31.8.24

Bach mène la barque

 à Per & WerThi

  J'ai un cerveau lent, et ce n'est qu'hier 24 août que j'ai vu un autre point commun unissant les parutions "fibonacciennes" de 2022 en France, signalées ici.
  En mai était paru Labyrinthes, de "Thilliez" (entre guillemets, car j'ai des doutes sur la paternité des textes paraissant sous cette signature, mais peu importe ici), en 55 chapitres et une avalanche de nombres de la suite, avec même le personnage du "docteur Fibonacci" pour ceux qui n'auraient pas pigé. Je n'avais pas distingué alors de structure Fibo pour ce roman, mais ai vu récemment que ses 55 chapitres pouvaient s'insérer dans un ensemble plus large.
  En septembre venaient les 89 chapitres de La diagonale des reines, avec une structure fibonacienne plus immédiate.

  En mai était aussi paru, à l'occasion du 40e anniversaire de sa mort, le projet inachevé de Perec, Lieux. Le livre était programmé en 144 sections, mais Perec en avait abandonné l'écriture.
   55-89-144 appartiennent à la suite de Fibonacci, mentionnée dans les écrits de ces trois auteurs, mais il y a au moins un autre point commun entre eux, Bach.
 

  Thilliez et Werber n'ont été publiés que bien après la mort de Perec, mais les deux premiers ont participé ensemble au recueil 13 à table !, et j'ai perwerthi un cliché emprunté à cette page en substituant Perec à Agnès Ledig.
  Le recueil ayant privilégié l'ordre alphabétique, Thilliez et Werber y occupent les derniers rangs, 12 et 13. Ils sont tous deux membres de La Ligue de l'Imaginaire, qui a longtemps compté 21 membres (13 et 21 Fibos, mais la composition de la Ligue a changé l'an dernier).

  David Christoffel m'a invité récemment à participer à son émission Métaclassique pour y parler de mes découvertes dorées chez Bach (diffusion en 2025).
  Je ne sais si ceci a joué, car je pense souvent à Bach et l'an dernier m'a été l'occasion d'ajouter une touche essentielle à l'architecture des tonalités BACH du Clavier bien tempéré, une étude qui a débuté en 2001, avec tant d'étapes qu'il est bien possible que les plus grandes surprises soient encore à venir, si notamment des regards nouveaux se portent sur le sujet.
  En 2001, une analyse via un tableur m'avait fait découvrir plusieurs équilibres autour des pièces d'ordre 14, dans les deux cahiers, mais je ne m'intéressais alors qu'aux seuls nombres des suites de Fibonacci et Lucas. 14 est le chiffre de B-A-C-H, 2-1-3-8.
  En 2003, il m'est apparu que les seuls diptyques offrant un partage d'or idéal entre Prélude et Fugue étaient les numéros 14 de chaque cahier, totalisant 64 mesures (24+40) et 113 mesures (43+70).

  D'autres découvertes sont venues ensuite, mais je n'ai jamais oublié ces diptyques 14... Jamais? En tout cas ça ne semble pas m'être venu à l'esprit lors de mon étude de La diagonale des reines, où ces reines sont Monica et Nicole, s'affrontant d'abord sur les 64 cases du jeu d'échecs, puis à l'échelle du monde, devenues des stratèges de la CIA et du KGB. Un autre nombre unit ces deux reines, 113:
  Après avoir fait enfermer Nicole à Long Kesh, Monica l'observe sur l'écran 113 du centre de contrôle (page 269).
  Après s'être évadée, Nicole propose ses services à Moscou, et est recrutée par un agent du KGB occupant un bureau qu'on apprend plus tard être le bureau 113 (page 336).
  La formule clé de La révolution des fourmis est "1+1=3", ce que j'ai imaginé dans Rewerberations être équivalent à 113.
  Et ici,
MONICA + NICOLE = 55+58 = 113.
  Il aurait peut-être été judicieux de signaler le lien avec Bach, d'autant qu'en 2004 je constatais que le total des mesures des diptyques de rangs 4, 287, était en rapport d'or avec les 177 des diptyques 14. Dans ces diptyques, les préludes étaient en rapport d'or entre eux (39+62), de même que les fugues (115+71).
  Revoici le tableau complet des 24 tonalités dans les deux cahiers:

 
  J'avais pourtant vu en 2007:
Le prélude et la fugue du 2nd cahier ont 62-71 mesures, en rapport d’or avec les 39-115 mesures du 1er cahier.
La révolution des fourmis a 4 parties, intitulées Cœur-Pique-Carreau-Trèfle, comportant respectivement 60-62-71-52 sections ou chapitres. 62 et 71 correspondent aux valeurs numériques de BERNARD et WERBER.
(je voyais aussi que la citation d’Edmond Wells en exergue, 1 + 1 = 3 (du moins, je l’espère de tout mon cœur), pouvait s'ajouter aux 60 et 52 autres questions pour former 113.
  J'ai rencontré Werber qui n'y a pas reconnu ses intentions, mais qui en a néanmoins été charmé.

  Je me soucie assez peu de l'intentionnalité, mais lorsque c'est possible je m'efforce de contacter les personnes concernées. Le constat de la non-intentionnalité ne me convainc pas d'abandonner une piste, tant il reste de possibilités en-dehors du complet hasard.
  C'est évidemment délirant de voir un rapport entre un diptyque de Bach et Werber, mais un éditeur tout à fait sérieux a publié Bach et le nombre, dont la thèse essentielle était que Bach est un prophète rosicrucien, alors...

  Je suis gêné pour poursuivre ce billet et en ordonnancer au mieux les idées, car ce matin 27 août est venue une importante révélation qui accapare en grande partie mes pensées. Ce sera pour le prochain billet, mais tout est lié, et il faut d'abord achever celui-ci.
  J'avance immédiatement ces idées que Perec, Werber, et Thilliez sont cités dans le Clavier bien tempéré, qu'eux ainsi que Bach sont des fans du palindrome, et que ces 4 ont inscrit des signatures gématriques dans leurs oeuvres.

  Thilliez chez Bach? Correspondant au 62-71 du diptyque en do# mineur du second cahier, il y a le 39-115 du premier cahier, somme 154, comme Franck Thilliez, certes 53-101 pas aussi immédiat. 
  Mais, comme je l'indiquais, 39 est en rapport d'or avec l'autre prélude 62, et 39 plus 62 c'est bien 101, et corrélativement 115 moins 62 c'est 53, un nombre d'ailleurs présent pour trois diptyques (9-16-23).
  Par ailleurs, l'écart entre 39 et 53, comme entre 115 et 101, est 14, envoyant aux diptyques dorés 14.
  J'ai précisément vu les 64 chapitres de Puzzle nettement répartis en 24-40, avec 24 chapitres préludant au début du jeu.
  Le héros du roman, Ilan Dedisset, y résout une énigme numérique basée sur l'équivalence alphabétique A=0, B=1, etc. Il se révèle ensuite que c'est un fou, ayant forgé son nom à partir d'une marque de blanchisserie, II-AN-2-10-7.
  J'ai eu la curiosité de chercher à quoi correspondait 2-1-0-7 selon ce code, parvenant ainsi à CBAH, m'évoquant aussitôt BACH.  

  J'ai envisagé diverses auto-références de l'auteur à son nom, en mai, la plus immédiate étant dans L'anneau de Moebius, avec le délai de 6 jours 20 heures qui sépare Stéphane de Stéfur, rangs des initiales FT, et leur communication via la boîte postale 101.
  Le palindrome apparaît à plusieurs reprises dans son oeuvre, avec cet anneau, avec Rêver, avec l'auteur Caleb Traskman qui souligne tous les palindromes dans ses romans.

  On parle aussi d'anneau de Moebius pour les 18 mesures du "canon en crabe" de Bach, dans L'Offrande musicale.



  J'avais choisi le titre Bach mène la barque sans penser à ce canon en crabe...

    La révolution des fourmis est un roman a la structure complexe, essentiellement palindrome, que j'ai étudiée ici.


  Nul besoin de chercher loin pour Perec, longtemps recordman du plus long palindrome en langue française.

  Lorsque j'ai commencé à étudier le Clavier bien tempéré, une des premières choses qui m'a frappé est le diptyque 24 du premier cahier, le dernier, en 47 (PEREC) et 76 (GEORGES) mesures.
  Ces nombres sont aussi en rapport d'or optimal, mais le statut de ce diptyque est différent des numéros 14 des deux cahiers, les seuls dorés à tous points de vue, car son prélude est à reprises, ainsi le rapport d'or est perdu pour la musique exécutée.

