Le billet 325 publié le 29 novembre avait été l'occasion d'une belle découverte.
L'occultiste Aleister Crowley a publié en 1912 Sepher sephiroth, catalogue d'équivalences gématriques en hébreu. Trois équivalences étaient données pour la valeur 813:
- otot, "signes";
- ARARITA, un mot magique, acronyme de la formule "Un est ton commencement, Un le commencement de ton unité, Une ta permutation";
- le verset 1,3 de la Genèse: Dieu dit "Que la lumière soit !", et la lumière fut.
Le roman Serial eater de Tobie Nathan (2004) débute par la découverte sur l'autel de l'église Sainte Rita d'une main humaine étrangement mutilée. On apprendra qu'elle a été disposée pour former un alef, et qu'il s'agit du début du mot otot, "signes", qui sera ensuite complété par des dépôts d'autres débris humains dans d'autres églises.
"autel", c'est ara en latin, d'où l'autel de Rita pourrait évoquer "ara Rita".
La juge chargée de l'affaire téléphone aussitôt au profileur Salomon Ghani, lequel ne semble guère intéressé par les faits, et préfère digresser sur les "débuts", et notamment sur ce qu'il y avait avant le premier jour de la Création. Il se réfère à la Genèse, où "Que la lumière soit !" est la première parole divine, le premier jour.
Je ne l'ai pas souligné jusqu'ici, mais la lettre alef est aussi le nombre "un", le commencement de l'alphabet.
Quelques jours plus tard, le 2 décembre, je tombais sur une évidente coquille, en première ligne du chapitre 8 d'un roman de Dominique Douay, emprunté peu avant à la médiathèque de Gréoux, L'impasse-temps, réédité en 2014 par Les moutons électriques:
"tria" au lieu de "tira". Je l'aurais sans doute vite oublié, si une coquille similaire n'était pas apparue à la première ligne du chapitre 10, "trié" au lieu de "tiré". Je n'ai pas repéré d'autre coquille du même ordre dans le livre.
Ceci m'a fait prendre conscience que "tria" comme "tira" étaient des anagrammes de "Rita".
Le 8 décembre, je me suis réveillé avec en tête qu'une autre anagramme en était "tari".
Il se trouve que ce mot "tari" est pour moi associé, sous la forme TAR-I, à une formidable coïncidence, mais ceci ne m'est pas venu aussitôt à l'esprit, alors que j"avais rappelé cette coïncidence dans le billet 323, le 14 novembre.
J'en suis confus, d'autant que j'aurais pu y penser dès la découverte de la coïncidence "ara Rita", et tout ce que je peux dire est que je connais beaucoup de coïncidences fabuleuses, tant qu'elles ne peuvent m'être toutes accessibles à chaque instant.
Le lien m'est tout de même apparu quelques heures plus tard, en début d'après-midi, et je me suis alors souvenu qu'un texte venant d'être publié sur la liste Oulipo, à l'occasion de la journée internationale du Climat, contenait le mot "tari". Je l'avais juste survolé, et j'ai donc mieux étudié ce texte de Robert Rapilly, publié à 11 h 49.
Quelques phrases se résument ainsi,
Climat conet Robert indiquait ensuite:
air à rat
canal tari
ci à mort
Ça rentre en uneAlors horizontalement, "tari" se partage en TAR-I, et verticalement, "air à rat" est l'impeccable anagramme de ARARITA. Selon Crowley, le T de ARARITA est pour temoura, un procédé de l'exégèse hébraïque analogue à l'anagramme.
matrice carrée à
double lecture :
verticalement et
horizontalement.
C A N A
L T A R
I C I A
M O R T
Ainsi Robert, ignorant ce mot ARARITA et de surcroît son sens, a pu en donner une anagramme, de plus faisant partie d'une proposition en 16 lettres elle-même anagrammatisée...
J'ai pris contact avec lui. Il m'a assuré avoir composé ce texte en quelques minutes, juste avant de le poster sur la liste.
En y réfléchissant plus avant, il m'est apparu que le découpage de "tari" en TAR-I ne pouvait se produire que dans un texte contraint. Le découpage est ici d'autant plus remarquable qu'il se produit à l'exact milieu des 16 lettres.
J'ai encore cherché si la langue française permettait d'autres anagrammes de ARARITA. "air à rat" est l'une des seules propositions se suffisant à elle-même que j'ai trouvée, et une recherche en ligne n'en a livré aucune occurrence, pas plus que pour d'autres formes envisagées.
L'élément temps est confondant, puisque ce texte a été composé au moment où le rapprochement "tari-ARARITA" commençait à faire son chemin entre quelques synapses neuronales, à moins que le survol du texte de Robert ait joué un rôle décisif.
