29.1.25

vérité d'évangile


à Gilbert & Paul

   441e billet de Quaternité, 441 valeur de l'hébreu אמת, emeth, "vérité". La légende du golem veut que cette statue de glaise prenne vie par l'inscription sur elle de ces trois lettres. Pour la désactiver, il suffit d'effacer la première lettre, réduisant l'inscription aux deux lettres מת, meth, "mort", de valeur 440.
  Ainsi, le passage du billet précédent à celui-ci pourrait être celui de la MORT à la VérItE...

  Les billets de mai dernier m'ont conduit à imaginer un schéma "vérité" dans ce que j'ai nommé heptalogie, l'ensemble des 7 romans de Thilliez parus au Fleuve Noir de 2011 à 2024, en dehors de la saga Sharko.
  Les 6 derniers romans totalisent 441 chapitres. Le premier, Vertige, est un huis-clos où trois personnes sont prisonnières du gouffre "Vérité", d'où elles ne pourront sortir que par un code faisant intervenir la gématrie, la valeur des mots VOLEUR-MENTEUR-TUEUR qu'ils sont supposés être. La valeur des noms des trois personnages est 441. VERTIGE contient les lettres de VERITE, plus la 7e lettre, G.
  Le texte du dernier roman, Norferville, couvre 440 pages, et ceci semble calibré, de même que semblait l'être le précédent roman. Il débute par une lutte entre le bon Teddy et le mauvais Arnaud, lequel meurt. Teddy rentré chez lui trouve un message lui annonçant la mort de sa fille Morgane. Les initiales A-M-T sont issues des lettres sémitiques אמת, emeth, "vérité".
  Les deux derniers billets m'ont amené à voir un parallèle entre la structure des 5 derniers romans et celle des Evangiles, via la suite de Fibonacci, laquelle semble chère à Thilliez, déjà avant son arrivée au Fleuve. Les prénoms des assassins des sept Thilliez semblent particulièrement évocateurs des quatre Evangélistes, Jonathan, Lucas, Mathieu, Luc, Jean-Luc, John, Marc.
  Avec une prédominance pour Jean, chez qui Jésus dit:
Je suis le chemin, la vérité et la vie.
  J'avais bien sût cherché un pattern analogue dans la saga Sharko, sans résultat. J'y suis revenu, avec maintenant une nette idée directrice issue des dernières découvertes. 441 se répartit en 153 et 288, deux nombres chargés de sens religieux, les 153 poissons de la pêche miraculeuse à la fin de l'Evangile de Jean, les 288 étincelles de sainteté de la kabbale lourianique. 153 est en outre la somme des 64 et 89 chapitres de Puzzle et Rêver, 64 et 89 valeurs de "vérité" en grec et latin. 89 est encore le nombre de chapitres des Evangiles.
  Avais-je souligné que les chiffres composant 153 et 288, 1-2-3-5-8, sont les seuls chiffres qui sont aussi des nombres de Fibonacci?
  Et j'ai retrouvé ces nombres dans la saga Sharko, où un tournant apparaît dans [Angor] (2014). Jusqu'ici Sharko et Henebelle étaient les seuls héros de la série, mais un de ses personnages y prend une nouvelle dimension, Nicolas Bellanger, le chef de leur groupe, 35 ans.
  Il était présent dans les deux précédents romans, où tout ce qu'on en savait est que c'était un excellent flic, mais ici il participe en personne à l'enquête, et tombe amoureux d'une gendarmette venue du Nord, Camille Thibault.
  Leur idylle se poursuit dans Pandemia (2015), mais Thilliez y fait mourir Camille de façon atroce, crucifiée par l'Homme en noir, ultragénie du crime nommé Josh Ronald Savage. S'il faut voir une intention d'ensemble, il est troublant que Josh soit le diminutif de Joshuah, possiblement nom hébreu de Jésus. Jésus revient, comme promis, mais pour crucifier sadiquement les bonnes gens...
  C'est aussi cet Homme en noir qui inspirait les criminels de [Angor], Claudio Calderon et Enzo Belgrano, ayant fui l'Argentine après la chute de la dictature des colonels pour poursuivre leur oeuvre de mort en Europe. J'avais oublié ces noms lorsque j'ai décidé d'utiliser les couvertures de La vie est un songe de Calderon pour illustrer le précédent billet. Quant à Belgrano, j'y reviendrai.