  La signature bachienne BACH=14 est communément admise depuis que l'on sait que son testament musical L'Art de la fugue s'achevait sur un Contrepoint 14 où Bach faisait pour la première fois débuter un thème par les notes b-a-c-h.
  Hélas Bach est mort avant d'avoir achevé la version destinée à l'imprimeur, et la fin du Contrepoint 14 a été perdue. Le titre exact qu'il désirait donner à l'oeuvre n'est pas non plus certain, et j'avais développé ici l'hypothèse KUNST DER FUGE, appuyée par un témoignage épigraphique, titre de valeur 144 correspondant à la valeur de JOHANN SEBASTIAN selon l'alphabet qui lui est prêté.

  Dans l'évidemment hors de toute intentionnalité, il y a la date du manuscrit du premier cahier du Clavier bien tempéré, 1722, 14 fois 123, BACH * PEREC GEORGES, le dernier diptyque.
  Perec a fait d'évidentes allusions à lui-même, à son nom, à sa date de naissance, dans divers personnages de son oeuvre. Parmi les possibilités gématriques, la plus immédiate est sans doute les 76 vers d'un de ses derniers poèmes, avec une double césure après le vers  47.

  Après Perec et Werber, j'ai caressé l'idée de trouver des personnes dont les nom-prénom correspondraient aux autres diptyques dorés du Clavier bien tempéré.
  En 2010, il y eut l'exposition à la galerie d'art de Digne des photos de
IAN  MIND = 24 40 !
 

  Le format de la photo est proche d'un rectangle d'or, et le liseré noir encadrant cette photo y correspondrait aussi exactement que possible. J'avais à l'époque échangé quelques mots avec Ian Mind, je ne me souviens que du fait que c'était un pseudo.
  Il est aujourd'hui essentiellement photographe de mode, ce qui ne me passionne guère, mais certains autres clichés me parlent plus, comme ces vues de la Samaritaine.

  Restait 43-70, et mon engouement pour les romans de Belletto m'amena en 2019 à ceci:
  A propos d'Ehrich Weiss, vrai nom de Houdini, il y a un Erich dans Créature de Belletto, le jeune Erich Bercheit, tombé dans une faille en montagne, secouru par hasard par Estella. Comme maints autres événements du roman, je ne vois pas quel sens il peut trouver dans l'ensemble, et j'ai souvent l'impression que Belletto écrit sans trop savoir où il va.
  Une chose sûre est que certains thèmes reviennent souvent dans ses livres, l'enfant en danger étant l'un d'eux. Ainsi il y aura un autre garçon en danger dans L'enfer, Simon de Klef, puis une fillette, Anna, dans Coda. J'avais vu que
SIMON DEKLEF = 70 43, deux nombres de la Série Rouge du Corbusier, aussi nombres de mesures d'une Fugue de Bach et de son Prélude, or
ERICH BERCHEIT = 43 70, le Prélude et la Fugue dans l'ordre, avec de plus les nombres de lettres fibonacciens 5 et 8 (13 au total), et le prénom contenu dans le nom,
BERCHEIT = ERICH + BET (ou 3+5=8 dans la suite de Fibonacci).
  Belletto est mélomane, guitariste, et amateur de Bach auquel il a consacré son dernier livre, vendu 14 €...
   J'ai mentionné plusieurs fois le pianiste
RAINER GOTTARDT = 65 + 105 = 170,
dans L'enfer, dont l'interprétation du dernier diptyque du premier cahier du Clavier bien tempéré est saluée par tous, justement la pièce qui avec son prélude répété totalise 47+47+76 = 170 mesures.
  Le partage doré en 65-105 ouvre sur un autre équilibre bachien sur lequel je ne reviens pas.

  Du nouveau, avec ses deux recueils poétiques:
1986 : Loin de Lyon : XLVII sonnets
  Pourquoi 47? Il faudrait lui demander... Pourquoi sous cette forme? Elle m'a appris
XLVII = 76, soit PEREC = GEORGES...
  Et c'est toujours le 47-76 du BWV 869...

2011 : Somme toute : Cent quarante-quatre sizains
  Il s'agit de sizains d'alexandrins rimés selon le schéma aabccb, avec de grandes libertés. Ils sont présentés deux par page, soit 12 vers de 12 pieds = 144.
  Ils sont encore répartis en 6 séries de 24 sizains, soit 144 vers par série. Une étrange numérotation est propre à chaque série, de 3 en 3, de 3 à 144 pour chaque série.
   La dernière page en exemple, avec donc 144 pieds, s'achevant sur le vers 144 de la dernière série, dernier du sizain 144.
 
  Cela me rappelle la sonate 144 de Scarlatti dont il était question dans le précédent billet...

  J'avais certainement calculé la gématrie de son nom,
RENE BELLETTO = 42 + 91 = 133,
mais n'avais pas vu que c'était aussi la valeur de BERNARD WERBER, ou le nombre de mesures du diptyque BWV 873, ou encore la demi-valeur du titre choisi par Bach, selon l'alphabet qui lui est prêté, se décomposant en deux séries de 12 lettres de valeur égale,
DASWOHLTEMPE = RIRTECLAVIER = 133.
  Peu après la découverte des 55 chapitres de Labyrinthes à sa parution en mai 2022, j'ai lu Quai des enfers (2010), d'Ingrid Astier dont je n'avais rien lu jusque là, et c'est un autre roman en 55 chapitres auquel j'ai consacré ce billet. Elle appartient aussi à la famille 133:
INGRID  ASTIER = 61 + 72 = 133.

  Un enquêteur du roman se nomme Murielle Bach. J'avais songé à intituler le billet Satan conduit la barque, le premier cadavre étant trouvé dans un "bachot", la barque usuellement tirée par une péniche.

  Je ne me souviens pas avoir vu mention de Bach chez Thilliez. Il y en a plusieurs chez Werber, et La révolution des fourmis mentionne notamment sa signature dans L'Art de la fugue.
  Il y a aussi ceci, vers la fin de La diagonale des reines, au moment où Nicole vient frapper à la porte de Monica, à 21 h 21:
La musique de Bach, interprétée au piano par Glenn Gould, sort des enceintes de la vieille chaîne hifi récupérée chez un brocanteur. Monica tape sur le clavier de son ordinateur portable les aventures de Beatrice Quale, un de ses vingt-et-un chats sur les genoux.
  21 chats, et j'indiquais que 21 des 89 chapitres contiennent des sections ESRA.

  Je ne sais plus où, Perec dit avoir pianoté une fugue de Bach. On trouve aussi Bach dans l'index de La Vie mode d'emploi, envoyant à une reproduction pleine page de la page de titre d'une édition d'une symphonie de Haydn. Il faut la scruter attentivement pour voir que l'éditeur a aussi publié des concertos de Bach.

  J'ai donc quelque peu bâclé ce billet, obnubilé par les découvertes du 23 août. Leurs prolongement m'ont conduit ce matin à la constatation que deux importants personnages ont leurs noms et prénoms différant de 18 et 19, ce qui correspond à mes initiales R.S.
  Ceci m'a fait me demander ce que devenait mon nom sans ces initiales, et trouver avec la forme de l'état civil
EMY  CHULZ = 43 70, soit le diptyque doré BWV 883 vu plus haut, auquel correspond le personnage Erich Bercheit de Belletto. Vers 14 ans, j'ai décidé de m'appeler Erik, puis suis passé à Eric avant de reprendre mon prénom de baptême vers 30 ans. Ma mère m'a confié avoir songé à Eric pour mon frère, puis pour moi, mais l'après-guerre était peu germanophile...


  Pour finir un petit jeu avec les 3 auteurs aux textes publiés en 2022 de 55-89-144 sections, en y incluant Bach:

 werBer       =  71
   bAch       =  14
pereC         =  47
   tHilliez   = 101

              = 233

  233 est le Fibo suivant 144, et la première relation qui m'a conduit en 2001 à creuser l'hypothèse sorée chez Bach est ceci:
Les diptyques 14 et 24 du premier cahier du CBT sont dorés (Fugue en rapport d'or avec le Prélude), or les 11 fugues 14 à 24 totalisent 610 mesures, Fibo 15. 11 se répartit en 7-4, et les 7 premières fugues ont 377 mesures, Fibo 14, les 4 autres 233, Fibo 13 (à table!).

19.8.24

124e sonnet exotique

à Perec & Fourest

   Retour aux hétérogrammes de Métaux, avec cette fois le sonnet en P, que j'avais donné in extenso ici, mais la "graphisculpture" ci-contre est celle du sonnet en G.
  La valeur 123 des 14 lettres jokers dans le sonnet en F, ainsi que leur agencement, correspondant presque au schéma de rimes d'un sonnet classique, m'a conduit dans le précédent billet à l'écriture d'un sonnet avec pour rimes ces lettres jokers, en 123 mots, répartis en 76 pour les quatrains et 47 pour les tercets, valeurs de GEORGES et PEREC.