Ce facteur temps était aussi essentiel dans mon étude de 2011, déclenchée par la publication de deux numéros 813 dans la collection Rivages/Noir, rappelant que ce nombre 813 avait connu un dédoublement éditorial quelque 100 ans plus tôt, avec la publication du roman 813 de Leblanc (juin 1910) tandis que Liber 813 vel ARARITA, un texte qui aurait été dicté à Crowley en écriture automatique pendant l'hiver 1907-08, a été publié dans ‘The Holy Books’, vol. 3 (Londres, 1909-10).
Je n'avais alors pas trouvé de meilleure précision de date. Aujourd'hui, cette page en ligne m'apprend que la publication originale avait pour titre ΘΕΛΗΜΑ (Thélème), donnant pour seule date 1909. Mais il y a effectivement 3 volumes, et Liber 813 fait partie du dernier volume, si bien qu'il est tout à fait envisageable que ce volume ait été publié en 1910.
Il y a une autre fascinante coïncidence temporelle l'année suivante, détaillée ici. En mars et avril 1911 sont parues les deux parties d'une nouvelle aventure de Sherlock Holmes dans The Strand, The Red Circle (L’Aventure du Cercle rouge).
En mars 1911 est annoncée dans Je Sais Tout la publication le mois suivant d'une nouvelle aventure d'Arsène Lupin, Les Jeux du soleil, effectivement publiée en avril.
Dans les deux nouvelles Sherlock et Arsène sont amenés à décoder des messages lumineux selon le code simple de l'ordre alphabétique (A=1, B=2, etc.).
Le message décrypté par Holmes débute par trois fois ATTENTA, "attention" en italien, tandis que celui lu par Lupin recèle un second niveau de codage, menant au mot ETNA (volcan italien).
J'avais souligné que ATTENTA est formé des lettres ETNA, et ceci me semble aujourd'hui étrangement similaire à ARARITA formé des lettres TARI (ou Rita, sainte italienne).
L'affaire du cercle rouge a eu un fort curieux prolongement. L'aventure de Holmes n'est parue en livre qu'en 1917, dans le recueil His last bow (Son dernier coup d'archet), or la même année Leblanc a eu l'étrange idée de réaliser la novélisation d'un film américain, The red circle (Le cercle rouge).
Je ne sais comment qualifier le fait que le film comme sa novélisation débutent sur un détenu recevant dans sa prison un message lumineux répété, 2-15-2... 2-15-2... Il comprend que c'est son fils Bob qui le contacte...
Y aurait-il une possibilité de lien entre Crowley et une Rita? Oui. Ma génération a été marquée par la beatlemania, et l'une des chansons des Fab Four est Lovely Rita. Il se trouve qu'elle fait partie du fameux album Sgt. Pepper's lonely hearts club band (1967), et que Crowley figure parmi les personnages de la pochette.
Crowley y est le second personnage de la première rangée (CG Jung en est le septième, entre WC Fields et EA Poe).
Il est même possible que ce sergent Pepper soit Crowley lui-même.
Ceci m'a rappelé qu'avant la parution de cet album, j'avais à mon chevet trois figures tutélaires (du moins je ne me souviens que de ces trois):
- Che Guevara, la fameuse photo avec le béret étoilé, sur une page entière arrachée à un Paris-Match de ma grand-mère;
- Bob Dylan, avec la pochette de Blonde on Blonde (1966), le premier double LP de l'histoire de la pop; je me suis rendu compte, en titrant mon scan par un acronyme, que ce titre sur lequel je ne m'étais jamais interrogé forme donc BOB par ses initiales (c'est pour ça que j'ai repris ci-dessus le codage 2-15-2 de BOB); Dylan est encore le dernier personnage de la première rangée de Sgt. Pepper;
- et enfin Crowley, une autre photo pleine page arrachée à un Planète de mon grand frère; tout ce que je savais alors de Crowley venait de cet article de Planète, dont je n'ai aucun souvenir, et je ne sais donc plus ce qui m'avait séduit dans le personnage. Je crois que c'était surtout la photo qui me plaisait...
Lors de mon enquête de 2011 sur ARARITA, je n'avais trouvé d'autre mention de la formule que chez Papus et Agrippa, sources plutôt fantaisistes, et c'est ce qui m'a fait dire que je n'imaginais pas Tobie Nathan avoir connu cette formule, que je pensais être une invention d'Agrippa, celui qui a imaginé la correspondance planétaire des carrés magiques, et forgé des noms hébraïques d'anges avec des valeurs correspondant aux constantes des carrés.
Je me trompais. Un certain ayinyhwh ("oeil de Dieu") a approfondi le sujet en 2012, et ARARITA est attesté dès le milieu du 13e siècle dans la littérature hébraïque, précisément dans le cercle Iyoun, prédécesseur de la kabbale.
La formule a alors suscité des commentaires sur sa valeur 813, plutôt tortueux.