  Bellanger, inconsolable, essaie d'oublier son désespoir par la cocaïne dans l'opus suivant, Sharko (2017). Il n'est plus le chef du groupe pris en main par Sharko, mais a tout de même un rôle essentiel dans le récit.
  C'est le premier roman où j'ai décelé une nette intention fibonaccienne, avec 3 criminels, 1 chef et 2 complices, responsables de 13 morts, 5 hommes et 8 femmes. L'un des tueurs s'est fait 13 scarifications en souvenir, on le retrouve lardé de 21 coups de couteau.

  Ensuite vient 1991 (2019), première enquête de Sharko, à classer à part.

  Bellanger revient dans Luca (2021), et reprend goût à la vie en tombant amoureux d'une fliquette venue du Sud, Audra Spick...
...qui reçoit une balle dans la tête dans La faille (2023)... Elle est en état végétatif, mais pourrait mener à terme sa grossesse, un enjeu du roman. Le foetus, baptisé Angel, va-t-il pouvoir vivre?
VIE ANGEL = EVANGILE...

  Bref, les 5 romans où Bellanger a un rôle important ont 80-119-89-78-75 chapitres, en tout 441 avec un découpage 288-153, alors que les Thilliez hors Sharko, à partir de Puzzle (2013), ont 64-89-81-84-55-68 chapitres, en tout 441 avec un découpage 153-288. Dans les deux séries, je comptabilise comme chapitres les prologues et épilogues.
  Cette symétrie peut être accentuée par le fait que [Angor] et Pandemia forment un diptyque autour de l'Homme en noir, face à la trilogie Traskman parmi les non-Sharko. On aurait ainsi 199-89-78-75 d'une part, 64-89-220-68 de l'autre, avec quelques rebonds:
- 220+68=288 est un cas particulier (ici doublé) de la loi générale 2F(n)+F(n-1)=F(n+2), dont un autre cas est 68+21=89, les trois Evangiles synoptiques et celui de Jean;
- 199+89 est un cas particulier de la loi générale L(n)+F(n)=2F(n+1), L pour nombre de Lucas;
- 64 et 89 sont les valeurs de "vérité" en grec et latin;
- 78 est le triangulaire de 12, l'addition de 75 mène à 153, triangulaire de  17; 12 et 17 sont des nombres des colonnes de Pythagore, donnant les fractions représentant les meilleures approximations de la racine carrée de 2, la division sacrée chère aux Romains, adoptée comme le nombre d'or parmi les "Saintes Mesures" de l'abbaye de Beuron, reprises par les Nabis en France.

  L'Homme en noir, Josh, semble une personnification du Mal scientifique, tandis que Caleb Traskman et ses disciples de la Société du Xiphopage entendent promouvoir le Mal par l'art. Caleb Traskman raconte dans ses romans ses propres crimes, Arvel Gaeca peint ses tableaux avec le sang des victimes, photographiées par Andreas Abergel, enfin plastinisées par Dmitri Kalinine.
  Le vrai nom de Traskman est Christian Lavache, et ce Christian applique aussi la crucifixion à certaines de ses victimes, témoin le chapitre 28 de Labyrinthes. Le crucifix est utilisé à des fins sacrilèges dans les photos d'Abergel.
  Ça commence à faire beaucoup, mais, comme déjà dit, je me garde de toute conclusion, tant j'ai rencontré d'ensembles semblant receler une architecture harmonique fonctionnant à de multiples niveaux, mais dont toute analyse rationnelle était exclue.