  J'y remarquais aussi les jokers du sonnet en P, CHBCFHFXHFCVBB, soit 3 BCFH, et VX, les lettres de la géométrie fantasmatique. La valeur 103 de ces 14 lettres n'est pas immédiate, mais
CENT  TROIS  = 42 + 81 = NOM  PRENOM = 123
  Ma fascination pour les nom prénom "Georges Perec" est aussi liée à cette adéquation, qu'il aurait fort bien pu connaître.
  Par ailleurs, cette plaque fantaisiste, en écho à La Disparition, permettrait de nombrer
GORGS PRC = 66 + 37 = 103.

  Il était ainsi tentant de composer 14 vers avec ces jokers en rimes, le schéma 4-4-3-3 du sonnet classique n'étant pas permis, j'ai choisi 6-2-6 et m'en expliquerai ensuite.
Rien ne sert de pleurer, vagir comme un bébé,
A l'impavide Mort nul ne s'est dérobé
Lorsqu'il est advenu, l'instant de succomber.
Le dit du milan probe engage à ressasser
Qu'au début serait l'être, à la fin la pensée :
Toute vie en ces lieux s'y doit d'un jour cesser.

S'il aurait revécu, le fabuleux phénix...
Ce n'est qu'un vain espoir dont je ne peux rêver...

Notre cheminement n'est qu'un moment trop bref,
Une prémonition d'un alternatif fief,
Qui nous accueillera, nous rendra derechef
A ce monde de peine, où, sans nulle relâche,
Il faudra de nouveau se remettre à la tâche,
Jusqu'au prochain fracas de la terrible Hache.
  Quelques mots sont issus du sonnet en P, "l'impavide mort", "dit(s) du milan probe", "espoir"...
  Je n'ai d'abord eu d'autre contrainte que le schéma de rimes BBB CCC XV FFF HHH, et puis j'avais 75 mots après avoir écrit 8 vers, aussi j'ai opté pour un nouveau 76-47, puis pour 57-19-47, permettant les deux lectures:
8-6 vers, 76 47 = GEORGES PEREC;
6-8 vers, 57 66 = GEORGE GASPARD (en pensant à George Bretzlee et Gaspard Winckler, voir précédent billet).
  La première version avait 479 lettres de valeur 5481. La modification de deux mots m'a facilement conduit à 5535, 45 fois 123 (ou 123*45), en 483 lettres, qui après coup peut correspondre à 3 fois 161, valeur de GASPARD WINCKLER.

  Alors que j'avais en tête la structure 6-2-6, je suis parti sur le schéma vu plus haut, alors qu'il aurait été préférable d'avoir des rimes alternées, BCBCBC par exemple. Bien que mes vers ne soient pas impérissables et qu'ils ne m'aient pas demandé de gros efforts, je n'ai pas repris à zéro parce que je privilégie les premiers jets.
  D'ailleurs, je me réjouis que l'analyse gématrique offre quelques relations imprévues. J'avais un vers de valeur 369, 3 fois 123, dans le précédent sonnet, j'en ai un autre ici,
S'il aurait revécu, le fabuleux phénix,
et il s'achève sur PHENIX = 76 = GEORGES.
  Il y en a un autre de valeur 492, 4 fois 123,
Notre cheminement n'est qu'un moment trop bref,
et ce dernier sixain contient des vers de valeurs 359-389-359 livrant facilement une moyenne de 369.
  La petite section d'or tombe exactement à la fin du 11e hémistiche, 11 étant la section d'or entière de 28 (nombre total d'hémistiches). Elle tombe sur le mot "lieux", un mot très perecquien...
  Cette petite section d'or entière tombe à 2114, alors que 45 fois 47 font 2115. Le rapport 47-76 est très proche du nombre d'or, mais pas assez pour subsister après ma multiplication par 45.
  Le précédent sonnet valait 49 fois 123, ainsi la moyenne des deux est 47 fois 123, ou PEREC fois GEORGES PEREC.

  J'ai rencontré un autre sonnet dont la (grande) section d'or gématrique tombait exactement après le 17e hémistiche (3402-2103), L'art du X de Ricardou, et cette exactitude l'était aussi pour les lettres (303-188). C'est le seul sonnet de ce type que je connaisse, hormis ceux qui ont été délibérément construits à ces fins.
  La section d'or n'est pas exacte pour les mots (71-48), mais je remarque que 71 est la valeur de LIEUX (50e mot de mon poème, ainsi partagé 50-73).
  La section d'or 3402 est aussi le produit 81 par 42, PRENOM par NOM, ou TROIS par CENT. C'est en partie la valeur 103, CENT TROIS = 123, qui m'a conduit à écrire ce nouveau poème.
  Il n'y a pratiquement que deux personnages dans Les LIEUX-dits de Ricardou,
ATTA = 42 (c'est le prénom d'une demoiselle qui n'a pas de nom), et
LASIUS = 81 (c'est le nom du prénommé Olivier).

  Pourquoi 626 ? Après le sonnet en F, et ses jokers de valeur 123, les sonnets en G et P évoquent aussi Perec, et j'avais étudié ici leur valeur totale 112*43, significative pour les tenants du 11/2/43.
  La valeur de leurs 28 jokers est 266, et il reste 626 pour les 56 jokers des 4 autres sonnets (en B-C-H-V).
  Certains jeux littéraires renversent le V en Λ (exemple ici), ce qui, associé aux lettres BCH, symétriques verticalement, donnerait BΛCH, et l'accolement de 123 et 266 me fait immédiatement penser à Bach.
  En 1722, Bach a donné à ses 24 diptyques Prélude-Fugue dans toutes les tonalités un titre en 24 lettres, Das wohltemperirte Clavier, (Le Clavier Bien Tempéré ):
  Ce titre a pour valeur 266, selon l'alphabet Schwenter prêté à Bach, et les exégètes ont repéré ce découpage:
DASWOHLTEMPE = 133
RIRTECLAVIER = 133
  J'ai pour ma part vu la valeur 123 de temperirte, que j'ai associée au 24e et dernier diptyque, en 123 mesures, 47 pour le Prélude, PEREC, 76 pour la Fugue, GEORGES...
  Si WOHL = 54 selon l'alphabet Schwenter, j'utilise aussi l'alphabet latin, où W est équivalent à U et V, ainsi WOHL = 53, or le 23e diptyque a 53 mesures, réparties en 19-34 (LH-OW); Bach (=14) est probablement le premier à avoir utilisé l'adjectif de 14 lettres WOHLTEMPERIRTE, pour une oeuvre qui s'achève sur deux diptyques de 53 et 123 mesures.
  Ce premier cahier de 24 diptyques (il y en aura un autre 20 ans après) est daté de
1722 = 14 fois 123, ou BACH fois GEORGES PEREC.

  53+123 = 176, et Perec a écrit les 176 onzains d'Alphabets, dont la matière brute originale, 16 séries de 11, est temperecquéee par de savants réglages.
  Si c'est une pure conjecture que Perec eût connu le découpage doré de son nom, c'est un fait qu'il a cherché les diverses manières d'utiliser 53 dans une suite additive, ce dont témoignent ses brouillons de "53 jours" (donnés dans l'édition courante du roman inachevé).

CLAVIER = 66 (Schwenter), un autre nombre associé à Perec, et les sonnets de Métaux m'ont conduit aux palindromes 18081 (147 fois 123), et 8118 (66 fois 123).
  Une étape de ce calcul a été la valeur des 7 fois 14 lettres jokers des 7 sonnets, ici dans l'ordre donné dans le CGP 5 (Les poèmes hétérogrammatiques), B-C-F-H-P-G-V (mais je rappelle que chaque sonnet est dans un cahier à part, contenu dans un boîtier): 
PZPXYGCCJGQCCH = 168

ZYXPHQBPBPHGHH = 183

GBPVPCBPPBBCHH = 123

CFPPQYXJCCCPPB = 160

CHBCFHFXHFCVBB = 103

BPYXPBPCFCBPHX = 163

GPYCCBFGHQJGBB = 115
  La somme est 1015, un nombre qui intervient dans ce qui est l'un de mes plus beaux résultats bachiens, précisément dans les tonalités Bach du Clavier bien tempéré, dans le double rapport d'or 1015-627 (627-388-627).
  Je n'ai pas vu de partage immédiat 627-388 du 1015 des jokers, mais la valeur 389, celle des sonnets en F-G-P, m'a fait consacrer mon 389e billet, Chi va chiasmo va pazzo, au chiasme, en lisant 3-8-9 C-H-I, la lettre grecque X. Le sonnet en F est précisément celui dont les diagonales isogrammes forment un X.