Un commentaire associe aussi la formule à ARIA, "lion" en hébreu, une tradition voulant que l'autel du Temple ait été orné de lions.
Je suis frappé par l'association de la formule ARARITA à l'autel du Temple, alors que c'est l'autel latin, ara, qui m'a été évocateur à Sainte Rita, alors que c'est l'identification du carré Sator par Nicolas Vinel à l'autel de bronze (ara aerea) de l'autel du Tabernacle qui a ravivé ce mot ara, sans quoi je n'aurais vraisemblablement pas songé à l'autel de Sainte Rita.
Je suis également frappé par l'apparition du lion dans l'affaire, alors que le lion est intervenu à tant de reprises dans Quaternité que je renonce à en lister les occurrences. Je pense d'abord aux grilles de lettres, et au LOVEN, "lion" nordique, qui se lit dans la grande diagonale du carré 8x8 de mon SONÈ de 2004,
l'un des éléments de la coïncidence TAR-I, expliquée dans le billet 326. Je rappelle que LEB, "lion" slave, apparaît en même position dans le carré 8x8 de Ricardou.
Cette coïncidence TAR-I s'est révélée après l'écriture des dix dizains de 2010. Il m'est revenu après la mise en ligne du billet 326, que les deux images des dizains étaient originellement de 813x183 pixels, et je conseille de se reporter aux notes ajoutées à ce billet.
Pourquoi 813x183 ? parce que c'était à quelques pixels près les dimensions des grilles sur la page de mon site, et que j'avais pu ajuster mes captures à ces nombres fétiches, 813 pour le roman de Leblanc, les films de Truffaut, et pour l'association 813 des amateurs de polar dont j'étais alors membre;
183 car comme l'a vu JiBé Pouy, autre membre,
HUIT CENT TREIZE = 58+42+83 = 183.
Les images données en 2010 sur le billet Boustan ne sont plus agrandissables. J'ai retrouvé les scans originaux, voici le premier, qu'il suffit de transférer sur son ordi pour vérifier le format 813x183:
J'ai utilisé dans d'autres textes les lettres SONE des 4 points cardinaux, et notamment en 2020 pour un résumé de La mort et la boussole de Borges, un texte qui m'est essentiel au point que j'ai envisagé de lui consacrer un blog. Cette page donne une idée de mes recherches.
Voici ce résumé,
Nord, Ouest, Est cernent des crimes. L'inspecteur Eric Lönnrot vient au Sud, naïf désigné d’avance, et est assassiné de quatre bastos. La mort et la boussole est ce conte astucieux où Borges escamote les lois du polar. Nous unissons nos louanges.Le SONÈ est encore en filigrane, car ces 196 peuvent former un carré 14x14,
NORDOUESTESTCE
RNENTDESCRIMES
LINSPECTEURERI
CLONNROTVIENTA
USUDNAIFDESIGN
EDAVANCEETESTA
SSASSINEDEQUAT
REBASTOSLAMORT
ETLABOUSSOLEES
TCECONTEASTUCI
EUXOUBORGESESC
AMOTELESLOISDU
POLARNOUSUNISS
ONSNOSLOUANGES
RNENTDESCRIMES
LINSPECTEURERI
CLONNROTVIENTA
USUDNAIFDESIGN
EDAVANCEETESTA
SSASSINEDEQUAT
REBASTOSLAMORT
ETLABOUSSOLEES
TCECONTEASTUCI
EUXOUBORGESESC
AMOTELESLOISDU
POLARNOUSUNISS
ONSNOSLOUANGES
ou encore une aiguille de boussole (il y a quelques différences, car j'ai un peu amélioré ci-dessus le texte de 2020, mais ai eu la flemme d'en refaire une image).
L'une des curiosités de la nouvelle de Borges est qu'elle peut préfigurer l'assassinat de Rabin le 4 novembre 1995. Elle débute par l'assassinat d'un rabbin un 4 décembre, les morts suivantes survenant le 4 des mois suivants, et les 4 victimes aux 4 points cardinaux ont pour initiales YGAL, prénom de l'assassin de Rabin. Plus de détails sur la page précitée.
La prétendue prédiction de l'assassinat de Rabin par le "code biblique" a permis à Michael Drosnin (1946-2020) de vendre quelques millions de livres, mais, sans "code biblique", ce n'était guère aventureux d'avancer cette menace en 1994, alors que la nouvelle de Borges date de 1942.
Bref le rapport le plus immédiat avec mon affaire, c'est que j'imagine que, au lieu du prétendu message ototay eleh qu'écrirait le serial eater de Tobie Nathan, les seules lettres effectivement disposées dans des églises par le tueur sont ATTA, le nom du chef des terroristes du 11 septembre. Ce roman de 2004 pourrait être une réaction aux dérives du "code biblique", auquel aurait pu s'intéresser précédemment Nathan (voir mon analyse ici).