  Toujours est-il que, à partir de Puzzle, les 6 non-Sharko et les 5 Bellanger forment une succession continue, avec pour seul intrus 1991, qui partage ces 11 romans en 8-3, ou en incluant 1991 8-1-3, ce qui évoque 813 de Leblanc, souvent cité par Thilliez.
  Nicolas et Camille se rencontrent devant l'Aiguille d'Etretat, et s'y découvrent tous deux fins connaisseurs de L'Aiguille creuse, dont Nicolas offrira une rare édition à Camille.
  Juste après leur rencontre, Nicolas vient présenter Camille à Sharko et Lucie, chapitre 39 de [Angor]:
  Il était 21 heures passées.
  Lucie terminait les préparatifs dans la cuisine. Ils seraient quatre adultes à dîner, avec, au menu, cadavres et ténèbres.
  Sa mère arrivait le lendemain matin, par le TGV de 8 h 13. Marie Henebelle avait tout de suite répondu présent à la demande de sa fille.
  Un 8 h 13 qui n'est peut-être pas un hasard, de même que le 21 heures qui précède. Mon billet En aval d'Etretat étudiait les allusions lupiniennes chez Thilliez, et l'importance d'Etretat dans plusieurs romans m'est l'occasion de signaler
ETRET  AT = 68 + 21, mêmes nombres que les chapitres des synoptiques et de Jean.
  A ce propos, saint Jean apparaît lorsque Camille vient interroger dans le cadre de l'enquête un certain Juan Llores ("Jean Pleurez") à Valence, chapitre 45:
  Ils s’installèrent sur un banc, entre deux palmiers. En face, un saint Jean en métal dominait l’espace arboré.
  La précision n'apporte rien au récit, mais cette statue trône effectivement à la Casa cuna Santa Isabel.
 

  Je ne sais s'il s'agit d'un saint Jean, ni s'il est en métal (mais il est loin de dominer les deux palmiers). Dans METAL il y a les lettres AMT correspondant à emet, "vérité" en hébreu, ou encore EMT, puisque Alef se prononce ici "é", LA EMT serait alors "la vérité"?
  Je rappelle qu'une allusion abusive à saint Jean était aussi présente dans Puzzle, le roman précédent.

  1991 a 77 chapitres, ne ferait-ce pas allusion à une double heptalogie? Je crois avoir montré que les 49 chapitres (7 fois 7) de Vertige semblent compléter les 441 chapitres (21 fois 21) des 6 autres non-Sharko, or il se trouve que Bellanger est aussi présent dans dans les deux Sharko précédant la pentalogie en 441 chapitres.
  [Gataca] et Atom[ka] ont 59 et 76 chapitres, 135 qui additionnés à 441 donnent 576, carré de 24. Que de carrés! et la répartition 135-288-153 semble encore significative puisque 153+135=288.
  J'ai déjà indiqué que Norferville (2024) était le 24e roman signé Thilliez, en comptant Conscience animale (2002), un premier roman qu'il n'a pas jugé bon de rééditer, et on le comprend quand on s'est infligé la peine de le lire. La comparaison entre ce navet gore mal écrit et, par exemple, La mémoire fantôme (2007), incite à se poser des questions. Mais il y a des amateurs.
  Fleuve Noir a permis à Thilliez de devenir le premier dans sa catégorie, avec un nouveau roman paraissant chaque année début mai, dont le premier tirage avoisine maintenant les 500 000 exemplaires. La seule anicroche dans ce schéma est en 2011, où sont parus [Gataca], 10e roman, et Vertige, 11e roman, initiant les deux heptalogies. Si 1991 est à part, on a bien les 14 romans parus en 14 ans, de (20)11 à 24, et j'avais souligné que
VINGT QUATRE = 72 + 82 = 154 = FRANCK THILLIEZ,
moyenne 77.

  De retour de balade pendant laquelle il m'est venu une idée. Les 3 premières aventures de Sharko au Fleuve Noir, dites "trilogie de la violence", sont marquées par des crochets enfermant soit le titre, soit une partie du titre pour Le syndrome [E] et Atom[ka]. Les initiales de chaque chapitre de ces romans sont aussi entre crochets.
  Idem pour [Angor], mais ça s'arrête là, alors que Pandemia en est la continuité. Dans les éditions récentes en poche, les lettrines des chapitres sont normales. Je me suis donc avisé que les lettres entre crochets des titres sont
E GATACA KA ANGOR, 14 lettres de valeur 105, triangulaire de 14.
  Y ajouter le ATOM=49 intercalaire mène au 154 de FRANCK THILLIEZ.