  Il était tentant de faire quelque chose à partir des jokers du sonnet en G, mais ces BPYXPBPCFCBPHX n'offrent guère de régularité exploitable.
  La recherche de multiples de 123 compatibles avec la valeur d'un sonnet d'alexandrins m'a amené une surprise. 6273 est le produit de 51 par 123, or je connais fort bien le nombre 6272, valeur du sonnet Vocalisations de Perec qui m'obsède depuis fin 1996, et dont j'ai proposé maintes récritures, anagrammatiques et autres.
  Je n'y reviens pas. L'idée m'est venue de modifier une lettre du sonnet pour atteindre cette valeur 6273, et de regarder si je pouvais y caser les jokers du sonnet en G, à raison d'un par vers.
  Oui, ça marche, avec un peu de chance car les solutions sont limitées, et il n'y a par exemple que 4 vers qui permettent d'accueillir les 3 jokers B.
  La lettre à changer s'est imposée. Le "Nirvâna" du 13e vers peut aussi s'écrire nirwana, et ceci permet d'intégrer la seule lettre absente du sonnet (en-dehors du E interdit, bien sûr). J'avais précisément bâti mon anagramme Consonnantisations à partir de l'absence de ce X.

  Bref, voici:
a noir, (un Blanc), i roux, u safran, o azur:
nous saurons au jour dit ta voCalisation:
a, noir carcan Poilu d'un scintillant morpion
qui Bombinait autour d'un nidoral impur,

caps obscurs; qui, cristal du Brouillard ou du khan,
harpons du fjord Hautain, rois blancs, frissons d'anis?
i, Carmins, sang vomi, riant ainsi qu'un lis
dans un courrouX ou dans un alcool mortifiant;

u, scintillations, ronds divins du Flot marin,
paix du pâtis tissu d'animaux, Paix du fin
sillon qu'un fol savoir aux grands fronts imPrima;

o, finitif clairon auX accords d'aiguisoir,
souPirs ahurissant nadir ou nirwâna:
o l'omicron, raYon violin dans son voir!
  J'ai supprimé toutes les majuscules originales afin qu'apparaissent seulement les jokers du sonnet en G.
  A propos de G, l'antépénultième billet m'avait amené à constater que le découpage 5-4-5 de ce sonnet donnait les gématries 2184-1911-2177. 2184 et 1911 sont 8 et 7 fois 273, c'est-à-dire qu'il manquait 7 à 2177 pour avoir le sonnet entier multiple de 273. J'avais songé à y ajouter la signature G., et voici que j'ai été conduit à cette récriture inspirée par le sonnet en G. C'est ce 273, produit de 21 et 13, qui m'avait remémoré les diagonales U et M du sonnet en F.

  1911 est l'année du vol de la Joconde, que Timothy Findley a utilisé dans son roman  Pilgrim, or un hasard m'a fait découvrir l'hypothèse farfelue, sans rapport avec Pilgrim, que l'expression MONA LISA correspondrait, selon un alphabet latin réduit, aux valeurs 13-21.
  Les deux premières parties de Pilgrim ont 21 et 13 chapitres, et ses deux personnages essentiels sont
PILGRIM  JUNG = 84 52, avec 84/52 = 21/13.
  Le roman qui a en quelque sorte déclenché ma frénésie 21-13 est The Greek Coffin Mystery, en deux "livres" de 21 et 13 chapitres, dont le sujet est le vol d'un autre tableau de Léonard.
  Findley a déplacé ce vol en 1912, parce que son intrigue utilisait aussi le naufrage du Titanic. C'est un autre "jeu du Un", comparable au passage de 6272 à 6273. L'un des aspects intéressants de 6272 est le découpage de la vie de Jung en 4+1 fois 6272, mais il a vécu en fait 31360 jours et 20 heures, presque 31361 jours, ce qui peut justifier cette version alternative de Vocalisations.

  Il faudrait 160 sonnets de 196 lettres pour parvenir à 31360 lettres, or les 14 jokers du sonnet en H ont la valeur 160.

  Les textes de La Disparition ne sont pas tous de Perec seul, et ses amis de l'Oulipo qui y ont peu ou prou participé ne sont pas tous crédités dans le livre paru en 1969 (l'année érotique). Au moins est-il acquis que ces textes datent de 1968, 16 fois 123, l'année Perec!

  La série additive optimale associée à 6273 a une curieuse propriété (au moins). On la calcule à partir de la section d'or entière de 6273, 3877, puis par récurrence:
9-38-47-85-132-217-349-566-915-1481-2396-3877-6273- ...
  Vient ensuite 10150 au rang 14, 10 fois la valeur 1015 des lettres jokers (et 14 fois 725).
  Mais la réelle curiosité, c'est, aux rangs 2 et 3, d'avoir 38, moitié de GEORGES (76), et 47, PEREC. Les termes d'une suite additive peuvent être obtenus par des additions de termes consécutifs précédents multipliés par des Fibos consécutifs, ainsi
3877 = 38*34 + 47*55 = 17*76 + 55*47 = 17 GEORGES + 55 PEREC,
tandis que le terme suivant est 51 GEORGES + 51 PEREC,
ou 6273 = 102*38 + 51*47 = 55*38 + 89*47.
  Ceci n'a rien de magique, mais doit être plutôt rare.

  A propos de ce 51 fois 123, je rappelle que les trois précédents billets sont liés à LI et IL, lettres, syllabes, ou mots, mais encore 51 et 49 en chiffres romains. Le sonnet du précédent billet avait pour valeur 49 fois 123.
  Perec a singularisé le chapitre 51 de La Vie mode d'emploi en l'intitulant LE CHAPITRE LI, alors que les 98 autres chapitres n'ont pas droit à ce "LE".
  J'ai remarqué les lettres IL chez thILLIez, et constate maintenant que les chiffres romains de son nom pourraient constituer une égalité:
franCk  thILLIez  >  C = IL + LI  (100 = 49 + 51).


  19/08. Je reprends l'écriture interrompue hier. Je me demandais si je devais mentionner la page de mon ancien site Quand le tempérament va, où j'étudiais les 14 lettres du mot WOHLTEMPERIRTE en privilégiant la valeur 177 (certaines des relations demeurent avec 176).
  Et puis au réveil ce matin il m'est venu que l'arcane 14 du Tarot est La Tempérance (BACH = 14).
  Sans penser au Tarot qui ne m'intéressait guère, le titre web de cette page était La Tempérance est mère de tous les fis, parce que les deux diptyques 14 des deux cahiers du CBT, en fis, fa# mineur, sont tous deux dorés, et totalisent 177 mesures (24-40-43-70).
  La page étudiait le partage doré de WOHLTEMPERIRTE en
WOHLTEMPE  RIRTE = 110 67, toujours valable avec WOHLTEMPE = 109.
  J'y ajoute que les mesures des 4 pièces en fis peuvent se retrouver dans ces 14 lettres. Ce n'est pas stupéfiant, mais il est tout de même notable qu'aux préludes peuvent correspondre
RIR  TE = 43  24 (toujours selon l'alphabet Schwenter). On peut par exemple obtenir 40 avec les deux lettres de plus haut poids restantes, WT; le reliquat vaudra 70.
  Le seul autre diptyque doré est 47-76 = 123 = TEMPERIRTE.
  Je rappelle que dans notre alphabet QUATORZE = 123.

  A ce 426e billet de Quaternité j'ai trouvé au départ le titre
cent-vingt-quatrième sonnet exotique = 426
  Je l'ai dédié à Perec & Fourest parce qu'il me semblait avoir parlé d'un sonnet exotique de Georges Fourest. En fait, c'est un sonnet asiatique.
  Mon titre venait de ce que j'ai présenté ailleurs mon précédent poème en tant que 123e sonnet. J'imagine qu'en 20 ans de participation à la liste Oulipo ce nombre n'a rien d'exagéré, sinon quelques oeuvres de jeunesse pourraient combler le GaP.
  Je ne savais pas encore que j'allais proposer un 125e sonnet, récriture minimale de Vocalisations qui, dans mon exemplaire de la collection L'imaginaire chez Gallimard, figure page 125.

  125 = 5.5.5... Quelques jours plus tôt, j'avais entamé la lecture de 555, d'Hélène Gestern. J'avais remarqué ce titre à sa sortie en 2022, et m'étais intéressé avant à Armen de l'auteure.
  Mon récent 888 ! où intervenaient les titres 666-777-888 m'a convaincu qu'il était temps de lire ce 555.
 