Avant l"hébreu otot, les 4 groupes de lettres OT aux coins du Sator modifié par Vinel m'avaient fait évoquer Rudolf Otto et son concept du "numineux", le sentiment de crainte pouvant naître face au merveilleux divin, au "tout autre".
Il existe une expression hébraïque proche, irat hachem, le plus littéralement "crainte de Dieu". Une recherche mène par exemple à cette page, où il est assez clair que le sens est proche du "numineux".
Ce mot irat est l'un des rares qui peut se transcrire comme il se prononce, IRAT. Selon les conventions que j'utilise, ce serait YRAT, mais selon ces mêmes conventions ARARATI serait ARARATY, utilisant les 4 mêmes lettres. C'est la forme construite du mot ira, dont voici la rubrique sur le Sander & Trenel:
Elle s'achève sur un verset des Proverbes souvent cité, La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse.
J'avais donc cité Rudolf Otto, mais j'avais aussi pensé à Otto Gross, psy sulfureux qui prônait la liberté sexuelle et l'usage des drogues, comme son contemporain Crowley. J'en ai parlé sur ce billet, consacré au roman de Tobie Nathan Mon patient Sigmund Freud, dont Gross est le principal personnage.
L'une des premières choses que Rita m'évoque, c'est l'ex-voto à Sainte Rita réalisé par Yves Klein en 1961, déposé anonymement au monastère de Cascia, et découvert par hasard en 1979.
C'est une oeuvre étrange, comme la plupart des réalisations de l'artiste, apparu sur Quaternité ici, à cause de la lecture imprévue dans la grille des chapitres de Novel Roman de Mondo Cane, le film qui a probablement hâté la fin de Klein, le 6 juin 1962, un an jour pour jour après Jung.
La curiosité ici est que, l'écriture du mot otot, débutée à Sainte Rita, m'évoquant Otto Gross, les mots gross et klein sont en allemand des adjectifs antonymes, "grand" et "petit".
Il s'y ajoute que, dans le roman précité de Tobie Nathan, Freud et Gross sont présents avec leurs identités réelles, tandis que Jung ("jeune" en allemand) est devenu Carl Gustav Alt ("vieux" en allemand). Nathan ne respecte guère Jung, accusé d'avoir pris toutes ses idées à Gross.
Une autre oeuvre concerne cette période des débuts de la psychanalyse vers 1910, A dangerous method, d'abord une pièce de théâtre, puis un film de Cronenberg. Curieusement, j'en ai parlé dans le billet Signes et cygnes en 2013 (otot, "signes", et j'ignorais alors que Ricardou avait détourné le Cygne de Mallarmé en "signe").
J'avais remarqué que c'était Samuel le Bihan ("petit" en breton) qui jouait Jung dans l'adaptation française de la pièce. Un détail du film avait attiré mon attention: Jung a mis un terme à sa relation avec Sabina Spielrein en 1910, et un bond de deux ans la montre rendant visite à Freud, à sa fameuse adresse 19 Berg Gasse, pour lui montrer son mémoire de doctorat.
La date, peut-être réelle, est précisée au 17 avril 1912, or je connais bien cette date, qui est celle d'un événement parisien important, une éclipse solaire presque totale dont la ligne de centralité est passée à quelques kms à l'ouest de Paris. Il n'y a ensuite rien eu de comparable en France jusqu'à l'éclipse du 11 août 1999.
Je la connais donc à cause du 813 de Leblanc, paru en 1910 mais se passant en 1912, où un événement important se passe ce 17 avril à midi, l'heure où l'éclipse est à son maximum, à Neuilly, à l'ouest de Paris. Il s'agit de l'arrivée au Palace-Hôtel de Dolorès Kesselbach, Dolorès qui est aussi Laetitia, noeud de l'intrigue ("douleur" et "joie", autre antinomie). De fait, ce n'est pas Dolorès qui se présente, car elle est déjà présente dans l'hôtel où elle a tué son mari, mais sa servante Suzanne, vêtue comme Dolorès (la pénombre de l'éclipse aurait pu aider à la confusion).
Un autre roman dont Jung est un personnage essentiel, Pilgrim (1999) de Timothy Findley, débute par une tentative de suicide ce 17 avril, et l'incipit du roman fait aussi apparaître son adresse:
Midi, toujours l'heure de l'éclipse maximale, et sa ligne de centralité passait aussi par Londres, mais le choix de la date semble ici motivé par le naufrage du Titanic, le 15 avril.
18 Cheyne Walk et 19 Berg Gasse. A l'époque, phrère Laurent m'avait signalé que les lames 18 et 19 du tarot était la Lune et le Soleil, pas mal dans le contexte de l'éclipse.