  Il m'a semblé s'imposer d'établir un tableau analogue à celui que j'ai proposé pour l'heptalogie non-Sharko, avec abréviation en 3 lettres, chapitrage, nombre d'occurrences de "vérité", nombre d'occurrences de "lumière", nombre de lettres des titres, leurs valeurs, et enfin les titres eux-mêmes:

GAT    59   28   36   6   33   Gataca
ATO    76     3   63   6   61   Atomka
ANG   80   26   55   5   55   Angor
PAN  119   17   55   8   63   Pandemia
SHA    89   14   40   6   72   Sharko
LUC    78   10   64   4   37   Luca
LAF    75    8    55   8   58   La faille

  Je rappelle que les occurrences de mots sont faites à partir des textes numérisés, en étudiant chaque cas pour éliminer par exemple "sévérité", ou des occurrences péritextuelles (par exemple dans les notes finales de l'auteur). Il reste cependant des cas litigieux, singulier et pluriel (ici compté), présence dans la citation en exergue du roman (2 cas ici, 1 cas non-Sharko, tous comptés), et le problème du texte manuscrit dans Il était deux fois (voir ici).
  Il y a 106 occurrences de "vérité", presque moitié moins des 210 occurrences dans l'heptalogie non-Sharko. C'est notable.
  En revanche les 368 occurrences de "lumière" sont du même ordre que les 385 dans l'heptalogie non-Sharko.
  106+368 = 474, ou 6 fois 79, valeur de "vérité" en français.
  J'ai déjà commenté ce nombre, avec la vérité qui explique le comportement de Jullian Morgan (Ju Mo) dans Le manuscrit inachevé.
  Jullian a été tué par son jumeau, David Jorlain qui a pris sa place. Il est curieux que Jullian et Jorlain aient 5 lettres en commun, et surtout que
JULLIAN = JORLAIN = 79 = VERITE,
alors que "jumeau" peut s'écrire en hébreu (Ct 7,3) TAM, anagramme de AMT, "vérité" (et bien sûr valeur 441).
  Je rappelle que le nom de naissance de Jorlain est Luc Thomas, thomas grécisation de l'hébreu te'om, "jumeau".

Note du 30: Je suis confus de ne pas avoir vu plus tôt l'importance de cette anagramme TAM AMT, pourtant abordée en mai dernier dans Abra Cal Abra.
La question des jumeaux est essentielle dans la trilogie Traskman, mais elle l'est aussi dans la famille Henebelle. Lucie avait une soeur jumelle, non née, puis a eu des jumelles, assassinées par un tueur spécialisé dans les jumelles. Elle a ensuite eu des jumeaux avec Sharko.
Il intervient aussi des histoires de jumeaux dans [Angor] et Sharko, ne semblant pas indispensables dans les intrigues. Les manipulations génétiques dans [Gataca] et Luca sont proches du thème de la gémellité.


  Je commence à être las de parler de Thilliez, estimant avoir fourni suffisamment d'éléments pour' que l'affaire soit reprise par d'autres, avec de nouveaux regards.
 