  On sait que le répertoire compte 555 sonates de Scarlatti, sans qu'il soit bien assuré ni que toutes celles homologuées soient de lui, ni que d'autres candidates mériteraient l'homologation...
  La découverte d'un manuscrit inédit suscite une tempête dans le microcosme des scarlattinophiles. Le roman a une construction intéressante, avec une narration à la première personne se partageant régulièrement entre cinq personnages identifiés. Après chaque volée de 5 chapitres viennent quelques phrases en italique, provenant d'une personne qu'on devine être le deux ex machina de l'affaire...
  J'en parlerai peut-être plus longuement ultérieurement. Cette construction me rappelle Léviathan de Boris Akounine, constitué de 3 parties de chacune 5 chapitres, chaque chapitre ayant son mode de narration épousant le point de vue d'un des 5 protagonistes. 5-5-5, mais il y a 13 séries de 5 chapitres chez Gestern.
  Je pense aussi aux Chutes de Joyce Carol Oates (The Falls), où un personnage sauve 5 personnes, suivies ensuite dans 3 parties de 5 chapitres. Je m'étais demandé si ça ne reflétait pas les 5-5-5 lettres du nom de l'auteure.

  Je reviens à 555, où plusieurs sonates de Scarlatti sont citées. A chaque fois, j'ai eu à coeur de les chercher dans mon recueil de 200 sonates, et d'en taper quelques notes pour me mettre au diapason...
  Hier (gestern en allemand), j'ai fini le roman, où les chapitres Manig 11 et Manig 13 mentionnent les K 426 et K 333, qui ne sont pas dans mon recueil. J'ai dû les écouter sur YouTube, avec une bizarrerie. Les premières versions visionnées de K 333 comme K 426 sont jouées sur le même clavecin, bien que les interprètes soient différents. C'est un instrument moderne du facteur Emile Jobin, installé dans l'église de Cordes-sur-ciel, bien reconnaissable par d'étranges décorations.
  L'une est une imitation de parchemin en grec, où j'ai reconnu le début de l'Evangile de Jean.
  De nature curieuse, surtout devant de telles bizarreries, j'ai soumis les 90 lettres à un calculateur d'isopséphie grecque, et voici sa réponse:
"ΕΝ ΑΡΧΗ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος Οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν. πάντα δι' αὐτοῦ ἐγέ" in the Greek Isopsephy system equals 8113.
  Les trois précédents billets n"auraient jamais été écrits si un chapitre de livre ne s'était intitulé 8113. Et d'autres minuscules facteurs sont en jeu, comme le quintil de Gef le 2 juillet dernier.
  Le soi-disant parchemin coupe un mot du verset 3 (tiens, il reproduit les versets 1-2-3), ἐγένετο, dont il ne laisse que les 3 premières lettres, ἐγέ, correspondant aux nombres 5-3-5. Ceci correspond au double partage de 13, nombre de Fibonacci, et je m'étais demandé ici si l'auteur de La divine proportion H.E. Huntley, inconnu par ailleurs alors (certains l'identifient à Ernie Hart, mais ça me paraît douteux), ne s'était pas forgé un pseudo pour ces initiales, H-E-H, correspondant à 8-5-8, double partage de 21, nombre de Fibonacci.

  Plutôt fabuleusement, je parlais de Scarlatti sur ce billet, où je donnais cet extrait de la table du 3e volume de mon recueil de 200 sonates:

La 144e des 200 sonates débute page 144, d'accord, mais cette sonate est mieux identifiée par ses numéros dans les deux grandes classifications de l'oeuvre de Scarlatti, Longo et Kirkpatrick, soit L.288 = 2x144 et K.432 = 3x144. Il existe une autre classification, chronologique comme la dernière en date de Kirkpatrick, peu utilisée aujourd'hui, et le numéro de la sonate selon cette classification Pestelli est P.288 = 2x144...

  J'ajoute que cette sonate est en Sol majeur, G. Je n'ai parlé de Scarlatti nulle part ailleurs, sinon ici pour reprendre ce cas.

  Une autre curiosité du "parchemin" est qu'en enlevant le 13 du mot incomplet à la valeur 8113, il reste 8100, carré de 90.
  Ceci fait écho à la valeur 1015 des lettres jokers de Perec. En enlevant le 115 des 14 jokers du dernier sonnet (en V), il reste 900, carré de 30.

  Je reviens aux sonates citées par Gestern. K 333 est en Ré majeur, une tonalité chère à Scarlatti, et il me semble qu'elle n'apporte pas grand-chose de neuf (hormis 3+3+3).
  K 426 est une pièce plus rare, une lente méditation en sol mineur (g) entrecoupée de silences, de trilles douloureux. J'ai téléchargé la partition et découvert que la sonate compte 196 mesures, 14*14, comme le sonnet en G (et les autres).

  Et bien sûr 426 c'est le billet en cours, mais ça ne m'a pas sauté aux yeux immédiatement.

  333/555. Pour certains, comme Phil Dick ou Eisenstein, 3/5 est un rapport suffisamment approché du nombre d'or. Les 5 narrateurs de 555 sont, dans l'ordre d'entrée en scène
Grégoire Coblence        = 143
Giancarlo Albizon         = 159
Manig Terzian               = 137
Rodolphe Luzin-Farge   = 212
Joris De Jonghe           = 139
                         total      790
  La valeur moyenne est 158, celle de JOHANN SEBASTIAN BACH selon l'alphabet Schwenter.
  Le partage d'or entier est 488-302, et correspond ici aux 3 derniers et 2 premiers.
  Grégoire et Giancarlo sont un ébéniste et un luthier, qui travaillent et vivent dans des ateliers mitoyens, et sont par ailleurs amis. Deux G comme gamma, la lettre qui a donné son nom à la gamme, car alpha-beta étaient déjà pris pour un autre usage.
  Les autres sont des spécialistes de Scarlatti, une claveciniste, un musicologue, un homme d'affaires.
  Spoiler: les initiales des 5 prénoms sont GGMRJ=55, celle du 6e intervenant F=6 --> 556!

  488 était le code de Jung à l'OSS, ce qui a été utilisé par Nicolas Beuglet dans un thriller original.
  Je remarque qu'il y a un gianCARLO, et un JONGHE, variante de jong, "jeune".

  Le dernier chapitre De Jonghe fait allusion au chapitre 22 de La Vie mode d'emploi, sans que le titre ni Perec ne soient cités:
  Je repense à ce roman français plein d’histoires emboîtées que Beatrix aimait bien. Un soir, elle m’en avait lu un chapitre, peut-être pour moquer gentiment mes obsessions. Il racontait l’histoire d’un richissime pharmacien, célibataire et désœuvré, qui collectionnait les unica. On l’appâtait avec la promesse de la vente d’un vase sacré où Joseph d’Arimathie aurait recueilli le sang du Christ. Au terme d’un parcours plein de rebondissements – une mise en scène à tiroirs dont je n’avais pas saisi tous les détails – le pharmacien découvrait qu’il avait été la dupe de deux escrocs de haut vol.
  Mais le vrai dénouement, quelques pages plus loin, était bien plus inattendu. La fin du chapitre suggérait en effet que le pharmacien avait deviné depuis le début la supercherie. Et qu’entrer dans les pièges tramés par les deux escrocs avait été pour lui un remède de choix pour tromper son ennui.
  Les initiales HG du pseudo Hélène Gestern me rappellent que j'avais envisagé cette correspondance pour les 8 et 7 fois 273 des 5 et 4 vers de Vocalisations, en relation avec le symbole Hg du métal mercure, mais en pensant au dieu Mercure, le trickster selon Jung.
  Les sonnets en H et G totalisent la valeur 4761, carré de 69. Il a été remarqué que le carré et le cube de 69 sont ensemble pandigitaux, 4761 et 328509 (contenant les 10 chiffres de 0 à 9). Et après tout, hg, ça ressemble pas mal à 69...

  Une autre de mes lectures du moment est The Zen of Magic Squares, Circles, and Stars, de Clifford Pickover. Hier encore, j'y ai repéré ce carré magique qui contient le nombre 8118, 66 fois 123.
  Sa particularité est qu'il reste magique si on le retourne horizontalement ou verticalement.
  Ainsi les palindromes multiples de 123, 18081 et 8118, restent inchangés selon les deux axes de symétrie.
  Pickover est aussi celui a qui l'on doit la dénomination Eye of God pour un point particulier du rectangle construit avec les carrés des nombres de Fibonacci. J'en faisais part dans ce billet, l'ayant appris peu après l'avoir découvert moi-même, et avoir demandé à Anne de le magnifier par un quiltage approprié de ce patchwork que nous avions conçu ensemble.
  Je me suis avisé ensuite que la traduction "oeil de Dieu" était un palindrome phonétique, et ceci a précédé de peu ma découverte de l'échange Jung-Haemmerli, qui n'est pas sans rapport avec Mercure et les "yeux de Dieu", voir ici.