Aujourd'hui je m'avise que "Laurent" est lui-même porteur de la conjonction des astres, avec l'anagramme LUNE - RÂ(T).
Quant à la date du 17, c'est l'Etoile du tarot, l'étoile que certains identifient à Mercure.
Je ne vais pas rabâcher les Soleil-Mercure-Lune sculptés sur la pierre de Bollingen, mieux vaut peut-être rappeler que Mercure est le dieu des voleurs, et que Pilgrim vole la Joconde dans le roman de Findley. Arsène Lupin avait déjà réalisé l'exploit quelques années avant...
A partir du personnage Angus Pilgrim ("pèlerin") de Perec, j'avais imaginé l'anagramme "anus pèlerin" de Lupin dans une nouvelle.
Pour revenir à Jung, je rappelle que ma découverte de l'harmonie de sa vie autour du 4/4/44 était liée à la rencontre d'une "île ronde" dans deux romans.
Cette "île ronde", c'est Strongylé, qui a perdu droit à ce nom après la catastrophe qui l'a presque anéantie vers 1600 avant JC, catastrophe qui a également fait chuter la civilisation minoenne.
Ses noms actuels sont donc Santorin, dérivé de sainte Irène, et Théra, nom d'un héros grec mythique.
J'ai jusque ici privilégié la transcription Théra du grec Θήρα, en pensant à lanagramme heart, "coeur", et à l'infarctus de Jung de 1944, mais je me suis rappelé aujourd'hui, 30 décembre, qu'en grec moderne la lettre êta se prononce "i", ainsi ces 4 lettres grecques peuvent donner une autre permutation de "rita" ou "tari", avec encore un aspect spécial du "i" jadis prononcé "é".
La lettre Θ, théta, est toujours translittérée "th". Elle est cousine du teth hébraïque, translittéré "t", et c'est l'inverse qui se passe souvent pour le tau grec, "t", tandis que son cousin hébraïque thaw est généralement transcrit "th" (par Crowley par exemple).
Tout se croise, s'entrecroise, s'enchevêtre en un réseau de plus en plus labyrinthique...
Pour conclure, provisoirement, je vais m'intéresser aux billets publiés cette année. J'essaie de terminer l'année sur un nombre significatif, par exemple l'année 2016 s'est achevée avec le 216e billet de Quaternité. 24 billets ont été publiés en 2017, pour parvenir au total 240, produit des 6 premiers fibos (1.1.2.3.5.8), puis 33 billets en 2018 pour parvenir au produit 273 des 2 fibos suivants (13.21).
21 billets en 2019, 13 en 2020. J'envisageais de réitérer ce 13 cette année, et puis une coïncidence marquante m'a fait écrire les billets 317-318-319 autour du 31/8 dernier, en relation avec le triple numéro 137-138-139 de L'orbite déchiquetée.
Comme j'essaie d'écrire au moins un billet par mois, il fallait oublier le 13. J'avais quelque chose de neuf à dire de la phrase 321 de la Préface de Ricardou, et je l'ai fait dans le billet 321. Comme les 8 dernières phrases de cette Préface me semblent receler des clés, j'ai alors envisagé de consacrer les billets 322 à 328 aux autres phrases, espérant me contraindre ainsi à leur élucidation. Je me suis alors avisé que ceci conduirait à 21 billets pour l'année (20)21.
Mais la phrase 322 m'est restée hermétique, et un autre sujet s'est imposé pour le billet 322, approfondi dans les billets suivants.
J'ai pris conscience lors de l'écriture de ce billet que les 21 billets de l'année seraient centrés sur le billet 318, alors que le 813 de ARARITA a trait à la permutation, alors que le 813 de Leblanc n'est qu'une permutation des chiffres 1-3-8, chacune d'entre elles permettant de résoudre l'énigme (accéder à une cache en appuyant simultanément sur les chiffres 1-3-8 d'une horloge).
Le billet 318 a donc été publié le 31/8, en écho au billet 183 publié un 18/3, Déchetterie oblique, anagramme de L'orbite déchiquetée, numéro 137-138-139 de Présence du futur, titre de valeur 183, en 18 lettres et 3 mots.
J'ai également donné un titre de valeur 318 au billet 318 publié un 31,8:
De l'algèbre à la croisade : constellation
en 21+13 lettres, avec des motivations expliquées à la fin du billet, où je notais:
Depuis quelques années, j'ai souvent recours à ce petit exercice de trouver des titres de valeur correspondant au rang du billet. Cette année, il en a été ainsi pour 18 des 21 billets. Les 3 qui dérogent à la règle sont les 1-4-5 de l'année (ou 308-311-312).
Outre le billet 183, je m'étais aussi repenché sur les billets 137-138-139 de Quaternité, mais j'avais négligé d'étudier les autres permutations, 173 et 193.