  J'ai promis de revenir sur Belgrano. A la fin de [Angor], Nicolas intervient alors que Calderon et Belgrano s'apprêtent à charcuter Camille. Belgrano tue Calderon puis profère quelques propos glaçants avant de se suicider. Il dit n'être qu'un petit rouage dans l'entreprise de perversion menée par l'Homme en noir... On songe à la fin de L'oeuf du serpent de Bergman.
  C'est curieux qu'un roman titré [Angor] s'achève sur l'affrontement Bellanger-Belgrano. L'angor, c'est le phénomène rare de reconnexion du système neuronal avec un coeur greffé, qui s'accompagne chez Camille de réminiscences de l'inquiétante personnalité du donneur.
  Mais je suis surtout sensible à une coïncidence personnelle, car le nom italien Belgrano signifie "bon grain", or la découverte du schéma 288-153 m'a conduit ici à écrire un sonnet de 441 lettres, réparties en 288 pour les quatrains, et 153 pour les tercets, à partir du mot "vérité". A cause des rimes "vraie" et "ivraie", j'ai utilisé la parabole du bon grain et de l'ivraie. A noter que le mot "lumière" apparaît 55 fois dans ANGOR=55.

  Le billet suivant m'a conduit à me souvenir que Le chemin de la lumière de Paul Halter avait ses 55 chapitres répartis en 13-21-21, et que Perec avait composé pour son amie Nour ("lumière" en arabe) un poème offrent une répartition 21-21-13. Les coïncidences entre le roman de Halter et Des jours et des nuits de Gilbert Sinoué ont probablement joué un rôle essentiel dans mon intuition du 8/9/2008, à l'origine de la création de ce blog Quaternité.
  Je me suis aperçu en novembre 2010 que HALTER-SINOUE était formé des lettres ESARTULINO + HE, c'est-à-dire qu'il y avait des chances d'en trouver des anagrammes significatives dans les onzains en H d'Alphabets de Perec, et les deux seuls assemblages cohérents de mots sont effectivement significatifs.
  Le premier est remarquable en ce qu'il est constitué des 12 premières lettres de l'ensemble des 1331 lettres de la série en H, Hélas ni route.
  L'autre l'était par son sens, Sait-on l'heure?, car c'est grâce à Sinoué-Halter qu' "on sait l'heure" d'un événement essentiel, le 4/4/44 à 12 heures. Aujourd'hui je constate que ces 12 lettres occupent les rangs 463 à 474 dans la série en H, 474 vu plus haut être le nombre des mots "vérité" et "lumière" dans l'heptalogie Bellanger. Je constate aussi que les deux formules débutent par les initiales H et S des deux auteurs.
  Un an plus tard, j'étudiais les ELS HALTER et SINOUE dans la succession des onzains telle qu'elle apparaît dans le recueil Alphabets, et trouvais celle-ci, où apparaissent les deux formules, ainsi que CARL et JUNG:


  Aujourd'hui encore, je m'avise que les 12 lettres AEEIOU-HLNRST ont pour valeur 147, ainsi la valeur des 36 lettres des 3 anagrammes est 441, gématrie immédiate de emeth, "vérité", dont la gématrie ordinale est 36 (rangs 1-13-22 des lettres A-M-T dans l'alphabet hébreu).
  Alors j'ai composé un sonnet avec les deux formules en tête des premiers vers, puis les noms des auteurs en acrostiche dans les 12 suivants. Il a 441 lettres et la valeur 5292, 12 fois 441, comme le sonnet du bon grain.
HELAS NI ROUTE ici, ni panneau directeur...
SAIT-ON L'HEURE limite où cessera la vie ?
Hélas nul ne le sait, ou qui le sait le nie,
Avec la sûreté de l'éternel menteur.

Le lecteur se projette en tel futile auteur,
Trônant sur l'éperon poilu de l'incurie,
Et, jouant la langueur d'une verve tarie,
Rêve la vacuité du souffle créateur.

Souvent pour se leurrer qui refuse le doute,
Imagine le temps, au gré de son écoute,
Ne fusant qu'au déclin de sa témérité.

On ne se souviendra que d'une forfaiture,
Un élan riveté par ce que l'on s'adjure :
Eviter de te voir, rétive vérité !