14.8.24

PERECTROÏKA B, ou "LE GROS LOT"


à Paulette & Bernard

  Le billet précédent m'a fait découvrir que le codage du sonnet Vocalisations de Perec dans Sous les pans du bizarre m'avait conduit à le répartir en 5-4-5 vers, selon les 3 parties du roman en 14 chapitres, et que les groupes de 5 et 4 vers des deux premières parties avaient tous deux des valeurs multiples de 273, un nombre qui m'est depuis longtemps important, et dont je ne soupçonnais pas la présence dans Vocalisations.
  Or j'avais déjà associé Perec à ce nombre 273. Les valeurs de ses prénom et nom ont la particularité d'être en rapport d'or,
GEORGES  PEREC = 76 47,
et même en très bon rapport d'or (47/76 = 0,618..., le nombre d'or avec 3 décimales), car 47 et 76 sont des nombres de la suite de Lucas, la suite additive la plus notable après celle de Fibonacci. Perec s'est forgé un double littéraire au nom également doré, mais sous la forme en miroir prénom/nom,
GEORGE / BRETZLEE = 57/93 = 0,613, nom qui apparaît dans La Vie mode d'emploi pour le nom de l'auteur du roman The Wanderers. Bretzlee figure pour bretzel ou pretzel, le biscuit troué dont l'appellation viendrait selon Perec du nom de sa famille, peretz signifiant "trou" (cette parenté est totalement fantasmatique). Le titre traduit Les Errants, premier roman de Perec dont le manuscrit a été perdu.
  Ces noms pourraient se réarranger en
GEORGE PEREC / GEORGES BRETZLEE = 104/169 = 8/13 = 0,615... (8 et 13 nombres de Fibonacci).
  La somme des deux noms est 273, ou 13 fois 21, deux Fibos auxquels correspondent les lettres M et U.

  Ceci m'a rappelé que l'hétérogramme le plus ambitieux de Perec est probablement le "sonnet" en F de Métaux, recueils de 7 carrés de 14 par 14 lettres. Chaque "vers" d'un "sonnet" contient les 12 lettres AEIOUDLMNRST, 1 lettre caractérisant le sonnet, ici F, et un joker, une lettre choisie parmi les 13 lettres restantes. Voici ce sonnet en F:
 

  Il se caractérise par deux diagonales isogrammes en M et U, représentées en orange (à remarquer la lecture verticale FOU MAD au croisement des diagonales). Dans l'édition tardive du recueil Métaux (1985), préparée en 1977 par Perec, sont donnés pour chaque poème 14 semis de lettres, dont la superposition donnerait le carré complet. J'ai représenté en blanc ci-dessus le semis correspondant aux jokers.
  J'ai déjà constaté que ces 14 jokers totalisaient la valeur 123 de GEORGES PEREC, avec une immédiate possibilité de partage 47-76,
GBPV - PCBPPBBCHH,
mais ce n'est que samedi dernier, 10 août, que je me suis avisé que ces lettres se répartissaient en 3 types de paires,
4 fois PB = 18, 72 en tout;
2 fois CH = 11, 22 en tout;
1 fois GV = 29, (29 en tout).
  Or 11-18-29 sont des nombres de la suite de Lucas, dont voici les 10 premiers termes
(2)-1-3-4-7-11-18-29-47-76-123-...
  (2) représente ici le terme d'ordre 0, selon la représentation actuelle des suites additives.
  J'ai rencontré récemment une construction exactement similaire, j'y reviendrai, basée sur cette formule propre à toutes les suites additives,
2 *A(n) + A(n-1) = A(n+2)
  11 et 18 sont ainsi les termes d'ordres 5 et 6 de la suite de Lucas, et
4 * 18 + 2 * 11 = 2 *47, le terme d'ordre 8.
29 est le terme d'ordre 7, et
2 * 47 + 29 = 123, le terme d'ordre 10.

  Il y a davantage. En écartant ces 14 lettres jokers qui forment une série idéale 123, ainsi que les 28 lettres U et M dessinant un X idéal, il reste dans chaque rangée les 11 lettres
AEIO DFLNRST = 123.
14 rangées, 14 fois 123, et précisément
QUATORZE = 123.

  Davantage encore. Aux lettres M et U correspondent les Fibos 13 et 21, et, toujours selon une loi générale des suites additives, deux Fibos consécutifs permettent de construire par addition la suite de Lucas, en utilisant précisément pour facteurs les nombres de Lucas:
1 U + 2 M = 47
3 U + 1 M = 76
4 U + 3 M = 123
7 U + 4 M = 199
...

  Ainsi, chacune des trois catégories de lettres, les jokers, les lettres constitutives des diagonales, les autres lettres, chacune de ces trois catégories, 1-2-3, permet de construire le nombre 123.

  Je n'en déduis rien, connaissant maints autres cas d'harmonies numériques époustouflantes, dont certaines ont pu être démontrées n'avoir aucune origine "raisonnable". Plusieurs concernent Perec, notamment Noce, dont j'ai pu consulter les brouillons.
  Mais Perec était un génie échappant au sens commun, et la complexité de certaines de ses oeuvres est encore loin d'avoir été comprise. Il est au moins acquis qu'il s'intéressait au nombre d'or, aux suites additives, qu'il excellait dans les jeux de lettres et de chiffres. La gématrie intervient dans certains de ses textes comme dans les jeux qu'il publiait dans divers magazines. L'un des premiers exercices  auxquels se livre un amateur de tels jeux est de calculer la valeur de son nom, et Perec était tout à fait à même de comprendre la particularité de la sienne, seul ou avec l'aide de ses amis matheux de l'Oulipo (Roubaud, Berge, Braffort, Le Lionnais).
  Il est aussi acquis qu'il utilisait des nombres autobiographiques, comme le 73 de sa naissance un 7 mars, souvent renversé en 37, ainsi le tirage de Métaux destiné au public consistait en 73 exemplaires, et l'objet lui-même était un coffret contenant 11 cahiers, 7 pour les 7 sonnets, 3 "péritextuels", et un entièrement vierge. J'ai étudié ici 3 des autres sonnets.
  J'ai aussi étudié de possibles signatures "123", comme les premier et dernier chapitres de La Vie mode d'emploi :
Dans l'escalier, 1 = 123
Bartlebooth, 5 = 123

  Les exemplaires de Métaux sont rarissimes, et il n'est pas assuré que l'ordre des sonnets de l'exemplaire de l'Arsenal utilisé par les rédacteurs du CGP 5 (Les poèmes hétérogrammatiques), BCFHPGV, n'ait pas été perturbé. Selon les dates de composition, G est daté du 22/12/76, et F du 24/12/76 , mais il déroge alors à l'ordre alphabétique.
  Selon cet ordre, F est bien le 3e, B-C-F, 1-2-3, or le rang  6 de F est l'unique nombre dont le produit des diviseurs, 1*2*3, correspond à leur somme, 1+2+3. Les 13 lettres AEIOU DFLMNRST étant fixées, les couples CH-BP-GV (= 11-18-29) sont les seuls possibles parmi les 13 lettres restantes permettant la double opération vue plus haut, et il ne peut avoir été choisi que CH (3+2*4) comme GV (7+2*11) obéissent aussi à la relation vue plus haut, 2*A(n)+A(n-1).

  Certaines colonnes ont 2 jokers, les colonnes 1-2-3-12. On peut remarquer 1-2-3, et le total 1+2+3+12 = 18 pourrait être significatif en considérant la somme des rangs des 14 colonnes, 105, et 105+18 = 123.
  Bien entendu je reste dans l'ignorance absolue des intentions de Perec. Il est envisageable que certains "123" aient été calculés, et que d'autres résultent du hasard, ou soient corrélés à des contraintes insoupçonnées.
 
  Il faut tout de même donner le texte en clair du poème, tel qu'il se présente dans Métaux:
Métal gris fondu
        ambre
Flot
        si d'un simple rond tu affirmes
        vol du tant promis feu
        landes
        film d'outrances
Flot mû
        brin d'ail
        parfum dont s'éprend us à mi-
flot
        L'an fuit d'ombres refusant d'ombilic un
flot
        drames hurlant défis
        mou frein d'Alsthom
  Je n'y ferai qu'un commentaire, "vol du feu" évoque Prométhée, présent dans le sonnet en P avec "Prometheus", feu qui va permettre d'accéder à la métallurgie. Avec "promis feu", Perec semble souligner l'homophonie Prométhée-promettez...