Or je comptais citer le billet 173 pour d'autres raisons, d'abord parce qu'il s'agit du billet où Borges est le plus évoqué dans Quaternité, notamment pour de nouvelles curiosités en rapport avec La mort et la boussole.
Par ailleurs, l'interprétation de Uqbar selon la réelle absence de Ur dans une encyclopédie m'y avait fait donner les trois sens de AWR en hébreu, "lumière", "feu", et la cité chaldéenne.
Quant au billet 193, Preuves, il s'achève sur une coïncidence liée au nombre 139.
L'une des curiosités de la nouvelle de Borges est qu'elle peut préfigurer l'assassinat de Rabin le 4 novembre 1995. Elle débute par l'assassinat d'un rabbin un 4 décembre, les morts suivantes survenant le 4 des mois suivants, et les 4 victimes aux 4 points cardinaux ont pour initiales YGAL, prénom de l'assassin de Rabin. Plus de détails sur la page précitée.
La prétendue prédiction de l'assassinat de Rabin par le "code biblique" a permis à Michael Drosnin (1946-2020) de vendre quelques millions de livres, mais, sans "code biblique", ce n'était guère aventureux d'avancer cette menace en 1994, alors que la nouvelle de Borges date de 1942.
Bref le rapport le plus immédiat avec mon affaire, c'est que j'imagine que, au lieu du prétendu message ototay eleh qu'écrirait le serial eater de Tobie Nathan, les seules lettres effectivement disposées dans des églises par le tueur sont ATTA, le nom du chef des terroristes du 11 septembre. Ce roman de 2004 pourrait être une réaction aux dérives du "code biblique", auquel aurait pu s'intéresser précédemment Nathan (voir mon analyse ici).
Avant l"hébreu otot, les 4 groupes de lettres OT aux coins du Sator modifié par Vinel m'avaient fait évoquer Rudolf Otto et son concept du "numineux", le sentiment de crainte pouvant naître face au merveilleux divin, au "tout autre".
Il existe une expression hébraïque proche, irat hachem, le plus littéralement "crainte de Dieu". Une recherche mène par exemple à cette page, où il est assez clair que le sens est proche du "numineux".
Ce mot irat est l'un des rares qui peut se transcrire comme il se prononce, IRAT. Selon les conventions que j'utilise, ce serait YRAT, mais selon ces mêmes conventions ARARATI serait ARARATY, utilisant les 4 mêmes lettres. C'est la forme construite du mot ira, dont voici la rubrique sur le Sander & Trenel:
Elle s'achève sur un verset des Proverbes souvent cité, La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse.
J'avais donc cité Rudolf Otto, mais j'avais aussi pensé à Otto Gross, psy sulfureux qui prônait la liberté sexuelle et l'usage des drogues, comme son contemporain Crowley. J'en ai parlé sur ce billet, consacré au roman de Tobie Nathan Mon patient Sigmund Freud, dont Gross est le principal personnage.
L'une des premières choses que Rita m'évoque, c'est l'ex-voto à Sainte Rita réalisé par Yves Klein en 1961, déposé anonymement au monastère de Cascia, et découvert par hasard en 1979.
C'est une oeuvre étrange, comme la plupart des réalisations de l'artiste, apparu sur Quaternité ici, à cause de la lecture imprévue dans la grille des chapitres de Novel Roman de Mondo Cane, le film qui a probablement hâté la fin de Klein, le 6 juin 1962, un an jour pour jour après Jung.
La curiosité ici est que, l'écriture du mot otot, débutée à Sainte Rita, m'évoquant Otto Gross, les mots gross et klein sont en allemand des adjectifs antonymes, "grand" et "petit".
Il s'y ajoute que, dans le roman précité de Tobie Nathan, Freud et Gross sont présents avec leurs identités réelles, tandis que Jung ("jeune" en allemand) est devenu Carl Gustav Alt ("vieux" en allemand). Nathan ne respecte guère Jung, accusé d'avoir pris toutes ses idées à Gross.
Une autre oeuvre concerne cette période des débuts de la psychanalyse vers 1910, A dangerous method, d'abord une pièce de théâtre, puis un film de Cronenberg. Curieusement, j'en ai parlé dans le billet Signes et cygnes en 2013 (otot, "signes", et j'ignorais alors que Ricardou avait détourné le Cygne de Mallarmé en "signe").
J'avais remarqué que c'était Samuel le Bihan ("petit" en breton) qui jouait Jung dans l'adaptation française de la pièce. Un détail du film avait attiré mon attention: Jung a mis un terme à sa relation avec Sabina Spielrein en 1910, et un bond de deux ans la montre rendant visite à Freud, à sa fameuse adresse 19 Berg Gasse, pour lui montrer son mémoire de doctorat.