  C'est en écrivant le billet 2025 année Babel le 8/1 dernier qu'il m'est venu l'homologie entre les Evangiles et les Thilliez non-Sharko. Il était dédié "à Nicolas & Robert" alors que je n'avais encore aucune idée de la pentalogie Nicolas Bellanger. Ce Nicolas était Nicolas Graner, réalisateur de la magnifique animation montrant le carré 2025 comme somme des 9 premiers cubes. Je me suis permis d'en reprendre l'image finale pour montrer que 441 est de la même famille, somme des 6 premiers cubes.
  Robert, c'est Robert Rapilly, auteur de divers poèmes autour de ces années Babel.
   Il m'est apparu que ma découverte de ce 8/1 2025 était du même ordre que celle du 8/9/2008, et je me suis aperçu qu'elle survenait 196 mois après, 196 carré de 14. Comme les valeurs des mots HUIT et NEUF, 58 et 46, m'avaient après coup paru significatives, liées à mes 46 et 58 ans lors de découvertes essentielles.
  Alors UN = 35, et le jour de mon 35e anniversaire, le 6/7/1985, a été très particulier.

  Je m'envisageais alors une carrière dans l'écriture, avec des débouchés assurés dans l'informatique. J'avais publié l'an précédent un premier livre, et signé il y a peu le bon à tirer pour un autre devant paraître prochainement. L'éditeur ETSF m'avait en outre laissé entrevoir la possibilité de faire éditer mon roman 2084 par une autre maison du groupe Ventillard.
  Et puis patatras, on m'informa fin juin de la faillite du groupe, en conséquence l'ouvrage prévu ne paraîtrait pas, ni aucun autre. Il me vint alors l'idée de creuser certaines idées issues de diverses lectures ésotériques, notamment de livres sur la Kabbale et la Bible hébraïque.
  Je ne sais plus exactement comment ça s'était agencé, mais il m'était venu le motif 1-2-3-1 qui m'avait alors semblé essentiel. Anne était alors à Orléans avec les enfants, et j'avais décidé ce 6/7/85 de partir à l'aventure au volant de notre 204, après avoir retiré 12310 F à la Caisse d'Epargne. Je connaissais vaguement quelqu'un qui passait pour un initié, Philippe Cougnot qui avait acheté un village en ruine dans la montagne au-dessus de Mézel, Le Poil, et se consacrait à sa rénovation.
  J'avais donc été le voir, et il m'avait conseillé d'aller en parler à Gilbert Bourdin, le "Messie cosmo-planétaire" de la secte du Mandarom, ayant fait ériger au-dessus du lac de Castellane une gigantesque statue le représentant. Si ce n'était certes pas une idée qui me serait venue, j'avais néanmoins suivi le conseil, mais le sésame 1-2-3-1 ne fut pas suffisant pour que le Messie daignât me recevoir...

  Je ne m'y attarde pas, et mes souvenirs sont d'ailleurs plutôt flous. L'important est ici Le Poil, car, le lendemain du 8 janvier, Robert, qui ne savait rien des villages abandonnés de Haute-Provence ni de mon épopée du 6/7/1985, m'envoya ce palindrome de valeur 441:
Rémi reversa
Le poil lace Calliope
L’as rêve rimer
  J'y remarquai le pivot du palindrome, la 21e lettre "e", de LACE=21, et ceci survenait alors que je repensais au trajet épique qui m'avait conduit du village LE POIL au LAC de Castellane, par une piste dangereuse.
  Calliope est la muse de la poésie épique.

  Le sonnet ci-dessus avait une première version, mais lors de ma balade de ce 29/11, il m'est venu de l'achever en utilisant les anagrammes significatives de VERITE. Une fois les modifications effectuées, le sonnet avait 440 lettres de valeur 5279. Ma fantaisie m'avait fait écrire "l'éperon velu de l'incurie" au 6e vers, qu'on ne me demande pas pourquoi. Toujours est-il que j'ai décidé de remplacer VELU=60 par un mot de 5 lettres de valeur 73, et que le mot qui s'est imposé était POILU.

  Avec quelques minutes de retard, je publie ce billet le 29 à 18:11, en songeant au 29 chapitres de Des jours et des nuits de Sinoué. Le héros Ricardo y croise à la fin du chapitre 18 la femme de ses rêves, Dora, mais ne la reconnaît pas.
  11-18-29 sont des nombres de Lucas.
  

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