  Selon la façon de considérer "mi-flot", le texte compte 50 ou 51 mots. Il s'ouvre sur "Métal" de valeur 51.
  On y remarque le quadruple "flot" en tête de ligne. J'ai soumis au Gématron chacune des 14 lignes composées des lettres AEIO DFLNRST = 123, après élimination des MU et jokers, pour voir s'il y apparaissait des partages 76-47 (ou 47-76). Il y en a deux, lignes 9 et 12.
RENDSAIF  LOT = 76 47
et
INFLOT  DRAES = 76 47
  Tous deux font intervenir le mot F-LOT, et que LOT soit un mot de valeur 47 m'évoque aussitôt une expression... Eh oui, je pourrais avoir touché
LEGROS  LOT = 76 47

  Les lignes 9 et 12 me sont évocatrices. D'une part les U et M permettent de forger trois 123 avec 12 U et 9 M.
  Ensuite 9 et 12 sont les rangs des lettres I et L, et c'est le mot IL qui m'a conduit à me réintéresser au sonnet en F. Voir le billet précédent, mais j'y reviendrai.

  Enfin le mystère Perec se drape dans l'énigme "Thilliez", que j'écris entre guillemets car j'ai acquis la conviction que tous les textes portant cette signature ne sont pas dus au seul personnage public Franck Thilliez. Ce sont des polars dont j'apprécie peu le côté gore, mais plusieurs offrent de remarquables constructions, ainsi que des bizarreries qui m'ont conduit à les lire attentivement depuis une dizaine d'années.
 
 Le dernier opus Norferville paru en mai dernier a été une révélation. J'y ai consacré 9 billets en mai, et plusieurs autres ensuite, sans avoir épuisé le sujet. Ce billet est sans doute le plus utile pour les relations avec le sonnet F.
  J'ai ainsi émis l'hypothèse que les "Thilliez" parus au Fleuve Noir en dehors de la saga Sharko-Henebelle depuis plus de 10 ans obéissaient à un plan d'ensemble, notamment au niveau des chapitrages.
  Les 5 derniers romans offrent ainsi exactement à ce niveau la relation des couples de lettres jokers dans le sonnet.
  Ne tenir compte dans le tableau ci-dessous que de la première colonne à gauche, le chapitrage de chaque volume.

REV  89   30   54     5     68   600   Rêver
LEM  81   25   51   18   202   528   Le manuscrit inachevé
ILE   84   30   53   15   179   528   Il était deux fois
LAB  55   31   35   11   133   384   Labyrinthes
NOR  68   10   38   11   136   456   Norferville

  Rêver a 89 chapitres, le Fibo d'ordre 11.
  Les 3 titres suivants forment la trilogie Traskman, totalisant 220 chapitres, 4 fois le Fibo 10.
  Norferville a 68 chapitres, 2 fois le Fibo 9, qui somme avec le 220 précédent 288, 2 fois le Fibo 12.
  288 + 89 = 377, le Fibo 14.

  Je n'ai fait que mentionner précédemment la relation 47+76 donnée par l'ordre des 4 et 10 jokers.
   A noter que le X des diagonales MU instaure 4 quartiers, et que les 4 premiers jokers sont dans le quartier supérieur. Ce sont le couple GV = 29 et un des couples BP = 18, sommant 47 par la relation de base des suites additives,
A(n) + A(n-1) = A(n+1)
  Les 5 autres couples livrent 76 par la relation
3*A(n) + 2*A(n-1) = A(n+3)

  Le découpage de la trilogie Traskman permet d'isoler pareillement les 55 chapitres de Labyrinthes, 55 Fibo 10 qui donne avec 89 de Rêver le Fibo 12, 144; l'opération corollaire s'ensuit.
  Labyrinthes est un roman égrenant les nombres de Fibonacci, nom d'un personnage, jusqu'à 2584, Fibo 18, et semble calibré pour que sa dernière page soit foliotée 377, Fibo 14.
  Caleb Traskman est le pseudo d'écrivain d'un certain Christian Lavache, or
CALEB TRASKMAN   CHRISTIAN LAVACHE = 120 + 153 = 273,
de même que Perec avec l'alias qu'il a imaginé,
GEORGES PEREC   GEORGE BRETZLEE = 123 + 150 = 273.
273 produit de 21 et 13, les Fibos qui m'obsèdent.

  C'est d'ailleurs un roman structuré 21-13 avec un arrière-plan rousselien qui m'a conduit à m'intéresser à "Thilliez" en 2015. Une influence perecquienne peut apparaître dans Rêver, où il manque le chapitre 57, ce trou étant lié à une fillette, donnant en rêve le code permettant d'accéder en ligne à ce chapitre... Il donnait certes prématurément la clé de l'énigme, mais rien n'obligeait "Thilliez" à l'écrire.
  Il manque le chapitre 66 dans La Vie mode d'emploi, ce que certains exégètes ont rapproché du premier chapitre, débutant dans la case 66 du puzzle correspondant à l'immeuble, le palier de Bartlebooth. J'observais dès 1997 que l'agente immobilière au porte-clés domino double-six était en fait engagée dans l'escalier menant au palier suivant, la case 57, et que 66+57 = 123.
  Sa position correspondait à l'exact milieu des 12 cases de l'escalier, permettant d'autres sommes 123, notamment 76+47. Ceci était accessible dès 2002 sur mes pages web.

  Dans Norferville apparaissent des possibilités étonnamment proches des constructions vues avec les briques CH-BP-GV, 11-18-29. Norferville est une ville imaginaire canadienne, souvent appelée Norfer, or
NORFER = 76, ou NO-R-FE-R = 29-18-11-18.
  Les flics Schaffran et Rock enquêtent sur des crimes à Norfer, or
SCHAFFRAN  ROCK = 76 + 47 = 123, et la formule
2 *A(n) + A(n-1) = A(n+2)
peut encore s'appliquer à ces deux noms
SCHAFFRAN = SHAA-R-CFFN = 29-18-29 = 76
ROCK = R-K-OC = 18-11-18 = 47

Note du 15: C'est hier que j'ai repéré la verticale FOUMAD dans le carré de Perec. Elle m'a fait penser à la diagonale MAADRBRE du carré de Ricardou, souvent commentée dans Quaternité, mais je ne l'ai pas signalé.
Ce n'est que ce matin qu'il m'est revenu que j'avais envisagé ici "fou mad" à propos du personnage Farid Houmad dans Vertige, de "Thilliez":
Je n'ai rien trouvé accréditant que houmad ou humad soit un mot arabe, et je me demande s'il ne s'agirait pas d'un jeu avec l'initiale:
F. Houmad  >  Fhou mad  > fou mad...
La colonne FOUMAD apparaît sous le mot VOL, or les 3 personnages réunis dans le gouffre "Vérité" seraient un voleur, un menteur, et un tueur, Houmad étant le voleur.
FARID HOUMAD = 38 62 est un nom doré, et j'ai dédié ce billet aux regrettés Bernard Magné et Paulette Perec avec lesquels je m'étais trouvé seul un jour à l'AGP, et auxquels j'avais parlé du nombre d'or. BERNARD = 62 et PAULETTE = 100 continuent la série 38 62.
  Le V de VOL est le seul joker V, de même que G, et j'évoquais dans le paragraphe à venir leur position privilégiée dans le carré. Mes approfondissements du mot VERTIGE m'avaient conduit à diverses remarques sur les lettres VG, n'appartenant pas à la série ESARTULINO, et interdisant donc la présence de VERTIGE dans Alphabets.
Le premier joker du sonnet en V, étudié ici, est G, et à partir de ce G vient en diagonale GAUDOSITEERV, où je peux lire "dos au vertige", couarde attitude. J'observe aussi la séparation entre G et les lettres composant VERITE.