La date, peut-être réelle, est précisée au 17 avril 1912, or je connais bien cette date, qui est celle d'un événement parisien important, une éclipse solaire presque totale dont la ligne de centralité est passée à quelques kms à l'ouest de Paris. Il n'y a ensuite rien eu de comparable en France jusqu'à l'éclipse du 11 août 1999.
Je la connais donc à cause du 813 de Leblanc, paru en 1910 mais se passant en 1912, où un événement important se passe ce 17 avril à midi, l'heure où l'éclipse est à son maximum, à Neuilly, à l'ouest de Paris. Il s'agit de l'arrivée au Palace-Hôtel de Dolorès Kesselbach, Dolorès qui est aussi Laetitia, noeud de l'intrigue ("douleur" et "joie", autre antinomie). De fait, ce n'est pas Dolorès qui se présente, car elle est déjà présente dans l'hôtel où elle a tué son mari, mais sa servante Suzanne, vêtue comme Dolorès (la pénombre de l'éclipse aurait pu aider à la confusion).
Un autre roman dont Jung est un personnage essentiel, Pilgrim (1999) de Timothy Findley, débute par une tentative de suicide ce 17 avril, et l'incipit du roman fait aussi apparaître son adresse:
Aux premières heures du matin, le mercredi 17 avril 1912, un certain Pilgrim pénétra pieds nus dans le jardin de sa résidence londonienne, au 18, Cheyne Walk.Mais Pilgrim est immortel, et après un constat de décès signé par deux médecins son coeur recommence à battre vers midi. Il est ensuite envoyé au Burghölzli où il est soigné par Jung, second personnage principal du roman.
Midi, toujours l'heure de l'éclipse maximale, et sa ligne de centralité passait aussi par Londres, mais le choix de la date semble ici motivé par le naufrage du Titanic, le 15 avril.
18 Cheyne Walk et 19 Berg Gasse. A l'époque, phrère Laurent m'avait signalé que les lames 18 et 19 du tarot était la Lune et le Soleil, pas mal dans le contexte de l'éclipse.
Aujourd'hui je m'avise que "Laurent" est lui-même porteur de la conjonction des astres, avec l'anagramme LUNE - RÂ(T).
Quant à la date du 17, c'est l'Etoile du tarot, l'étoile que certains identifient à Mercure.
Je ne vais pas rabâcher les Soleil-Mercure-Lune sculptés sur la pierre de Bollingen, mieux vaut peut-être rappeler que Mercure est le dieu des voleurs, et que Pilgrim vole la Joconde dans le roman de Findley. Arsène Lupin avait déjà réalisé l'exploit quelques années avant...
A partir du personnage Angus Pilgrim ("pèlerin") de Perec, j'avais imaginé l'anagramme "anus pèlerin" de Lupin dans une nouvelle.
Pour revenir à Jung, je rappelle que ma découverte de l'harmonie de sa vie autour du 4/4/44 était liée à la rencontre d'une "île ronde" dans deux romans.
Cette "île ronde", c'est Strongylé, qui a perdu droit à ce nom après la catastrophe qui l'a presque anéantie vers 1600 avant JC, catastrophe qui a également fait chuter la civilisation minoenne.
Ses noms actuels sont donc Santorin, dérivé de sainte Irène, et Théra, nom d'un héros grec mythique.
J'ai jusque ici privilégié la transcription Théra du grec Θήρα, en pensant à lanagramme heart, "coeur", et à l'infarctus de Jung de 1944, mais je me suis rappelé aujourd'hui, 30 décembre, qu'en grec moderne la lettre êta se prononce "i", ainsi ces 4 lettres grecques peuvent donner une autre permutation de "rita" ou "tari", avec encore un aspect spécial du "i" jadis prononcé "é".
La lettre Θ, théta, est toujours translittérée "th". Elle est cousine du teth hébraïque, translittéré "t", et c'est l'inverse qui se passe souvent pour le tau grec, "t", tandis que son cousin hébraïque thaw est généralement transcrit "th" (par Crowley par exemple).
Tout se croise, s'entrecroise, s'enchevêtre en un réseau de plus en plus labyrinthique...
Pour conclure, provisoirement, je vais m'intéresser aux billets publiés cette année. J'essaie de terminer l'année sur un nombre significatif, par exemple l'année 2016 s'est achevée avec le 216e billet de Quaternité. 24 billets ont été publiés en 2017, pour parvenir au total 240, produit des 6 premiers fibos (1.1.2.3.5.8), puis 33 billets en 2018 pour parvenir au produit 273 des 2 fibos suivants (13.21).
21 billets en 2019, 13 en 2020. J'envisageais de réitérer ce 13 cette année, et puis une coïncidence marquante m'a fait écrire les billets 317-318-319 autour du 31/8 dernier, en relation avec le triple numéro 137-138-139 de L'orbite déchiquetée.
