ont incité à poursuivre l'acrostiche en BHMA, les lettres oghamiques correspondant à 1 encoche (en pensant au vol AA 11), et à faire intervenir Bhima.
Hexagrammes immergés en quel noeud d'oubli,
Massacre estompant sans erreur Bhima le gris,
Atta crâne et fait échec à tour abolie.
Je m'avise aujourd'hui que la gématrie du quatrain, 1567, n'est guère satisfaisante, et qu'une légère modification mènerait ces 144 lettres à 1584, 144 fois 11. Il suffirait par exemple de remplacer "noeud d'oubli" par "coeur réduit" pour parvenir à ce résultat.