  L'unique joker V occupe une position privilégiée dans le quartier supérieur délimité par le X, qui, selon la géométrie fantasmatique du chapitre XV de W ou le souvenir d'enfance, correspond à un V additionné de son reflet dans le miroir.
  Les 4 jokers de ce quartier sont G, initiale de Georges comme de Gaspard (Winckler), le double littéraire de Perec, et BPV.
  A propos du jeu Peretz-Bretzel, Perec assure que
En arabe, sinon en hébreu, B et P sont une seule et même lettre.
   C'est fantasmatique, et Perec ne pouvait l'ignorer. En hébreu, ce sont B et V qui sont une même lettre d'une part, P et F d'autre part, si bien que Winckler pourrait aussi bien, fantasmatiquement, avoir la même initiale que Perec.
  Cette réunion significative de GV m'amène à constater que les 4 couples BP et les 2 CH peuvent correspondre à l'essentiel du schéma de rimes d'un sonnet classique, ce qui m'a inspiré la tentative suivante, avec un cahier des charges d'abord limité à ceci:
- quatrains en rimes PBBP PBBP, totalisant 76 mots dont le dernier serait une anagramme de PEREC;
- tercets en rimes HHV CCG, totalisant 47 mots dont le dernier serait une anagramme de GEORGES.

  Je suis finalement arrivé à ceci
Il ne nous a ravis que pour mieux nous duper,
Ce lutin de Perec qu'on ne sait d'où tombé,
Or j'espère qu'un jour, avant de succomber,
Le motif du tapis pourra s'en échapper.

Si lire est souvent égal à se voir tromper,
Selon un terme au maître, il faut s'y dérober,
Un travail bien plus dur que d'aller désherber
Tous les tifs et les poils de son houppier crêpé.

Essayons de saisir enfin ce qu'il nous cache,
Dans un Hétérogramme avec sa grande hache,
Où se perche au plus haut le secret à trouver.

Défrichons lettre à lettre un texte entrelacé,
jusqu'à l'ultime instant du mystère percé,
Que nous dégusterons en précises gorgées...
  Le sonnet a donc 123 mots, mais aussi 492 lettres, 4 fois 123, de valeur totale 6027, 49 fois 123.
  Au premier jet, j'avais aux vers 3, 9 et 11 les mots "Mais", "comprendre", et "niche", et le Gématron affichait 497 mots de valeur 6056. Il était possible d'arriver à 492 et j'ai économisé 6 lettres en remplaçant "Mais" par "Or" et "comprendre" par "saisir". Il restait à changer un mot pour parvenir au total 6027, et celui qui me semblait le mieux modifiable était "lutin", quoique sa valeur 76 était séduisante. Il fallait un mot de 6 lettres de valeur 92, et parmi ceux que proposait mon logiciel "cursus" s'est imposé.

  Il est loisible de préférer cette version, mais j'ai été séduit ensuite par l'idée de remplacer "niche" par "perche", un mot contenant "perec". Il fallait un mot de 5 lettres de valeur 76 au lieu de "cursus" pour rétablir l'équilibre, et précisément "lutin" choisi au départ convenait...
  Certains parleraient de divine surprise, mais je ne compte plus les cas de ce type, au point de soupçonner une réponse purement mécanique, du genre "Aide-toi, le ciel t'aidera".

  Après coup, l'étude de mon sonnet m'a révélé d'autres "divines surprises", ainsi le seul vers ayant une valeur multiple de 123 est
Le motif du tapis pourra s'en échapper. = 369,
or c'était inspiré par la nouvelle Le motif dans le tapis, et ici le motif est 123.

  Je me suis aussi demandé où tombait la césure d'or des 492 lettres correspondant à 4 fois GEORGES PEREC, et les 304 lettres correspondant à 4 fois GEORGES tombent après le "il" du vers 9 (vérification ici), "il" qui correspond comme le "Il" ouvrant le sonnet à Perec (et ce sont les seuls).

  La petite césure d'or des 196 lettres du sonnet en F tombe aussi après les lettres "il" (de "film"), et il est temps maintenant d'expliciter une part de ce que ce "il" signifie pour moi.
  Dans le billet précédent, je donnais la table des matières de Sous les pans du bizarre  composée à l'été 1999. Le roman était basé sur une curiosité des carrés de 10 à 14, et Perec a composé des hétérogrammes basés sur des séries de 11-12-13-14 lettres. J'ai pour ma part achevé ma série de 10 carrés 10x10 ESARTULINO le 10/10/10 (deux offraient deux diagonales LU en souvenir des diagonales MU du sonnet en F)...
  Mais voici ma table:

                  Vigiles des morts                     = 196      
 
  1 Décès                                      = 36
  2 Céder                                      = 35
  3 Essais                                      = 72
  4 Aider                                       = 37

  5 Cesser                                     = 69

                  IL                                              = 21

  6 Irène Lapnus                         = 134
  7 Publius Vergilius Maro            = 269
  8 Remundus Russolus                = 259

  9 Quis fuit alter                        = 178

                  Le mystère K.O.                     = 148

10 Cas                                          = 23
11 Elle...                                      = 34
12 ...aime                                     =28

13 Haine                                       = 37
14 Oh !                                          =23

                                                    -----                  ----  
                                                   1234                 365

  L'impératif de composition était la valeur 365 des titres des 3 parties, avec une possibilité de découpage 169-196.
  Les titres de la plupart des chapitres étaient imposés par diverses raisons. Le premier total était 1174, et mon obsession quaternitaire m'avait fait modifier le chapitre 8, Raymond Roussel, en Remundus Russolus, pour parvenir au total 1234.
  La somme 365+1234, 1599, se trouvait être 13 fois 123, valeur de
GEORGES PEREC qui m'était déjà essentielle. Perec est un phare pour la plupart des auteurs à contrainte, et j'avais codé, sans raison évidente, les 14 vers de son sonnet Vocalisations dans mes 14 chapitres.
  Les 4 chapitres de la partie centrale, avec le titre IL, donnaient le total 861, 7 fois 123.
  Je ne crois pas avoir jadis vu que les totaux correspondant aux parties 1 et 3, 445 et 293, différaient de la moyenne 369 par 76, valeur de GEORGES.
  369, le motif du tapis...

  Tiens, les 6 premiers sonnets de Métaux ont été composés en 76. On peut dénombrer 18 fois 123 dans les 196 lettres du sonnet en F, 1 fois verticalement dans les jokers, 14 fois horizontalement, et 3 fois dans les diagonales UM (123 = 4U + 3M). 18 fois 123 font 2214, et la seule date qu'il est possible de forger avec ces chiffres 2-2-1-4 est le 24/12.

  Je voulais aussi signaler que les premiers jokers du sonnet en C sont Z-Y-X, soit les opposés de A-B-C, 1-2-3.
  Le sonnet en P offre aussi une étrange répartition de ses jokers, CHBCFHFXHFCVBB, soit 3 BCFH, et VX, les lettres de la géométrie fantasmatique. La valeur 103 de ces 14 lettres n'est pas immédiate, mais
CENT  TROIS  = 42 + 81 = NOM  PRENOM = 123
  Ma fascination pour les nom prénom "Georges Perec" est aussi liée à cette adéquation, qu'il aurait fort bien pu connaître.
  Par ailleurs, cette plaque fantaisiste, en écho à La Disparition, permettrait de nombrer
GORGS PRC = 66 + 37 = 103.


  Au cas où Perec n'aurait rien su des harmonies numériques de son sonnet en F, je m'en revendique le co-créateur...
  Il est fort probable que ces 196 lettres recèlent de multiples possibilités que je n'ai pas vues, attendant d'autres co-créateurs...

  Le nombre 123 m'évoque encore un prodige inconcevable. Avant l'ère informatique de grands esprits ont construit des carrés magiques, bimagiques, trimagiques..., puis des cubes magiques, bimagiques... C'est évidemment hors de ma portée, mais je peux comprendre que des démarches logiques ont présidé à ces constructions.
  En 1950 un autodidacte de 20 ans, John Hendricks, a construit un tesseract magique d'ordre 3, un arrangement à 4 dimensions des 81 premiers entiers tel que tout alignement de 3 nombres somme 123.
  Il lui a fallu 12 ans pour publier sa découverte, parce que divers spécialistes auxquels il l'a soumise, estimant que c'était impossible, se sont refusés à vérifier ses calculs.

Note du 16/08: La somme totale pour les 7 sonnets est
16709 = 72.11.31, ainsi la valeur moyenne d'un sonnet est 2387, peu immédiate, mais y ajouter le nombre de lettres, 196, mène à
2583 = 123.21, multiplication palindrome.
La multiplication par 7, ou somme des 1372 lettres des sonnets et de leur valeur 16709, donne 18081, un vrai palindrome.
Qui plus est, sachant que lorsqu'un nombre de 5 chiffres est multiple de 123, toutes ses permutations circulaires le sont aussi, le palindrome 8118 vaut 66 fois 123, 66 étant un nombre connu des perecologues (voir supra).
A remarquer encore que, sans le sonnet en P, la valeur des 6 autres sonnets est 14268, soit 6 fois 2378, ou 116 fois 123.