Comme j'essaie d'écrire au moins un billet par mois, il fallait oublier le 13. J'avais quelque chose de neuf à dire de la phrase 321 de la Préface de Ricardou, et je l'ai fait dans le billet 321. Comme les 8 dernières phrases de cette Préface me semblent receler des clés, j'ai alors envisagé de consacrer les billets 322 à 328 aux autres phrases, espérant me contraindre ainsi à leur élucidation. Je me suis alors avisé que ceci conduirait à 21 billets pour l'année (20)21.
Mais la phrase 322 m'est restée hermétique, et un autre sujet s'est imposé pour le billet 322, approfondi dans les billets suivants.
J'ai pris conscience lors de l'écriture de ce billet que les 21 billets de l'année seraient centrés sur le billet 318, alors que le 813 de ARARITA a trait à la permutation, alors que le 813 de Leblanc n'est qu'une permutation des chiffres 1-3-8, chacune d'entre elles permettant de résoudre l'énigme (accéder à une cache en appuyant simultanément sur les chiffres 1-3-8 d'une horloge).
Le billet 318 a donc été publié le 31/8, en écho au billet 183 publié un 18/3, Déchetterie oblique, anagramme de L'orbite déchiquetée, numéro 137-138-139 de Présence du futur, titre de valeur 183, en 18 lettres et 3 mots.
J'ai également donné un titre de valeur 318 au billet 318 publié un 31,8:
De l'algèbre à la croisade : constellation
en 21+13 lettres, avec des motivations expliquées à la fin du billet, où je notais:
Après coup, je remarque que les 21 lettres peuvent se découper en 3-18 (2 et 4 mots), et que les 18 lettres ont pour valeur 138.Encore plus après coup, je remarque l'écho avec les 3 mots et 18 lettres de L'orbite déchiquetée, alors oubliés.
Depuis quelques années, j'ai souvent recours à ce petit exercice de trouver des titres de valeur correspondant au rang du billet. Cette année, il en a été ainsi pour 18 des 21 billets. Les 3 qui dérogent à la règle sont les 1-4-5 de l'année (ou 308-311-312).
Outre le billet 183, je m'étais aussi repenché sur les billets 137-138-139 de Quaternité, mais j'avais négligé d'étudier les autres permutations, 173 et 193.
Or je comptais citer le billet 173 pour d'autres raisons, d'abord parce qu'il s'agit du billet où Borges est le plus évoqué dans Quaternité, notamment pour de nouvelles curiosités en rapport avec La mort et la boussole.
Par ailleurs, l'interprétation de Uqbar selon la réelle absence de Ur dans une encyclopédie m'y avait fait donner les trois sens de AWR en hébreu, "lumière", "feu", et la cité chaldéenne.
Quant au billet 193, Preuves, il s'achève sur une coïncidence liée au nombre 139.
Note du 1/1/22: Ayant mentionné hier que seuls les billets 1-4-5 de l'année 21 dérogeaient à ma manie de leur donner un titre équivalent à leur ordre, je me suis souvenu de divers cousinages entre les permutations de 1-3-8 et de 1-4-5.
Je citais en 2009 dans François Truffaut (1932-2015):
Je citais en 2009 dans François Truffaut (1932-2015):
- Pour acquérir les droits exorbitants de Une belle fille comme moi, Truffaut a joué pour la seule fois de sa vie au tiercé en 1971, risquant 50 000 F sur la combinaison 8-1-3. Léon Zitrone lui apprit qu'il eût fallu jouer 4-5-1, alors qu'il avait fait dire 5 ans plus tôt à Julie Christie dans Fahrenheit 451 "Why 4-5-1 rather than 8-1-3 ?"
J'ai repris en 2015 cette citation dans le billet 183 publié le 18/3, inspiré par L'orbite déchiquetée, numéro 137-138-139 de Présence du futur, titre de valeur 183, en 18 lettres et 3 mots..., parce que les 3 premiers titres de Bradbury dans la collection avaient les numéros 1-3-8 (le 8 pour Fahrenheit 451).
La veille de ce 18/3/15, j'avais changé l'immatriculation de notre 206, 4051 MR 04, devenue DP-831-WP.
La veille de ce 18/3/15, j'avais changé l'immatriculation de notre 206, 4051 MR 04, devenue DP-831-WP.
Le 813 de Leblanc débute dans la suite 415 du Palace-Hôtel.
Je comptais mentionner, à propos de Leblanc, que Rita est un diminutif de Margarita, Marguerite, et que le le grand amour de sa vie a été Marguerite Wormser.
Je comptais mentionner, à propos de Leblanc, que Rita est un diminutif de Margarita, Marguerite, et que le le grand amour de sa vie a été Marguerite Wormser.